Réunion impromptue (Salem- Chez Chris) [PV AMA]

Sujet: Réunion impromptue (Salem- Chez Chris) [PV AMA] Ven 18 Sep 2015 - 21:00

Passage Impromptu

PV Amaranthe Aislinn

Après avoir passé une nuit courte mais reposante, je me suis autorisé un long bain chaud suivi d'une bonne séance de soins. C'est donc détendu et rasé de frais que je m'étais présenté au domicile familial. Une nouvelle fois, l'émotion s'était emparée de moi... Mes parents m'ont informé que Quinlan était passé pour Noël, et qu'il venait de repartir. Plus le temps passait, plus j'appréhendais l'idée de le revoir ce soir.

Après le traditionnel échange de présents et un long repas, je suis reparti en promettant de revenir bientôt tout leur expliquer. Il y avait une chose que je tenais à faire avant de rejoindre Isolde et d'aller chez Clemens.

Un passage par le réseau de Cheminettes plus tard, et j'arrive dans un grand salon, décoré avec goût et où se prépare visiblement une soirée importante. Si mes calculs sont exacts, il est à peine neuf heures du matin. J'époussette ma tenue flambant neuf, et fais un pas hésitant dans la pièce. Je me suis un peu invité là d'office, et la dernière fois que nous nous sommes vu j'ai réussi à tuer l'un des professeurs locaux... En tant que journaliste, mais surtout en tant qu'ami de collègues de la "victime", il est forcément au courant.

Il y avait un grand miroir sur l'un des murs de la pièce, et j'ai pris quelques instants pour observer mon reflet d'un œil critique. Me raser n'avait peut-être pas été une si bonne idée, car mes joues s'étaient creusées ces derniers mois. Oh, je n'avais pas été si mal loti, mais dire que j'avais mangé à ma faim aurait été mentir. De même le costume confectionné par Papa me donnait l'impression de flotter légèrement, mais peut-être étais-je juste mauvais juge. Il faut reconnaître que cela faisait quelques années qu'il n'avait plus créé quoi que ce soit pour moi, et j'avais eu l'occasion de changer depuis, d'une façon qui n'était pas imputable à mes pérégrinations récentes.

Je me dis que finalement, c'est encore la réaction d'Amaranthe qui me donnera l'idée la plus précise de ce que peuvent penser les autres. Bon, je pourrais aussi me baser sur celui d'Isolde, mais en me voyant ce matin, je me suis dit qu'il relevait du miracle qu'elle ne se soit pas enfuie en me trouvant là, malgré mes efforts pour sembler avenant.

Au moins, j'ai fait un effort de présentation cette fois. Mais il reste la probabilité que Amaranthe m'en veuille d'être partie sans la prévenir. J'ai reçu le hibou de Quinlan ce midi, et lui était au courant que je resterais en arrière... Mais je ne lui avais rien dit, à elle.

Je prends une profonde inspiration avant de lancer à la cantonnade :

- Christopher ? Amaranthe ? Vous êtes là ?

Je vérifie ma montre une nouvelle fois... Il est encore tôt. J'espère que je ne les réveille pas, au moins...

(c) YVIANNA

17/03/2015

Christopher et Amaranthe s'étaient réveillés à sept heure du matin pour préparer les différents mets pour la soirée où il souhaitait lui présenter des amis de Nouvelle Zélande.
Ils avaient commencé par la pâtisserie, ils voulaient concocter une tarte à la citrouille, une autre aux noix de pécan et une Apple pie. Ils avaient juste pris le temps de prendre un petit déjeuner copieux vu l'étendu du travail qu'ils leur restaient à faire pour la soirée.

Estrella devait apporter des spécialités sucrées péruviennes. Elle n'avait jamais avoué l'implication de l'irlandaise et de ses deux professeurs dans la mort de Shimrod à Christopher. Elle les avait couvert car elle estimait qu'ils avaient agi en légitime défense et son fils lui avait confirmé. Elle l'avait connu assez pour savoir que son âme était noire et que ses desseins étaient dangereux pour la sérénité de son pays, déjà assez mis à mal avec la découverte de leur existence.

Ils avaient tous deux revêtus un tablier et une tenue confortable qui ne craignait pas les tâches qu'ils ne pourraient éviter en cuisinant.
Ils avaient lancé des sorts culinaires pour les différents pâtes et ainsi gagner un temps précieux et ils n'avaient pu s'empêcher de faire une bataille de farine comme deux enfants.

Deux heures s'étaient écoulées depuis leur réveil et ils venaient d'enfourner leurs différentes préparations dans le four. Avec le reste des pâtes, ils avaient réalisé des tartelettes individuelles.

Christopher venait de s'apercevoir qu'il n'avait pas assez de canneberge pour préparer la sauce qui accompagnerait la dinde rôtie. Il ne put résister à lancer de la farine sur le visage de sa charmante invitée et elle éclata de rire avant de lui tirer la langue.

Elle n'eut pas le temps de répliquer car d'un geste de sa baguette, le sac de farine fut hors de portée. Elle lui lança un regard faussement courroucé et au moment où elle attrapa sa baguette pour attirer ce sac vers elle, elle entendit une voix masculine les appeler.

Elle arqua un sourcil surprise et elle dit d'une voix amusée :

- Un de tes invités est sacrément en avance...

