Recherches, table et rencontre amicale! Enfin...

L'acidité de leur répartie s'était enfuie de leur conversation. Exposant sa passion, Azphel voyait dans les yeux de Megan naître de l'intérêt, chose d'impensable encore quelques mois plus tôt. Il trouvait dans ce regard le reflet du sien quand elle avait éveillé son intérêt avec les poisons, et la voyait réellement intéressée par ses talents d'écrivain, si talents il possédait réellement. Elle demanda même d'une voix où se manifestait l'envie qu'il lui montre quelques uns de ses textes. Il resta un moment interloqué, surpris de se trouver face à une personne qui s'intéressait à ce qu'il pouvait faire ; il avait peut-être eu tort de garder sa passion secrète jusqu'à ce jour.
Il adressa un sourire réellement ravi à Megan, même s'il l'avait souhaité, il n'aurait pas pu plaisanter sur ce sujet. Elle lui faisait réellement plaisir en lui demandant cela.

- Promis Meg, je te ferais lire quelque chose.

Il lui souriait franchement. Elle venait de réveiller quelque chose en lui, plus fort que la compassion ou que l'envie de montrer à l'autre qu'on est capable de quelque chose de bien. ll y avait un peu de cela, certes, mais il ressentait à ce moment une profonde amitié pour elle. Leur animosité s'en retrouvait soudain dépourvue de justifications.
Il écouta silencieusement Megan évoquer sa famille. Elle semblait un peu moins proche des siens que lui ne l'était de sa mère ou son père, mais elle avait raison sur le fait que toutes les familles n'étaient pas pareille ; il ne pouvait en conséquence penser que Megan avait grandi de la même façon que lui, il était d'ailleurs certain que les différences entre eux devaient être plus nombreuses qu'il ne le soupçonnait.

-La beauté de ta mère? ça va les chevilles? dit-elle en riant. Plus sérieusement, j'ignorais que ta mère était moldue... ton père n'a pas eu trop d'ennui en se mettant en couple avec elle?

Il rigola avec elle, mais il se savait pourtant proche de la vérité. La mère d'Azphel était la plus belle femme qu'il avait rencontré, sincèrement. Il l'avait vu éblouir tant de regards, créer tant de sourires sur des visages mornes, qu'il connaissait le pouvoir de ce sourire qu'il avait eu en héritage. Sa mère était un ange et réussissait des miracles par des gestes et des paroles simples.

- Oui, je sais que les gens n'imaginent pas ma mère moldue, en général. Et je ne le crie pas sur tous les toits par les temps qui courent... Mais non, on a pas encore eu réellement de problèmes. Mon père travaille au Ministère depuis toujours alors je suppose que ça aide, que les gens évitent les remarques. Elle a eu droit à quelques sobriquets stupides lors de passages sur le Chemin de Traverse, mais ça s'arrête là, heureusement.

Le visage de Megan avait quelque peu changé à partir du moment où il avait nommé l'Ordre du Phénix, il voyait sur elle un froncement de sourcils et un regard rétréci, perçant, qui cherchait visiblement à fouiller en lui. Il était idiot, il n'aurait peut-être pas du évoquer ce nom. Se pouvait-il que Megan ignore tout de l'ordre ou qu'au contraire elle en sache beaucoup plus que lui ? Il ne savait pas trop s'il devait rebondir sur ce qu'il savait de ce supposé Ordre, puisqu'il n'y avait pas de contacts...
Il laissa Megan avec sa question et elle enchaîna rapidement sur la guerre qui se préparait et les peurs qu'il avait évoqué.

Megan avait médité la question de l'affrontement plus que lui de toute évidence. Elle parlait fermement, avait quelques craintes, mais paraissait confiante et prête à faire front. Le côté que lui choisirait ? Il n'y avait aucun doute possible là-dessus. Il n'avait pas connu la mort, mais il pouvait deviner au plus profond de lui la douleur qu'il ressentirait de perdre ses proches, alors oui, le côté était déjà choisi, depuis toujours.

