Tant d'amour | Agathe Leroy

25/10/2015

8 avril 1997.
9h33.

Enveloppée dans un long manteau de cuir noir, la carrure droite & impérieuse comme à son habitude, la verte et argent dévisageait toutes personnes qui osaient croiser son regard. Ses talons claquaient violemment contre le sol de l'immense château, signe de son agacement profond. De sa haine. Même ; elle hurla à plusieurs reprises contre deux élèves inconscients, qui tentèrent le diable en lui adressant la parole. Encore des premières années, probablement. Elle s'en fichait totalement, de toutes façons.

Charlie n'était pas d'humeur. Depuis la dernière altercation avec son directeur de maison, la Serpentard passait son temps à nettoyer des trophées, ou à passer le balais dans la Grande Salle. Autant vous dire qu'elle n'appréciait que moyennement ces nouvelles activités forcées.
Alors quand une énième personne lui fonça dedans ─ décidément, ça devenait une habitude chez la blonde ─ elle ne put retenir la colère qui montait en elle depuis le début de la matinée.

Elle craqua.

Instinctivement, elle se planta devant l'inconnue, choisissant de la dévisager intensément. Elle plissa légèrement des yeux, à la vue de cet être dépourvu de toute personnalité. Cette couleur de cheveux était d'un banal ! Ho, elle allait se faire une joie de vider toute sa rage sur cette jeune fille. Un malin plaisir.

«Dis-moi, sale imbécile, ça te dérangerait de regarder où tu vas ? C'est pas comme si on pouvait me rater, putain ! » hurla-t-elle, énervée.

Genre vraiment pas de bonne humeur.

Sujet: Re: Tant d'amour | Agathe Leroy Sam 5 Mar 2016 - 22:15

9h30. Bordel, il est déjà 9h30. Les pas d'Agathe résonnent dans les couloirs à toute vitesse. Après un réveil difficile, c'est avec les cheveux en bataille, le visage peu maquillé et cette foutue robe de sorcier qui la rapetissait, qu'Agathe avançait à grands pas dans ce long couloir qui lui semblait interminable. Elle était en retard, très en retard. Pour une fois que la rebelle voulait faire bonne impression, la voilà en train de courir pour son premier cours de potions. Ses satanés bouquins commençaient à lui peser et faisaient rougir ses joues au rythme de sa marche effrénée. Elle entendit une voix féminine plutôt forte au fond du couloir, mais elle n'y prêtait pas attention. Sûrement une dispute d'élève, rien d'important, car tout ce qu'il comptait, c'est qu'elle finisse par arriver a ce foutu cours !

Elle jeta rapidement un coup d'oeil à sa montre tout en continuant à s'élancer vers le chemin de la victoire. 9h33. Bordel, il est déjà 9h33 et..

Là, c’est le drame.

En une fraction de seconde, voilà tous ses bouquins à terre, c'était vraiment une journée de merde. La Serdaigle ne fit même pas attention au bout de chair qu'elle avait percuter, trop préoccupée par le temps qu'elle était en train de perdre avec ses bêtises. Elle s'abaissa pour amasser ses livres de potions éparpillées sur le sol, remarquant à peine les talons de la jeune étudiante qui était restée plantée devant elle. Quand Agathe se releva, elle remarqua les yeux de la jeune femme la dévisager :

«Dis-moi, sale imbécile, ça te dérangerait de regarder où tu vas ? C'est pas comme si on pouvait me rater, putain ! »

Who. Alors, comme ça cette certaine pimbêche voulait chercher des noises à Agathe, très bien, elle l'aura voulu. La Serdaigle regarda une dernière fois sa montre : 9h36. En voyant l'heure s'afficher, un petit sourire énervé s'afficha sur son visage. Cela allait être tendu pour le cours de potions, mais pas impossible. Elle essaya de garder son calme, même si elle ne pouvait dissimuler ses joues rouges à souhait, et fixa alors les grands yeux noisettes de la Serpentard :

“ Oh ça va Cendrillon, t’es pas le centre du monde. Maintenant, laisse-moi tranquille, j’ai autre chose à faire que de rester planté là. “

Agathe s'apprêtât alors à détourner les talons de la jeune blonde pour continuer son chemin.

