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| Sujet: Feathers of Westfall. Dim 25 Oct 2015 - 12:35 | |
| Fin d’après-midi, le 13 janvier 1997. Après avoir quitté l’enseignement de médicomagie dédié aux non-spécialistes, le jeune homme s’était rendu au dortoir de Sinistros pour récupérer sa cape d’hiver. Étant donné la tempête de neige qui se profilait à l’horizon, il considérait bien plus raisonnable de s’équiper en conséquence. Quitte à faire patienter quelques minutes supplémentaires la charmante petite Française.
Une fois vêtu de cette pelisse sombre et épaisse, Rowan avait quitté les abords du donjon sans perdre une seule seconde. Son pas, vif et calculé, s’était mêlé à la foule des étudiants. Jusqu’à fendre cette dernière en direction de l’aile Ouest avec une détermination guindée et excessive.
Du moins, aux yeux de ses imprudents camarades. Car, à son sens un brin paranoïaque, les tourments liés à Haveirson impliquaient de ne surtout pas négliger ni le temps alloué aux recherches, ni l’insidieuse filature orchestrée par les miroirs. Et les tableaux. À dire vrai, depuis sa tardive conversation avec Amaranthe, l’ancien Serpentard se sentait diablement mal à l’aise dans l’académie.
Beaucoup trop de choses – assurément désagréables et insolentes par leur seule existence – lui semblaient incompréhensibles. Et, de ce fait, menaçantes. Qui sait ce que les parois avaient entendu au cœur de la nuit ?
Arrivé à destination, il s’immobilisa à une distance respectable de sa brune amie. Toujours piqué par la crainte d’en faire trop. D’en trahir trop en sa présence. Alors, pour ne pas s’attirer ses défaveurs, il s’astreignait à une conduite irréprochable. Quoi que pénible et pesante, dans le fond. Offensante pour sa terrible et profonde inclination.
« Anna. » Il inclina légèrement le visage, un fin sourire s’invitant brièvement sur ses lèvres. « Si tu veux bien me suivre... » Sur ces mots avancés d’une voix lente et sibylline, il l’invita à lui emboîter le pas. *** Depuis la zone de transplanage à Avalon, les deux jeunes gens s’étaient matérialisés vers un tout autre lieu. Un endroit perdu dans le relief escarpé et enneigé du Pays de Galles. Vingt kilomètres au Nord de l’académie. Sans oser sciemment le penser, Rowan espérait que ce serait suffisant à sortir de la zone d’influence de l’intrigante magie qui dominait toute la bâtisse. Tout en parvenant à trouver des indices et des informations inestimables sur celle-ci. Et sur le possesseur de ces murs machiavéliques.
Quand le monde se stabilisa enfin autour d’eux, Rowan se permit d’étreindre les épaules de sa compagne d’aventure. Ici bas, personne ne pouvait se targuer de les connaître. Une chance ?
Devant-eux, à une centaine de mètres, s’élevait une vieille abbaye. Bordé de bâtiments annexes et d’un bois à l’allure ténébreuse. Les rares fenêtres du sanctuaire de pierre grises luisaient d’un feu intérieur et quiet, tandis que le monde extérieur s’empêtrait dans la neige et le froid.
« Ma foi... Nous devrions y aller. » Ses iris quittèrent les doux traits d’Anna au profit de leur destination.
Peut-être qu’ils parviendraient à trouver une piste chez les gardiens du savoir. |
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| Sujet: Re: Feathers of Westfall. Mar 27 Oct 2015 - 12:20 | |
| Anna avait décidé de s’habiller chaudement en ce jour de Janvier. Rowan était resté vague sur leur destination. Elle l’attendait devant l’entrée de sa confrérie, notant qu’il était étrangement en retard. Pas de beaucoup pour le moment mais cela ne ressemblait pas au jeune Westminbrook. Elle vérifia sa montre pour la troisième fois depuis trois minutes, mais il était bien absent. Enfin elle le vit fendre la foule de sa démarche aristocratique, certes élégante et gracieuse, mais terriblement froide. La jeune française se demanda s’il arriverait un jour de se débarrasser de ce manteau en public. Arrivé à sa hauteur il la salua poliment, il garda néanmoins une distance avec elle. Elle en fut peinée, mais elle le lui avait demandé. Elle ne s’habituerait jamais vraiment à ces façons, elle aurait souhaité qu’il lui fasse simplement la bise, gardant le reste pour plus tard quand ils seraient seuls. Mais elle avait conscience qu’il n’était pas comme ça et que ce serait lui imposer ses habitudes à elle. Elle lui sourit chaleureusement, tentant de le rassurer et le mettre à l’aise par un visage chaleureux. Elle ne pouvait pas faire mieux dans l’instant. Au moins il lui avait souri. Elle le suivit à sa demande. Ils marchèrent le long des couloirs, silencieusement. Pour la première fois Anna n’osa pas poser de question. Ils se dirigeaient vers Avalon, la petite phénix se laissa mener jusqu’à la zone de transplanage avant qu’il ne l’entraine vers ce lieu mystère. *** Lorsque Anna retrouva un sol solide sous ses pieds, elle observa les alentours d’un œil curieux. Le paysage ne sembla pas changer de celui de l’académie, elle supposa qu’ils devaient effectivement se trouver dans la même région comme promis par Rowan. La seconde chose qui la frappa fût l’abbaye qui se tenait non loin. Elle sentit les bras de son partenaire l’entrainer contre lui. Elle ferma alors les yeux. Le reste attendrait un peu encore. Elle laissa sa tête se poser contre son épaule. Ces moments étaient trop rares, trop éparses. Volés quand ils auraient dû être naturels. Elle prit une respiration profonde et se détendit. Puis il recula et prononça quelques mots. Ses yeux étaient déjà fixés vers la bâtisse. Pour sa part elle ne détacha pas les siens de lui. Que cherchait-il ici ? Elle accepta de bon cœur sa proposition, heureuse de pouvoir espérer quitter le froid et le vent pour se réchauffer à l’intérieur. -D’accord ! Elle s’avança en direction de l’abbaye, portant de nouveau un regard sur les lieux environnant. Elle avait l’air vieille, assez pour qu’on est jugé que les fenêtres devaient être restreinte au stricte nécessaires afin de limiter l’entrée du vent. -Où est-on exactement ? On est attendu ? Elle s’imaginait mal que des visiteurs soient chose commune ici. L’endroit semblait reculé et plutôt désertique, mais peut être que la tempête proche n’aidait pas à se faire une idée objective du lieu. Prise d’un léger frisson elle glissa sa main gantée dans celle de son compagnon. Pas une âme ne s’était montrée jusque-là, il y avait peu de chance que quelqu’un les reconnaisse et elle avait besoin de se rassurer. Rowan avait tendance à s’attirer des ennuis ces derniers temps, malgré tout ce qu’il pouvait lui dire, elle considérait qu’il aurait mieux valu pour lui de s’éloigner de tout ça plutôt que de tenter d’affronter le diable. Enfin elle lui avait promis son aide et son soutien. Ses yeux et son front se pincèrent légèrement sous l’inquiétude. |
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| Sujet: Re: Feathers of Westfall. Jeu 29 Oct 2015 - 20:20 | |
| La bise glacée, diablement agitée en cette fin d'après-midi, venait frapper leurs capes d'une froide et intense révélation. À peine perturbée par la domination progressive du ciel et des environs par un vif ballet de minuscules flocons blancs. Les prémices fragiles, incertains et joyeux d'une tempête à venir dans les prochaines heures.
