Un baptème aquatique pour mieux renaitre [LIBRE]

17/03/2015

Première soirée après la reprise des cours après le drame funeste vécu à Poudlard, elle n'avait pas revu Bentley depuis le jour de Noël et son escapade à Salem l'avait perturbé. Cette cérémonie d'Art Onirique avait indéniablement créé un lien entre Chris et elle et la soirée du Nouvel An avait été riche en émotion. Au douzième coup de minuit, l'américain avait déposé un chaste baiser sur ses lèvres avant de souhaiter la bonne année aux autres convives. Le reste de la soirée, elle l'avait évité et elle avait discuté beaucoup discuté avec le couple de sorciers Néo-zélandais Isaac et Sienna. Elle n'avait pas réussi à s'endormir et elle avait préféré s'éclipser à l'aube sans le revoir. Elle lui avait laissé un court mot prétextant des raisons familiales pour justifier son départ furtif. Elle savait qu'il ne serait pas dupe de sa lâcheté et que la prochaine fois qu'elle le verrait, ils auraient une discussion houleuse.

Elle avait besoin de se dépenser pour ne plus penser à rien. Elle ne voulait plus réfléchir aux pistes avancées par l'Ordre du Phénix, ne plus appréhender les combats qui allaient certainement déchirer le Royaume-Uni dans un futur proche.
A la fin de son cours, elle se rendit dans sa chambre, elle posa ses grimoires, ses parchemins et ses plumes sur son bureau sans prendre le temps de les ranger. Elle choisit de prendre son maillot de bain noir une pièce qui cacherait sa cicatrice aux yeux des autres nageurs. Elle tressa sa longue chevelure rousse et elle attrapa une grande serviette moelleuse.

Elle alla se changer dans les cabines mises à leur disposition et rangea ses affaires dans le coffre individuel ensorcelé. Elle prit une douche avant de se rendre au bord de la piscine et de plonger. Elle commença à nager, savourant la caresse de l'eau sur sa peau fatiguée et ses muscles endoloris. L'eau était son élément, elle s'y sentait bien et l'exercice lui vidait la tête.

Les fêtes de fin d’années avaient été riches en rebondissements et en sucre. Riches, tout court. Quinlan, autrefois résolument sportif, commençait à gravement s’encroûter depuis qu’il était arrivé à Haveirson. Heureusement pour lui, l’Académie disposait d’une salle de musique où il pouvait danser, et surtout d’une piscine. Quand il en avait eu vent, il s’était dépêché de contacter son collègue Warlock-Parking pour lui donner rendez-vous et faire quelques longueurs. Le guérisseur était bien décidé à en faire une habitude plusieurs fois hebdomadaire.

C’est vrai que maintenant qu’il était avec quelqu’un comme Clemens, sportif lui aussi, il culpabilisait presque de rester inactif. Lui aussi voulait offrir des abdos parfaits et un dos musclé, plutôt qu’un corps qui finirait tôt ou tard par s’enrober de graisse. Surtout vu son régime alimentaire. Bref, il n’avait pas décidé de reprendre la natation uniquement pour lui, mais ça ne voulait pas dire qu’il y allait à reculons. Et puis, s’il voulait continuer à danser comme un dieu, il allait bien falloir qu’il conserve un poids raisonnable, sinon ses jambes allaient finir par le lâcher. Pas demain ou après-demain, mais à terme…

Il mit du temps à choisir son maillot. Il en avait trois différents, et il ne comptait pas le bermuda qu’il ne sortait que quand il voulait juste buller dans l’eau sans vraiment nager. Alors donc, le léopard multicolore, l’autre léopard multicolore mais aux reflets métallisés ou la mosaïque pseudo-futuriste bleu fluo ? Ouais. Ouais, il valait mieux rester sur du classique : bleu, noir et blanc, c’était bien. On sortira le léopard une autre fois. Quand Ruppie sera préparé mentalement.

Quinn attrapa le reste de ses affaires — dont une serviette aux motifs psychédéliques — et descendit à la piscine. Il se changea sur place, laissant lui aussi ses affaires dans un des coffres. Apparemment, Rupert n’était pas encore arrivé et la piscine serait déserte. Mais Quinlan constata, après être sorti des vestiaires, que ce n’était pas le cas.

Nageant tranquillement au milieu de la piscine, une étudiante rousse que Quinlan avait déjà croisé plusieurs fois, et pour cause.

— Amaranthe ! Salut !

Il sourit doucement, alors qu’il entrait lui aussi dans l’eau. Évidemment, comme toutes les piscines magiques, elle était toujours à la bonne température, et Quinlan n’eut pas besoin d’attendre de s’habituer à l’eau avant de nager. Il fit trois longueurs sans s’interrompre, et à une vitesse honorable. Il n’avait pas perdu autant qu’il l’imaginait, on dirait.

