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 L'axiome d'une alchimie [1er post Quinlan]

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MessageSujet: Re: L'axiome d'une alchimie [1er post Quinlan]   L'axiome d'une alchimie [1er post Quinlan] - Page 2 EmptyLun 10 Aoû 2015 - 19:10


Après tout, ce n’était pas ça que Clemens avait eu en tête en choisissant un endroit aussi neutre ? Pouvoir parler de choses anodines, et essayer de mieux se connaître ? Quinlan se sentait bien plus stupide en parlant goûts musicaux et cinéma avec Clemens que lorsqu’il lui proposait de retourner son appartement, c’est dire s’il était habitué à ce genre de badinage. Pourtant, la conversation était loin de lui déplaire.

— J’avoue que ça doit être dur de passer à côté de trucs comme Queen…

Surtout après la mort encore trop récente de son leader Freddy Mercury. Ça avait été une véritable tragédie pour Quinlan, qui avait l’impression d’avoir perdu son mentor. Il avait grandi en écoutant du Queen, il y avait fait son adolescence et le début de sa vie d’adulte, et puis à une époque où Neal était moins présent, la musique était devenue un de ses refuges.

Après, Quinlan n’avait effectivement aucune idée de qui était Django Reinhardt, même si ce nom lui disait vaguement quelque chose. Il ne releva pas, considérant que leurs goûts musicaux n’étaient peut-être pas si incompatibles. Quinn ne pouvait pas savoir s’il appréciait ou non un style qu’il méconnaissait. Il serait plus qu’heureux si Clemens lui faisait découvrir ses passions, tout comme lui serait fier de l’initier au rock des années 70 et à Star Wars. Enfin, s’il arrivait à tenir tranquille pendant deux heures.

D’ailleurs, Quinlan eut un début d’explication quant au fait que Clemens ne tenait pas en place : effectivement avoir grandi dans un tel environnement pouvait avoir influencer le jeune Allemand. En tous cas, le lien entre son goût des cocktails et le bar n’avait pas besoin d’être prouvé : c’était assez évident. L’idée d’être aussi perméable à l’environnement fit sourire Quinn.

— Mon père est couturier, c’est peut-être pour ça que j’aime autant les fringues.

Ok, ça n’avait rien à voir, mais il n’avait pas pu s’empêcher de le préciser. Seulement, il le regretta presque aussitôt : le souvenir du cadeau qu’il ne lui offrirait jamais refit surface, et une ombre passa sur son visage, juste pendant une fraction de seconde. La honte d’avoir été aussi bête, d’avoir agi sur un coup de tête et de devoir dissimuler son erreur… Quinlan essaya de penser au bon côté des choses : sa tenue allait faire tourner toutes les têtes ! Au bal de Noël, il serait le plus beau pour aller danser !

Sautant de nouveau du coq à l’âne, il se dit que vraiment, la bataille navale, c’était une bonne idée, quitte à ce que le Docteur déserte. Évidemment, il ne l’avait pas vraiment pensé, et Clemens ne manqua pas de le remarquer. Franchement, Quinlan préférait éviter de penser à un monde sans son chat. C’était un peu trop dur. Après tout, c’était la personne avec qui il était resté le plus longtemps ! Huit ans, déjà.

— Je pense que s’il devait se barrer, il l’aurait déjà fait… D’ailleurs, il a été plutôt calme et câlin pendant que tu n’étais pas là. Je suis sûr qu’il en sait plus qu’il veut bien le laisser paraître… Il y a des moments où je me demande si c’est vraiment un chat. Genre… Tu vois.

Quinlan s’arrêta un moment et se tourna vers Clemens. C’était lui le spécialiste en métamorphose après tout.

— Tu crois que c’est possible !?

Bon, l’hypothèse que le Docteur soit un Animagus ou une autre forme de vie ayant subtilisé la forme d’une énorme chat était plutôt bancale et invérifiable sans faire de tests sur l’animal, ce que refuserait Quinlan. Même si l’apparence réelle du Docteur était un vieillard pervers ou une pastèque mutante, il s’en foutait. Ce chat l’avait consolé quand il se sentait désespérément seul, et il avait un don pour flairer les gens qui valaient la peine d’être connus ou évités. Un don qui manquait cruellement à Quinlan.

Ce dernier était d’ailleurs très curieux de connaître la réaction du Docteur face à Clemens désormais. Est-ce qu’il allait lui cracher à la gueule ou lui réclamer des câlins ? Quoi qu’il en soit, Quinn ne pariait pas sur l’indifférence. Surtout pas si l’étudiant lui mettait encore un chande-templier dans les pattes.

Quinlan leva la tête, sans raison apparente. Il voulait juste regarder le ciel, s’y perdre un instant, apercevoir les étoiles derrière les nuages chargés de neige, le tout en serrant la main de Clemens dans la sienne.

— Tu crois que ton colocataire t’en voudra si je te vole une nuit de temps en temps ?

Encore une question sortie de nulle part. Peut-être qu’inconsciemment, Quinlan pensait au fait qu’il allait sûrement rentrer seul avec le Docteur dans ses appartements. Malgré toute la sollicitude de son chatonn doutait qu’il suffise à apaiser la solitude qu’il ressentirait à ce moment-là.
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MessageSujet: Re: L'axiome d'une alchimie [1er post Quinlan]   L'axiome d'une alchimie [1er post Quinlan] - Page 2 EmptyLun 10 Aoû 2015 - 21:17

Évidement, il connaissait Queen. Mais aussi Muse, Radiohead, Nirvana et Metallica. Il avait grandi à Londres, véritable foyer de nouveaux talents, fourmillants d’artistes en tout genre et de concours de musique. Et comme si ça n’avait pas suffit, il n’avait pas seulement été élevé dans la capitale anglaise, mais en plus, dans un bar londonien. Son père n’était pas du genre à suivre aveuglement les nouvelles tendances et la journée, une atmosphère jazzy berçait invariablement les clients à la recherche du calme. Cependant, en soirée, il n’était nécessaire de s’adapter un minimum à sa clientèle. Pourtant, cette musique qui avait si souvent résonné à ses oreilles ne l’avait jamais fait vibrer… Pour Clemens, elle était dénuée de la charge émotionnelle qui le liait si intimement au swing. C’était si personnel, qu’il ne se fatigua même pas à le préciser. Cela tenait de ces choses qui ne s’expliquent simplement pas.

Sans compter sur le fait qu’il ne voulait pas brusquer Quinlan. Pas maintenant qu’ils arrivaient à parler honnêtement, sans aller se chercher des poux et sans se blesser involontairement. Ils parlaient, simplement. Et en soi, c’était déjà exceptionnel, parce que c’était la première fois que ça leur arrivait vraiment. Il n’y avait pas de jeu, pas de sous-entendus, ni de regards en coin. Ils se dévoilaient leurs personnalités avec plaisir sans que ce soit la réaction aux coups de griffes et aux reflets de miroirs lancés par la propre haine de l’autre. Ces simples petits détails que nul n’aurait pu soupçonner faisait sourire Clemens. Pour la première fois depuis un mois, il se sentait léger, apaisé.

“Couturier, hein ? Ca court pas les rues, de nos jours. J’imagine que tu as du lui servir de modèle quelques fois…”


L’Allemand détailla Quinlan pendant un instant, une expression amusée sur le visage. Il imaginait un Quinlan adolescent, les bras tendus au milieu d’un salon flou, couvert d’étoffes et d’épingles dans un remake cocasse de la boutique de Madame Guipire. Il savait bien que ça n’avait sans doute rien à voir — et honnêtement, il n’avait pas la moindre idée à quoi ressemblait véritablement le travail d’un couturier — mais l’image avait le mérite d’être amusante. Il se retint de préciser, cependant, qu’il ne voyait pas énormément l’intérêt de pratiquer encore un tel métier. Il avait certes du respect pour l’artisanal, mais… tant que ça couvrait ce que ça devait couvrir, pour lui… Le simple fait de se faire tailler une robe de sorcier sur mesure constituait déjà un certain embarassement. Il y avait tellement plus excitant à faire ! Son apparence était très loin d’être son premier tracas du quotidien.

Et en parlant de choses plus excitantes, il jeta un regard très intéressé au guérisseur quand il évoqua ses drôles de théories à propos de son chat. De ce qu’il en savait, les félins étaient en effet des créatures plutôt indépendantes. Ils allaient et venaient comme bon leur semblait et rien ni personne ne pouvait vraiment en être maître. Cependant, au milieu d’une université de magie, Clemens ne s’était pas formalisé de découvrir un chat si attaché à son humain. Après tout, il n’était peut-être pas tout à fait moldu, comme chat. Par contre, il n’aurait jamais été envisager la possibilité que le Docteur soit en réalité un animagus pressé dans sa forme animale depuis de si longues années. C’était envisageable, même si très peu vraisemblable. Pourtant, l’étudiant afficha une moue sérieuse quand il répondit à Quinlan.