- Si je dois me battre pour ma vie, ou celle de ceux que j'aime, il ne fait aucun doute que je me tiendrais devant Voldemort, même si je sais pertinemment que je ne fais pas le poids. Son nom fait peur, son passé fait peur, son retour fait peur. Mais il n'y aura qu'une solution s'il met tout en œuvre pour instaurer sa volonté au monde sorcier, se mettre devant lui.

La voix d'Azphel n'avait pas tremblé disant cela, mais son regard s'était voilé et il dévisageait Megan avec une certaine retenue. Elle était sûre d'elle et il trouvait cette qualité admirable. Lui se cachait encore derrière la possibilité que tout s'arrange, comme si le Seigneur des Ténèbres pouvait glisser un matin sur un petit cailloux et tomber du haut d'une falaise, ce qui arrangerait tout le monde. De nouveau, il se redressa et s'affala sur la table, croisant ses mains tout proche de Megan, pour lui parler à voix basse.

- Pour... l'ordre dont j'ai parlé... Heu.. Je ne suis même pas sûr qu'il existe. Enfin il paraît. Mon père travaille au Ministère depuis vingt ans et il aurait entendu parler d'un groupe de personnes, dont des membres du Ministère, qui se charge de protéger le monde sorcier. Une de ses connaissances ferait partie de cet ordre mais.. j'en sais pas beaucoup plus. J'ai pris ça pour vrai, en général mon père ne dit rien au hasard, je sais que je ne pas sensé l'ébruiter et que je n'aurais peut-être jamais affaire à l'un de ses membres.

Ce début de soirée était vraiment étrange. C'était la première fois qu'Azphel et moi, nous nous parlions vraiment. Il n'y avait dans sa voix aucune trace d'animosité, et j'avais réussi à mettre mon hostilité de côté, le temps d'une discussion. J'avais du mal à réalisé que nous parlions de nos passions et de nos familles avec une si grande compréhension et sans porter de jugement. Jusqu'à ce soir, cela m'avait toujours paru impossible et pourtant, nous étions bien là autour de cette table, sans insulte ni réflexion blessante. C'était comme si je le découvrais pour la première fois.

Le fait que je m'intéressais à son travail d'écriture semblait le surprendre, et son comportement devint soudain bien plus ouvert. C'était la première fois que je le voyais sourire. Un vrai sourire. Pas cet air moqueur, cynique et méprisant qu'il prenait d'habitude, cette fois-ci c'était un sourire qui semblait pur et sincère, et je me surpris à le trouver beau pour une fois et cette simple pensée me déstabilisa plus que je ne l'avais imaginé. Je chassais aussi rapidement que possible cet idée de ma tête, c'était d'Azphel Lamar que je parlais, il ne pouvait pas être beau. Il ne pouvait être... qu'Azphel, et puis c'était tout.

J'étais vraiment intriguée par ses écrits, moi qui pourtant était loin de me passionnée pour l'écriture. J'étais plutôt quelqu'un qui aimait l'action et m'intéressait à la littérature était loin, d'être une de mes priorités, mais contrairement aux apparences que je m'évertuais à montrer, je n'étais pas fermé d'esprit, du moins pas autant que tout le monde se plaisait à le croire, et découvrir les textes d'Azphel m'intriguait vraiment, j'avais hâte qu'il me montre un de ses écrits.

-Merci, ça me fait plaisir.

