Soigner une blessure

Le tunnel touchait à sa fin. Rachel était très anxieuse de découvrir qu'elles n'étaient pas seules dans la cabane. Cependant, d'après ce qu'elle avait entendu, elle était abandonnée depuis des années, mais elle s'attendait au pire et voulait être paré à s'enfuir, même si cela serait compliqué vu l'état de sa camarade. D'ailleurs, elle semblait toujours souffrir au vu des traits de son visage qui laissaient transparaître des grimaces de douleurs. Décidément le Saule Cogneur pouvait montrer une force extrême pour défendre l'entrée secrète. Si seulement la Gryffondor l'avait écouté, elles n'en seraient pas là.

Rachel n'aimait pas transgresser les règles, mais elle n'avait pas le choix. Enfin, du moins elle voulait faire croire cela, mais elle connaissait bien des secrets sur les différentes cachettes dans Poudlard. Sa curiosité l'avait poussé à bien des choses.

Alors que les deux élèves arrivèrent sur le seuil de la cabane, la Serdaigle brandit sa baguette, prête à s'en servir en cas de danger. Elle chuchota à sa camarade :

- Ne bouge pas, je vais inspecter les lieux je reviendrais te chercher après.

La bleue et bronze espérait que la petite fille respecterait ses paroles et ne la suivrait pas. Elle était bien trop malade pour bouger, et Rachel ne savait pas ce que pouvait bien cacher ce lieu. Elle ne voulait pas mettre en danger la rouge et or. Déjà qu'elle n'avait pas le droit d'être ici, alors en plus si il arrivait quelque chose à son interlocutrice elle risquait de graves ennuis, et elle ne voulait pas avoir sur la conscience sa mort ou une grave blessure. Gwen était déjà en assez mauvais état, elle n'imaginait pas si quelque chose de pire arrivait.

Rachel avança à tâtons dans la pièce, de la poussière s'était accumulée un peu partout. Elle repéra une table sur laquelle elle pourrait allonger sa camarade. Pas un bruit ne se fit entendre. Le lieu semblait être vide.  

Le passage escarpé fut une véritable corvée pour la jeune fille blessée, bien qu'elle avait été très impressionné par le chemin et était à présent animée d'une furieuse envie de découvrir cette mystérieuse cabane. La douleur, bien que toujours présente, avait quand même diminuée d'intensité. Une bonne nouvelle, très certainement. Et voilà que la serdaigle lui demandait d'attendre sagement après être arrivée à l'entrée d'une porte. Attendre ? Sagement ? C'était de Gwen qu'on parlait, et même blessée ou à l'agonie, cette gamine avait la bougeotte ! Quelques secondes après le départ de Rachel, Gwen suivit ses traces, s'émerveillant un peu plus à chaque pas du lieu lugubre dans lequel elle se trouvait. Elle monta l'escalier doucement, faisant légèrement grincer les marches sous son poids. Arrivé en haut de l'escalier, la porte était à moitié ouverte alors que Rachel inspecté les lieux poussiéreux du regards.

-ET BAH ! C'est vachement crade ici !

La voix forte de la jeune fille s'éleva de derrière Rachel, sans pensé une seule seconde que d'autres personnes pouvaient être là. Gwen n'était pas une élève discrète, et son inconscience dans certaines situation pouvait mettre les jeunes filles en danger, malgré elle. Se tenant le ventre d'une main, elle arpenta la pièce, regardant les murs en bois rongés par les mites, et les rideaux troués et poussiéreux, dont on aurait pu juré qu'ils avaient été violemment déchirés.

-A-t-on avis, quelqu'un habite ici ?

La question était simple et pas vraiment inutile à poser. Qui pouvait bien vivre dans une crasse pareil ? Gwen préféra ignorait Rachel, sentant les remontrances arriver puisqu'elle lui avait désobéi.

Rachel soupira quand elle remarqua que Gwen l'avait suivi et ne l'avait pas attendu comme demandé. Décidément, elle était vraiment têtue et n'en faisait qu'à sa tête. Heureusement, l'adolescente avait de la patience qui lui était bien utile en ce moment. La petite fille en rajouta une couche quand elle cria haut et fort que le lieu était sale. L'aînée se tourna dans sa direction et la menaça d'un regard qui signifiait qu'elle aurait mieux fait de se taire. Elle n'ajouta aucun mot, seul son regard suffisait à faire comprendre à sa camarade ce qu'elle pensait de son comportement.

La Serdaigle détourna son regard quelques secondes après et continua à avancer dans l'inconnu. Son cœur battait la chamade, elle n'était vraiment pas rassurée. Mais, elle se dit que si il y avait quelqu'un elle l'aurait vu ou entendu depuis un moment vu le bruit que son interlocutrice faisait.

D'ailleurs, le silence ne dura pas longtemps puisque la rouge et or intervint de nouveau. Cette fois-ci elle se contenta de lui demander si elle pensait que quelqu'un habitait ici. Rachel ne comprenait pas pourquoi elle lui posait cette question, la réponse lui paraissait évidente. Au vue de la poussière accumulée, du silence qui planait et du manque de preuves sur l'éventuel présence de quelqu'un, la réponse était bien sûr non, personne n'habitait ici.

- Non, j'en doute fort.

L'apprenti sorcière se concentra de nouveau sur les lieux et remarqua la présence d'un vieux lit poussiéreux. Elle se dit qu'une fois nettoyé cela ferait parfaitement l'affaire. Elle brandit donc sa baguette en direction du lit :

- Recurvite, dit-elle.