En dépit de l'avertissement proféré par la nature à l'égard des deux voyageurs impromptus de ces lieux, et contre lequel ceux-ci s'étaient décidés à jouer en ce treizième jour de la nouvelle année, Rowan s'arracha aux pernicieux rouages du temps. Et du monde.
Les entraînements menés conjointement avec Freya, pour accéder à un niveau plus respectable de magie noire – ne serait-ce que pour la partie défensive et donc indispensable à leur survie – et de connaissances obscures, avaient la fâcheuse tendance de l'épuiser plus que de raison. Sans compter les premiers exercices réalisés en compagnie de messire Wenlock, requérant un pourcentage d'énergie non négligeable... Et la promesse faite à Clemens. Que des détails éreintants et pour le moins difficiles à gérer. Surtout derrière les armatures protectrices et solitaires de sa psyché.
De ce fait, dès que le jeune aristocrate en trouva l'occasion, il s'abandonna à une très courte étreinte auprès de la petite Française. Déposer brièvement ses mains gantées contre les épaules d'Anna, tout en sentant la chaleur attirante et bienfaitrice émaner de sous son épais manteau. Tentante. Comme toujours. Profiter de ces rares instants volés à la réalité, jusqu'à s'en tordre intérieurement de douleur et d'amertume. Parce qu'il n'en avait pas le droit. Bon sang. Les règles du jeu – que lui-même s'était imposé en grand chevalier blanc sauveur des siens – étaient cruelles et diablement sordides.
L'espace de quelques précieuses secondes, les iris pâles et douces du Sinistros aimèrent leurs jumelles plus obscures. À défaut de s'aventurer plus loin dans la proximité de sa camarade – à dire vrai, il ne savait plus vraiment comment s'adapter à ses exigences au risque de commettre une erreur de trop – il s'obligea à reprendre de la distance. Non sans un sourire qui, tout en étant piqué de mélancolie, s'avérait tendre et rassuré.
D'un pas lent, ils commencèrent à se diriger vers l'immense bâtisse grisâtre.
Les interrogations coutumières de la petite brune égayèrent ostensiblement l'ancien Serpentard. « Selon l'ouvrage de cartographie que j'ai consulté la veille, nous sommes actuellement à vingt kilomètres au nord de Haveirson. Devant l'abbaye de Westfall. » Westfall. Un nom singulier, peu courant, dont la signification ne laissait guère indifférent l'esprit avisé et prudent de Rowan. D'ailleurs, de tous les édifices religieux encore habités – et actifs – dans un rayon de trente kilomètres aux alentours de l'académie, il s'agissait du seul ayant retenu son attention. Devait-il s'en inquiéter ? Oui. Assurément.
Pourtant, il se tenait désormais à quelques mètres du sanctuaire suranné. « Je crains que nous ne le soyons pas. » Il serra fermement la main de la délicate française dans la sienne. « De ce que je sais, ils n'ont pas souvent la joie d'accueillir des visiteurs. » Dernière précision ? « Après tout, ce sont des moldus qui vivent reclus à la périphérie des principaux villages du coin. Cela dit, ils doivent être rationnés régulièrement pour pouvoir tenir l'hiver dans de telles conditions. »
Ils s'immobilisèrent devant l'entrée de bois peint. « Avant de nous lancer, as-tu d'autres questions ? » Les yeux du jeune homme scrutèrent le pourtour de la porte puis l'architecture globale de la façade. Impressionnante. De près. « J'espère seulement ne pas me tromper en nous conduisant ici. » Ces derniers mots lâchés à voix basse, il pinça les lèvres. |
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| Sujet: Re: Feathers of Westfall. Ven 30 Oct 2015 - 17:32 | |
| Anna écouta attentivement les réponses de Rowan tandis qu’ils se dirigeaient vers la bâtisse. Comme prévu ils n’avaient pas quitté la région et se trouvaient à une vingtaine de kilomètre à peine de l’académie. Elle nota le nom du lieu sans le relier à quoique ce soit qu’elle connaissait. Néanmoins ses réponses, courtes comme à leur habitude, ne vinrent pas répondre à toutes mes interrogations qu’elle pouvait avoir. La petite française n’hésita donc pas à le relancer d’un ton enjoué.
