Sujet: Aubergines vs Fèves : le Retour de la Patate VII Dim 11 Oct 2015 - 14:39
Bon, c’était bien beau les petites cachotteries entre frères mais ça ne pouvait plus durer. Les cours avaient repris à Haveirson, et Quinlan n’arrivait pas à préparer les siens avec sérénité avec ce qu’il savait désormais. Et surtout, ce qu’il ne savait toujours pas.
Que son frère vienne le chercher à l’improviste pour une mission à l’autre bout du monde, ça va. Qu’il y reste et fasse un comeback en mode petite pâquerette offerte au soleil, ça passe encore. Mais qu’il débarque en mode ‘coucou je suis aussi dans cet Ordre super méga tellement secret que ni l’un ni l’autre n’en avons parlé’, ça dépassait les bornes des limites. Prenant son courage — et ses courges — à deux mains, Quinlan cuisina ce jour-là un savoureux gratin d’aubergines, sa spécialité, et alla toquer à la porte de son frangin juste un peu avant midi. Peut-être que la bouffe allait l’amadouer et lui délier la langue.
De son côté, Quinlan estimait ne pas avoir grand-chose à cacher. Son histoire avec Clemens avait subi quelques rebondissements — et continuait d’en subir — et pour le reste… Ses travaux avançaient plutôt pas mal, surtout depuis qu’il avait fait un crochet à Londres un peu après Noël pour aller leur piquer les registres des loups-garous britanniques. Enfin piquer… Copier et laisser l’original en place, ce n’était pas du vol. Juste du… piratage ? Quoi qu’il en soit, Quinlan avait hâte de travailler sur ces registres, chose qu’il n’avait pas encore pu faire en détail depuis son retour à Haveirson.
Faisant léviter le plat de sa baguette, Quinn eut les deux mains libres pour toquer une nouvelle fois et entrer. Après tout, c’était son frère non ? L’intérieur de ses appartements ne cessera jamais d’épater le guérisseur. Des plantes partout, chacune différente, plus ou moins mobile, plus ou moins belle… Quinlan ne savait jamais s’il devait se sentir fasciné, à l’aise ou oppressé dans un tel décor.
— Hey bro, je t’ai fait un gratin !
Entrant dans l’appartement, Quinlan y laissa ses chaussures près de la porte, et posa le plat sur la table principale. Cherchant son frère du regard — ce qui n’était pas chose aisée vu la jungle qu’était son appart — il ajouta presque pour le faire sortir de sa cachette :
— Faut qu’on parle alors je me suis dit autant bouffer hein !
Tain, mais il était où !?
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Sujet: Re: Aubergines vs Fèves : le Retour de la Patate VII Dim 11 Oct 2015 - 23:27
Le retour de la Patate
PV Quinlan
Je ne veux pas repenser plus que nécessaire aux événements des derniers jours. J'aurais cru que le plus éprouvant était derrière moi, mais après avoir croisé Isolde, et surtout Quinlan, dans des conditions pour le moins inattendues... Je me suis replongé dans l'entretien de mes plantes. Les sortilèges maintenant leurs micro-climats respectifs avaient été extrêmement efficaces, mais certaines nécessitaient que je les taille.
Je m'y suis mis chaque jour, après mon réveil. La routine que je devais rétablir était on-ne-peut plus simple. Debout, un brin de toilette, jogging, plantes. Cours. Re-jogging, études, sommeil. Finalement, c'était exactement la même chose qu'avant mon départ, même s'il y avait maintenant un aspect supplémentaire à mes sorties quotidiennes. Estrella m'avait appris à voir les esprits de la Terre, à les deviner derrière chaque arbre, chaque plante. Selon elle, c'était le premier pas vers la bénédiction de Gaïa, et je m'y entraînais dès que j'en avais l'occasion.
Je ne sais pas encore à quoi rime cette histoire de bénédiction. Jusque là, je n'avais rien remarqué de franchement impressionnant -enfin, si tant est que découvrir une toute nouvelle faune dans la forêt que je croyais bien connaître ne soit pas considéré comme "franchement impressionnant".
En tous cas, ce matin, j'ai vu encore un nouveau genre de... lutin. Je ne l'ai perçu qu'à la frontière de mon champ de vision, mais les couleurs qu'il arborait étaient parfaitement inhabituelles. Ces couleurs m'avaient fait penser que je devais encore m'occuper des iris-tigre du Japon. Je suis donc en train de changer le terreau desdites plantes au moment où Quinlan entre chez moi. Premier souci, les iris-tigre poussent le long des falaises, aussi pour m'en occuper, je me suis retrouvé suspendu au plafond par un ensemble d'enchantements aussi ingénieux que le reste -à mon humble avis. Deuxième souci, je remarque de mon perchoir qu'il a amené de quoi manger, et qu'il n'y a pas le moindre centimètre carré de libre dans mon appartement pour qu'il dépose son plat.
- Je suppose que j'aurais du m'y attendre !
Activant l'ensemble de runes placé sur ma gauche pour me faire redescendre en douceur, je m'époussette rapidement. Travailler au plafond est toujours amusant, mais j'oublie souvent d'y faire le ménage. Je projette une araignée qui prenait ses aises dans mes cheveux au loin, et d'un ample geste, je réarrange les pots volants pour ménager une "allée centrale" dans mes appartements. Quelques livres s'envolent et vont retrouver leur place dans les bibliothèques, et des parchemins se roulent tous seuls jusque dans des étuis prévus à cet effet. Trois tables sont ainsi libérées. Je fais léviter ce que j'avais prévu pour mon prochain repas sur la première, invite Quinlan à poser sa production sur la seconde, et me laisse tomber sur un fauteuil près de la troisième.
- Installe toi, fais pas ton timide. J'ai pas encore planté de Filets du Diable dans les poufs !
Je hume la délicate odeur du gratin et esquisse un sourire affamé -la spécialité de mon Bro, rien que ça. En même temps, cela présage rien moins qu'une grande et longue discussion. Heureusement, j'ai le temps, car aucun cours à donner cette après-midi.
- Je sais pas si t'as fait gaffe, c'est l'Epiphanie aujourd'hui. Du coup j'ai fait une galette, ça nous fera le dessert.