Je lui répondit avec un sourire sincère. Cette conversation prenait une tournure dès plus agréable et j'espérais que finalement, elle allait continuer un petit moment. Azphel m'apparaissait sous un nouveau jour, me montrant à quel point je m'étais trompé à son sujet. J'avais tellement d'appréhension envers les serpentards, que je l'avais jugé, empaqueté dans la même boite que ceux qui m'avaient blessé : Padmée une de mes plus proches amies qui m'avait tourné le dos, Yugikeitero, mon ex qui m'avait torturé, et surtout mon frère jumeau Tigurius qui avait tout bonnement tenté de me tuer. Tous les trois étaient d'anciens serpentards et ils avaient réussi à me faire perdre confiance en l'humanité et en moi-même. Pour mon propre bien, j'avais jugé les serpentards comme étant tous les mêmes, Azphel m'envoyait mon erreur en pleine figure et mine de rien c'était un mal pour un bien, ça ne m'enlevait pas mon angoisse à l'idée que je lui accorde ma confiance et qu'il me trahisse soudainement, de toute façon je n'en étais pas encore là, même si j'en avais vraiment envie.

Les confidences d'Azphel sur sa mère ne me surpris pas. Venant d'un serpentard, je pouvais comprendre qu'il cache cela et après réflexion, il n'avait pas du avoir une adolescence facile dans sa maison à Poudlard, surtout face à ses camarades qui vantaient leurs origines dont la plupart étaient fabriqués de toute pièce d'ailleurs.

-Je peux le comprendre, mais ça n'a pas du être facile pour toi quand tu étais à Serpentard, je suppose que c'est toujours un peu difficile de cacher ses origines, surtout entouré comme tu l'étais.

Même si moi je l'avais voulu, cacher mes origines aurait été impossible. La famille O'neill était une grande famille sorcière et reconnu par la communauté sorcière, notamment en Ecosse et en Irlande, je ne pouvais donc pas nier ou espérer qu'on ignore que j'étais une sang-pur. De tout façon, cela n'avait aucune importance à mes yeux, et j'aimais le monde moldu et l'anonymat qu'il m'offrait lorsque je rentrais chez mon père, aux États-Unis. C'était reposant, et j'avais pour projet, un jour prochain de quitter le monde magique pour vivre parmi les moldus, en espérant que d'ici là, les tensions entre les deux mondes se calment. J'étais particulièrement affectée par ça, même si je le montrai peu. J'étais même terrifiée. Et mes craintes ne cessaient d'augmenter lorsque je voyais des amis jugés les moldus comme des vulgaires criminels, tout ça pour les agissements d'une minorité d'entre eux. Avaient-ils donc oubliés que les mangemorts pouvaient être jugés pareils ? J'avais vraiment peur pour la suite des événements à venir, mais rien n'était encore perdu. La preuve, Azphel était là, parlant de son désir de lutter, malgré la peur qui le rongeait. Je lui pris la main dans un geste réconfortant et amical. Je voulais qu'il sache que je le comprenais parfaitement, et qu'il n'était pas le seul dans ce cas. C'était aussi une façon d'exprimer mon soutien, celui que je n'étais pas vraiment capable d'exprimer clairement à l'oral, par fierté, et par mon incapacité à me confier avec autant de facilité que lui. C'était un simple geste, qui voulait tout dire sans employé le moindre mot.

Et puis, l'ordre fut mentionné. J'en perdis un battement de mon cœur avant qu'il ne s’accélère. Je ne savais pas trop quoi pensé. J'avais envie de le lui en parler, de lui dire que je me battais au côté de l'ordre, mais pouvais-je lui faire confiance ? Je venais juste de découvrir de lui une nouvelle facette mais j'étais loin de lui accorder une confiance absolue au point de lui parler de l'ordre du Phénix. J'étais perdue et j'avais besoin d'en parler à quelqu'un avant. J'avais vraiment peur de faire du tort à l'ordre du Phenix. Je me contentais de prendre mon air habituel, celui à l'écoute, mais dégagé, impassible. Je refoulais mes émotions en moi, les laissant bouillonnées sans rien y faire. Je pris un air songeur.

-Pourquoi un ordre et pas aider le ministère ? Je trouve ça étrange. Cela étant, si tu en apprends plus sur ce mystérieux ordre du Phenix, n'hésite pas à m'en parler, toutes les choses étranges m'intéresse.

