Sujet: Re: [Atelier] L'amour ne connaît pas de 'pourquoi' Lun 9 Nov 2015 - 20:06
Quelques micro-secondes après la fin de sa tirade, Lune déboula dans la salle de la prairie, en retard. En retard. Lune était capable d'être en retard ? Pire encore, décoiffée ? Non impossible. C'était tout bonnement une autre personne qui avait prit possession de son fragile petit corps, qui était d'ailleurs bien amoché au niveau du genou.
Aaron lui lança tout de même un large sourire, se voulant rassurant, connaissant assez la Serdaigle pour apercevoir la honte qu'elle éprouvait d'avoir tous les regards braqués sur elle. Et à sa plus grande surprise, sa meilleure amie ne vînt même pas s'asseoir auprès de lui. C'est vrai que le l'Atelier pouvait être déstabilisant, mais elle savait pertinemment qu'elle pouvait totalement se lâcher avec le Poufsouffle, et n'avait jamais éprouvé la moindre gêne en sa présence.
Il fut interrompu par ses pensées par l'entrée des autres retardataires ; Daphnée, Drago, puis Harmony, suivie de près par Cyril, qui prit place auprès d'Aaron. Rachel arriva en retard également, puis un autre Gryffondor, prénommé Jeremiah.
Le Professeur Fitzsimmons enchaîna rapidement sur une nouvelle question, après avoir plutôt bien résumé les différentes interventions, mais Aaron ne se sentit pas de répondre.
Ce ne fut pas le cas de Rachel et Ona, qui laissèrent leur voix animer la pièce. Yvain les suivit cependant de près, et avança des propos plus que juste. Du moins selon l'avis du sorcier. Il ne voyait vraiment pas le problème des gens avec les personnes homosexuelles et bisexuelles. Elles vivent comme bon leur semble, et n'embêtent personne. Quel intérêt à les montrer du doigt ? Pourquoi ne peuvent-elles pas être heureuses et sont jugées à cause de leur orientation sexuelle ? Puis, comme le Serpentard le disait, on ne choisit pas de qui on tombe amoureux. C'est instinctif. C'est en soi. Qu'on leur fiche la paix bon sang..
Aaron préféra écouter attentivement les différents avis, et, pour une fois se tut.
Narrateur
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Sujet: Re: [Atelier] L'amour ne connaît pas de 'pourquoi' Mar 10 Nov 2015 - 23:39
Tant que le cœur bat
Intrigue personnelle : Daphné Greengrass
Depuis qu’elle s’était assise passivement dans un coin de l’atelier, Daphné devait faire face à une sensation imprévue. Sibylline. Comparable à une vague étrange et angoissante, loin d’être anodine dès qu’on en prenait conscience, qui semblait s’animer dans son estomac.
Petit à petit, la désagréable impression devint un poids sur son ventre. Un poids dérangeant. Semblable à un boulet d’une lourdeur inhumaine qu’elle porterait en elle, rendant chacune de ses respirations plus laborieuses et erratiques.
Et, au moindre mouvement, l’héritière de la prestigieuse famille Greengrass sentirait poindre en elle un torrent d’aigreur et de bile.
Comme si, ce jour-là, le destin avait décidé de lui offrir des nausées.
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Sujet: Re: [Atelier] L'amour ne connaît pas de 'pourquoi' Mer 11 Nov 2015 - 15:56
Drago et Harmony entrèrent à leur tour, s’asseyant aux côtés d’Yvain ou des siens. Cyril, lui aussi, était venu. Daphné adressa un sourire à sa cadette, et ce en dépit du malaise grandissant qui commençait à lui prendre à la gorge. Elle ne se sentait pas véritablement à sa place, ici, au milieu de tous ces élèves qui prenaient la parole sans aucune retenue, étalant au grand jour tout ce qu’ils pouvaient ressentir – comme s’il s’agissait d’une évidence pour eux, que ce qui était ressenti devait être nommé et partagé avec de parfaits inconnus dans une ridicule pièce remplie de verdure.
Et Cyril, bien sûr, brisa le silence réconfortant qui s’était installé, et la question qu’il lança au professeur l’amusa grandement ; et la Serdaigle à la chevelure criante et insupportable, Austin, ajouta son grain de sel à la conversation. Et elle ne se sentait toujours pas à sa place. La voix d’Ona, qui partit dans un discours affreusement long et monotone à son oreille, acheva de la faire décrocher de la conversation ; et cette sensation désagréable ne faisait qu’empirer à chaque mot que la quatrième année prononçait.