Du coin de l’œil, je remarque que le parchemin d'animation acheté au Pérou semble avoir fonctionné, car la croûte remue doucement, comme si la fève se trouvait un coin plus confortable dans la frangipane que là où je l'avais installée. Je laisse passer encore quelques secondes, un peu gêné. Je sais précisément de quoi nous allons parler, mais je ne sais pas par où commencer. "Hey bro, j'ai disparu pendant un mois, mais pas de panique tout va bien en fait" ? Je passe en revue à peu près tout ce que je pourrais avoir à dire. Un petit sourire amer plus tard, je m'entends dire :
- Je suis vraiment un abruti, pas vrai ?
Pour sortir ça avec une telle finesse, certainement, mon petit Neal.
(c) YVIANNA
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Sujet: Re: Aubergines vs Fèves : le Retour de la Patate VII Lun 12 Oct 2015 - 18:01
D’un bordel, sérieusement. Quinlan n’était plus habitué depuis qu’il faisait le ménage chez lui. Connaissant son impatience quand Clemens était dans les parages et leur propension à le faire un peu n’importe où, il s’efforçait de garder son intérieur propre : ce serait dommage de se retrouver le cul plein de poussière. Du coup, en entrant chez Neal il se prit un choc. Des plantes partout, même au plafond… Et c’était justement là que son frère s’était planqué. Original.
Quinn aurait bien fait une réflexion, mais Neal le devança, en lui faisant de la place pour le plat et en lui faisant remarquer qu’il n’avait pas piégé les poufs.
— Ouais ce serait dommage, elles t’ont rien fait les pauvres.
Il n’avait pas pu s’en empêcher et il ricana stupidement alors qu’il posait le plat là où il pouvait. Cédant à l’invitation, il en profita également pour s’installer. Autant rire et dire des conneries tant qu’ils le pouvaient encore : le reste de la conversation risquait d’être bien moins plaisant. Du coup, Quinlan sourit à la mention de la galette des rois, mais n’y répondit pas. Lentement, l’appréhension concernant la suite des événements se faisait la plus forte. Inquiet, il leva les yeux vers son frère. Qui avoua être un abruti.
— T’as pas idée.
Mais Quinn ne pouvait pas lui en vouloir non plus. Enfin pas bien longtemps. Avec un soupir résigné, le guérisseur planta son regard dans celui de son frère.
— T’as des couverts ? Je me sens pas de lancer les hostilités sans manger.
Ça leur ferait toujours de quoi feindre la distraction si jamais la discussion n’allait vraiment dans le sens voulu. En attendant, Quinn osa quand même se lancer.
— T’aurais au moins pu me prévenir pour ton retour. Sérieux, tu débarques comme une fleur, tu plantes Papa et Maman pour Noël… Ils étaient morts d’inquiétude, Neal. Et moi aussi.
Il marqua une pause et se prit le front entre le pouce et l’index.
— Pour l’Ordre par contre, je t’en veux pas. C’est secret donc ok. Mais putain t’avises plus de disparaître comme ça pour sortir comme un diable de ta boîte au moment où on s’y attend le moins !
Bon, en fait si. Peut-être qu’il lui en voulait. Un peu. La voix de Quinlan s’était faite un peu plus forte, et ses gestes un peu plus brusques. Mais surtout, l’adrénaline faisait trembler sa gorge et ses yeux commençaient à briller. Son frère lui avait tellement manqué… Avait-il seulement une idée de ce à quoi ressemblait sa vie quand il n’était pas là ? Le calvaire que ça avait été ? S’il devait arriver vraiment un truc à Neal… Quinn ne savait pas comment il réagirait. Vraiment pas. Il l’aimait trop pour même y songer et pourtant, vu leur petit passe-temps secret, il faudrait bien qu’il s’y prépare.
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Sujet: Re: Aubergines vs Fèves : le Retour de la Patate VII Mar 13 Oct 2015 - 15:42
Le retour de la Patate
PV Quinlan
Je laisse échapper un rire stupide à la blague de Quinlan. C'est un étrange sentiment qui m'habite, l'impression d'être de retour chez moi après une longue absence mêlée à celle de n'être juste jamais parti. Je croise le regard de Quinlan, et son air inquiet abaisse tout ce que j'aurais pu mettre en place comme défenses. J'opine rapidement, et fais venir suffisamment de couverts pour nous deux. Sa remarque touche juste, et je baisse piteusement le nez sur mon assiette -vide- en cherchant une réponse appropriée.
- Je suis passé voir les parents avant d'aller à Londres pour la soirée de Clemens. J'espérais t'y trouver, mais finalement, ça n'a été que retarder cette discussion.
Et du coup, j'avais profité de son absence pour aller discuter avec Amaranthe et l'informer de mes découvertes. J'avais fait ce choix sur un coup de tête, et m'interroger sur sa légitimité maintenant n'allait faire qu'empirer mon malaise. Déjà que revoir nos parents, probablement moins impactés par mon absence que ne l'avait été Quinlan, avait été une sorte d'épreuve... Il serait plus juste de parler d'un moment surchargé d'émotions. Ce n'était pas dans le style familial de faire du drama, mais pour le coup, nous avions tous un peu dérogé à la règle.
Je le laisse servir le gratin -j'ai toujours eu un don pour en renverser la moitié lorsque je le fais moi-même. Je mets de l'eau à bouillir en prévision d'un thé, tout en réfléchissant à ce que je peux bien lui dire. La base de la base serait de lui présenter mes plus plates excuses, mais j'ai le sentiment que ça sonnerait creux. Je triture nerveusement ma fourchette, et arrange un peu les plantes pour laisser passer un peu mieux la lumière du jour.
Allez, Neal, tant qu'à passer pour un crétin, autant le faire dans les règles de l'art.
- Je sais pas comment te dire que je suis désolé.
Niveau excuses, je ne vois pas trop quoi faire de mieux. Je n'ai pas la force de lui dire que je regrette -ce n'est pas le cas. M'absenter m'a peiné, certes, et je m'en veux d'avoir inquiété mes proches. Mais je garde la certitude que j'ai fait ce qu'il y avait de mieux à faire pour protéger ma famille, pour protéger mes proches J'ignore ce à quoi me servira ce que j'ai appris auprès d'Estrella... mais j'ai l'intime conviction que ce n'était pas vain. De plus, s'il y a une personne en qui j'ai suffisamment confiance pour comprendre mon choix, c'est bien Quinlan. Oh, certes, ça risque de prendre du temps... mais le temps, je l'ai amplement. Après tout, je suis revenu en un seul morceau de missions plus dangereuses qu'un déjeuner avec mon frère.