Elle attrapa une serviette et ils se rendirent dans le salon. Elle essuyait la farine qu'elle avait sur le visage et elle resta interdite quand elle vit son professeur de botanique dans le salon de son ami. Il était l'ombre de lui-même. Comme il avait maigri mais que lui était arrivé ?

Christopher qui ne s'étonnait jamais de rien se dirigea vers lui pour serrer sa main. Il avait fait connaissance avec lui à la soirée dansante péruvienne. Il espérait qu'il ne souvienne pas de la discussion houleuse qu'il avait eu avec Ama. Le passé était derrière eux et il était si heureux qu'elle ait accepté son invitation pour les fêtes de fin d'année. Même si elle avait réussi à le faire céder la veille et qu'il lui avait fait une cérémonie d'Art Onirique pour la guérir de sa phobie du vide.

- Bonjour Neal, comment allez-vous ? Vous tombez bien car je devais m'absenter pour faire quelques courses pour ce soir. Vous allez pouvoir tenir compagnie à Ama et lui éviter cette corvée. dit-il malicieux.

L'irlandaise était toujours figée et son regard lançait des interrogations au plus jeune des frères. Mais que faisait-il là ? Et Chris qui n'était pas surpris et qui allait la laisser avec lui mais elle était entrain de rêver ou quoi ?
Elle finit par s'approcher et elle offrit un sourire crispé à Neal.

- Bonjour Professeur, vous vous sentez bien ?

Sa voix trahissait son inquiétude face à sa perte de poids et son visage fatigué. Elle posa son regard sur Chris quand il attrapa son manteau moldu et qu'il les salua :

- Je vous dis à toute à l'heure.

Quand la porte d'entrée se referma, elle reposa son regard noisette sur l'irlandais et le détailla remarquant à quel point, il avait changé physiquement.
Elle lui demanda d'une voix amicale :

- Voulez-vous boire quelque chose ? Je peux vous proposer un chocolat, un thé ou un café, choisissez.

Elle savait qu'elle accompagnerait son breuvage de quelques douceurs car il avait besoin de se remplumer le pauvre. Elle l'invita d'un signe de tête à s'installer sur le canapé du salon. Elle n'arrivait pas à lui poser la question qui lui brûlait la langue. Elle était tellement estomaquée de sa présence ici à Salem qu'elle avait peur de se montrer trop brutale alors qu'il lui avait sauvé la vie au Pérou. Elle ignorait si il savait que Horacio avait étouffé l'affaire. Mais peut-être était-il venu pour avoir ces informations ?

Passage Impromptu

PV Amaranthe Aislinn

Amaranthe est la première à se présenter. Au moins cela m'épargne la gêne de me retrouver seul chez un quasi-inconnu, de bon matin. Christophe ne tarde pas à arriver, et à croire ce que j'en vois, je les interromps durant une séquence de cuisine... animée. Il ne semble même pas surpris de me voir là, et me serre fermement la main.

- Bonjour Christopher, je vais bien, merci. Et vous, comment vous portez-vous ? Pas de problème, désolé de m'inviter ainsi, d'autant que je ne reste pas jusqu'à ce soir. Reste à espérer qu'Amaranthe préfère ma présence aux courses !

Un bref rire, et le voilà déjà parti. Dans son dos, je vois bien qu'Amaranthe ne me lâche pas du regard. Cela dit sa réaction est légitime. Si j'ai prévu Quinlan que je restais un peu plus longtemps que nécessaire, j'avais préféré ne rien en dire à l'étudiante, de peur qu'elle ne se mette en tête de rester avec moi, et que je ne parvienne pas à l'en dissuader. Autant Quinlan m'a fait confiance, autant je ne savais pas comment elle pourrait réagir.

Elle n'a pas plus eu de nouvelles que les autres ces derniers mois, mais il faut également avouer qu'il n'était pas évident de trouver un hibou dans les coins reculés où je me baladais, et encore moins le temps et les moyens d'écrire une lettre.

Je l'observe alors qu'elle finit d'essuyer des résidus de farine sur sa joue. Elle n'a pas changé, et contrairement à Isolde elle ne semble pas trop éprouvée par les événements récents. Je suis assez heureux, quelque part, de me dire que certaines personnes sont encore relativement épargnées par la guerre.

En tous cas, la jeune femme semble inquiète. J'ai pourtant fait de mon mieux pour me rendre présentable...

- Je veux bien un chocolat, si ça ne te dérange pas. Je vais vraiment bien, ne t'en fais pas, j'ai eu le temps de me reposer comme je voulais cette nuit.

Je lui laisse le temps d'un aller-retour à la cuisine, et je m'installe confortablement dans le canapé qu'elle m'a indiqué. Revoir un visage familier me semble toujours un peu étrange, mais j'ai moins de mal à retrouver mes repères que cette nuit. A son retour, elle me regarde un peu comme si j'étais un revenant. Enfin, je ne suis que quelques semaines, pas des années !

- JE me doute que tu dois te poser un certain nombre de questions. Assieds-toi, je t'écoute.

(c) YVIANNA

17/03/2015

A Salem, la jeune femme se sentait en sécurité comme si les horreurs qu'elle avait pues vivre n'avaient pas existé. Elle réussissait assez facilement à cacher ses émotions et ses peurs aux regards des autres. Seuls Ben et Chris l'avaient vu craquer. Elle avait longuement pleuré dans leurs bras protecteurs.

L'américain avait été atterré d'apprendre l'attaque de Poudlard et que des élèves, certainement soumis au sortilège de l'Imperium, en avaient agressé d'autres. Il connaissait de réputation Albus Dumbledore et il n'aurait jamais cru possible que de tels actes de violence puissent arriver dans son école.

