[Evenement] L'Attaque du village d'Avalon.

"big mess"

Terroristes & nous

Le bal de la Saint Valentin avait apporté son lot d’émotions à un mois de février déjà déprimant à la base à cause de la météo peu clémente. Tout ce que Skyler désirait maintenant, c’était oublier cette soirée et passer à autre chose. Il regrettait de ne pas avoir été suffisamment de bonne humeur à ce moment là pour aller voir ses amis et s’amuser avec eux au lieu de faire son solitaire à chercher une Valentine inconnue qu’il aurait pu apprendre à connaitre si le sort avait choisi une demoiselle libre de cœur…

Bref, Quinlan l’avait contacté pour aller se boire un verre à Avalon, à l’écart des oreilles indiscrètes, parce que cela faisait longtemps qu’ils n’avaient pas eu l’occasion de se parler. Et cette idée lui plaisait. Skyler était toujours partant pour passer du temps avec le professeur-infirmier. Ils passèrent du bon temps à délirer sur la soirée de la veille, entre deux gorgées de Chocolat chaud. Mais le calme apparent vira soudain à la catastrophe quand trois sombres silhouettes arrivèrent à l’entrée du café avec grand fracas ! Sans qu’il ne comprenne ce qu’il venait de se passer, le jeune Phénix aperçut Isolde en train de protéger sa rare clientèle tandis que lui-même était à terre, sauvé par Quinlan.

Tout aussi précipitamment, ils sortirent par derrière, quittant le café pour fuir les fous furieux qui les avaient attaqués sans raisons… Se laissant tirer par les vêtements, Skyler avait du mal à réaliser toute l’ampleur des évènements en cours. Pourquoi ? Qui ? Tant de questions commençaient à fuser dans son esprit qui tournait au ralenti. Puis d’un coup, Quinlan appela quelqu’un, une certaine « Frida » qui les rejoignit ensuite. Ce cri eut le mérite d’ancrer sa conscience dans la réalité, faisant ressurgir tous les bruits environnants comme si quelqu’un avait retiré la sourdine ! Le temps s’écoulait de nouveau à son rythme normal. Ca y est, il avait les idées au clair ! Il put alors, rapidement, sonder les environs pour tenter une analyse rapide de la situation.

Apparemment, il s’agissait de Moldus qui attaquaient, au vu de leurs armes qui n’étaient pas des baguettes magiques. Et puis, ils utilisaient des bombes. C’était le cas au niveau du grand bâtiment où le deuxième étage avait été soufflé qu’une explosion avait eu lieu. Mais ce n’était apparemment pas le seul endroit où les terroristes se défoulaient puisque leur nouvelle compagne, Freya de son vrai prénom, avait décidé d’aller au niveau de la plage, non loin, parce qu’il y avait clairement une nouvelle bataille. Parce que oui, grâce à deux ingénieuses sorcières, la place où ils s’étaient tous regroupés avait été libérée d’un coup de l’assaut d’une dizaine d’ennemis ! Des cris de mandragore, c’était vraiment une excellente idée.

Quinlan étant sollicité pour défendre leur petit groupe tandis que la métisse se chargeait d’attaquer les différentes cibles qui se présentaient sur leur chemin, Sky’ décida de les suivre pour ne pas rester seul. Il n’était pas à l’aise avec cette situation. Tout cela lui rappelait les cités mal famées dans lesquelles il avait grandi à Londres. Sauf qu’il était un sorcier maintenant, donc s’il fallait se battre, ce devait être à l’aide de la magie et non de sa batte de baseball. Et il n’avait aucune expérience notoire en termes de combats réels avec sa baguette. Il était plus du genre à esquiver les conflits et à privilégier les démarches diplomatiques… Même si son enfance prouvait le contraire…

Du coup, il n’était pas vraiment du grande aide mais il suivait ses compagnons pour survivre, guidé par la peur. Ils débarquèrent sur la plage où avait éclaté un conflit entre les aurors qui sortaient d’un hotel et les Moldus qui les attaquaient. Apparemment, les sorciers avaient réussi à prendre l’avantage grâce à l’aide surprise d’une autre mage qui avait attaqué sur un autre front. Il s’agissait de Megan ! Skyler la connaissait bien et même si cela faisait longtemps qu’ils ne s’étaient pas parlé, il n’avait eu aucun mal à la reconnaitre. Mais elle était très mal en point. Elle saignait beaucoup. Et au lieu d’aller la soigner, Freya les quitta pour continuer son attaque…

▬ Qu’est-ce qu’elle fait ? Pourquoi elle se barre en laissant Megan ? Putain, mais faut faire quelque chose, merde !! Quinlan !!! Soigne-là ! Il faut la sauver… elle… en plus on dirait qu’elle a perdu connaissance… tu dois faire quelque chose !!!