- C'était dur de pas te parler de l'Ordre, et maintenant je me sens carrément con. Je pense que je devrais commencer par t'expliquer tout ce que j'ai fait au Pérou.
J'engloutis une portion de gratin, à une température parfaite. C'est aussi goûtu que dans mes souvenirs, et de toutes les choses qui peuvent me manquer quand je suis en vadrouille, les petits plats de Quin sont souvent en tête de liste.
- Je ne te mentais pas quand j'ai dit que je restais étudier la plante.
Cette part est la moins difficile à expliquer, et elle est indéniablement vraie. La suite en revanche, me semble plus épineuse.
- Je voulais... Putain, Quin ! Tu ressemblais plus à un Inferius qu'à mon bro ! Je me faisais du souci pour toi aussi, tu sais. Je me suis dit qu'il valait mieux que je te renvoie dans un lieu familier, un lieu où tu aurais...
Clemens. Il m'avait fallu un moment pour que je daigne me l'avouer, mais sur le coup, j'avais pensé qu'il avait plus besoin de Clemens que de battre la campagne avec moi. J'avais cette intuition déjà durant la mission, et ça s'était confirmé au Nouvel An. Clemens n'était pas juste... une autre personne. Il y avait quelque chose de plus que ça, j'en étais convaincu. Est-ce que j'avais bien fait pour autant ? Impossible à dire.
- Je pensais pas que j'en aurais pour perpette. Déjà, j'ai du passer un moment à piger les codex qu'on a retrouvé sur les mangemorts. Ils s'intéressaient aussi à cette putain de plante.
Sous l'effet des émotions qui m'habitent, certainement, un léger tremblement agite le plant de Pensées Profondes derrière moi. J'aime particulièrement ces plantes, et le fait de les voir subtilement changer de teinte au gré de mes humeurs a tendance à me calmer. Mais là, je n'ai pas besoin de me retourner pour savoir qu'elles sont d'un rouge profond, presque noir. Une passion teintée d'une volonté destructrice.
- Pourquoi est-ce qu'on a fait tout ça au juste ? Pourquoi ?!
Un bruissement de feuillage m'indique que les Pensées réagissent encore. L'eau du thé bout, et je fais venir à nous le coffret d'ébène contenant ma collection de thés. J'attrape un sachet de mon mélange préféré, et propose l'ensemble à Quinlan. Une profonde inspiration plus tard, je reprends, le plus posément possible.
- Quant au grimoire qu'on a récupéré... C'est un genre de machine de guerre du bouquin codé. A côté, ce qu'on s'écrit c'est de la pisse de chat.
Le Maître laisse échapper un feulement à mes pieds, comme outré par cette remarque. Il est encore méfiant et semble hésiter sur la conduite à tenir en présence de Quinlan. Comme s'il n'était pas tout à fait certain que nous avions toujours la même relation fraternelle -question que je ne me posais même pas, tant la réponse me semble évidente.
- J'ai passé les deux premiers niveaux de sécurité, mais je ne sais pas combien il en reste encore. Franchement, quitte à faire des recherches ultra secrètes, il voulait pas se casser le cul à faire au moins un ou deux dessins ? Non ?
Mon agacement est encore bien présent -trop présent même, selon moi. Je prends quelques instants de silence... un nouveau bout de gratin, une gorgée de thé. Je dois le laisser infuser encore un peu.
- Navré, t'es probablement pas venu parler paperasse. 'Fin, je comprends que tu sois en pétard. Je... Je t'écoute.
(c) YVIANNA
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Sujet: Re: Aubergines vs Fèves : le Retour de la Patate VII Mar 13 Oct 2015 - 19:19
Quinlan ne cacha pas son soulagement quand Neal lui appris qu’il était quand même passé par la case maison avant de participer au Nouvel An chez Clemens. Il leur devait au moins ça, sérieux. Ils avaient des parents parfaits : ils seraient les dernières des merdes s’ils venaient à leur chier dans les bottes. Et à ce propos, c’est vrai que Quinn avait quitté Norfolk un peu en avance, et avait donc répondu à la lettre de Neal alors qu’il était déjà à Londres. Et son ton avait été un peu… amer.
— D’ailleurs, ta lettre m’a fait chier, mais quand j’ai vu dans quel état tu étais, hmpf… J’ai regretté de t’avoir envoyé bouler comme ça.
Enfin, il pouvait aussi essayer de se mettre à sa place. Le mois de décembre de Quinlan n’avait pas été de tout repos, pas du tout même ! Entre son frère resté au Pérou et la disparition de Clemens dont il avait hâtivement pris la responsabilité… Sans parler de ce problème d’analgésie généralisée qui n’était toujours pas réglé ! Quinn passait encore ses soirées à scruter son corps à la recherches de plaies, et à se limiter dans les folies pour éviter de se blesser. D’ailleurs, il ne le sentit pas, mais alors qu’il mangeait son gratin, il se mordit l’intérieur de la bouche. Il ne s’en rendit compte que lorsque le goût du sang se mêla à la sauce bolognaise. Étouffant un juron, il passa un doigt sur l’intérieur de sa joue. Ouais, il s’était mordu. Levant les yeux au ciel, il se concentra de nouveau sur la conversation, comme si ce petit aparté était tout à fait normal. Depuis presque un mois, ça l’était.
M’enfin, il allait peut-être arrêter de charger son frère aussi. Quoi qu’il ait glandé au Pérou, ça n’avait pas été une partie de plaisir vu sa tronche au retour. Et puis, il s’était excusé. Plusieurs fois en fait. Avec un long soupir, Quinn secoua la tête.
— ‘Je suis désolé’, ça ira. De toute façon je vois pas ce que tu peux dire de plus…
Il pourrait s’expliquer, mais ça allait au-delà des excuses. Petit frère n’avait plus besoin de s’excuser, en fait, mais bien de faire la lumière sur les mystères qui semblaient les entourer. Ils n’avaient jamais eu que peu de secrets l’un pour l’autre, et là, en quelques jours, c’était comme si la boîte de Pandore leur avait explosé à la gueule. C’était dur de ne pas le prendre comme une trahison mais… Quinn ne disait pas non plus tout à son frère. Pas exactement.