- Que vient-on faire ici exactement alors ? J’imagine en effet que l’on ne vienne pas ici en promenade.
En disant cela Anna fit un geste qui englobait l’espace devant elle. Elle s’amusa aussi de voir la fumée sortir de sa bouche à chaque parole qu’elle prononçait, signe du froid environnant. La jeune étudiante se questionnait encore sur la raison de leur présence en ce lieu. Pourquoi venaient-ils dans une abbaye moldue ? La dernière fois, ils s’étaient rendus au chemin de traverse, c’est donc que le jeune homme devait chercher un ouvrage relatif à la magie, mais ils étaient partis pour pénétrer dans un endroit qui s’en éloignait, en tous cas à première vue.
Tandis qu’ils avançaient les pieds dans la neige, elle l’arrêta pour en ramasser un peu et faire une boule qu’elle finit par laisser retomber. Elle était peu habituée à ce genre de climat dans sa région où la pluie régnait en maître. Pourtant elle appréciait de voir le sol se vêtir de ce manteau blanc immaculé.
Une fois devant la porte, ils s’arrêtèrent un instant. Rowan parut inquiet, ce qui perdit un peu plus Anna. Il ne l’aurait pas amené dans un lieu risqué, toujours occupé qu’il était à l’éloigner de tout que cela en était presque effrayant. S’il s’était trompé ce serait certes frustrant pour lui, mais ce n’était pas grave. Au fond elle aurait ainsi pu apprécier un après-midi en sa compagnie sans se soucier de qui les observait, chose qui était plutôt rare à Haveirson. Elle sourit intérieurement avant de prendre l’air le plus sérieux qu’elle pouvait au vue de ce qu’elle allait dire. L’abbaye et l’idée que son compagnon s’emballait toujours plus qu’elle, avait fait naître une drôle d’idée dans l’esprit de la jeune fille, et puis restait cette histoire de fiançailles.
- Eh bien ôte-moi d’un doute. Tu ne comptes pas nous marier en cachette, hein ?! Pour aller contre ta famille et suivre ton cœur ? Je tiens à ce que la mienne soit présente le jour où ça m’arrivera et puis… Dans ce cas je dois t’avouer une chose. Je sais que j’aurais dû te le dire avant… Mais je ne suis pas baptisée.
La jeune française eut du mal à garder son sérieux. Elle ne put empêcher ses lèvres de sourire toutes seules malgré elle. Au moins par-là elle espérait débrider un peu ce glaçon tendu qu’elle avait devant elle. Ils ne leur arriveraient rien, ils étaient tous les deux, loin des lieux de leurs soucis. Elle voulait en profiter autant qu’elle le pouvait, mais pour cela il fallait qu’il arrête de s’inquiéter toujours sans raison. Ils allaient récupérer un livre, avec un peu de chance peut-être pourrait-elle l’entrainer dans une visite improvisée. Elle espérait même trouver un grand feu et un bol de chocolat à déguster devant pendant qu’ils se raconteraient des anecdotes du passé ou autre. |
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| Sujet: Re: Feathers of Westfall. Mar 3 Nov 2015 - 18:14 | |
| En dépit du temps – glacial et venteux à souhait – la petite Français semblait toujours animée par un profond égayement. Aussi singulier qu’insensé. À moins que ce soit lui, avec son esprit bien trop aristocratique et pragmatique, qui se trouva inadapté à considérer la chose telle qu’elle était. Simple. Et réelle. Sans avoir le besoin de s’astreindre à une quelconque règle d’usage ou à une théorie supposée cohérente et infaillible.
À dire vrai, les expressions joviales de la charmante brune, finirent par triompher de la sévérité des traits du Sinistros. À broyer le sérieux froid et distant qu’il s’obligeait à afficher en permanence. Certes, il n’en perdait pas son maintien guindé et une vive prestance distinguée. Toutefois... L’on devinait plus aisément l’humanité brûlante sous ses iris céruléennes que l’indifférence narquoise si aisément attribuée de coutume à son visage.
« Nous venons mener de petites recherches, au sujet de notre académie et de son propriétaire. » De nombreuses images se mêlèrent à ses pensées. Certaines plus récentes que d’autres. Désagréables, malgré la douceur éprouvée en présence d’Anna. « Depuis que nous avons été espionnés avec Clemens, et que nous connaissons les autres péripéties vécues par nos camarades... » Une courte pause face à la tranquillité neigeuse des environs. « ... Je dois t’avouer que je me sens menacé à Haveirson. » Légèrement. « Ce problème est donc passé devant tous les autres. »
Bien que la preuve de sa félonie soit invisible aux regards, Rowan baissa instinctivement ses yeux vers le bras concerné. Au fond de lui, il craignait les actions du Comte à l’encontre de son amie. Plus que celles du Seigneur des Ténèbres. En effet, le second comptait suffisamment sur son allégeance – tout du moins, il l’espérait ainsi – même forcée pour ne pas lui ajouter des bâtons dans les roues. Pas au moment où ce dernier réunissait toutes les forces possibles à ses plans sordides.
Et le pion le plus infime constituait déjà une chose à préserver au profit de batailles plus... Terribles.
En attendant que la petite Phénix se décide à lui répondre, l’ancien Serpentard continua à détailler la porte qui leur faisait face. Il y repéra ici et là quelques inscriptions latines, dont la lecture fût aisée à mener tant le niveau de la langue était courant. Les psaumes étaient gravés directement sur les bordures du bois peint. Étrange. Maintenant que son esprit y prêtait attention, ces phrases tonnaient comme une mise en garde. Un avertissement. Contre quoi ?
Les rouages acérés de sa conscience se lancèrent dans une analyse vive et fébrile, articulant l’information à toutes les données s’y affiliant de près ou de loin. C’est à cet instant que la voix diablement neutre de la Française heurta son soudain silence. Bon sang. Avait-il oublié qu’elle ne faisait que répondre à ses propres mots ?