Il était tellement impuissant que ça le frustrait… Tout ce qu’il avait trouvé de mieux à faire c’était de poser ses mains sur la plaie de Megan pour stopper l’hémorragie au maximum … Puis, quand le professeur de médicomagie se mit au travail, il tenait la main à sa camarade blonde et lui soufflait des mots d’encouragement pour qu’elle revienne à elle, pour qu’elle se batte pour survivre !!!

17/11/2015

Après l’avertissement intelligemment lancé par Siobhan, Isia avait rempoté la mandragore qui s’était tue. Il ne se passa qu’une seconde avant qu'une tempête fit valser les quelques corps encore debout, simples pantins de tissus. Diablement efficace, l’Irlandaise leur avait offert un champ libre.

Vint alors le sonorus informulé et l’annonce de l’Irlandaise. Isia ne put s’empêcher un léger, très léger rictus. Ce qu’elles étaient charitables alors qu’eux n’avaient pas eu les mêmes sentiments envers les sorciers.. Elle se souvenait parfaitement du message tout à fait saisissant de son Auror-Maître de stage et en avait déduit que les moldus n’avaient pas modulé leur force, bien au contraire. Mais soit, elles devaient montrer l’exemple, ne pas se laisser distraire et surtout ne pas montrer de cruauté afin de ne pas souffler sur la braise de leur haine. Sa main se serra néanmoins sur sa baguette.

Le calme rétabli au centre ville, elle jeta un coup d’oeil à sa coéquipière avant de reprendra la marche pour nettoyer un autre quartier. Elle n’eut le temps que de faire un pas ou deux avant d’apercevoir, sur sa droite, le corps d’un homme qu’elle identifia rapidement comme faisant partie des Tireurs d’élite. Rapidement, elle se plaça à ses côtés et glissa le bout de ses doigts à son cou pour trouver un pouls. Bingo. Il n’était pas mort. Imaginant qu’il ne devait pas être seul, Isia se redressa et partit à la recherche des autres blessés. « Siobhan, envoie un patronus aux médicomages, on a des blessés.. blessure par.. balle. » finit-elle par dire en haussant le ton, en découvrant un Auror à terre. Plus loin, un autre. Ils étaient tous inconscients et non mortellement touchés, Merlin soit loué. La baguette sortie, elle lança un mobilicorpus sur les corps lourdement endormis des Auros afin de les amener un à un auprès du Tireur d’élite. Quand ce fut fait, elle inspira et lança un sort d’invisibilité conditionnel sur les trois corps. Une nouvelle fois, ce sera l’un des sens des moldus qui sera touché, ils seront incapables de voir les trois blessés.

Les combattants protégés et le message envoyé, elle sentit sa main trembler. Les conditions rendaient les sorts plus complexes à réaliser, un peu plus gourmands en énergie mais l’Ecossaise avait de la ressource, d’autant plus grâce à l’adrénaline qui dévalait ses veines. Non, c'était autre chose. De la colère.

Au loin, elle avait perçu des cris ainsi qu’un étrange bruit de.. tremblement de terre ? Où était-ce ? Sans doute vers le Dark Knight. La sorcière accéléra le pas, non sans s’être avisée au préalable que la Phénix suivait. Les deux jeunes femmes arrivèrent quelques minutes plus tard sur les lieux dévastés du club. Devant elles, une création de terre de laquelle s’échappaient quelques voix, puis des coups, contre leur prison. Pour la dernière fois, elle dépota la mandragore en lui infligeant le sonorus conditionnel déjà utilisé pour que seuls les sans-pouvoir puissent entendre la belle voix de la plante. Le cri de la jeune mandragore était si efficace qu'il ne fallait pas s'en priver.