Pour l’Ordre, Quinlan hocha la tête. Il comprenait. Même lui n’avait rien dit, donc… C’était quelque chose qui dépassait leur petite personne, et dont un secret éventé pourrait causer la perte de tiers qui n’avaient rien demandé et qui n’avaient pas fauté. Cela dit… Ça ne l’avait pas empêché de faire une entorse à son code d’honneur. Enfin, il en parlerait plus tard, puisque Neal semblait enclin à parler du Pérou.
Il s’emporta au sujet de la plante qui les intéressait et qui avait aussi su attiser la curiosité des Mangemorts, et finit à parler d’un grimoire codé sur lequel il se cassait les dents. En temps normal, Quinlan aurait directement proposé son aide, mais le fait est que son frère avait commencé quelque chose sans le terminer. Il avait parlé de son propre état inquiétant alors qu’ils étaient partis au Pérou, mais s’était stoppé net dans sa phrase. Alors non, Quinlan n’était pas venu parler paperasse — même si ça ne l’aurait pas dérangé — et oui il était en pétard — mais pas pour les raisons auxquelles Neal pensait.
— T’as l’air d’en tenir une couche contre ce bouquin, et on en reparlera si tu veux. J’ai jamais rien contre un peu de crypto, tu le sais. Par contre…
Il choisit un thé de façon un peu distraite, comme pour prendre du recul par rapport à ce qu’il s’apprêtait à dire.
— Tu n’as pas fini ta phrase. Pourquoi tu as voulu me renvoyer, exactement ? Je sais que je n’étais pas au mieux de ma forme, mais tu crois vraiment que sans toi c’était mieux ? C’est vraiment ce que tu penses ?
Ok, il était quand même en pétard.
— Neal, t’es mon frère. Peu importe ce qu’il peut se passer, quand t’es pas là, il manque quelque chose, et je finis tôt ou tard par perdre les pédales. Je suis sûr que j’ai fait de la merde pendant que t’étais pas là, et que je m’apprête encore à en faire.
C’est vrai que c’était facile de mettre ça sur le dos de l’absence d’un frère, hein ! Et puis ça va la co-dépendance ? Se rendant compte de ce qu’il disait, au moins un peu, Quinn baissa le regard et soupira.
— Je sais qu’on sera pas toujours là pour l’autre, mais j’ai du mal à me faire à l’idée quand même. Surtout quand tu daignes même pas donner signe de vie pendant plusieurs semaines. Je crois que je t’en voudrais toujours un peu pour ce coup-là.
Il soupira à nouveau, cette fois pour se calmer. Il réussit même à esquisser un sourire.
— Mais je suis surtout content que tu ailles bien, au final. Oh et au fait, pendant qu’on y est…
Prenant une gorgée de son thé entre deux coups de fourchette, Quinlan balança la bombe.
— Pour l’Ordre, Clemens est au courant. Juste pour moi. J’arrive juste pas à lui mentir.
Et ça, tôt ou tard, ça allait lui attirer de sacrées emmerdes. Penaud, Quinn baissa les yeux et se concentra sur son gratin d’aubergines. Ouh le gratin. Magnifique gratin, très bon. Le gratin. Le gratin de Quinlan. Le gratin qu’il avait fait. Ce gratin.
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Sujet: Re: Aubergines vs Fèves : le Retour de la Patate VII Mer 14 Oct 2015 - 1:11
Le retour de la Patate
PV Quinlan
Le soulagement de Quinlan est visible... et contagieux. Je ne retiens pas un sourire franc, piochant plus allègrement dans ma part de gratin. Je prends seulement le temps de reposer mes couverts pour éluder la question de la lettre d'un ample geste de la main.
- T'en fais pas pour la lettre. C'était mérité.
En fait, sa réponse m'a inquiété... peut-être plus que de raison. En tous cas, c'est ce que je veux vraiment croire. Je me suis vraiment comporté comme un abruti en ne contactant pas Quinlan pendant le mois. Maintenant que je suis en face de lui, je le vois bien et... je n'arrive pas à trouver d'explication qui me semble légitime. Sur le coup tout me semblait parfaitement logique, et dans les semaines qui ont suivi... le temps est passé trop vite, et je me suis occupé afin d'y penser le moins possible.
Tu as fui, Neal.
C'est tout à fait ça, j'ai fui. J'ai réussi à me convaincre pendant un mois que ça allait, que c'était la marche à suivre. Que les blessures que j'ai récoltées au fil des jours l'auraient paniqué. Mais c'est moi qui panique ici. Moi qui me monte la tête pour rien, moi qui transplane en catastrophe à la moindre alerte. Finalement, ce manque de jugement m'inquiète plus que tout ce qu'aurait pu me dire ou m'écrire Quinlan. Le Maître m'adresse un regard de reproches, comme pour dire "tu m'aurais demandé, je te l'aurais dit". Il commence ensuite à se lécher copieusement l'entrepattes.
Je remarque que je suis encore en train de me tordre les mains. Faut vraiment que je trouve un truc pour arrêter, sinon j'aurai tous les doigts cassés avant la fin de l'année. Pour éviter ça -après Tilden "Trois Pouces", on va éviter Neal "Sans Pouce"-, je replonge ma fourchette dans le gratin. Mes yeux sont rivés dans mon thé, qui se mélange seul à un rythme tranquille. Le tourbillon rosâtre m'apaise et me permet de reprendre un peu mes esprits. Je dois... Je dois lui expliquer. C'est la seule façon pour qu'il me pardonne éventuellement... définitivement.
- Je sais pas ce qui m'a pris, bro. J'ai... j'ai pété les plombs. Tuer ce gars... je sais que c'était un "méchant". Je sais. Mais... c'était un être vivant.
Mon regard ne décolle pas de ma tasse, alors que mon souffle se fait un peu plus court. Un rire nerveux m'échappe.
- Ça veut dire que depuis ma cinquième année à Poudlard... j'ai tué plus d'êtres humains que de plantes.
Ouais bon, ça compte pas vraiment. Mais c'est tout ce que j'ai trouvé comme comparaison. En fait, ça me semble tellement improbable, tellement incomparable... et en même temps, d'une justesse à la hauteur de son ridicule. Mes gloussements persistent, un peu gênés, mais je sens la grimace poindre derrière le sourire crispé. Le Maître se frotte contre ma jambe pour me rassurer. Peut-être parce que le dernier bruit que j'ai émis ressemblait plus à un sanglot étouffé qu'à un rire.