Tandis qu'elle préparait le chocolat, elle se demandait pourquoi Neal avait ressenti le besoin de venir la voir ? Son tutoiement l'avait surpris car même si elle avait réussi à l'appeler par son prénom durant la mission, ils avaient continué à se vouvoyer même lors de la bataille finale.

Peut-être voulait-il instaurer une relation amicale ? Elle n'était pas contre car elle l'estimait beaucoup. Il avait réussi à garder son sang-froid lorsque l'antre secrète du botaniste avait été envahie par le feu et l'avait sauvé après qu'elle était blessée par un maléfice.
Elle servit deux tasses qu'elle posa sur un plateau. Elle ajouta une assiette avec des muffins à la myrtille qu'elle avait cuisiné la veille et elle prit un petit pot contenant de la cannelle.

Elle revint dans le salon et elle mit le plateau sur la table basse avant de s'asseoir à côté de lui. Elle avait évidemment des questions à lui poser et elle ne savait pas par où commencer.
Elle lui demanda :

- Voulez-vous de la cannelle dans votre chocolat ?

Sa familière venait de faire son apparition, elle avait sauté sur le canapé et elle reniflait le nouveau venu. Elle parfuma son breuvage avec cette épice et elle en profita pour le remercier :

- Je voulais d'abord vous remercier, Neal car sans vous, je ne serai pas revenue entière du Pérou. Qu'avez-vous fait après mon départ pour Salem ? Je voulais aussi vous informer que Horacio avait étouffé l'affaire en concluant qu'il s'agissait d'un règlement de compte entre sorciers péruviens. Shimrod est mort et Edouardo Flores a été jugé et condamné pour meurtre.

Elle savait qu'il se sentirait coupable qu'un autre que lui ait été emprisonné pour ce crime. Elle espérait qu'il garderait en tête qu'il avait agi en légitime défense. Elle fit une légère pause avant de poursuivre :

- Chris ne connaît que la version officielle. Il ignore que nous étions là-bas. Je vous prie de ne pas lui en parler.

Et encore une fois, elle était obligée de mentir à l'américain et elle détestait cette idée mais avait-elle le choix ? Elle tourna son visage vers lui pour lui demander d'une voix curieuse :

- Avez-vous réussi à sauver une partie des recherches de Alejandro Vaz Gomez ?

Passage Impromptu

PV Amaranthe Aislinn

Le plateau qu'Amaranthe me présente est plus que bien fourni. Je refuse poliment la cannelle, et j'attends à peine plus longtemps pour porter la tasse à mes lèvres. La température est parfaite et le goût riche, presque trop. Après les semaines de privation, je bois à très petites gorgées, savourant chacune d'elles de longues secondes.

Avant de répondre à Amaranthe, je m'autorise à savourer un muffin de la même façon que j'ai dégusté mon chocolat. Le goût sucré du gâteau est rehaussé par celui des myrtilles fraîches, et c'est pour mes papilles trop longtemps endormies un véritable miracle.

- Tu n'as pas à me remercier, c'était vraiment la moindre des choses. Après tout tu as été blessée pour me protéger. En fait, ce serait plutôt à moi de te remercier.

Je prends le temps pour un deuxième muffin, et laisse échapper un soupir d'aise. Mon chocolat est presque fini, et je m'efforce de l'économiser -j'ai vraiment bu comme un assoiffé.

- Merci de m'informer de la façon dont les choses se sont déroulées. Je... me sens désolé pour Edouardo, cependant.

Je marque une pause, un peu gêné. Je ne connais pas spécialement bien les personnes en présence, mais le fait qu'un innocent ait payé le prix de mes actes persiste à me mettre mal à l'aise. Comme pour me rassurer, le Maître -qui était jusque là trop intrigué par le familier d'Amarathe pour me prêter attention- vient se lover sur mes genoux.

- Pour répondre à ta question, j'ai poursuivi mes recherches, en effet. D'ailleurs, je suis désolé de ne pas t'avoir prévenu. Je ne voulais pas que tu prennes de risque inutile.

Maintenant, il me reste à lui parler du plus pénible. Mes pérégrinations m'ont mené aux quatre coins du globe et je n'ai pas eu à douter du bien fondé de ma décision de tenir Ama et Quin hors de ces affaires. Mais maintenant que je lui fais face je ne saurais pas dire ce qui est le plus difficile. Le regret de ne pas lui avoir donné de nouvelles ? Le fait que malgré toute ma bonne volonté, je n'arrive pas à me résigner à lui raconter par le menu ce que j'ai fait pendant mon absence ? Je peux au moins essayer de lui en parler.

- Les recherches d'Alejandro... Bon, je n'ai pas tout lu, mais dans les quelques pages que j'ai eu le temps de mémoriser... Il n'y avait pas que de jolies choses, dirons-nous. Leurs protocoles d'expérimentation sont... Bref. J'ai commencé par rechercher et étudier la plante, ce qui m'a mené à d'autres pistes plus intéressantes... qui m'ont fait voyager.

Je me tords les mains sans vraiment y penser. Je croyais que je ne prêtais plus attention à ce que pouvaient penser les autes... Mais l'ancien Neal est revenu au galop. Je préfère éviter autant que possible les sujets qui fâchent.