Non loin, un corps gisait contre le mur de la boîte, celui d’un sorcier visiblement éreinté mais qui tenait encore à la main sa baguette. Isia mit fin au sonorus et rempota la mandragore qu’elle plaça aux côtés du sorcier. Sûre de ce qu'elle devait faire, elle informula un Revigor en pointant Neal de sa baguette. Celui-ci pouvait déjà ressentir l'effet du sort puisqu'une vague d'énergie déferla dans son corps.

Prise d’un léger vertige, elle fit le choix de s’asseoir non loin de son « patient », le dos contre le mur. Voilà, elle pouvait souffler un peu. Rien qu’un peu, sûrement, puisque la prison de terre se craquelait..

Le duo de choc avait frappé fort. Très fort. Et surtout très vite. A elles seules, elles avaient balayée toute une cohorte de moldus belliqueux et armés; d'une manière originale, qui plus est ! Force était de reconnaître qu'employer une mandragore pour contrôler une foule relevait du génie, l’efficacité certaine de la plante n'avait d'égal que la simplicité du procédé, ainsi que la facilité avec laquelle les jeunes femmes avaient abattu le boulot d'une poignée d'Auror. Les coéquipières avancèrent à travers les corps inanimés que les émeutiers avaient dû laisser sur place, lorsque ces dernier s'étaient enfuis comme les personnes avisées qu'elles étaient. Il fallait au moins leurs accorder deux choses: leurs courage frisant l'inconscience, et leurs lucidité. A peine un mètre ou deux plus loin, Isia reconnut un homme, un tireur d'élite apparemment, et se dirigea rapidement vers lui afin de prendre son pouls. Au même moment, Siobhan releva sa baguette et tourna le dos à la rousse, prête à réagir instantanément en cas d'attaque les visant.

Un ton, une demande, deux informations essentielles. Mais pas le temps de se déconcentrer. L'Auror blessé était en vie et dans l'immédiat cela lui suffisait, que pouvait-elle bien demander de plus ? Elle ne songeait pas aux personnes de son entourage possiblement enfermés quelque part, ou bien encore blessés par les sans-magies, l'Irlandaise avait un travail à accomplir et elle savait au fond d'elle qu'un moment de torpeur pouvait leurs être fatal, à sa coéquipière et à elle, en plus d'impliquer les trois autres sorciers. La blonde, à la demande de la jeune femme fit un geste fluide du poignet au dessus de sa tête et lança un Patronus informulé. Un majestueux corbeau apparut alors sous forme de fumée argentée auréolée de bleu; la silhouette bien que distincte semblait évanescente, mais progressait pourtant dans le ciel avec une aisance certaine qui ne semblait aucunement l'ébranler. L'animal spectral fit le tour des deux femmes en laissant derrière lui d'éphémère traînée argentée, puis, en un battement d'aile, s'empressa d'aller porter le message aux médicomages de Ste Mangouste.

Ceci fait, la völva se tourna vers sa camarade qui semblait avoir bien entamée ses réserves d'énergie. Elle voulut bien évidemment la questionner sur son état afin de s'assurer qu'elle tiendrait, mais l'Écossaise semblait pouvoir tenir debout et mener encore quelques batailles avant de flancher. Une bonne chose. Aussi sympathique soit-elle, Siobhan ne pouvait supporter de collaborer avec une nunuche faiblarde; mais visiblement, elle n'avait aucun soucis à se faire avec elle, au contraire. La Gael n'eut pas le temps d'ajouter quoi que ce soit qu'un bruit sourd et lointain se fit entendre, semblable a de la terre qui s'écarte brusquement, comme un tremblement de terre. Comme si cela n'était pas assez anxiogène, des cris se firent aussi entendre, en choeur avec la promesse d'une catastrophe "naturelle" qui risquait d'avaler une partie de la ville. Néanmoins, aucune secousse ne se fit sentir, et cela rassura un brin la jeune femme.

