ASTORIA GREENGRASS ♦ fiche terminée

Astoria est grande de taille et a une silhouette sportive. Loin d'être maigrichonne, elle respire la santé et est bien dans sa peau. Elle pratique du quidditch depuis son jeune âge et le sport l'aide à garder un corps sain. Ses cheveux sont longs, châtain avec de légers reflets. Ils sont ondulés, le plus souvent détachés volant derrière elle alors qu'elle détale dans les couloirs. En classe, pour ne pas qu'ils la gênent, ils sont souvent en chignon désordonné qui lui donne un petit air négligé d'artiste tête-en-l'air. Ses yeux sont bordés de cils courts mais fournis et d'une couleur bleu azur. En général, c'est ce qu'on remarque en premier dans son apparence car ils lui donnent un côté légèrement innocent et enfantin.

Le teint d'Astoria affiche une couleur dorée qui s'accorde à merveille avec ses cheveux, malgré le climat nuageux de Londres. Sa bouche sensuellement pulpeuse lorsqu'elle daigne se prêter au sourire, révèlent des dents de perle, petites et bien proportionnées. Elle a un nez fin et des pommettes hautes. Son visage est très expressif. Un froncement de sourcils, un sourire au coin, une moue pensive... Son entourage arrive à lire en elle comme dans un livre ouvert. Elle n'a jamais su cacher ses sentiments.

Astoria n'est pas aussi complexe qu'on le prétend. Elle a ses principes et ses habitudes comme tout être doté de conscience. Authentique, la jeune fille se sent parfois en marge des autres mais elle ne changera rien en sa manière de voir les choses. Être unique n'a jamais été son grand but mais il n'est rare de la voir se distinguer par rapport aux personnes qu'elle côtoie, chose qui lui donne un petit côté mystérieux et inaccessible. Il est judicieux de préciser qu'Astoria n'est pas facile à vivre. Elle ne sait pas se comporter en société et n'a que faire des modalités. Elle dispose de toutes les qualités pour avoir et entretenir une discussion mondaine mais le plus souvent, elle juge que le jeu n'en vaut pas la chandelle. Plutôt solitaire, la jeune élève s'est convaincue depuis longtemps qu'elle n'avait besoin de personne pour vivre sainement - seule sa famille semble sortir du lot, car elle lui voue une tendresse inouïe. Elle a depuis longtemps appris qu'avoir des personnes qui tournent autour de soi ne peut que rapporter des problèmes. Le genre humain ne connait que la trahison pour arme. Plutôt que risquer d'être déçue, elle préfère s'effacer. Ses relations avec l'autrui se résument donc à une réserve polie qui se mut rapidement en indifférence dès que la personne s'éloigne de son champ de vision. Le plus souvent, Astoria est discrète et affiche un calme inébranlable.

Bien souvent, on la juge arrogante et snob puisqu'elle ne prête pas grande attention aux autres. Ce qui n'est pas le cas. Ses proches en témoignent bien franchement. Astoria est d'une douceur bien étonnante avec les personnes qu'elle admire et qu'elle porte en son coeur. Il est surprenant pour les étrangers de voir le changement qui opère en son comportement face à ses proches : ses sourires bien rares d'habitude se font mutins et complices, une flamme nouvelle apparaît dans ses yeux bleus et dans sa voix auparavant si impassible, glisse tendrement, caressante, sensuelle.  A croire qu'elle est destinée à porter le même masque flegmatique le plus clair de son temps. Mais elle ne s'en plaint pas vu qu'elle ne se préoccupe pas du tout de ce qu'on pense d'elle.

Lorsqu’il s’agit d’exprimer ou d’expliquer ses émotions, Astoria est bien gauche. Pour cette raison, la jeune sorcière confie bien rarement ses problèmes. Introvertie lorsqu’il s’agit de parler d’elle-même, Astoria préfère offrir une oreille attentive aux autres plutôt que partager ses soucis, menus soient-ils ou bien grands. Parfois, le poids est bien trop lourd pour ses épaules, aussi, elle en parle, par exception, à sa soeur qui demeure depuis le premier jour, sa principale confidente.

