Toi ici ?? (pv Dean)

C’était une belle journée ensoleillée. Cela faisait déjà plusieurs jours qu’ils étaient tous arrivés à Haveirson et Dean n’avait pas eu le temps de rencontrer tout le monde, ne serait-ce qu’au sein de sa confrérie. Cela dit, les cours étaient assez prenants quoi qu’il trouvait le rythme légèrement plus calme qu’à Poudlard. Ce qui était normal vu qu’il suivait moins de cours, s’intéressant véritablement qu’aux cours de métamorphose. Il assistait à quelques autres cours mais seulement lorsqu’il avait le cœur à y aller.

En ce moment, il se rendait à la bibliothèque pour travailler sur un manuel de métamorphose qu’il avait déjà repéré et qui l’intéressait grandement. C’était un manuel sur la métamorphose de son propre corps, que ce soit en objet ou un animal pour les transformations totales, ou juste pour des parties du corps pour les métamorphoses partielles. Et ce qui l’intéressait autant, c’était la partie concernant les Animagus. Il souhaitait en effet en devenir un, quitte à travailler beaucoup et pendant longtemps, mais il le voulait vraiment. Il avait d’ailleurs commencé son entraînement l’année précédente, mais il avait encore du mal.

Il traversait les jardins en direction du château. Il profitait du soleil qui brillait dans le ciel bleu de ce début septembre. Il n’était pas le seul a priori. Comment résister en même temps ? Il finit par atteindre les portes du château par lesquelles il entra dans le hall du château. Il traversait la pièce lorsqu’une sorte de cri se fit entendre. C’était un cri de surprise. Il s’était tourné vers la provenance du son. Il vit alors une silhouette qu’il n’avait pas aperçue depuis bien longtemps.

Elle s’approchait de lui. Au fur et à mesure qu’elle approchait, les souvenirs remontaient. Ils n’avaient passés qu’une seule année ensemble à Poudlard mais quelle année. Elle avait été sa meilleure amie et celle vers qui se dirigeait toute son affection à l’époque. Ils ne s’étaient pas reparlés depuis ce dernier jour de l’année où Dean avait finalement décidé d’avouer ses sentiments à la jeune femme. Mais il n’avait pas attendu sa réponse, ce qui pourrait mener à une situation certainement tendue et bizarre entre les deux jeunes gens.

Elle arriva près de lui et demanda s’il s’agissait bien de son ami perdu de vue. Lui sourit et répondit simplement :

- Salut Jess’. Ca va ?

Vachement original ! Ils ne s’étaient pas vus depuis longtemps et c’est tout ce qu’il trouvait à dire. Cela dit, il était gêné vis-à-vis de la situation dans laquelle ils s’étaient quittés et cela devait se voir dans son comportement.

Jess ne s’était pas trompée, il s’agissait bien de Dean. Bon certes, il avait changé physiquement. Il avait grandi de taille et son corps avait changé. Il ne ressemblait plus à un jeune adolescent, mais plutôt à un jeune homme. Et il fallait bien avouer qu’il était très attirant. Mais là n’était pas la question. Jessica le vit donc sourire et lui demander comment elle allait. Elle eut presque envie de lui demander s’il se fichait d’elle ?!
Pour rappel, la dernière fois qu’ils étaient vus, Dean s’était enfui comme un voleur, après lui avait avoué ses sentiments. Puis plus aucun signe de vie. Il avait disparu de la vie de Jess et cela malgré les hiboux qu’avait envoyés la belle brune. Et là, alors qu’ils se revoyaient après tant de temps, tout ce qu’il trouvait à lui dire c’était : « Salut Jess’, ça va ? » !!!

On sentait bien qu’il y avait un certain malaise entre les deux étudiants, mais ils se trouvaient en plein milieu du hall d’entrée, là où tout le monde passait. Ce n’était certainement pas l’endroit idéal pour régler les comptes. Cela dit, maintenant qu’elle l’avait en face d’elle, elle n’allait pas le laisser filer sans avoir eu le temps de lui dire ce qu’elle pensait !

Aussi sans prendre la peine de lui répondre, elle l’attrapa par le bras et l’entraina avec elle dans un coin plus tranquille avec moins de passage, pour pouvoir parler tranquillement. Elle se fichait de savoir s’il était attendu ailleurs, s’il avait cours ou pas. Tout ce qui l’importait c’était la discussion imminente. Et il n’allait pas y échapper ! Même s’il avait rendez-vous avec le Ministre de la Magie !!