Je me surprends à ressentir une pointe de culpabilité à lui mentir, Même si ce n'est pas vraiment un mensonge mais une omission. Je n'aime pas ce sentiment. C'est douloureux, c'est un poids et je m'en passerai bien. Je le regarde et lui sourit. Finalement cette soirée à prit une tournure agréable et j'ai envie d'en apprendre plus sur lui et sur les positions qu'il tient par rapport aux moldus.

-ça ne doit pas être facile pour toi avec les événements récents, entre moldus et sorciers. Je veux dire avec ta mère, ça doit être difficile de savoir comment réagir. Tu te positionnes ou dans tout ça ?

J'avais dans l'espoir qu'il se sente autant chez lui dans le monde moldu que dans le monde magique, même si je ne me leurrais pas. Ce n'était pas parce que moi, j'aimais les moldus et leur confort qu'ils s'étaient fait sans l'aide d'une quelconque magie que c'était le cas pour tout le monde. Et puis Azphel était un serpentard, les chances qu'il se soit fait monter le bourrichon par ses camarades étaient plus qu'élever, même si au plus profond de moi-même j'espérais que non car finalement, j'apprenais doucement à l'apprécier et je ne voulais pas être déçue par la suite.

Comme des sangs-purs ? Je ne savais pas top comment prendre son commentaire. J'étais un peu vexée qu'il considère les sangs-purs comme étant pareils. J'en étais une et pourtant je n'avais absolument rien contre les sangs-mêlés, les nés-moldus et même les moldus. Bref, je me renfermais un peu sur moi-même, ne voulant pas montrer à Azphel que ses paroles avaient étés blessantes, même s'il pouvait s'en doutait vue que je me montrer un peu plus distante soudainement. Je préférais ne rien répliquer à ce sujet, me concentrant plutôt sur la position de Lamar face à tout ça.

En soi, je n'apprenais rien de bien concluant. Il n'était pas d'accord avec les principes des mangemorts aux sujets de la pureté du sang, mais n'excluait pas le fait de se rallier un jour à eux. C'était du moins ce que j'en avais déduis puisqu'il ne savait pas lui-même ce qu'il en pensait. Lui parler de l'ordre n'était pas judicieux, et je ne devais pas prendre de risque inutile. Même si j'appréciais beaucoup notre soirée, je ne perdais pas en vue qu'il s'agissait d'Azphel et que je ne pouvais pas lui accorder ma confiance comme ça, surtout en ce qui concerné un sujet aussi important que l'ordre du Phenix. Pourtant, je n'excluais pas non plus de lui en parler un jour... juste... j'attendais qu'il me prouve que je pouvais lui faire confiance, quitte à demander de l'aide à un autre membre de l'ordre.

-Ecrire un texte anonyme ? Alors tu n'assumes pas ce que tu penses ?

Certes, c'était une façon de se protéger et de protéger ses proches. Mais en même temps, c'était une forme de lâcheté que j'étais loin de cautionner, même si je comprenais parfaitement. Je n'étais pas non plus d'accord sur le fait qu'on n'avait pas notre mot à dire car nous étions des enfants. Je ne pouvais pas non plus être d'accord avec ça. Insinuer qu'on devait subir et faire avec, et puis quoi encore ? Je tenais à ma liberté, et à mes yeux, il n'y avait pas d'âge pour se battre pour ses convictions.

-Des enfants ? Aux dernières nouvelles... nous sommes majeur Azphel, et je pense que nous avons tous notre mot à dire, surtout s'il s'agit de notre avenir. Faut-il encore avoir le courage de tenir tête à ceux qui pense le contraire...


Je le regarde, et finit par lui sourire. Je me demande vraiment s'il serait capable de faire ça. Je suis curieuse. Je le vois différemment, mais en même temps, il y a toujours un peu de mon impression lorsque nous étions à Poudlard. Je suppose que sept année de mépris ne s'efface pas en une seule conversation... En tout cas, cette conversation aura eu du bon, je le vois comme un être humain sensible et plus comme un serpentard sans cœur, une grande première en soi ! Et le pire dans tout ça, c'est que j'apprécie vraiment cet Azphel là.