“Ca dépend… Ca expliquerait sa tendance au voyeurisme au bord de ta baignoire.”

Évidemment, il n’était pas sérieux, et il ne put retenir son rire que quelques secondes.

“Je ne dis pas que ce serait impossible mais franchement, il faudrait détester sa forme humaine pour s’infliger ça. Et puis, tu l’as eu chaton, non ? Je ne vois pas comment un animagus aurait pu rajeunir sa forme animale. Je n’ai jamais entendu dire que ce soit possible.”

Clemens haussa les épaules. Même si ça l’était, il fallait encore tomber sur un humain assez tordu pour venir se transformer en chaton, s’installer dans une animalerie et attendre de trouver un maître qui serait suffisamment gaga avec son compagnon pour se retrouver mieux installé en tant que chat de compagnie qu’en tant que personne indépendante. Même lui, avec ses théories fumeuses et sa capacité à envisager les probabilités les plus faibles ne trouvait pas ça vraisemblable. C’est dire.

D’autant que le contact silencieux et tendre de Quinlan réussissait encore une fois à lui anesthésier l’esprit pendant quelques secondes, suffisamment pour lui faire passer l’idée. Le bruit de leurs pas dans la neige et du vent dans les branches nues suffisait à contribuer à l’atmosphère cotonneuse qui lui donnait l’impression d’être au bout du monde. Seuls. Pour un peu, il aurait été déçu que le murmure du guérisseur ne vienne briser cette ambiance.

“Oh, je ne doute pas qu’il t’en voudra à mort. Mais en bon aristocrate qu’il est, il trouvera une manière assez détournée et sophistiquée pour se venger sans que tu ne puisses te douter qu’il en est à l’origine. Surtout que lui, il fréquente toujours tes cours.”


Imaginer Rowan se venger d’un proche de ses amis était tellement invraisemblable qu’il se demandait si Quinlan le prendrait au sérieux. Évidemment, lui ne le connaissait pas et ne pouvait pas savoir que son colocataire était l’une des personnes les plus humaines et les plus respectables qu’il avait été donné à Clemens de rencontrer. Mais décidément, il ne parvenait pas à donner dans la guimauve sans alléger la situation de quelques traits d’humour sarcastique de temps en temps. A défaut, il se planta soudainement en face de Quinlan et lui mordilla le cou, avant de lui murmurer au creux de l’oreille.

“C’est une chance pour toi que c’est le seul sujet sur lequel je ne demande pas son avis.”

Enfin… Presque.
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MessageSujet: Re: L'axiome d'une alchimie [1er post Quinlan]   L'axiome d'une alchimie [1er post Quinlan] - Page 2 EmptyMar 11 Aoû 2015 - 8:41

Bon c’est vrai que quand on a grandi dans un bar, on était plus ou moins forcé d’avoir entendu parler de monstres du rock. A fortiori quand c’était un bar londonien. La vie de Quinlan avait été beaucoup plus calme que celle de Clemens, en fait. Du moins, côté famille. Après tout, son père était un simple tailleur sorcier. Ah, peut-être qu’il ne l’avait pas précisé ça.

— Chez les sorciers c’est pas si rare que ça en fait, même s’il ne se sert pas très souvent de magie pour travailler. Et oui, je lui sers souvent de modèle, j’adore ça ! Je dois être son meilleur client, en fait !

Et il trouve encore le moyen de me faire des cadeaux qui ont beaucoup trop de valeur…

— Mais c’est pas pour ce que ça rapporte, je te l’accorde. Ma mère a toujours gagné plus que lui, et je crois qu’elle aime bien qu’il travaille à la maison.

Plus Quinlan parlait de sa famille, plus il se rendait compte qu’elle était plutôt atypique même si ce n’était pas dans le mauvais sens du terme. Lui et Neal avaient grandi dans les années 70 avec un père au foyer : rien que ça, ça pouvait étonner. Quinn se rendit également compte qu’en fait, il ne parlait pas très souvent de lui-même et de sa famille. Généralement, ce n’était pas le genre de conversation qu’il avait avec ses collègues, ses étudiants et encore moins ses coups d’un soir. Il n’avait jamais ressenti de manque à ne pas raconter sa vie familiale aux gens qu’il côtoyait, mais avec Clemens, ça apparaissait de plus en plus comme une évidence.

La discussion dériva sur le Docteur et le fait qu’il était quand même bien bizarre pour un chat. Sur le coup, Quinlan se prit à imaginer que c’était peut-être un Animagus, hypothèse que Clemens balaya d’un revers de la main : pas crédible.

— Ouais je l’ai eu tout petit…

Une trace de doute subsistait dans sa voix, cela dit. Enfin, le spécialiste c’était Clemens, alors il n’ajouta rien. De toute façon, le Docteur était et resterait son chat, pour le meilleur et pour le pire.

L’ambiance planante d’une nuit enneigée les plongea tous les deux dans un silence apaisant. Se prenant à observer les étoiles, Quinn reconnut une constellation et s’en félicita intérieurement. Il était aussi bien nul en astronomie. Quoi, c’est vrai ? Quelle logique y’avait-il à relier des étoiles entre elles ? Selon les étoiles choisies et les traits tracés, ça pouvait donner n’importe quel dessin ! Et depuis quand un W symbolisait un trône !? Sérieusement…? C’était pas logique tout ça.

Il avait aussi retenu que si le W n’était pas là, il devrait pouvoir voir son autre constellation préférée — il n’en connaissait que deux, c’était simple — et il avait raison. Celle-là, il l’avait retenue parce que les trois étoiles de la ceinture était juste tellement faciles à reconnaître et parce que Bellatrix. C’était le nom de l’étoile en haut à droite, et aussi celui d’une sorcière redoutée. Quinlan était jeune quand Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcé le nom était sorti de l’ombre, trop jeune pour se battre mais trop vieux pour ne pas comprendre. Bref, c’est comme ça que son esprit avec intégré la constellation d’Orion. Et celle de Cassiopée c’était simple : le gros W là.

Bref, au milieu de ces considérations pour les étoiles, Quinlan laissa échapper une demande qui, après coup, sonna très guimauve à ses oreilles. Mais Clemens n’avait pas l’air d’en être gêné. Évidemment il plaisanta à propos de son colocataire qui lui, continuerait de venir à ses cours et trouverait bien un moyen de le lui faire payer. C’était bien une plaisanterie hein ? Pas que l’idée d’un sale tour lui soit assez effrayante pour qu’il se retienne de partager sa chambre avec Clemens. Si c’était le prix à payer, il le paierait. En double ou en triple même.

Le Sinistros vint alors se nicher dans son cou pour le mordiller, arrachant un petit cri de surprise à Quinlan. Évidemment, avec ses capteurs de douleur aux abonnés absents, c’était clairement moins drôle. Il manquait quelque chose dans le cocktail de sensations, un peu comme si on vous servait un curry indien sans piment, ou un mojito sans alcool. C’était bon, mais ça restait incomplet. Cette triste constatation aida Quinlan à garder le contrôle : ça faisait un mois qu’il n’avait touché personne et c’était diablement long pour lui. Clemens était en train de jouer avec des allumettes dans une forêt de résineux en pleine sécheresse.

— Ravi de savoir que je n’ai pas besoin de sa bénédiction…

Quinlan sourit et serra Clemens dans ses bras, cherchant son regard avant de frôler ses lèvres des siennes. Même si lui mordiller le cou n’avait pas exactement le même effet désormais, ça restait une zone terriblement sensible pour lui. Tellement que la perspective de finir nus dans la neige lui paraissait tout à coup tout à fait acceptable.

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MessageSujet: Re: L'axiome d'une alchimie [1er post Quinlan]   L'axiome d'une alchimie [1er post Quinlan] - Page 2 EmptyMar 11 Aoû 2015 - 11:31

Clemens sourit devant l’enthousiasme manifeste de son aîné. C’était marrant de le voir soudain s’emballer en parlant de sa famille, lui qui avait jusqu’à présent donné de tout son coeur pour garder secret chaque parcelle de son être. Enfin, sauf son corps. Pour une fois, l’Allemand ne se laissa pas gagner par cette flambée, comme si il venait de faire un pas en arrière et observait toute la situation de l’extérieur. Un jeune étudiant d’à peine vingt ans, qui n’était nulle part dans la vie et misait complètement sur son talent et son insolence pour s’en sortir. A côté de lui, un homme déjà trop brisé pour ses trente trois ans, que la vie n’avait pas épargné, mais qui trouvait encore la force de rire et de s’émerveiller devant une bêtise. Tout ça parce que leur rencontre les avait réunis d’une manière si inattendue qu’elle avait fait ressortir des pans entiers de leurs personnalités qu’ils croyaient enfouies, disparues… voire inexistantes.