Perfectionniste et bien trop fière, Astoria s’auto juge mais refuse que quelqu’un le fasse pour elle. Elle prendra la moindre remarque comme une critique et en sera blessée. Ses proches savent qu’il faut généralement la prendre avec des baguettes au risque de la vexer.

Même si elle ne le crie pas sur tous les toits, Astoria est assez tolérante. Les différences font l'intérêt du genre humain. D'un avis divergent de celui de sa famille, la jeune Greengrass n'a pas de préjugés sur les nés-moldus. Certes, elle ne les fréquente pas (elle ne fréquente pas grand monde, de toute manière) mais elle ne passe pas son temps à les persécuter comme la plupart de ses camarades. Bien sûr, elle garde son avis pour elle car si ça s'apprenait, sa mère en ferait une crise et Daphné la sermonnerait.

De nature ambitieuse, Astoria vise très haut et consacre tous ses efforts pour atteindre ses buts. Individualiste, elle ne cherche pas d'alliés. Elle est convaincue qu'oeuvrer seule est le meilleur moyen pour réussir, avec méthode et stratégie. Il est aussi vrai qu'elle n'accorde pas facilement sa confiance.

Quinze ans, petite Greengrass, Quinze ans, tu as. Le temps est si vite passé, songes-tu. Tu te vois encore à l'époque de tes six printemps, assise sur le tapis non loin de ton père qui flatte tes cheveux châtains en narrant une histoire de sorciers vertueux, aux coeurs purs. Le regard du narrateur tombe souvent sur Daphné, ta grande soeur, pelotonnée contre toi et tu serres tes petits poings dans une jalousie capricieuse, désirant toute l'attention de ton père. En vain. Alors tu te plies au sort, t'enfermant dans ton habituel silence, le coeur gros.

Avant ton départ pour Poudlard, ta famille était ton seul univers. Tu grandis avec l’idée d’avoir reçu un nom que tu devais m’engager à faire briller d’avantage. Tu n’eus guère à supporter la présence dérangeante d’une gouvernante rude et exigeante puisque Daphné, ta seule compagne de jeu, te prenait sous son aile. Tendre, affectueuse mais sévère si besoin, elle s’occupait de toi, mieux que tes parents ne fissent. Elle fut ton professeur, ta confidente et la première amie. Lorsque vous ne courriez pas dans le jardin toutes les deux, tu te tenais souvent à ses pieds sur le tapis de la bibliothèque, écoutant sa voix voluptueuse te narrer des histoires de contrées lointaines. C'était la seule personne que tu supportais dans ton entourage...

Les Sangs Purs voulaient que les liaisons entre les familles soient une obligation à ne pas mettre de côté ; il était donc très fréquent que des amis de tes parents viennent vous voir, amenant parfois leurs enfants. Malgré leurs insistances, tu ne partageais pas leurs jeux. De toute manière, ils préféraient Daphné. Et toi aussi, tu préférais la compagnie de ta soeur à la leur. Il est difficile de ne pas aimer Daphné, n'est-ce pas, Astoria ? Même toi, tu l'admires... Elle est si charismatique, si gracieuse, si...

« Adorable ! Votre fille est tout simplement adorable... Ces jolies boucles blondes... Oh, Salazar ! »

La main gantée voletait d'une photographie à l'autre, observant avec admiration la fillette blonde sur le papier glacé. Mrs Greengrass répondit avec un sourire énigmatique. La fierté brillait dans ses yeux alors qu'elle se réjouissait intérieurement du triomphe de sa fille auprès de ses amies. Un spectateur clandestin assistait à la scène depuis la porte entrouverte. Astoria, sept ans, attendait son lot de compliments avec espoir. Le temps se fut long, elle enfonçait ses ongles dans sa paume d'avantage, dans une déception phénoménale.