Voyant Isia prendre les devant une fois leurs confrères mis hors de danger, elle la précéda, la baguette toujours en main, direction la source du vacarme qui avait éveillé aussi bien sa curiosité que l'adrénaline latente dans son système sanguin. Elles progressèrent sans mal dans les rues de la ville, seul le bruit de leurs pas sur le pavé humide et les flaques troublant le silence du lieu. Les minutes passèrent sans qu'aucune des deux n'ouvre la bouche, mais lorsque elles arrivèrent sur les lieux, celle de l'Irlandaise s'entrouvrit. A cet instant, sa coéquipière de choc s'employa à mettre hors d'état de nuire les quelques moldus restant. Ayant ses protections sur les oreilles, elle n'avait elle-même pas entendu les mains qui grattaient et frappaient l'amas de terre apparemment creux, mais elle faisait confiance à la O'Hara. Il ne pouvait en être autrement. La vie de tous les jours était la vie de tous les jours, mais aujourd'hui, c'était une opération d'Auror accomplis, et la confiance du binôme était capitale. Isia rempota leurs arme fatale et elle prit l'initiative de porter secours au sorcier visiblement mal en point. De son côté, Siobhan entreprit de s'assurer de la sécurité du lieu, il était probable qu'une poignée d'irréductible moldus courroucés ait résistée au chant de la plante. Qu'à cela ne tienne, la blonde débordait d'énergie, depuis le départ elle ne s'était chargée que de protéger sa coéquipière, et son sortilège de bourrasque ne l'avait pas plus impactée que ça.

Longeant le mur, elle retira ses protections auditive et s'arrêta devant la création de terre, remarquant que cette dernière commençait à se fissurer. La blonde fronça les sourcils et plissa les yeux pour analyser la surface plus en détail, de son oeil avisé. Boom, boom, boom... Quelqu'un était emprisonné à l'intérieur. Un individu, peut-être deux maximum. La Gael glissa un rapide regard à Isia, qui semblait s'être épuisée, et revint à son affaire. Un simple Diffindo suffit à offrir une chance inespérée aux prisonniers de s'échapper. Le résultat ne se fit pas attendre. La terre vola en éclat à la suite d'un coup de matraque de la part d'un des moldus, et les deux "brutes" sortirent de leurs galère, avec pour première vision la plastique sportive de l'Irlandaise -qui au passage avait rangé sa baguette, et l'esquisse de son sourire entre le carnassier et le mutin. Le plus belliqueux des deux hommes, qui n'avait pas froid aux yeux, s'avança pour rentrer dans le lard de la völva -qui pour le coup tenait plus de la valkyrie. Quelle ne dû pas être sa déception lorsque cette dernière l'esquiva d'un simple mouvement latéral et d'une flexion pour passer sous son bras armé, juste avant de frapper l'arrière de ses genoux afin de le faire plier pour, ensuite, pouvoir le terminer d'un coup de talon dans la nuque. Si la retenue de la guerrière avait sauvée la vie de l'émeutier, elle ne lui avait cependant pas épargné un bon roupillon sur le pavé humide.

« Et toi, tu es prêt à tenter le coup William Wallace ? » lança-t'elle au second type tout en se tournant vers lui, prête à dégainer sa baguette s'il lui venait à l'idée de sortir un calibre. La scène précédente n'avait durée que trois secondes montre à main, offrir son dos à un adversaire armé plus longtemps lui aurait valut un coup de pied au cul de la part de son maître. Tout en analysant sa cible potentielle, elle conserva un air glacial. Ni haine, ni extase sanguinaire à son visage. Uniquement une neutralité désarmante.