Sauf que le sujet abordé était tout sauf celui auquel il s’attendait.
Les premières secondes, son cerveau l’abandonna à une incompréhension saisissante et piquante. Puis, petit à petit, il commença à comprendre. Et à s’empourprer. Par tous les dieux, qu’est-ce qu’il pouvait répondre à ça ? « Anna. » Sa main libre vint pincer l’arête de son nez et masser brièvement ses paupières closes dans un soupir gêné. « En toute franchise, cela ne te rendrait pas suffisamment honneur. » Il rouvrit les yeux, s’osant à la fixer. « Ne te méprends pas sur ma pensée. Je suis mille fois tiraillé par l’envie de t’unir à moi, et je ne refuse pas fondamentalement une telle éventualité si notre monde bascule dans l’horreur. » Elle paraissait si délicate et fragile, dans l’atmosphère glacée de la fin d’après-midi. « Cependant... Si je peux avoir le choix, je préfère opter pour des célébrations davantage civilisées et festives. » Et puis, tout de même, l’air de rien, il y avait toujours Daphné dans l’équation.
Une fois sa phrase lâchée, le jeune homme se pencha vers son amie et déposa ses lèvres contre son front. « Je ne crois pas que les grandes religions moldues soient très prépondérantes dans la société sorcière. Ne t’en tracasse pas. » En se redressant, une expression joueuse anima ses iris. « D’ailleurs, puisque nos interlocuteurs sont moldus, nous allons devoir jouer le jeu de l’être également. Et passer la nuit ici, ensemble, dans une chambre aussi peu confortable qu’étroite, pour ne pas éveiller les soupçons. » Assurément que son ton doux et velouté appuya – innocemment ? – sur deux termes bien précis.
Ceci fait, non sans un brin évident de taquinerie, il frappa à la porte. |
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| Sujet: Re: Feathers of Westfall. Lun 9 Nov 2015 - 1:26 | |
| Elle écouta les inquiétudes de Rowan sur l’académie, elle y resta pensive. Bien sûr qu’elle avait eu vent de certaines choses, mais visiblement pas toutes. La soirée partagée avec Isolde dans leur confrérie lui revint en mémoire, ainsi que les souvenirs partagés. Un léger sentiment de mal-être les accompagna, sentiment qu’elle refoula bien vite. Rien de tout cela n’avait plus d’importance, ou du moins rien qui ne puisse lui faire plus de mal qu’elle n’en avait déjà subi par le passé. Elle resta aussi sceptique sur l’importance relative qu’il accordait au comte contrairement à ce qu’elle estimait plus dangereux encore.
- N’oublie pas le reste pour autant… Te savoir mêlé à tout ça m’inquiète beaucoup. Je préférais mille fois affronter le comte que… Elle ne finit pas sa phrase mais la main de la jeune fille se resserra sur la sienne. Elle se demanda où était passé le temps où sa seule inquiétude était de savoir si elle allait réussir ses examens de fin d’année. D’ailleurs elle ne s’intéressait plus qu’en partie à ceux qui avaient déjà eu lieu et ceux qui viendrait encore durant l'année. Tout cela paraissait secondaire face aux événements qui ne cessaient de s’enchaîner.
La porte qui leur faisait face ne semblait pas intéresser la française, son regard rieur était fixé sur son compagnon interloqué. Son amusement fut renforcé lorsqu’elle vit ses joues se couvrir d’une teinte rosée. L’une des pensées qui la traversa à ce moment précis était qu’ainsi au moins son visage prenait des couleurs ailleurs que dans le bleu de ses yeux. Pourtant elle fut rattrapée à son propre jeu lorsqu’il lui soutint sans une hésitation que l’idée d’un tel événement ne l’effrayait pas et que la seule raison pour qu’il n’arrive pas était qu’il considérait qu’elle méritait mieux. Elle se demanda comment il pouvait être si sûr de lui quand elle cherchait encore à savoir ce qu’il représentait réellement pour elle et quels sentiments elle nourrissait envers lui.
Ses yeux toujours grands ouverts par le choc d’une telle révélation, elle le laissa lui déposé un baiser sur le front sans rien répondre. Elle l’entendit vaguement répondre à sa fausse question sur la religion, propos dont elle se moquait éperdument et dont elle n’avait jamais douté qu’il ne lui en tienne réellement rigueur. A côté du fait qu’elle ne soit pas de sang pur, le reste était des problèmes dérisoires. Sans lui laisser le temps de se reprendre elle l’écouta enchainer sur une drôle d’idée. Dormir ici ? La jeune française ne s’était pas préparer à cela et elle mit quelques longues secondes avant de retrouver sa contenance, secondes qu’il utilisa pour frapper. Mais avant qu’on ne vienne leur ouvrir elle lui attrapa le bras et lui souffla :
- Tu oublis que si les religions ne sont pas prépondérantes dans le monde sorcier, ici tu es en leur sein. Cela m’étonnerait qu’ils laissent un homme et une femme partager une chambre étroite. Cela irait contre la bienséance. Surtout s’ils ne sont pas mariés, et je ne porte pas de bague.
Ce fut autour d’Anna de retrouver le sourire. Si Rowan s’imaginait la bloquer à ce jeu, il n’allait pas être déçu. Elle le relâcha légèrement et reprit d’une voix plus forte :
- Bon attendons de voir qui nous ouvre. Du latin ? Hum… qu’est que ça dit ?