La voix d’Yvain ne lui parvint pas plus, comme un fond sonore insipide, que l’on oubliait rapidement. Non, toute son attention, tout son esprit était projeté vers ce poids qu’elle ressentait au creux de son ventre. Ce qu’elle pensait être une boule d’angoisse, si familière depuis le Banquet, si intime depuis le Nouvel An, refusait de la lâcher même si elle tentait de relever toutes ses barrières mentales. Rien ne marchait. Le coffre, les souvenirs d’enfance, ce conte de Beedle le Barde qu’elle connaissait par cœur pour l’avoir lu à Astoria des heures durant, tout ce qui habituellement la calmait ne fonctionnait pas, et elle avait l’impression d’étouffer.
Ce n’était pas de l’angoisse. C’était un poids incroyable, qui rendait ses inspirations difficiles et ses expirations douloureuses, tant elle s’appliquait à ne rien laisser paraître. Et Yvain continuait à parler.
Cela n’avait aucun sens.
Daphné était à deux doigts de vomir, son corps tendu à l’extrême, ses cheveux blonds collants sur ses tempes et son instinct lui hurlant de ne surtout pas bouger, et tout ceci n’avait décidément aucun sens.
L’acidité la brûlait comme un funeste avertissement. Si elle bougeait, elle allait vomir. Et l’héritière des Greengrass ne pouvait pas faire cela, n’est-ce pas ?
Ce fut sa dernière pensée cohérente avant de se tourner vers l’herbe et d’effectivement vomir une bile qui lui écorcha la gorge à vif. Aucun sens.
HRP:
Et ça, Blaise, c'est de TA FAUTE.
Dernière édition par Daphné Greengrass le Dim 15 Nov 2015 - 13:46, édité 1 fois
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Sujet: Re: [Atelier] L'amour ne connaît pas de 'pourquoi' Jeu 12 Nov 2015 - 15:40
À peine Jeremiah avait reposé ses fesses sur le sol, que Le Professeur Fitzsimmons enchaina sur une question dérangeante. Enfin, la question en elle-même ne l’était pas, mais la tournure des réponses tendait vers un sujet tabou, qui commençait seulement à se démocratiser dans le monde des moldus.
Venant d’une famille très conservatrice, le rouge et or ne put réprimer un certain dégout à l’annonce du sujet. Et puis zut, appelons un chat un chat, pour Jeremiah et sa famille, l’homosexualité était une tare, quelque chose qui allait à l’encontre de la nature. Si Dieu avait fait Adam et Ève à son image, avait donné à la femme la capacité de donner la vie grâce à une intervention masculine, ce n’était pas pour qu’ils finissent par tomber amoureux d’une personne du même sexe. Quel en était l’intérêt ?
Il hésita d’ailleurs à quitter la salle. Mais bon, il fallait faire bonne figure. Il y avait sa meilleure amie et certains de ses amis dans la salle. Il y avait aussi des élèves de Poudlard envers lesquelles Jeremiah avait un certain intérêt. Et il ne savait pas quel était l’avis des autres sur ce sujet. Il resta assis et tendit l’oreille avec espoir. L’espoir que quelqu’un serait de son côté. Mais il n’en fut rien. Rachel, une autre Serdaigle et un Serpentard prenaient la défense de… ça. Plusieurs fois, Jeremiah eut un rictus dérangeant, discret… enfin, le plus discret possible.
Mais en réalité, le Gryffondor était dégouté. Il se demandait même comment autant de personnes pouvaient dire l'homosexualité normale. Non, ce n’était pas normal. Jeremiah se leva donc à nouveau, déterminé à crever l’abcès
- C’est bien beau tout ça, très joli même. Nous parlions des limites avant non ? Pour moi, et je vais en choquer je pense, l’homosexualité est juste un problème de définition des limites. Un problème lié à une évolution de la société qui devient libre sur l’amour, mais sans pour autant donner une véritable éducation. Après tout, Dieu a créé Adam et Ève, pas Adam et Adam ou Ève et Ève. Et puis vous imaginez ? Un enfant grandir avec deux mères ou deux pères ? Les dangers pour l’évolution du gosse, qui n’aura pas les deux repères parentaux ? Il aura soit deux figures d’autorités, soit deux figures d’amour. Si vous voulez parler d’un vrai problème de société, surtout par les temps qui courent, parlez plutôt de la noblesse du sang. Sang pur, sang mêlé, sang moldus… N’est-ce pas le début de la guerre qui nous menace ? La prétendue pureté d’un sang ?
Au moment de se rassoir, Jeremiah vit une Serpentarde, Daphné, en mauvaise posture. Il ne put s’empêcher de sourire quand il vit l’amie de Zabini en piteux état, elle qui était si noble. Mais, est-ce que ce sourire serait bien vu par l’assemblée qui semblait être pendue aux lèvres du rouge et or ?