Cependant, ce que Quinlan révélait sur sa famille était en même temps une révélation sur lui-même. Peu à peu, Clemens comprenait pourquoi il avait évolué et s’était épanoui en un homme si éloigné des convenances et des attentes de la société. Avec un père couturier, une mère qui prenait le rôle du nourricier, tout en étant sorcier pendant une période particulièrement difficile… Tous les ingrédients étaient réunis pour créer un caractère fort et indépendant. Celui-là même qui avait fait pétiller une étincelle dans les yeux de Clemens lorsqu’ils s’étaient intéressés à Quinlan pour la première fois.

Il ne répondit rien. Que dire, de toute façon ? Il appréciait simplement cette marque de confiance, cette intimité véritable et grandissante qui commençait peu à peu à s’établir entre eux. Des sujets gardés sous silence pendant trop longtemps pouvaient être abordés naturellement, avec ce ton léger qu’on utilise pour parler à un ami, sans s’inquiéter de ce qu’il adviendra des confidences. Cela lui donnait même envie de chercher plus de proximité. Tant dans le jeu, que la provocation et la douceur, il utilisa l’excellent prétexte que venait de lui donner Quinlan en parlant de Rowan pour venir taquiner un peu son aîné. La tête toujours lovée dans le creux de l’épaule, Clemens lâcha une exclamation amusée en réponse.

“Ce pauvre Rowan a déjà assez de mal à se dépetrer de ses propres rebondissements amoureux pour ne pas s’occuper des nôtres.”

Il avait lâché ce commentaire d’une voix douce, en référence à une autre discussion nocturne dont Quinlan ne connaîtrait sans doute jamais le contenu. Il était de notoriété publique que son colocataire, guindé et aristocrate, se tenait généralement éloigné de la gent féminine. Cependant, bien peu de leurs camarades en connaissaient les raisons véritables. Clemens repensa, avec un brin d’émotion, à leur échange si particulier de la veille et il réalisa à quel point son histoire avec Quinlan, si complexe qu’elle puisse paraître, était simple.

L’étudiant rendit le baiser donné à moitié, venant chercher un peu plus, taquin et amusé, avant de s’écarter à nouveau et de reprendre sa marche.

“D’ailleurs, comment se passent tes cours ? Outre Megan, je ne me souviens même pas avoir rencontré d’autres étudiants de la spécialité. Ce qui me fait penser que je ferais bien d’écrire à Flemming pour m’excuser de mon absence, à défaut de l’expliquer.”
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MessageSujet: Re: L'axiome d'une alchimie [1er post Quinlan]   L'axiome d'une alchimie [1er post Quinlan] - Page 2 EmptyMar 11 Aoû 2015 - 12:21

Quinlan n’avait jamais vraiment songé au fait que l’époque à laquelle il avait grandi l’avait forgé. On ne pouvait pas vivre en dehors de tout contexte socio-historique, mais il ne s’était jamais demandé à quel point son caractère avait pu être influencé. Quant à être fort et indépendant… Il laissait les autres le dire à sa place.

Les étoiles captivèrent un temps Quinlan, jusqu’à ce que ses yeux soient attirés par un tout autre type d’astre. Clemens revint se frotter à lui comme un chaton en manque de câlins, et il n’allait pas se plaindre. C’était seulement dommage que son problème nerveux se rappelle à lui dans une telle situation, même si ça l’aida à ne pas sauter sur Clemens pour l’allonger dans la neige. Quelque chose disait à Quinn que ça n’aurait pas été apprécié de toute façon. Le Sinistros glissa un petit mot sur Rowan, qui apparemment n’était pas mieux loti qu’eux côté sentimental. En même temps, personne n’avait jamais dit que la vie était simple, surtout dans ce domaine. Quinlan ne répondit rien, ni ne posa de questions. Ce n’étaient pas ses affaires et puis, il était trop occupé à songer au fait que Clemens avait parlé de leurs propres ‘rebondissements amoureux’. Choix de mots intéressant s’il en est.

Un léger baiser et Clemens reprit sa marche. Le volcan qui couvait dans la poitrine de Quinlan ne s’était pas réveillé, mais il avait tremblé. Savait-il seulement à quel jeu il jouait ? Quinn l’espérait, parce que malgré les apparences, il commençait à l’apprécier comme en témoignait ce sourire niais qui avait refait surface…

Pour mieux s’effacer quand Clemens mentionna Megan. Quinlan dut se retenir pour ne pas faire la grimace.

— Les cours se passent bien pour la plupart, je ne vais d’ailleurs pas tarder à lancer un autre cours pour non-spécialistes. J’ai peu d’étudiants oui, et le plus déprimant c’est que je doute d’être capable de les former correctement.

Il soupira et laissa son regard vagabonder sur le jardin endormi. Megan était une erreur. Pas Megan en soi, mais le fait qu’il lui ait fait part de certaines choses un peu trop vite. Bon, ce qui était fait était fait, mais avec le recul… Il avait été peut-être un peu vite en besogne. Conscient que Clemens s’attendrait sûrement à des précisions, il ajouta après une petite pause :

— Pas qu’ils soient mauvais ou que je me pense incompétent, c’est plus compliqué que ça. Par exemple, je ne pense pas que Megan, dans cet univers ou dans un autre, fasse une bonne soignante. Ce n’est absolument pas une question de compétences, mais juste de souplesse mentale. Selon moi, elle n’arrive pas à doser son degré de proximité avec ce qu’il se passe devant ses yeux. Soit elle est trop distante, soit trop impliquée. Alors même si elle a de vraies compétences en médecine, ce qui reste à prouver, sa façon de penser et de voir les choses lui fera prendre de mauvaises décisions.

Quinlan n’ignorait pas que Clemens et Megan se connaissaient et s’entendaient plutôt bien, mais quelque part, le guérisseur avait besoin de parler de ce cas très particulier. Il essayait simplement de ne pas attiser le courroux divin en disant quelque chose d’un peu trop… brutal.

— Je n’irais pas la voir en cas d’urgence en tous cas. C’est dommage parce que je ne pense pas que ce soit une mauvaise personne, dans le fond.

Encore un long soupir et un coup d’œil aux étoiles, puis il reprit la parole.

— C’est la première personne avec qui j’aurais voulu travailler, et je me rends compte que ça n’aurait jamais pu fonctionner. Elle est intelligente mais tellement changeante qu’elle en devient dangereuse, sans parler de tous les sorts louches qu’elle connaît… En fait, moins je la vois, mieux je me porte.

Une conclusion un peu abrupte pour quelqu’un qui avait tout fait pour être le plus juste possible dans ses choix de mots… Mais peut-être fallait-il que ça sorte, aussi ? Le souvenir de la blessure par balle d’Emmalyn refit surface, tout comme le comportement de Megan et la façon dont Quinlan l’avait sanctionnée. Avait-il été trop sévère ? Trop gentil ? Trop insensible, lui aussi ? Même maintenant qu’il était certain qu’il la détestait, il gardait le goût amer de son impuissance à l’aider. Mais hé, comment pouvait-il l’aider si elle ne s’aidait pas elle-même ?
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Clemens Neubach
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MessageSujet: Re: L'axiome d'une alchimie [1er post Quinlan]   L'axiome d'une alchimie [1er post Quinlan] - Page 2 EmptyMar 11 Aoû 2015 - 16:47

Comme à son habitude, Clemens était joueur et taquin. Irraisonné, même. Il était à mille lieues de penser à l’effet profond que son attitude avait sur Quinlan. Il suivait simplement ses envies; un sourire par-ci, un baiser par-là. Il n’était pas un maître du contrôle, surtout pas face au guérisseur, mais leur environnement anesthésiait en quelque sorte tout désir. Son naturel apparent cachait en réalité une certaine méfiance, des yeux qui continuaient à guetter les ombres et à écouter les bruits soupçonneux. Il n’avait pas choisi le jardin anglais à cette heure par dépit ou par hasard. Il ne s’était pas senti de rejoindre Quinlan dans ses appartements, néanmoins, son espoir restait grand que leur rencontre soit anonyme et sans témoins. Malgré sa confiance grandissante, il restait des détails qu’il n’était pas encore prêt à assumer au grand jour.

Pour autant, il ne voulait pas jouer la complète indifférence non plus. Malgré la reprise de sa marche, il ne réinstalla pas la distance entre lui et son aîné. Leur proximité lui plaisait, et l’accepter libérait son esprit pour penser à autre chose. Au début de leur rendez-vous, il s’était senti engourdi par l’analyse de leurs moindres faits et gestes, les recherches d’indices dans l’attitude de Quinlan et les doutes quant à son propre comportement. Laisser son corps prendre un chemin raisonnable mais naturel était infiniment plus facile.