Elle se mit sur la pointe des pieds dans l’idée de se rapprocher des écritures pour mieux les voir et tenter de les traduire. L’étudiante se fit la réflexion que le sinistros les avait encore amené dans un endroit dont lui seul avait le secret. Que pourraient-ils bien donc trouver sur le comte ici ? Enfin puisqu’ils étaient là, elle allait jouer le jeu. Non interibitis. dignus est intrare fide, sed cui vide. Si l’on ne tenait pas compte du premier avertissement, la seconde phrase était un peu plus rassurante. Quelques fois aussi fais confiance, mais prend garde. Au moins étaient-ils prévenus, mais effectivement il y avait peu de chance qu’ils soient attendus.
- Tu es sûr qu’ils vont nous recevoir ?
Il aurait été dommage qu’ils se déplacent pour rien. |
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| Sujet: Re: Feathers of Westfall. Lun 9 Nov 2015 - 21:30 | |
| Dissimulée sous l’épaisse couche d’étoffes très diverses, et diablement nécessaires en cette saison hivernale, la marque imposée par le Seigneur des Ténèbres lui brûlait la peau. Semblable à quelques rappels insidieux sur la nature exacte de sa traîtrise. Sur l’origine du sceau de la félonie. Celle que l’on ne pouvait guère se permettre d’oublier. Non seulement parce qu’elle puisait ses racines dans un souvenir inhumain et sordide, à la limite du préjudiciable pour une conscience trop portée sur l’honneur et les convenances, mais également car elle avait estampillé la chair de son porteur à jamais.
En relevant ses yeux vers ceux de sa compagne de fortune, Rowan sembla y percevoir une fragile trace de méfiance. D’incertitude à peine avouée. Si ce n’est en quelques mots, s’osant à évoquer non seulement le Comte – individu ô combien mystérieux et difficile à cerner – et le Maître des mangemorts – ironiquement plus familier à ses yeux que le propriétaire des murs de l’académie – en une opposition glaçante. « Je le sais. » En un sens, il comprenait aisément la vive appréhension de la petite Française. Son inquiétude profonde et sincère quant à tous les pénibles paramètres à considérer consciencieusement. Toutefois, dans l’immédiat, il ne pouvait s’empêcher d’ordonner autrement ses priorités.
Les murs du château risquaient bien plus de le poignarder, à partir d’actes aussi anodins qu’imprécis, que les partisans du grand mage noire. Est-ce qu’il sous-estimait sévèrement les exactions et les risques apparentés à sa nouvelle allégeance ? Aucunement. Le jeune aristocrate savait pertinemment qu’il évoluait à la limite d’une brèche mortelle et vertigineuse, dont le moindre faux pas mènerait inéluctablement au massacre des siens.
En l’état actuel des choses, il n’avait que des perspectives limitées. Et se lancer abruptement dans le bal des masques, en espérant défier et vaincre des aînés chevronnés, ne se solderait que par un échec cuisant et impardonnable. Un échec que son âme payerait au centuple. Il n’en doutait absolument pas. La meilleure option envisageable, celle de survivre et de surveiller les évolutions avec distance, impliquait de suivre les ordres à la lettre... Autant que de se montrer irréprochable. D’un parfait guindé et sombre, inattaquable.
De ce fait, il avait tout le loisir d’enquêter sur les miroirs, les tableaux et le susnommé Comte.
Les infimes allégations qu’il avait auparavant lâché à l’attention de sa camarade, lui donnèrent la singulière impression de rudoyer la quiétude malicieuse de cette dernière. La tendresse évidente de ses propos, en dépit qu’elle découlait d’une sincérité réelle et affectionnée, sembla provoquer en elle une césure qui l’inquiéta lui.
S’en suivit plusieurs coups portés contre le bois peint de l’entrée de l’Abbaye.
La seconde suivante, la Phénix s’accrochait brutalement au bras du jeune homme, le souffle bien trop proche pour qu’il ne s’en trouva pas piqué d’un intérêt mordant. Bon sang. À quoi escomptait-elle jouer devant un lieu de sacre moldu ? Lorsqu’elle ouvrit la bouche pour préciser sa pensée, il se sentit bercé par une certaine confusion. Déconvenue ? Désappointement ? « En effet. » Sans rien laisser transparaître de sa soudaine réflexion, Rowan s’irrita de son absence complète de prévision. Tant bien même qu’il avait étudié l’histoire des non-sorciers auprès de sa génitrice, il en avait oublié l’essentiel. « Je dois avouer que tu viens de soulever un point intéressant. » Une bague ? S’il espérait s’appuyer sur leur proximité pour tenir le rôle d’un couple, il en faudrait même deux. « Permets-moi d’y remédier. »
Tandis que son aimable amie s’affairait à lire les inscriptions latines, il tira sa baguette d’un mouvement leste. Il lâcha à regrets la main d’Anna pour tirer deux pièces d’un argent luisant d’une poche intérieure de son vêtement. Il se permit une respiration calme et soutenue, pour se remémorer les conseils avisés de Clemens sur ce point particulier de la métamorphose, avant de passer à l’acte. De formuler le sortilège avec précaution et discrétion, obtenant ainsi deux alliances identiques. Par tous les dieux, la chance lui offrait un admirable soutien !
Non sans un sourire – avouons-le, un brin facétieux – il récupéra les doigts tant appréciés de sa camarade, et y glissa délicatement l’anneau. Son trahissait un égayement excessivement équivoque. « Le problème est désormais résolu. » Après avoir rangé sa férule d’orme loin des regards indiscrets, l’aristocrate aux iris brûlantes d’une douceur toute dévouée, retira brièvement un de ses propre gant pour équiper lui-même la bague. Ceci fait, il glissa rapidement sa main hors de portée du froid, dans l’écrin de tissu précédemment quitté. « Je ne peux guère en être assuré. Nous allons devoir improviser au fur et à mesure. »
Une minute s’écoula. Des bruits sourds et lointains commencèrent à percer la tranquillité neigeuse des lieux, jusqu’à faire trembler la façade devant-eux. Puis cesser d’un seul coup. Alors, enfin, une porte s’ouvrit face à leurs silhouettes. Un vieil homme leur fit face, l’air ostensiblement stupéfait de tomber sur deux individus en cette heure de la journée.
