[Cours obligatoire] Une étude en vert

Sujet: [Cours obligatoire] Une étude en vert Dim 11 Oct 2015 - 18:26

Une étude en vert

Cours obligatoire/réservé

Il y a quelques jours, j'ai laissé un mot sur le tableau d'affichage, indiquant aux élèves concernés par mon cours de préparer leurs affaires pour une excursion en montagne. Mais maintenant que je suis dans les serres, je me félicite d'avoir pensé à amener un kit de survie et des vêtements appropriés pour tout le monde. Bon, les tailles seraient un peu approximatives s'ils venaient à être utilisés, mais j'ai déjà gelé mon quota d'étudiants ces derniers jours.

Je relis rapidement mes notes sur la plante que je compte leur faire étudier. Ca a été un véritable défi pour moi de trouver une plante susceptible d'intéresser les trois cursus représentés. Une plante qui entrerait dans la composition de potions, aurait des propriétés médicinales, et présenterait des spécificités intéressantes pour les botanistes à proprement parler.

J'ai fini par trouver mon bonheur dans les Alpes suisses, un recoin du globe que j'ai arpenté à de nombreuses reprises sans jamais m'y attarder. Cette région demeure néanmoins l'une de mes préférées. Le Sud des Alpes suisses est constitué à moitié de forêts, ce qui m'arrange tout à fait en plus de nous offrir des paysages absolument sublimes. C'est dans ces moments que je regrette que les sorciers n'utilisent pas autant les appareils photos que les moldus, quitte à passer pour de gros touristes.

Je n'ai pas préparé de modèle de plante à étudier cette fois. Au contraire, je compte bien les forcer à chercher un peu, histoire d'aiguiser leur curiosité tout en mesurant l'étendue de leur connaissance des plantes de façon générale. J'ai ouvert mon carnet à la page qui lui correspond, afin de relire rapidement tout ce que j'en sais et ce que j'en ai découvert. Peut-être qu'une fois encore, mes élèves me surprendront de par leur clairvoyance.

Je prends soin de le refermer avant l'arrivée des premiers élèves. J'estime qu'il doit me rester encore vingt bonnes minutes avant que le cours ne débute vraiment. J'en profite pour sortir le trombinoscope de mon sac. J'ai déjà vu quelques uns des élèves qui doivent être présents aujourd'hui : Isolde, Bentley... Mais la plupart me sont encore inconnus. Je retiens difficilement un sourire à l'idée de faire la connaissance de nouveaux passionnés.

L'heure est donc venue pour moi de me livrer à mon jeu préféré : la constitution des binômes. Installé derrière mon bureau, j'écris dans les airs le nom de mes étudiants, dans une couleur qui correspond à leur confrérie. Cette fois, ce ne sont pas les Abraxans les plus nombreux, mais les Sinistros. Je commence par mettre Bentley en duo avec Calista. Ils ne suivent pas le même cursus, mais j'ai déjà eu un aperçu de ses capacités. Peut-être que travailler avec lui aidera la Sinistros à être en confiance. Alexander sera donc en duo avec Freya. Bien qu'ils soient dans la même confrérie, ils suivent le même cursus. Il ne reste donc plus qu'Isolde et Chad. Parfait, trois binômes mixtes, assemblés au mieux par cursus et par confrérie. Si l'un des étudiants venait à être absent, son binôme pourrait toujours travailler avec moi.

Je laisse les noms côte à côte dans les airs, dans mon dos, bien visible aux étudiants qui n'allaient pas tarder à arriver. Sur mon bureau trône un vieil arrosoir rouillé, le Portoloin qui nous permettra de nous rendre en montagne. Il ne m'a pas fallu longtemps pour obtenir les autorisations internationales.

Lorsque les élèves arrivent, je les presse de s'approcher du Portoloin après avoir pris les affaires nécessaires. Celui-ci amène tout le groupe à l'orée de l'une des forêts de conifères qui ornent les versants alpins. Nous y retrouvons un petit homme grassouillet, doté de trois pouces verts. Je le salue d'une accolade amicale.

- Jeunes gens, pour ceux qui ne le connaîtraient pas encore, ou en tous cas que de nom, permettez moi de vous présenter un invité de marque pour ce cours, le célèbre botaniste et animateur de l'émission radio "Toots, Shoot's and Root's" : Tilden Toots.

Tilden salue comme s'il faisait face à une foule en délire. Je suppose qu'il a l'habitude de procéder ainsi, exposant bien ses pouces qui ne manquent jamais de faire leur petit effet. Comme convenu, je le laisse exposer le sujet d'études du jour.

- Pour cette fois, ce cher Neal a décidé de vous mettre à l'épreuve. Vous avez vingt minutes pour explorer un peu les environs et tâcher de découvrir la plante que vous devrez étudier. Il s'agit d'une plante dite antagoniste, à comprendre qu'elle a des effets connus des moldus, bons ou néfastes... et mêlée à la magie, elle aura un effet radicalement opposé ! Alors, partez, gambadez, et raportez-nous un exemplaire de la plante que vous penserez devoir étudier !

- L'équipe la plus rapide à trouver fera gagner 5 points aux confréries de ses membres. Vous pouvez me demander des indices, mais chacun vous fera perdre un point. Bonne chance !

Rappel des règles et de ce que j'attends :

Dans votre premier post, vous pouvez mettre un peu ce que vous voulez, tant qu'à un moment, vous proposez une plante d'étude. Comme on ne sait pas si tout le monde sera là, n'attendez pas votre partenaire pour proposer. Si votre proposition n'est pas la bonne, je vous le signalerai par MP et éventuellement en RP. Vous pourrez alors retenter votre chance.
Chaque phase du cours dure à peu près une semaine IRL. Si vous ne répondez pas dans ce laps de temps, je considérerai que votre perso n'a pas agi.
Si vous ne répondez pas à ce post dans la semaine qui vient, je considérerai que votre personnage est absent, ce qui fera perdre 20 points à votre confrérie.
Je comptabiliserai également le nombre de posts constructifs par confrérie. La plus productive gagnera 15 points, la deuxième 10, et la dernière 5.
Enfin, un duo-phare sera choisi à la fin du cours, qui gagnera peut-être une récompense RP, et un bonus de 10 points pour la/les confrérie(s) de ses membres.

Merci de votre participation !

(c) YVIANNA

Sujet: Re: [Cours obligatoire] Une étude en vert Mer 14 Oct 2015 - 22:11

Le jeune Sinitros passa la porte vitrée des serres avec la discrétion qui lui était coutumière. Refermant distraitement le battant derrière lui, il embrassa la pièce du regard : malgré la fraicheur du dehors, l'air a l'intérieur était a température ambiante et une agréable lumière baignait la jungle miniature. Il pris une inspiration, heureux a l'idée de reprendre le fil de ses études et un sourire naquit sur son visage. L'odeur de terreau et d'humidité rappelèrent a son esprit quelques lointains souvenirs de Poudlard sur lesquels il ne s'attarda pas.
Ses pupilles se posèrent alors sur l'homme qui se tenait, seul, au centre de la pièce. C’était la première fois qu'il rencontrait celui qui serai son professeur de botanique. Consciencieux, Chad avait pris soin de mémoriser son nom. Il détailla très rapidement Mr Fitzsimmons de la tête au pied, puis s’avança alors de quelques pas et planta son regard dans le sien :

- Bonjour professeur, je suis Chad Obrien.