- Je sais que c'est la guerre et que les pertes sont inévitables. Mais j'étais pas préparé à ça.
Bon, s'il y a une personne au monde qui connaît le nombre de duels que j'ai livré, c'est probablement Quin. Mais il y a une différence entre un duel magique, même au premier sang, et le fait de tuer quelqu'un, légitime défense ou non. J'aurais pu... Je ne sais pas. J'aurais pu l'immobiliser et l'emmener avec nous... Il aurait été jugé. Et au lieu de ça...
- T'es pas le seul à merder quand l'autre est pas là, bro. J'ai... j'ai lu les recherches des mangemorts. Je t'ai dit que c'était pas joli mais... tu me connais, je suis un crétin.
J'étouffe un nouveau sanglot, clignant furieusement des yeux pour chasser l'ombre d'une larme malvenue. J'ai pas la moindre idée de ce qu'a pu faire Quinlan en mon absence... mais je pense que j'ai déconné à plein régime.
- Ils expérimentaient sur... toutes sortes de gens. Je... je pouvais juste pas laisser faire ça. J'ai... j'ai agi. J'avais peur qu'en t'en parlant... je regrette. Je revienne sur cette décision.
J'avais passé la moitié de mon temps à traquer les autres membres de la petite équipe de mangemorts qui nous avait attaqué. Quelques sympathisants avaient tenté de me barrer la route, et un sort d'Oubliettes avait amplement suffi à remplir mes objectifs.
Ceux qui avaient participé à l'attaque contre nous... avaient eu droit à moins de clémence.
J'ai enfin fini par quitter ma tasse des yeux. Je n'osais pas vraiment rencontrer ceux de Quinlan, mais le regard du Maître, chargé de reproches, me fait bien vite changer d'avis. Je fais face à mon frère. J'ignore ce que peut traduire mon regard à cet instant... mais je sais qu'il comprendra. Qu'il y lira tout ce que je n'arrive pas à lui dire. La tristesse, la colère, la déception même d'en être arrivé là. Mais aussi la détermination, et... l'ombre d'un remords.
- Voilà pour les grandes lignes de ce que tu as raté d'intéressant au Pérou. Pour le grimoire, on y reviendra quand le reste sera réglé, pas de souci. Enfin, avant ça, on pourrait parler de ce qu'il t'est arrivé pendant tout ce temps.
Sa remarque sur le fait que nous ne serons pas toujours ensemble touche particulièrement juste, et je me force à relâcher un peu mon étreinte sur ma tasse avant de reprendre. J'aurais du m'attendre à toutes ces remarques, Quinlan n'aime pas terminer une conversation si tout n'a pas été dit. Et vu qu'il s'agit d'une conversation entre bros, je n'aurais eu aucune chance de pouvoir m'éclipser avant que tous les points abordés n'aient été éclaircis.
Je sais que je n'ai pas le choix, mais je n'arrive pas à trouver une formulation qui me plaise réellement. Et puis merde, je suis pas là pour faire dans la dentelle... et lui non plus. Nous devons juste éclaircir les choses, une bonne fois pour toutes.
- Quinlan, tu sais mieux que quiconque que je suis prêt à tout lâcher pour toi.
Tout, et surtout tout le monde. Y compris Celiana.
- Mais je ne suis pas non plus aveugle. Je vois bien que ta relation avec Clemens est... exceptionnelle.
Je ne trouve pas d'autre mot pour décrire ce que je ressens en pensant à mon frère et Clemens. Un mélange de tendresse pour eux, de bonheur pour mon frère... et d'inquiétude. Je ne voulais pas que tout recommence comme avec Roxanne. Mais ce n'était pas Roxanne, c'était Clemens, et même si je ne le connaissais pas si bien, je me sentais confiant.
- Je me suis dit que dans ton état, tu serais mieux avec lui qu'avec moi à battre la campagne, juste avec ta baguette et ton couteau.
Mon ton est teinté d'amertume... mais je n'y peux pas grand chose. Renvoyer Amaranthe à Haveirson était un choix évident. Je la respectais en tant que sorcière, mais elle avait des cours à suivre, des choses à faire, et il ne fallait pas tenter le diable. Quinlan... Je savais qu'il m'accompagnerait si je lui demandais, et qu'il serait efficace sur le terrain. Mais j'avais eu peur pour lui. Peur qu'il lui arrive quelque chose, peur d'être incapable de le protéger. Cette idée était la plus insoutenable de toutes.
Sa révélation sur l'Ordre confirme ce que je pensais de Clemens. Cette fois, il est salement amoureux. Je me contente d'opiner. Après la mission, et la dernière réunion... Ce que peut bien penser l'Ordre m'importe assez peu, au final. Je veux juste que Quinlan soit en bonne santé. En sécurité.
- J'ai jugé la situation comme le dernier des cons. Je sais pas combien de kilotonnes de cookies ça prendra pour que tu commences à me pardonner, mais je les ferai si ça peut me permettre de réparer mes erreurs.
Pas la peine de lui préciser à quel point c'est important pour moi. Il le sait, il le comprendra. Je me penche par dessus la table pour poser une main sur son bras. Et par ce contact, et par ce regard, j'espère lui dire avec toute l'intensité nécessaire à quel point je suis désolé, et à quel point j'aimerais le serrer contre moi, le remercier de me laisser cette chance de m'expliquer.
(c) YVIANNA
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Sujet: Re: Aubergines vs Fèves : le Retour de la Patate VII Mer 14 Oct 2015 - 8:19
La lettre, au final, ce n’était pas grand-chose. Même Neal estimait qu’il l’avait mérité… Quinn considéra le sujet comme clos, et était davantage curieux de savoir pourquoi il avait eu si peu de nouvelles. Que s’était-il réellement passé au Pérou, après son départ quasi-forcé ?
Dès que Neal se mit à parler, la lumière se fit dans l’esprit de Quinlan. Son frère n’avait pas l’habitude des pertes, des dommages collatéraux, surtout quand il était de l’autre côté de la baguette. Pour le guérisseur — qui ne méritait pas vraiment ce titre — c’était un démon avec lequel il vivait depuis des années déjà. L’aîné écouta son frère dans un silence religieux, essayant d’imaginer quel impact de tels actes pouvaient avoir sur un esprit aussi bon et pur que celui de Neal.