Elle le tenait donc par le bras et tourna dans un couloir ou se trouvait plusieurs salles de cours. Elle en ouvrit une, et vit un groupe d’élèves prêt à commencer un cours. Elle referma alors la porte et avança un peu plus loin pour ouvrir une deuxième porte. Cette fois il s’agissait d’une salle vide. Tant mieux. Elle y entra avec Dean et referma la porte. Elle se mit ensuite entre la porte et le jeune homme, comme pour l’empêcher de se sauver comme il l’avait fait la dernière fois.

- Ça t’amuses de disparaitre et réapparaitre comme si de rien était ?

Dit-elle d’entrée. Elle n’allait pas passer par quatre chemins. Cette mise au point, elle l’avait attendu. Elle en avait cauchemardé même. Il lui devait des explications et elle ne le lâcherait pas tant qu’elle ne les aurait pas eus. Elle croisa ses mains sur sa poitrine et le regarda dans les yeux, ne le lâchant pas du regard.

- Je voulais que ma dernière journée à Poudlard soit inoubliable, je voulais la passer avec mon meilleur ami que j’allais quitter, je voulais profiter de mes derniers instants dans le château avec toi Dean, mais toi … tout ce que tu as fait, c’est me laisser en plan après m’avoir balancé une bombe comme tu l’as fait… et le tout, sans même laisser le temps de te répondre…

Elle reprit son souffle, toujours le regard accroché au sien. Le laissant enfin en placer une et attendant son explication.

Dean n’avait pas vu Jessica depuis plus de deux ans et il fallait avouer qu’elle lui avait énormément manqué. Mais, avec le temps, il s’était efforcé de ne plus penser à elle, tout en faisant fi des lettres qu’il recevait par hiboux de sa part. Il ne prenait même pas le temps de les lire avant de les jeter. Au début, ce n’était pas facile, mais il s’efforçait de le faire. Ses sentiments vis-à-vis de la jeune femme ne s’étaient pas pour autant envolés. Mais il ne voulait pas souffrir, il ne voulait pas apprendre la mauvaise nouvelle par courrier.

Et là, après tout ce temps, il n’avait rien d’autre à dire que de balancer une telle banalité. Et le malaise du à leur dernière discussion il y a deux ans n’était pas le seul à blâmer. Jessica n’était pas dupe et elle n’allait pas lâcher le morceau, sauf si elle avait changé. D’ailleurs, elle l’attrapa par la manche et l’entraîna dans un couloir. Le hall d’entrée du château ne semblait pas lui convenir pour discuter. Sa première tentative ne s’avéra pas fructueuse car des jeunes gens attendaient déjà, sûrement pour assister à un cours. Cela dit, la deuxième fois fut la bonne. Elle l’entraîna dans cette salle vide et se plaça entre le jeune homme et la porte, pour l’empêcher de se sauver.

Elle commença la discussion par l’engueuler. Puis elle accrocha son regard au sien, tel un rapace devant sa proie. Elle se mit alors à lui expliquer qu’elle aurait voulu que sa dernière journée au collège écossais soit inoubliable, qu’elle aurait voulu la passer tranquillement en compagnie de son meilleur ami, et que lui, la seule chose qu’il avait daigné faire, c’était de lui balancer une bombe sans même lui laisser le temps de lui répondre.

Elle se tut alors. Elle ne le lâchait pas du regard. Dean ne savait où se mettre. Il ne savait pas si ce regard était doux envers son ami ou si elle avait juste envie de le tuer. La dernière phrase de la jeune Anglo-mexicaine résonnait encore dans sa tête. Qu’est-ce qu’elle aurait voulu lui répondre de toute façon ? Le jeune homme ne lâchait pas le regard de son amie. Il s’approcha d’elle, se colla même à elle. Leurs visages étaient proches l’un de l’autre, à peine quelques centimètres. Il la regardait toujours droit dans les yeux. Il n’avait pas envie de s’arrêter de le faire. Il resta ainsi quelques secondes avant de lui répondre, sans lâcher son regard du sien :

- Et qu’est-ce que tu m’aurais répondu ? Aurais-tu osé me briser le cœur ?

Il la regardait toujours. Il avait un début de montée de larmes. Ses yeux étaient humides, rien que de penser à cette éventualité, il en était triste. Pourquoi ? Pourquoi fallait-il qu’il replonge dans tout ça ? D’accord elle continuait de l’obséder. D’accord il l’aimait toujours, malgré les flirts qu’il ait pu avoir durant ses voyages. Il n’avait jamais réussi à l’oublier. Mais il ne pensait pas un jour retomber sur elle. Et là, il ne pouvait pas s’échapper. Mais il n’en avait pas envie. Il voulait rester près d’elle, il ne voulait pas s’enfuir. Il fallait qu’il sache, ça ne pouvait continuer ainsi. Parce qu’il l’aimait. Et il devait savoir si c’était réciproque ou si c’était toujours une impasse dont il devait réussir à s’extirper. Il devait savoir s’il allait devoir essayer de la conquérir ou de la garder ou s’il devait lâcher prise.