Précision importante:
Je précise que ce n'est que l'avis de mon personnage, en aucun cas le mien en tant que joueur IRL
Dernière édition par Jeremiah O'Connell le Jeu 12 Nov 2015 - 18:37, édité 1 fois
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Sujet: Re: [Atelier] L'amour ne connaît pas de 'pourquoi' Jeu 12 Nov 2015 - 16:27
Rachel fut étonnement surprise de voir Jeremiah, son meilleur ami intervenir à ce sujet et trancher net avec les avis des autres élèves. Il exprimait clairement son avis sur l'homosexualité qui était que c'était quelque chose d'intolérable. Les pupilles de l'adolescente s'écarquillèrent d'horreur. Elle ne s'attendait pas du tout à ce que son camarade ai un avis aussi conservateur. Cela promettait de futurs longues discussions pour tenter de le faire changer d'avis et de nombreuses disputes. C'était un sujet sur lequel la Serdaigle ne pouvait tolérer le non-respect et la non-tolérance. Elle prit donc la parole à la suite de son ami pour le couper dans son élan :
- En quoi cela te pose t-il problème que deux personnes du même sexe vivent une relation amoureuse ? Pourquoi n'aurait-il pas autant le droit qu'un couple hétérosexuel ? Il y a pleins d'animaux qui ont un comportement homosexuel, comme le bonobo, le bison, le manchot, et il y a des dizaines d'autres espèces dans le même cas. Donc ce n'est pas quelque chose de spécifique à l'Homme. Ensuite, pour ce qui est de l'éducation des enfants, cela n'est aucunement un problème que de ne pas avoir le repère mère/père, classique. Il y a déjà beaucoup d'enfants qui grandissent sans l'un de leur parent ou sans leur parent tout court. Le fait d'avoir deux parents du même sexe n'est donc aucunement un obstacle à l'éducation. Ensuite, je tiens à corriger ton avis au sujet de la figure d'autorité et celle d'amour. Ce n'est que seulement la représentation que notre société fait. La femme, ne représente pas forcément l'amour et et l'homme l'autorité. Ceci n'est qu'un stéréotype, fruit de notre société. Ce n'est pas dans la nature de l'Homme que d'avoir tel ou tel traits de caractères, ce n'est qu'une question d'éducation.
L'adolescente ne fit aucun commentaire quant au dernier avis de son ami sur la noblesse du sang. Son premier commentaire l'avait bien trop outré pour qu'elle fasse attention au reste.
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Sujet: Re: [Atelier] L'amour ne connaît pas de 'pourquoi' Jeu 12 Nov 2015 - 19:14
HRP:
[Je précise au cas où : ce topic n’a pas d’ordre prédéfini pour les posts, vous pouvez RP dès que vous avez quelque chose à dire. J’aimerais cependant éviter des réponses en ‘duel’, c’est pour ça que j’interviens aussi tôt après mon dernier post.]
Il savait que c’était un sujet épineux en le lançant, et la manière dont il avait décidé de l’aborder était risquée. La discussion, jusqu’ici constructive et cordiale, pouvait rapidement tourner au pugilat. Quinlan veillait. Pourtant, les premières interventions furent plutôt encourageantes.
D’abord une Serdaigle dont Quinn avait déjà oublié le nom, qui se jeta sur le thème très attendu des sexualités non-hétéro. C’était un sujet bouillonnant chez n’importe quel adolescent, et Quinlan n’était pas étonné. Prenant des airs de militante que le guérisseur trouvaient aussi attendrissants que décalés chez quelqu’un de son âge, elle commença par les définitions avant de sortir tout de suite les grands mots. Droit fondamental… Quinn était d’accord, mais c’était tout sauf une réalité. De plus, il avait remarqué que le sujet était encore plus tabou chez les moldus. À côté d’eux, les sorciers étaient plutôt cools, même s’il restait pas mal de choses à régler.
