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 Par delà les miroirs hallucinés

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MessageSujet: Par delà les miroirs hallucinés   Par delà les miroirs hallucinés EmptyVen 9 Oct 2015 - 20:27



[Ce RP est solo par défaut et sera régulièrement mis à jour, mais si quelqu'un se sent d'intervenir, il n'y aucun souci.]

Mi-janvier 1997

Il était encore des endroits à Haveirson que Quinlan n’avait pas foulé. Depuis son arrivée en novembre, il avait surtout arpenté le cloître, le second étage et la tour céleste, mais ce n’était qu’une bien maigre partie du château. Oh, il avait aussi eu le grand déplaisir de visiter les sous-sols et leur labyrinthe démoniaque. Cela avait attisé une curiosité jusque là plutôt molle pour le Comte, cette personne mystérieuse et fantômatique qui l’avait embauché, l’hébergeait et le payait. De qui exactement dépendait-il ? Intrigué, Quinlan avait commencé à faire des détours lors de ses déplacements. Il se prenait à s’égarer dans les longs couloirs de pierre du château, jusqu’à retrouver son chemin par le plus grand des hasards. C’était souvent une promenade plaisante si elle n’était pas intéressante. Il avait trouvé quelques endroits surprenants, mais ce n’était rien à côté de ça.

Un reflet lumineux le cueillit au détour d'un escalier. Étrange, il n'avait même pas atteint le prochain palier et... Il n'était pas censé faire aussi beau dehors. Ébloui, il chercha la source de la lumière, regardant à droite, à gauche, et en levant la tête. Il aurait presque pu passer son chemin s'il n'avait pas remarqué ce trophée et un peu à côté, une porte de pierre polie. Ce château était décidément plus bizarre que ce dont il avait l'air... Une constante dans les écoles de magie, on dirait. Poussé par la curiosité et l'envie d'en savoir plus à propos du lieu et de son propriétaire, Quinlan se dirigea vers la porte, et essaya de l'ouvrir. Elle ne lui résista pas. En y entrant, il fut pris d'un violent sentiment de vertige.

Des miroirs, tout autour de lui. La porte se referma sans qu’il n’y prenne garde, alors qu’il avançait dans cette pièce où son image résonnait à l’infini. Pourquoi il fallait toujours que ce soit des miroirs ? Pourquoi toujours cet effet d’écho, d’oscillation qui lui donnait le mal de mer ? Quinlan ferma les yeux, et respira un grand coup. Quel était le but de cette pièce, si ce n’était se faire enfler l’ego jusqu’à le faire exploser ? Quinn songea inconsciemment au miroir d’obsidienne qu’il avait malencontreusement touché de son sang, et à ce qu’il s’était passé dans le labyrinthe.

Produit de son imagination ou véritablement réponse magique, la pièce éclairée on ne sait comment fut plongée dans les ténèbres. Perdu dans cet océan de noirceur, incapable de retrouver la sortie, Quinlan chercha à tout prix un moyen de fuir, de retrouver un semblant de contrôle.

Tu ne peux t’échapper, sacrifice.

Il leva la tête. Il y avait toujours un moyen de s’échapper. Au-dessus de lui ondulaient les reflets bleutés d’une surface… Mais elle était bien trop éloignée. Il se noierait avant de l’atteindre. Sauf qu’il n’était pas dans l’eau, et qu’il ne se noyait pas. Et qu’il atteignit la surface de cet océan avant même de s’en rendre compte. Rien de tout ceci n’était réel, il le savait mais… Comment diable fonctionnait cette salle !?

Tu paieras. Tout le monde paie.

Un cliquetis résonna dans les oreilles de Quinlan, alors qu’il se mettait à nager vers les falaises qu’il voyait au loin. Les falaises et le château qui y était improbablement accroché. Dans la nuit, la mer était agitée : le vent soulevait la houle, qui manqua d’emporter Quinn plusieurs fois. Étrange, car il n’était toujours pas mouillé. Il devrait arrêter de se poser des questions.