L'échange des regards dura une demi-seconde. Juste le temps qu'il fallait à Chad pour trouver au fond des pupilles céruléennes de son ami la certitude après laquelle il courrait depuis de longues minutes : tout allait bien. Il ne put cependant s'empêcher de détailler à nouveau le jeune homme de haut en bas, à la recherche d'un signe inquiétant qui n'existait pas. Avec cette constatation, un faible sourire parvint à se glisser jusqu'à ses lèvres, tandis qu'il voulut esquisser un geste dans sa direction. Son bras se figea dans l'air lorsque un homme qu'il ne connaissait pas s'extirpa de sous une table et après une invitation aux accents paniqués, traversa la pièce en direction de l'entrée par laquelle le Sinistros s'était introduit dans le bâtiment auparavant. Composé d'Isolde et d'un jeune homme tout aussi inconnu que son ainé, le petit groupe de sorciers laissa derrière lui un Chad aux bras ballants. Dehors les coups de feux avaient subitement décru, et même cessé. On n'entendait plus que de lointains échos, comme une rémanence signifiant la fin d'un mauvais rêve. Il lança un regard par la fenêtre. Le corps de l'homme qui se tenait, menaçant, quelques minutes plus tôt devant la porte se tortillait maintenant au sol, son arme abandonnée à quelques mètres de lui. Il se tortillait sur le sol d'une façon tout a fait inhabituelle, ajoutant une subtile touche d'incompréhensible dans cette situation qui l'était pourtant déjà bien assez. Ses yeux naviguèrent encore le long de l'allée principale et tombèrent sur deux nouvelles formes sombres que Chad refusa instantanément de considérer. L’immobilité de celles ci et les baguettes qui reposaient encore entre leurs doigts crispés délivrait un message qu'il ne voulait pas recevoir. Pas maintenant.
Avec cette vision la froideur qui avait reflué quelques minutes plus tôt étendit à nouveau sa main glacée et enserra de ses ongles l'esprit du jeune homme. Il lui fallait agir. Il lança un regard dur où seule brillait la détermination à Jareth, qui avait été trop abasourdi pour bouger de derrière le comptoir. Qui osait fouler aux pieds la paix ? La quiétude de ces lieux avait été si douce qu'elle émanait même des murs. Il inspira lentement par le nez et se remit en marche, contournant le bar, il s'approcha du serveur. Sans une œillade cette fois, redoutant le coup depuis trop longtemps promis, il posa une mains sur son épaule et attira le reste du corps à lui dans une volatile étreinte. L'odeur de tabac froid et celle, plus discrète, de la poudre de feuxfous nouèrent sa gorge. Il avait été absent mais rien n'avait changé chez son ami. Il se détourna aussi promptement que l'avait été l'amorce du geste et marcha résolument vers la réserve. La porte de secours baillait, vestige du passage du premier groupe. Dehors le clocher sonnait la demie. Il sortit.
Il retrouva les autres près de la bibliothèque et, malgré l'arrivée de la nuit, put reconnaitre Freya parmi eux. Elle semblait en pleine possession de ses moyens et Chad reconnut sur ses traits la pugnacité qui la caractérisait. Autour, les assaillants semblaient s'être remis de leurs hébétements temporaires et les bruits de lutte crépitaient avec l'intensité d'un feu mal contenu. Il courut pour les rejoindre et s'arrêta à la hauteur d'Isolde, restée à l'arrière du groupe.

- Isolde, tu ...

Les mots avaient franchi ses lèvres, rocailleux, mais il n'eut pas le temps de finir sa phrase. Un cri s'était élevé depuis le deuxième étage de la bibliothèque, non loin d'eux. Un cri d'une souffrance rare qui le fit frissonner. Il leva deux yeux inquiets vers la bâtisse. Le silence était immédiatement retombé de ce coté là après la plainte qui s'était échappée des fenêtres aux vitres soufflées. S'il ne semblait pas y avoir de mouvement, il était évidant que quelqu'un avait besoin d'aide. Il reporta son attention sur les sorciers mais ceux ci avaient poursuivi leur route vers la plage, seule Isolde s'était retournée lors de son appel. Chad balaya nerveusement la rue d'un bout à l'autre. Aucune trace d'agresseur. Seule cette bibliothèque, abritant sans doute des dizaines de blessés, abandonnés a leur sort par un malheureux hasard. Il ne s'attarda pas plus en réflexion.

- Tu as entendus ? La voix faible, râpée, peinait à couvrir les bruits alentours. Il y a des gens là-dedans, la bibliothèque devait être pleine à cette heure ci. Nous serons plus utiles sur ce front la qu'au devant des combats.
Il planta son regard vert dans celui, mordoré d'Isolde. L'anxiété qui se lisait sur ses traits avait forcé Chad à se composer un air avenant. Il ne doutait pas que la situation était terrifiante mais il ne pouvait pas se résoudre à l'oisiveté ou à la peur. Déjà ses pas le menaient vers la porte enfoncée.

- Viens, s'il te plait.