18/08/2015

Après la semaine passée à Dublin, Rupert éprouvait des sentiments contraires. Bien qu'enthousiaste à l'idée de commencer véritablement à enseigner, il ne pouvait réprimer son inquiétude pour sa fille. Pervenche retournait à Poudlard, où le banquet de Noël avait été une catastrophe morbide. Qui sait si une nouvelle attaque ne pouvait se reproduire ? Une sang-pure avait été tuée. Et la petite P. portait fièrement le nom illustre de sa mère. Finalement, l'enceinte magique n'était pas une protection si efficace.
Si lui-même, étant à Poudlard, n'aurait pas été tant que ça effrayé par les dangers, adolescent bravache, prompt à se mettre en difficulté pour quelque aventure, une forme de paternalisme l'avait à présent gagné. Ismérie était encore pire que lui et avait rejoint un collectif de parents pour dénoncer le manque de protection et le laisser-aller de l'institution. Ils avaient eu d'âpres discussions sur la pertinence de laisser l'enfant retourner à bord du Poudlard Express. Finalement, Rupert ayant sorti l'argument de la menace du Sacrifié, assassin moldu de sang-purs, Ismérie avait cédé. Quand bien même le château n'était plus si sûr, Pervenche y apprendrait de quoi se défendre et l'esprit de camaraderie créerait une solidarité puissante entre les apprentis sorciers, au moins.

Pour noyer, à proprement parler, toutes ces pensées obscures, Rupert avait accepté avec joie l'invitation de Quinn à faire quelques longueurs. Cela faisait un bout de temps qu'il n'avait plus enfilé son maillot de bain et faire un peu de sport lui ferait du bien ! D'autant plus après les riches dîners familiaux du réveillon.
Evidemment, il était en retard. Il avait attrapé à la va-vite un caleçon de bain court à carreaux multicolores, une serviette décorée de motifs hawaïens et s'était rué vers la piscine. Dans les vestiaires, il se changea et prit une courte douche avant de rejoindre Quinn dans le bassin.

Une fois sur place, il constata qu'ils n'étaient pas seuls. Une étudiante rousse faisait quelques longueurs. Tiens donc ! Amaranthe Aislinn. Il espérait ne pas la froisser cette fois-ci. Quoique c'était mal parti. Si elle ne supportait pas une petite remarque en amphi, elle risquait d'être gênée par sa présence en maillot de bain.

- Bonjour Amaranthe ! Comment va ? Vous avez passé de bonnes vacances ?

Il s'assit sur le rebord du bassin, les pieds dans l'eau. C'était vraiment agréable. Quand Quinn sortit la tête de l'eau, il le salua à son tour.

- Hey Quinn ! Quoi de neuf ? J'vois que tu es motivé !

D'ailleurs, Rupert avait tout intérêt à l'imiter. Les bières qu'il s'était enfilées au long des années avait pris résidence autour de sa ceinture abdominale depuis un certain temps. Ce serait difficile de les déloger à présent. En tout cas, s'il restait assis, c'était sûr !

17/03/2015

Amaranthe faisait des longueurs et lorsqu'elle arriva au bord de la piscine, elle entendit une voix masculine qui la saluait. Elle tourna son visage vers elle et elle rencontra le regard sombre de Quinlan, le professeur taciturne qui était devenu étonnement guilleret depuis son retour à Haveirson.

Elle avait beau l'avoir côtoyer pendant la mission, elle n'avait jamais vraiment discuté avec lui. Alors l'idée qu'il la vit dans sa tenue de naïade ne lui plaisait guère. Finalement, elle bénit sa cicatrice disgracieuse car sinon elle serait en bikini et la scène aurait été encore plus gênante.

Elle le salua avec courtoisie sans le quitter des yeux car elle ne voulait pas que son regard voit son corps dénudé :

- Bonsoir, Professeur Fitzsimmons.

Et heureusement, il préféra se mettre à l'eau et à nager au lieu de commencer une discussion. La piscine était grande alors ils auraient chacun leur espace. Elle continuait ses longueurs et elle choisit de nager sous l'eau.

Au bout de quelques mètres, elle manqua d'air et elle dut reprendre sa respiration. Et elle entendit le professeur Wenlock-Larkin lui demandait si elle allait bien. Elle but la tasse de surprise et pensa qu'elle était en plein cauchemar. Si il y avait bien un membre du corps enseignant qu'elle appréhendait de revoir, c'était bien lui surtout depuis que sa mère lui avait longuement expliqué qui il était pour elles. Elle toussa avant de faire quelques brasses pour rejoindre le bord et de dire gênée sans le regarder :

- Bonsoir, Professeur et vous ? Les vacances ont passé très vite et les vôtres ?

Elle n'avait aucune envie d'évoquer les fêtes de fin d'année avec lui et elle ne voulait pas qu'il en apprenne plus sa vie. Il en savait bien assez et elle ne pourrait jamais l'empêcher de gaffer comme il l'avait fait à son premier cours.
"Par le string de Morgane, elle jouait vraiment de malchance" pensa-t-elle agacée. Il allait voir son tatouage magique et la voir en maillot de bain. L'horreur absolue, elle allait devoir rester cachée dans le bassin jusqu'à leur départ.
Elle resta pétrifiée et elle ne pouvait ni reprendre son activité sportive ni fuir.