Le ton se voulait cordial mais sa voix avait déraillé sur la fin, mal assurée. Détournant les yeux, l'attention de l'étudiant se porta alors sur les noms qui flottaient, enchantés, derrière l’enseignant. Classés par deux, le sien était accolé a celui, pour l'instant méconnus, d'Isolde. Une légère ride barra son front. Méconnus... Non. Un visage tout droit sortit d'un autre temps refit surface dans sa mémoire. Il avait côtoyé la jeune fille a Poudlard, ils y partageaient alors la même Maison et suivaient les mêmes cours. Cette pensée le rassura, le travail de prise de contact se ferrait sans doute un peu plus facilement. Il relut la liste et son regard tomba sur le prénom de Freya. En voila un qui lui était également familier. Bien que son installation a Harveison fut récente, Chad s’était appliqué a mémoriser l'identité des Sinitros qu'il avait eu l'occasion de rencontrer. Freya était de ceux la, puisqu'ils partageaient la même chambre.

Tandis qu'il s'absorbait dans ses pensées, le reste de ses camarades entèrent tour a tour dans la pièce. Les visages connus qui se succédèrent l'arrachèrent a ses rêveries : il échangea un salut avec Freya et se fendit d'un bref sourire a l'intention de celle qu'il reconnut comme Isolde.
Une fois la classe au complet, le professeur leur désigna un vieil arrosoir. Un Portoloin. Chad lâcha une grimace. De tous les objets magiques, c’était sans doute celui qui lui plaisait le moins. Il détestait ne pas sentir la distance qu'il parcourait lorsqu'il se déplaçait. Le voyage était pour lui une cause sine qua non nécessaire a son dépaysement. Fermant brièvement les yeux, ses trait s'apaisèrent et son visage redevint impassible. Il maudit intérieurement l'objet, qui lui sembla tout a coup ridicule. S'en approchant cependant, il transplana avec le groupe.

Une brise fraiche lui fouetta le visage et ses poumons s'emplirent d'un air glacial et sec qui lui fit réprimer une quinte de toux. Passée la surprise et le malaise due au déplacement, Chad regarda autour de lui. Ils se trouvaient sous le couvert naissant d'une foret de conifère. Au sol, de la mousse, de l'herbe éparse et différentes plantes vivaces mangeaient une roche grise. Le ciel tendait entre les branches une toile d'un bleu vif, seulement trouée par la course d'un ou deux nuages nonchalants. Le jeune homme pris une longue respiration. Il n'avait aucune idée de l'endroit ou il se trouvait mais le subit changement d'altitude eu un effet apaisant.

Le groupe, le laissant un peu en retrait, s'était avancé vers une curieux personnage trapu, que la bonhommie et les joues rouges rendaient immédiatement sympathique. Mr Fitzsimmons l'introduit a ses élèves sous le nom de Tilden Toots et quelques informations a son propos se télescopèrent dans l'esprit de l’étudiant. Il avait déjà entendus parler de cet homme de radio, suivis certaines de ses chroniques même. C'est avec un regard amusé qu'il constat que l'existence de ses trois pouces verts était bien réelle et qu'il ne s'agissait pas d'une légendes de plus étayant le charisme, déjà certain, du personnage.

Les deux adultes présentèrent l'objet du cours a tour de rôle. Le défi qu'il représentait éveilla sa curiosité et Chad s'étira silencieusement. Motivé, il se tourna vers la jeune fille qu'il avait reconnus comme étant sa binôme et s'adressa a elle dans un sourire:

- Isolde ?

30/03/2015

Les cours de botanique étaient bien les derniers où on risquait de voir Isolde arriver en retard. Peu importe l’heure à laquelle ils se déroulaient, elle n’en avait encore jamais râtés. Elle était plutôt matinale de toute façon, et passer des heures dans la serre ne la lassait jamais. Ce matin, pourtant, elle avait presque hésité à venir. La violente dispute entre elle et Malefoy résonnait encore douloureusement dans sa tête, faisant renaître en elle des souvenirs qu’elle aurait aimé ne jamais avoir vécus. Allongée sur le dos, les yeux fixés sur son baldaquin, elle ressassait les insultes qui l’avaient frappée comme des poignards. Détraqués. Cinglés. Endymion était allongé près d’elle, fixant le chat sculpté de Neal d’un air suspicieux, alors que la main d’Isolde lui caressait distraitement la tête. Sa chambre lui apparaissait comme un cocon sûr et l’idée de devoir sortir et afficher une mine aussi joviale qu’à l’accoutumée pour éviter les questions la décourageait. Non, elle allait rester là. Elle trouverait une excuse à présenter au cours prochain. Alors qu’elle tournait la tête, son regard se posa sur les affaires qu’elle avait préparé pour la leçon du jour. L’excursion en montagne, c’était aujourd’hui… Elle avait été tellement contente en lisant le mot de son professeur sur le panneau d’affichage. Elle adorait la montagne ; rater ce cours serait plutôt dommage. Allez, courage. Le voyage lui changerait peut-être les idées après tout. Elle se leva péniblement et alla prendre une longue douche chaude. Puis elle attrapa son sac et se dirigea vers les serres, sans même passer par la case cafétéria.

La serre était toujours aussi accueillante, et Isolde se félicita d’être venue, finalement. Elle était mieux ici qu’à ruminer toute seule. Mais comme à son habitude, cacher ses émotions n’était pas son fort ; aussi le bonjour qu’elle adressa à Neal était beaucoup moins enthousiaste qu’à l’ordinaire, et accompagné d’un sourire à peine esquissé. Un seul autre élève se trouvait déjà là, et lui adressa un sourire presque aussi fugace que le sien. Son visage n’était pas du tout inconnu de la Phénix, bien qu’elle ne puisse pas se targuer de le connaître vraiment. Mais les deux jeunes gens avaient assez parlé pour qu’Isolde se souvienne de lui et de son caractère appréciable. Elle lui sourit doucement en retour mais resta un peu en retrait, pas vraiment d’humeur à lancer la conversation. Après quelques minutes d’attente, Neal les invita à le rejoindre auprès de l’arrosoir faisant office de portoloin pour la journée et tout ce petit monde se retrouva bientôt très loin du Pays de Galles.

Neal ne leur avait pas encore dévoilé dans quel coin du globe ils se trouvaient, mais le décor n’était pas inconnu d’Isolde. Ou plutôt, il ressemblait à un autre, très familier ; ils étaient sûrement encore en Europe, et elle aurait parié pour l’Europe centrale, tant le paysage ressemblait à sa Bavière natale. Cette ressemblance la réconforta un peu, et la présence du célèbre Tilden Toots réussit à lui arracher un sourire. Bien sûr qu’elle connaissait son nom, et elle écoutait même son émission le plus souvent possible sur sa petite radio. Aurait-elle été de meilleure humeur qu’elle l’aurait déjà sûrement bombardé de questions. Elle était impressionnée de découvrir que lui et Neal étaient amis. Il leur présenta le programme du cours et le cerveau de la jeune femme se réveilla enfin. Travailler lui ferait oublier ses soucis. Elle était venue, autant essayer d’être utile. Elle se tourna enfin vers son binôme du jour.