D’un anglais chevrotant et lent, il les invita à se glisser à l’intérieur pour converser. À l’abri de la tempête approchante et du froid. « Toutes nos excuses pour une arrivée aussi tardive. » Une fois dans le vestibule principal de l’abbaye, Rowan inclina respectueusement le visage. « Permettez-moi de nous présenter à vous. » Il tendit élégamment le bras vers la petite Française, à l’aise dans le jeu qu’il menait sans ciller une seule fois. Et le ton qu'il employa pour sa dernière phrase, ne laissait aucun doute possible quant à leur relation. « Nous sommes Rowan et Anna Sharpe. » |
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| Sujet: Re: Feathers of Westfall. Mer 11 Nov 2015 - 16:50 | |
| Leurs échanges voilés sur les différentes appartenances de Rowan et ses problèmes actuels finirent par faire perdre son sourire à la jeune étudiante. Dans le froid ambiant, son regard se détourna de lui et se plongea dans l’épais brouillard qui commençait à se former. Jusqu’où irait-il ? Un frisson la prit, mais cette fois-ci ce ne fut pas à cause du temps. Elle savait pertinemment que son compagnon évoluait sur un fil du quel il risquait de tomber à chaque instant. Le pire c’est qu’elle savait bien qu’elle pouvait elle aussi en faire les frais. Elle en avait terriblement conscience, bien que la plupart du temps elle choisissait de ne pas y penser et de rejeter tout cela au loin. Mais maintenant qu’ils l’avaient évoqué les douloureuses angoisses qui la prenaient au milieu de ses nuits ou bien à des moments inattendus de la journée, revenaient. Elle sentie son souffle se raréfier et elle ferma les yeux pour se contrôler. Elle avait terriblement besoin que quelqu’un l’épaule actuellement, plus qu’elle ne le disait. Mais elle n’avait personne à qui en parler. Elle ne pouvait pas révéler ce si terrible secret à Isolde, ni même à Clemens. Rowan lui faisait confiance. Puis cela n’aurait fait qu’augmenter un risque déjà si grand. Ses parents lui auraient demandé de mettre fin à toute cette histoire, et au fond quand elle réfléchissait de manière logique à tout ça elle ne pouvait que les comprendre. Pourtant elle s’accrochait à lui, malgré les risques, malgré le mariage, malgré tout.
La prise de sa main dans la sienne se fit presque désespérée. Ses mots vinrent se déposer comme du sel sur les plaies d’Anna. Bien sûr qu’il le savait. C’était là toute l’horreur de la situation, tous deux comprenaient que leur espoirs étaient presque vint et que la probabilité que cette histoire se termine bien était quasi-nulle.
La plus grande peur de la jeune française se logeait dans l’idée qu’il pouvait disparaître sans qu’on ne la prévienne. Qui penserait à elle si lui arrivait malheur ? Clemens peut être mais seulement si l’information lui venait aux oreilles. Chaque soir elle se couchait avec l’idée que le lendemain tout pouvait avoir basculé et qu’elle n’aurait sans doute pas la chance de lui dire au revoir. Pour autant elle se tut car le lui dire n’aurait pas aidé et il semblait déjà aller si mal.
Elle reprit enfin le contrôle et ils repartirent sur un sujet plus léger ou, du moins, moins douloureux. Pour autant la jeune femme n’en fut pas moins stressée, mais la sensation était bizarre, inconnue. A celle-ci se mélangeait une sorte d’attente, Rowan était-il sérieux dans ses propositions ? Lorsqu’elle lui répondit, elle éprouva un réel amusement avant de redescendre d’un coup lorsqu’il sorti deux pièce de sa poche. Etait-il sérieux ? La suite lui révéla qu’il l’était diablement et avant même qu’elle n’ait eu le temps de le retenir, il lui ôta son gant pour lui enfiler une bague. Elle l’observa enfiler lui-même un anneau.
- Rowan, tu vas sérieusement…. ?
L’image était perturbante. Ses yeux plongés dans les siens, elle eut l’impression qu’une situation irréelle prenait soudainement une forme plus matérielle qu’elle ne l’avait jamais pris jusqu’à présent. Comme si l’idée que ces deux êtres puissent s’unir un jour nétait pas si absurde, comme si tout cela n’était pas simplement une folie.
Elle ne sut pas si ce possible l’effrayait ou l’attirait, mais s’inquiéta tout de même du futur proche que promettait l’idée du Sinistros. Mais alors qu’elle allait réagir, la porte s’ouvrit sur un vieil homme étonné qui les laissa malgré tout pénétrer à l’intérieur. L’entrée de l’abbaye était assez austère comme on pouvait s’y attendre avec une décoration minimaliste. Aucune tapisserie, ni décoration superflue n’avait été rajoutée. Rowan prit les devants et continua sur sa lancée. Il avait osé ! S’ils n’avaient pas été en compagnie, elle lui aurait fait regretter. Elle lui lança un regard équivoque avant de se tourner vers leur hôte.
- Excusez-nous, oui. J’espère que nous ne dérangeons pas ? Merci de nous avoir permis d’entrer.
Elle tentait de faire bonne figure, mal-à-l’aise avec l’idée de jouer le rôle d’une femme mariée. Elle se savait si jeune que l’homme en face ne pourrait pas ne pas le remarquer et trouverait cela certainement étrange que deux personnes à peine sorties de l’adolescence soit déjà marier, enfin c’était un homme d’Eglise il y avait peu à parier qu’il se permette une remarque dans ce sens. |
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| Sujet: Re: Feathers of Westfall. Dim 15 Nov 2015 - 19:26 | |
| La taquinerie déconcertante et facétieuse qui les liaient depuis leur première rencontre, prenait désormais un tour extravagant. Diablement excentrique, tant il s’aventurait vers un horizon incertain et chancelant, de ceux dont on ne pouvait pas prévoir l’issue. Ni la suite des événements. La cohérence et la logique laissaient alors la place à l’inconstance et au hasard. Ces choses que le destin, même caressé du bout des doigts par les sombres parques, ne permettait guère d’en deviner plus du futur.
