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 Beati pauperes spiritu. [Ouvert]

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MessageSujet: Beati pauperes spiritu. [Ouvert]   Beati pauperes spiritu. [Ouvert] EmptyMar 20 Oct 2015 - 16:38

HRP PRECISION YOLO SLIP:

Le 13 janvier 1997, 8h du matin.

L'air froid et glacé des premières heures du jour, ordinairement maintenu hors des murs de la bâtisse surannée, semblait omniprésent dans tous les couloirs, toutes les pièces et tous les recoins sombres et silencieux du manoir Jedusor. En dépit de l'épaisseur de sa tenue – d'un noir cendré et sobre quoi que l'étoffe fut en réalité coûteuse – le jeune homme serra ses doigts gantés l'un contre l'autre.

Ses iris céruléennes, d'une quiétude affirmée et aristocratique, se portèrent brièvement sur les rares individus qui se déplaçaient dans le repaire des ténèbres. Avant de se perdre sur la manche d'ébène qu'il releva à la demande d'un aîné trop vigilant. Assurément pas à tort compte tenu de la situation actuelle.

Depuis que son bras portait la marque du Maître, une félonie difficilement avouable aux siens par la démence qu'elle impliquait, il éprouvait toujours une certaine langueur à l'observer onduler sur sa peau. S'agiter. Serpenter sur ses veines. Et lui rappeler, continuellement, à quel point il était dans une mélasse infinie.

À quel point un seul faux pas suffirait à le faire tuer. Lui. Et ses proches.

Profondément ancré dans une nonchalance guindée, Rowan quitta les abords de l'entrée pour gagner la salle de séjour, poussiéreuse et grinçante. Tout en récupérant un opuscule de magie noire – après tout, son parrain attendait de lui qu'il travaille sérieusement l'Endoloris – il se dirigea vers un siège libre de la pièce.

Freya ne viendrait pas tout de suite. Avant qu'elle le rejoigne, il avait bien une heure à perdre en révision théorique. Drastiquement inutile. Diablement rassurante.

Un brin désespérée, dans le fond.
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MessageSujet: Re: Beati pauperes spiritu. [Ouvert]   Beati pauperes spiritu. [Ouvert] EmptyMer 21 Oct 2015 - 21:24

Des années aux services de son Maître et pourtant toujours cette petite boule au ventre, cette peur, lorsqu’il pénétrait les murs du Manoir Jedusor. Il ne faisait clairement pas parti de ce monde-là, mais qu’il le veuille ou non, il en était jusqu’à la toute fin. Voir toutes ses têtes haineuses et complètement pourries par leur narcissisme aigüe le rendait nerveux, il n’y trouverait jamais sa place.

Ce qu’il ne pouvait retirer aux Mangemorts, c’était qu’ils étaient matinaux, lui n’aurait jamais organisé une réunion à 8 heures du matin. Son immense carrure ne lui laissait d’autre choix que de n’avoir que des costumes sur-mesure, ce qui lui coûtait extrêmement cher. Ce dernier était pourtant d’une simplicité pure, mais ce qui était le plus onéreux était sans doute la doublure intérieure d’une douceur utopique. Il repensait soudainement à la première fois où il était entré dans ce manoir. Il faisait une chaleur particulièrement épuisante en un mois d’août particulièrement harcelé par les rayons du soleil. Accompagné de ses grands-parents, il rencontrait pour la première fois Lord Voldemort et s’apprêtait à recevoir sa marque. Il se demandait encore aujourd’hui comment avait-t-il pu la cacher au reste du monde depuis tout ce temps. Que le Ministère de la Magie le découvre l’arrangerait presque, les Aurors viendraient alors le chercher dans son bureau, à Poudlard, et l’emmènerait à Azkaban, à condition que lui résiste, et alors ils le tueraient, mettant fin à toute cette souffrance.
Mais après tout, la vie ne méritait-elle pas tout de même d’être vécue, même surplombée d’imperfections handicapantes ? C’était l’idée qui le poussait à continuer malgré tout. L’alcool avait aussi son rôle à jouer, jamais sans son verre de rhum, sauf à Poudlard, à l’évidence.