Ce château, à moitié accroché à la falaise et à moitié enfoncé dans les eaux. C’était un objectif. Il pouvait l’atteindre. Lutter contre les vagues énormes, contre ce paysage lovecraftien et ce vent qui vaporisait l’eau salée et fantomatique contre son visage.

Toute magie a une source.

Il pouvait le faire ! Il pouvait y arriver !

Rien ne peut être créé. Tout se paie.

Dans un vacarme assourdissant, la lumière jaillit de la pénombre. Le château était en flammes.
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MessageSujet: Re: Par delà les miroirs hallucinés   Par delà les miroirs hallucinés EmptySam 10 Oct 2015 - 18:58

L’impuissance enserrait sa poitrine et l’empêchait presque de respirer. Sa seule échappatoire s’envolait lentement en fumée devant ses yeux, balayée par les vagues et le vent. Il nageait sans vraiment avancer, sans se sentir plus proche des tours suspendues aux falaises qu’il ne l’était quelques minutes auparavant. Le temps ne signifiait plus grand-chose lui non plus. Quinlan en aurait presque oublié qu’il était toujours à Haveirson. Rageant contre sa propre incapacité à se sortir de là, il fut emporté par une vague plus haute et plus puissante que les autres, qui l’amena jusque sur une des terrasses du château.

Comme l’eau ne l’avait pas mouillé, les flammes ne le brûlaient pas. Il passait à travers comme si elles n’existaient pas, et se prit même à rester dedans un long moment. La sensation était étrange : il savait qu’il aurait dû brûler, mais rien ne se passait. Les flammes étaient là, lui aussi, mais chacun restait dans son monde, sans que l’un ne puisse atteindre l’autre.

Quinn passa une porte défoncée, aux vitres brisées, et détailla la pièce dans laquelle il venait d’entrer. Le tapis à ses pieds était en train de se consumer sous l’eau, les flammes restant insensibles à l’écume salée. C’était totalement fou. Ça défiait toute logique… C’était impossible. Juste impossible.

Levant les yeux vers les murs, le guérisseur ne fut pas étonné d’y voir des tableaux à moitié carbonisés, détrempés, déchirés, chancelant au bout de clous qui manquaient de les échapper à chaque instant. De là où il était, la luminosité faible de la nuit ne lui permettait pas d’en discerner les sujets. D’ailleurs, il n’y avait pas de lune dans ce ciel… Alors d’où venait cette lumière, si faible soit-elle ?

La lune est le miroir du soleil.

Quinn n’en pouvait plus de cette voix qu’il ne voulait plus entendre. Il en avait marre des menaces qu’il ne comprenait pas. Dans un hurlement de colère et de frustration, il tenta de prendre un bout de bois enflammé et de s’en servir comme de torche. Il n’y croyait qu’à moitié, mais à sa grande surprise, cela fonctionna. Il s’approcha alors des tableaux.

Sur le premier galopaient des chevaux, à l’orée d’une forêt enneigée. Ils tournaient en rond, ignorant selon toute vraisemblance que leur tableau avait été endommagé. Quinn s’approcha du second, un portrait d’une grande femme brune souriant franchement malgré le chaos dans le château. Le troisième tableau était bien connu de Quinlan. Un jeune homme au sourire espiègle et aux boucles de miel qui montrait le ciel de son index. Saint Jean-Baptiste. Un autre tableau avait pour sujet un clocher d’église sur une île qui se faisait peu à peu noyer par les eaux. Parmi le reste de la gallerie, Quinlan remarqua un cabanon près d’un lac et d’une forêt, une ruche peinte de très près, une femme toute recouverte de tissu et aux bras tendus dont on devinait le visage pétrifié dans un cri, un homme dont le lourd maquillage de scène coulait, une orgie où il était impossible de savoir à qui était quel membre.