Bref, un discours un peu grandiloquent mais qui allait dans le bon sens, selon Quinlan. Une autre Serdaigle prit ensuite la parole, venant nuancer un peu les propos de la première, lancés sur un ton prophétique de vérité absolue. Non, cette fille là parlait d’incompréhensions, de norme, tout en transportant le sujet vers d’autres contraintes que le genre. Le sang, chez les sorciers, pouvait être la source d’une infinités de complications, de même que la couleur de peau chez les moldus. Là aussi, Quinn était d’accord, même s’il ne montrait rien. Ce n’était pas son but de juger qui avait tort ou raison : lui-même n’était pas au-dessus de biais de perception. Il ne put cependant pas réprimer un sourire : le bien opposé aux Mangemorts, et le fait que l’amour ne puisse être possible entre deux personnes de camps opposés. Oh, Quinlan n’en était pas amoureux mais… Et quand bien même il l'était. Il savait qu’il était incapable d’arrêter d’aimer Clemens, peu importe le ‘camp’ dans lequel il était. La vie n’était pas juste le bien contre le mal, le blanc contre le noir. Les intérêts des uns venaient s’entremêler aux désirs des autres, jusqu’à ce que le tableau se pare d’un millier de nuances.
Des nuances que ce Serpentard de Gauvain semblait comprendre, tout en s’échinant à utiliser le vocabulaire le plus paysan qu’il puisse. Sa tirade enflammée arracha un sourire à Quinlan, qui décida qu’il aimait bien ce petit. Il avait déjà retenu son nom, c’était un signe, non ? Cela dit, il ne pouvait qu’approuver un tel discours dans le fond, si ce n’est dans la forme.
Et puis vint le moment fatidique, inévitable, où quelqu’un n’était pas d’accord. Un des Gryffondors — Micah ? Zachariah ? — prit la parole pour parler d’Adam, d’Ève, de Dieu et… Quinlan l’écouta sans qu’aucune expression ne soit visible sur son visage, restant le plus neutre possible. Il avait le droit de parler de figure d’amour, d’autorité et de toutes les conneries qui allaient avec, tout en revenant sur le concept de limite… Hmm, Quinn réfléchissait à quelque chose d’intelligent à dire, quand la première Serdaigle, la quasi-militante — la quasilitante ? — lui coupa l’herbe sous le pied. Bien qu’il soit d’accord sur le fond, là, il n’aimait clairement pas la forme et la tournure que prenait la discussion.
— On va revenir aux limites, comme on en a déjà parlé avant. Chacun a les siennes, et jusque là tout va bien. Je pense que la plupart des conflits ont leur source dans le fait qu’une personne veuille imposer à une autre ses propres limites. Ou sa propre absence de limite.
Il marqua une courte pause avant de reprendre.
— Dans la plupart des cas, ou du moins de ceux qui ont pris la parole, l’amour entre deux personnes du même sexe n’est pas un problème. Au pire, on ne comprend pas. Mais ne pas comprendre ne veut pas dire ne pas accepter ou respecter. Cela dit, à partir du moment où on commence à dire à l’autre ce qu’il doit faire et la manière dont il doit vivre sa vie, je pense que là, on a un problème.
Se tournant vers Micah, Quinlan lui dit en le regardant bien dans les yeux :
— Je n’ai pas besoin d’imaginer comment grandirait un enfant avec deux pères ou deux mères, ni même avec un seul parent. En nous disant, à moi ou au reste de l’assemblée, d’imaginer, tu pars du principe que ça n’existe pas. Or, c’est faux. Ça existe. Ce n’est pas imaginaire. Tes limites ne sont pas celles de tout le monde.
Et il se tourna ensuite vers cette Serdaigle dont décidément il n’arrivait pas à se souvenir du nom… Rebecca ? Raphaëlle ?
— Et toi, n’oublie pas que ce qui est évident pour toi ne l’est pas pour tout le monde. J’ai bien l’impression que c’est de l’acquis pour toi, de la vérité absolue que tu ne remettrais pas en cause mais là aussi, tu as tes propres limites, celle de ta perception. Corriger quelqu’un c’est insinuer qu’il a fait une erreur. Or j’estime que la seule erreur que ce garçon a commise a été de vouloir imposer ses limites aux autres. Et c’est une erreur que tu fais également.
Bon, il avait dû lutter pour la sortir celle-là, parce que dans le fond, Quinlan n’était pas neutre. Il ne pouvait pas l’être, pas sur un tel sujet. Il aurait aimé en parler plus en détail, revenir sur le changement de sujet bien peu subtil de Zachariah qui hiérarchisait les combats pour en invalider un — technique bien connue des gens de mauvaise foi — mais il n’en eu pas l’occasion. Pas tout de suite. À quelques mètres de lui, une élève vomit soudain dans l’herbe. Hé ben, sacrée allergie à l’homophobie !
Sans attendre, le guérisseur se leva et alla près d’elle.
— Tu ne te sens pas bien ? Tu veux aller à l’infirmerie ?
Ce serait quand même le minimum, remarquez… Ah ! Le doux parfum des imprévus !
