[Médicomagie générale] Juste une égratignure !

C'est un cours libre : tout le monde peut y participer !

Lundi 13 janvier 1997, 13 heures et des poussières.

Quinlan avait cours aujourd’hui avec ses non-spécialistes, ce qui était toujours pour lui un régal. Il ne pouvait jamais entrer dans le détail avec eux : c’était toujours un peu dommage parce que cette discipline, malgré tous ses aspects sombres, restait sa passion, mais d’un autre côté, avoir devant soi des étudiants assez curieux pour venir assister à un cours duquel ils pouvaient très largement se passer… Quinlan vivait ça comme un véritable honneur.

Certes, son dernier cours avait été un peu difficile. Il le reconnaissait, et espérait rectifier le tir avec ce petit cours sympathique qu’il espérait utile pour ses étudiants. Encore une fois, Clemens n’était pas étranger dans le choix du thème… Si ça continuait, Quinn allait devoir le créditer dans ses fiches pédagogiques ! Ah ! La bonne blague. Comme si Quinlan était du genre à faire des fiches péda, sérieux. En bon urgentiste, il y allait à l’arrache, directement et on improvisera sur place.

Cette fois, ils étaient de retour dans l’amphithéâtre Grindelwald pour un bon vieux cours de bobologie à l’ancienne. La bobologie, c’était cet art délicat de soigner les petites blessures de rien du tout mais qui pouvaient rapidement vous agacer. Pour cela, Quinlan n’avait besoin de rien si ce n’est de sa baguette, et il n’avait pas chassé le Docteur, son énorme chat, qui s’assit sur le bureau.

Il n’était pas encore l’heure, mais ça n’allait pas tarder. Saluant les étudiants qui, il l’espérait, viendraient cette fois encore nombreux, le guérisseur appuya ses fesses contre le bureau dans une pose nonchalante. Derrière lui, écrit en gros sur le tableau : “Les égratignures et autres plaies du quotidien.” Un peu comme le Docteur, en fait. Oh, que le félin n’en veuille pas à son humain, c’était de bonne guerre !

HRP:

30/03/2015

Cette fois-ci, le mot annonçant le cours sur le panneau d'affichage n'était pas passé inaperçu pour Isolde. Plus le temps passait, et plus elle se disait que quelques connaissances en médicomagie ne seraient pas superflues. Le choc d'avoir failli mourir immolée était encore assez présent. Elle ne pouvait pas toujours compter sur la main secourable de Neal ou Quinlan pour la sortir d'affaire. A cela, il fallait ajouter les blessures subies par d'autres élèves. Elle voulait savoir réagir un minimum si une attaque du même genre que celle vécue par Lanalia se reproduisait sous ses yeux. Elle avait des bases en phytothérapie, mais ces techniques nécessitaient toujours un minimum de matériel et de temps de préparation. Pas toujours pratique en cas d'urgence.

Elle entra la première dans l'amphithéâtre et salua le professeur, nonchalamment appuyé contre le bureau. Profitant de l'absence d'autres élèves, elle s'approcha et tendit une main caressante vers le Docteur. Ce chat était vraiment énorme, il devait peser dans les... 10 kilos ? Au moins. Avec un petit sourire, elle se tourna vers son maître.

- C'est lui qui va nous faire cours, c'est ça ? Et tu seras son cobaye ?

Son expression était plus chaleureuse que lors de leur dernière entrevue, ce qui n'était pas très difficile à vrai dire. Elle n'avait pas oublié leur discussion houleuse et assez violente, et elle s'en voulait d'avoir créé des tensions entre lui et Clemens. Elle tenta une phrase pour détendre l'atmosphère et son sourire devint un peu plus espiègle.

- Qu'est-ce que Clemens a prévu cette fois, à ton avis ? Une chaise qui danse ? Ou un coussin qui lèvera la main pour se porter volontaire à chaque fois ?

La porte s'ouvrit dans son dos pour laisser entrer d'autres étudiants, et Isolde alla s'asseoir au premier rang. Tout en sortant de quoi prendre des notes, elle releva la tête pour relire l'intitulé du cours. Bobologie. Exactement ce qu'il lui fallait. Et ce qu'il lui faudrait, assurément, si le comte ne mettait pas fin à sa vendetta contre ses élèves...

17/03/2015

Amaranthe avait regardé le tableau annonçant les prochains cours que les non-spécialistes avaient le droit de suivre et elle était déçue que celui de botanique soit réservé à eux-seuls.
Son regard noisette fut attiré par celui ouvert par l’aîné des deux frères et elle décida de s'y rendre. Elle avait vraiment apprécié celui qu'il avait organisé en décembre.