Ici même, il parcourait les couloirs, verre à la main, pour finalement rejoindre la salle de séjour où il trouva des Mangemorts de tout âge, allant d’étudiants à retraités près de la fin de vie, bien que ces derniers se fussent rarissimes, étant donnée l’espérance de vie des Mangemorts.

Il soupira de désespoir, cette petite réunion allait être longue et absolument pas passionnante. Il chercha un visage familier, son grand-père, il voudrait mieux l’éviter, sa grand-mère, idem. Déjà ennuyé, il se reposa sur un siège sur lequel il se voyait clairement passer le reste de cette dramatique journée. Dramatique puisque ennuyeuse, à l’évidence.

À sa droite il reconnut le jeune  Rowan Westminbrook, un jeune qui une fois de plus, s’était laissé embarquer dans quelque chose qui le dépassait complètement, comme Ray à l’époque. De son sac d’affaire, il sortit sa bouteille de rhum et lui en proposa. Seul un idiot refuserait l’offre de verre de Ray, qui le placerait alors définitivement dans les infréquentables.

- Je ne savais pas que le jeune Westminbrook avait reçu sa marque, annonça-t-il, prendrez-vous un verre ?
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MessageSujet: Re: Beati pauperes spiritu. [Ouvert]   Beati pauperes spiritu. [Ouvert] EmptyVen 23 Oct 2015 - 11:40

Ses doigts gantés glissèrent sur la couverture sénescente et ocre, dont le titre partiellement lisible présentait en grande trombe le contenu à venir. Les sortilèges impardonnables. Dans un énième recueil de magie noire, gâté par les années poussiéreuses du manoir Jedusor et les usages inappropriés de ses lecteurs.

En un geste lent et maniéré, Rowan ouvrit l’opuscule. Ses iris pâles et quiètes s’intéressèrent aux détails de l’imprimeur, avant de se porter, quelques pages plus loin, au sommaire. De la théorie tout ce qu’il y avait de plus traditionnel. Et de plus éreintant. S’alignant paragraphe après paragraphe. Jusqu’à – singulière surprise ! – des schémas et des démonstrations rajoutées à la main dans les marges surannées. Intriguant.

En dépit de ce qu’il considérait, peut être que ce livre parviendrait à lui conférer de précieuses informations sur les étapes à suivre. Non pas que les vives explications de William soient insuffisantes. Au contraire. Toutefois, l’énergie requise pour un Doloris était si intense, si malsaine et hargneuse, qu’elle nécessitait une prise en compte pour le moins... Globale d’un individu. Ses forces. Ses faiblesses.

Les écueils à rectifier pour mieux viser.

Un large mouvement à sa gauche attira son attention. L’homme, qui lui faisait désormais face depuis l’autre siège, n’était pas inconnu à son esprit. Loin de là. Néanmoins, l’ancien Serpentard éprouvait des difficultés à replacer son nouvel interlocuteur dans la longue liste de ses connaissances. D’infimes indices se matérialisèrent cependant à sa conscience aux rouages acérés. Étoffe. Maintien. Regard.

Tout en inclinant le visage en guise de salutation respectueuse, Rowan se redressa légèrement. La voix de son aîné, autant que le ton employé, invitaient à une conversation plus salvatrice que le silence morbide des lieux.

La double interrogation formulée à son adresse, lui fit esquisser un sourire bref et poli. « Je dois vous avouer que mon initiation est récente. » Le souvenir du 19 décembre vint titiller discrètement son esprit. « Moins d’un mois, pour être honnête. » Déjà ?

Ses yeux se dirigèrent vers la bouteille de rhum. Compte tenu de la potion qu’il prenait en ce moment – et qu’il devait cesser sous peu, au risque de se faire sermonner par Clemens – et des contre-indications de cette dernière, sa consommation en alcool devait être limitée. Or, un verre... Intérieurement, il hésita. Il pouvait se le permettre dans la mesure du raisonnable. Tout en veillant à se montrer prudent.

D’autant plus que sa gorge était habituée à des breuvages doux. Le champagne. Le vin, plus rarement. Un cocktail, exceptionnellement.