Sa question avait eu pour but de relancer une conversation qu’il espérait naturelle et badine elle aussi, néanmoins, le guérisseur se lança dans une tirade plus sérieuse qu’il ne l’aurait cru. Clemens leva un regard étonné, sourcils froncés, vers Quinlan. Il avait trouvé son premier cours clair et riche en enseignements, de ceux qu’il avait suivi avec plaisir et sans oublier l’essentiel des informations une fois la porte refermée. C’était en soi un fait suffisamment rare pour souligner la qualité d’enseignant du guérisseur. L’Allemand était étonné qu’il ait une si maigre opinion de lui-même. Sauf si… L’exemple de Megan le laissa pantois. Il ne pouvait pas prétendre qu’il connaissait Megan depuis longtemps, ni qu’il ait matière à lui faire une confiance aveugle. Cependant, il avait spontanément cru en sa compétence de médicomage et il lui avait confié les soins de son bras. Quinlan ne le savait pas, et une petite voix lui disait que s’il l’apprenait, ça ne lui ferait pas plaisir. Clemens choisit donc ses mots avec prudence.

“Megan a un passif un peu mouvementé, et il faut du temps pour parvenir à l’apprivoiser. Elle a un bon fond et est très prévenante, une fois son côté agressif dépassé. Je n’aurais pas cru qu’on puisse devenir amis, mais…”


Il s’était retrouvé dans une impasse. Peu importe comment il allait choisir de finir sa phrase, cela allait déclencher une avalanche de questions et de liens qu’il préférait ne pas évoquer. Heureusement, Quinlan n’avait pas fini de parler, lui non plus. L’étudiant sauta sur l’opportunité de dériver sur ses propres mots.

“Je comprends, elle ne plait pas à tout le monde. Plusieurs étudiants de notre année ne peuvent pas l’encadrer et ne comprennent pas son attitude si… délicate. Je pense qu’elle a juste besoin de s’adapter un peu à Haveirson. C’est un travail plus long pour elle que pour n’importe qui d’autre.”

Sa voix trahissait un ton un peu farouche qu’il prenait pour défendre ses amis. Sa rencontre avec Megan avait été particulière — pour ne pas dire clairement violente — mais ils avaient atteint un niveau de respect mutuel et même un certain niveau de confiance qui l’empêchait d’être objectif. Enfin, pour autant qu’on soit jamais objectif quand il s’agissait des relations humaines.
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MessageSujet: Re: L'axiome d'une alchimie [1er post Quinlan]   L'axiome d'une alchimie [1er post Quinlan] - Page 2 EmptyMar 11 Aoû 2015 - 17:36

Quinlan savait que Clemens avait simplement voulu faire la conversation comme ils le faisaient depuis un certain temps déjà. Et sans accroc ! Alléluiah, il restait de l’espoir ! Cela dit, il avait eu le malheur de mentionner Megan, et ça… Quinn avait eu du mal à le laisser passer. D’une certaine manière, il espérait sincèrement se tromper sur la jeune femme, même s’il savait qu’il serait incapable de lui faire confiance désormais. Il savait qu’elle et Clemens s’entendaient bien, mais ignorait à quel point, alors il fit attention aux mots qu’il employait. Vu la réaction de Clemens, il n’avait été trop blessant. Ou alors l’étudiant le lui cachait.

— Je comprends ton point de vue. J’espère me tromper à son sujet. En fait, ce qui me frustre le plus, c’est ce qu’elle pourrait être par rapport à ce qu’elle est.

Elle pouvait toujours avoir besoin de temps pour s’adapter à Haveirson, il faudrait bien qu’un jour elle s’adapte à la vie en général, avec ce qu’elle avait de bon et de mauvais. Quinlan ne prétendait pas être un guérisseur parfait et sans problèmes, mais il en avait pris conscience et faisait tout pour les mettre de côté ou les régler, histoire de rester le plus professionnel possible. Megan, elle, n’avait pas encore acquis ce réflexe et c’était bien dommage.

Enfin, Quinn avait bien compris que le sujet était délicat et que Clemens la défendrait quoi qu’il arrive. Et pas de bol, Quinlan n’appréciait pas assez Megan pour lui permettre de venir lui pourrir une soirée avec Clemens. Remarque, pour ça, il n’avait besoin de l’aide de personne.

Se rapprochant un peu plus de Clemens tout en continuant de marcher, il chercha un nouveau sujet de conversation, histoire de ne pas laisser l’atmosphère redevenir pesante.

— Je me demandais… Pourquoi avoir choisi le jardin anglais comme lieu de rendez-vous ?

C’était une question comme une autre, que Quinlan pensait anodine. C’est vrai que ç’aurait été pratique que Clemens vienne chez lui, mais le jardin, c’était autrement plus romantique que des appartements en bordel. Même si le Sinistros ignorait sûrement qu’il aurait nettoyé tout de fond en comble si jamais il venait pour un rencard.

Il y avait autre chose aussi, à laquelle Quinn avait songé plus d’une fois. Ils en avaient déjà parlé et il n’avait rien détecté de spécial dans la façon de s’exprimer de Clemens, mais ça ne voulait pas dire qu’il n’y avait pas de problème. Peut-être que le Sinistros était doué pour le camoufler ou que Quinn n’avait simplement rien vu. Du coup, il se prit à poser la question.

— Est-ce que le Docteur t’effraie ? Je veux dire, c’est une grosse bête et il est impressionnant mais… Il ne te fera pas de mal.

Non, il n’avait pas songé à autre chose : il se souvenait simplement des réactions de Clemens et de son chat pendant cet après-midi si spécial, et se disait que ce n’était peut-être pas sans lien. Si Clemens avait peur de finir la gueule lacérée, c’était normal qu’il choisisse un endroit plus neutre pour un rendez-vous. Pas que ce soit une mauvaise idée, soit dit en passant.

— Le jardin est beau et ça faisait longtemps que je n’étais pas vraiment sorti comme ça, pour le plaisir. Je me demande juste si tu n’as pas trop froid.

Quinlan esquissa un sourire, réellement inquiet à propos de la santé de Clemens. Peut-être un peu trop, puisque si l’étudiant avait un souci, il s’en rendrait compte à temps, lui. Mais il fallait croire que c’était plus simple de s’inquiéter pour les autres que pour soi-même.
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MessageSujet: Re: L'axiome d'une alchimie [1er post Quinlan]   L'axiome d'une alchimie [1er post Quinlan] - Page 2 EmptyMar 11 Aoû 2015 - 20:59

Sincèrement ? Etrangement, Clemens avait l’impression que Quinlan était plutôt du genre à se faire un avis rapide et définitif sur les gens, et qu’il ne leur laissait pas beaucoup d’opportunités de lui prouver son erreur. Son regard bleu, intense, fixa son aîné pendant quelques secondes sans aucune gêne, à la recherche d’une étincelle dans ces yeux noisettes qui pourraient lui donner un indice. Parfois, il se disait que le guérisseur pourrait lui mentir comme un arracheur de dents et il n’y verrait que du feu. Cette perspective le fit frémir.

Il avait confiance en lui. Depuis la première fois qu’ils s’étaient parlés seul à seul. Leur pacte informulé avait été pour lui la clé à toutes ses barrières, l’opportunité de s’épancher sur ses vices et ses frustrations avec la certitude qu’ils seraient traités avec une sorte de déontologie. Il n’aurait jamais pu prévoir ce qui allait en découler, ni ce que Quinlan allait éveiller en lui ensuite. Cependant, et pour la première fois, Clemens se retrouvait tiraillé entre deux confiances contraires. D’un côté, il avait appris dans la douleur que Megan ne le laisserait pas tomber et qu’elle était du genre à se battre pour ses amis. Pour lui, c’était une preuve suffisante qu’il pouvait s’en remettre à elle. De l’autre côté de la balance, il y avait un guérisseur d’expérience, qui pouvait être froid et analytique, sans doute bien plus stable et réfléchi que sa camarade ne pourrait jamais l’être. La passion n’était jamais de bon conseil, car elle l’emportait toujours sur la raison dans une bagarre courte. Un éclair de doute passa dans ses yeux, mais avant qu’il puisse choisir de se confier un peu plus, de tester les limites de l’opinion de son aîné, celui-ci avait déjà changé de sujet. Peut-être était-ce mieux.

Ou pas. Quinlan venait d’éviter un sujet sensible en donnant un bon coup de pied dans une fourmilière. Le choix du jardin avait été une pulsion spontanée d’abord, mûrement réfléchie ensuite. Sa première idée avait été de taper à la porte du guérisseur, voir de se pointer comme si de rien n’était et qu’ils s’étaient encore vus la veille. Cependant, même pour lui, ça aurait été une attitude trop provocante après quatre semaines de silence. Sans qu’il ne sache trop pourquoi, il s’était senti attiré par l’extérieur et la perspective d’une promenade entre les arbres. Par contre, il ne l’aurait pas fait en pleine journée. Pas au vu et au su de tous. Il lui restait des limites. Clemens détourna les yeux, laissant son regard se perdre dans les ombres devant lui avant de tenter une réponse neutre.