L’interrogation stupéfaite et inachevée de la petite Française attira une esquisse de sourire sur les lèvres de Rowan. La magie faisait partie intégrante de son environnement, de fait, il ne considérait pas son usage comme une source d’imprévue et d’audace. Pas plus qu’une insidieuse tricherie. Le seul élément tangible sur lequel on pouvait lui accorder un reproche, s’apparentait davantage à un bon sentiment. L’envie de la conserver auprès de lui par inclination et par sécurité.
Qui savait réellement où leurs pas les menaient aujourd’hui ? Et si l’abbaye de Westfall ne s’affirmait pas en une énième épreuve à accomplir ? À dépasser ? À affronter, surtout ?
Les deux jeunes gens eurent ensuite l’occasion de se réfugier à l’intérieur de la bâtisse, tout en se laissant conduire par un individu à l’âge avancé. Ce dernier, vêtu avec austérité, ne put s’empêcher de détailler les arrivants imprévus de ce jour perdu dans le flot du temps. Avec une quiétude toute religieuse, il écouta alors les propos qui s’adressèrent à ses oreilles. Les informations livrées petit à petit provoquèrent chez lui un hochement de tête serein. « Ce n’est rien, mes enfants. »
L’ancien Serpentard se permit un regard vers sa camarade, étincelant d’une tendresse qui ne doutait pas ni du jeu ni de la chandelle. Prêt à encaisser la silencieuse remontrance qui cernait les iris de la Française. Une menace sans mots, mêlée de fascination et d’agacement sans savoir exactement comment discerner l’un de l’autre.
« Quelle est la raison de votre visite ? »
La voix de leur aîné attira l’intérêt du jeune aristocrate. « Nous avons l’espoir de trouver dans vos manuscrits et vos archives de quoi résoudre quelques recherches. » Il s’arrêta quelques infimes secondes. Le ton maniéré et précautionneux, par crainte de brusquer leur interlocuteur. « Si vous nous permettez de mener de telles investigations dans votre bibliothèque. »
Le vieil homme, toujours empreint d’une tranquillité avenante, se trouva néanmoins troublé par une demande aussi peu coutumière. « Cela doit être possible, je vais en référer à l’abbé. Attendez-moi ici. » Aussitôt cette phrase prononcée, il quitta l’entrée de la bâtisse au profit d’un escalier plus loin sur la gauche. Progressivement, les pas cessèrent d’être audibles.
Rowan en profita pour observer les alentours. Sobres. Ternes. Un véritable lieu de culte et de repos, abandonné à une vénération qui ne tolérait aucune autre adoration que celle d’une divinité moldue. « Il y a de quoi être décontenancé en ces lieux... » En un lent mouvement, trahissant toujours cette étincelle de douceur propre et particulière à la fois de leur proximité, il vint serrer délicatement les doigts d’Anna. |
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| Sujet: Re: Feathers of Westfall. Lun 16 Nov 2015 - 1:30 | |
| Sous les yeux légèrement amusés de Rowan, Anna rougit une fois de plus mais un sourire naquit malgré elle au coin de ses lèvres. Elle ne put s’empêcher. Elle était heureuse de l’avoir rien que pour elle, même pour un court instant et qu’en plus de cela il eut l’air de se détendre même un peu en sa présence.
Sourire qu’elle perdit néanmoins légèrement lorsqu’ils entrèrent et qu’il poussa le jeu jusqu’à les présenter tel un couple marié qu’ils n’étaient pas. Il ignora pourtant son regard et elle ne put se permettre de rajouter un mot.
Elle s’attacha donc à se concentrer sur leur hôte. Il paraissait toujours aussi surpris et il lui sembla même légèrement gêné mais son expression resta relativement neutre à la jeune femme pour qu’elle ne puisse être certaine de cela. Tandis que son compagnon formulait sa demande, elle resta silencieuse. Elle les observa. Lui était comme à son habitude, guindé dans sa politesse et formulait ses souhaits d’une manière qu’on pouvait difficilement lui refuser. L’homme d’Eglise en face parut plus fébrile à Anna, hésitant sur la marche à suivre, ce qu’il formula clairement avant de s’éclipser.
Moment qu’elle avait attendu et ainsi elle ne laissa pas son ami se délecter des lieux tel qu’il semblait vouloir le faire en jouant les innocents jusqu’à enserrer sa main. Elle attrapa alors la sienne d’une poigne plus vigoureuse, le rapprocha d’elle et chuchota d’une voix qu’elle tenta de ne pas faire trop forte les mots qu’elle avait retenu jusque lors.
- Rowan, qu’est-ce qui t’a pris ?! Nous faire passer pour marier ? Certes je ne crois pas en Dieu, mais j’ai quand même du mal à mentir de sang-froid à un abbé.
Elle s’attendait à ce qu’il lui lance son regard qui la désarçonnait à chaque fois. Ce regard d’incompréhension totale lorsqu’elle élevait la voix, comme s’il n’avait même pas conscience que son comportement avait eu un écart. Elle anticipa aussi ses excuses qu’il allait forcément lui faire, il s’excusait toujours que ça finissait par la mettre mal-à-l’aise, lui donnant le sentiment de s’agacer pour rien. Si bien qu’elle lui mit un doigt sur la bouche avant même qu’il ne puisse qu’esquisser l’idée de prendre la parole.