Elle alla déjeuner en compagnie de son meilleur ami William et il lui dit qu'il n'y assisterait pas. Il était bien trop basique pour lui et il préférait se consacrer à ses recherches pour sa thèse. Il avait plein d'idées et il lui en parla avec passion pendant le repas.

Elle le salua en lui faisant la bise et elle lui fit promettre de venir la rejoindre en fin d'après-midi aux écuries pour qu'ils puissent faire une balade à cheval et rattraper le temps perdu.

Elle allait être en retard alors elle grimpa rapidement les escaliers menant au deuxième étage. Arrivée devant l'amphithéâtre, elle reprit son souffle avant de pousser la porte et elle posa son regard noisette sur l'énorme chat qui était assis sur le bureau du professeur. Elle esquissa un petit sourire avant de saluer avec courtoisie son enseignant.

- Bonjour Professeur Fitzsimmons.

Elle espérait pouvoir s'excuser à la fin de son cours pour le malentendu à la piscine. Elle s'installa au deuxième rang. Elle laissait aux amis proches de la jeune fille les places près d'elle.

- Bonjour Isolde, comment allez-vous ?

Elle ne l'avait pas revu depuis leur périple dans les bois et elle espérait qu'elle avait passé de bonnes vacances de Noël. La rouquine avait été touchée par son présent et elle avait commencé à lire certains contes.
Elle sortit quelques parchemins et la plume offerte par Megan. Elle attendit patiemment l'arrivée des autres élèves. Le thème était plus que judicieux au vu des événements étranges que vivaient les étudiants au sein de cette académie.

En dépit de tout ce qu'il avait à faire en ce seul et unique jour – qui aurait pu croire qu'un lundi soit si encombré en événements et en obligations ? – de janvier, le jeune homme s'en était tiré pour le moins avec talent. Certes, l'entraînement avec Freya s'avérait toujours être une partie délicate et épuisante, mais n'avaient-ils pas réalisés quelques progrès ? Ne serait-ce que sur l'entente bienveillante qui les liait ?

Et puis, cette fois-ci, il avait été suffisamment prudent pour ne pas les envoyer valser à l'autre bout de la pièce. Une grande première ! Presque une réussite, non ?

À l'heure dite, après un repas copieux pour noyer les dernières traces d'alcool dans son sang autant que la migraine pointilleuse du matin, Rowan s'était rendu à l'amphithéâtre Grindelwald d'un pas vif et déterminé. En se glissant dans l'immense pièce, ses iris céruléennes se portèrent immédiatement vers son aîné. « Bonjour à vous, messire. » Il ponctua sa salutation d'usage d'une inclination courtoise et excessivement respectueuse.

Après tout, il s'agissait de l'amant de Clemens. Et, de ce fait, il méritait amplement sa sympathie.

Tout en se dirigeant vers une place libre au premier rang, il repéra du coin de l’œil les individus présents. Avant de s'installer à côté d'Isolde. « Bonjour Isolde. » Le jeune aristocrate adressa une expression avenante à la phénix, qu'il tendait de plus en plus à considérer comme une alliée providentielle qu'une simple connaissance.

Une fois ses affaires précautionneusement installées sur la table, l'ancien Serpentard se tourna vers Amaranthe qu'il avait repéré en entrant. « Amaranthe. » Il inclina le visage tout en la gratifiant d'un rare et sincère sourire. Au fond de lui, leur précédente entrevue ne manquait pas de titiller sa mémoire et de l'inquiéter. À quel point avait-il blessé sa camarade ? « Comment vous portez-vous, toutes les deux ? » Il était préférable d'impliquer les deux jeunes femmes dans la conversation, en attendant le lancement du cours sur la 'bobologie'. Un terme égayant ?

Un nouveau cours s’ouvrait, et comme d’habitude, la même équipe. Rowan, Isolde, Amaranthe et… Oh ! Une nouvelle étudiante ! Charmant, et qui promettait d’être intéressant. Quinlan les salua tous alors qu’ils passaient devant le bureau, s’attardant un peu plus avec Isolde qui se prit à discuter de la présence du Docteur — qui, étonnamment, ronronna sous ses caresses. À sa remarque, il ne put s’empêcher de rire doucement.

— Oh, il va avoir un rôle à jouer, effectivement, même si pour une fois je suis content que Clemens ne soit pas là pour voir ça. M’enfin. Difficile de faire un cours sur les égratignures sans chat, non ?

Quinlan sourit largement, et laissa tout le monde prendre ses aises. Une fois que l’aiguille de l’horloge se fut carapatée un peu trop loin à son goût, le guérisseur commença véritablement son cours.