“Je me suis dit que tes appartements ne seraient peut-être pas le meilleur endroit pour… Pour mettre un cadre.”

Boiteux. Essaie encore.

“Ce jardin n’a rien de commun avec les autres lieux où on a pu se voir. Il n’est lié à rien.”

Pas beaucoup mieux. Sa réponse évoquait presque une idée de nouveau départ, et l’étudiant médita sur ce sous-entendu pendant quelques instants. En un sens, ce n’était pas complètement contraire à son intention. En réalité, il avait voulu se laisser une porte de sortie, une certaine forme de liberté au cas où leur rencontre tournerait au vinaigre. Il préférait vivre cette scène dans le silence et l’éloignement du jardin, plutôt que d’afficher un visage blessé et rageur dans le couloir des appartements professoraux… Au risque de tomber sur n’importe qui. Protection personnelle que tout ça.

Un court moment de silence s’imposa entre eux, avant que Quinlan ne se risque à une autre hypothèse. Clemens en fut tellement surpris qu’il leva un regard interloqué vers le guérisseur. Il n’eut même pas la présence d’esprit d’éclater de rire, tant ça lui paraissait absurde.

“Peur du Docteur ? Sérieusement ? Dans le pire des cas, ce ne serait pas le premier chat que je transformerai en carafe.”


A l’évocation de ce souvenir, l’étudiant ne put retenir un sourire brillant. La pauvre petite Westminbrook avait appris avec beaucoup de stupéfaction qu’on n’amène pas son animal de companie en cours de métamorphose si on ne veut pas le voir utilisé comme illustration en réponse à une question. Son énorme boule de poils avait fait une verrerie tout à fait convaincante, et si on suivait cette logique, le Docteur ferait encore mieux.

“Non, je n’ai pas de raisons particulières de vouloir éviter tes appartements.”

Exception faite de celle citée plus tôt dans la soirée, évidemment. Quant à avoir froid… Clemens reporta son attention sur les bruits que le vent leur apportait, tandis que ses yeux bleus sondaient les ombres autour d’eux. Enfin, il se saisit du bras de Quinlan et y glissa ses épaules. Il commenta d’une voix amusée.

“Je reviens de deux semaines au Danemark, je te rappelle. J’ai eu le temps de m’habituer au froid. Et puis… “
Son ton se fit plus sérieux. “Ca te fait sans doute du bien de faire des choses pour rien.”
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MessageSujet: Re: L'axiome d'une alchimie [1er post Quinlan]   L'axiome d'une alchimie [1er post Quinlan] - Page 2 EmptyMar 11 Aoû 2015 - 21:51

Les impressions de Clemens n’étaient pas infondées. Quinlan était quelqu’un d’expéditif, qui prenait des décisions définitives assez rapidement. Il avait été formé à ça. C’était un urgentiste, qui pesait le pour et le contre froidement et faisait ensuite ce qui devait être fait, sans état d’âmes. Cependant, Clemens oubliait qu’il était une exception dans le ciel de Quinlan, ou peut-être l’ignorait-il, tout simplement. Restait qu’à l’instar de Neal, Clemens avait une parole que Quinn respectait assez pour la laisser guider ses choix. Et puis, personne n’avait jamais dit que Quinn ne changeait pas d’avis. Il était têtu, mais pas imbécile au point de s’enfermer dans un avis erroné quand tout lui prouvait qu’il avait tort. En ce qui concernait Megan, il pouvait concevoir qu’elle et Clemens soient amis, il pouvait concevoir qu’elle puisse changer et il pouvait concevoir qu’elle ne soit pas une mauvaise personne. Il ne pouvait pas la voir en peinture, c’est tout. Ça n’avait rien à voir.

Il n’avait donc pas menti à Clemens, et lorsque ce dernier le chercha du regard, il le lui renvoya en essayant de lui faire comprendre qu’il avait pensé le moindre mot qu’il avait prononcé. La tragédie, c’était qu’il était bien capable de mentir sans sourciller et qu’il ne se privait pas de le faire, mais pas avec Clemens. Il lui avait menti par omission, par honte, parce qu’il n’était pas prêt à tout dire à propos de tout, mais jamais encore il n’avait consciemment dit quelque chose de faux. Avec Neal, Clemens était la personne avec qui il était le plus honnête.

Mais assez parlé de Megan ! Quinlan changea de sujet, sans se douter un seul instant qu’il venait de mettre allègrement les pieds dans le plat. Le choix du lieu l’avait surpris et il ne le cachait pas, même s’il ne le trouvait pas mauvais ou désagréable. Il était simplement curieux. Cependant, la première réponse de Clemens le rendit soudainement méfiant. Quinn fronça les sourcils, mais ne dit rien. Il songeait plutôt au fait que le Docteur avait peut-être dû l’effrayer, une hypothèse qui fut balayée rapidement par Clemens.

— Seulement dans le pire des cas hein…? J’y tiens, à cette boule de poils.

Juste pour préciser que les expériences magiques pouvaient se dérouler chez lui tant qu’on ne touchait pas au Docteur. Même Quinlan avait ses limites. Et même maintenant qu’il essayait de se réjouir du fait que Clemens ne veuille pas éviter ses appartements et qu’il n’avait manifestement pas froid, il ne put s’empêcher de garder une mine un peu boudeuse. Il le serra contre lui, faisant attention de ne pas lui broyer l’épaule au passage, et lui déposa un baiser sur la tempe. Un peu comme s’il cherchait à se faire pardonner pour ce qu’il allait dire.

Il retourna plusieurs fois ses phrases dans sa tête, cherchant une bonne formulation. Il écartait sans ménagement les intonations accusatrices, les ‘tu as peur que je te sautes (dessus) ?’, les ‘le Docteur t’effraie moins que moi/ce qu’il y a entre nous ?’ ou les ‘mettre un cadre ? Toi qui veut que tout soit naturel…?’. Au final, rien n’allait. À chaque fois, Quinlan s’entendait être un connard dans sa tête. Finalement, il resta silencieux plus longtemps qu’il ne l’aurait cru, jusqu’à ce qu’il trouve quelque chose qui lui paraissait un poil plus mesuré.

— Ma question n’était pas un reproche. Après tout, l’idée n’était pas mauvaise, et mon côté romantique refoulé est même très satisfait. La neige, les étoiles, tout ça. Mais j’ai la vague impression que tu n’oses pas tout dire.

Il soupira et marqua une courte pause.

— Je n’aime pas être comme ça, mais s’il y a un problème et que je suis concerné, autant que je le sache, non ? Et je serais un sacré connard de te sauter à la gorge alors que tu m’acceptes sans aucune réserve.

Se tournant vers Clemens, Quinn le fixa intensément de ses yeux noisette — le marron avait tendance à ressurgir avec les ténèbres de l’hiver. Il espérait que le Sinistros y verrait une sincère inquiétude, mêlée à un calme assez solide pour supporter d’éventuels reproches. Ils avaient un sérieux problème de communication, mais si les choses restaient dans le flou à chaque fois par peur de la franchise… ils n’iraient pas bien loin. Et franchement, Quinlan estimait qu’il s’était trop avancé pour faire demi-tour maintenant.
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MessageSujet: Re: L'axiome d'une alchimie [1er post Quinlan]   L'axiome d'une alchimie [1er post Quinlan] - Page 2 EmptyMer 12 Aoû 2015 - 0:09

Le pavé avait été jeté dans la mare, le forçant une nouvelle fois à aborder un sujet qu’il aurait préféré éviter. Certaines réflexions s’évanouissaient d’elles-mêmes. Il avait simplement besoin de faire le point avec son inconscient, sans forcément tout partager avec Quinlan. Ca ne marchait jamais comme ça. Le guérisseur était soit trop curieux, soit trop perspicace, mais il ne lui laissait jamais le temps d’aller volontairement au bout des choses. Il fallait toujours qu’il creuse, questionne, dérange. Cette attitude, si typique du médecin qui avait besoin d’arracher toutes les informations à son patient avant de pouvoir le soigner le dégouta brutalement. Si la situation n’avait pas été si tendre et détendue, Clemens se serait probablement dégagé de l’étreinte avec violence. Pourtant, il prit sur lui, et resta au plus près de son partenaire. Raide, confus, les muscles tendus et prêt à la fuite. Mais immobile.

