Quand un préfet fait sa ronde et tombe sur une Serpentard après le couvre feu [pv Astoria]

Après avoir passé des heures avec les cours, tous plus ou moins barbants, j'avais envie de me détendre en faisant ma ronde de préfet dans le parc. Ces deux abrutis n'arrêtaient pas de me suivre ou j'allais, c'était certes, mes gardes du corps, mais au bout d'un moment, c'est énervant. Je les avais laissés dans la salle commune où ils s'empiffraient de gâteau et autres confiseries. Ils ne pensent décidément qu'à manger eux, c'est vraiment pitoyable... Bref, après m'être reposé cinq minutes en m'allongeant sur le canapé de la salle commune, mon devoir de préfet me rappela à l'ordre. Il fallait que je fasse ma ronde dans le parc du château pour voir si des élèves inconscients se promenaient dehors alors qu'il était déjà assez tard. J'aimais mon rôle de préfet, mais quand il s'agissait d'enlever des points à sa propre maison, c'était moins drôle. Je me levais d'un bond du canapé et descendis les escaliers. Une fois dehors, je me mis en direction du parc afin de surveiller qu'aucun élève ne transgresse le règlement de l'école. Brrr, mais c'est qu'il faisait froid en ce mois de décembre... Heureusement, je m'étais habillé chaudement, une grosse doudoune et des gants pour avoir bien chaud et aussi une écharpe pour ne pas attraper froid.

Quelle idée j'ai eu de sortir aussi ce soir-là... Mais bon, il fallait bien que je fasse mon boulot de préfet après tout, non ?! Je m'approchais du parc petit à petit et commençais ma ronde. Bon, pour l'instant, rien d'inhabituel à signaler. J'espère vraiment que ça restera comme ça pendant tout le temps de ma ronde.

Les coups de minuit avaient sonné depuis longtemps déjà. Une ombre furtive se détachait sur sol du dortoir des filles de quatrième année. Le visage dissimulé dans la pénombre, la silhouette se drapa dans une cape d'hiver et couvrit ses cheveux ondulés de son capuchon. Elle ne chaussa pas ses souliers tout de suite, les attrapant lestement de sa main libre, tandis que de l'autre, elle tenait une baguette magique en bois de cerisier.

Astoria descendit l'escalier à pieds nus. Elle se faufila entre les fauteuils de la salle commune. Ses yeux bleus se déposèrent sur la table jonchée de restes de friandises. Sûrement Crabbe et Goyle, pensa-t-elle, d'un air dédaigneux, habituée comme les autres Verts et Argent à voir leurs condisciples s'empiffrer de toutes sortes de sucreries à n'importe quelle heure de la journée.

La jeune Greengrass se glissa par l'ouverture menant aux cachots. Un coup d'oeil lui signala que la voie était libre et s'élança rapidement hors des quartiers des Serpents. Le couvre-feu était dépassé de plusieurs heures mais la jeune fille désirait prendre un bol d'air frais. La salle commune des Serpentards n'était franchement pas le meilleur endroit pour respirer puisqu'elle était située sous le lac... Astoria n'hésitait donc pas à braver le règlement pour arriver à son dessein. Puis de toute manière, ce n'était pas la première fois qu'elle le faisait ; elle n'était donc pas vraiment inquiète concernant l'aboutissement de sa volonté.

Elle était déjà parvenue au parc alors qu'elle ressassait des pensées décousues. Astoria avait eu tellement envie de ce moment tranquille où elle pourrait se promener à l'abri des regards. Elle s'assit sur un tronc d'arbre posant sa main sur la surface rugueuse d'un chêne. Elle le sentait si vivant sous ses doigts gelés. Elle avait oublié ses gants et le froid commençait à avoir raison d'elle. Le vent glacial lui hurlait ses tourments à l'oreille. La jeune sorcière n'y faisait pas beaucoup attention, demeurant songeuse et cela résonnait comme une douce mélodie à son oreille mais elle se sentit plus consciente lorsqu'elle crut distinguer le bruit de feuilles d'arbres piétinées.