« Volontiers. » En désespoir de cause, Rowan s’imagina qu’un peu de chaleur ne lui ferait pas de mal. Et que, potentiellement, son empathie serait moins capricieuse face aux horreurs qu’il apprenait ici-bas, avec un brin d’alcool dans le sang. Un brin d’imprécision. « Nous avons été plusieurs à prêter serment la veille des vacances de Noël. » Enfin. Lui, contrairement à Freya et à Juliet – de ce qu’il savait par le biais de la première – n’avait pas vraiment eu le choix.

Le seigneur des ténèbres l’avait marqué pour punir l’échec de son père. « La votre est excessivement ancienne, n’est-ce pas ? » Bon sang. Un nom lui revenait brusquement en tête. Perkins.
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MessageSujet: Re: Beati pauperes spiritu. [Ouvert]   Beati pauperes spiritu. [Ouvert] EmptyMar 27 Oct 2015 - 21:03

Le jeune Westminbrook esquissa un sourire purement formel, certainement travaillé depuis toujours. Ray lui n’avait jamais réellement pris soin de ses manières, il était comme il était, et il fallait faire avec. S’il n’avait pas envie de sourire, alors l’on ne verrait pas de sourire sur son terne visage. Rowan donna ensuite une réponse à son confrère quant à la Marque des Ténèbres, rapidement suivie d’une réponse à son invitation à boire. Alors, pendant qu’il écoutait le jeune Mangemort, Ray ouvrit sa bouteille de rhum pour lui en servir un échantillon. Tandis que lui le buvait pur, il mélangea celui du jeune homme avec un peu de jus qu’il a également souvent avec lui, lorsqu’il n’en peut plus du rhum pur.

- Il y a maintenant 16 ans que j’ai prêté allégeance au Seigneur des Ténèbres. Mais peu de temps après avoir reçu ma marque, le Maître fut mis à mal par l’enfant des Potter, mais nous, loyaux mangemorts, avons patiemment attendus son retour évident.

Ray souleva son verre et le bu alors sans jamais quitter Rowan des yeux, attendant de lui qu’il fasse de même. Le rhum ne faisait presque plus rien de plus que de lui réchauffer la gorge. Il s’y était tant habitué qu’il le buvait comme de l’eau, s’il était resté dans le monde moldu, on aurait tenté de soigner son alcoolisme, mais il n’en était rien dans ce monde et avec cet entourage. Ray repensa à ce qu’il venait alors juste de dire. Lui, un mangemort loyal ? Pas tellement, puisqu’il s’était enfui dans le monde moldu jusqu’à ce que le Seigneur des Ténèbres vienne le retrouver. Mais ça, Rowan n’avait pas nécessairement besoin de le savoir.

Les choses auraient été tellement plus simples si Lord Voldemort n’était jamais revenu, se disait Perkins, regardant le fond de son verre. Il serait resté avec son club de motard et y aurait probablement trouvé la mort, mais sa vie lui aurait plu jusqu’à la fin. Au lieu de ça, par sa faute, la totalité des membres du club ont trouvés la mort par la main du Seigneur des Ténèbres. Si seulement il n’avait pas tant peur du Maître, il aurait probablement joint l’Ordre du Phoenix, ou bien il aurait affronté directement Voldemort, sachant parfaitement qu’il y perdrait la vie.

- Ce genre de réunion m’ennui, j’espère seulement que le Seigneur des Ténèbres aura quelque chose pour nous.
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MessageSujet: Re: Beati pauperes spiritu. [Ouvert]   Beati pauperes spiritu. [Ouvert] EmptyVen 30 Oct 2015 - 18:23

Tout en prenant le temps d'étayer au minimum ses allégations – mieux valait se concentrer sur les informations les plus concrètes, plutôt que de se perdre en futilités mal adaptées pour l'heure – menées d'une main de maître, le jeune homme considéra du coin de l’œil les gestes de son interlocuteur. Sans trahir l'agitation silencieuse de son esprit, il sembla apprécier à sa juste valeur le mélange d'alcool et de jus.

Le rhum pur aurait été bien plus problématique à gérer que la boisson finalement proposée. D'un geste maniéré, quoi que toujours extrêmement lent, Rowan récupéra très justement cette dernière.