Ce fut avec un léger soulagement qu'il vit finalement sa binôme botaniste lui emboiter le pas. Il poussa la porte et le spectacle qu'il découvrit, bien qu’horrifiant, n'entama pas sa détermination. Il progressa à l'intérieur de la grande pièce mal éclairée, parmi le désordre du mobilier et des rayonnages accidentés, apportant un appui bienveillant à toutes les victimes qu'il croisait. Il restait malgré tout attentif. Ici peu de blessés, mais de nombreux paniqués. Cette constatation aurait dû le rasséréner mais la complainte qui semblait provenir du deuxième étage le maintenait en haleine, jugulait ses émotions dans un ensemble de fermeté placide. Aux aguets. Les deux jeunes sorciers poursuivirent jusqu'à l'escalier menant au niveau supérieur.
Les appels à l'aide et les plaintes de douleur qui les accueillirent sur le seuil étaient insupportables. Le Sinistros ferma un instant les yeux, avec l'espoir fou que lorsqu'il les ouvriraient, la souffrance qui s'étalait devant eux soit envolée. Il n'en fut rien et, muselant son empathie qui lui criait de lâcher prise, s'agenouilla devant la première victime.
Il leva les yeux vers sa compagne d'infortune.

- Essaie de relever les rayonnages si tu le peux. Je m'occupe des soins les plus urgents.

Reportant son attention sur le blessé, il constata que ses plaies avaient été partiellement pansées. Quelqu'un avait dû intervenir avant lui. Il balaya les décombres du regard. Un homme se tenait debout, près d'un autre allongé. Le premier semblait bizarrement immobile. Chad se leva et s'approcha doucement de celui-ci. À ses pieds un reflet miroita : des débris, ou du verre. Il arriva à son niveau et n'en cru pas ses yeux. Des potions. Si l'une d'entre elle était brisée, le reste des fioles semblaient intactes. Faisant fi de l'homme à coté de lui, il s'en saisit et un coup d’œil au liquide finit de lui redonner espoir. De l'essence de dictame.
Chad, à présent armé comme il se devait, reprit la dispense des soins.

Spoiler:

30/03/2015

Assise par terre derrière le bar, Isolde reprenait doucement le contrôle de ses nerfs et de sa respiration. Occultant complètement ce qui se passait autour d'elle, elle se concentra sur le problème le plus urgent : sortir du café. Heureusement, Quinlan était plus réactif qu'elle. A son cri, elle se leva lentement sur ses jambes, encore un peu flageolantes. Elle remarqua alors Chad, qu'elle avait éclipsé dans sa panique à rejoindre un abri. Et Jareth à ses côtés, apparemment aussi hébété qu'elle, mais tout aussi indemne. D'un regard, elle intima les deux hommes de la suivre et sortit à la suite du médicomage.

La rue était un chaos absolu. Elle avait été débarrassée de la plupart des assaillants par l'intervention providentielle des étudiantes d'Haveirson, mais les corps gémissants, ou figés sans un souffle de vie, étaient encore là, et leurs mouvements et leurs cris se gravèrent dans l'esprit de la Phénix.

Le combat n'était pas terminé pour autant. Des détonations se faisaient toujours aussi fortes et menaçantes du côté de la plage. Elle regarda ses trois compagnons filer porter leur aide, tandis qu'elle restait immobile sur la place. Elle se sentait simplement incapable de participer à l'assaut. Pour la simple et bonne raison qu'elle ne savait pas se battre. Poudlard ne formait pas vraiment à la magie offensive, et encore moins au combat réel. Se jeter dans une mêlée sorciers/moldus serait purement... suicidaire. Et de plus, elle était terrifiée. Elle n'avait pas le sang-froid de Quinlan dans les situations d'urgence, ni le courage de ses deux camarades qui s'élançaient déjà vers la plage. Son regard se porta sur l'Académie. Elle mourrait d'envie d'y courir sans s'arrêter, ou même de transplaner directement dans sa chambre ; et peu importe ce que le comte en dirait. Mais la voix de Chad la retint.

Et les cris des victimes bloquées dans la bibliothèque se firent plus forts à ses oreilles. Perçants, et suppliants. Personne d'autre dans le village ne semblait y porter attention, et aucun médecin ne s'y rendait. Malgré la peur de ce qu'elle allait trouver là-bas, elle sentit qu'elle devait aider. Si les gens ne montraient pas leur solidarité, leur empathie, dans des situations aussi critiques, alors quand le feraient-ils ? Elle était sur ses deux jambes, indemne. Elle devait aider. Elle hocha la tête une fois. Prit une grande inspiration. Puis, un second hochement, plus assuré ; elle suivrait le Sinistros.