Sans un mot, il laissa le soin à Quinlan de briser le silence encore et encore avec des théories et des suppositions les plus absurdes les unes que les autres. Le ton employé avait beau être doux, l’étudiant avait envie de se révolter contre cette attitude paternaliste qui ne lui laissait d’autre choix que de cracher son âme. Cette prévention lui interdisait de contourner la question autrement qu’avec un refus frontal de s’exprimer qui, inévitablement, blesserait son aîné et le conforterait dans l’idée que lui, et lui seul, était la source des problèmes. Qu’il était à fuir. Clemens soupira. Ses yeux étaient toujours fixés droit devant lui dans l’allée déserte, telle une bravade, un rejet de la conversation. Il savait qu’il allait devoir répondre dans les minutes à venir, mais il ne savait même pas si il aurait trouvé les mots justes avec plusieurs heures de réflexion.

“Encore heureux que tu ne me reproches pas un lieu de rendez-vous que tu as accepté sans sourciller.”

L’entrée en matière était sèche et sortie avec plus de violence qu’il ne l’avait voulu. L’Allemand ferma les yeux et se murmura quelques mots dans sa langue natale, à peine audible, mais suffisant pour le faire revenir au calme. Lorsqu’il reprit la parole, ce fut d’une voix plus maîtrisée et moins agressive, même si toute trace de chaleur en demeurait absente.

“Oui, il y a un problème. Oui, tu es concerné. Mais ça ne veut toujours pas dire que j’ai envie d’en parler.”

Il leva une main dans un geste d’impuissance.

“Peu importe à quel point tu peux bien vouloir m’aider, il y a des choses que je dois régler avec moi-même. Tu ne peux pas constamment me pousser dans mes retranchements, exiger des réponses que je ne peux pas donner parce que tu en as besoin toi, là, maintenant. Que tu sois concerné ne veut pas dire que tu en es la cause, ça ne veut pas non plus dire que tu as la moindre influence sur le problème ou sa résolution.”

Clemens ferma les yeux et émit un grognement de frustration.

“Merde ! J’avais envie de venir dehors, je ne me sentais pas de débarquer dans tes appartements où tout a dérapé si vite, hors de contrôle. C’est peut-être naturel pour toi de revoir quelqu’un soudainement après quatre semaines, mais pas pour moi. Je n’avais aucune idée de comment j’allais réagir en me retrouvant en face de toi. On ne s’était même pas parlé depuis le soir où je suis sorti de chez toi !”

Sa voix qui, au départ, n’avait été qu’un murmure, avait grimpé en intensité au même rythme que son agacement, sa fureur tant envers lui que envers Quinlan avait gonflé. L’étudiant s’écarta de lui sans violence, se prit la tête entre les mains le temps de laisser retomber l’explosion qui menaçait. Puis il fit de nouveau face.

“Je ne peux pas te donner des réponses si tu exiges de moi que je prenne position alors que tu es toujours là, à me toiser, dans l’expectative. Comment veux tu que je sois honnête envers toi, si tu ne me laisses même pas le temps d’être honnête envers moi-même !?”

Nouvelle pause. Une lueur indécise perçait dans ses yeux bleus.

“Je ne peux simplement pas me mettre en mots si vite. L’expression n’est pas mon point fort. Je déteste ça.”

Les bras croisés, le regard fixe cette fois, l’attaque fondit sur Quinlan avant même qu’il n’ait eut le temps de la réaliser.

“Toi qui parles toujours de consentement, tu es prompt à oublier que c’est un principe qui ne s’applique pas qu’au sexuel.”


Clemens leva les deux mains et secoua la tête, s’excusant déjà pour sa phrase brutale et amère. Il savait qu’il venait de gifler Quinlan là où ça allait faire mal, mais ça n’avait pas été son intention. Il avait juste été poussé au point de rupture, à un moment où il était détendu, sans défenses, et où il aurait simplement voulu marcher dans le noir. Demander au guérisseur ce que faisait sa mère, comment allait son frère. Quel sujet il avait prévu pour le prochain cours de médicomagie et si il lui donnerait le rattrapage. Il respira profondément sans lâcher son aîné des yeux, séparés d’à peine un mètre, il se sentait au bord d’un goufre. Et sa colère retomba aussi brusquement qu’elle n’avait éclaté. D’une voix à nouveau douce, il conclut.

“Si tu as peur de me forcer à quoi que ce soit… Je ne te laisserai pas dépasser mes limites, quelles qu’elles soient. Je n’ai pas peur de la franchise, pour autant que j’aie véritablement quelque chose à dire.”
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MessageSujet: Re: L'axiome d'une alchimie [1er post Quinlan]   L'axiome d'une alchimie [1er post Quinlan] - Page 2 EmptyMer 12 Aoû 2015 - 7:34


Quinlan avait simplement pensé que Clemens n’avait pas voulu parler par peur des réactions du guérisseur. Dans ce cas-là, l’intention de Quinn était de lui signifier que c’était ok s’il avait quelque chose à dire… Mais encore une fois, il s’était trompé. Lourdement.

La première réaction de Clemens fut l’agacement et la colère : même s’il ne se défit pas de son étreinte, Quinn le sentit se raidir. Et quand il parla, le guérisseur eut une drôle d’impression de déjà vu. Le ‘courroux divin’. Ça allait rester.

Faisant tout son possible pour garder une expression la plus neutre possible alors que Clemens déballait tout ce qu’il avait à dire — c’est-à-dire qu’il n’avait rien à dire, ou en tout cas pas à lui — Quinlan ne se déroba pas à son regard, ni à rien d’autre. Pourtant, il avait vraiment envie de fuir, de se barrer et de le laisser en plan.

Il avait accepté ce rendez-vous mais si, il avait sourcillé. Qu’est-ce que Clemens en savait après tout ? Il était là quand Quinn avait rédigé sa réponse ? Et puis c’était bien sympa de lui renvoyer ça dans la gueule alors que Quinn avait été assez désespéré pour accepter un rendez-vous de dix minutes à cinq heures du matin dans les écuries des hippogriffes. Le Sinistros n’avait aucune idée du niveau d’acceptation de Quinlan, et c’était franchement injuste de lui renvoyer ça à la tronche. Mais soit.

Et franchement, Clemens aurait pu s’arrêter à sa deuxième phrase, sans dérouler une tirade boursouflée de contrariété. Quinlan avait sûrement l’air inquisiteur dans sa façon de poser ses questions, mais là aussi, il aurait très bien pu accepter un refus. En fait, à chaque exclamation de Clemens, la seule réponse mentale de Quinlan c’était ‘ok.’… De l’extérieur, ça faisait peut-être peur à voir, parce que le guérisseur n’avait quasiment aucune réaction visible. Son expression était restée bloquée sur une mine expectative mais ni étonnée ni vexée. Pourtant, il l’était.

Il le laissa s’écarter de lui sans chercher à renouer le contact, devinant que Clemens avait soudainement besoin d’espace. Curieux, il n’y avait pas pensé avant : il avait simplement besoin d’espace. Seulement, il avait beau jouer les falaises imperturbables face à un océan déchaîné, il y avait bien un moment où il allait se craqueler. Lui renvoyer sa conception du consentement à la gueule, comme ça ? Il était sérieux là ? L’expression neutre de Quinlan vira à la rage froide et contenue, même s’il continua à rester silencieux. Alors même si la conclusion était plus douce et que Clemens, de par son langage corporel, avait esquissé des excuses, Quinn ne put s’empêcher d’être refroidi.

— Sinon, un ‘je ne sais pas’, ça marchait aussi.

Merde, c’était un peu trop abrupt comme réponse à une tirade aussi longue, mais c’était sorti tout seul. Quinn soupira. Il ne voulait pas mettre de l’huile sur le feu, surtout quand il pouvait comprendre que Clemens ait besoin de temps, d’espace, et qu’on lui lâche la grappe.

— Je comprends mieux maintenant. Excuse-moi.

Il était sérieux là ? C’était Quinlan qui se prenait la rage de Clemens en pleine tronche et c’était lui qui s’excusait ? Ouais non. Ça allait bien de jouer les carpettes mais là il fallait peut-être mettre les points sur les I.

— Par contre, si tu ne veux pas me parler parce que tu ne sais pas quoi dire ou que je suis pas la personne à qui tu veux parler, il n’y a aucun problème pour moi. Ce que je ne veux pas, c’est que tu refuses de me parler par peur de mes réactions, c’est tout. Pas la peine de me renvoyer à la définition du consentement.

Il avait presque envie de rajouter ‘et de me comparer indirectement à elle alors que franchement, pour l’instant c’est toi qui lui ressembles’, ça n’aurait pas été franchement pour apaiser les tensions. Mais c’était vrai : ces explosions venues de nulle part alors que Quinlan était somme toute disposé à entendre un refus poli… Il n’allait pas dire à Clemens de se calmer parce qu’il savait que ce n’était pas contrôlé, mais ce genre d’incompréhensions était le signe qu’ils étaient loin de s’être mis au diapason l’un de l’autre.