— Aujourd’hui on va parler des égratignures, ou plus précisément, des sorts permettant de soigner des petites plaies peu profondes.

D’un geste un peu théâtral, il désigna le fauve énorme qui lui servait d’animal de compagnie, toujours tranquillement assis sur le bureau.

— Le Docteur — c’est son nom — en est un exemple parfait. Je crois savoir que la plupart d’entre vous ont un chat ou sont en contact régulier avec un de ces fauves implacables… Alors on va voir comment gérer leur colère ou juste leur mauvaise humeur.

Un nom de sort s’afficha derrière lui : Vulnus Claude. Fermer la plaie, dans son sens le plus strict. Ce sort était un des fondements de la médicomagie quotidienne, et Quinlan s’en voulu presque de ne pas en avoir parlé plus tôt.

— Ce sort n’est pas des plus complexes. Visualisez simplement la zone blessée telle qu’elle devrait être sans la plaie, et généralement ça suffit. À noter que cela ne s’applique qu’aux plaies peu profondes, et comme on parle de ‘refermer’ quelque chose, veillez à ce qu’il y ait assez de peau pour le faire. Ah, et ça ne désinfecte pas, malheureusement. Donc, toujours désinfecter d’abord.

Sortant une bouteille d’une potion antiseptique à appliquer directement sur la peau, Quinlan alla taquiner le Docteur en lui montrant bien son avant-bras droit exposé. Loin d’être stupide, le chat le griffa mollement, ce qui ne fit pas tiquer Quinn pour deux sous.

— C’est tout ?

Vexé, le chat revint à l’assaut et lui laissa cette fois de belles entailles que le guérisseur désinfecta aussitôt. Bon, le spectacle pouvait être un peu étrange pour son auditoire, alors il précisa :

— Je profite d’être insensible à la douleur de façon temporaire pour jouer les cobayes.

Il s’approcha alors de ses étudiants avec un sourire, bras tendu.

— À vous de jouer !

HRP:

30/03/2015

Isolde fut bientôt rejointe par deux élèves, ou plutôt deux habitués des cours de Quinlan. Elle leur adressa à tout deux un sourire chaleureux, sans toutefois dissimuler totalement sa déception de voir encore Amaranthe s'installer juste derrière elle. L'Abraxan ne l'appréciait pas assez pour s'asseoir à ses côtés ? Peut-être était-ce sa façon de faire avec tout le monde... Ses manières froides et distantes étaient trop éloignées de l'éducation d'Isolde pour ne pas la dérouter. Mais entre Amaranthe et Rowan, elle commençait à s'y habituer. Elle adressa un sourire légèrement plus large au Sinistros, qu'elle appréciait réellement maintenant, bien qu'elle le connaisse encore assez peu.

Une nouvelle élève, qu'Isolde connaissait seulement de vue pour partager la même confrérie qu'elle, rejoint le petit groupe, et le cours commença. De la bobologie. Enfin un peu de rudiments utiles au quotidien. Elle s'était souvent demandée pourquoi ce genre de cours n'avait jamais été dispensé à Poudlard, où les blessures plus ou moins légères faisaient légion. Cela aurait évité à pas mal d'élèves les foudres souvent un peu exagérées de Pomfresh.

La Phénix ne put qu'acquiescer à la remarque du professeur sur les félins domestiques. Elle ne comptait plus le nombre de griffures faites par un Endymion un peu trop joueur ou simplement de mauvais poil. Mais, sa remarque à elle sur l'utilisation du chat en cours était une simple blague, et elle ne pensait pas que le professeur y avait réellement pensé. Elle ouvrit des yeux ronds en le voyant se faire lacérer le bras sans rien dire. Et pour être honnête, elle avait des scrupules à l'utiliser comme cobaye, même s'il ne ressentait aucune douleur. Le grand sourire du guérisseur alors qu'il s'apprêtait à se faire découper rajoutait au dérangeant de la scène. La vue des plaies ouvertes n'était pas franchement ragoutante, mais elles étaient assez superficielles pour ne pas trop baigner dans le sang.

Isolde prit l'initiative et se leva, appliquant mentalement les consignes de Quinlan. Elle imagina la peau indemne et lança le sort à voix haute une première fois.

Raté.

Le troisième essai fut le bon, et elle en tenta un quatrième en informulé, au résultat un peu moins satisfaisant. Alors qu'elle se rasseyait pour laisser les autres essayer, elle tourna les yeux vers la fiole de désinfectant.

- Qu'est-ce qu'il y a dans cette potion ? demanda-t-elle sans dissimuler la curiosité dans sa voix. Elle est difficile à faire ?