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Sujet: Re: [Atelier] L'amour ne connaît pas de 'pourquoi' Dim 15 Nov 2015 - 12:27
La réponse du guérisseur le fait cligner des yeux avec stupeur. Cyril serait bien en peine d’expliquer pourquoi, mais l’organisation d’un tel atelier l’avait simplement persuadé que le médicomage devait bien connaître le sujet. Donc être souvent amoureux, avoir beaucoup de belles histoires à raconter, et sans doute d’autres, moins joyeuses, dont ses élèves pourraient tirer des enseignements. Quelque part, il avait cru qu’en dehors des réflexions qu’ils souhaiteraient développer, leur aîné allait leur apporter des solutions toutes faites, qui parleraient à chacun d’entre eux. L’évolution de la discussion lui faisait comprendre à quel point il s’était en réalité trompé.
Plongé dans ses pensées pendant un moment, le Gryffondor relève simplement la tête vers Rachel quand celle-ci prend la parole. Comme toujours, la Serdaigle s’exprime d’une voix calme et posée qui lui donne envie d’acquiescer. Les questions n’attendent évidemment pas d’accord ou d’acceptation de la part de qui que ce soit dans l’assemblée, mais l’adolescent est plus que tout heureux de voir son amie s’exprimer. Comme chacun d’entre eux, elle a été lourdement marquée par les événements du banquet, mais Cyril n’a pas manqué de remarquer à quel point la peine se marquait sur son visage, chaque fois qu’il l’a croisée dans les couloirs. Chez la jeune femme, si douce et empathique, qui a d’autant plus perdus plusieurs proches dans l’accident, l’attaque doit avoir provoqué un profond traumatisme.
Un mouvement dans le coin de son champ de vision et la voix forte de Jeremiah le ramène à la réalité pleine et entière. Son ami ne peut empêcher sa voix de souligner sa force de caractère et la puissance qu’il met dans ses convictions. Tout en restant calme, il se montre assuré dans ses positions, probablement sans aucune intention de céder d’un pouce. Cyril l’écoute la tête légèrement penchée vers le côté. L’homosexualité. Comme si l’amour entre un homme et une femme n’était déjà pas assez compliqué pour qu’en plus, on se demande si c’était possible entre deux hommes et deux femmes. Silencieux et perplexe, le Gryffondor fronce carrément les sourcils en entendant la réaction de Rachel.
La discussion s’envenime rapidement, Jeremiah ayant visiblement touché un point sensible chez la plupart des élèves présents. Le cinquième année croise les bras, muré dans son silence et profondément interloqué par le concept d’homosexualité. Encore plus de bisexualité. Est-ce que cela veut dire qu’on peut aimer deux personnes différentes et de sexes différents en même temps, sans prendre en considération le fait qu’elles s’aiment, elles ? Ou est ce qu’on s’aime à trois ? Jamais encore, il n’avait entendu parler d’une telle combinaison dans des relations entre humain. Pourquoi chercher à faire plus compliqué que ce que tout le monde fait, et à toujours fait ?
Yvain, en revanche, parvient à fait naître un sourire sur son visage. Le jeune homme si flamboyant est excentrique, tant dans son attitude générale que sa façon de parler, leur renvoie dans la figure une réflexion rebelle digne d’un Gryffondor. Cyril ne peut s’empêcher de trouver la situation un brin hilarante, face aux autres Serpentard dont l’amour des traditions semble bien mis à mal dans la description donnée par leur camarade. Son regard flotte vers Harmony, puis vers Daphné, dont le visage semble bien plus blaffard qu’à l’ordinaire. Soudainement inquiet, l’adolescent perd un peu son intérêt pour le débat. Une question de limites et de traditions, certes. On ne choisit pas non plus, d’accord. Et Daphné vomit.
Sa protectrice et bonne conseillière, toujours là pour l’aider à ne pas perdre la face quand ils devaient jouer ensemble les bons enfants de familles aristocratiques dont il connaît si mal les codes. Daphné qui jamais ne manque à ses devoirs et que partout, on loue comme une jeune femme parfaite, épouse idéale pour une alliance grandiose. Elle vomit. En public. Cyril sait au fond de lui qu’il aurait du rester de marbre et ne pas dévoiler toute son inquiétude pour elle, mais ses élans chevaleresques prirent le dessus en moins de deux secondes.
— Daphné ! Daphné, ça va ?
En quelques pas, il a traversé la salle prairie pour s’accroupir à côté d’elle et lui poser une main pleine de sollicitude sur l’épaule. Sans se tracasser d’éventuelles causes ou de ce que les trop-bien-pensants pourraient en déduire, le Gryffondor ne lâche pas la jeune fille du regard, prêt à la soutenir si elle veut se lever et partir. Son attention est si concentrée sur sa camarade qu’il ne remarque même pas la toute petite limace, un peu plus claire que les autres, qui escalade tranquillement le bas de son pantalon.