Il reconnaissait bien la Megan O'Neill qu'il avait toujours connu, dans l'enchaînement de ses répliques, toujours tranchées sur un point de vue défini. Elle n'avait pas saisi toute la nuance de son propos, mais ce n'était pas tellement important. Il aurait été plus facile pour Azphel d'assumer ses opinions si la majorité des sangs purs ne se comportaient pas comme supérieurs et si Voldemort ne les considéraient pas comme tels lui aussi.

- J'assume ce que je pense, détrompe toi. Ce serait juste... irresponsable de signer un papier à l'heure actuelle qui dit un truc comme "Voldemort est un con, les sangs pur ne sont pas supérieurs, les sangs mêlés vous sont égaux et vous emmerdent. Signé Azphel Lamar, chambre 149, Haveirson".

Il interrompit leur conversation alors que Tom s'installait près du feu dans le salon commun. Il leur avait adressé un sourire et semblait être venu uniquement pour se détendre. Jugeant qu'il ne le connaissait pas plus que cela, Azphel l'interpella.

- Hé, Tom, comment ça va ?

L'accroche était destinée à le faire rappliquer autour de la table. Une petite conversation entre Abraxans serait intéressante et un point de vue supplémentaire enrichissant. Il reporta son attention sur Megan qui avait objecté que c'était à lui de faire penser le contraire, de se manifester plus comme un adulte qu'un enfant. Elle avait parfaitement raison même si ce n'était pas là ce qu'il avait voulu dire, mais plus que pour des parents, ils restaient avant tout des enfants à protéger plus que des adultes à part entière. Les enfants sont la prunelle des yeux de leurs parents et méritent tous les combats pour les préserver.

Le sourire de Meg avait quelque chose de réconfortant. Son sérieux comme ses critiques lui donnaient une certaine crédibilité et Azphel devinait qu'elle devait être une bonne sorcière, prompt à se démerder en toutes circonstances. Leur discussion avait renforcé son avis sur elle, bien loin de l'image de la Gryffondor chiante qu'il en avait jusque-là.
Azphel resta un moment pensif, réévaluant les propos de Megan qui parlait de s'affirmer clairement. Elle l'avait convaincu être indifférente aux Mangemorts et il devinait en elle une certaine assurance, qui, alliée à ses paroles, lui donnait le sentiment de discuter avec une justicière masquée ou quelque chose du style. L'Abraxan éclata de rire en imaginant Megan enfiler une cape le soir venu et quitter son dortoir en toute discrétion pour aller faire régner l'ordre.

- Le courage et les capacités, je dirais ! répondit Azphel. Seul dehors, aller s'opposer à un mage noir ? C'est du suicide, même pour un bon sorcier. C'est irresponsable... Mais si tu veux me servir de bouclier, je veux bien t'accompagner pour mettre la pâtée à Tu-Sais-Qui.

Azphel préférait appeler Volemort par son nom, mais il connaissait peu de personnes qui appréciaient cela, alors il ne l'employait pas systématiquement.

J'éclatais d'un rire franc et rieur à la réplique d'Azphel. Dit ainsi, c'était hilarant, et le plus drôle dans ses paroles, c'était bien que moi, j'en étais capable. La provocation, c'était finalement l'un de mes défauts les plus flagrant. Finalement, la conversation sur se sujet s'acheva avec l'entrée de Tom, je ne le connaissais pas plus que ça, depuis le début de l'année je n'étais pas souvent visible dans la salle commune, cela avait donc freiner mes liens possibles avec les Abraxans. Je connaissais au moins son nom de famille comme tout le monde dans la confrérie, je le saluais donc de façon courtoise.