Chaque scène faisait écho dans l’esprit de Quinlan, sans qu’il ne comprenne exactement en quoi. Il avait conscience qu’il avait devant lui des énigmes mais il ne savait pas comment les résoudre, ni même si c’était là le but du jeu. Était-ce seulement un jeu ?
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MessageSujet: Re: Par delà les miroirs hallucinés   Par delà les miroirs hallucinés EmptyMer 21 Oct 2015 - 21:02

Les tableaux, qui une seconde auparavant se mouvaient comme n’importe quelle autre peinture sorcière, se figèrent soudainement. Ni animés ni inanimés, ils restaient immobiles sans pour autant ressembler à des tableaux moldus. Leur paralysie n’avait rien de beau ou de naturel. Ils n’étaient pas devenus moldus, ils s’étaient seulement gelés dans une stupeur contemplative et angoissante. En jetant un œil au reste de son environnement, Quinlan remarqua que ce n’était pas la seule chose qui s’était soudainement figée.

Les flammes dans le château et l’océan déchaîné dehors, la pluie… tout était en arrêt sur images, comme si le temps s’était arrêté. Quinlan était seul, perdu dans un espace-temps totalement immobile. Une boule se forma dans la gorge, alors qu’il repensait à ses pires cauchemars. Il avait déjà essayé de les raconter à certaines de ses conquêtes, à Gilliam même, sa psy, mais ils avaient toujours eu droit au même accueil : un petit sourire en coin suivi de quelques mots qui se voulaient rassurants mais qui ne faisaient que minimaliser l’angoisse que pouvait ressentir Quinlan. Tout cela l’avait renforcé dans l’idée que non, personne ne comprenait cette partie de lui, celle qui mourait de peur à l’idée d’être impuissant, perdu, abandonné, ignoré.

Et c’était exactement comme ça qu’il se sentait en ce moment. Il ferma les yeux un instant, respirant lentement, se concentrant sur quelque chose qui le rendait heureux, où il se sentait utile, où il avait l’impression d’exister pleinement et d’avoir une vraie place dans le monde qui l’entourait. Il vit son frère et toutes les fois où il l’avait aidé et soigné, il vit son amant et tous ces moments où ses yeux brillaient d’une épiphanie que quelques mots du guérisseur avait suffit à déclencher. Et quand il rouvrit les yeux, le château avait disparu.

Tout autour de lui voletaient une nuée infinie d’énormes phalènes vaporeuses et bleutées : son patronus, à perte de vue. Un tel spectacle manqua de lui faire faire une crise cardiaque tellement c’était beau. Tendant le bras vers l’un des papillons, il chercha à le toucher mais sa main passa à travers. Évidemment. Ça restait un patronus, après tout. Et pourtant, il commença à sentir quelque chose lui caresser la nuque, venir dans ses cheveux. Autour de lui, chaque phalène prenait lentement forme et couleur, et le décor neutre se mua en forêt équatoriale.

Les papillons aux larges ailes ocres vinrent se poser sur lui, les uns après les autres, jusqu’à le recouvrir totalement. Et pour une fois, l’idée d’être totalement enfoui ne l’angoissait pas. Il trouvait ça plutôt plaisant même, comme s’il était emmitouflé dans une couverture chaude, ou enlacé dans des bras qui commençaient à lui manquer cruellement. Lentement, le vide se fit dans sa tête, jusqu’à ce que son esprit soit totalement reposé.

Il avait fermé les yeux sans s’en rendre compte ; en les rouvrant, il vit qu’il était de nouveau dans la salle d’Haveirson entièrement recouverte de miroirs. Comme s’il n’avait pas bougé… Peut-être qu’il n’avait absolument pas bougé, en réalité… Tournant sur lui-même, il vit la porte. Avec un soulagement non feint, il quitta cette salle, sans vraiment être sûr d’avoir compris son utilité, ou son mode de fonctionnement. Une chose était certaine : c’était le plus beau cauchemar et le plus beau rêve qu’il avait jamais fait.

Fuis, tant que tu le peux encore.
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