Son regard était toujours ancré dans le sien. Dean ne répondit pas tout de suite. En même temps que pouvait-il lui répondre ! Il avait fauté ! Lui qui avait puisé dans ses forces pour lui dire ce qu’il ressentait, il aurait dû lui laisser le temps de répondre ! Deux ans qu’il l’avait abandonné ! Evidemment elle avait fini par passer à autre chose. Quand au bout de 10 lettres, on ne reçoit rien, on finit forcement par lâcher l’affaire et passer à autre chose !

Et pourtant là, alors qu’il se tenait devant elle, une vague d’émotion envahi la jeune phénix. Elle ne savait exactement ce qu’elle ressentait. Il lui avait manqué ! Mais elle lui en voulait énormément. A ce moment précis, elle ne sut dit si c’était la haine ou l’amour qui l’emportait. Et là, enfin il se mit à réagir et quelle réaction ! Il s’approcha d’elle, ne l’a lâchant surtout pas des yeux. Son regard dans le sien, c’était une compétition à qui baisseraient les yeux en premier ! Il s’approchait encore, ne s’arrêtant plus, ce qui instinctivement la fit reculer, jusqu’à ce qu’elle sente la porte contre son dos, elle ne pouvait plus bouger, mais lui, il avançait toujours. Son visage était tellement proche, qu’elle pouvait sentir son souffle.

Elle n’avait plus du tout le jeune Dean presque timide qu’elle avait vu la dernière fois. Non lui n’aurait jamais osé faire cela. Non il avait vraiment changé. Le cœur de la jeune fille se mit à accélérer. Que comptait-il faire ? Enfin il parla, il lui demanda qu’est ce qu’elle lui aurait répondu …

- Je …

En fait, elle ne savait pas. Elle avait tellement été énervé par le fait qu’il n’assume pas jusqu’au bout sa décision, et qu’il s’enfuit, qu’elle n’avait jamais pensé à ce qu’elle lui aurait répondu si jamais il était resté à attendre la réponse. En effet, qu’aurait-elle fait ?

Elle adorait Dean, et pour tout dire encore plus que ce qu’elle avait pu penser, vu combien il lui avait manqué. Tout ce que son cœur lui disait de faire là tout de suite c’était sauter dans ses bras, enfouir sa tête dans son cou et se serrer à lui, ne plus le lâcher. Mais cela était-ce de l’amour ou simplement de l’amitié ? Elle ne sut le dire. Pourtant alors qu’il s’était approché d’elle, son cœur s’était emballé. Pourquoi ?

Cette fois, c’est elle qui eut les larmes aux yeux ! Mais elle se força à ne pas les laisser couler. Elle l’attrapa alors par le col de sa chemise, et l’approcha encore plus d’elle, il ne restait plus que quelques millimètre maintenant entre les deux amis…

- T’as pas le droit de me faire ça Dean !  T’as pas le droit de me demander si j’aurais osé te briser le cœur ! T’en sais rien et tu aurais dû justement me laisser te répondre !!! Tu ne sais pas ce que je pensais à ce moment là ! et encore moins ce que je pense maintenant !!

Elle le repoussa et se retourna prête à ouvrir la porte et partir d’ici ! Elle se rendait compte qu’il n’y avait peut être pas que de l’amitié entre eux…

Dean devait savoir ce qu’elle ressentait. Ok, il avait fauté en ne lui répondant pas, en ayant jeté toutes ses lettres sans même les lire, mais là il avait l’occasion de tout savoir. Et il n’allait pas laisser cette occasion s’envoler. C’est pour ça qu’il s’approcha d’elle après l’avoir laissé parler, se collant à elle, la bloquant entre la porte et lui. Il parlait le visage à quelques centimètres du sien. Il pouvait sentir son souffle contre son visage, et il pouvait voir qu’elle n’était pas calme. Il voyait bien que quelque chose trottait dans le cerveau de la jeune femme.

Lorsqu’il parla, les larmes aux yeux en repensant à cette journée d’été dans le parc de Poudlard, il la vit tressaillir. Elle commença une phrase sans la finir. Elle semblait confuse, soit surprise par la question, soit parce qu’elle ne savait pas quoi penser de la situation. Il vit alors les larmes monter aux yeux de la jeune phénix. Elle attrapa alors le col de sa chemise pour rapprocher encore plus leur visage. Il devait y avoir moins d’un centimètre entre leurs bouches. La situation était emplie de tension. Etait-ce leurs hormones ? Etait-ce l’amour qui parlait ?