- Je suis désolé de ne pas avoir donné de nouvelles pendant aussi longtemps. Sur un tout autre sujet, Chris et toi semblez proches. Vous vous connaissez depuis longtemps ?

Bien Neal. Très fine, ta transition.

(c) YVIANNA

17/03/2015

Amaranthe prit sa tasse de chocolat avant de poser son regard sur son professeur. Sa gourmandise faisait plaisir à voir et trahissait les privations qu'il avait vécues lors de ses investigations.

Elle attrapa sa baguette et d'un petit geste, elle fit léviter la casserole qui contenait ce breuvage enfantin et réconfortant. Celle-ci vint se poser sur le plateau, il pourrait se resservir si il le désirait. Elle porta la sienne à ses lèvres et elle savoura le mélange épicé qui lui rappelait son enfance.

A ses paroles, ses pommettes se colorèrent légèrement. Elle avait agi d'instinct quand elle s'était interposée et elle ne le regrettait pas. Il avait été un partenaire de mission sur qui elle avait pu compter et qui s'était révélé brillant. Il avait réussi à déjouer les énigmes protégeant l'antre du botaniste avec une facilité déconcertante. Les deux spécialistes parlaient le même langage. Elle baissa les yeux humblement et elle ne sut quoi répondre alors elle attendit qu'il poursuive.

Il préféra déguster une nouvelle douceur fruitée. Avec un tel appétit, il retrouverait rapidement son poids de forme. Elle fronça les sourcils quand il avoua être désolé pour Edouardo. Elle répliqua d'une voix étrange avant de poser à nouveau son regard sur lui :

- Vous ne devriez pas le plaindre, il ne le mérite pas. Il est l'instigateur du feu qui a embrasé la pièce. Elle fit une légère pause avant d'avouer dans un souffle : - Même si votre clémence à son égard traduit votre grandeur d'âme.

Cliodna observait le chat qui venait d'envahir son territoire et elle alla se réfugier près de sa maîtresse quémandant des caresses que leur hôte lui avait refusées. La rouquine prodigua les attentions que sa sacrée lui réclamait tout en écoutant la suite de ses propos avec attention. Elle arqua un sourcil avant de répondre d'une voix amicale :

- Je n'aurais pas pu vous accompagner avant que ma blessure ne soit guérie. Si vous m'aviez fait part de votre désir de poursuivre la quête, je vous aurai proposé mon aide. Et vous en partant seul, n'avez-vous pas pris de risques inutiles ?

Elle ne comprenait pas sa décision de partir seul. Lui qui avait longuement insisté pour que son frère médicomage les accompagna au Pérou et qui avait joué sur sa corde sensible pour la faire céder, avait choisi de se montrer imprudent en refusant de s'associer à d'autres qui auraient pu l'aider dans la poursuite de ses investigations. Elle secoua la tête, signe qu'elle ne cautionnait pas sa décision.

- Pardonnez-moi si je me montre indiscrète, mais pourquoi votre frère ne vous a pas accompagné ?

Un amour fraternel très fort les unissait et elle connaissait la réponse avant même qu'il ne la formula à haute voix. Il l'avait laissé lui aussi dans l'ignorance de son départ. Pourtant, Quinlan lui avait semblé être serein lors de son dernier cours alors peut-être qu'il l'avait tenu au courant de ses avancées par l'intermédiaire de missives ? En même temps, peut-être qu'elle se trompait ? Malgré la promiscuité de ces quinze jours avec eux, l'aîné avait peu parlé et il ne lui avait offert qu'une indifférence polie.

Il restait très vague sur son aventure et le manque d'informations réveilla sa curiosité légendaire. Elle appréhendait sa réponse à la première question qui s'échappa de ses lèvres :

- Leurs protocoles d'expérimentation sont ? Vous avez réussi à retrouver la plante mais où et qu'avez-vous appris sur elle ? Dans quels pays, vous êtes-vous aventuré ?

Ses yeux se posèrent sur ses mains qui se tordaient sans qu'il s'en rende compte. Et il s'excusa encore une fois et elle allait lui répondre qu'il n'avait aucune obligation de la contacter quand il changea brutalement de sujet en évoquant sa relation avec Chris.
Elle sentit ses joues devenir cramoisies et sa gêne lui fit avoir un geste maladroit, elle renversa du chocolat sur ses genoux. Quelques gouttes éclaboussèrent sa familière et celle-ci s'en alla outrée et alla se réfugier dans la cuisine.

Elle reposa sa tasse à moitié pleine avant d'attraper une serviette pour essuyer les tâches de chocolat. Elle répondit simplement sans le regarder :

- Il était mon tuteur et mon mentor pendant mon stage dans son journal et petit à petit, nous sommes devenus amis.

Comme elle détestait parler de sa vie privée et qu'elle se refusait à réfléchir à sa relation avec le journaliste, elle changea de sujet à son tour :

- Que faîtes-vous pour fêter la nouvelle année ?

Passage Impromptu

PV Amaranthe Aislinn

Je me ressers en boissons et en pâtisserie, mais plus modérément que précédemment. Après tout j'aurai de quoi manger à ma faim dans les jours qui viennent, surtout avec la soirée qui s'annonce... Autant ne pas me rendre malade tout de suite. Elle semble gênée par mon compliment, et j'espère que je ne me suis pas montré trop direct ou incommodant. Je pensais qu'après mon voyage, ce genre de détails me gênerait moins, mais apparemment les réflexes de l'Ancien Neal sont encore trop forts pour ça. Pour toute réponse, je lui adresse un sourire qui se veut réconfortant.
Sa remarque sur Edouardo touche juste, mais je me sens obligé d'y répondre.