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Sujet: Re: [Atelier] L'amour ne connaît pas de 'pourquoi' Dim 15 Nov 2015 - 16:17
Le cœur au bord des lèvres, la respiration douloureuse et ce tournoiement qui lui donnait le vertige, Daphné était en mauvaise posture. Le mouchoir brodé à son nom qu’elle tamponna sur ses lèvres ne fit que lui rappeler avec une certaine amertume à quel point vomir devant Drago, Harmony et Cyril était une mauvaise idée.
Cyril, dont elle entendit la voix paniquée percer à travers la brume qui emplissait son esprit. Cyril, qui, évidemment, ne réfléchit pas une minute avant de se jeter sur elle pour s’assurer que tout allait bien. Mais quel Gryffondor. Elle se dégagea de son emprise sur son épaule, brûlée par ce contact physique qu’elle n’avait ni prévu, ni désiré, et Fitzsimmons, également, se précipita sur elle alors qu’elle avait juste envie que personne ne la remarque. Pour une fois.
« Tout va bien » déclara-t-elle d’une voix qu’elle s’appliqua à assurer à tous prix.
C’était faux. Sa tête lui tournait encore, ses inspirations étaient malaisées, mais il était hors de question que qui que ce soit se rende compte à quel point elle était dans une telle position de faiblesse.
« Il faut croire que, même à Poudlard, les intoxications alimentaires arrivent. »
Inspire. Expire. Inspire. Expire. Debout. Elle se força à se relever une fois certaine qu’elle n’allait pas vomir une seconde fois, et prit le temps de réajuster sa cravate avant de diriger son regard vers Fitzsimmons. Un regard brillant et encore enfiévré d’une façon bien trop morbide, parfaitement en accord avec la sueur qui faisait coller ses cheveux sur ses tempes.
« Mais, oui, je pense que je vais aller à l’infirmerie. »
Elle recula de quelques pas, se mettant hors de portée des instincts exagérément protecteurs de Cyril, et s’excusa brièvement auprès du professeur avant d’ouvrir la porte de la salle et de se faufiler dans les couloirs, tentant d’éviter qu’il ait le temps de demander à ce que quelqu’un l’accompagne.
L’air frais lui fit du bien, mais elle fut tout de même obligée de s’arrêter au bout de quelques mètres, appuyant son dos contre un des murs de pierre.
« Hé, petite, tout va bien ? » s’inquiéta un tableau.
Elle lui jeta une œillade meurtrière en réponse. Petite. Bien sûr que tout allait bien. Elle avait juste ce poids sur sa cage thoracique qui refusait de s’alléger, ce n’était pas si dramatique. Il lui fallait juste reprendre son souffle quelques instants, et elle pourrait aller se réfugier dans les cachots. Pas besoin de Pomfresh pour une simple nausée.
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Sujet: Re: [Atelier] L'amour ne connaît pas de 'pourquoi' Ven 20 Nov 2015 - 19:25
C’était malheureux qu’une élève ne se sente pas bien pendant une discussion, qui, même partie un peu en steak, s’avérait drôlement intéressante. Quinlan espérait qu’il n’y avait pas quelque chose dans le thé ou les gâteaux qui avaient provoqué cette intoxication, et il espérait aussi que ce n’était pas une nausée qui n’avait absolument rien à voir. Daphné assura le guérisseur inquiet qu’elle allait se rendre à l’infirmerie de l’école, chose à laquelle il hocha.
— Vas-y directement alors…
Avant d’ajouter à voix basse, lançant un regard un peu dubitatif à Cyril également :
— Si jamais tu as un souci, n’hésite pas à m’envoyer un hibou, d’accord ?
Son regard était assez clair pour qu’elle puisse lire dans les yeux de quel souci il pouvait s’agir. Quelque chose avec lequel les soignants de Poudlard, Pomfresh en tête, n’étaient pas forcément très ouverts. Quinlan était plus distant, plus indépendant et surtout, il estimait qu’avec cet atelier, il avait pu prouver qu’il n’était pas du genre à juger. Ou du moins, pas à ce sujet et pas à voix haute.
Il laissa donc Daphné quitter la salle — accompagnée ou non — et lança un sort sur la souillure qu’elle avait laissé dans l’herbe. Ça ne l’avait pas nettoyée, mais ça l’avait recouvert d’une mousse discrète qui camouflerait l’odeur en attendant que les elfes de maison ne se chargent du ménage. Quinlan reprit alors sa place dans le cercle, et s’adressa de nouveau aux élèves.
