L'élixir : pOST Réservé Lanalia et Gabriel

Deux jours après le bal d'Haveirson

Gabriel n'avait pas oublié l'attaque des mangemorts sur les moldus dans le village de sa tante.
Il nourrissait un esprit de vengeance qu'il n'avait jamais connu. Il savait que cela pouvait l'entraîner du côté « obscur » comme disaient les fans d'une série de films moldus dont le premier s'appelait « Star Wars ». Il les avaient entendus en parler dans un café à Avalon un jour.
Alors Gabriel essayait de garder la tête froide comme le combattant qui devait accomplir son devoir de justice, le chevalier qui allait frapper sans aucune émotion pour occire l'ennemi.
Il ne pensait pas s'impliquer dans ce combat auparavant. Il laissait cela aux « aurores ». Mais le fait que des mangemorts aient osé s'attaquer à sa famille, ça, il ne pouvait pas le pardonner. La famille était tout pour Gabriel. Ils n'étaient plus très nombreux. Certains s'étaient disputés pour de l'héritage après la mort de ses grands-parents. Mais il tenait à eux comme à la prunelle de ses yeux.
En particulier ses parents et sa tante, même si comme tout adolescent, il avait eu des disputes mémorables avec son père. Cela faisait parti du jeu.

Il réfléchissait depuis des semaines à ce qu'il allait pouvoir faire pour contrer le sort d'endoloris un peu spécial de la mangemort, et aussi à ce qu'il allait créer lui-même pour la/les mettre en échec.
Il pensait d'abord concocter une potion spéciale pour se créer une peau résistante à la magie. Il avait entendu dire que certaines créatures avaient une résistance naturelle à celle-ci et qu'il était très difficile de les blesser de cette manière. Seules les attaques physiques, ou déclenchées par magie mais avec une issue physique pouvaient les altérer. Il avait entendu dire que les manticores avaient cette capacité.
http://fr.harrypotter.wikia.com/wiki/Manticore

C'était des créatures extrêmement dangereuses et cruelles, c'est pourquoi Gabriel envisageait de se procurer une partie de ces créatures sur un marché noir. S'il devait aller chasser lui-même une de ces créatures il le ferait. Cependant, le simple fait de penser à une telle confrontation le faisait frémir. Il était courageux, mais un seul faux pas signifierait la mort. Et mourir à 18 ans, il n'y était pas prêt du tout.

Ensuite, il avait décidé de préparer lui-même avec l'éventuel concours d'autres étudiants, un sort d'endoloris spécial afin de punir la tentative d'assassinat de l'agresseuse. Il songeait à une variante tétanisante ; quelque-chose qui ferait se nouer ses muscles durant plusieurs minutes créant une douleur insoutenable. Cela allait demander une étude très particulière des sorts offensifs et cela n'étant pas sa spécialité il allait devoir bûcher un certain temps sur la question. S'agissant d'un sort aussi redoutable, il n'allait pas pouvoir en parler à tout le monde.

Il se dirigea donc d'abord vers la salle de potions afin d'élaborer l'élixir de protection. Il était déjà 21h. Il ne pensait pas y rencontrer quelqu'un et il se dit qu'il allait avoir au moins trois bonnes heures devant lui pour travailler avant d'aller prendre un repos bien mérité.
Effectivement, à son arrivée, il ne restait que deux bougies quasiment éteintes qu'il ralluma d'un coup de baguette magique. Il se dirigea d'emblée vers l'immense bibliothèque qui contenait des livres plus anciens les uns que les autres sur les potions. Il en connaissait un bon nombre, dont une bonne partie étaient des copies. Mais il fut surpris de voir combien d'originaux étaient détenus au sein de cette salle. Beauxbâtons en possédait aussi quelques-uns et Poudlard un grand nombre bien entendu du fait de la seule présence du professeur Rogue.
Gabriel surprendrait sûrement ce dernier s'il réussissait à mettre au point cet incroyable élixir de protection. Il ne renoncerait pas. Finalement l'option offensive était secondaire. Il connaissait les sorts d'attaques de base et il les maîtrisait bien. En revanche s'exposer à recevoir celui de cette garce le faisait frémir malgré lui intérieurement.

Soudain, une créature entra dans la pièce. Gabriel eut un sursaut. C'était son chat noir : Ashram.
Ses yeux verts luisaient dans la pénombre. Et il sauta sur l'une des tables.
Gabriel le caressa avec douceur. Il ne l'avait pas beaucoup dorloté depuis son arrivée. Il faut dire que son chat aimait bien se promener dans les couloirs du château.
Mon petit chat, heureusement que tu es là dit Gabriel en laissant courir sa main le long du dos du félin. Ton maître va avoir beaucoup de travail ce soir tu sais... ajouta Gabriel tout en massant Ashram avec la pulpe de ses doigts. Le chat noir comme l'ébène ronronnait de plaisir avec une fréquence régulière savourant ce moment de détente.