Quinlan ignorait tout de l’histoire commune de Rupert et Amaranthe, donc il ne s’était pas inquiété quand il l’avait aperçue dans le bassin. Ils s’étaient salués poliment, et Quinn — au regard noisette — avait commencé tout simplement à nager. Il allait rarement à la piscine pour glander ou barboter dans l’eau, en fait. Depuis tout petit, la piscine c’était pour aller vite, et faire le plus de longueurs possibles avant de mourir de fatigue. C’était de là qu’il tenait ses épaules et son dos si délicieusement sculptés.

Il sortit la tête de l’eau après trois pauvres longueurs, pour tomber sur Rupert et son maillot de bain… plutôt spécial. Enfin, il n’allait pas faire de remarque, vu les autres maillots avec lesquels il avait hésité lui.

— Motivé ? Nan c’est juste l’échauffement ça ! Tu croyais que j’étais venu pour patauger ou quoi ?

Évidemment, impossible de manquer la tasse que faillit boire Amaranthe, et sa gêne la plus totale. Quinlan la laissa parler un peu avec Rupert, avant de lui demander d’une voix inquiète :

— Tout va bien Amaranthe ? Détends-toi, on va pas te manger ! Enfin, de mon côté, c’est pas au programme.

Le corps, le maillot ou le tatouage d’Ama n’intéressaient vraiment pas Quinlan, alors elle n’avait pas de souci à se faire. Quant à Rupert, ce n’était pas un mauvais bougre : il n’allait quand même pas jouer sur son embarras pour l’embêter encore plus, si ?

— Bon sinon Ruppie, on se donne quoi comme objectif ? 1000, 1500m ? C’est un bon début non, histoire de te débarrasser de ta bouée !

Volontairement espiègle, il envoya un peu d’eau à la tronche de Ruppie, histoire qu’il se mette enfin dans le bain. Façon de parler, bien sûr. Attendez, ils étaient là pour nager, pas pour se toucher la baguette !

18/08/2015

Qu'importe la première impression qu'il lui ait donné, Rupert était content de voir Amaranthe. Il ne pouvait s'empêcher de penser à la petite fille avec qui il avait joué, à ces après-midi où il rendait visite à Angharad. Parfois même, lorsqu'elle devait faire une course, le jeune Oubliator se retrouvait seul avec la gamine rousse pour laquelle il inventait de nouveaux jeux.
Lorsqu'il l'observait, une belle jeune fille, intelligente, certainement aussi indépendante et forte que sa mère, il ne pouvait réprimer un sourire. Et puis à présent, il projetait sur elle ses rêves concernant sa petite fille à lui. Il espérait que plus grande, Pervenche ressemble à la fille d'Angharad Aislinn.

Mais lorsqu'il lui demanda - en veillant bien à la vouvoyer - comment elle allait, Amaranthe se mit à tousser. Avait-elle bu la tasse ? Décidément, il la mettait tout sauf à l'aise. Même quand il prenait garde à ne pas la heurter. Etait-elle si timide ? Elle avait peut-être connaissance de leur lien et était gênée qu'il soit son professeur dorénavant. Comme disaient les jeunes, c'était "la honte"... Pourtant, c'était une réaction encore adolescente qui étonnait Larkin de la part de son étudiante.

- Ça va ?

Son collègue enchaîna - en la tutoyant, d'ailleurs -, essayant de rassurer l'Irlandaise. Tiens donc ! Soit Quinn et elle se connaissaient depuis quelques mois et elle lui accordait cette familiarité, soit il ne savait pas dans quoi il s'embarquait. Et puis c'était quoi cette insinuation ? Enfin... C'était super drôle, fallait avouer.. Mais on parlait d'Amaranthe là, une fillette avec des nattes avec qui il avait recherché les farfadets au fond du jardin (HRP : Cette phrase est à prendre au sens littéral, je précise).

- Bah du mien non plus, loin de là ! Vous verrez, on est des profs plutôt cool. Mais on vous laissera tranquille, vous pourrez nager en paix, si vous préférez.

Craignant une nouvelle réaction épidermique de l'étudiante en journalisme, il prenait toutes les précautions nécessaires. Quitte à se comporter de manière étrange aux yeux de Quinn. Lequel répondait à sa plaisanterie sur la natation. 1000-1500m. Bon c'était faisable... Mais tout dépendait à quelle vitesse ! Dans quoi s'était-il embarqué ?

Larkin répondit à la provocation par un jet d'eau à la figure du guérisseur lancé d'un coup de pied. Attrapant ses poignées d'amour, il lui répondit :
- Au moins, j'ai un avantage sur toi : je flotte déjà. Nan mais t'as raison, mec, y'a du boulot. La distance, je la tiens, mais certainement pas au même rythme que toi.