25/10/2015

Le vacarme que les bouquins de la jeune fille provoquèrent lors de leur chute stoppa un court instant la Serpentard, qui posa pendant un moment un regard furieux à un élève un peu trop discret, d'un air de dire « Tu veux ta part ? ». Car ; tout le monde connaissait Charlie. Plus particulièrement son caractère peu commode. Alors quand son interlocutrice osa lui répondre ─ Cendrillon ? Vraiment ? ─ Elle la dévisagea un court instant, voulant absolument enregistrer ce visage comme 'à fracasser à tout prix'. Un visage d'ailleurs tout à fait familier ; ces yeux d'un bleu envoûtant, cette chevelure brune mais surtout ; cette accent clairement français. Leroy.

S'activant apparemment à ramasser ses bouquins de potions, Charlie la fixa d'un air faussement joueur ; actuellement, elle hésitait entre lui en coller une, là maintenant tout de suite, ou alors.. La Serpentard l'observa alors se relever gracieusement, une mèche de ses cheveux bouclés repartant bientôt derrière son épaule. Bon, et bien ce serait la deuxième option : Elle la regarda avec un large sourire, penchant légèrement la tête sur le côté. On aurait presque pu la croire amusée. Pourtant, relevant rapidement sa main, cette dernière vînt bientôt s'écraser sur ses livres à peine ramasser ; qui bientôt s'étalèrent de nouveau au sol. La verte & argent les regarda dégringoler, tout à fait enthousiaste, cette fois-ci.

« Désolée ma chérie, mais tu seras en retard en cours de potions. Et j'en suis navrée, vraiment ! » énonça-t-elle, clairement et avec un certain air hautain. Et, avant que cette dernière ne puisse répondre quoi que ce soit, « Sauf si tu me présentes rapidement des excuses, évidemment. Parce que, je ne suis pas la fautive, très chère. Et j'ai tout mon temps ! Ce ne sera certainement pas la première fois ni la dernière que je sèche pour m'occuper d'un contre-temps. » ajouta-t-elle.

Elle se replaça devant la Serdaigle, croisant les bras. Qu'elle ose s'opposer à Grant.

Sujet: Re: Tant d'amour | Agathe Leroy Jeu 10 Mar 2016 - 18:49

Agathe s’était relevée avec grâce comme à son habitude, une mèche rebelle venant se blottir derrière son épaule. Elle voulait quelque part montrer sa supériorité, sa grandeur tout en faisant part d’un calme imparable et d’une froideur à glacer le sang. Malgré la rougeur sur ses pommettes, elle montrait son indifférence face à la blonde qui ne la détachait pas du regard. Elle était restée plantée au même endroit, telle une harpie qui guettait sa proie. Alors qu’Agathe était prête à continuer son chemin, un large sourire teinté de rouge se mit à se dessiner sur le visage de son interlocutrice. Elle semblait comme amusée par cette situation. Sa main se leva rapidement et alla heurter la pile de livre fraîchement revenue dans les mains de la Serdaigle. Ils s'éparpillèrent alors dans un fracas qui résonnait dans le couloir creux, attirant le regard des autres élèves qui traînaient là. Agathe lâcha un regard noir à la blonde, qui paraissait très satisfaite de son acte. Et qui osa lui lâcher sur un ton mielleux :

« Désolée ma chérie, mais tu seras en retard en cours de potions. Et j'en suis navrée,vraiment ! »

Agathe eût à peine le temps d’ouvrir la bouche que la Serpentard reprit de plus belle :

« Sauf si tu me présentes rapidement des excuses, évidemment. Parce que, je ne suis pas la fautive, très chère. Et j'ai tout mon temps ! Ce ne sera certainement pas la première fois ni la dernière que je sèche pour m'occuper d'un contre-temps. »

Agathe essayait de garder son calme comme elle le pouvait. Elle ferma les yeux une poignée de secondes le temps de lâcher un soupir ainsi que toute la haine qui bouillonnait en elle. Cendrillon jouait avec ses nerfs comme on joue avec une marionnette. C’était elle qui tenait les fils et Agathe se devait de retourner la situation pour son honneur et sa fierté, au diable les cours de Potions. La brune écarta d’un coup de pied les livres de cours qui jonchaient toujours le sol afin de faire de la place entre elle et la blonde. Elle se raidit, cherchant à vouloir regarder la Serpentard de haut, la fixant d’un regard noir saisissant. Agathe n’avait pas envie de sourire, et pourtant c’est avec un air moqueur qu’elle décida de lui répondre :

“Pardonne-moi très chère. Tu étais tellement insignifiante que je ne t’ai même pas remarquée.”