Gabriel se tourna à nouveau vers la bibliothèque et sorti un livre parlant des élixirs de protection magique de Milestrad Vorgorn (un magicien de Durmstrang à n'en pas douter au vue de la photo qui s'animait sur la couverture, avec un grand gaillard barbu). Ce livre datait d'il y a une grosse soixantaine d'année.Il parcourut la table des matières : peau de crocodile, peau de fer, peau de basilisk...hum intéressant mais pas de peau de manticore. Peut-être qu'aucun magicien n'avait osé... Beuarf d'expérience Gabriel savait qu'il y avait bien des sorciers ou sorcières assez fou pour affronter des dragons dans l'histoire de la sorcellerie, alors une manticore...
Ouai mais les dragons ou même les Basilisk eux n'étaient pas immunisés à la magie... Il avait entendu dire qu'elles étaient présentes en Perse. Il aurait pu en parler à son père en feignant la simple curiosité historique, mais il y avait des chances pour que ce dernier comprenne là où son rejeton voulait en venir. Il n'était même pas sûr qu'une potion de ce genre ait déjà été créée. Gabriel allait-il devoir innover seul ?

Il chercha son grand livre des potions dans son sac magique. Après avoir parcouru la table des matières et un chapitre spécial consacré aux élixirs de protection. Il tomba sur un petit paragraphe consacré à la « potion de pierre de Jais ». Un élixir concocté par des magiciens des royaumes interdits des tigres et des dragons ; l'école de Xianyang. La réduction de cette pierre en poudre et son mélange avec certaines herbes et un liquide provenant d'une plante très rare, l'immortelle, procurait une protection incroyable contre les sortilèges et pouvait prolonger la vie. Pour en savoir plus vous devez vous rendre à l'école de Xianyang. Et ben... C'était pas gagné ; valait encore mieux aller chasser la manticore. Un petit astérisque renvoyait à une note en bas de page : L'école de Xianyang est réputée fermée aux sorciers des autres contrées.
Gabriel enrageait. Il pouvait se procurer de la jais mais pas le reste des ingrédients à moins d'entreprendre un grand voyage dans les royaumes interdits.
Hummm bon. Qu'à cela ne tienne, s'il le fallait il créerait son propre élixir.
Après tout il avait remporté le concours européen de potions. À cette époque il ne doutait de rien.
Pourquoi commencer maintenant.

Allez! il allait improviser ; quels ingrédients pouvait-il trouver ici ?
Il vit une armoire fermée à clef. Peut-être contenait-elle certains ingrédients secrets.
Après tout que risquait-il ; il verrait cela avec le prof de potions. Mais qui cela pouvait-il être?
L'ancienne prof qu'il avait croisé dans les escaliers à la rentrée de janvier était partie aussi vite qu'elle était arrivée à Haveirson. Qui serait sa remplaçante ou son remplaçant ? Gabriel n'était qu'en première année, mais il aurait bien postulé. Cela devrait attendre au moins trois ans. La recherche de sorts en général l'intéressait davantage pour le moment. Il se sentait l'âme d'un chercheur.

Il sortit une série d'ingrédients de son sac. Il manquait l'élément principal, celui qui allait fournir la protection. Il avait de la tourmaline. Ca pouvait marcher. Mais si cela ne suffisait pas ? Allez assez d'hésitations. Il fallait qu'il s'entraîne et il testerait ça avec le concours d'un étudiant. Si ça n'était pas suffisant et bien il aurait mal et il irait à l'infirmerie. Il faut parfois souffrir pour progresser.

Il commença donc à broyer la pierre semi-précieuses dans un creuset avec un pilon très spécial qu'il avait acquis en deuxième année. Puis il sortit du liquide extrait de racine de mandragore, son ingrédient secret pour doper l'effet magique de la potion. Mais il le mettrait seulement à la fin. Il lui fallait du venin de scorpion en dose infinitésimale. Il lui en restait un peu. Il prit de la verveine pour en atténuer les effets.
Il était plongé dans son travail quand il lui sembla entendre un bruit et il vit Ashram se tourner vers la porte. Un visiteur à cette heure-ci? Le nouveau prof peut-être?

Depuis le début de ma formation d'oubliator, cette réflexion m'habite et s'amplifie. En fait, je pense que je me suis toujours un peu posé la question et ce, dès que j'ai appris, à 11 ans, que la potion d'amnésie pouvait faire oublier aux gens certaines informations. Le problème réside d'ailleurs dans ce mot : "certaines". Rien n'est moins certain que ce qu'ils vont oublier si on leur fait ingurgiter ladite potion. Je sais qu'au moyen de sortilèges très spécialisés, que je n'ai pas encore appris d'ailleurs, il est possible d'aller cibler des informations particulières dans la mémoire d'autrui pour les désagréger. Ces sortilèges deviennent encore plus précis et puissants si la personne qui les prodigue a des compétences en légilimancie. Comme c'est loin d'être mon cas, je me demande s'il existe une potion qui peut permettre d'avoir des effets similaires et si oui, ce que sa fabrication et son utilisation peuvent bien impliquer. En bref, s'il existe une potion d'amnésie 2.0.