Joignant le geste à la parole, Rupert se laissa glisser dans l'eau, jetant un nouveau sourire à Amaranthe avant de se lancer dans une longueur de brasse coulée. Effectivement, y'avait du boulot !

HRP:

17/03/2015

Amaranthe écoutait distraitement les propos que les deux professeurs échangeaient entre eux. Elle essayait de se calmer et de se convaincre qu'il n'y avait rien d'anormal à ce que les professeurs d'Haveirson se comportent ainsi avec leurs étudiants.

Après tout, ils étaient tous adultes et ils pouvaient passer des soirées ensembles pour faire connaissance. Neal était bien venu chez Christopher pour lui parler et elle n'avait pas été offusquée de sa présence simplement surprise qu'il ait fait le déplacement pour s'excuser de ne pas l'avoir prévenu qu'il continuait ses investigations.

"Calme toi" s'encouragea t'elle. Elle avait déjà vu des corps masculins en maillot de bain et elle n'avait pas ressenti cette gêne. Elle souffla longuement et elle répondit simplement à l’aîné des Fitzsimmons à sa première question d'un ton faussement assuré:

- Tout va bien, je vous remercie...

Et depuis quand la tutoyait-il ? Il lui avait à peine parlé lors de leur périple au Pérou et maintenant, il se comportait avec familiarité. Pour être honnête, elle le préférait de bonne humeur que bourru comme un dragon. Du moins le pensa-t'elle jusqu’à sa prochaine remarque. Sa pointe d'humour, au lieu de détendre l'atmosphère, la déstabilisa et lui donna envie de disparaître.

Elle était ravie d'apprendre qu'aucun des deux ne la considérait comme une proie éventuelle. Elle n'était pas étonnée non plus car elle avait l'habitude de passer inaperçue aux yeux de la gente masculine. Elle arqua un sourcil quand elle entendit le surnom de son professeur de droit. "Ruppie" sérieux quel petit nom ridicule ! Elle s'attendait presque à ce qu'il l'appelle"Quinie" en retour.

Elle tourna son visage vers eux et elle esquissa un léger sourire quand elle les vit jouer comme des gamins à s'arroser. Son regard noisette rencontra celui de son professeur de droit et elle lui envoyait une supplique muette qu'il taise le fait qu'il l'avait connu enfant et qu'il était un ami de sa mère. Il connaissait son passé et elle espérait qu'il tienne sa langue mais vu, la complicité qui les unissait, elle sentit la crainte l'envahir.

Elle allait assister à une compétition entre mâles aguerris et elle leur souhaita simplement avant de se remettre à nager :

- Que le meilleur gagne...

Elle replongea sous l'eau et elle nageait moins vite que d'habitude. Une partie d'elle voulait fuir et elle avait du mal à reprendre constance. Elle nagea jusqu'à l'autre bord et elle fit une galipette sous l'eau pour repartir dans l'autre sens.

Amaranthe était gênée, mais Quinlan ne savait pas exactement pourquoi. Il partait seulement du principe qu’elle ne voulait pas être vue en maillot de bain par ses profs, ou même par un ‘collègue’ de l’Ordre qui avait une réputation plus chaude que la chambre magmatique du Krakatoa. C’était compréhensible. Du coup, il tenta — tant bien que mal — de la rassurer, avant de reporter son attention sur Ruppie, histoire de faire diversion.

— Ah ! Des profs plutôt ‘cool’. Tu vas voir, c’est toi qui va couler !

Et une vanne de merde histoire d’essayer de détendre l’atmosphère. Ils n’étaient pas venus ici pour se prendre la tête. Quinn était là pour nager d’ailleurs, et il ne tarda pas à le rappeler à Rupert. Pour lui, un kilomètre ou un kilomètre cinq, ça n’était pas grand-chose et ça se faisait tranquillement en une grosse demi-heure. Ruppie annonça qu’il allait sûrement atteindre les objectifs mais avec pas mal de retard.

— On peut couper la citrouille en deux : tu fais tes mille mètres à ton rythme, et on voit à combien j’en suis à ce moment-là.

Il aurait sûrement fait le double, ce qui était peut-être un peu violent pour une reprise, mais bon, tant pis. Au moins dormirait-il bien ce soir ! Amaranthe les encouragea à sa manière, sous-entendant là qu’il s’agissait d’une course. Quinlan rit de bon cœur, mais précisa quand même :

— Ahaha ! C’est juste un entraînement. Si Rupert et moi faisions la course, ce serait évident que ce serait moi le gagnant !

Paie ta modestie, même s’il n’avait objectivement pas tort. La natation c’était sa spécialité, et Rupert était bien plus rouillé que lui niveau activité sportive.

— Tiens d’ailleurs, Amaranthe, tu comptes venir ici régulièrement ? Je pensais reprendre sérieusement le sport, et c’est toujours plus sympa en groupe donc on pourrait s’entraîner ensemble. Enfin, ça ne te gêne pas.