- Bonjour Chad. Je ne savais pas que tu étais à Haveirson, ça me fait plaisir de te revoir, dit-elle d’une voix douce.

Elle rajusta son sac en bandoulière sur son épaule et parcourut le paysage du regard.

- Une plante antagoniste… Qu’est-ce qu’on devrait chercher à ton avis ? Une plante non comestible pour les moldus et qui le serait pour nous ? Une plante qui attirerait ou repousserait certains animaux ? Hmm…

Elle avança de quelques pas dans l'herbe. Difficile de réfléchir dans le vent, il valait mieux chercher directement parmi les plantes qui s'offraient à eux.

Sujet: Re: [Cours obligatoire] Une étude en vert Dim 18 Oct 2015 - 11:18

L'idée du professeur était absolument merveilleuse. Les montagnes. La botanique. La combinaison des deux. La perfection. C'était probablement le cours de l'année qu'elle allait préférer, elle le pré-sentait. Et puis, cela lui changerait les idées. Ces derniers jours n'avaient pas été les plus reposants pour elle. Elle faisait de drôles de rêves. Et puis sa nouvelle relation avec Autumn la ravissait et la stressait en même temps. Trop de choses se déroulaient en trop peu de temps. C'était donc avec minutie et excitation qu'elle s'était préparée. Jusqu'au matin où l'angoisse s'était mêlée à ces bons sentiments : seraient-ils beaucoup ? Comment agirait leur professeur ? Connaitrait-elle quelqu'un ? Probablement pas. Et c'était en poussant un soupir qu'elle avait descendu les escaliers pour se rendre dans les serres. En entrant, l'odeur des plantes l'avait quelque peu calmé, et la vue de toute cette verdure lui rappelant ce pourquoi elle était là, elle essaya de ne plus penser à la foule d'inconnus qui trottait dans sa tête.
Il n'y avait dans la serre que trois personnes quand elle entra, le professeur, Isolde qu'il lui faisait plaisir de revoir bien qu'elle ne la connaissait pas énormément, et un autre élève qu'elle connaissait de vue pour êtrte dans sa confrérie. Elle salua tout le monde et attendit que les autres arrivent, impatiente. Derrière le bureau, elle remarqua que le professeur avait marqué le nom des élèves et apparemment formé des binômes. Ils n'étaient pas beaucoup, et Calista se retrouvait avec un certain Bentley. Si le nom lui disait quelque chose, elle n'arrivait pas y remettre un visage dessus. Tant pis, elle le découvrirait bien assez tôt.
Elle s'agrippa de toute ses forces au vieux arrosoir qui les transporta. Elle détestait ce moyen de locomotion, ne pas sentir qu'elle pouvait se raccrocher à quelque chose si jamais elle tombait. L'idée était ridicule mais elle avait toujours détestait voler, que se soit sur un balai, par portoloin ou transplaner.
Ils arrivèrent dans une région telle qu'elle se l'était imaginé, aux reliefs magnifiques et à l'air pur. Cela lui fit penser directement à la France, bien qu'elle n'en soit pas sûre. Les montagnes se ressemblaient toujours plus ou moins. Le professeur leur présenta Tilden Toots et Calista n'eut pas besoin qu'il continue de préciser quel genre d'émission il présentait, ou même comment elle s'appelait. Elle l'adorait, et elle se sentit intimidée d'être face à un tel expert en plantes. Elle espérait arriver un jour à un niveau de connaissance égal au sien.
La tache qu'on leur attela était ardue. Une plante antagoniste... Le cours était obligatoire et dirigé par le professeur de botanique, ce qui voulait dire qu'il réunissait probablement les cursus de flore magique, de potion, et d'apothicaire. Elle penchait donc pour une plante aux vertus médicinales. En partant sur cette idée, elle imaginait une plante bénéfique aux moldus mais aux effets néfastes si elle était mêlée à la magie. Elle n'était absolument pas sûre de ses conjectures, mais c'était pour l'instant la seule piste qu'elle avait.

Sujet: Re: [Cours obligatoire] Une étude en vert Dim 18 Oct 2015 - 16:04

La rentrée avait eu lieu quelques jours auparavant et Bentley était assez excité à l’idée de reprendre les cours. Au moins pendant ce laps de temps il était concentré sur quelque chose et son esprit ne vagabondait pas entre des théories fumeuses qui ne menaient nulle part. Ce matin il avait cours de botanique et était assez impatient de voir ce que le professeur Fitzsimmons leur avait concocté pour cette fois ci. Les cours avec lui ne ressemblaient pas du tout à ceux qu’il avait connu à Poudlard même si Mme Chourave était un excellent professeur qui n’hésitait pas à leur faire mettre les mains dans la terre et parfois même dans des substances plus que douteuses…

C’est donc avec entrain qu’il se prépara dans sa chambre enfilant un pull à col roulé vert ainsi qu’un jean noir, rendu auto chauffant grâce à la magie, que lui avait offert l’une de ses tantes puisque des fenêtres du château on pouvait voir que la campagne était recouverte de givre et facilement deviner qu’il faisait un froid de canard. Sa cape noire en velours vint compléter l’ensemble avec un bonnet en laine de la même couleur ainsi que des mitaines et une écharpe. Il attrapa sa besace y glissa quelques parchemins et quelques plumes mais aussi deux ou trois fioles vides.

Bentley quitta sa chambre pour se rendre à la cafeteria et attraper un croissant à la volée avant de rejoindre les serres. Le froid ne manqua pas de lui picoter le visage tandis qu’il quittait le cœur intérieur de l’académie mais malgré la froideur du matin, l’air était délicieusement vivifiant et l’abraxan marchait d’un bon pas tout en mangeant son croissant.

Il ne lui fallut que quelques minutes pour parcourir le parc plongé dans un décor magnifiquement glacé et arriver aux serres. Il s’épousseta rapidement la cape afin de chasser les dernières miettes de pâte feuilletée avant de rentrer dans la salle. L’odeur de la terre mêlée aux senteurs des plantes était toujours aussi agréable à ses narines. Il salua le professeur et les quelques élèves présent avant de reporter son attention sur les noms qui flottaient dans les airs. Apparemment ils allaient de nouveau être en binôme pour ce cours et la personne qui lui était dévolu était une certaine Calista. En regardant les élèves déjà là il reconnut alors une jeune femme brune. La soirée au bord de l’eau lui revint en mémoire. Elle était présente lors de cette « fête » qui avait largement tournée au vinaigre à cause de ce qui avait semblé être la meilleure amie de l’étudiante. Il espéra alors juste que la jeune femme en question allait lui être aussi utile que Luna lors du précédent cours.

Une fois que tous les élèves furent présents, ils utilisèrent un portoloin pour se rendre sur leur lieu d’étude. En arrivant l’odeur des pins lui remplis les narines d’un seul coup. C’était comme d’avaler dix bonbons mentholés d’un seul coup. Un drôle de petit bonhomme qu’il reconnut immédiatement comme étant un spécialiste de la botanique ayant déjà eu l’occasion de parcourir quelques un de ses ouvrages les accueilli comme si ils avaient été des groupies en délire. Ils furent alors informés de la tâche qui était requise pour ce cours. A eux de découvrir la plante à étudier aujourd’hui.