- Certes, mais qu'il ait été condamné pour un crime... un meurtre qu'il n'a pas commis, c'est autre chose. Je ne le plains pas nécessairement, cela dit.

Le mot "meurtre" est sorti difficilement, et j'ai du me forcer un peu. Mais il faut bien voir les choses en face, c'est bel et bien d'un meurtre que l'on parle. C'est un concept auquel j'ai évité de trop réfléchir ces dernières semaines, mais j'ai conscience qu'il faudra bien qu'un jour ou l'autre, je prenne le taureau par les cornes. Comme pour me ramener à l'essentiel, le Maître vient se lover sur mes genoux, frottant sa tête contre mon bras. Je commence à le caresser distraitement, de la main qui ne tient pas le muffin, avant de rebondir sur la remarque -Ô combien pertinente- d'Amaranthe.

- J'ai agi dans la précipitation, et je n'ai pas vraiment pris le temps de réfléchir plus avant à une partie de mes décisions... notamment celle de partir seul. Mais Quinlan était loin d'être au meilleur de sa forme, et tu étais blessé. Je n'ai pas voulu vous faire courir de risque inutile.

C'est une partie de la vérité, mais pour ne pas se mentir il y avait aussi le fait que je pensais aller plus vite seul dans la nature qu'avec eux. Non seulement j'ai l'habitude de devoir me débrouiller sans aucune compagnie, mais en plus je craignais, au fond, qu'ils ne me retardent. Oh, pas qu'ils soient incapables de se débrouiller, mais il aurait fallu que je prenne le temps de leur expliquer un paquet de choses, et je ne m'en sentais pas vraiment l'envie. C'était avant tout une décision égoïste, formulée ainsi, mais je n'arrive pas à me sentir coupable de l'avoir prise.

- J'ai passé de nombreuses années à me débrouiller seul dans des milieux naturels parfois hostiles. Je ne dirais donc pas que j'ai pris de risques inutiles en partant seul, non. Et j'ai discuté un peu avec Quinlan avant mon départ. Je lui ai dit que je devais rester plus longtemps sur place pour étudier plus en détail ce que nous avons trouvé dans l'antre du botaniste. Il a compris ma décision.

C'est peut-être une formule inutilement sèche, mais l'idée principale y est. Je crois que Quinlan se doutait qu'il y avait plus qu'une simple étude... mais après que l'adrénaline de la mission soit retombée, il était redevenu un peu... patraque, et n'avait pas cherché à me forcer à rentrer.

- J'aurais peut-être du t'en parler aussi, au lieu de simplement te dire que je vous rejoindrais bientôt. Mais je craignais que ta blessure ne te retienne pas et que l'appel de l'aventure soit trop fort.

Un nouveau sourire, un peu désolé cette fois. Je sais qu'en ce qui me concerne, il afallu que je me désartibule pour enfin marquer une pause dans mes pérégrinations... et repartir dès que j'en ai eu l'opportunité.

Je me raidis à la question suivante. J'ai conscience de n'en avoir pas trop dit, mais le simple fait de repenser à ce que j'ai lu, puis vu, me crispe un peu et réveille en moi une colère que j'ai longtemps cru endormie. Je prends une profonde inspiration, et je me concentre sur le mouvement régulier des caresses que je prodigue au Maître.

- Leurs protocoles d'expérimentation sont inhumains. Ils ont voulu tester les effets de quelques unes de leurs décoctions sur... plusieurs "catégories" de personne. Les hommes, les femmes, de 30 à 80 ans. Des sorciers, des moldus. Et puis, ils se sont demandé si les effets seraient différents sur des jeunes. Des enfants. Des nouveaux-nés. Et les notes étaient illustrées.

Je n'ai jamais autant maudit ma capacité à retenir presque tout ce que je lis ou vois. C'est extrêmement pratique pour réviser un examen en dernière minute, mais dans ce genre de cas, j'aurais amplement préféré être frappé d'amnésie.

- Quoi qu'il en soit... je me suis consacré presque exclusivement à la recherche de la plante dont ils parlaient en fil rouge. Je n'en ai pas encore saisi grand-chose, si ce n'est qu'elle ne pousse qu'à un endroit très spécifique du Pérou. Grâce aux enseignements d'Estrella, j'ai récupéré pu la retrouver assez facilement, mais je t'avoue qu'elle ne ressemble à aucune plante que je connaisse. Tout ce que je sais à ce stade, c'est qu'elle est néfaste pour l'Homme. J'en ai ramené des échantillons, ainsi qu'un peu de terre, pour l'étudier. A vrai dire je suis curieux de voir si ce qui permet à la plante de vivre est uniquement dans la terre, ou dans tout son environnement.

Et voilà que tu recommences à parler trop, Neal. Je ravale mon enthousiasme avec une bouchée de muffin. Je ne suis pas en train de parler à Isolde ou une autre passionnée de plantes, autant ne pas l'assommer de détails techniques. Sa question suivante me fait sourire. C'est vrai que je pensais me cantonner au Pérou, mais à ma surprise ça n'a pas été le cas.

- Je me suis pas mal promené, je l'avoue. J'ai passé deux-trois semaines au Pérou, puis j'ai du me rendre en Amérique du Nord, à Haïti, et faire un retour dans les steppes mongoles.