Évidemment que ça allait la gêner, mais Quinlan était de trop bonne humeur pour ne pas proposer. Et puis, si elle le côtoyait régulièrement, elle finirait par se rendre compte qu’il n’était pas le dragon bouffeur de chatons dont il avait parfois l’air, bien malgré lui.

— Si tu veux pas de Ruppie, c'est rien, je comprends. Je ferais une séance bébé nageurs rien que pour lui.

Quinlan ponctua sa phrase d'un grand rire, espérant que basher un peu le prof de droit mettrait un sourire sur le visage d'Amaranthe. Mouais, moyen comme technique mais bon. On ne sait jamais !

18/08/2015

La jeune femme semblait vraiment mal à l'aise. Quinn n'en prenait pas ombrage et préférait ignorer le fait. Il devait avoir raison. Après tout, il n'y avait pas de raison. Ils avaient parfaitement le droit de s'amuser dans cette piscine, eux aussi. Zut.
Du coup Quinn éluda le sujet de la tasse bue malencontreusement par l'Irlandaise, pour moquer son confrère. Oui, bon. Il avait des expressions vaseuses, c'était sûr. Mais "cool", tous les jeunes le disaient. Non ?

- T'es sérieux ? Tu comptes me couler comme des gamins de 13 ans ? J'avais une autre image de toi. lui reprocha-t-il d'un air faussement sérieux.
Des images de Quinn, il en avait eues de toutes sortes. De tous les angles, même.

Sur le coup, les remarques concernant sa rouille lui laissèrent un vague sentiment de honte. Pas qu'il soit spécialement complexé à la base. Ok, il s'était un peu empâté, mais ce n'était pas une catastrophe non plus. Mais en jouant avec ses poignées d'amour, il se remémoraient ses heures glorieuses, à 17 ans, batteur de l'équipe de Gryffondor, quand il voletait d'une jeune fille à l'autre. Un sourire et c'était dans la poche. Son pool de conquêtes s'était déplacé à la génération suivante. Le daddy bud n'était pas à la mode chez les vingtenaires de 1997.

Quinn lui proposa de nager chacun à son rythme, et de s'arrêter quand Rupert aurait atteint le kilomètre. C'était certainement la meilleure solution.
- Oui, c'est une bonne solution !
Amaranthe souhaita bonne chance aux compétiteurs. Mais... Ce n'était pas comme s'il y avait un enjeu quelconque. Il suffisait de les voir côte à côte pour connaître le résultat ! La prenant au mot, Rupert commença une longueur de brasse. Arrivé au bout, il se rendit compte que Quinn ne l'avait pas suivi. Il était en train de parler avec Amaranthe. Pourquoi est-ce qu'il l'embêtait encore ? Il n'avait pas compris qu'elle voulait éviter les hommes torse-poil le plus possible ? Et surtout ses profs ? Non, apparemment pas.

Bébé-nageurs. Hein ? Il avait passé les quarante ans, mais n'était pas sourd pour autant. Et il sentait la petite pique qui lui était destinée. Il nagea vers eux avec des mouvements désordonnés, comme un petit chien, à toute blinde - enfin, comme il pouvait, c'était pas facile. En s'écriant comme un demeuré, faisant mine d'être vexé.
- Eh oh faut pas abuser ! Je peux pas te laisser seul deux secondes sans que tu répandes des infamies sur ma personne ? Je te faisais confiance, Fitzsimmons !

Bon. Pas sûr que l'effet comique soit réussi. Déjà, il fallait qu'ils se rendent compte que sa nage terrible l'était délibérément. Sinon, il serait juste extrêmement ridicule. Au pire, ce jour serait celui où les deux profs se prendraient de gros vents humoristiques.

17/03/2015

Alors qu'elle faisait une nouvelle longueur, Quinlan s'auto complimenta sur son physique et malgré elle, son regard glissa sur son torse et il fallait reconnaître qu'il était musclé et que ses épaules carrées étaient un des signes qu'il pratiquait ce sport depuis de nombreuses années.

Elle fit quelques brasses pour arriver au bord et faire une pause vu que le frère aîné se montrait pour une fois bavard avec elle. Elle posa son regard noisette sur lui veillant bien à ce qu'il resta fixé sur ses yeux.

Elle fit mine de réfléchir à sa proposition et elle répondit d'un ton assuré :

- Je compte venir souvent et je ne préfère pas faire partie d'un club. J'aime trop mon indépendance pour cela...

La rouquine n'avait rejoint aucune des associations de Poudlard car elle était incapable de respecter un emploi du temps et qui lui était impossible d'adhérer qu'à une seule. William et elle avaient l'habitude d'étudier ou d'expérimenter un nouveau jeu par exemple sans devoir attendre l'aval des autres. Elle aimait l'imprévu et elle ne voulait pas pénaliser le groupe par ses absences qui auraient été récurrentes surtout à sa dernière année.