Aussitôt le regard de Bentley se mit à papillonner de droite à gauche se demandant bien qu’elle pourrait être la plante qui serait susceptible de les intéresser. Ils se trouvaient dans une forêt en plein mois de janvier et il se demandait bien ce qu’ils devaient trouver. Il se rapprocha de son binôme avant de partir à la recherche de leur sujet d’étude.

- Il me semble que nous nous sommes déjà croisés. Je suis Bentley. Déclara t-il en guise de présentation. Si on essayait de trouver cette plante ?

Ils commencèrent donc à fureter ici et là. L’Abraxan tentait de se souvenir de ce qui pouvait pousser en pareille saison en pleine montagne. Au bout de quelques minutes il sut ce qu’il voulait trouver. Il n’était pas certain que ce soit la plante qu’il leur fallait mais au pire des cas cette hypothèse-là serait au moins écartée. Après quelques recherches il finit par trouver ce qu’il cherchait. De la bruyère des alpes. Les moldus l’utilisaient pour ses propriétés antiseptiques et diurétiques, on la trouvait à travers de nombreux pays sous différentes couleurs mais il ignorait si l’on pouvait s’en servir dans des potions. Il choisit donc de faire appel au professeur Fitzsimmons en espérant avoir trouvé quelque chose d’intéressant.

Sujet: Re: [Cours obligatoire] Une étude en vert Dim 18 Oct 2015 - 17:23

Fait absolument rare et inédit, Freya n’était pas coiffée. Son regard, encore brouillé de sommeil, en disait long sur la raison de la catastrophe capillaire ; elle ne s’était pas réveillée. Habituellement, elle serait simplement arrivée en retard, mais le retard n’était pas conseillé lorsqu’on était censé prendre un Portoloin…. Et c’est pour cela qu’un désastre se cachait sous un bonnet rose pâle, prêt à exploser et à brûler la rétine des autres.

Elle poussa donc la porte de la serre et salua son professeur comme elle se serait avancée vers son exécution ; le pas traînant et le regard hagard. Chad lui adressa un bonjour, lui aussi – ce traître s’était réveillé, lui. Mais à sa décharge, il ne semblait pas souffrir de ces insupportables cauchemars qui la faisaient s’éveiller les yeux et l’oreiller mouillés de larmes, sans qu’elle puisse comprendre d’où elles pouvaient bien venir. Elle avait pris la ferme décision d’aller étudier ce sujet nébuleux et auquel son esprit rationnel refusait de croire qu’était l’onirologie à la bibliothèque d’Haveirson, mais elle n’avait pas encore franchit le pas.

C’était le septième jour consécutif que ces cauchemars se reproduisaient. Ce n’était pas normal. Chad allait finir par s’en apercevoir, et cela entraînerait peut-être des questions auxquelles elle ne voulait pas répondre – machinalement, sa main amorça un geste vers son avant-bras gauche, qu’elle transforma au dernier moment en croisant ses bras contre sa poitrine. Elle devait cesser de se toucher le bras. Si quelqu’un discernait sa marque sous l’épaisse couche de fond de teint magique qu’elle s’appliquait chaque jour, cela augurerait des… problèmes.

Elle apposa sa main sur l’arrosoir en même temps que les autres, et se félicita de ne pas avoir eu le temps de manger ce matin-là : la sensation des Portoloins internationaux était pire que désagréable. Elle avait beau avoir vadrouillé la moitié de sa vie, elle ne prenait pas un grand risque d’erreur en pensant ne jamais s’y habituer.

Le paysage des Alpes la laissa relativement indifférente, trop occupée à reprendre sa respiration et à calmer les battements désordonnés de son cœur. La vision des trois pouces verts de Tilden Toots ne la dérida même pas, et l’exercice assombrit encore plus son expression. Aujourd’hui, elle n’avait pas vraiment envie de crapahuter à la recherche de choses inconnues – cette perspective était pourtant sa presque raison de vivre, mais… Pas aujourd’hui. Pas avec des poignées d’heures de sommeils parsemées d’éveils intempestifs et de cauchemars qu’elle ne s’expliquait pas.

Bon. Une plante antagoniste, donc. Les étudiants présents étaient soit maîtres des potions, botanistes ou apothicaires. Un lien entre les potions et cette plante était donc à flairer. Elle se mit à marcher, son regard se promenant paresseusement autour d’elle – des quantités de plantes d’origine moldues étaient utilisées en potion, et avaient une toute autre action. La seule plante qui lui vint spontanément à l'esprit fut l'aconit, étant donné ses récents... travaux. Elle était utilisée pour empoisonner les loups par les moldus, alors que les sorciers s’en servaient pour le museler dans une potion Tue-Loup ; elle doutait que ce soit cette plante, cependant. Déjà parce que l’effet n’était pas si antagoniste que ça, et ensuite… Parce qu’il les aurait mis en garde pour les empêcher de la toucher.

Cette séance allait être laborieuse.

Sujet: Re: [Cours obligatoire] Une étude en vert Mar 20 Oct 2015 - 18:34

- Bonjour Chad. Je ne savais pas que tu étais à Haveirson, ça me fait plaisir de te revoir

- Eh bien finalement il faut croire que je n'ai pas totalement disparu de la surface de la Terre... L'appel de la connaissance a été plus fort. Et le plaisir est partagé.

Le jeune homme avait lâché sa réponse un peu distraitement, son visage s’étant voilé un instant avant de se fendre d'un sourire lorsqu'il avait prononcé les derniers mots de sa tirade. Détournant son regard vers la vaste foret qui n'attendait qu'eux, il emboita le pas de la jeune femme.

Tandis que le groupe d’étudiant s’égaillait, Chad eut une pensée pour Freya. Il ne la fréquentait que depuis une dizaine de jours mais les quelques changements dans son comportement qu'il avait pu observer commençaient à l’inquiéter. Bien qu'il n'eut pas encore pu la questionner à ce sujet, la vue de son état ce matin l'y motivât, et il se promis de lui proposer son aide dès que l'occasion se présenterait.

- Une plante antagoniste… Qu’est-ce qu’on devrait chercher à ton avis ? Une plante non comestible pour les moldus et qui le serait pour nous ? Une plante qui attirerait ou repousserait certains animaux ? Hmm…

- L'exercice ne me parait pas des plus aisé non plus. Enfin, Si Mr Fitzsimmons a pris la peine de nous amener dans un tel cadre, c'est sans doute pour une bonne raison. Nous devrions peut être essayer de repérer une plante qui ne pousse nulle part ailleurs qu'ici. Ainsi cela rendrait la sélection plus facile et nous pourrions ensuite nous attaquer aux propriétés des espèces restantes. Qu'en dis tu ?

Ce faisant, le jeune homme commença à analyser avec attention la végétation qui l'entourait. Faisant appel à sa mémoire, il essaya de donner le nom de chacune des essences que son regard rencontrait. Avoine, bouton d'or, géranium, trèfle ... La diversité de ce milieu montagnard était vraiment étonnante. On y trouvait aussi bien des graminées que des fleurs, mais aussi de nombreuses races typiques des régions alpines. Chad s’arrêta un instant pour sortir un calepin de sa poche et y pris quelques notes, puis se tourna vers sa camarade :

- Je ne sais pas pour toi, mais moi pour l'instant rien ne m'a vraiment tapé dans l’œil... Continuons.