Elle lui dit qu’il n’avait pas le droit de lui dire ça. Qu’il n’avait pas le droit de lui demander si elle aurait osé lui briser le cœur. Qu’il aurait du la laisser lui répondre il y a deux ans. Car il ne savait pas ce qu’elle pensait à l’époque, ou même à l’instant !
Que devait-il comprendre par là ? L’aimait-elle aussi ? Ou avait-elle seulement dit ça pour le rejeter ? C’est alors qu’elle le repoussa et lui tourna le dos, prête à franchir la porte et à partir d’ici. Mais ça n’allait pas se finir ainsi. C’était elle qui avait voulu cette petite réunion privée, et c’était elle qui avait voulu qu’ils parlent. Il ne la laisserait pas partir comme ça, ça non ! Il fallait qu’ils se disent tout, qu’ils se disent tout ce qu’ils avaient sur le cœur, histoire de poser tout à plat une bonne fois pour toute.

Il s’avança à nouveau vers elle et posa sa main sur son épaule. Il la fit tourner, posa ses mains de chaque côté du visage de la jeune femme, et plongea à nouveau ses yeux dans les siens. Il prit à nouveau la parole :

- Ecoute moi Jess’. Cela fait deux ans, deux longues années que tu hantes mes nuits. Cela fait deux ans que je ne réponds pas à tes lettres, que je n’ai pas lues d’ailleurs, car j’ai peur. Oui j’ai peur de savoir ta réponse ! Parce que …

Il n’osait pas dire la fin de sa réponse. Il ne savait pas ce qu’elle ferait, ni comment elle réagirait. Mais il devait aller jusqu’au bout ce coup-ci. Il termina alors sa phrase :

- Je t’aime, dit-il en français. Je t’aime Jess’, reprit-il ensuite en anglais. Je n’ai jamais cessé de t’aimer..... Je t’aime.

Il s’approcha alors davantage d’elle et déposa un baiser sur ses lèvres. Il ferma les yeux à cet instant, profitant de l’instant. Puis il recula légèrement son visage tout en replongeant son regard dans le sien. Il attendait sa réaction, il devait savoir.

Si elle pensait pouvoir se sauver ainsi, c’était juste peine perdu. Elle savait qu’il ne l’a laisserait pas partir. Pas avant d’avoir entendu sa réponse. Le problème c’était qu’elle-même ne connaissait pas la réponse. En réalité, elle n’avait jamais songé à Dean comme à un petit ami. C’était son pote, son meilleur ami, elle lui avait toujours tout dit. Nombreux étaient les fois où elle lui avait parlé de tel ou tel garçon, lui demandant ce qu’il en pensait. Mais à aucun moment elle n’avait imaginé sortir avec lui.

Et pourtant, depuis cette fameuse journée, elle l’avait vu, ou plutôt imaginer autrement. Elle avait rêvé de lui plusieurs fois, et pour tout avouer dans ses rêves, Dean n’était pas seulement son meilleur ami… Et le pire, c’était que tout cela ne lui avait pas déplu. Alors comment pouvait-elle lui répondre aujourd’hui. Et puis il ne pouvait pas exiger cela ainsi. C’était lui qui avait disparu, et dans ses lettres, elle avait essayé de lui faire comprendre qu’il avait fait une erreur en partant ainsi. Que tout cela aurait pu se passer autrement. Mais voilà il n’avait jamais pris la peine de lui répondre. Il l’avait juste oublié et aujourd’hui il voulait une réponse ?

Alors qu’elle avait la main sur la porte de la salle de classe, elle sentit sa main se poser sur son épaule, et la retourner vers lui. Puis il posa ses mains sur ses joues, un geste qui la fit frissonner sans raison valable. Et pourtant des contacts physique avec lui, elle en avait eu. Mais là c’était différent. Il l’obligea à le regarder, il semblait sûr de lui. Il se mit à lui parler, lui dire qu’il l’aimait toujours

- Tais-toi ….

Répondit-elle dans un murmure alors qu’il continuait à lui dire qu’il l’avait toujours aimé… il s’approchait encore, elle savait ce qui allait arriver. Et c’est ce qui arriva. Elle sentit ses lèvres se poser sur les siennes. C’était exactement comme dans les rêves, suite à son départ. Mais plus court peut-être. Il finit par reculer son visage et là, elle finit par éclater en sanglot !

- Tu veux savoir ! Ok je vais te le dire ! Quand je suis venue te voir ce jour là, je voulais justement te faire comprendre que tu allais me manquer. Que tu allais vraiment me manquer, et pas qu’en simple ami… mais évidemment tu ne m’as jamais laissé le temps de terminer, tu t’es enfuis. Et si tu avais lu mes lettres, tu aurais compris ce que je ressentais pour toi ! Mais tu as été lâches…

Elle se passa une main sur son visage, essuyant les larmes qui avait réussi à couler. Elle le regarda dans les yeux, reprenant le contrôle d’elle-même.