La blonde était au milieu du passage, les bras croisés. Elle n’avait pas l’air de vouloir laisser passer la jeune Serdaigle, qui lui dit alors d’un air serein :

“Je suis désolé, mais je n’ai pas de temps à perdre avec une gamine en manque d’attention telle que toi. Alors maintenant, laisse-moi passer.”

C’est avec un regard de détermination qu’Agathe fixait les grands yeux maquillés de son adversaire. Instinctivement, un léger sourire en coin vînt se dessiner sur le visage de la brune. C’est vrai qu’elle lui plaisait bien cette Serpentard. Mais l’heure n’était pas à la sympathie, et elle ne voulait certainement pas se rabaisser. Quitte à faire une bataille de regards pendant des heures. Tout ce qu’elle souhaitait, c’est que cela ne finisse pas au poing.

25/10/2015

Toujours aussi fière de son action ─ et elle l'avait mérité ! ─, la Serpentard regarda un court instant l'air outré que son interlocutrice semblait revêtir à présent. Et c'était tout à son honneur ; Charlie aurait presque pu avoir peur d'elle, seulement, elle n'avait peur de personne ─ Westminbrook, c'est une autre histoire. Même pas du singulier professeur Rogue allias, leur professeur de maison adoré. Non, elle avait plutôt peur de la longueur de la punition qu'elle avait obtenue pour s'être retrouvée ivre en plein de la nuit, dans les couloirs de Poudlard. Lâchant des rires incontrôlables en compagnie de l'un de ses amis, Blaise Zabini. Oui, elle en avait certainement marre de nettoyer la salle commune & des trophées lorsqu'une petite chance de se reposer entre deux cours se présentait.

Clairement, la jeune brune en face d'elle tentait tant bien que mal de garder son calme, mais la Serpentard voyait parfaitement que la situation l'agaçait fortement ─ envoyant bientôt valser ses livres dans un coin du couloir, attirant tout à coup tous les regards sur elles. Et ça, Charlie aimait bien s'en servir. Parce que ; son activité principale sinon favorite était bien d'emmerder le plus possible chaque petite & insignifiante personne qui osait croiser sa route. En se heurtant à elle, Leroy ne devait pas vraiment se douter de ce qui l'attendait ; elle ne partirait pas tant que la blonde n'aurait pas ses excuses, en bonnes et dues formes. Et ce que l'américaine elle voulait, elle l'obtenait. Tôt ou tard.

Mais bizarrement, la Serdaigle ne se dégonflait pas ; non, elle répliquait même ! Charlie, tandis que l'autre continuait de lui crachait des paroles remplies de haine à la figure, souriait. Elle en avait, du courage. Et de la répartie. C'était indéniable. Pourtant, ça ne la mit pas encore plus en colère, non. Elle aimait qu'on lui résiste un peu, de temps en temps. Enfin, temporairement. C'était d'autant plus excitant !

La regardant de haut, faisant sûrement quelques centimètres de plus que la jeune fille, elle n'était pas pour autant dominée ; ni intimidée. Elle en avait battues des plus costauds, et jamais Charlie ne se dégonflait. Alors quand elle lui sourit, essayant du mieux qu'elle pouvait de passer, la Serpentard aussi lui sourit, amusée ; se remettant à chaque fois en face d'elle, ne lâchant jamais ce regard d'un bleu perçant.

Elle ne prit même pas la peine de lui répondre amèrement comme elle l'avait fait auparavant. Non, elle détacha ses lèvres recouvertes d'un rouge foncé qui tranchait beaucoup trop avec sa peau pâle & blanche pour lui lâcher un seul & unique mot.

« Non. »

Sujet: Re: Tant d'amour | Agathe Leroy Mar 22 Mar 2016 - 23:13

Pénible, voilà ce qu'elle était. Voilà ce qu'était cette blonde dressait face à elle telle une barrière humaine. Ne lui laissant aucun échappatoire, Cendrillon suivait subtilement de ses hauts talons les petites feintes d'Agathe qui essayait désespérément de s'échapper. Son regard pesant ne voulait plus la quitter et jusque dans ces pupilles on pouvait lire un certain plaisir à faire enrager la brune tant qu'elle n'aurait pas fait ses excuses.
Elle n'avait pas peur, non. Et ça se voyait.