De ce qu’il avait compris, il était aussi resté au Pérou pour finir de nettoyer l’endroit. Le membre de l’Ordre du Phénix, la machine froide et sans cœur qui habitait Quinlan ne pouvait être que d’accord. Neal avait fait ce qu’il fallait. Sauf qu’il ne pouvait pas le lui dire. Pas comme ça. Il était son frère, et il y avait encore des choses qu’il ne lui avait pas dit. Neal savait pour le passage à tabac de Roxanne, mais sûrement pas pour sa façon très particulière de ‘soigner’ certains problèmes.
— Je vais pas te dire que tu vas t’y habituer ou que c’est normal de faire ce que t’as fait. Mais tu restes mon frère, et tu sais que si un jour t’as besoin de mon aide pour planquer un cadavre je serai là.
Il pouvait même l’aider à ‘faire’ le cadavre, si Neal osait le lui demander. Après tout, ça ne lui faisait plus ni chaud ni froid à lui… Au mieux avait-il l’impression d’aider à sortir les poubelles. Il ne le faisait pas souvent, et il avait conscience d’un certain pattern dans sa victimologie — chose qui pouvait s’avérer dangereuse car on pouvait remonter jusqu’à lui — mais il était prêt à brouiller les pistes avec une cible qui n’était pas la sienne si son frère en avait besoin. Bien sûr, il n’allait pas le lui dire comme ça. Il n’allait pas le lui dire tout court. Surtout pas alors qu’il en pleurait presque de rage et de chagrin.
Quinlan en fut presque surpris d’entendre son frère passer aussi facilement à autre chose. Remarque, il avait sûrement envie de changer de conversation, même si le chapitre ‘vie sentimentale du Bro’ n’était pas non plus le plus joyeux du livre. Surtout quand on commençait par lui rappeler ce sur quoi Neal avait fait une croix pour lui. S’il pensait que Quinn avait oublié, il se fourrait le doigt dans l’œil jusqu’au coude. Il pouvait bien faire tous les cookies qu’il voulait, l’arrière-goût d’abandon aura du mal à passer.
— Il n’était pas là, Neal. Je suis rentré à Haveirson, et je suis resté seul le temps qu’il ré-apparaisse. Et quand bien même… Tu sais très bien comment je suis.
Les gens avaient tendance à penser que Quinlan était quelqu’un de fort, d’indépendant, mais ce n’était qu’une machine d’apparences bien huilées. Au moindre grain de sable, tout partirait en live. Quinn avait désespérément besoin d’être entouré, d’avoir quelqu’un sur qui s’appuyer. Sans Neal, il avait chancelé, et il avait tout reporté sur Clemens. Maintenant il avait peur qu’il cède sous le poids.
— En fait, c’est exactement de ça dont je parle quand je dis que j’ai fait de la merde. J’aurais jamais dû m’attacher comme ça, pas en ayant l’Ordre à côté et pas avec mon caractère de merde.
Quinlan soupira à nouveau. C’était stupide. Il était en train d’engueuler son frère pour des histoires de cœur alors que lui était aux prises avec sa conscience et ses remords. Depuis quand aimer était pire que tuer ? Quinlan, t’as un sacré problème.
— Enfin. Maintenant que Dumby a ouvert sa grande gueule tu sais. Je suis du côté des gentils, mais ça veut pas dire que j’en suis un.
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Sujet: Re: Aubergines vs Fèves : le Retour de la Patate VII Mer 18 Nov 2015 - 18:13
Le retour de la Patate
PV Quinlan
Je reconnais d'un signe de tête le soutien que m'apporte Quinlan. C'est tout ce dont j'ai besoin, et il le sait tout à fait. Il sait que les longs discours ne feraient que m'enfoncer un peu plus. Il me connaît bien. C'est à cet instant que je réalise que c'est absolument tout ce dont j'ai besoin : qu'il m'écoute et mon comprenne. Je sais qu'il ne juge pas, et je l'en remercie d'un bref regard. Pourquoi ai-je pris mes distances ? Ce n'était peut-être pas une fuite consciente, certes, mais c'était une fuite tout de même. Une fuite loin du seul repère stable que j'avais.
Je suis heureux qu'il ne s'oppose pas au changement de sujet. J'ai peut-être besoin de parler du Pérou, mais je n'arrive pas à descendre plus profondément dans mes souvenirs pour l'instant. Il y a certainement des passages que j'occulterai de ma propre mémoire, si ce n'est pas déjà fait, et après cela seulement je lui en parlerai. Du coin de l'oeil, je repère que ma main droite tremble légèrement, ce qui fait tanguer mon assiette. Autant la reposer et éviter d'attirer l'attention.
Je sais en tous cas ce que sous-entend l'offre de Quinlan. Je l'accepte d'un signe de tête, avec un sourire de gratitude. Je me ressers un peu à boire, prêt à le laisser parler.
Ce qu'il m'apprend ensuite sur l'absent de Clemens me glace les sangs. Pour un peu, j'aurais dit que mon coeur avait raté un battement. C'était quelque chose que j'avais tellement considéré comme acquis, qui m'avait semblé tellement évident, que le fait que ce ne se soit pas passé comme prévu m'en semblait presque ridicule. Je reprends mon souffle tant bien que mal, réalisant l'ampleur de mon erreur.
S'il y a une personne bien placée dans ce château pour savoir comment Quinlan réagit à ce genre de situation -à part Quin lui-même, bien entendu-, c'est bien moi. Jusque là, je m'étais surtout concentré sur comment surmonter mes blessures -mais je n'avais pas pensé que les siennes seraient si profondes. Le pire, c'est qu'en me demandant comment j'aurais agi si j'avais su que Clemens ne serait pas là... Le choix restait difficile à faire.
A quel moment avais-je commencé à m'éloigner de lui ? Nous avions été soudés pendant nos années à Poudlard, et même après, en dépit de la distance. Quoi qu'il ait pu se passer, je n'aurais jamais du agir ainsi.
Qu'il me parle de l'Ordre m'arrache un rire à moitié nerveux.
- J'avoue que je ne m'attendais pas à te trouver là pour ma première réunion. Enfin par contre, si tu commences à me parler en termes de gentils et de méchants, je vais sincèrement m'inquiéter de ta santé mentale !
