Cette fois, c'est la goutte d'eau. | Pv. Jeremiah

21/11/2015

Je sursaute quand il m'embrasse doucement à la commissure des lèvres, ayant un mouvement de recule et le regard éberluée. Si j'avais pu me décrire, j'aurais été persuadée que mes cheveux s'étaient dressés sur ma tête. Mais il n'en était rien. Je porte ma main sur mes lèvres comme pour vérifier qu'elles n'aient pas été violées de ce baiser. J'aurais été contente qu'il m'embrasse, sûrement, mais vous savez, je suis une fille qui a des principes et même si mes sentiments allaient dans ce sens, je les ré-freinerais pour ne pas avoir à les assumer. C'est égoïste, mais je n'ai pas le temps de penser à mes amourettes. Notamment quand je pense à Anton que je ne reverrai sûrement jamais...
Mon cœur bat terriblement vite, j'ai envie de fuir... De courir loin de Jeremiah ou de sauter dans l'eau...

Je ferme les yeux, profitant de l'air ambiant pour disparaître un moment de la surface de la planète. Me laissant aller presque de tout mon poids dans les bras du rouge et or, bercée par sa chaleur et sa voix posée. J'aimerais m'endormir pour de bon ou alors fuir loin des conventions sociales, et de mes promesses. J'ouvre doucement les yeux quand il me demande mon point de vue sur la chose. Le lac, ses créatures... J'espère qu'elles n'ont pas autant de soucis moraux que moi. C'est tout.
Se perdre dans ma voix... J'avais tendance à exaspérer mon entourage en parlant trop sérieusement. Mais soit.

« Je suis fascinée. Vois-tu le calme en surface ? J'aime cette facette cachée de ce lac. Tu le penses calme, apaisant, accueillant même alors qu'en son ventre dort des créatures bien plus terribles qu'un strangulot... Mais je reste surtout fascinée par les sirènes de ce lac. Et j'envie leur vie primaire, leurs lois... Je donnerais beaucoup pour, ne serait-ce qu'un instant, oublier qui je suis et d'où je viens, qui je serai, qui je dois devenir. »

Mon ventre se tord sous la révélation et je soupire un long moment avant de continuer à toiser cette eau que j'enviais bizarrement plus que je ne le devrais. J'aurais du rentrer depuis longtemps, me remettre près de la cheminée en lisant mes bouquins. Chercher Harmony pour lui parler des créatures du lac, je ne devrais pas être ici à en parler avec Jeremiah. Bien que sa compagnie me soit trop agréable pour songer à m'en aller maintenant. Quel geste idiot de l'avoir attiré près de moi derrière cet arbre.
Je me blottis encore plus que possible dans les bras de Jeremiah, me permettant d'oublier ma maison, mon statut social... et je pose ma tête dans le creux de son cou avant d'y déposer un léger mais conséquent baiser.

« Sais-tu qui je suis, Jeremiah ? »

Je l'ai chuchoté si doucement que l'on aurait pu croire que c'était sensuel, mais une pointe de menace naissait dans mon murmure.

Jeremiah ne répondit pas tout de suite après la réponse d’Alycia. Oui elle était intelligente, et surement très cultivés. Mais dans les paroles d’Alycia, il y avait le texte et le sous-texte. Oui les créatures du Lac Noir était intéressante. Elles venaient cependant de passer au second plan dans le cerveau du rouge et or.

Il écouta et analysa. Il était tellement concentré et troublé qu’il ne réagit pas au baiser d’Alycia dans son cou comme il aurait réagit en temps normal. Il ne resserra pas non plus son étreinte quand la Serpentarde vint se blottir contre lui.

- Tu es Alycia de la maison Serpentard. Tu es en cinquième année. Tu adore lire. Tu es belle et intelligente. Tu dégage un quelque chose qui me rend heureux et à la fois fou. Fou de ne pas t’avoir parlé avant. Et ça me suffit… pour l’instant.

Il pensait chacune de ses paroles. Elle venait du cœur, et cela s’était entendu dans sa voix. Et vu sur son visage. En effet, ce dernier était devenu rouge tomate. Mais cette couleur ne restait qu’un court instant. Elle disparu avec le sourire sur son visage.

- Mais toi Alycia. Tu me parle de la personne que tu dois devenir. Mais toi, qui veux-tu devenir ? Qui veux-tu être si l’on retire la pression sociale ?