Pourtant, Agathe ne se laissait pas abattre par ses yeux foudroyant. Surtout que le sourire narquois de la belle blonde narguait les instincts sauvages d'Agathe qui, si elle n'était pas aussi civilisée, lui aurait craché au visage depuis longtemps. Cette même blonde, amusée par tout ceci, dédaigna enfin à ouvrir ses lèvres rougeâtres pour laisser échapper un :

“Non.”.

Juste une “non” glacial qui vînt brûler les oreilles d'Agathe. 3 petites lettres pour une tension maximale. La brune fût dans un premier temps surprise par la réponse de son adversaire. En effet, celle-ci s'attendait à une répartie de folie, et pourtant.. ce fût ce non qui sortait vainqueur de la bouche de Cendrillon. Ce non qui clouait au sol toute la conversation et la fierté d'Agathe. Ce non qui continuait à résonner dans la boîte crânienne bouillante de la Serdaigle. Ce non qui l'agaçait fortement. Ce non qui .. était définitivement de trop.

Agathe serrait les poings, elle ne retiendrait plus aussi longtemps ses pulsions meurtrières. Ce vieux non rébarbatif tombé de nulle part l'agaçait au plus au point. Emporté par cet excès de colère, elle posa sans délicatesse sa main sur l'épaule de son adversaire qui était à peine plus grand qu'elle dévoilant ainsi le côté sombre d'Agathe. On pouvait voir ses dents se serraient au fur et à mesure que son sourire forcé se dessinait sur son visage et c'est avec le regard perçant qu'elle mâcha ses mots :

“Non? Comment ça non ? Je ne t'ai pas demandé ton avis.”

Elle serrait un peu plus fort l'épaule de son adversaire à chacun de ses mots prononcés. Leurs visages commençaient à devenir proches, elle pouvait déceler désormais chaque petite imperfection cachée avec soin sur les pommettes de la blonde. C'était une fille qui prenait soin d'elle et pendant un cours instant, une pensée vînt brièvement traversée l'esprit d'Agathe: “Au fond, on est pareils” pensa-t-elle en fixant Cendrillon.

25/10/2015

La blonde ne fut absolument pas étonnée par la réponse de la brune. Non, elle s'amusa encore plus de la voir s'enrager ainsi, elle qui semblait si inapte à contrôler ce surplus d'émotions hostiles. Bon, il fallait le dire ; Charlie jouait avec ses nerfs. Et elle adorait ça. Suivant adroitement les pas de la Serdaigle, qui voulait absolument trouver un échappatoire ; aller à son cours semblait tellement important pour elle que la blonde avait presque envie de la secouer. Réveilles-toi par Merlin !

Aucune peur n'était visible dans son regard si détaché ; pourtant empreint d'une joie que de pouvoir embêter une bleue & argent. Ces têtes dures. Impénétrable, habituellement ; pourtant, celle-ci semblait particulière. Dans sa façon d'être, son insouciance, ses paroles, bien que pas aussi parfaites que Charlie, connaissaient une certaine répartie qu'appréciait la Serpentard. Presque, les deux sorcières auraient pu être de la même maison, tant elles semblaient identiques. De parfaites ─ ou pas ─ petites jumelles. Aussi arrogante l'une que l'autre. A cette simple pensée, la vipère sourit presque.

Elle détacha un court instant son regard de son adversaire, fixant minutieusement ses poings tendus, bientôt serrés, Charlie se mordit la lèvre. Vas-y, frappe-moi que je puisse enfin t'en décoller une. Si cette brunette n'était pas capable de se contrôler, Charlie ne ferait pas d’exception. Et y allait de main morte n'était pas non plus envisageable. Sursautant légèrement à l'attaque portée contre son épaule, la Serpentard regarda pour la première fois la Serdaigle d'un air menaçant. Rempli d'avertissements certains.

« Je ne pense pas que tu sais vraiment ce que tu fais là. » Dit-elle d'une voix pourtant si douce qu'elle paraissait d'autant plus haineuse. « Je te conseille vivement de retirer tes sales pattes de mon manteau qui vaut certainement plus cher que ta misérable vie de rat de bibliothèque. » Ajouta-t-elle, fixant toujours les yeux bleus de son désormais adversaire. « Je te le demande une dernière fois ; excuses-toi. Maintenant. »

Oui. Elles étaient définitivement les mêmes. A une chose près ; Charlie gagnait toujours.