Je lui adresse un sourire sincère -et sincèrement amusé. Quel que soit l'état des choses entre nous, je sais encore reconnaître quand Quin ne se ressemble pas. Il doit y avoir quelque chose de particulièrement lourd pour qu'il en vienne à des termes aussi manichéens.
- T'as pas l'air d'être le plus grand fan de Dumby. Y a quelque chose que je dois savoir tant qu'on est dans les confidences ?
Je me suis dit qu'après le volet "Ordre du Phoenix", j'aurais beaucoup de choses à rattraper sur ce qu'il s'était passé à Haveirson en mon absence. J'avais probablement beaucoup à apprendre -et de toute façon, il faudrait bien finir le gratin, et la galette des rois qui l'accompagnait.
(c) YVIANNA
Dernière édition par Neal C. Fitzsimmons le Mer 9 Déc 2015 - 16:42, édité 1 fois
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Sujet: Re: Aubergines vs Fèves : le Retour de la Patate VII Sam 21 Nov 2015 - 19:23
La discussion autour du gratin d’aubergines n’était pas des plus plaisantes et c’était bien la raison d’être du plat. Quinlan l’avait préparé avec amour en sachant pertinemment qu’ils allaient avoir besoin de beaucoup de réconfort après ce qu’il s’était passé. Le Pérou, Neal ne revenant pas, Quinlan seul à Haveirson, isolé avec cette absence de douleur dont il n’avait toujours pas compris l’origine et ni comment s’en débarrasser, l’Ordre.
Apparemment, parler de Dumbledore et de son armée de fidèles était la diversion qu’attendait Neal. Après tout, ils avaient encore beaucoup à dire à ce sujet : découvrir à l’une des réunions qu’ils en faisaient partie tous les deux — et que personne n’avait songé à leur en parler — avait été plutôt surprenant.
Quinlan avait mis l’Ordre du Phénix sur la table principalement pour parler de son petit souci de spécialité. Dumbledore n’avait pas été assez discret pour ne pas sous-entendre que le guérisseur était moins là en tant que support médical qu’en tant qu’effaceur. Le mal nécessaire. La façon dont Quinn en fit part à Neal étonna son frère, qui le prit étrangement bien. Assez pour que l’aîné ne plisse les yeux avant de rire.
— Ma santé mentale est atteinte depuis un sacré bout de temps, bro. Mais merci de le prendre comme ça.
Il lui lança un grand sourire sincère. Mine de rien, ne pas tout dire à son frère lui avait vraiment pesé sur la conscience. Il pouvait mentir à la Terre entière, excepté ces deux êtres exceptionnels qu’étaient son frère et son amant. Alors effectivement, tant qu’il y était…
— Non j’aime pas Dumby et c’est pas nouveau. Il me gavait déjà quand il s’arrangeait chaque année pour que ce soit Gryffondor qui gagne la Coupe des Quatre Maisons, tout en raillant les Serpentards au passage. Qu’il aille se faire foutre. J’aurais quand même cru qu’il nous aurait prévenu. Je veux dire, deux frères dans son Ordre, et ça lui en touche une sans faire bouger l’autre ? Ça m’a tué de devoir te mentir mais… La vérité c’est que tu ne sais pas vraiment tout non plus.
Il se racla la gorge, déposant sa fourchette pour regarder son frère dans les yeux.
— J’ai pas attendu l’Ordre pour avoir des ‘cadavres’ dans le placard, si tu vois ce que je veux dire. J’ai juste trouvé un moyen de me rendre plus utile. Et encore. Je suis pas sûr que je le sois vraiment au final.
Il haussa les épaules. Il n’avait pas grand-chose d’autre à dire finalement, puisque son frère semblait tout accepter sans aucune réserve. Damn, c’était pas son bro pour rien…
— Enfin tout ça pour dire que j’ai embarqué Clemens là-dedans et que je m’en veux…
Un jour ou l’autre, les secrets de Quinlan allaient forcément impacter la vie de Clemens, qu’ils le veuillent ou non, et là ça serait la merde internationale. Rien que d’y penser, il en avait des frissons.
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Sujet: Re: Aubergines vs Fèves : le Retour de la Patate VII Sam 5 Déc 2015 - 1:37
Le retour de la Patate
PV Quinlan
Je me contente d'un haussement d'épaules à sa remarque aigre sur Dumbledore. J'étais déjà au courant de ce qu'il m'apprend, et quelque part je suis rassuré d'apprendre qu'il n'y a "que" ça. Son favoritisme pour Gryffondor m'a toujours laissé de marbre -peut-être est-ce lié à l'habitude des Poufsouffles d'être sous-estimés quoi qu'il arrive ?- mais je sais que c'est le genre de thématique que mon frère a particulièrement à coeur. Loin de trouver cela idiot, j'acquiesce, dévorant consciencieusement mon gratin. Sans aucune grâce -on est entre bros, ça va-, je me permets de commenter.
- Ch'est chûr, il aurait pu faire un effort et nous dire... qu'on pourrait être amené à bocher enchemble.
Je déglutis avec délectation avant de me resservir, en proposant à Quinlan dans la foulée. Puis il reprend la parole. Je l'écoute simplement vider son sac, sans faire de commentaire, mangeant simplement le gratin préparé par mon bro. Je sais que pour l'instant j'ai du mal à mesurer les conséquences de ces mots, de ces révélations, et que leur véritable poids m'atteindra plus tard. Mais je sais aussi que quoi que cela implique, je suis capable de le supporter : plus que l'Ordre, plus que Voldemort, plus que la guerre qui déchire les sorciers et les moldus, c'est le sort de ma famille qui m'importe. Je suis certain que Quinlan le comprend parfaitement, mais je peux tout à fait concevoir qu'il ne m'ait pas parlé de tout ça avant. Quelque part, ce n'est pas vraiment le genre de sujet qu'on peut aborder entre le fromage et le dessert, en mode "Tiens, au fait, je célèbre mon centième cadavre ce soir, cheers !".