Elle grimpa avec Chad jusqu'au 2ème étage, prenant appui sur le calme qu'il dégageait malgré l'horreur. Une vague d'émotion la submergea tout de même, face à la douleur criante et insupportable des victimes sous leurs yeux. Instinctivement, elle saisit le bras du Sinistros et s'y accrocha, un court instant, pour rassembler ses esprits avant de s'avancer dans la salle dévastée. A ses mots, elle hocha de nouveau la tête, et sa voix lui revint, légèrement tremblante.

- Je... je connais quelques sorts utiles, je peux aider aussi.

C'était précisément la perspective de ce genre de situations qui l'avait poussée à suivre les cours de médicomagie. Elle le suivit des yeux alors qu'il s'avançait vers un blessé, et le regarda lever deux flacons de Dictame comme s'il s'agissait du Graal. Plutôt providentiel dans la situation actuelle. Elle saisit un des flacons, le mit soigneusement dans la poche de son jean et partit en direction de l'étagère la plus proche. Le coeur soulevé par l'odeur de sang et de poussière, elle releva ce qu'elle pouvait à l'aide de sa baguette et entreprit à son tour de dispenser quelques soins.

Priant pour qu'elle ne découvre pas un visage ami parmi les victimes.

03/01/2007

L'attaque du Village

Avalon, 15 Février 1997

17h45.

Alors que tous s’affairaient à gauche et à droite au centre-ville pour stabiliser la situation, les dernières poches de résistance moldue se fragilisaient. L’astucieux usage de la mandragore réussit à pacifier les alentours du Dark Knight, jusqu’à ce que la structure de terre s’effondre sous un Diffindo.

De par la maîtrise brutale et précise de Siobhan, le premier échappé se retrouva immédiatement neutralisé. Le deuxième homme, se rendant compte de la situation plus que périlleuse dans laquelle il se trouvait, se rendit non sans un soupir de mépris. Être arrêté dans la grandiloquente épuration de la vermine par une saloperie de sorcière... Le comble.

Alors que la plupart des intervenants s’intéressaient maintenant aux victimes d’une barbarie sans nom, heureusement limitées par leur présence et leurs sortilèges, un impressionnant convoi d’aurors et de tireurs d’élites se matérialisèrent sur la place centrale d’Avalon. Peu de temps après, ce sont les médicomages et leurs assistants fébriles qui apparurent.

Les premiers se divisèrent en deux groupes distincts, dont l’un recensa scrupuleusement les prisonniers moldus, jusqu’à ce qu’ils atteignent la proximité des deux jeunes apprenties aurors. L’autre se dirigea en toute hâte vers la plage, permettant de définitivement prendre le dessus sur les derniers résistants.

Les affiliés aux soins s’éparpillèrent aux quatre coins du village, apportant leur savoir-faire aux blessés. Ils félicitèrent les étudiants pour leurs interventions, mais ne s’encombrèrent que de ceux pouvant réellement apporter une expertise médicomagique. Ceux n’ayant pas les compétences escomptées seront auscultés puis invités à prendre du repos plus loin.

Un petit convoi de guérisseurs gagna aussi la plage, apportant leur aide aux blessés et offrant à Quinlan l’opportunité de les soutenir... Autant que de s’occuper avec lui de Megan.

Tandis que les victimes étaient définitivement prises en charge, les aurors se réunirent devant la bibliothèque. D’un geste de sympathie et de reconnaissance évidente, ils auront invité Siobhan et Isia à débriefer avec eux. Nul doute que leur brillante idée, guère passée inaperçue en dépit du chaos ambiant, va trouver quelques échos chez leurs supérieurs et dans la gazette du sorcier...

HRP – Merci à tous pour vos messages et votre participation ! Grâce à vos personnages, la situation à Avalon a été stabilisée et les victimes sont minimes. Désormais, les moldus sont aux mains des représentants du ministère de la magie... Et, que diable, les habitants de ce village ont de quoi vous considérer comme leurs héros ! Qui sait comment ils pourront vous remercier ?

Compte tenu de l’engouement autour de cet événement, et même si le narrateur n’y interviendra plus, nous vous laissons le loisir de jouer entre-vous le post-event ici (il n’y a donc plus de date de clôture) ! À noter toutefois que vous ne risquez plus rien, tout est sous contrôle... Et que vos actions après ce message n’auront plus d’impact sur les conséquences finales de l’event !

Des poutous à tous !