- Chut ! Ne dis rien, je vais me plier à ton drôle de jeu, mais tu ne perds rien pour attendre Rowan Westminbrook, crois-moi ! En attendant ça n’a pas l’air gagné notre affaire. Tu penses trouver quels types d’archives ici ? Des cartes de la région ? Des documents sur l’académie et ses origines ? Tu penses que les deux endroits auraient pu se trouver sous la direction du même suzerain ? L’Eglise avait parfois ses terres propres, s’ils n’ont été que des alliés commerciaux ça ne va pas être simple de trouver des informations intéressantes sur Haveirson je le crains.
Sur la deuxième partie de sa tirade, elle avait rabaissé son doigt mais leurs corps restèrent relativement proches. Assez pour qu’elle en fut troublée lorsqu’elle en prit conscience. Sous son regard bleu, elle rit légèrement d’une gêne mêlée à une envie subite. Alors elle jeta un œil autour d’elle pour voir si personne ne revenait et se mit sur la pointe des pieds. Ses lèvres se collèrent ainsi furtivement aux siennes dans un baiser rapide et doux. Elles lui avaient manquées. Beaucoup plus qu’elles n’auraient dues. Anna s’en rendit compte à l’instant où elle déposa les siennes dessus.
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| Sujet: Re: Feathers of Westfall. Lun 23 Nov 2015 - 19:35 | |
| Dès qu’ils se retrouvèrent seuls en ces lieux quiets et abîmés par les siècles, à peine bercés par le souffle du vent extérieur tant les épaisses paroisses de la bâtisse semblaient vouloir survivre au temps et aux injonctions des éléments. Quitte à grincer de contentement au creux des différentes poutres attenantes. Quitte à siffler dans les rares interstices de la toiture. Trop haut et trop loin pour que les deux jeunes gens y prêtent attention.
La pression vive et imprévue sur sa main l’arracha Rowan à ses réflexions et à l’observation consciencieuse de leur environnement. « Anna ? » Ce fut le seul mot qui s’échappa de ses lèvres alors que ses iris rencontraient brutalement leurs jumelles. Agacées ? « Et bien, ma foi, ce n’est qu’un rôle plaisant à tenir... » Il se trouva incapable de finir sa phrase face à l’étrange accusation formulée à son encontre. Il accueillit alors les reproches de sa camarade sans hausser le ton ni se sentir piquer par l’attaque. Que pouvait-il faire, sinon laisser la tempête s’éventer d’elle-même et s’essouffler ?
Et ce, même s’il se sentait singulièrement perdu devant l’énième et désagréable avalanche. Presque coutumière de leur relation, tout du moins, de celle orchestrée et imaginée par la petite Français.
Un doigt vint le faire taire avant qu’il ne puisse envisager ne serait-ce qu’une idée à formuler. Soit. L’ancien Serpentard l’écouta avec précaution, faute de pouvoir faire plus de toute évidence, et ne manqua pas de noter que sa partenaire escomptait lui faire payer son plan. Encore. Bon sang. Quand allait-il avoir le droit de s’exprimer ? Elle enchaîna sans s’intéresser aux détails, partant sur la mission qu’il s’était donné ici bas plutôt que de poursuivre et d’insister lourdement sur des broutilles.
Lorsqu’elle se décida enfin à lui donner du leste, ce ne fut que temporaire. Du bout des lèvres, Anna le força de nouveau à se taire, en un mouvement qui se révéla vif et imprévisible. Inévitable.
Rowan la laissa l’aborder avec douceur, s’adonnant brièvement à cet étau chaud et tendre, avant de l’écarter de lui de son autre main. Il se contrôlait fermement, mais si la Française venait le quérir de la sorte... Il craignait de ne pas cerner suffisamment ses pensées. Et de perdre un peu de sa contenance en chemin. « Anna... » Tous les diables tentaient déjà son âme. Il n’avait vraiment pas besoin de ça... Tant bien même que son sang et sa chair l’en suppliait. « Si tu me distrais, il va m’être difficile de te répondre. » Un sourire pâle et affectionné gagna son visage. « J’espère récupérer quelques indications sur le propriétaire de l’académie. Théoriquement, l’Abbaye est suffisamment proche pour avoir lié par le passé avec les terres d’Avalon et la nobilitas s’y trouvant. Il doit forcément exister une archive, une missive ou tout autrement document s’y référant. »
Du bout des doigts, il ne put s’empêcher de frôler la joue de sa camarade. « Nous verrons bien, nous avons toute la soirée pour mener notre investigation. » Il laissa les mots s’éteindre d’eux-même dans l’air froid du vestibule. Cette fois-ci, c’est lui qui vint à elle, et la plaqua contre son corps avant de l’embrasser. Une étreinte trop courte et trop vibrante pour qu’il ne puisse s’autoriser plus. La serrer, encore, avec une force un brin désespérée. Un brin frustrée. Puis rompre le contact non sans avoir déposé un chaste remerciement sur le nez de son amie. Tendre. Aimant. « Et promis, je te laisserais dormir en paix. » Dans le fond, il espérait qu’elle lui ferait payer son audace à la moindre occasion.
C’est à cet instant que des pas résonnèrent au loin, jusqu’à gagner progressivement leur proximité, révélant ainsi deux individus. Le premier, qu’ils reconnurent sans mal, et le second, vraisemblablement plus jeune quoi que barbu. « Bonsoir et bienvenue en ces lieux, mes enfants. Je suis l’Abbé Stuart. » Ce dernier salua les deux étudiants avec sympathie. « Je vais vous mener à notre bibliothèque. Le frère Maximilien restera à proximité de votre étude si vous avez la moindre question, alors, n’hésitez pas à abuser de ses connaissances. » Un éclat chaleureux traversa son regard, puis, en un lent mouvement, il ouvrit la marche. « En dehors de quelques historiens, nous avons rarement des visiteurs qui s’intéressent à nos ouvrages. Quel est l’objet de vos recherches, si je peux me permettre la question ? » |
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| Sujet: Re: Feathers of Westfall. | |
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