Jeremiah était devenu beaucoup plus sérieux. Il ne supportait pas les devoirs. Pour le rouge et or, et comme avait dit un grand philosophe, le destin était un livre dans lequel il nous incombe d’écrire notre propre histoire. Et c’était la seule véritable obligation d’un être humain.

Le Gryffondor tourna la tête. Sans prendre de recul. Il se rendit compte alors qu’Alycia le regardait également. Il n’arrivait pas à lire dans ses yeux. Il était trop occupé à regarder ses lèvres. Vraiment proches des siennes. Jeremiah prit alors l’initiative de tenir la main de la jeune fille tout en caressant sa joue. Avec tendresse. Il savait qu’il ne tiendrait pas longtemps avant de succomber à la Serpentarde. Et ses yeux se mirent alors à pétiller de passion et d’envie.

21/11/2015

C'est beau de voir de l'innocence dans ce regard, ce serait presque trop accablant de devoir le rejeter. Qu'est-ce que je veux vraiment. C'est vrai, ce qu'il a dit, c'est bien moi en surface. Celle que tout le monde peut voir. Ils constatent mon intellect, soupire d'agacement quand je parle, je suis belle avec cette froideur aristocratique que je me suis inventée en entrant à Poudlard, alors que je ne vis qu'avec une mère moldue. Que mon père le barjot « McWood l'inventeur fou » est mort suite à un incident idiot. Il a même eu le droit à une petite rubrique, rien que pour lui. « McWood l'inventeur fou fait exploser sa maison, entraînant sa fille de huit ans avec lui, les dégâts sont mineurs tant la douleur dans le cœur de la mère et épouse est grande. » Qui ne connaissait pas ce fou ? Mais jamais personne n'a jamais fait le rapprochement entre lui et moi. Regardez comment je me tiens, regardez comment je parle, regardez qui je suis devenue... Ai-je l'air d'être la fille d'un frapadingue ?
Inutile boulet, annonciateur de malheur, c'est tout ce qu'il était.

Je hausse un sourcil quand il me demande, à moi qui je veux devenir si je ne faisais pas attention aux mœurs sociales.... Mais il croit vraiment que je vais lui dire ? Je ne parle pas de mes secrets à n'importe qui, encore moins à quelqu'un que je ne connais que depuis quelques dizaines de minutes... Quoi que ça devait faire un petit plus longtemps maintenant. Je suis perdue, j'ai envie de me confier, crier ma peine et défouler ma frustration... Lui parler de Drago, d'Anton, de ma vie, de ma mère, de mon père... De ce que je me destine devenir. Mais je ne veux pas, je ne peux pas. A part Cyril qui connaît mon ambition de devenir, si j'échoue lamentablement dans le droit, professeur de soin aux créatures magiques, personne ne sait rien si ce n'est quelques professeurs. Mais une femme comme moi, de ma carrure devenir simplement professeur ? Voyez ce que le monde perdrait.

J'ai de plus en plus froid et bouillonne en moi un sentiment désagréable mêlé de frustration et d'intolérance. Je n'ai rien à faire ici dans les bras d'un Gryffondor. Cours, Alycia, bouge tes fesses.
Irk, pourquoi il me regarde comme ça, c'est quoi cette lueur étrange dans ses yeux ? Non, j'arrive plus à respirer, mon cœur bat beaucoup trop fort, il va exploser. Ses doigts me font l'effet d'un choc électrique, je ferme doucement les yeux en approchant mes lèvres des siennes... Si proches, je sens son haleine souffler sur mes lèvres. Si je bouge un peu, je le touche.

« Je suis ton pire cauchemar. »

Murmuré comme un baiser, touchant partiellement la lèvre inférieure de Jeremiah. J'ouvre doucement les yeux avant de m'écarter et de respirer. Mon Dieu, j'ai mal partout, je donnerai beaucoup pour boire un chocolat chaud auprès de ma cheminée verte. J'ai dit ça parce qu'en soi, c'est une vérité. Si nous venions à nous aimer un jour, il aurait à supporter mes cachotteries, il ignorerait mon appartenance aux Ténèbres, et il devra subir mes frivolités auprès de Drago, sans compter sur Anton qui ne sortait jamais de ma tête. C'était trop de pression pour mon cerveau. Une Dame ne pleure pas.

« Je ne suis pas la meilleure amie des Gryffondors. Et malheureusement les mœurs sociales sont ce qui compte le plus pour moi. »

Je reprends doucement ma main pour la poser sur mes cuisses en contemplant le lointain lac. Je me tuerais si je n'étais pas si butée. Je me lève lentement en lui tendant sa veste.