C'est à cet instant que son aîné se décida à lui répondre. Seize années. Il y avait largement de quoi parler d'ancienneté. « En effet. » L'ère évoquée – la fin supposée des ténèbres et de son seigneur face à un bambin quelconque – s'apparentait presque à une parenthèse aujourd'hui. Comme si cette impasse du temps, celle pendant laquelle tous – plus ou moins – avaient envisagés l'évidence de la paix au sein du monde sorcier, n'avait été qu'une fracture insipide. Imprécise. Dispensable.

À quelques mots près, le présent aurait été autre.

Tout en acquiesçant aux précisions de l'homme, le Sinistros porta le verre à ses lèvres. Avec une précaution empreinte de vigilance, il se permit de goûter au breuvage et d'éprouver la descente piquante du liquide au creux de sa gorge. Un brin plus fort que ce qu'il buvait habituellement. Et ce, malgré la dilution initialement effectuée.

Une prudente gorgée. Rien de plus. Du moins, pas tout de suite. Il se sentait plus apte à contrôler la chose petit à petit. Un semblant de crainte caressant le rouage acéré de ses pensées.

« Je l'espère pour vous. » L'ancien Serpentard esquissa un pauvre sourire. Teinté de compréhension et de respect vis-à-vis de l'espoir de son aîné. Après tout, sans être encore convié aux réunions du maître – son manque de formation en magie noire et son absence notable de réputation quant à son usage, le desservait complètement pour ce genre d'invitations – lui-même se trouvait concerné par des travaux guère plus agréables. Tout comme Freya. Juliet, aussi, potentiellement. « N'ayant pas la chance de pouvoir y assister, puis-je me permettre une interrogation ? »

Ses iris glissèrent sur les individus présents et leurs activités. Plus par curiosité que par frayeur. Il ne se sentait pas fondamentalement menacé, ici. « Avez-vous une idée des prérogatives du jour ? »  Son regard se fixa de nouveau sur Perkins. Quiet. « Je me questionne toujours sur le fonctionnement de notre groupe et ses objectifs. De ce fait, si vous estimez que je dépasse les bornes en vous adressant cette interrogation, n'hésitez pas à me le signaler. » Tout du moins, sans agression magique ou physique, ce serait le mieux.
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MessageSujet: Re: Beati pauperes spiritu. [Ouvert]   Beati pauperes spiritu. [Ouvert] EmptyMer 4 Nov 2015 - 20:59

Perkins observa le jeune homme déguster son verre avec méfiance et recul, ce qu’il ne prit absolument pas pour lui. Lui-même se méfiait de tout le monde, et c’était tout à fait naturel, en ces temps, faire confiance à quelqu’un relevait de la folie. Si les rôles avaient été inversés et que Rowan lui avait offert un verre, le barbu aurait probablement agit de la sorte également. Peut-être même aurait-il refusé, froidement, comme il savait si bien le faire. Après tout, en tant que son aîné, il aurait bien pu se le permettre. Remettre à leur place les plus jeunes, n’est-ce pas ce que les gens savent faire le mieux ?

Savourant une nouvelle divine gorgée de son rhum, le professeur écoutait ce que le jeune avait à lui demander. Prérogatives, fonctionnement, objectifs. Ray ne savait pas réellement comment y répondre. Que fallait-il faire lorsque ce genre de question était posé, se demanda-t-il. Il trouva le moyen, en quelque sorte, de répondre tout en esquivant la question.

- Quels que soient les objectifs de notre organisation, du Seigneur des Ténèbres, l’on se contente d’acquiescer et d’y obéir, quel que soient les contraintes, quelles que soient les conséquences… L’on ne remet jamais les ordres du Seigneur des Ténèbres en question, si vous avez pour espoir de vous rapprocher des hauts rangs, prenez bien note de ce conseil, le Seigneur des Ténèbres n’apprécie guère qu’on se dresse face à ses ordres, qui sont absolus et indiscutables.