Ma question sur Chris semble la mettre mal à l'aise, et je cache mon amusement derrière ma tasse de chocolat chaud. Le Maître s'étire, et grimpe sur mon épaule pour s'y installer plus confortablement. J'accepte sa réponse avec un geste de tête, ne retenant pas mon sourire. Mais je ne lui refuse pas le changement de sujet.

- Il semblerait que j'aie été convié à une petite soirée organisée par Clemens. C'est Isolde qui m'en a informé, et j'ai trouvé son carton d'invitation dans mon courrier ce matin. Je pense que Quinlan sera là aussi, ce sera sympa.

En vrai, je suis terrifié à l'idée de le revoir, car j'ignore encore comment il va réagir. Après tout, ça fait un moment qu'il n'a pas eu de nouvelles non plus...

(c) YVIANNA

17/03/2015

Amaranthe observait le visage de Neal et elle arqua un sourcil quand il parla de "meurtre". Si elle s'était montrée moins maladroite et plus rapide. Et bien, elle aurait pu immobiliser Shimrod avec un stupefix au lieu qu'il se laissa emporter par sa colère et lança un sort mortel qu'elle ne connaissait pas.

- Neal, vous l'avez tué par ma faute. Alors, je suis la seule responsable de sa mort. Vous n'assumerez pas seul cette responsabilité et si Horacio nous a protégé, c'est qu'il estimait que vous n'aviez fait que nous défendre.

Il n'était pas le seul mort de ce périple et il était l'un des plus fidèles partisan de Voldemort au Pérou. Il fallait mieux qu'il ait rejoint ses ancêtres et qu'il n'ait plus l'occasion d'offrir son armée à celui dont on ne doit pas prononcer le nom. La rouquine avait un profond respect pour la vie humaine. Elle n'était pas assez naïve pour imaginer que les batailles à venir n'engendreraient pas de nombreuses victimes dans les deux camps.

A cette pensée, ses yeux noisette se voilèrent de tristesse mais son visage gardait son air déterminé.

- Tout ce qui m'importe et ce malgré votre impulsivité, vous avez quand même réussi à revenir sans trop de dommages. Ne recommencez jamais à décider à ma place. Je ne suis peut-être qu'une gamine à vos yeux mais j'aurais été là pour vous épauler comme je l'ai fait dans la Selva.

Elle n'avait pas envie de se disputer avec lui et elle laissait le soin à son frère aîné de lui dire ses quatre vérités. Après tout, il ne lui devait rien même si elle avait vu en lui un ami potentiel.
Elle porta sa tasse à ses lèvres et dégusta un gorgée de chocolat. Elle l'écoutait avec attention et elle répliqua malicieuse :

- Survivre me semble plus adéquate comme terme vu votre mise. Si votre frère a accepté votre décision. Qui suis-je pour vous faire la morale ?

Elle haussa les épaules et elle dit simplement d'une voix douce :

- Ecoutez, il est inutile de remuer le passé. Vous êtes revenu et c'est le plus important. Avec des "si", nous referions le monde.

Son visage trahissait l'idée que si il devait recommencer cette quête seul et bien il le ferait. Un aventurier restait un aventurier. Il préférait se débrouiller sans l'aide de personne, elle ne cautionnait pas. Elle ne pouvait, cependant, pas l'obliger à s'associer. Même si à plusieurs, ils étaient plus forts.
Son sourire désolé d'un petit garçon prit en faute la radoucit. Elle l'écouta avec attention poursuivre et elle porta sa main à ses lèvres quand il lui expliqua que les tests avait été faits sur d'autres êtres humains. Ses lèvres laissèrent échapper un cri d'effroi.

Elle ne demanda rien de plus et elle en savait assez pour pouvoir imaginer les souffrances que ces malheureux cobayes avaient vécues. Elle ne comprenait pas que Albus ait souhaité qu'ils retrouvèrent ces recherches. Il devait certainement ignorer ce que ce botaniste avait fait pour assouvir son besoin maladif de résultats.

- Estrella vous a aidé, comment ? Je ne comprends pas cette plante devait nous apporter une protection face à Voldemort. Peut-être ne faut-il pas l'utiliser pour concocter une potion ? C'est peut-être la plante elle-même qui est la solution ? Mon amie a t'elle essayé de rentrer en communion avec elle ? Une terre particulière ?

Elle était consciente qu'elle le bombardait de questions. Mais elle avait besoin de faire taire ses doutes sur les intentions du fondateur de l'Ordre du Phénix. Après tout, elle ne le connaissait pas. Il lui paraissait être un homme juste et loyal mais le pouvoir attirait le pouvoir.
Il continua en évoquant les pays qu'il avait traversé et elle ne put s'empêcher de s'exclamer curieuse :

- La Mongolie, qu'avez-vous appris ? Avez-vous rencontré des nomades ?

Elle fut soulagée qu'il ne lui posa pas plus de questions sur le beau journaliste. Elle savait qu'aux yeux des autres, leur relation était étrange. Elle eut un petit sourire quand il lui parla de sa soirée. Elle ignorait que Clemens organisait un réveillon et qu'il avait invité les deux frères :

- Vous êtes proche de lui ? J'ignorais que votre frère et lui étaient amis.