Astoria quitta son siège naturel avec une expression impassible lissant les plis de sa cape. Elle avait toujours pris garde à ne pas se faire prendre lors de ses virées nocturnes. Mais voilà que l'héritier Malefoy se tenait devant elle. Astoria pencha doucement sa tête, scrutant avec curiosité de son regard doux son aîné.

« Tu vas me donner des heures de retenue ou me retirer des points ? »

Sincèrement, elle ne se préoccupait ni de l'un ni de l'autre. C'était sûr que Daphné serait plutôt fâchée si elle l'apprenait et elle lui ferait sûrement un discours sur la mauvaise influence que Blaise avait sur elle. Astoria savait que sa soeur l'aimait et ne voulait que son bien mais question sorties nocturnes, elle était catégorique. La jeune Serpentard fit un pas vers le préfet, ses mains bleutées par le froid recherchant un semblant de chaleur dans les poches de sa robe de sorcière.

« Ne me demande pas de rentrer tout de suite, Drago. Je viens de sortir et je n'ai pas envie de retourner à la salle commune. »

Mais le couvre-feu ? C'était dangereux, non ? Quel danger, au juste ?

Il faisait de plus en plus froid dans le parc cette nuit-là, mais en tant que préfet, c'était obligatoire de faire des rondes régulièrement pour vérifier qu'aucun élève ne transgresse le règlement. J'aimais mon boulot, mais j'étais tout de même assez déçu quand je voyais un élève traîner dans les couloirs à une heure pas possible de la nuit. Ça m'était déjà arrivé de retirer des points à ma propre maison et très honnêtement ? Mais bon, ce soir-là, c'était plutôt calme... Jusqu'à ce que je vois Astoria devant moi. Mais que faisait-elle ici en plein milieu de la nuit ?! Le couvre-feu était déjà passé depuis quelques heures et elle, elle se promenait gentiment dans le parc... Oh non... Et moi qui pensais être tranquille pendant ma ronde, c'était loupé... Qu'est-ce qu'elle faisait là, elle devrait être dans le dortoir en train de dormir, comme les autres. Ce n'était pas la première fois qu'elle ne respectait pas le règlement de l'école. J'avais envie de la sanctionner, mais quelque chose m'en empêchait. Je devais pourtant, lui faire bien comprendre que ce n'était plus une heure pour sortir dans le parc. Je la regardait droit dans les yeux et lui répondait, comme d'habitude, avec une voix glaciale.

Que fais-tu ici ?! Tu sais pourtant que tu es en train d'enfreindre le règlement ?! Je me verrai dans l'obligation de te mettre en retenue, mais je ne le ferai pas.

Demandais-je en mettant mes mains dans mes poches, c'est qu'il faisait froid en cette saison. Quelle idée aussi de sortir en plein mois de décembre dans le parc la nuit. Non, je ne voulais pas la sanctionner pour une petite balade nocturne, j'aurais dû pourtant...

Tu veux savoir pourquoi je ne te sanctionnerais pas ? Parce que tu as beaucoup de chance d'être tombé sur moi et aussi parce qu'on se connaît depuis pas mal de temps, maintenant. Et tu sais très bien, que je ne punirai jamais des camarades de maison. Je ne suis pas comme la plupart des préfets qui sanctionnent automatiquement les élèves.

Elle avait bien de la chance que je ne la punisse pas. Si ça avait été un autre préfet, il l'aurait surement punie et emmener dans le bureau du directeur. Mais pas moi. Je n'étais pas comme ça. C'était bien parce qu'on se connaissait que je la laissais tranquille. Mais elle n'allait pas rester longtemps dehors, enfin, on n'allait pas rester plutôt.

Je te laisse encore vingt minutes, pas plus pour profiter du parc, après direction la salle commune. Je ne voudrais pas tomber sur autre préfet ou un professeur cette nuit. Pourquoi as-tu choisi le parc comme lieu d'escapade nocturne ?

Par Merlin ! Qu'est-ce que c'était compliquer les filles ! Mais si en plus, elle jouait avec mes nerfs, ça n'allait pas bien se passer entre nous. Je ne me montrerai pas toujours gentil et patient.