C’était là une bien triste vérité. Personne n’avait son mot à dire lorsque Voldemort donnait ses ordres. Seuls quelques fous, comme Bellatrix Lestrange, osaient parfois contredire le Seigneur des Ténèbres, pour finalement se ranger très rapidement, redoutant par-dessus tout son courroux. Les quelques autres naïfs qui osaient l’interdit finissaient généralement morts, sans procès. Quant aux prérogatives, Ray n’en voyait pas. Au contraire, Perkins, lui, n’y voyait que des inconvénients. Devoir être constamment sur ses gardes, le défi de ne pas être découvert, le danger de porter la marque des ténèbres.

- Mais, tout ce qu’entreprend le Seigneur des Ténèbres, répliqua-t-il finalement, le rapproche de l’enfant qui a survécu, Harry Potter. Il est, dernièrement, son objectif premier. Un autre conseil, si vous vous retrouvez face au môme, ne le tuez pas, le Seigneur des Ténèbres le veut pour lui seul et il y accorde une très grande importance.

Constatant que son verre était une fois de plus vide, Ray se resservit un verre, après tout, la journée allait être longue, et le soleil se levait à peine. Finalement, le mangemort constata qu’il n’avait toujours pas aperçu dans le lot la tête de Malkiél Taylor, l’unique personne à qui il serait prêt à accorder sa confiance de nouveau. En le cherchant désespérément du regard, le barbu tomba à contrecœur sur la tête attaquée par le temps de son grand-père. La haine en bouche, il s’enfila son verre d’une traite et détourna le regard.

- Votre père n’est-il pas de la partie ? Je ne crois pas l’avoir croisé.
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MessageSujet: Re: Beati pauperes spiritu. [Ouvert]   Beati pauperes spiritu. [Ouvert] EmptySam 7 Nov 2015 - 18:50

Les précieuses secondes de silence, entre deux phrases lâchées du bout des lèvres, s’effilochèrent petit à petit dans les conversations ambiantes. Celles tenues à voix basse, avec une vigilance appuyée, pour ne pas nuire à la quiétude tant appréciée du maître des lieux. Une tranquillité grinçante à la moindre rafale portée contre l’antique demeure. Au moindre pied posé sur l’escalier de bois sombre et poussiéreux.

La première lichée d’alcool, et l’unique pour le moment, piquait encore sa gorge d’une vive chaleur lorsque le dénommé – tout du moins supposé – Perkins reprit la parole. Les allégations cédées à la curiosité suspicieuse de Rowan, ne répondirent que partiellement aux interrogations qui tordaient son esprit avec appréhension.

Assurément, il lui apparaissait évident de ne jamais remettre en cause les directives du Seigneur des ténèbres. Le petit avant goût d’intrusion mentale, poisseuse et froide, ne l’avait guère laissé indifférent. Au contraire. Il se souvenait de l’épisode avec une exactitude glaçante. Et du réflexe de survie qui lui permettait de toujours respirer aujourd’hui.

« Bien. » En soi, il n’y avait rien d’insurmontable à suivre des ordres. C’est ce que ces derniers impliquaient, de mort et de magie noire, qui risquait davantage de le brusquer. Bon sang. Il suffisait de voir à quel point un simple Doloris lui demandait une énergie considérable, autant qu’un entraînement poussé, pour se rendre compte qu’il n’était pas un homme de terrain.

L’ancien serpentard était un orateur, à la limite un homme de lettres, qui se battait davantage avec les mots plutôt que les sorts. Non pas qu’il soit incapable d’user de magie – à dire vrai, une fois la théorie dépassée au profit d’une pratique acquise, il ne se considérait pas mauvais en duel – en cas de nécessité, néanmoins il ne s’agissait pas de son domaine de prédilection.

Enfin, en l’état, car William Gallant semblait prêt à rompre toutes les barrières possibles de sa psyché pour changer la donne. Et permettre ainsi à son filleul de progresser en techniques offensives autant que d’augmenter ses chances de sortir indemne d’une altercation avec les aurors. Dans le fond, il devrait presque le remercier, n’est-ce pas ?

Soudainement, son aîné enchaîna et offrit d’autres informations aux oreilles attentives de Rowan. Potter. Le survivant. En plongeant dans les tréfonds de sa mémoire, il se souvenait sans mal de cet enfant de onze ans, chétif et fébrile sous le poids du Choixpeau. D’ailleurs, les trois dernières années de sa scolarité à Poudlard avaient été fortes en événements et en émotions, à cause du susnommé Harry. La haine à l’égard des Serpentards avait été toujours plus vive et insupportable au fil des ans, tous s’alignant avec la pensée du porteur de la célèbre cicatrice, sans chercher plus loin.