Elle n'avait plus aucune appréhension sur le professeur de médicomagie après tout, il était de même famille que Neal. Elle eut un petit sourire en coin quand elle entendit la pique espiègle à l'attention du fameux "Ruppie" et elle se tourna vers lui qui essayait de rejoindre maladroitement son comparse. Et elle éclata de rire, il nageait aussi gracieusement qu'un hippopotame. Il avait vraiment besoin de leçons pour connaître les bases.

Son air courroucé l'amusa et ses yeux pétillaient de malice. Elle retint une remarque en se mordant la langue. Après tout, elle devrait assister à ses cours et si elle se montrait trop spontanée, elle savait qu'il avait les cartes en main pour lui faire payer. Un souvenir de lui l'envahit et elle le revit jouer de la contrebasse quand elle était enfant. Il devrait se cantonner à la musique où il excellait et oublier la natation.
Elle rétorqua simplement d'un ton faussement contrit:

- Professeur, je ne pense pas que votre collègue fabule...

Et avant qu'il puisse rétorquer, elle replongea sous l'eau pour s'éloigner le plus rapidement possible d'eux. Elle refit surface quelques mètres plus loin et elle n'aurait jamais imaginé qu'ils soient si proches ces deux-là.

Bien sûr que Quinlan était sérieux ! Il aurait bien le temps de nager son compte, alors il pouvait prendre quelques minutes pour emmerder Rupert ! Il hurla de rire et rétorqua au prof de droit :

— T’as aucune idée de comment j’étais à 13 ans !

S’il savait, il en aurait sûrement fait une syncope. Quinn n’avait jamais été exactement comme les autres, non. Et c’était encore vrai, d’ailleurs.

— Tout le monde a une autre image de moi, Ruppie, tu fais pas exception !

Là encore, Quinlan partit d’un grand rire, et le laissa nager en paix, le temps de discuter un peu avec Amaranthe. Apparemment, cette dernière avait compris sa question comme une demande de fonder un club officiel. Euh, c’était pas vraiment ce qu’il avait en tête, non. Déçu, et aussi un peu vexé qu’on tire des conclusions aussi hâtives, il lui répondit peut-être un peu sèchement :

— J’ai jamais parlé d’un club.

Pourquoi il fallait toujours que ça soit officiel et gravé dans le marbre ? Quinlan avait simplement parlé de se voir de façon régulière — et même pas forcément à jours ou horaires fixes — mais bon… Amaranthe n’avait pas l’air enthousiaste. Il n’allait pas l’importuner bien longtemps avec ça alors.

À la place, il reporta son attention sur Ruppie qui était en train de confirmer la nécessité d’une séance de bébés nageurs en surjouant la sirène manchote neurasthénique.

— Ahah ! Ne jamais me faire confiance, Rupert !

Quinlan allait plonger de suite, mais Amaranthe lui tendit une perche trop grande pour ne pas être saisie.

— Oh, le collègue ne fabule pas, il EST fabuleux !

Et cette fois il plongea. Passant sous Ruppie, il lui attrappa les chevilles, avant de remonter à la surface en le tenant toujours. Ainsi, ils se retrouvèrent en un drôle de 69, Quinlan ayant la tête hors de l’eau, tandis que Rupert l’avait… bien profond.

Cela ne dura que quelques secondes, le temps pour Ruppie de paniquer un peu. Puis Quinlan lui lâcha les pieds et l’aida même à remonter.

— Alors, j’ai toujours 13 ans le vieux ?

Pour agrémenter son expression joueuse, Quinlan tira la langue, avant de partir dans un sprint crawlé dans lequel Rupert aurait bien du mal à le suivre.

18/08/2015

Rupert avait haussé les épaules avant de se mettre à nager. On n'allait pas rentrer dans les détails des images que tout un chacun pouvait avoir de Quinn. Ce ne serait qu'embarrasser Amaranthe un peu plus.
Au retour, une nouvelle pique de Quinlan lui inspira une traversée épique. Ah bon un bébé nageur ? Il allait voir. Et au passage, si ça pouvait dérider la petite Ama. C'était tout bénéf.

Bref il se lança dans une nage des plus bruyantes et ridicules, tapant dans l'eau de ses bras comme un gros labrador. Sérieusement. Kaïros, son propre chien, ne nageait pas comme ça. Et s'il avait été témoin de la scène, et capable de faire ce mouvement, il aurait lâché un beau facepalm. Même son chien avait un niveau de classe qu'il n'attendrait jamais.
Non pas qu'il n'en soit pas capable. C'est juste qu'il n'en avait rien à faire.

A mesure qu'il se rapprochait du niveau d'Amaranthe et Quinlan, il percevait un joli rire. S'arrêtant deux secondes de faire le zouave pour noter le large sourire de l'Irlandaise. Qu'est-ce qu'elle était belle ! Rupert se calma immédiatement, la couvant presque d'un regard doux et heureux.
Il prit un air offusqué pour reprocher à Quinnie sa trahison, les infamies qu'il répandait sur sa personne. L'accusé en rit bien fort et confirma.