« Qu'est-ce que tu ferais de moi, de toute façon, hein. »

Le cœur de Jeremiah battait à mille à l’heure. Les lèvres d’Alycia était un appel au crime. Et elle le savait, au vue de la proximité des deux étudiants. Elle avait franchi la dernière limite, ses lèvres touchaient presque celle du jeune garçon. Et il se tétanisa. Oh, il avait déjà embrassé des filles oui. Mais aucune jusque maintenant ne lui avait fait l’effet que la Serpentarde lui faisait. Il avait tellement envie d’avancer ses lèvres, ou au moins de répondre au léger baiser qu’elle avait posé sur les siennes. Certes, ce n’était pas ceux d’Angel. Mais celui-là était doux, tel une promesse d’un avenir incertain mais merveilleux. Et c’est sur cette pensée que Jeremiah s’empourpra alors qu’Alycia recula.

Et il sourit. Brièvement. Car la suite n’annonça rien de bon. Gryffondor, mœurs sociales. C’était peut-être le plus gros défaut des Serpentards, ils étaient trop attachés à « l’appartenance ». Je viens d’une maison noble, je ne parle pas au roturier. Je suis dans la maison vert et argent, je na parle pas au rouge et or. Pourquoi se compliquer la vie ? Pour Jeremiah, ce n’était qu’une marque de faiblesse. Rabaisser les autres pour pouvoir exister.

Mais il ne dit rien, il reprit sa veste. Silencieusement. Déçu par la fin de cette conversation qui avait si bien commençait. Pourquoi devait-elle s’en aller ? Pourquoi avait-elle tourner les talons ? « EH ! Mais qu’est ce qu’elle me fait là ? pensa Jeremiah ». Le rouge et or venait afin de se réveiller. Lâchant sa veste sur le sol, il tendit la main afin d’attraper Alycia. Et il la tira vers lui, certes sans réel douceur mais sans trop forcer. Tout de même, il ne voulait pas lui arracher le bras. Mais, sous l’effet de la surprise, la Serpentarde se retourna. Et Jeremiah mis la main droite dans son dos, pour la serrer contre lui et l’empêcher de partir. Plongeant son regard dans le sien, il parla d’une voix calme, sincère et passionnée.

- Et si tu abaissais les conventions sociales avec moi ? Si on oubliait nos appartenances, nos passés et nos soucis quand nous sommes ensemble. Juste toi et moi, profitant de chaque moment.

Il se pencha un peu plus. Cette fois, c’était lui qui menait la danse. C’était lui avait les lèvres à proximité de celle d’Alycia. C’était lui que murmura, tel un baiser.

- Soit mon pire cauchemar alors. Tant que tu es le plus beau également...

Il se pencha encore plus, tenant de francheri les quelques centimètres séparant les lèvres des deux étudiants.

21/11/2015

Voilà qui était fait. Décidément, j'aurais mieux fait de rester coucher, feignant d'être malade... Bon, ce qu'il venait de se passer était à oublier. Il suffisait de l'ignorer, d'ignorer même qui il était s'ils venaient à se croiser dans les couloirs de l'école. Pas trop compliqué. Puis s'il ouvrait la bouche, je saurais le faire passer pour fou, tout simplement. Puis personne ne pourra croire que « Madame Pète-Sec » est allé flirter avec un inconnu Gryffondor aussi naïf que le lion de sa maison. Impossible. Je souris en coin en me retournant. C'était fini, il n'y avait plus de quoi y penser. Je vais rentrer tranquillement au château, râler sur mes camarades et grimper dans ma chambre pour travailler. Voilà, tout bêtement. C'est ce que j'aurais du faire depuis le début... Pourquoi j'ai eu cette idée de venir dehors, vraiment.

Je commence à partir, réfléchissant à ce que je pourrai bien étudier, oubliant mon livre sur la racine de l'arbre. Au même moment que je pense à mon livre, je sens les doigts de Jeremiah s'enrouler autour de mon poignet, et tout se passe bien trop vite. Je me retrouve en très peu de temps dans les bras de Jeremiah. J'ai du mal à comprendre ce qu'il vient de se passer et mon cerveau se met en route rapidement pour faire l'analyse de la situation. Pourquoi me retrouve-je encore dans ses foutus bras ? Je suis perturbée alors je lève la tête pour le regarder. Il a une fossette, je n'y avais même pas prêté attention, c'est mignon. Que... Non, je dois me libérer de son emprise. Maintenant.
Mais qu'est-ce qu'il me fait maintenant. Abaisser les conventions sociales, j'ai des barrières mon cher monsieur, je ne les abaisserai jamais. Alors pourquoi était-il si hypnotique... Mon cœur est sur le point de lâcher... Ce bougre me fera faire une syncope.
Pourtant Anton franchit mes pensées et j'ai qu'une envie : fuir.
Je ne peux pas, je ne peux pas. J'ai des obligations... Drago réapparaît dans ma tête à côté d'Anton. Et imaginez la tête de Blaise s'il savait que Jeremiah avait posé ses lèvres au même endroit que lui... Je ne peux pas.