L’élève en botanique repris sa marche pour se diriger volontairement vers un endroit ou la foret s’éclaircissait un peu. Pressant le pas afin de ne pas être pris de court par la limite de temps imposée, il continuait de scruter avec attention l'ensemble verdoyant environnant. Son œil était aiguisé et son regard opérait des balayages aussi réguliers que précis. Ce comportement lui était revenus machinalement et il se surprit, plus qu'a être attentif, a se trouver aux aguets. La peur lui mordit d'un coup l'estomac et il se figeât sur place. Il se revit quelques mois plus tôt, perdus dans une nature qu'il trouvait pour la première fois hostile. Traqué et affamé. Il ferma un instant les paupières, le temps de reprendre pied dans la réalité. Il n’était plus errant a présent. Il suivait maintenant un cours, avait retrouvé l'autorité rassurante du cadre scolaire. Camarades et professeurs étaient bienveillants à son égard. Nulle raison de s’inquiéter.
Chad émit un petit soupir et ré ouvrir les yeux. Sont regard tomba alors sur une petite fleur aux larges pétales blancs. De prime abord, il ne reconnaissait pas l’espèce et aucun nom ne semblait vouloir s'y associer dans son esprit. Il s'accroupit, rouvrant son carnet, le feuilleta. Il avait pourtant déjà vu ce petit bouton quelque part... Plutôt que de s'attarder sur ses notes de botaniques, il s’arrêta sur celles de potion. Hélant sa camarade, il lui mit la recette du philtre de Paix sous le nez.

- Dis Isolde, ce serai peut être ce qu'on cherche, non ? Ellébore noire, assez toxique pour le corps humain mais plutôt efficace contre l'anxiété pour qui sait en faire la bonne potion ... Qu'en penses tu ? Ça vaudrai le coup d'essayer, non ?

Sujet: Re: [Cours obligatoire] Une étude en vert Ven 23 Oct 2015 - 11:19

Une étude en Vert
Ft.
Chad O'Brien / Isolde Mayer, Calista Ysis Malwini / Bentley Cricklewood, Freya Nightingale
Our Story.
Pour son deuxième cours, Neal a décidé d'entraîner ses étudiants dans les Alpes suisses. Assisté du fameux Tilden Toots, il les lance à la recherche d'une plante dite "antagoniste".

And...
Désolée pour le retard. Mes vacances approchant, vous aurez un peu plus de temps pour répondre à l'avenir :)

J'ai regardé les étudiants s'égayer dans un peu toutes les directions. J'ai constaté avec une certaine amertume qu'Alexander manquait à l'appel. C'est synonyme de points à enlever, et même si j'ai passé sept ans entouré de professeurs que cela ne dérangeait pas le moins du monde, c'est encore une décision qui me pèse. Cela étant, la confrérie concernée est aussi majoritaire sur ce cours, j'ai donc bon espoir que l'ensemble s'équilibre. Je discute un peu avec Tilden de la suite des événements.
Tu penses qu'ils vont trouver ?

Possible. Tout dépendra de leurs connaissances de la flore locale et de leur talent. Tu es gonflé de leur fourguer une antagoniste, il n'y a presque que ça ici.

J'esquisse un petit sourire. Tilden n'a pas tort, les plantes antagonistes ce n'est pas franchement une denrée rare dans les environs. Les jeunes, s'ils sont ennuyés par ce défi, ne le montrent pas. J'en conçois une certaine satisfaction.
Je me laisse tomber dans l'herbe gelée. Tilden, poings sur les hanches, observe les étudiants presque plus attentivement que je ne le fais moi-même. Après un moment de flottement, il s'accroupit près de moi.
Et qu'est-ce que tu comptes faire s'ils ne trouvent pas ?

Un nouveau moment de flottement. C'était presque évident qu'il aurait fallu envisager cette éventualité, mais pour une raison ou une autre, c'était quelque chose qui m'avait totalement échappé. J'ai levé un regard vers mon comparse, sceptique.
Si tu as une idée brillante, c'est le moment de m'en faire part.

Il me répond par un regard incrédule, et se redresse. Il commence à faire les cent pas, faisant craquer l'herbe sous ses semelles.
Il faut trouver quelque chose capable de les stimuler encore un peu.

Je pensais que la chasse à la plante serait assez stimulante en soi... mais tu as probablement raison, va falloir faire mieux.

Je me gratte la nuque, embarrassé. Qu'y a-t-il de plus accrocheur qu'une chasse au trésor ? J'observe un peu les plantes qui nous entourent. Parmi elles se trouve celle qui va nous intéresser aujourd'hui, mais sur laquelle personne n'a jeté son dévolu pour l'instant. Je décide d'ailleurs dans un premier temps de me pencher un peu sur les choix des étudiants.
La plupart aura choisi, je pense, au petit bonheur la chance. Mais chaque sélection démontre d'une certaine connaissance des "propriétés moldues" de la flore locale. Bentley fut le premier à proposer quelque chose pour son groupe.
De la bruyère des Alpes, hmm ? Très intéressant. On s'en sert moins en potion qu'en création de cataplasmes et de bandages. Il ne s'agit néanmoins pas d'une plante antagoniste puisque bien que ses effets soient différents selon son ouverture à la magie, ils restent bénéfiques pour le consommateur.

Je le gratifie d'un sourire, et laisse à Tilden le soin d'expliquer au duo les utilisations de la bruyère des Alpes dans les potions. Pour son binôme, le camarade d'Isolde me présenta l'hellébore noire. C'était une plante que je n'avais pas l'habitude de travailler, et dont je n'avais jamais compris ni le nom, ni le surnom. Mais ce n'est pas la question.
Un choix intéressant, Chad. Vous saviez que l'on prête souvent à l'hellébore noire les propriétés de l'hellébore blanche, ou plus exactement du vératre blanc. Néanmoins, l'hellébore noire est un purgatif violent, un emménagogue et un anthelminthique efficace, mais également un puissant narcotique. Et paradoxalement, elle est l'une des composantes essentielles de la potion de paix. Très intéressant donc, mais ce n'est pas notre sujet d'études du jour.

J'ai enfin repéré Freya, penchée sur un plant d'aconit. La plante n'était plus (ou pas encore, selon le point de vue) en floraison à cette période de l'année mais, une fois encore, le choix était légitime.
Vous pensiez à l'aconit ? Très bien vu, mais comme vous vous en doutez peut-être je n'allais pas vous faire revoir une plante dont le professeur Chourave et le professeur Rogue vous ont déjà beaucoup parlé.

En disant cela, je me félicite de m'être renseigné sur les professeurs en place ces dernières années. Je reviens vers l'endroit où nous sommes arrivés avec le Portoloin, et interpelle les élèves afin qu'ils se rassemblent autour de moi.
Vous avez tous trouvé des plantes dont l'étude aurait été très intéressante, mais aucun d'entre vous n'a trouvé l'élue du jour.

Alors ce que Neal et moi avons décidé de faire, c'est de vous laisser le choix parmi ces trois plantes.

Tilden m'interrompt, mais son idée me semble tout à fait intéressante. Il a avec lui trois plantes : pied de chat dioïque, livèche et bien sûr, de l'arnica des montagnes. Il dispose les plantes sur un genre de table de pique-nique improvisée. Je vois où il veut en venir, et je complète les instructions pour lui.
Ce que j'attends de vous maintenant, c'est que chaque binôme choisisse l'une de ces plantes. Quand vous aurez décidé, je veux que vous vous placiez devant la plante de votre choix et que vous m'expliquiez en détails pourquoi ce choix. Bien sûr, le binôme qui trouvera la bonne plante aura les points correspondants, mais un argumentaire solide sera également récompensé. Freya, vu que votre binôme est absent, je vous propose de travailler avec moi, si vous êtes d'accord. Je ne vous aiderai pas pour cette étape, mais je pourrai vous assister par la suite.