Ok ! Alors Rupert, qui dégottait des expressions de derrière les fagots, avait trouvé encore pire que lui. Quinn était donc officiellement monsieur Jeux-de-mots-pourris. Rupert les regardait tour à tour avec l'air satisfait du gars fier de sa connerie.
Encore à moitié hilare, elle lui confia, en lui donnant du Professeur, qu'elle ne croyait pas qu'il s'agisse là d'une affabulation. Et Quinn de rajouter qu'il était fabuleux.

Il disparut sous l'eau, et, quelques secondes plus tard, Rupert sentit des bras puissants l'attirer vers l'abîme. En moins de temps qu'il ne fallait pour dire Quidditch, le guérisseur remontait à la surface, l'Irlandais totalement retourné sous l'eau. Un peu paniqué tout de même, pris de surprise, ses bras dessinant des mouvements amples, Rupert ne pouvait desserrer l'étreinte ferme des mains de Quinn autour de ses chevilles. Par Morgane, il était vraiment intenable !
Quand enfin il le relâcha, Rupert se retourna rapidement pour sortir la tête de l'eau et prit une inspiration profonde.

- Oui je confirme, l'estimation était exacte.
Il balança un jet d'eau à la tête de son pote, ne cherchant pas à le couler - trop peur de se faire rétamer comme le vieux rouillé qu'il était. Amaranthe devait les prendre pour des gros idiots. Merci pour la crédibilité. Il explosa de rire comme un gamin.

Et avec ça, sa belle mèche blonde argentée lui tombait sur le front comme un poisson gris échoué.

17/03/2015

Amaranthe était intriguée par les images que pouvaient avoir son professeur de médicomagie et elle fut presque déçue que Rupert ne rétorqua pas à cette provocation évidente.
Elle leva les yeux au ciel à la réponse de Quinlan. Il redevenait l'hippogriffe bourru qu'elle avait côtoyé au Pérou. Elle ne lui ferait pas le plaisir de relancer le débat en lui lançant cette petite pique qui lui brûlait la langue. Face à eux, elle était obligée de museler sa franchise et sa spontanéité habituelles.

Sa remarque était rhétorique car même si il ne créé par un club officiel et bien, leur groupe serait contraint de respecter des horaires. Avec le mystère de l'identité du fondateur de l'Académie à découvrir, elle ne voudrait pas s'interrompre dans ses investigations pour le rejoindre à la piscine.

Elle ne quittait pas des yeux l'ami de sa mère et son rire était sincère quand elle le voyait se démener pour les rejoindre. Elle retrouvait son baby-sitter qui ne manquait jamais une occasion pour la rire et à présent, qu'elle s'en souvenait, elle ne pouvait nier avoir ressenti un petit béguin à son égard. Rien de plus normal, elle était impressionnable et manquait cruellement de présence masculine avant le mariage de sa mère avec Billius.

Il était ce beau jeune homme blond qui s'occupait d'elle quand sa mère avait des obligations professionnelles et qui lui racontaient des histoires pour qu'elle rejoignit le monde de Nocte. Il avait vieilli mais il conservait son charme de jadis. Son regard restait le même et celui qui lui offrit n'était pas différent de ceux qu'elle avait déjà reçus quand elle était haute comme trois pommes.

Alors qu'elle s'était éloignée croyant échapper aux représailles du musicien, elle vit ses deux professeurs s'amusaient comme deux adolescents qui semblaient se chercher, se jauger pour savoir qui dominerait l'autre ? Et la scène devint sensuelle aux yeux de la prude qu'elle était et elle détourna les yeux pudiquement.

Elle était ouverte d'esprit et elle avait toujours pensé que l'Amour ne tenait compte ni de l'âge, ni du sexe et ni de la nationalité. Elle avait juste du mal avec les gestes d'affection en public surtout quand il existait un lien hiérarchique entre les protagonistes.

Elle se sentait de trop, ces deux là semblaient avoir envie de se titiller et ils n'avaient aucunement besoin qu'un tiers s'immisça entre eux. Alors, elle nagea jusqu'au bord opposé et elle posa ses mains sur le rebord. Elle souffla longuement et une partie d'elle voulait qu'elle ait le courage de sortir du bassin.

Elle se sentit partir très loin, imaginant sa fuite et elle devint réelle. Son visage et son buste se projetèrent. Et son regard noisette se posa sur eux et ils pouvaient y lire sa gêne et sa détermination à fuir. Sa bouche gourmande laissa échapper une plainte, ne réussissant pas à exprimer son sentiment par des mots audibles. Et sa projection partielle luttait pour que ses jambes la suivent. Un double d'elle venait d'apparaître, agissant comme le reflet d'un miroir, ils ne pouvaient douter être en présence de l'irlandaise. Au bout d'une très longue minute, cette apparition étrange disparut.

Elle sentit une grande fatigue la submerger et elle commençait à avoir des doutes sur ce qui lui arrivait. Serait-elle la huitième née ? Et cette capacité était-elle le don dont sa grand-mère avait parlé sans ni le nommer ni l'expliquer ? Elle s’agrippa de toute ses forces pour ne pas couler.