-Bonjour Norlan, souhaiterais-tu te joindre à nous ?

Bien que j'avais la fâcheuse habitude à appelé les personnes dont je n'avais pas vraiment d'affinité par leur nom de famille, mon ton avait été beaucoup plus doux qu'à l'ordinaire, lorsque je parlais, par exemple avec Azphel. Je restais pantoise alors que ce dernier éclatait de rire en me regardant, sans que je n'ai rien eu à dire ou faire. Je fronçais les sourcils, sans comprendre avant de lui demander par curiosité.

-Pourquoi tu ris ?

J'étais vraiment intriguée, j'avais une tâche sur la figure ? Non il me l'aurait quand même signalé avant... La jeune femme se mit alors à sourire à ses répliques. Tenir tête à Voldemort, ouais, non elle n'était pas suicidaire à ce point là, mais le faire bien chier, ça c'était tout à fait dans ses capacités. Je croise les bras et fait un sourire amusé.

-Ma foi, j'me suis mis à dos pas mal de mangemorts, alors le Lord... pourquoi pas, ça pourrait être marrant... Genre... je transforme ses vêtements en tutu-rose... tu crois que ça l'énerverait, je pense que sa remettrait en cause sa crédibilité, tu ne crois pas ? On peut très bien le faire tout les deux, ça te tente ?

Ou j'allais chercher ça ? C'était une bonne question ! J'en sais rien moi-même, mais mon ton était vraiment sérieux, rester à savoir comment Azphel allait prendre cette proposotion.

Pourquoi riait-il ? Parce que c'était Megan. Ou Meg' la casse-couilles. Meg' la Gryffi, la garce. Parce que c'était elle quoi, qu'avait-il besoin de s'expliquer alors que son rire exprimait l'évidence?  Il n'aimait pas cette sorcière, mais ressentait une profonde affection pour elle, quelque chose d'intérieur et vivant, quelque chose de résolument humain. Comment le lui faire comprendre ? Il s'imagina prendre un stylo, le tremper dans le ciel et étaler quelques mots peinturlurés sous les yeux de Megan. Pas besoin de parler, de mettre des mots sur des sentiments. Ils ne l'avaient jamais fait tous les deux, ça n'allait pas commencer maintenant.

- Rien. Tu me fais rire, ça s'explique pas !

Ça pouvait s'expliquer, mais c'était pas utile. Tous deux savaient qu'ils prenaient ce soir part à une discussion totalement improbable, qui dépassait de très loin toutes les interactions qu'ils avaient eu en sept années à Poudlard. Il trouvait à Megan d'étranges qualités, bien qu'il n'avait jamais pensé qu'elle en était dépourvue, et se plaisait beaucoup à discuter avec elle de tout et de rien, de Voldemort et des Mangemorts.

-Ma foi, j'me suis mis à dos pas mal de mangemorts, alors le Lord... pourquoi pas, ça pourrait être marrant... Genre... je transforme ses vêtements en tutu-rose... tu crois que ça l'énerverait, je pense que sa remettrait en cause sa crédibilité, tu ne crois pas ? On peut très bien le faire tout les deux, ça te tente ?

Il rigola franchement, Megan aussi. Pour une fois, les deux s'amusaient, en toute sincérité, à se foutre de la gueule des mages noirs. Mais punaise, il fallait avouer que ça faisait un bien fou d'imaginer Voldemort en tutu !
Mais en dépit du fou rire qui s'insinuait, Megan était sérieuse dans le fond, et il la vit, une fois encore, plus forte que ce qu'il s'était imaginé. Il la voyait... différemment.. Elle parlait d'affronter les ténèbres. Même en plaisantant, quelqu'un qui prenait les Mangemorts au sérieux n'aurait pas rigolé de ça. En général, ceux qui parlaient comme cela embrassaient la carrière d'Auror. Mais Megan n'était pas Auror. Elle n'est pas Auror. elle n'est pas Auror... Elle est...