© Yvianna

Sujet: Re: [Cours obligatoire] Une étude en vert Ven 23 Oct 2015 - 18:32

- Un choix intéressant, Chad. Vous saviez que l'on prête souvent à l'hellébore noire les propriétés de l'hellébore blanche, ou plus exactement du vératre blanc. Néanmoins, l'hellébore noire est un purgatif violent, un emménagogue et un anthelminthique efficace, mais également un puissant narcotique. Et paradoxalement, elle est l'une des composantes essentielles de la potion de paix. Très intéressant donc, mais ce n'est pas notre sujet d'études du jour.

- Oh très bien.

L’élève nota rapidement sur le carnet qu'il tenait toujours ouvert les informations complémentaires qu'il ne possédait pas et que son professeur venait de lui détailler. Il le referma ensuite puis passa une main dans ses cheveux, une ride pensive sur le front. Il lança un petit regard désolé à Isolde puis fit quelque pas en direction du reste du groupe d’élève. Se faisant, il parcourait intérieurement le chemin qu'ils avaient pris avec sa camarade, tentant de se remémorer les espèces qu'ils avaient croisées, espérant qu'un trait de génie vienne éclairer ses pensées. Il n'en fut rien, et Chad détourna son attention vers les deux adultes. Mr Fitzsimmons avait pris la parole et expliquait le déroulement de la suite des hostilités. Lorsque Tilden l'interrompit pour présenter les plantes soumises à leur choix, l'esprit du jeune homme s’éclairât d'un coup à la vue d'une des espèces. Cette illumination se traduisit sur son visage par un soudain changement d'expression tandis que ses sourcils froncés se détendirent et que son regard s'alluma d'une lueur joyeuse. La Livèche. S'il n'y avait pas fait attention lors de leur première investigation, c'est parce qu'il s’était trop focalisé sur l'aspect géographique des essences qu'ils avaient observés. Celle ci ne poussait pas uniquement dans le milieu ou se déroulait le cours mais aussi, - il avait eu l'occasion de le constater de ses propres yeux – dans les montagnes caucasiennes. Se retournant vers Isolde, il lui fit part de sa réflexion :

- Dis, je crois que j'ai trouvé. Me ferrais tu confiance encore une fois ?

Plutôt confiant, il ne prit presque pas le temps d'attendre l'assentiment de sa camarade pour aller se placer, comme indiqué, devant le plan posé sur la table. Feuilletant son carnet avant de s’arrêter sur une page, il s'adressa ensuite au groupe de professeur.

- Je pense que nous allons choisir la Livèche. En effet, en y réfléchissant bien, la médecine moldue lui prête des propriétés digestives. Je crois aussi savoir qu'elle rentre également dans la composition de plusieurs plats, en tant qu'assaisonnement. La racine a des vertus anti-convulsives et sédatives, par opposition à son utilisation magique. Il s'agit d'un ingrédient du filtre d'embrouille et de confusion, et malheureusement aucune de ces deux potions n'est apaisante ou bonne pour l'estomac. C'est, à mon sens, en cela que l'on peut la classer dans la catégorie des antagonistes. Cela en fait donc une plante intéressante à étudier du point de vue médical et botanique a cause des propriétés que j'ai précédemment cité, d'un point de vue alchimique car elle entre dans la composition de plusieurs philtre et enfin, du point de vue de l’apprentie apothicaire que je suis, au regard de la dualité entre ses effets magiques et naturels.

Étant arrivé au bout de sa tirade, il leva les yeux vers Mr Fitzsimmons afin de jauger sa réaction. L'étudiant quant à lui affichait une mine plutôt réjouie, due au fait que les pièces du puzzle se soient enfin emboitées dans son esprit. S'il avait osé un petit excès de zèle en plaçant un trait d'humour dans son argumentaire, sa réflexion n'en demeurait pas moins sérieuse et il espérait sincèrement ne pas s’être trompé une seconde fois.

Sujet: Re: [Cours obligatoire] Une étude en vert Sam 31 Oct 2015 - 23:33

Tant pis pour l’aconit. Et tant pis pour la Livèche, aussi – Chad s’était jeté dessus. Le gratifiant d’une œillade qui lui promettait mille tourments – sauf s’il lui faisait un bon petit plat le soir en rentrant, bien entendu – Freya écouta son exposé d’une oreille tout en réfléchissant à la plante qu’elle allait choisir. L’arnica lui paraissait particulièrement intéressante, mais ce mal de crâne qui bourdonnait au creux de ses temps refusait de la laisser y réfléchir calmement, et ne pas pouvoir penser était comme être amputée d’un membre. Elle devait vraiment dormir.

Une potion de sommeil sans rêves lui permettrait sans doute d’éradiquer ces songes désagréables ? Et puis, Chad allait finir par vraiment s’inquiéter si ça continuait. Pour l’instant, il ne la questionnait pas trop, mais si jamais il se penchait vraiment sur la question… En plus, elle ne pouvait pas aller voir Fitzsimmons pour lui en demander. Cela requerrait un interrogatoire qu’elle n’avait pas plus envie de subir ; elle ne pouvait décemment pas lui dire qu’elle elle préférait les cauchemars de son initiation à ceux qui la tourmentaient depuis plusieurs jours, sans qu’elle comprenne d’où ils pouvaient bien venir. Elle allait devoir la fabriquer, et ce nouveau défi l'emplissait d'une joie qu'elle avait du mal à contenir, comme une étincelle dans cette brume de fatigue.

La voix de Chad finit par s’éteindre, et Freya mit quelques secondes à réagir. Arnica, arnica… Sirop d’arnica. Okay. Elle avait mis du temps à démarrer, mais elle avait sa réponse.

« Euh, j’ai choisi l’arnica. Les Moldus l’utilisent souvent pour soigner les bleus et les entorses, alors que les sorciers l’utilisent dans des poisons, la plupart du temps sous forme de sirop. Donc c’est assez antagoniste, pour le coup. »

Trois phrases. Concision parfaite. Elle avait réussi à éviter de s’endormir en parlant, et ses paupières avaient beau être particulièrement lourdes, glissant dès qu’elle n’y faisait pas attention, elle n’avait rien dit d’aberrant. C’était pas mal. Maintenant, il allait falloir qu’elle évite de reprendre la parole, et tout irait bien – s’ils avaient été en Amphi, elle se serait fait une petite sieste discrète, mais là cela allait pas être facile.