- tu veux savoir ce que je t’aurais répondu ???

Et là, à son tour, elle posa ses mains sur chaque côté de son visage, l’attira à elle et déposa ses lèvres. Son baiser à elle était plus énergique, presque sauvage, elle lui montra toute la haine qu’elle avait contre lui, à ce moment précis. Au bout de quelques secondes, elle se décolla de ses lèvres pour lui dire

- Voilà ce que je t’aurais répondu… Mais toi tu as préféré m’abandonner pendant deux ans, et me dis pas que j’hantais tes nuits, parce que si ça avait été le cas, tu aurais essayé de me recontacter, comme moi j’avais fait !

Oui elle l’aimait, mais là à la minute précise, elle lui en voulait plus qu’autre chose.

Elle voulait qu’il se taise. Du moins, ce n’était pas dit dans cette intention. Elle avait plutôt du mal à écouter ce qu’il était en train de lui dire. Lorsqu’il eut fini, elle éclata en sanglot. Pas par tristesse, mais plutôt à cause d’un mélange de colère et de tension sentimentale. Et pourtant elle lui répondit. Elle lui dit qu’elle allait lui répondre, qu’elle allait lui dire. Elle raconta ainsi que lorsqu’elle était venue le voir en cet après-midi d’été, elle voulait lui dire qu’il allait lui manquer, mais pas comme un ami. Il comprenait par là qu’en fait les sentiments qu’il éprouvait pour elle pourrait s’avérer partagés. Mais il ne lui avait pas laissé le temps de répondre quoi que ce soit. Il s’était enfui. Et que si j’avais il avait daigné lire ses lettres, il aurait su, il aurait compris ce que la phénix ressentait pour lui. Mais qu’il avait été lâche.

Ce dernier mot fut mal. C’était douloureux d’entendre ce mot, surtout venant d’elle. Et pourtant il fallait avouer qu’elle avait raison. La peur d’une réponse négative avait été plus forte que son courage. Et sur ce coup, il aurait du l’être. Car s’il la perd pour cette raison, il s’en voudra à mort. Mais il n’avait pas l’intention de laisser sa chance passer. C’était elle qu’il aimait, et il ne voulait plus qu’ils se quittent.

Elle essuya ses larmes d’une main tout en reprenant son calme. Elle lui dit alors d’un ton à la fois interrogatif, mais aussi injectif, s’il voulait savoir ce qu’elle lui aurait répondu. Et là, il n’eut pas le temps de dire quoi que ce soit qu’elle lui apporta la réponse. Elle posa à son tour ses mains de chaque côté de son visage pour l’attirer à elle et l’embrasser. Mais ce coup-ci le baiser fut bien plus passionné et sauvage. C’était le biais que les deux jeunes gens utilisaient pour exprimer tous les sentiments qu’ils éprouvaient l’un pour l’autre. Dean descendit ses mains sur les hanches de Jessica. Ce baiser était clairement le meilleur moment qu’il avait passé depuis bien longtemps.

Lorsque leur baiser prit fin, elle lui dit, plutôt amèrement ce coup-ci, que ceci aurait été sa réponse. Mais que lui avait préféré s’enfuir, et ne pas donner de nouvelles pendant deux ans. Et que si elle avait vraiment hanté ses nuits comme il venait de lui dire, il aurait cherché à la recontacter, comme elle l’avait fait. Et il ne pouvait pas lui donner tort sur ce point. Il voyait bien en plus qu’elle lui en voulait beaucoup pour ça et, au final, lui aussi s’en voulait car ils avaient perdus deux longues années qu’ils auraient pu passer ensemble.

Il ne décollait pas ses mains de la jeune femme. Il ne le voulait pas. Il appréciait ce contact entre eux et il ne souhaitait pas qu’il se termine. Il ne lâchait pas son regard, il essayait de l’amadouer de cette manière avant de reprendre la parole, pour s’expliquer :

- Je sais que c’est ma faute. Mais je n’avais pas le courage d’essuyer une réponse négative. Je préférai vivre dans le doute que de connaître une réponse négative. Et si, tu as hanté mes nuits ! Parce que je t’aime, et je ne veux plus qu’on se quitte !

Il l’amena contre lui et la serra dans ses bras. Il posa sa tête sur l’épaule de la jeune femme, lui murmurant à l’oreille :

- Je ne veux plus qu’on se quitte.

Il restait ainsi, savourant l’instant de serrer la femme qu’il aime dans ses bras. Tout en attendant sa réaction.