La colère finit par l'emporter sur le bon sens, l'enfant s'échappa vers le boudoir sa mère. Un coup de ciseau et son rideau de cheveux châtains tomba, de longues mèches couvrant le sol au fur et à mesure que l'arme fatale les touchait. Astoria jeta un regard à son reflet qui lui renvoyait l'image pathétique d'une fillette aux cheveux asymétriques, la lèvre inférieure tremblotante. Ce spectacle anima sa tristesse. Les sanglots l'étouffèrent. Les larmes coulèrent. Elle goûtait à la saveur amère du regret.

Ses yeux cherchèrent de nouveau son image dans la glace. L'étonnement se peigna sur son visage délicat. Ses cheveux avaient repris leur apparence initiale. Sa crinière châtain se déployait de nouveau sur ses épaules frêles. Les pouvoirs magiques d'Astoria venaient de faire apparition.

A chaque pensée coléreuse est assignée une autre bien coupable. Tu t'en veux horriblement de jalouser ta soeur car tu tiens beaucoup trop à elle. Lorsque Daphné avait quitté le foyer familial pour Poudlard, tu t'es sentie abandonnée, comme si une part de toi était partie avec elle. Ce fut une période où tu appris beaucoup de choses, notamment ta vraie valeur. Loin de l'ombre de Daphné, tu t'es rendue compte que tu avais tes qualités aussi. Tu as donc commencé à construire ta personnalité sur de bonnes bases.

Deux ans plus tard, tu rejoignais Poudlard aussi. Le grand hall, les sabliers chargés de pierres précieuses, le majestueux plafond magique de la grande salle, les banderoles qui vantaient les quatre maisons de Poudlard... Tu ne savais plus où donner de la tête. Tout cela suscitait ton intérêt et tu en oubliais que tu n’étais qu’une petite fille qui allait devoir apprendre à devenir grande. Le choixpeau vanta ton ambition et ta détermination. Serpentard t'accueillit comme une deuxième maison. Tu étais digne de porter les couleurs vertes et argent ; tu les déploies encore à l'heure actuelle, avec fierté. Je me souviens qu’Albus Dumbledore t’avait particulièrement marquée dès le moment où il prononça son discours. Ton admiration pour lui ne s’éteint jamais dès lors mais personne n'a besoin de le savoir, hein ? Ta mère n'en serait pas franchement ravie...

Bien rapidement, tu fus vue comme étant la petite soeur de Daphné. Que ressentis-tu, Astoria, en te voyant reléguée au deuxième plan, encore une fois ? Pas grand chose, diras-tu... Tu y étais habituée. Cependant, tu ne baissais pas les armes. La compétition est un art que tu appris à maîtriser. Les études furent un moyen de te faire remarquer par tes pairs et tes professeurs. Sur le plan social, tu avais plus de mal, par contre. Daphné avait son groupe fermé de proches. Ces mêmes proches qui ne connaissaient qu'hypocrisie et minauderie à tes yeux. Au fond de toi, tu méprisais ces personnes... Enfin, à part peut-être l'héritier Malefoy qui accrochait ton regard d'adolescente mais tu étais invisible à ses yeux.

Tout aurait pu continuer sur la même voie si la goutte n'avait pas fait déborder le chaudron. Énervée, tu avais tout balancé à la figure de Daphné. Ta jalousie maladive, ta haine passagère, ton admiration vaine... Elle ne le prit guère mal, cela vous rapprocha d'avantage, au contraire. A son habitude, ta soeur te prouvait son amour pour toi et faisait tout pour te protéger. Tu goûtais au plaisir d'avoir une grande soeur parfaite.

Salazar sait combien c'était important maintenant que le Seigneur des Ténèbres avait de nouveau accéder au pouvoir. Votre mère s'est mise en tête de s'allier au Lord, votre père semble plus réticent. Heureusement que tu as Daphné pour qui votre sécurité était la plus importante. Même si les temps qui courent sont dangereux, pouvoir te reposer sur Daphné t'apaise. C'est là où tu te rends compte que les choses ne sont pas si mal finalement...