Elle étouffa donc un bâillement dans son écharpe, espérant que la fatigue allait finir par partir – elle pouvait toujours rêver…

Sujet: Re: [Cours obligatoire] Une étude en vert Dim 1 Nov 2015 - 21:13

Si Bentley n'avait pas choisi la bonne plante, au moins il en avait choisi une. Maintenant, il fallait choisir entre trois plantes et Calista n'avait pas la moindre idée de laquelle elle pouvait choisir, mais il fallait bien qu'elle propose quelque chose maintenant, si elle n'avait rien fait tout à l'heure. Il y avait là, si elle ne se trompait pas, deux plantes que les moldus utilisaient pour soigner et une autre, l'arnica, qui avait des effets assez néfastes. La plante qu'elle connaissait le plus était la livèche, pour l'avoir vu utiliser en cours de potion, avec le professeur Rogue. Mais Chad l'avait déjà choisi pour son groupe. Freya quant à elle avait choisi l'arnica. Malgré son nom et malgré le nom que les moldus avaient donné à leur médicament sous forme de granules, il lui semblait que cette arnica là était hautement toxique, si mal utilisé, en tout cas chez les moldus. Il ne restait donc plus que le pied de chat à côté duquel elle se plaça, en essayant de se remémorer ce qu'elle en savait.

- Les moldus l'utilisent pour ses effets positifs. Que se soit en tisane par simple plaisir, ou pour des usages plus médicamenteux comme pour des douleurs de dos, des bronchites... Pour autant que je sache elle a des effets positifs chez les sorciers aussi.

Peut-être que Bentley, plus à l'aide avec les potions, en savait plus. Elle, elle n'arrivait pas à se rappeler plus d'informations sur la plante. Peut-être était-ce dû au manque de sommeil, ou tout simplement parce qu'elle ne l'avait jamais su. En tout cas, elle ne voyait pas en quoi elle était une plante antagoniste. Peut-être les fleurs mâle et femelle avaient-elles des propriétés différentes chez les sorciers, chose intéressante à examiner mais qui n'était pas le sujet du cours, en tout cas aujourd'hui. Elle attendit le verdict du professeur, tout en observant Tilden du coin de l’œil.

Sujet: Re: [Cours obligatoire] Une étude en vert Jeu 12 Nov 2015 - 12:40

Une étude en Vert
Ft.
Chad O'Brien / Isolde Mayer, Calista Ysis Malwini / Bentley Cricklewood, Freya Nightingale
Our Story.
Pour son deuxième cours, Neal a décidé d'entraîner ses étudiants dans les Alpes suisses. Assisté du fameux Tilden Toots, il les lance à la recherche d'une plante dite "antagoniste".

And...
De retour de vacances, on revient à des délais de réponse normaux : 7 à 10 jours ! Pour ce qui est de l'atelier, je vous invite à produire un dessin ou une illustration, représentant la page de carnet de votre personnage ou au moins la plante étudiée. Vous n'êtes pas obligé de participer, mais votre participation rapportera bien sûr des points à votre Confrérie ! Sachez néanmoins que la qualité importe peu, même si votre niveau se limite aux bonshommes bâtons sur Paint ce sera valorisé :)

Je garde un oeil inquisiteur sur mes élèves le temps qu'ils se décident. Choisir la bonne plante sur la phase d'exploration relevait d'un incroyable coup de chance, mais la trouver maintenant n'était pas forcément plus évident. Chad est le premier à s'avancer, comme s'il avait entendu la voix de Merlin, qui lui indiquait la plante à prendre. Pour ne pas gâcher immédiatement la surprise, je reconnais son choix d'un simple hochement de tête, tentant de mémoriser ce qu'il me dit pour pouvoir y apporter un commentaire précis par la suite. Freya est la deuxième à réagir, suivie de près par Calista -qui n'avait de toute façon plus trop de choix. Ce qu'elle dit me fournit l'excuse parfaite pour commencer par le pied de chat dioïque.
En effet, les Moldus apprécient cette plante en tisane, et agit sur les bronchites, oui, et principalement sur les sciatiques, niveau maux de dos. Mais elle a également d'autres effets. Il s'agit notamment d'une plante béchique, astringente, cholagogue et vulnéraire. Mais les Moldus, contrairement à nous, doivent obtenir la teinture mère du pied de chat pour en tirer les effets.
Pour nous autres sorciers, l'ensemble de la plante est intéressante, et surtout, nous n'avons pas besoin de la distiller pour en tirer des effets. En potion, ses racines sont souvent utilisées pour renforcer l'effet d'autres plantes telles que l'aconit, l'alihotsy, la belladone... Bien que toutes les potions faites à partir de ces plantes ne soient pas forcément néfastes, l'intégration du dioïque vous rend le mélange d'autant plus dangereux si vous avez oublié un des ingrédients neutralisateurs, ce qui fait rentrer cette plante dans la catégorie des antagonistes.

Je me tourne ensuite vers Freya. L'arnica des Alpes est un choix très intéressant de sa part, et son explication, bien que concise, est tout à fait... complète.
Très bien vu, miss Nightingale. C'est "assez antagoniste" oui, comme vous dites. Mais ce n'est pas la plante que nous allons étudier aujourd'hui, c'est celle de Chad.

Je laisse la parole à Tilden pour développer les spécificités de la Livèche. J'ai longuement échangé avec lui avant de débuter ce cours, et il m'a chaudement recommandé de leur faire étudier cette plante. En tant que potionniste amateur, c'est quelque chose qu'il a vu dans de nombreux philtres et décoctions.
Comme vous l'avez très bien expliqué, la livèche entre dans la recette du philtre d'embrouille et de confusion, mais aussi du baume de lewisie brûlante, dont les effets sont très variés, et de la potion de Souffle-Givre.

Comme nous rassemblons aujourd'hui trois spécialités différentes : les Apothicaires, les Maîtres des Potions, et les Spécialistes. J'ai donc prévu un atelier pour chaque spécialité, et nous commencerons par les spécialistes.

A côté de moi, Tilden étouffe un rire. Il sait très bien ce que j'ai prévu, et bien qu'il approuve, il n'a pas manqué de me faire savoir à quel point il trouvait cela saugrenu.
L'une des principales forces du spécialiste de la flore magique, c'est d'avoir répertorié et de connaître chaque plante magique qu'il croise. Certains se contentent de mémoriser les infos, mais la façon la plus fiable de procéder est toujours de garder un carnet à jour.

Tilden s'avance pour distribuer à chacun quelques feuilles de parchemin, une plume, et de l'encre. Je ne pense pas qu'ils aient emmené leurs affaires de cours. Peut-être en revanche que certains ont déjà leur propre carnet.
Je vous invite donc à vous trouver un beau plant de livèche et à enregistrer cette entrée, soit dans votre carnet, soit sur les parchemins que nous vous avons fourni. Bien sûr, vous devrez noter son nom, ses spécificités, mais le plus important, c'est de la dessiner. Ce sera votre première tâche.

© Yvianna

HRP:

Sujet: Re: [Cours obligatoire] Une étude en vert Jeu 19 Nov 2015 - 2:41

Chad avait suivit avec attention les explications fournies par leur professeur, véritablement curieux de découvrir les plantes qui n'avaient pas souffertes de son dévolus. Prenant consciencieusement des notes sur son carnet, il réfléchissait encore à l'argumentation qu'il avait conduit pour la Livèche. Mr Fitzsimmons n'avait répondus à sa tirade que par un bref hochement de tête, mais il le suspectait de le faire volontairement attendre. Son hypothèse fut confirmée lorsque le professeur eut finit d'aborder les propriétés de l'arnica des Alpes: se fut au tour de l’apprenti de hocher imperceptiblement la tête devant l’approbation du maitre botaniste. L'hommage à la pertinence du choix de son élève tira un sourire mental à celui ci et Chad adressa un clin d’œil discret à Isolde, rieur. Il retrouva cependant son sérieux lorsque Tilden prit la parole, sensible au charisme du sorcier, écoutant avec attention la suite des instructions.
Il n'éprouverait sans doute aucun problème a dégoter un pied de Livèche dans la nature environnante, qui était, comme ils avaient pu le constater un peu plus tôt, fort riche. Il restât attentif aux explications de son professeur jusqu’à leur terme, puis se dispersa en même temps que les autres élèves, déclinant poliment le matériel d’écriture.