Il avoua ses tords. Bon c'était un début. Mais s'il pensait qu'il pouvait venir ainsi après deux ans d'absences totales, et lui dire qu'il l'aimait et qu'il ne voulait plus la quitter, et l'avoir aussi facilement, il se trompait sur toute la ligne. Non c'était bien trop facile. S'il savait comment elle avait souffert par sa faute. Le nombre de fois où son cœur s'était emballé lorsqu'elle voyait un hibou lui apporter une lettre. Et la déception qu'elle ressentait à chaque fois qu'en les ouvrant, elle se rendait à l'évidence que la missive de venait pas de lui.

Elle le laissa pourtant la serrer dans ses bras, et elle devait bien avouer que cela lui fit un bien fou. Et pourtant des calins, elle en avait eu depuis son départ. Elle avait évidemment essayer de l'oublier en rencontrant d'autres personnes, notamment des étudiants d'Haveirson. Mais elle se rendit compte qu'aucun moment n'était aussi bon que celui ci. C'était peut être ça la différence entre l'attirance physique pure et simple et le véritable amour ?

Elle ne le repoussa pas, mais ne fit pas non plus d'effort de sa part. Elle se laissa juste faire. Puis alors qu'il lui murmura qu'il ne voulait plus qu'on se quitte, elle lui répondit simplement

- Je te déteste Dean !

Elle la ce fut plus fort qu'elle, même si elle voulu jouer les énervées, elle ne pouvait résister à passer ses bras autour de son cou et se serrer contre lui. Non elle n'avait pas envie de le quitter, et elle savait que maintenant qu'il était là à l’académie, elle allait retrouver son Dean. Au bout de quelques minutes, elle se décolla de celui qui était son meilleur ami et qui aujourd'hui... en fait, elle ne savait pas trop si elle pouvait le considérer comme son petit ami. Elle venait juste de le retrouver, il lui fallait quand même un peu de temps pour ne plus lui en vouloir ! et puis on esprit vengeur voulait quand même le punir un peu pour ce qu'il lui avait fait. Elle voulait le faire galérer un peu afin de lui faire comprendre qu'il n'avait plus intérêt à disparaître comme il l'avait fait, sinon il risquait de la perdre pour de bon. Aussi lorsqu'il lui dit qu'il ne voulait plus la quitter elle lui dit

- C'est pas aussi simple...

Elle posa ses deux mains sur son torse et le regarda dans les yeux.

- Je veux retrouver mon meilleur ami, et si on doit se mettre ensemble je veux que ça se passe autrement, je veux que tu te rattrapes de ta conduite, que tu mettes les petits plats dans les grands. Que tu me montres que je t'ai vraiment manqué, et que tu m'aimes vraiment ![b]

Elle recula mettant un peu de distance

[b]- Tu me connais, je suis rancunière et surtout je veux pas être une de tes simple conquêtes !

Il la serrait dans ses bras. Il appréciait cette étreinte avec celle qu’il aimait. Cela faisait longtemps qu’il en rêvait de pouvoir être proche d’elle ainsi. Et c’était son présent. Elle ne faisait pas d’effort mais rien que le fait qu’elle ne le repousse pas était suffisant pour lui. Il alla lui murmurer à l’oreille qu’il ne voulait plus qu’ils se quittent à nouveau. Elle lui répondit simplement qu’elle le détestait. Et pourtant, son corps avait un comportement différent de sa pensée. Elle passa ses bras autour de son cou pour se coller davantage à lui. Ils restèrent coller l’un à l’autre comme ça un moment, savourant l’instant.

Après quelques minutes, elle se décolla de lui. Et elle lui dit que ce n’était pas aussi simple. En même temps, il se doutait que, dans le cas où la réponse était positive, il allait devoir se montrer de confiance. Parce qu’après le coup qu’il lui avait fait à Poudlard, et même après en sortant de sa vie, elle devait avoir du mal à pouvoir encore lui faire confiance. Et pourtant, il était sincère. Il ne savait pas si c’était le destin qui les avait réunis ou si c’était juste le hasard, mais il n’allait pas griller cette nouvelle chance que la vie lui offrait. Ca il se le jurait !