Passage Impromptu

PV Amaranthe Aislinn

Je hausse les épaules pour clore la question du mort. Non seulement ce qui est fait est fait, mais en plus, malgré la culpabilité que j'éprouve à l'idée d'avoir fait emprisonner un autre à ma place et l'idée d'avoir du sang sur les mains, je ne peux m'empêcher de croire qu'il n'y avait pas de meilleure solution. Mais je préfère ne pas m'éterniser sur le sujet, et simplement passer à autre chose. Amaranthe a probablement raison, au fond.

Ce qu'elle dit en revanche sur le fait de décider à sa place me crispe un peu. Je réprime une bouffée de colère, conscient que m'emporter ne ferait que me donner tort en plus de la conforter dans l'idée que j'avais agi impulsivement. Je lui laisse le temps de terminer son laïus afin de rassembler tout mon sang-froid, pour répondre sur un ton le plus calme possible :

- Je te l'ai dit, je suis tout à fait apte à me débrouiller seul dans ce genre de milieux. Oui, j'ai un air pitoyable, mais je ne m'attendais pas à manger à ma faim et dormir dans un lit douillet tous les jours quand je me suis lancé dans cette aventure.

Raté, Neal, tu es encore cassant. Je dissimule un long soupir dans une gorgée de chocolat chaud, avant de reprendre avec tout ce que j'ai pu rassembler de douceur :

- Ecoute, Amaranthe. J'ai conscience que tu ne penses pas à mal. Je ne te vois pas comme une enfant, mais comme l'une de mes étudiantes. Tu es une sorcière tout à fait capable, sans quoi l'Ordre ne t'aurait pas missionné, mais c'est néanmoins mon rôle de te garder intacte. Et j'ai échoué.

Sous le coup de la frustration, je sens ma mâchoire se crisper nerveusement. Je prends une profonde inspiration. Malgré tous mes efforts pour avoir une vision globale des choses, le monde se divise toujours en trois partie à mes yeux : ceux que je dois protéger, ceux qui menacent les premiers, et les autres. C'est extrêmement basique certes, mais rien de ce que j'ai essayé de faire pour changer cet état de fait ne s'est révélé efficace.

- En ce qui concerne la plante, je me suis concentré pour l'instant à te raconter les notes que nous avons trouvé dans les affaires de Shimrod. J'ignore comment ils ont eu connaissance de la plante, mais de toute évidence ils n'étaient pas plus avancés que nous sur son utilisation. Le grimoire en lui-même est crypté. Je travaille encore dessus.

Un nouveau sourire, amer cette fois. Je suis particulièrement adepte des messages codés, et je me suis régulièrement entraîné en en envoyant à Quinlan (et en en recevant également)... Mais la méthode utilisée par Alejandro est encore hors de ma portée... Pour l'instant.

- Sa routine de cryptage, quelle qu'elle soit, est brillante. J'ai lancé un sort de copie... mais le carnet que j'avais prévu ne contenait pas assez de pages pour que je récupère les informations. J'ai parcouru le reste et recopié tout ce dont je me souvenais -et par la barbe de Merlin, j'ai bonne mémoire.

Cela dit, je me doute que si bonne soit ma mémoire, il va me manquer un nombre incroyable d'informations. Surtout que les pages manquantes sont à la fin du grimoire, et donc probablement les plus importantes. Mais de toute façon, je n'ai pas un milliard de choix.

- Estrella m'a appris à être à l'écoute de la nature, et à prêter attention à ce que Gaïa peut me dire.

Au début, le fait d'utiliser le terme de "Gaïa" m'avait perturbé par le fait que ce nom soit assimilé à une divinité considérée comme "païenne". Mais comme tout ce qui relève de la croyance ou presque, il ne m'avait fallu qu'un peu de temps et de jugeotte pour comprendre que ce n'était qu'un mot utilisé pour désigner la puissance latente de la terre -une puissance aussi incroyable qu'insoupçonnée. J'avais été jusqu'à implorer Estrella de m'enseigner les secrets de sa magie.

Au final, cela rejoignait agréablement ma vision du monde, selon laquelle la Magie était partout et en toutes choses. Je me suis demandé si ce genre d'expériences intéresserait Clemens, mais en tous cas, j'avais découvert une nouvelle plante qui ne poussait qu'à un endroit extrêmement particulier.

- Pour être honnête, je ne sais même pas si cette plante nous protégera réellement. Sommes-nous sûrs que nous ne l'avons pas récupérée parce qu'il vaudrait mieux qu'elle soit entre nos mains qu'entre celles des mangemorts ?

Je suis sceptique. Nous avons été envoyés en mission sur une intuition, et ma foi en Dumbledore me donne le sentiment de diminuer de jour en jour... Même si je ne sais pas trop pourquoi.

- J'en ai ramené un plan, dans la terre adéquate. Je vais l'étudier, ainsi que le grimoire, et je te ferai signe si je trouve quelque chose de concluant.

Mon amertume se ressent peut-être. La plante n'était plus dans la grotte quand nous étions arrivés (encore heureux, sinon elle aurait probablement brûlé), mais il m'avait fallu plus d'une semaine particulièrement intense pour la trouver... Tout ça pour quoi ?

Je n'ai jamais travaillé uniquement dans mon intérêt. Mes actes sont toujours motivés par la volonté de bénéficier à une communauté. La conscience ne pose pas de problème quand on passe deux mois en Suède pour découvrir une plante permettant potentiellement de sauver des centaines de personnes. La conscience ne pose pas de problème quand on passe un an en Mongolie pour dénicher une plante effacée des registres, mais dont la régulation pourrait éviter des drames. Mais la conscience se manifeste lorsque l'on part à la recherche d'une plante convoitée par le Seigneur des Ténèbres, laissant derrière soi un sillage de mort, et tout ça pour des raisons encore trop obscures.