J'attrape l'une des tasses de mon nouveau service à thé qui gambadait par là. Vu qu'elle est à peine à moitié pleine, je suppose qu'il s'agit de Gus, et je la porte à mes lèvres. Le thé est excellent, rien à redire là-dessus. Levant ma tasse -qui se tortille un peu entre mes doigts- vers mon bro, je lui annonce :
- Au fait, si tu veux du thé, sers-toi la première tasse qui vient. Juste, si tu prends celle sur le pouf à côté, le thé aura goût de pomme -cherche pas. Et celle qui caracole au pied du chandelier, c'est Elliott, et je te la déconseille -à moins que tu veuilles t'exercer à la guérison des brûlures. Et si tu galères, demande, y a...
Avant même que je finisse ma phrase, une tasse bondit de la table pour atterrir sur les genoux de Quin. Si on pouvait dire d'une tasse de thé qu'elle bombe le torse, ce serait certainement le cas à présent. Mufasa n'en rate jamais une pour faire son intéressant. Cela dit, ce service à thé est proprement glorieux.
- Mufasa. Enfin, cette histoire de thé mise à part, Bro, je sais pas quoi te dire. Tu sais que quoi que tu fasses je te fais confiance. Je sais que t'es pas du genre à prendre ce genre de décisions à la légère. Que tu le fasses pour l'ordre, pour ton cul ou celui d'un de tes compagnons, tu as une raison de le faire. C'est pas à moi de te juger pour ça. Mais sache que si jamais tu galères, je connais quelques variétés de plantes réputées pour apparaître majoritairement sur les champs de bataille.
Le plus tranquillement du monde, je reprends une gorgée de thé. Je scrute la moindre trace d'une émotion -quelle qu'elle soit- dans le regard de mon frère pour y réagir en conséquence. Je me suis cassé comme un gros lâche pendant deux mois, la moindre des choses est que je sois là pour lui à présent.
- Pour ce qui est de Clemens, je peux pas te dire si c'est bien ou pas. Tout ce que j'en sais, c'est que tu ne lui aurais pas imposé ça. Pis, il est assez grand pour faire avec. Je doute que tu sois vraiment soucieux du côté légit-secret "J'aurais pas du dire ça", mais plutôt pour sa pomme -corrige-moi si je me trompe. Mais on a les moyens de le protéger, à nous deux. Tu connais les méthodes de l'Ordre mieux que moi, après tout, et c'est un sacré avantage s'il devait se passer quoi que ce soit. Mais tu sais que même si je suis une grosse patate pleine de derpance, je t'aiderai autant que je le peux. Faut juste m'en parler parce que tout seul, apparemment, je rame.
J'espère apporter un poil de légèreté avec ces derniers mots, et mon sourire amusé n'est pas là pour démentir mes intentions. J'espère juste que Quin ne s'offusquera pas d'une touche d'humour dans un sujet aussi grave.
(c) YVIANNA
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Sujet: Re: Aubergines vs Fèves : le Retour de la Patate VII Mer 9 Déc 2015 - 17:06
Quinlan hocha la tête. Il reprendrait bien de son gratin, autant noyer son amertume dans la bouffe, surtout quand elle était aussi bonne. En ce qui concernait ses talents culinaires, Quinn ne se mouchait pas le nez avec une brique, non. La remarque de Neal, à peine audible, était tout à fait pertinente. Ne voulant pas se mettre à rager en boucle face à quelqu’un qui était déjà d’accord avec lui, Quinn ne répondit rien. Il se contenta de hocher la tête, tout en se demandant ce qui pouvait bien se passer dans celle de Dumbledore. Pourquoi ne pas avoir prévenu les frères qu’ils étaient dans la même galère ? C’était complètement con…
Il était aussi très reconnaissant à son frère de ne pas venir le tacler sur le dernier secret qu’il avait gardé. Neal ne réagissait même pas, comme si ça ne changeait rien à leurs rapports. Mon frère est un tueur ? Ok, où est le souci ? Cette acceptation inconditionnelle était quelque chose que Quinlan savait précieux, quelque chose qu’il n’était même pas sûr de trouver avec quelqu’un d’autre, pas même avec Clemens. Il n’y avait que Neal pour ne pas tiquer face à un tel aveu. Il avait à peine levé un sourcil. À croire que le pire des frères n’était pas celui qu’on croyait.
L’humeur morose de Quinlan l’empêchait de suivre exactement ce que disait Neal. Il lui proposait du thé, rien de bien extraordinaire. Seulement, le service qu’il avait était un peu spécial. Enchanté, bien sûr. Quinn ne put s’empêcher de sourire aux noms que son frère avait donné à chaque tasse. Mufasa, hein ? Hé bien, si le petit était volontaire… Quinlan le prit délicatement par l’anse et le posa sur la table avant de se servir.
— Merci.
Le remerciement était trop faible pour être destiné à Neal : c’était bien la tasse que Quinn remerciait avec un sourire, qui ne tarda pas à s’effacer. Son bro reparlait de choses sérieuses, bien trop sérieuses. Quinn avait du mal à croire qu’il pouvait si facilement lui offrir son aide, mais il fallait bien se rendre à l’évidence : c’était exactement ce que Neal était en train de faire. Un faible sourire étira les lèvres fines de l’aîné.
— T’es un vrai, Bro, et j’avoue que j’ai déjà pas mal usé de tes connaissances en botanique, un peu à ton insu. Enfin bref… Si un jour t’es dans la merde, hésite pas à m’appeler.
Et pour ce qui était de Clemens, l’inquiétude de Quinlan venait plutôt du fait qu’il était désormais une cible potentielle. Si Quinn venait à être associé à l’Ordre, un ennemi n’aurait qu’à s’en prendre à Clemens pour l’atteindre. Le guérisseur savait bien se défendre, mais ce n’était pas le cas de l’ensemble de son entourage. Neal parlait de l’aider en case de merde, et avançait que Clemens était assez grand pour se démerder seul mais… Ils pouvaient faire plus que voler à leur secours non ? Quinlan pensait aussi à Isolde, Anna et Rowan…
— Je me demandais, on pourrait peut-être se charger de leur apprendre quelques sorts plutôt utiles, mais auxquels seuls les paranos pensent… Vu la situation actuelle, ça ne peut pas être du temps perdu.
Apprendre quelques sorts de protection avancés, des sorts d’attaque utiles, de quoi s’armer en cas d’imprévu. L’idée n’était pas stupide mais Quinlan se demandait comment Clemens et ses amis prendraient la proposition. Pensif, il sirota son thé, se demandant quel serait le patronus de Clemens.
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Sujet: Re: Aubergines vs Fèves : le Retour de la Patate VII