Quinlan tendit finalement la main à Clemens, espérant qu’il allait la prendre et qu’ils pourraient continuer à marcher presque comme si rien ne s’était passé. Il avait envie d’enchaîner sur autre chose, de changer de sujet, mais son esprit était trop vide pour trouver quelque chose d’intelligent à dire.
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MessageSujet: Re: L'axiome d'une alchimie [1er post Quinlan]   L'axiome d'une alchimie [1er post Quinlan] - Page 2 EmptyMer 12 Aoû 2015 - 10:55

Le regard dubitatif, Clemens dévisagea Quinlan ouvertement. Il ne la croyait vraiment pas cette théorie. Depuis quand est ce que le guérisseur acceptait de trouver porte close quand il partait à la chasse à une réponse ? Si ça avait été vrai, il n’aurait simplement pas posé de questions supplémentaires. Il aurait compris, par la première réponse évasive, que le sujet était délicat. L’Allemand était loin d’être un expert de la communication — et il le savait très bien — mais quand il avait un abcès à percer, il était capable de se prendre en main et de régler ses problèmes. Il ne se refermait jamais sur lui-même par fuite, il cherchait simplement à protéger son interlocuteur d’une honnêteté trop crue qui serait peut-être l’équivalente d’un mensonge. Parfois, dans un coup de sang, on en arrivait à ne plus se comprendre soi-même.

Bras croisés, l’étudiant haussa les épaules. C’était bien beau les excuses, même si au final, Quinlan n’avait rien à se reprocher. Il fonçait encore droit devant comme un bélier avec les meilleures intentions du monde. Clemens l’avait bien compris, derrière son apparence boudeuse et contrariée. Néanmoins, cette attitude trop prévénante ne faisait que le mettre hors de lui. En un sens, ça lui rappelait la période de son hospitalisation où on lui martelait le crâne avec des il faut que tu t’exprimes, dis nous où tu as mal, tu sais, tu peux nous dire ce qu’est le problème. A ce moment-là, il n’avait pas eu la force de gueuler qu’ils pouvaient bien aller se faire foutre. Visiblement, le réflexe lui était néanmoins resté. Il n’y avait que face à une réaction toute aussi violente que la sienne qu’il parvenait à remettre sa propre attitude en cause.

Finalement, c’est l’effet qu’eurent les dernières paroles du guérisseur. Une claque sèche, mais calme, pour lui rappeler que les limites, elles existaient dans les deux sens. Clemens laissa retomber les bras le long de son corps et répliqua d’une voix un peu peinée.

“Je suppose, oui. Même si sur le moment, avec tes questions à répétitions, tu donnes plutôt l’impression d’enfoncer des portes ouvertes plutôt que d’offrir une opportunité. Si j’avais peur de tes réactions de dangereux psychopathe pervers, je ne serais pas ici.”


Et je n’aurais même jamais mis un pied chez toi, soi dit en passant.

Un sourire vint flotter sur son visage. Depuis le début il avait fait le pari d’accepter qu’il se cachait quelqu’un d’autre derrière la face primaire de Quinlan. Il connaissait les rumeurs et la réputation de leur professeur, pourtant, il n’avait pas hésité bien longtemps avant de revenir frapper à sa porte pour réclamer son aide. Clemens ne pouvait même pas concevoir comment celui-ci pouvait s’imaginer que leur relation s’était établie sur une crainte. Il accepta la main que son aîné lui tendait et vint même retrouver tout contre lui.

“Je te promets de ne pas me retenir quand j’ai quelque chose à dire. Mais s’il te plait, arrête de prendre des gants. Tu n’as pas besoin de me protéger.”


Il ne savait même plus de quoi ils parlaient juste avant. L’étudiant serait volontiers retombé sur une conversation plus légère, mais sans vraiment savoir que choisir. Maintenant que leurs sensibilités étaient à vif, il craignait qu’une question tout à fait banale ne ravive la tension. Oh et puis… Avec sa chance, tout pourrait être susceptible de nouvelle apocalypse.

“Comment va Neal ?”
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MessageSujet: Re: L'axiome d'une alchimie [1er post Quinlan]   L'axiome d'une alchimie [1er post Quinlan] - Page 2 EmptyMer 12 Aoû 2015 - 12:26

S’excuser était une habitude qu’on prenait vite quand on avait vécu avec quelqu’un comme Roxanne… Quinlan en avait conscience et il savait que ses excuses n’avaient pas vraiment d’objet, mais c’était devenu un réflexe. Cela dit, il avait été suffisamment atteint par les mots de Clemens pour rectifier le tir et lui signifier que là il commençait à lui chier dans les bottes. Apparemment, c’était quelque chose qui fonctionnait avec le Sinistros, qui se calma et lui fit remarquer que ses questions pouvaient vraiment être mal perçues.

— Déformation professionnelle. Je n’aime pas les non-dits, et j’ai tendance à les voir partout.

Il marquait aussi un point en lui faisant remarquer qu’il ne serait pas venu s’il avait peur de lui. Quinn en esquissa même un sourire, rassuré de sentir de nouveau Clemens dans ses bras. La tempête s’était radoucie, mais comme d’habitude avec ceux-là, on ne savait pas quand elle allait éclater de nouveau. Cela dit, les derniers mots de Clemens à ce sujet rassurèrent vraiment Quinlan.

— Ok, je ne prendrai plus de gants. J’irai en mode bélier alors, quitte à me prendre un mur.

Les mots pouvaient paraître durs ou pleins de rancœur, mais Quinn riait à moitié, signe que ce n’était là qu’une plaisanterie. Il avait compris, il pouvait se détendre le slip à ce niveau-là. Si Clemens lui assurait qu’il ne le craignait pas, alors il le croyait. Il y avait certains réflexes qui perdureraient certainement, mais Quinn était convaincu que s’ils ressurgissaient, il se souviendrait de ces quelques mots et de leur poids.

La conversation s’orienta sur un sujet en apparence plus léger, mais pas forcément moins épineux. Quinlan ne savait pas ce qu’il pouvait dire ou non à propos de son frère et de l’expédition au Pérou, et donc il hésita avant de rassurer Clemens :

— Il va bien. Il avait besoin de moi et je l’ai suivi à l’autre bout du monde, mais le fait est que c’est moi qui suis revenu ‘éclopé’, bien que ça ne soit pas visible. Je pense qu’il a encore pas mal de choses à faire en dehors de son travail d’enseignant. Il m’a aidé pour mon prochain cours : les plantes à réaction zarbi et comment réagir.

Vraiment, il regrettait sincèrement que Clemens ne vienne plus à ses cours, même s’il comprenait tout à fait pourquoi. Au cas où le Sinistros lui fasse la surprise, il lui avait réservé un spécimen de géranium dentu rien que pour lui. Quelle charmante attention, n’est-ce pas ?

— Ça va être un cours un peu plus pratique que le premier, donc même sans toi je pense que ça sera mouvementé. Après… Je ne sais pas si c’est une bonne idée mais vu que je ne ressens pas la douleur, je pourrais servir de cobaye. C’est pas comme si je ne savais pas exactement dans quoi je mettais les pieds.

Les mots avaient devancé sa pensée, et il s’en rendit compte un peu trop tard. Baissant les yeux sur la neige immaculée qu’ils allaient bientôt piétiner, il resserra son étreinte et déposa un nouveau baiser sur la joue de Clemens.

— Oublie ça, c’était con. Je voudrais pas t’inquiéter pour des conneries pareilles.

Il soupira et laissa son regard balayer le jardin. La neige recommençait à tomber, maculant leurs vêtements et s’accrochant dans leurs cheveux. Au sol, il y avait une belle couche de poudreuse, assez pour donner des idées à Quinlan. Il se tourna donc vers Clemens avec un grand sourire un peu stupide, de ceux qu’on peut avoir quand on a une idée drôle mais très conne en tête.

— Si on fait un bonhomme de neige, tu pourrais l’animer ?


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Clemens Neubach
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MessageSujet: Re: L'axiome d'une alchimie [1er post Quinlan]   L'axiome d'une alchimie [1er post Quinlan] - Page 2 EmptyMer 12 Aoû 2015 - 14:41

“J’ai remarqué, mais je ne suis pas ton patient.”

Il avait failli ajouter Je n’ai pas besoin d’être guerri, mais ça aurait été tellement faux que son inconscient s’y opposa. Son épaule, même si elle se portait de mieux en mieux, affichait toujours une faiblesse marquée. Quant au mental, Clemens avait refoulé une bonne partie de son été, sans compter les évènements les plus inattendus qu’il avait subit depuis la rentrée scolaire. Il avait véritablement besoin d’être aidé au sens propre du terme, et un psychologue ne se serait sans doute pas étonné de son attirance déraisonnée pour un guérisseur au passé troublé. Pour ça, il faudrait encore que l’étudiant laisse ses vices remonter à la surface afin de pouvoir les accepter et les traiter. Mais depuis deux mois, le masque s’était trop perfectionné. Il était à présent trop lisse pour en entrevoir les défauts.