Quinlan était le roi du jeu de mots, que voulez-vous ? Hilare, il en avait profité pour montrer encore une fois à Rupert qui était le maître, le prenant par les chevilles pour le noyer par les pieds. Un vieux coup que Quinn avait appris à Poudlard, quand il réussissait à avoir accès à la salle de bains des préfets — Belle, jamais je ne t’oublierai — ou à la salle sur demande. Ce pauvre Ruppie remonta bien vite à la surface, non sans enfoncer le clou. L’estimation était exacte ? Quinn s’en foutait bien, il était déjà à l’autre bout de la piscine, plongeant pour venir prendre appui contre la paroi du bassin et repartir dans l’autre sens. Il ne s’arrêta pas dans sa longueur, faisant à peine un détour pour venir pincer la graisse de Rupert. Une fois à l’autre extrémité de la piscine, le guérisseur sortit enfin la tête de l’eau.

— Hé le vieux, c’est pas en barbotant que tu vas te faire du muscle ! Au boulot !

Amaranthe semblait repartie dans sa nage solitaire, et Quinlan ne comptait pas la déranger davantage. Il lui lançait quand même des regards de temps à autres, histoire de vérifier si tout allait bien. Il fit quelques longueurs à un rythme honorable, avant de vérifier de nouveau. Cette fois, l’étudiante n’avait pas l’air de se sentir bien. Nageant doucement vers elle, Quinn chercha son regard :

— Ça va ?

Manifestement, quelque chose n’allait pas mais Quinlan n’arrivait pas à savoir quoi exactement. Il était assez bon pour jouer les maîtres nageurs, mais s'il pouvait s'en passer, ça lui irait tout aussi bien.

HRP:

18/08/2015

Tant d'insouciance dans cette piscine. A croire que le pouvoir régénérateur de l'eau agissait directement sur eux. Quinlan et Rupert s'étaient départis d'une bonne vingtaine d'année - un quart de siècle pour le second. Leurs interactions joueuses
avaient réussi à dérider la rousse jeune femme. Voire même de la sortir de son embarras premier.

Croisant son regard, Rupert eut même l'impression que quelque chose dans leur relation avait été débloqué. Elle lui souriait en toute simplicité, ne le quittant pas des yeux. Certains souvenirs étaient peut-être remontés à la surface. Des souvenirs joyeux de son enfance.
Le sourire de Rupert lui creusa un peu plus les joues : il était ravi qu’elle se souvienne enfin de lui.

Après leurs pirouettes nautiques, les deux hommes se séparèrent. S’il était taquin, Quinlan semblait peu apprécier les piques. Celle concernant son âge mental ne lui goutait guère et il partit faire quelques longueurs.
Amaranthe non plus, ne semblait pas vouloir démarrer une discussion. C’était bien logique après tout, ils étaient venus ici pour nager. Enfin, Rupert était là parce que Quinlan l’avait invité et qu’il n’avait rien d’autre à faire. Toutefois, en cherchant bien, il aurait facilement trouvé des tâches qui croupissaient sur son bureau, qu’il repoussait sans cesse au lendemain.

Puisque les deux autres échauffaient leurs corps musclés, Rupet se dit que c’était le moment d’activer ses tissus adipeux. D’une brasse coulée tranquille, mais bien maîtrisée, il entama le décompte vers le kilomètre. Ah il n’avait plus l’air d’un animal en déperdition. Il nageait comme un papi, certes, sans puissance dans les bras, mais un papi qui exécutait de beaux mouvements. N’est-ce pas Quinlan ? Il avait été le tombeur de ces dames à Gryffondor à l’époque, ce n’était pas avec la tête penchée sur les bouquins, la bedaine déjà apparente qu’on obtenait ce titre !

Cependant l’insouciance de Larkin fut troublée par la vue qui s’offrait à lui. Lors d’une prise d’air prolongée, il aperçut Amaranthe se soulever au bord du bassin, pour en sortir. Néanmoins, les jambes de la jeune femme ne suivaient pas son corps. Etait-ce l’eau qui troublait sa vision ? Avait-il rêvé ?
En se rapprochant d’elle, il constatait qu’elle avait l’air particulièrement mal à l’aise. Quinlan, qui était arrivé juste avant lui, partageait cette impression. Avait-il vu la même chose ?
Inquiet, Rupert eut du mal à contenir son envie de prendre dans ses bras la jeune femme, pour la rassurer. Les sourcils froncés, il lui demanda à son tour comment elle se sentait.

- Ama…ranthe. Tu vas bien ?

Puis il se décala derrière Quinlan et souffla à son oreille, de manière à ce qu’Amaranthe ne le voie pas :

- J’ai forcé sur le jus de mandragore ou tu as vu la même chose que moi ?

Il n’avait vu de projection humaine par ailleurs. Il avait déjà entendu parler de capacités magiques extraordinaires en rapport avec la mobilité, mais avait toujours considéré cela comme des mythes.