La poussière disparue, et Rachel se tourna vers la première année pour l'inviter à s'allonger :

- Viens t'allonger un moment pour te reposer et que j'essaye de voir ce que tu as.

Elle espérait que sa camarade ne serait pas réticente et lui obéirait. Elle n'avait pas envie de courir après elle. D'ailleurs, la bleue et bronze avait, elle aussi, besoin de se reposer. Les événements s'étaient enchaînés très rapidement et elle n'avait fait que courir à droite et à gauche pour réparer les bêtises de sa camarade.

Rachel était armé de patience, ce qui était une belle qualité, surtout en présence de Gwen qui n'en faisait qu'à sa tête. La serdaigle jugea bon de nettoyer le lit avant de demander à Gwen de s'y allonger. C'est avec un certain dégoût que l'enfant regarda les draps du lit, en piteux état. Heureusement que le recurvite lancer par l'adolescence avait permis d'ôter la poussière. C'est avec hésitation que Gwen s'approcha du lit. Il semblait si bancal qu'elle avait peur qu'il ne s’effondre sous son poids. Que c'était-il donc passé ici pour que le mobilier est tant souffert ?

Elle finit par s'allonger précautionneusement sur le lit, priant pour que ce dernier ne s'écroule pas. Le lit était inconfortable et cabossé, signe que le matelas avait beaucoup de vécu derrière.

-ça me fait penser à la maison de mon grand-oncle... C'est pas un fana de ménage, et c'est aussi moche ici que chez lui...

Alors que Rachel était préoccupé par une possible occupation de la maison par une tierce personne, Gwen elle, ne voyait pas du tout de danger à squatter ici. Les deux jeunes filles n'avaient visiblement pas les mêmes préoccupations...

La jeune fille avoua à Rachel que cet endroit lui faisait penser à la maison de son grand-oncle qui ne faisait jamais la ménage. Cela devait être bien agaçant de voir un tel lieu. Elle était maniaque et ne supportait pas le bazar et la saleté. Dans cette cabane, l'adolescente était servie. Mais elle n'avait pas le temps de se préoccuper de minces détails comme celui-ci.

Tout d'abord, il était plus important de soigner Gwen, afin de partir d'ici au plus vite. Elle ne souhaitait pas s'attarder dans ces lieux qui ne lui présageaient rien de bon.

- Comment te sent-tu ? La douleur s'est apaisée ?

Sa camarade allait surement avoir un vilain bleu au ventre à cause de la force des branches du Saule Cogneur. C'était le prix à payer pour sa bêtise. La Serdaigle espérait néanmoins que la rouge et or se remettrait vite d'aplomb pour pouvoir quitter la cabane. Elle essayait de contenir son angoisse et sa peur, pour ne pas que sa camarade se mette à paniquer à son tour. Elle avait une facilité à se contrôler dans les situations de stresse où pour ne pas créer de mouvements de panique il valait mieux garder son sang froid.

Gwen n'était pas du genre à sentir le danger, elle avait tellement eu d'aventures possible et inimaginable, qu'elle avait tendance à oublier qu'il fallait assurer ses arrières. Elle avait passé des années au pérou, à arpenter la jungle avec deux amis qu'elle c'était fait, y passant des heures. Depuis, elle avait tendance à se croire un peu invincible, grand mal lui en avait pris. La douleur était toujours présente, mais beaucoup moins forte qu'au moment du coup. Ça commençait doucement à passer.

-Ca va un peu mieux, la douleur est moins forte que tout à l'heure. Dit-elle en encadrant son ventre de ses bras. Merci, ajouta-t-elle poliment.

Gwen n'avait en général, pas mauvais fond. Elle avait tendance à ne pas réfléchir à ce qu'elle pouvait dire, ni au ton qu'elle employait. C'était ses émotions qui la guidait totalement, ce qui n'était pas un avantage. La cabane était vraiment lugubre, et Gwen se posait des dizaines de questions.

-A ton avis ? Ou il est le propriétaire ?

Gwen lui avoua que la douleur était moins forte et que cela commençait à aller mieux. De toute façon il n'y avait rien d'autre à faire qu'à attendre que cela s’apaise. Il n'y avait aucun sort qui pouvait soigner cela. Il aurait fallu une potion ou des plantes mais elle n'en avait pas sur elle. Peut-être la cabane en cachait-elle, mais elle ne voulait pas prendre le risque de lui injecter un poison. Il fallait donc attendre que le temps passe.

- D'accord. De toute façon, il n'y a rien à faire pour le moment. Il faut attendre que le temps passe pour que la douleur s'apaise. Tu me diras quand tu te sentiras prête à repartir. Mais il vaudrait mieux ne pas trop s'attarder ici.

Rachel était toujours sur ses gardes et était prête à affronter le moindre danger. Elle n'était pas rassurée, et en plus il ne fallait pas que les élèves traînent trop dans le coin puisque l'après-midi était déjà bien entamée et elle n'avait pas envie de passer la nuit ici. Et puis, on découvrirait vite qu'elles avaient disparu et risquaient de sérieuses représailles.

La Gryffondor tira sa camarade de ses pensées en lui demanda si elle savait où était le propriétaire. L'adolescente n'en savait rien, pour elle s'était une maison abandonnée et plus personne n'y vivait.

- Je ne sais pas. Loin d'ici ou mort, dit-elle en frissonnant.