Je reste sans voix, je ne sais pas comment me dépêtrer de ce bourbier. Jeremiah est adorable, mais je n'embrasse pas les garçons comme ça, sans les connaître suffisamment. Blaise il lui aura fallu mes cinq années à Poudlard pour y toucher. Pourtant ses lèvres frôlent les miennes, il me rend dingue.
Il a rien compris au principe du cauchemar, lui. Il est bien plus têtu que je ne le suis. Ce qu'ils peuvent être pénibles ces Gryffondors, bon sang !

« Lâche-moi, Jeremiah. »

L'impatience plane dans mes paroles. Et je pousse avec mes bras pour m'éloigner de lui. Je le regarde un moment et je continue de reculer doucement.

« Je ne veux pas de ça, on ne se connaît pas. J'ai plein de choses dans la tête qui m'empêchent de réfléchir avec lucidité... Tu... Tu es très mignon, vraiment. Mais... Je suis désolée. »

Je hoquette et je me rends compte que les larmes me montent aux yeux. Je me retourne vivement avant de courir aussi vite que cela m'est permis, abandonnant mon livre et Jeremiah sous l'arbre.

Jeremiah s'attendait à tout sauf à ça. Il pensait que c'était bon, que le fait de la rattraper allait lui permettre de se rapprocher à nouveau d'Alycia. Mais il n'en fut rien. Alors qu'il montrait son envie profonde de l'embrasser, cette dernière ne bougeait pas. Et pire, elle s'en alla, le laissant seul sous l'arbre.

Silencieux, Jeremiah regarda autour de lui, déçu et triste. Venait-il de perdre la guerre de l'amour ? Il ne voulu pas y penser, il préféra alors se dire qu'il avait juste perdu une bataille. C'est alors qu'il vit le livre, abandonné. L'objet qui était à l'origine de cette rencontre. Il retrouva alors le sourire. Et puis elle lui avait dit qu'il était mignon. Tout n'était pas perdu.

Il se pencha, ramassa l'ouvrage. Il le regarda comme s'il s'agissait de l'anneau unique du Seigneur des Anneaux, livre de J.R.R. Tolkien qu'il avait lu l'été passé. C'était son précieux. Il le passa sous son bras, ramassa sa veste désormais boueuse.

- Il fait froid ici, tout seul...

Il rentra alors vers le château afin de retrouver ses amis et oublie la fin de cette rencontre, sans pour autant oublier d'écrire une lettre à Alycia pour un autre rendez-vous.

Jeremiah s'attendait à tout sauf à ça. Il pensait que c'était bon, que le fait de la rattraper allait lui permettre de se rapprocher à nouveau d'Alycia. Mais il n'en fut rien. Alors qu'il montrait son envie profonde de l'embrasser, cette dernière ne bougeait pas. Et pire, elle s'en alla, le laissant seul sous l'arbre.

Silencieux, Jeremiah regarda autour de lui, déçu et triste. Venait-il de perdre la guerre de l'amour ? Il ne voulu pas y penser, il préféra alors se dire qu'il avait juste perdu une bataille. C'est alors qu'il vit le livre, abandonné. L'objet qui était à l'origine de cette rencontre. Il retrouva alors le sourire. Et puis elle lui avait dit qu'il était mignon. Tout n'était pas perdu.

Il se pencha, ramassa l'ouvrage. Il le regarda comme s'il s'agissait de l'anneau unique du Seigneur des Anneaux, livre de J.R.R. Tolkien qu'il avait lu l'été passé. C'était son précieux. Il le passa sous son bras, ramassa sa veste désormais boueuse.

- Il fait froid ici, tout seul...

Il rentra alors vers le château afin de retrouver ses amis et oublie la fin de cette rencontre, sans pour autant oublier d'écrire une lettre à Alycia pour un autre rendez-vous.