Et c’était sans compter l’ouverture de la chambre des secrets. Une période trouble et douloureuse, où les principaux héritiers des grandes familles au sang pur avaient été suspectés. Lui compris.

Le Sinistros acquiesça à la recommandation de son interlocuteur. « Il est bon de savoir de telles choses. » Toutefois, à choisir, il aimerait autant ne pas briser sa couverture devant l’émissaire de Dumbledore. Cela risquait de rendre sa scolarité à Haveirson pour le moins complexe. Déjà que le Comte essayait visiblement de tous les éprouver...

Du coin de l’œil, le jeune aristocrate détailla les gestes de Perkins. Il lui semblait diablement aguerri par les années et la pratique. Quels terribles sortilèges sa baguette avait-elle proférée en seize ans ? Difficile à dire. Peut être valait-il mieux ne pas le savoir.

Son père ? « Il doit être avec messire Gallant. Ils ne devraient pas tarder. » Depuis décembre, Rowan fuyait la présence de son géniteur comme la peste. Jusqu’à aujourd’hui, il avait plutôt bien réussi ses esquives. « Je pense qu’il ne manquerait pour rien au monde une réunion orchestrée par le maître. » Depuis son échec cuisant, Ranulf s’était excessivement concentré sur son travail au ministère, y retirant toutes les informations utiles au Seigneur des Ténèbres et à ses partisans, quant aux communications internationales... Et aux tentatives du cabinet de renouer le dialogue avec le parti moldu au pouvoir en Angleterre.

De quoi jauger suffisamment de la complexité de la situation, autant que de se racheter auprès des siens. Ne serait-ce qu'un peu.

« Vous souhaitez le voir ? »
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MessageSujet: Re: Beati pauperes spiritu. [Ouvert]   Beati pauperes spiritu. [Ouvert] EmptyLun 9 Nov 2015 - 20:44

Ces larmes ne voulaient pas cesser de couler. Elle ne comprenait pas. Les livres sur l’onirologie qui s’entassaient auprès de son lit ne lui avaient rien appris – ce n’était que des tissus de sornettes, de surpersistions, de rumeurs. Elle avait eu beau les creuser, songeant qu’il y avait peut-être un fond de vérité, rien n’en était ressorti.

Freya faisait des cauchemars, et elle ne comprenait pas pourquoi. Elle s’épongeait les yeux, utilisant des tonnes et des tonnes de mouchoirs, et ces maudites larmes ne se tarissaient toujours pas. Elle avait pensé qu’au bout d’un moment, ils finiraient par devenir moins violents ; la potion de sommeil sans rêve ne fonctionnait même pas – et c’était, de loin, le détail le plus étrange, le plus curieux, ce qui lui donnait un mauvais pressentiment à propos de tout ceci.  Même en utilisant une potion venant directement du stock de l’infirmerie. Quelque chose n’allait pas.

Ce fut donc le visage encore bouffi par ses pleurs que Freya transplana devant le Manoir Jedusor, sa lourde cape noire voletant légèrement à cause de son mouvement. Elle resserra son écharpe bleu nuit, rappel à la maison qui l’avait accueillie, aimée et fait grandir, avant de pousser les lourdes portes, aussi écrasante par leur présence que par ce qu’elle savait être dissimulé derrière.

Son regard balaya l’entrée à la recherche de la haute silhouette de Rowan, mais les mouvements précipités des hommes qui l’entouraient ne lui ressemblaient pas. Elle s’aventura vers la salle de séjour, s’efforçant de garder la tête haute, et ne mit pas longtemps à le repérer ; il était assis un peu plus loin, apparemment en grande discussion avec un autre homme. Inconnu au bataillon.

« Bonjour Rowan » dit-elle d’une voix encore endormie. « Monsieur. »

Elle gratifia les verres qu’ils tenaient tous deux d’une œillade curieuse, mais préféra ne pas faire blague sur la toute nouvelle débauche de Rowan – soyons honnêtes, Rowan n’avait jamais été très drôle – mais, étant donné le cadre, elle préférait s’abstenir.