— Votre amie va bien alors… Reprenons… Quelqu’un a encore quelque chose à dire à propos des contraintes extérieures dans l’amour ? Ou peut-être pourrait-on passer aux ‘choses sérieuses’? Y a-t-il des choses dans le rapprochement physique qui vous font peur ?
Il allait peut-être un poil vite, mais avec cette interruption il avait pris conscience que les minutes avaient défilé avec une vitesse qu’il avait sérieusement sous-estimé. Ils n’auraient peut-être pas le temps de faire réellement le tour des questions… Dommage, vraiment.
Harmony K. Sharen
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Date d'inscription : 08/06/2015 Parchemins : 613 Points d'activité : 183Avatar : Dakota Fanning Crédits : Lil Day (Bazzart) Multicomptes : Rupert Wenlock-LarkinImage : Âge : 15 ans - 5 mars 1982 Année : 5 ème Métier : Préfète de Serpentard - Travaille l'été à l'Animalerie magique Situation financière :
★★☆☆☆
Fiche de duelliste Seuils de réussite: 36 - 46 - 56
Sujet: Re: [Atelier] L'amour ne connaît pas de 'pourquoi' Sam 21 Nov 2015 - 0:40
La discussion prenait un tour bien plus polémique que certaines questions niaises l’avaient laissé prévoir. L’amour, les relations sociales étaient empreintes de tabous si puissants, dans la communauté sorcière. Harmony serrait la mâchoire quand Ona évoqua les ascendances différentes. Si elle savait. Elle avait eu de la chance. Aucun de ses parents n’avait péri dans les flammes pour s’être détourné de ses origines. La blonde, derrière sa pâle figure, ne pouvait cesser de ressasser le drame initial.
Mais ce qui semblait interpeller davantage ses camarades était la question de l’homosexualité et de la… bisexualité ? Tiens, Harmony n’en avait jamais entendu parler. Elle avait cru, depuis qu’elle avait découvert qu’on pouvait aimer une personne du même sexe que soi, qu’il n’y avait que deux catégories de personnes. C’était déjà bien assez compliqué. Et elle ne comprenait pas bien cette notion nouvelle. De toute façon, une personne bisexuelle allait choisir quelqu’un du sexe opposé, non ? Parce que, dans la société, c’était ce qui était attendu. C’était le plus simple. Elle n’avait jamais entendu parler de personnes qui étaient en couple à trois. C’était rendre une tâche déjà terrible, encore plus ardue ! Les paroles d’Yvain, pour cela, l’interloquèrent. Il en parlait comme s’il connaissait bien la question. Comme si lui-même vivait cela. Wow, c’était une sacrée révélation ! Elle avait cru que, les années précédentes, il était moqué pour son apparence mal dégrossie, ses boutons et sa voix haut perchée. Elle le trouvait un peu efféminé, certes, mais elle ne s’était pas posé plus de questions que cela. Et puis, l’an dernier, il était sorti avec Margaret Callaway - qui avait d’ailleurs quitté Poudlard quelques semaines auparavant, pour d’obscures raisons -, alors elle n’avait pas cherché plus loin. Yvain pouvait donc aimer des garçons. Et des filles. C’était… bizarre. Bon. Du moment qu’il était capable de choisir une personne.
Est-ce que ce genre de choses était fixée dans la durée ? Ou est-ce que ça pouvait fluctuer ? Peut-être qu’Yvain était dans une phase “filles”, en ce moment. A cette pensée, elle rougit et baissa les yeux.
Et puis la discussion s’anima entre Rachel, la Serdaigle aux cheveux rouges qui l’avait “aidée” à la bibliothèque, et un garçon aux cheveux clairs, un piercing à la lèvre, celui qui l’avait importunée à la bibliothèque. Il parlait de loi naturelle, divine. Etonnant pour un sorcier ! Mais son accent irlandais pouvait l’expliquer : bizarrement, les Irlandais étaient toujours plus religieux que les autres Poudlardiens. Enfin ce n’était pas au goût de la rousse qui lui répondit vertement. Au point que le professeur dut intervenir. Dans les deux sens, Harmony avait été frappée par les réactions aussi vives des deux adolescents. Elle penchait pour l’argumentation du garçon : c’est vrai, après tout, le couple existe pour procréer, faire des enfants. Par définition, une relation homosexuelle était stérile. C’était triste à dire, mais c’était bien la vérité biologique. Mais après, les gens faisaient ce qu’ils voulaient, du moment que c’était bien au chaud, chez soi, loin des regards. Elle hocha la tête quand un mouvement à sa droite l’interpella. Daphné dodelinait de la tête de façon inquiétante. Et soudain, elle vomit. Daphné Greengrass. Vomir. Ces deux idées étaient incompatibles.