J'ai pas l'intention d'en faire pour m'en servir ou quoi que ce soit du genre. En réalité, je veux simplement agrandir mon bassin de connaissances et tout ce qui touche à la mémoire et aux sortilèges d'amnésie ou d'oubli suscite en moi une fascination presque sans bornes. Si une telle potion existe, il faut que je le sache.

Sauf que ça m'étonnerait beaucoup. J'ai du mal à voir comment des ingrédients en particulier pourraient s'associer à des éléments précis des souvenirs d'autrui... mais je me dis que tout est possible et que le monde serait bien idiot si les gens se bornaient à des "ça m'étonnerait beaucoup". Mon esprit est ouvert et la certitude que quelque chose est impossible vaut toujours infiniment plus que l'incertitude et la passivité. Pour gagner du temps, cependant, je serais bien allée poser la question au professeur de potion, mais Miss Miller a donné sa démission il y a quelques semaines, me laissant seule avec mes réflexions. Qu'à cela ne tienne, je trouverai bien un moyen d'en savoir davantage. Je ne recule jamais devant le défi de la connaissance, mon coeur de bronze et de rubis est à blâmer.

C'est suivant ce désir d'éclaircissement que mes pas me mènent sur les dalles du château en cette heure tardive. Peu d'étudiants traînent encore dans les couloirs. Je ne suis pas trop certaine de l'endroit où se trouve le laboratoire de potions, mais je me dis que si réponse il peut y avoir, c'est certainement là que je vais la trouver. Je laisse mes pas me guider jusqu'à ce qu'une affiche me renseigne davantage. Ah, j'y suis presque.

La porte est entrouverte. J'hésite un peu avant d'entrer, me demandant si j'y suis la bienvenue. Peut-être que l'accès est autorisé seulement à ceux qui étudient ce cursus... Mais comme je ne vois de précisions à ce sujet nulle part près de la porte et comme ce n'est pas inscrit dans le règlement général de l'école, je décide d'entrer.

Quelqu'un est déjà là et j'ai le sentiment d'interrompre quelque chose. Devrais-je m'en aller ? Je ne veux pas déranger. En même temps, peut-être que la personne en saura davantage sur les potions et saura m'éclairer ou orienter mes lectures ? Le risque en vaut la chandelle et je m'impose donc auprès de lui. Car il s'agit d'un garçon, probablement un étudiant vu son âge, aux cheveux et aux yeux foncés et à la peau aussi pâle qu'une statue d'albâtre.

- Bonsoir... Je suis navrée de te déranger. Je... suis juste venue faire quelques recherches.

Bonsoir à vous ! Fit Gabriel de sa voix la plus douce et calme et avec une sonorité aussi grave que possible. Soyez la bienvenue ! ajouta-t-il avec un sourire taquin. Je suis le nouveau prof de potions ! Je m'appelle Gabriel.
Gabriel avait lancé ça pour voir la réaction de la jeune femme. Il mettrait fin à la supercherie aussitôt après. Mais à peine avait-il fini sa phrase qu'une chose totalement improbable se produisit : une voix suave avec un léger accent libanais répondit à Gabriel :

Pourquoi, racontes-tu de telles âneries mon maître ! Tu es certes très talentueux pour créer des potions et des élixirs mais tu es si jeune qu'elle ne saurait te croire ah ah ah!

Gabriel sursauta et tourna sa tête le regard effaré vers Ashram. S'il s'était agi d'un être humain, Gabriel aurait éclaté de rire. Mais dans le cas présent, il était tellement estomaqué qu'il ne put dire quoi que ce soit pendant trois longues secondes.

Ashram ?! Mais tu... ? Depuis quand peux-tu parler ?
Gabriel regarda vers la jeune femme pour vérifier qu'il ne rêvait pas.
Ashram parut surpris lui aussi. Les mots étaient sortis de sa gueule sans même qu'il s'en aperçoive. Venait-t-il de parler comme un humain?!
Je...je ne sais pas mon maître. Je suis désolé si j'ai gâché ta plaisanterie.

Ce n'était pas la première fois qu'il "pensait" quelque-chose car il était un chat assez particulier.
Il était plus intelligent que n'importe quel chat commun, mais cela son maître l'ignorait ; et jusqu'ici il ne paraissait pas différent de ses congénères felis sylvestris catus dans le sens où il ne pouvait communiquer de manière intelligible ses pensées quasi-humaines. Toute la communication dont il était capable était basée sur des gestes animaux et des miaulements divers et variés. Ce qui était plus que suffisant avec les autres chats. Mais... il n'était pas un « felis sylvestris catus ». Gabriel l'ignorait mais son compagnon était issu d'une race de chats magiques appelés fléreurs et d'une autre race de félins magiques aujourd'hui disparus apparentés à des sphinx nains qui eux étaient pourvu du don de la parole. Il était pourvu d'une intelligence comparable à celle des humains et à présent il pouvait s'exprimer...