« Désolée, je ne voulais pas vous interrompre. »

Elle s’assit sur un fauteuil, aux côtés de Rowan, observant avec curiosité l’agitation qui régnait tout autour d’elle. Des hommes se pressaient, chuchotaient avec énergie, se dirigeaient à grands pas vers les escaliers.

« Il se passe quoi ? »

Croisant les jambes négligemment, affalée dans son fauteuil, Freya loucha sur la couverture du livre que Rowan avait apparemment lu – elle avait été si préoccupée par ces histoires de cauchemars qu’elle avait négligé son entraînement, et elle était presque certaine qu’elle allait le regretter rapidement. Mais ces rêves

En parler avec Rowan serait peut-être une bonne idée. S’ils avait les mêmes symptômes qu’elle, peut-être était-ce un effet secondaire du sortilège utilisé pour les marquer ? Peut-être était-ce la Marque elle-même ?

Il y avait forcément une raison.
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MessageSujet: Re: Beati pauperes spiritu. [Ouvert]   Beati pauperes spiritu. [Ouvert] EmptyDim 15 Nov 2015 - 11:26

Bientôt 8h00. Que la nuit fut longue. Timothy n'avait que très peu dormi durant la nuit qui venait de passer. Non, d'ailleurs, il ne dormait que très peu. Généralement, il passait de longues heures à lire ou à déambuler dans les rues sombres à tenter de se vider l'esprit. Mais dernièrement, McEwen n'avait d'autres préoccupations que de retrouver cet être dont la vieille infirmière lui avait parlé. Quand on y pense, quelle drôle de rencontre. Apprendre que l'on n'est pas celui que l'on pense et s'entendre dire, lors de la même conversation, que l'on est père sans le savoir, avouez que cela fait beaucoup...

Depuis cette fameuse discussion, il n'avait de cesse de se demander si cet enfant était envie, qui il était. C'était évidemment pour le retrouver qu'il était revenu en Angleterre. Sans quoi sa vie irlandaise lui convenait très bien. Lui qui avait toujours voulu travailler au sein d'un département de relations étrangères, il y était parvenu et s'était vu offrir un poste au bureau des relations au sein de la Grande Bretagne, entendez les relations entre l'Ecosse, le Pays de Galles, l'Angleterre et les deux Irlandes.

Ici, en Angleterre, beaucoup de monde devait connaître, McEwen le journaliste, McEwen le politique. Mais personne ne connaissait l'Homme. Sa vie privée, il n'en parlait pas. Et si la vie de certains Hommes publics faisaient la une des journaux, ce n'était pas son cas. Non, Timothy était très méfiant et il savait que certaines choses devaient rester secrètes pour sa propre sécurité. D'ailleurs, il avait toujours eu ce côté mystérieux et cela lui convenait.

Ce matin donc, il se rendait au Manoir Jedusor. Cela faisait bien longtemps qu'il n'y avait plus mis les pieds, et il se demandait donc si certains anciens seraient encore là et si il saurait les reconnaître... Il transplana donc jusqu'à l'entrée et poussa les lourdes de portes qui dissimulaient le couloir d'entrée. Il s'avança afin de rejoindre la salle de séjour sans prêter attention aux différentes personnes qui le toisaient lors de son passage. Comme à son habitude, McEwen était droit dans ses bottes, son visage ne laissait absolument rien transparaître de son impatience. Vêtu d'un costume noir très sobre par dessus lequel venait se placer une longue et chaude cape noire, le Mangemort s'installa à proximité d'un petit groupe qui semblait être en pleine discussion...


- Messieurs, Miss...

Il les salua et se posa dans un gros fauteuil qui semblait particulièrement ancien mais qui était tout à fait confortable. Mais bientôt, une question la tarauda... Que faisait-il là ? Pourquoi sa marque s'était-elle rappelée à son bon souvenir ? Il n'avait même pas prêté attention aux personnes qu'il avait salué et n'avait, de ce fait, pas vu que le jeune Westminbrook était là. Pourtant, ils se connaissaient bien.
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