Elle posa ses mains sur le torse du français avant de lui expliquer qu’elle voulait retrouver son meilleur ami et que s’ils devaient se mettre ensemble, il allait devoir lui montrer à quel point elle lui avait manqué et à quel point il l’aimait. Puis elle se recula avant de lui rappeler qu’il la connaissait bien, notamment son côté rancunière, et elle lui dit qu’elle ne voulait pas être juste l’une de ses conquêtes.
Quoi !!! Il savait qu’elle pouvait avoir des doutes quant à la confiance qu’elle pouvait mettre en lui, mais il ne pensait pas avoir à prouver que ses sentiments pour elle étaient véridiques et qu’il voulait vraiment être avec elle. Elle allait sûrement le punir par l’avenir pour l’avoir abandonnée pendant deux ans, mais ce ne serait qu’une étape difficile à passer. Et elle lui pardonnera s’il se montrait vraiment romantique et présent comme elle le voulait. Et c’était bien ce qu’il comptait faire ! Il lui répondit :

- Comment tu peux penser ça ?! Jamais je ne te verrai comme l’une d’elles … car on ne se quittera pas.

Il pouvait se montrer compréhensif quant au manque de confiance qu’elle pouvait avoir en lui, mais il se voulait rassurant quant à l’aspect véridique de ses sentiments. De toute façon, il l’aimait et il fera tout pour le lui prouver. Il reprit la parole :

- Et si on commençait par se voir demain aprem ?

Il allait y aller doucement. Mais puisqu’il avait à la conquérir, autant commencer doucement avec une petite balade ensemble. Ils pourraient ainsi discuter, se raconter ce qu’ils avaient fait pendant ces deux années, bref ils allaient rattraper le temps perdu et passait du temps ensemble. C’est comme ça qu’il comptait la conquérir et obtenir sa confiance. Du moins, au début. Après il laisserait faire l’amour.

Il semblait comprendre sa décision de ne pas lui faciliter les choses. C’était une attitude tout à fait normal. Qu'est ce qui lui garantissait qu'il ne sortirait pas de sa vie encore une fois. Non elle devait être sure qu'elle l'avait retrouver pour de bon. Lorsqu'elle lui expliqua qu'elle ne souhaitait pas être une de ses banales conquêtes, il fut presque choqué et lui demanda comment elle pouvait imaginé cela...

- J'en sais rien Dean, ça fait deux ans que je t'ai perdu. Les gens changent en deux ans. Je ne sais plus qui tu es et si tu es du genre à collectionner les trophées. En fait je suis complètement perdue moi même.

Il répéta ensuite une nouvelle fois, qu'ils ne se quitteront plus. Il semblait sur de lui. En tout cas plus sur que Jessica. La jeune fille haussa alors les épaules et lui dit simplement

- On verra bien ce que ça donne !

Puis le jeune Abraxan reprit en disant qu'il lui proposait de se voir le lendemain après-midi. Jessica n'avait pas envie d'attendre jusque là. En réalité, elle voulait rester accrocher à son cou et ne plus se séparer de lui. Mais elle devait se faire violence et se montrer plus forte au niveau de ses sentiments. Elle devait faire cela pour que leur couple, s'il devait en avoir, soit solide et construit sur de bonnes bases.

- Ok pour demain !

dit-elle avec un sourire triste. Elle devait le laisser maintenant. Elle le savait. Et pourtant elle n'en avait aucune envie.

- Au fait, je suis chez les phénix !

Dit-elle à titre d'info. Si jamais il la cherchait, il saurait où la trouver. Elle savait déjà que l'attente jusque demain après-midi allait longue, très longue. Elle savait qu'elle n'allait pas dormir, qu'elle allait attendre le lendemain avec impatience. Mais elle ne devait pas le lui montrer. Elle devait faire comme ci cela restait un rendez-vous entre amis, presque anodin.

- Bon je dois y aller !

Dit-elle pour mettre fin à leur réunion privée. Bien qu'elle n'en avait nullement envie. Elle lui fit un dernier sourire et se tourna vers la porte, elle l'ouvrit et fit quelques pas avant de s’arrêter. Non elle ne pouvait pas partir comme ça ! Elle devait faire ce qu'elle avait envie de faire. Au moins encore une fois, au cas ou les choses ne se passent pas comme prévue.

Aussi elle se retourna et retourna vers lui. Sans le prévenir elle l'attrapa par la nuque et l'attirant une nouvelle fois à elle, elle posa ses lèvres sur les siennes. Ce baiser fut certainement le meilleur des trois. C'était à la fois doux et passionné. Et surtout il dura bien longtemps. Elle quitta ensuite ses lèvres, enfin elle resta encore assez proche pour les effleurer tout en lui disant

- Ne te rates pas cette fois ! Parce que j'ai pas envie que ce baiser soit le dernier !

C'était façon de lui dire que maintenant la balle était dans son camps ! Elle déposa un dernier bisou sur ses lèvres et cette fois ci elle parti pour de bon sans se retourner ....