Harmony ne sut que faire. Heureusement, le professeur intervint promptement et l’enjoint à se rendre à l’infirmerie. Cyril traversa la pièce, à l’étonnement de l’adolescente aux yeux pâles. Elle avait deviné par ses lettres que Cyril avait été le relais de la farce contre Baptiste orchestrée par Daphné et Blaise. Mais elle ne se doutait pas de l’existence d’une amitié aussi forte entre eux. Chancelante, Daphné se leva et assura bien se porter. Sa cadette lui adressa un petit sourire.
Le professeur, prompt à changer de sujet, à la fois pour faire oublier l’échange houleux que cet incident malencontreux, embraya sur les questions portant sur les relations physiques. Et soudain, la bile aigre lui taquinait la gorge. Certes, la question qu’elle avait ajoutée au tableau d’affichage avait trait à ce questionnement. Mais, maintenant, mal à l’aise, elle ne voulait même plus entendre la réponse. Quand bien même cela lui faisait du mal, elle devait admettre avoir peur. Au point de se voiler la face. Et puis, Yvain n’avait-il pas dit qu’il fallait toujours songer à l’intention - comme il avait ainsi clarifié que son objectif était purement politique et amical, il n’y avait plus lieu de se poser la question.
Cyril s’assit à sa droite pendant qu’elle jetait un coup d’oeil hésitant à son aîné. Non, c’était trop troublant. Elle se détourna alors, un peu trop vivement, vers le Gryffondor. Elle voulait s’en aller et le lui dit d’une voix douce.
- Je vais accompagner Daphné à l’infirmerie. On se voit bientôt !
Elle salua le professeur et hocha la tête en direction d'Yvain. Alors qu’elle se levait, elle fut surprise de voir un reflet gris clair, luisant, sur le pantalon de Cyril. La limace. La limace avait survécu. Elle la lui montra du doigt, tout sourire, avant de s’éclipser.
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Sujet: Re: [Atelier] L'amour ne connaît pas de 'pourquoi' Lun 23 Nov 2015 - 4:51
La réaction de sa meilleure amie surpris Jeremiah. Il est vrai que les deux adolescents n’avaient jamais abordé ce sujet, et Jeremiah n’avait jamais vu l’intérêt de le faire. Pour lui, il était tout simplement inconcevable que deux personnes du même sexe puissent faire…des choses ensemble. Maintenant, il savait qu’il allait devoir en parler avec Rachel. De longues discussions. Et surement, de belles prises de tête. Puis, vint le tour du professeur Fitzsimmons. Lui non plus, ne semblait pas d’accord avec Jeremiah. À plusieurs occasions, le rouge et or serra son poing. Plusieurs fois. Très fort. Il se sentait attaqué. Il ne comprenait pas comment des personnes pouvaient défendre cette chose contre nature. Et il ne comprenait pas comment il pouvait être le seul dans cette salle à interagir sur ce sujet, à tenter de remettre les choses à leur place.
Il regarda rapidement autour de lui. Mais à part Cyril, personne ne semblait vraiment aller dans son sens. Il décida alors de se murer dans le silence concernant se sujet. Inutile d’aggraver la situation et de se mettre des personnes à dos pour un débat inutile, un débat qui n’avait pas lieu d’être.
Il fut alors sauvé par Daphné, qui n’était pas bien. D’abord le professeur, puis Cyril est enfin la jeune fille de la bibliothèque. S’ensuivit une suite de dialogues et d’évènements. Jeremiah les ignora, le seul point positif de tout cela était qu’une amie de Zabini, une Serpentarde, avait vomi. Dans une salle de classe. En public. En définitive, l’atelier était devenu plus intéressant.
La malade venait de partir quand le professeur enchaina sur une autre question. Les relations physiques. Il fut surpris de voir la fille de la bibliothèque partir dans la foulée. Bon, une timide. C’était bon à savoir pour la suite des évènements.
Alors que personne n’avait encore pris la parole, et sans se lever, Jeremiah parla.
- Qu’est-ce que vous entendez par là ? Rapprochement physique dans le sens… intime ? Ou alors juste tenir la main et faire quelques bisous ?
Jeremiah sourit. En fonction de la réponse du professeur, l’atelier pouvait devenir plus qu’intéressant.
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Sujet: Re: [Atelier] L'amour ne connaît pas de 'pourquoi'