Tu n'as pas besoin de tout lui dire, Neal.

Elle enchaîne assez rapidement sur la Mongolie. Cela me renvoie à mes pensées précédentes, et j'esquisse un sourire un peu amer.

- Oui, j'ai découvert de nombreuses choses en Mongolie, aussi bien au niveau des gens que de mes recherches. Quant à Clemens, je n'ai pas vraiment eu l'occasion de lui parler, nous avons juste passé une soirée à échanger autour de nos spécialités respectives.

Je contiens mon amusement. Je me demande ce qu'elle penserait de la relation entre Clemens et mon frère si elle en connaissait le détail.

Définitivement, tu n'as pas besoin de tout lui dire.

(c) YVIANNA

17/03/2015

Amaranthe fronça les sourcils quand elle vit de la colère se peindre sur son minois pendant quelques secondes. Elle disparut presque aussi vite qu'elle était apparue. Mais le ton de sa voix faussement calme lui fit comprendre qu'elle avait dépassé les bornes. Pensait-il qu'elle mettait en doute ses capacités d'aventurier ?

Elle n'ajouta rien de plus car elle ne voulait pas envenimer les choses par sa sollicitude déplacée. Son regard trahissait son incompréhension et la suite de ses paroles l'attristèrent car il avouait ne la voir que comme l'une de ses étudiantes et il se contredisait. Avait-il voulu l'amadouer pour qu'elle accepta que son frère se joigne à eux ? Elle répliqua agacée à son tour par ses propos blessants :

- Nous ne sommes plus égaux à présent. Je croyais que nous étions tous les deux des membres de l'Ordre. Arrêtez, vous n'avez pas échoué. Je n'ai qu'une vulgaire cicatrice dont vous n'êtes aucunement responsable.

Quand elle vit sa crispation, elle pensa qu'il prenait les choses trop à cœur. Il devrait se protéger pour les prochaines missions. Il formait un groupe avec les autres et chacun avait son rôle dans l'histoire. Il ne pourrait empêcher les blessures occasionnées lors des combats.
Et à vouloir sauver, protéger tous ses coéquipiers, il risquait d'y perdre sa vie. La rouquine avait eu peur mais elle avait essayé de se montrer digne de la confiance d'Albus Dumbledore.

Elle l'écouta parler avec attention des avancées de Shimrod et sa bande. Le grimoire était codé et elle n'y connaissait rien. Elle ne pourrait lui apporter aucune aide.

- Ses notes sont écrites en latin ?

Elle n'avait pas vu le grimoire et la suite de ses paroles lui confirmèrent qu'il serait difficile à décrypter. Son professeur était impressionnant d'avoir réussi à lancer un sort pour le recopier partiellement et à le compléter de mémoire alors que la pièce était en feu. Elle était tout de même surprise que Alejandro ne l'ait pas rédigé en espagnol ou dans une langue de la Selva.

- Vous savez qui pourrez-vous aider à le déchiffrer ?

Au moment où il évoqua son amie Estrella, un doux sourire se dessina sur ses lèvres. Elle était impatiente de revoir le petit couple. Ses yeux s'écarquillèrent quand il lui avoua avoir communié avec la mère nature. "Il était si chanceux" pensa t'elle un peu envieuse.

- Gaïa vous a parlé ? Sous quelle forme ? Je ne suis pas étonnée, vous semblez avoir un lien si fort avec la nature. Vous saviez qu'elle communique aussi avec les amérindiens lors de leur cérémonie de passage à l'âge adulte. Elle leurs révèle leur animal totem.

La rouquine n'avait jamais été initiée par son amie et elle en connaissait la raison. Elle n'aurait pas eu la capacité de dialoguer avec elle. Elle avait déjà vu des esprits et discuter avec eux mais tout simplement car ils l'avaient décidé. Silène lui avait offert une danse féerique et un présent qu'elle portait comme un talisman. Il ne s'agissait pas de la même magie.

Avec sa question, il sous-entendait que Dumbledore ne leurs avait pas tout dit ou du moins qu'il avait enjolivé le but de leur mission. Un petite doute l'envahit à l'idée qu'il les utilisait.

- Je ne pense pas que Voldemort se soit intéressé à elle mais je peux me tromper.

Comment aurait-il accepté de se fier à une vulgaire plante ?Il semblait penser que la magie noire était la clé pour réussir à tuer l'élu et à dominer la société sorcière.
Elle acquiesça d'un petit signe de tête à sa proposition et elle espérait qu'il la tiendrait au courant.

Il ne semblait pas vouloir discourir sur ce qu'il avait vécu et appris en Mongolie. Sa curiosité était insatisfaite mais elle n'osa plus l'interroger. Après tout, elle n'écrivait pas un article sur lui. Elle ajouta amusée :

- Votre discussion a du lui apparaître très pertinente et intéressante pour qu'il vous invite à sa soirée.

Il ne répondit rien pour son frère alors elle n'insista pas même si l'amusement qu'elle lisait dans son regard l'intriguait. Elle se demandait si il avait reçu son présent de Noël ou si la chouette s'était égarée à force de le chercher dans les nombreux pays qu'il avait traversé. Elle posa son regard noisette sur son chat.

- Comment s'appelle votre familier ?