Jessica lui dit qu'elle ne voulait pas être juste un nom parmi d'autres sur la liste des filles avec qui il s'était passé quelque chose. A cette évocation, Dean fut plutôt choqué et offusqué qu'elle puisse penser ça de lui alors qu'elle savait la nature de ses sentiments pour elle. Elle lui expliqua alors que cela faisait deux années qu'ils s'étaient perdus de vue et que les gens pouvaient changer en un tel laps de temps. Elle rajouta qu'elle ne savait plus qui il était et qu'il pouvait être devenu un de ces mecs qui enchaînent les conquêtes sans états d'âmes.

Lui savait qu'il n'était pas comme ça, mais c'est vrai que cela faisait deux ans qu'elle ne l'avait pas vu, et il n'avait pas répondu à ses lettres de surcroît. Son inquiétude était légitime, mais elle n'avait pas à s'inquiéter : bientôt elle se rendrait compte qu'il n'avait pas changé et qu'elle avait retrouvé le Dean qu'elle avait connu à Poudlard.
Elle avoua finalement être elle-même perdue. Il ne savait pas trop comment il devait comprendre cette dernière phrase. Il ne savait pas s'il devait comprendre qu'elle avait changé ou si c'était juste cette remontée de sentiments enfouis qui la perdaient.

Il voulait se montrer avant tout sûr de lui et rassurant envers la phénix pour qu'elle se retire de la tête l'idée qu'il allait encore s'enfuir ou quelque chose du genre. C'est pour cela qu'il lui dit qu'ils ne se quitteraient plus dorénavant. Elle se contenta de dire qu'ils verraient bien ce que leur relation donnera. Elle dit cette dernière phrase avec un sourire triste sur le visage. Le jeune Français se demanda que valait cet aspect triste sur le visage d'habitude si joyeux de l'Anglo-méxicaine. Ce moment entre eux était plutôt joyeux et il n'y avait rien qui pouvait véritablement gâcher cet instant à part ... le terminer. Devait-elle s'en aller ? Ou pensait-elle à quelque chose de plus triste alors qu'elle formulait son acceptation à son invitation pour le lendemain ?

Elle ajouta, en guise d'information, qu'elle était chez les Phénix. C'est vrai que ça lui permettrait de la contacter plus simplement si besoin était. Il précisa qu'il était membre de la confrérie Abraxans pour sa part. Ainsi elle saurait où le joindre. Cela dit, il existait bien d'autres moyens pour se joindre, surtout lorsqu'on se trouvait proches, comme c'est le cas lorsqu'ils sont à Haveirson, bien que l'ensemble de la propriété soit assez grande. Mais ça ne remplacera jamais une confrontation réelle.

Elle finit par dire qu'elle devait y aller. Ceci expliquait ainsi sûrement son aspect triste d'avant : elle devait mettre fin à leur entrevue. Elle ouvrit la porte et fit quelques pas dans le couloir. Il était surpris qu'elle s'en aille comme ça, sans ne rien dire ou faire d'autre que de dire qu'elle devait y aller. Sérieusement ? C'était tout ? Un "Bon je dois y aller" et c'est toi qui t'enfuis ?, pensa-t-il.
Mais Jessica fit demi-tour et revînt vers lui, l'attirant par la nuque pour l'embrasser. Dean l'attira davantage vers lui en posant ses mains sur ses hanches. Ce baiser était bien plus passionné et long que les précédents, et n'en était pas moins doux pour autant. On pouvait voir tout l'amour qu'ils avaient l'un pour l'autre dans ce baiser.
Elle finit par rompre le baiser, sans éloigner son visage pour autant. Leurs lèvres s'effleuraient. Elle lui dit alors qu'il ne devait pas gâcher cette nouvelle chance qu'elle lui offrait et qu'elle ne voulait pas que ce baiser soit le dernier. Et comment ! Lui non plus espérait bien que ce n'était pas le dernier. Il l'aimait et n'allait pas gâcher sa chance d'être avec elle. Elle déposa rapidement ses lèvres sur les siennes en guise d'au revoir, avant de se retourner et s'éloigner, pour de bon ce coup-ci.

Dean resta bloqué quelques secondes. Il se pinça, histoire de savoir s'il n'avait pas rêvé tout cela. Il était bien réveillé et il avait toujours le goût des lèvres de Jessica sur les siennes. La scène passée n'était donc pas issue de son imagination mais était bien réelle. Il était comme sur un petit nuage. Ce dont il avait rêvé pendant tant d'années semblait enfin être une réalité. Du moins, la balle était dans son camp pour que c'en soit une.
Il sortit de la salle de classe en prenant soin de refermer la porte derrière lui et se dirigea vers la bibliothèque. Il devait toujours aller consulter ce livre sur les Animagus. Il irait ensuite s'entraîner à la métamorphose. Il avait encore grand besoin de pratiquer s'il voulait atteindre un jour ses objectifs !