Le sourire était revenu sur son visage, à présent. Paradoxalement, il avait déjà reproché à Quinlan d’être un bélier également, de foncer sans prendre ses sensibilités en compte. Ce n’était donc pas l’attitude en soi qui le gênait, mais le fait d’être poussé dans ses retranchements, l’impression d’être obligé de fournir une réponse. Quelque part, son aîné avait raison. Il valait mieux foncer et se prendre un mur. Pour lui, ce serait également plus facile de faire front si le guérisseur marquait clairement ses intentions et ne tentaient pas de lui arracher une confidence par des moyens détournés. Clemens ravala un rire. Il leur suffisait de parler, en fait. Si seulement il en avait été capable… Parler des autres était généralement plus facile que parler de soi-même, c’est pourquoi l’Allemand avait essayé de repartir sur le sujet de leur seul ami commun. Neal. La discussion aurait pu s’alléger à nouveau, mais en réalité, elle ne fit que faire naître de l’inquiétude.

Clemens occulta complètement les détails quant à l’organisation d’un cours auquel il ne participerait pas. En temps normal, il s’y serait intéressé par politesse, car même si la médicomagie pouvait éveiller sa curiosité, c’était loin d’être le cas des plantes. Néanmoins, il ne s’était pas laissé noyer par la tirade de Quinlan; il n’avait retenu qu’une seule information et il comptait bien y revenir. Les sourcils froncés, il leur imposa l’arrêt.

“Si un de tes patients t’avait sorti une excuse pareille, je suis certain que tu lui en aurais collé une. Au moins métaphoriquement. Que s’est-il passé ?”

En tant qu’ancien batteur, on lui avait servi un bon nombre de morales sur la douleur. L’éprouver, ou pas, les conséquences, ce que ça voulait dire. Quinlan lui-même l’avait sermonné quand son étudiant lui avait avoué ne jamais trop s’en inquiéter. Il s’y était habitué et préférait l’ignorer purement et simplement, avec tous les risques que cela entraînait. Cependant, il restait toujours des situations où elle était salutaire. Où elle gardait en vie. Et ça, ce n’était plus seulement son histoire.

“Tu te souviens du couplet que tu m’as servi sur les coups et la douleur ? Le fait que ce soit un signal qu’il faut prendre en compte ? Maintenant, tu la minimises toi-même et prétends qu’on ne devrait pas s’inquiéter ?”

Sa voix était certes douce, mais ferme. Son inquiétude naissait moins du potentiel accident dont son aîné avait été victime que de la façon dont il semblait y faire face. Clemens aurait mis sa main à couper qu’il n’en avait parlé avec personne et qu’il était en train de faire l’autruche en attendant que ça passe. C’était tellement typique. Tellement, qu’il avait déjà une phrase electro-choc sous la main, encore une de celles qui feraient vraiment mal, dans le cas où Quinlan s’evertuerait à faire semblant de rien.

Préoccupé mais rassuré que la tension volcanique se soit évacuée, il glissa un bras dans le dos du guérisseur. Son attitude importait peu au final, car il ne pouvait pas prétendre à lui apporter une quelconque médicale, et il n’essayerait même pas de lui imposer quoi que ce soit. La seule personne qui pouvait prétendre à avoir une telle influence sur tête-de-pioche-Fitzsimmons, c’était Neal. Clemens se demandait si il était occupé du ‘petit problème’ de son grand frère. Il en doutait. Si ça avait été le cas, Quinlan aurait déjà évoqué un traitement, une recherche de solutions… Une réaction quelconque, mais frontale et constructive que son frère n’aurait pas manqué de lui forcer dans la tête. Le Sinistros soupira, le regard perdu dans la neige.

“Je pourrais sans doute l’animer, mais ce serait à tes risques et périls. Surtout s’il se met à lancer des boules de neige.”

Regard entendu. L’idée lui plaisait. Trop. Mais elle devrait encore attendre.
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MessageSujet: Re: L'axiome d'une alchimie [1er post Quinlan]   L'axiome d'une alchimie [1er post Quinlan] - Page 2 EmptyMer 12 Aoû 2015 - 18:38

Et pan, dans la tronche ! En même temps, Quinlan l’avait bien cherché celle-là. Clemens n’était effectivement pas son patient, donc il n’avait aucune raison pour se comporter comme son médecin personnel. Le souci, c’était que toute cette situation était encore trop nouvelle pour Quinn et qu’il ne savait pas encore quelle était vraiment sa place. Laisser venir les choses naturellement était sûrement la meilleure chose à faire, mais ça restait une situation anxiogène pour Quinlan. Enfin, là ça allait mieux. Il s’était fait rabrouer une dernière fois, en espérant que cette fois le chapitre serait vraiment clos.

Le souci, c’est que la conversation s’orientant sur Neal invoquait aussi les événements du Pérou. Or, Quinn ne pensait pas être autorisé à révéler ce qui s’y était passé, hormis peut-être le fait qu’il était revenu totalement anesthésié — parce que ça n’avait manifestement rien à voir avec ce qu’il était parti faire dans la jungle avec son bro et Amaranthe. Évidemment, Clemens ne retint que ça de qu’il disait… Et il ne pouvait pas lui en vouloir.

— Mon patient n’aurait pas été médecin… Oui bon d’accord, c’est de la mauvaise foi. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé. Je ne sais pas quand exactement ça a commencé, mais je me suis rendu compte que j’avais plus mal.

C’est vrai : il ne savait pas ce qui avait provoqué cette soudaine absence de douleur. Il ne s’était pas fait mal à la tête, et puisque c’était généralisé, il doutait que ce soit un problème dans les nerfs. Non, c’était bien dans le système nerveux central, le cerveau, qui pourtant n’avait pas été touché. Hmm.

— Je te disais de ne pas t’inquiéter parce que c’est une idée de con de jouer les cobayes dans cet état… J’ai parlé trop vite.

Passant son bras de l’épaule de Clemens à sa taille, il se rapprocha encore un peu plus de lui. Il comprenait qu’il ne voulait pas être brusqué et qu’il ne savait pas où il en était : par respect pour lui, Quinlan ne lui montrait pas à quel point il avait envie de lui. Mais il en avait terriblement envie. Juste pendant quelques minutes, oublier le monde extérieur et pouvoir s’endormir autrement qu’en serrant un oreiller dans ses bras. Damn.

Bon bon, s’il restait sur ce genre de pensées, ils allaient vite se retrouver à court de sujet de discussion et bizarrement, Quinlan n’avait pas trop envie que ça arrive. Alors en regardant la neige, il eut une idée… Oui, il voudrait un bonhomme de neige ! Animé ! Mais Clemens n’était pas trop de cet avis, apparemment. Pas que l’idée semble lui déplaire mais…

— Tu sais, je pourrais me blesser juste en glissant sur une plaque de verglas aussi, et j’aurais pas eu mon bonhomme de neige. Enfin, c’est comme tu veux.

Cette fois, il avait beau ne pas être d’accord avec Clemens, il savait que l’étudiant avait raison. Du moins, s’il avait bien compris qu’il rechignait à cause des soucis de santé de Quinlan, ce qui n’était pas certain en fait. Enfin, c’était peut-être aussi le bon moment pour lui faire une demande un peu particulière… Depuis qu’il était rentré du Pérou, il s’était plus ou moins débrouillé seul, mais il savait que ça n’était pas l’idéal. Il avait bien demandé à Mademoiselle Delflandre, dans un pur moment d’égarement, mais avec le recul, c’était sûrement une erreur. Non, il avait confiance en Clemens, même s’il n’était pas médicomage et qu’il ne se destinait pas à le devenir.

— À ce propos, je peux te demander un service ?

Bon maintenant, il allait falloir mettre ça en mots sans que ça sonne trop bizarre aux oreilles du Sinistros.

— Comme je ne sais pas si j’ai mal, je dois vérifier tous les jours que je n’ai pas une plaie quelque part que je n’aurais pas vu, un os brisé ou un hématome… Bref, jusque là je le faisais moi-même, coincé entre deux miroirs mais il y a des endroits que je ne peux pas voir, même avec toute la volonté du monde. Il y a des endroits que je ne peux pas toucher non plus… J’ai peut-être un souci dans le dos et je ne le sais pas. Je sais que tu n’es pas médecin, mais j’aimerais bien que tu m’aides à vérifier que tout va bien.

Il avait ralenti le pas, et avait tourné son regard vers celui de Clemens. Il n’y avait aucune arrière-pensée perverse dans ce qu’il venait de demander, même si ça impliquait de l’observer et de le toucher alors qu’il était à poil. Hésitant un moment, il ajouta finalement :

— Je ne l’ai dit à personne. Je ne veux pas inquiéter Neal outre mesure et… je n’ai confiance qu’en vous deux.

Voilà, c’était dit. Maintenant il restait à voir comment ça serait accueilli.
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