- Ok. Ouai, un peu que ça me tente d'aller transformer le seigneur des ténèbres en danseuse étoile ! M'oublie pas dès que tu veux y aller, promis, je te suis !

Il avait rendu à égale sincérité tout ce que Megan avait glissé dans son invitation délurée. Il les imagina un moment tous les deux, en face du vrai Voldemort, ce qui lui procura un frisson. Bien sûr qu'ils seraient certainement morts avant de le voir en tutu. Enfin, ça valait le coup d'imaginer la scène quand même ! Et puis ça plaçait Megan en une sorte de justicière, une chose qu'il n'aurait jamais imaginé d'elle.  En fait, en l'écoutant parler, c'était peut-être simplement elle qui se plaçait comme tel. Est-ce que l'image lui allait ? Oui, sans aucun doute. Son sérieux dégageait qu'elle chose d'imposant, d'autoritaire. Il e sentait bien avec elle. Bizarre.

Elle avait des convictions qu'il ignorait probablement, mais il ressentait qu'elle avait une bonté d'âme qu'elle ne montrait pas forcément, une volonté de justice qu'elle essayait d'exprimer dans ses mots, peut-être dans ses actes?

J'aurai pu me vexer parce qu'il riait, probablement de moi. Sauf que venant d'Azphel, ça me faisait plus rire qu'autre chose moi aussi. Nous étions tout deux des « ennemis » en repentir à première vue. On ne pouvait pas vraiment qualifié cette évolution d'amitié, mais une certaine affection existait visiblement entre nous deux. C'était vraiment étrange à bien y réfléchir, nous avions passé des années à Poudlard sans chercher à nous connaître vraiment et là, on avait l'impression de se redécouvrir malgré quelque préjugés tenaces.
Les plaisanteries auxquelles nous nous soumettions ici me faisait franchement rire, et pourtant je n'avais pas l'habitude de laisser échapper un rire franc, cristallin, surtout avec d'autres personnes que mes proches amis. Il n'y avait pas sarcasme, pas d'ironie voilée derrière cet éclat, juste une étonnante sincérité. Nous nous sommes moqués ensemble des mages noirs, et jamais je n'aurai imaginé cela possible avec Azphel. Je me penche vers lui en disant avec un sourire aux lèvres :

-Tu es fou. Et c'est quand tu veux !

J'éclate de rire à cette constatation avant de me lever, repoussant la chaise avec le derrière des genoux. Je me penche vers lui tout en laissant ma main dans la sienne jusqu'à maintenant.


-J'ai apprécié notre conversation Lamar, aussi étrange que ça puisse paraître...

C'était vrai. Jusqu'à aujourd'hui, le mépris avait été la somme de leur échange. A présent elle voyait Azphel différemment, et elle appréciait ce qu'elle avait découvert de lui. Je comptais regagné mon dortoir, travailler mes recherches. La récréation était pour moi fini, mais j'espérais sincèrement que lui est moi aurions d'autres occasions de parler. Azphel était bien différent de la personne que je croyais qu'il était, de l'image qu'il m'avait jusqu'ici renvoyer, et en savoir d'avantage serait pour moi un plaisir, tout en gardant bien entendu, nos petites joutes verbales que j'appréciais vraiment.

-Je dois y aller, mais on remet ça... envoie moi quelques-uns de tes poèmes quand tu auras le temps... n'oublie pas...

J'étais sérieuse, je voulais lire ses écrits , je voulais admirer son talent – s'il en avait () - et j'espérais sincèrement qu'il tiendrait parole en me montrant ses textes. Je me redresse alors et je quitte ma main de la sienne, la posant sur son épaule, et exerçante une légère pression amicale j'ajoute.

-A plus tard !

Partageant la même salle commune, nous nous voyons tous les jours, donc même sans ce parler, j'étais certaine de tomber sur lui durant les soirées... Je rassemble mes affaires et quitte la salle commune en direction des chambres.