Son carnet a la main, il leva a nouveau le regard sur le paysage. Il laissa ses pupilles s'y perdre, un vertige délicieux le saisit à la gorge lorsqu'elles s'abimèrent contre le relief effilé des montagnes. Celui ci mordait le ciel bleu matinal, hérissé de cimes épineuses parfois blanchies malgré le soleil généreux. Ses rayons, faisant fi de la température hivernale, éblouissait les neiges éternelles, animait les reliefs d'une lueur piquante. Son esprit de voyageur volatile s'enivrait a mesure que ses yeux progressaient le long des crêtes.

Les rétines rendues légèrement douloureuses par sa contemplation, il chassa d'un revers de la manche les larmes qui avaient perlé au coin de ses yeux a présent clos. Lorsqu'il les rouvrit, il s’était remis en marche, en quête de ce fameux plant de Livèche. Lorgnant le sol verdoyant avec attention, il attendait qu'une des petites fleurs jaunes familières émerge d'entre deux mauvaises herbes. Après une demis heure de recherche, il finit enfin par mettre la main, ou plutôt l’œil, sur la plante tant convoitée. Il s'accroupit prêt de celle ci et l'observa avec attention. Oui, il connaissait deja cette essence. L'étudiant ouvrit distraitement son carnet et compléta la page dédiée par les nouveaux traits découverts a l'occasion de ce cours. Les annotations de botaniques vinrent cocassement côtoyer les bribes d'un recette moldave. Ceci fait, il tira de la poche de son pantalon un bout de mine de plomb brisé. Le geste mal assuré et le visage grimaçant, il s'appliqua à reproduire le plus fidèlement qu'il put son objet d'étude. Le jeune homme n’était pas un génie du dessin mais l’ennuie et la nécessité de conserver une image des ingrédients exotiques qu'il rencontrait au hasard de ses voyages l'avaient aidé a développer cette compétence.

Une fois l'exercice accomplit, il se releva et rebroussa chemin, en direction de son professeur. Lorsqu'il revint, il ouvrit son précieux carnet pour lui présenter son dessin.

30/03/2015

Heureusement, Chad était plus attentif qu'Isolde. Elle peinait à se concentrer sur les demandes du professeur, son esprit encore préoccupé par la dispute de la veille. Son binôme prit les choses en main et se posta devant la livèche. Elle écouta distraitement les explications de Neal. Pied-de-chat, belladone, alihotsy... Elle recula d'un pas derrière Chad et posa ses doigts sur ses yeux. Allez, concentre-toi un peu. Elle releva la tête en entendant Neal parler des spécialistes. Elle n'avait pas envie qu'il pense qu'elle jugeait son cours inintéressant.

La perspective de devoir dessiner la réjouit un peu, sans toutefois réussir à lui arracher un sourire. Elle refusa poliment le parchemin tendu par Tilden et sortit son propre carnet. Il sortait rarement de son sac, et elle l'emmenait toujours en cours de botanique pour y consigner les plantes nouvellement découvertes.

Sans un mot, elle s'éloigna du groupe, soulagée d'être de nouveau seule. Elle marcha quelques minutes et s'assit sur une souche, posant sa tête sur ses mains un instant. Elle resta là, immobile, laissant le calme du paysage l'imprégner. Le silence l'apaisait. Elle laissa des minutes couler sans un bruit, avant de partir enfin à la recherche d'un plant de livèche.

Elle n'avait jamais vraiment pris de cours de dessin autres que ceux de Rachel, son ancienne camarade de Serdaigle à Poudlard, mais Neal n'avait pas eu l'air de trouver ses croquis trop mauvais lorqu'elle les lui avait montrés au Parker's. Il fallait encore qu'elle s'améliore, mais c'était bien le but de ses études après tout. La plante trouvée, elle s'assit sur une pierre, sortit de sa besace la petite pochette qui contenait ses crayons et la reproduisit minutieusement.

Elle reprit ensuite le chemin inverse. Elle mit un peu plus de temps qu'à l'aller car elle avait à peine fait attention à la voix qu'elle avait empruntée. De retour devant Neal, elle posa son carnet ouvert sur la table et recula pour se placer parmi les autres élèves.

Dessin pour le professeur patate:

Dessiner.

L’idée lui était un peu étrangère, comme une vieille habitude qu’on venait soudainement de se remémorer – car cela faisait longtemps que Freya n’avait pas ouvert ce carnet qui ne la quittait pourtant jamais, aux bords cornés et aux pages abîmées par la gomme et le transport. L’un des nombreux carnets qui avaient jalonné sa vie, car elle faisait toujours un arrêt par chez ses parents lorsqu’elle en finissait un – pour qu’il rejoigne ses jumeaux sur la grande étagère de sa chambre.

Et ils n’étaient jamais ouverts par quiconque.

Elle se releva donc, l’esprit à des milliers de kilomètres, dirigés vers cette maison d’Ecosse où elle avait vécu par intermittences, et ses fauteuils recouverts de plaids et ses livres qui s’entassaient sur les tables basses. C’était le seul point fixe de sa vie, le permanent et définitif. Et les arbres qui l’entouraient alors qu’elle cherchait machinalement l’éclat d’une fleur jaune ne faisaient que le lui rappeler un peu bizarrement les poutres de bois qui étaient dans sa chambre.

Elle n’y avait plus mis les pieds depuis un moment, maintenant. Plus depuis qu’elle avait été tatouée. Continuant à marcher, son carnet serré contre sa poitrine, elle ajusta son bonnet d’un mouvement machinal et familier, car cette coexistence soudaine entre un passé révolu et un présent bancal et dissimulé était suffisamment perturbant comme cela – et se perdre dans le passé craignait.

Secouant la tête comme si cela allait faire partir à la fois sa fatigue et ses souvenirs, elle s’accroupit finalement face à un plan de livèche, dont la couleur des fleurs faisaient une trouée vive dans le talus. Après l’avoir observé quelques instants, Freya se laissa tomber sur un rocher, quelques pas plus loin, et sorti minutieusement ses affaires – car elle dessinait comme elle faisait des potions ; avec application.

Pas aujourd’hui, cependant. Aujourd’hui, le mouvement n’était pas aussi aisé qu’il l’avait été par le passé ; elle n’avait pas l’impression que sa main était un prolongement direct de son esprit, que tout ce qu’elle se représentait allait finir par prendre vie sur le papier. Sa main restait au-dessus de la feuille, comme si quelque chose empêchait son crayon de toucher le carnet – et pourtant elle visualisait.

Sauf que c’était l’habitude de quelqu’un qu’elle n’était plus, à présent. Le talent de quelqu’un d’autre. Et Freya revint donc bredouille auprès de Fitzsimmons, l’expression dure et le regard perdu – car si elle avait perdu le dessin, qu’avait-il perdu d’autre ?