Oh you bite your friend like chocolate ♢ Anton & Mia

30/09/2015

Une douleur fulgurante. Une chute.
TROU NOIR.

Cette douleur ne partait pas. Il avait l'impression que son cerveau avait violemment rencontré sa boîte craniène et qu'ils avaient décidé d'aller danser un peu au Dark Night. Anton se releva difficilement et regarda autour de lui, les yeux mi-clos. Il se trouvait sur son lit, sans se souvenir y être jamais allé ce soir. Avec difficultés, il s'assit au bord du lit, la main posée sur le crâne. Il avait la tête qui tournait légèrement, mais il réussissait à percevoir le visage angélique de Mia. Il ne fit pas le rapprochement entre sa chute "accidentelle" et le fait que Mia avait eu le temps de s'éclipser chercher ce qui lui sembla être une fiole.

L'Abraxan n'eut pas trop le temps de comprendre les mots de la belle blonde que celle-ci versait un liquide fade dans sa bouche. Surement pas du Champagne..

Puis. La clarté. Anton eut l'impression qu'on avait levé un voile qui avait recouvert sa vison pendant cette fin de journée. Sa vision, son jugement et ses sentiments. A présent, il se sentait affreusement mal. Tant physiquement que moralement. Il avait l'impression que quelqu'un lui avait mis un coup de poing dans l'estomac et avait, par la suite, décidé de lui enserrer le coeur d'un fil de fer invisible. Il croisa le regard de Mia et sentit une certaine gêne chez elle. Il se doutait que la soirée avait été mouvementée...

- Mia...?

Poussant sur ses avant-bras, il se mis debout et, quelque peu chancelant, se dirigea vers la salle de bain. Il continuait de passer une main à l'arrière de ses cheveux, à présent suspicieux de la provenance de cette bosse mystérieuse.

- Je reviens...

Il poussa la porte de la salle d'eau, de manière à avoir un minimum d'intimité. De là, il posa ses mains sur le rebord du lavabo et ouvrit le robinet d'eau froide. Il croisa le regard de son propre reflet dans le miroir et avait du mal à discerner les émotions qui le marquaient. Il ne savait pas s'il devait être heureux de la situation ou outré que ses sentiments envers Mia soient dévoilés de la sorte. Et que penserait-elle ? Que ce n'était que l'effet du philtre ? Qu'il ne se souvenait de rien ? Une chose était sure, la situation risquait d'être pour le moins gênante. Du fait qu'ils étaient colocataires et qu'ils partageaient l'intimité de l'autre, ce rapprochement de ce soir les mettaient dans une situation délicate. L'Abraxan passa ses mains sous l'eau et s'aspergea le visage dans un même mouvement, pour se rafraichir les idées. Il tira ensuite la porte vers lui et s'appuya dans l'encadrement de la porte, pensif.

- Désolé... C'était une soirée mouvementée j'ai l'impression.

Pour ce soir, mieux valait que la belle blonde devant lui pense qu'il n'avait pas souvenir de quoi que ce soit. Il mentirait. Chose qu'il n'avait jamais faite avec elle. Il lui dirait que sa mémoire finirait par revenir alors qu'il garderait les souvenirs de chaque baiser ancrés dans son esprit. Il croisa les trois sur son torse et leva ses yeux sombres vers ceux, si clairs, de Mia.

- Merci de m'avoir "ramené"...

il esquissa les guillemets dans l'air et soupira. Quiconque avait décidé de lui envoyer la fameuse boîte de chocolats devait être bien déçue, ce qui mis un peu de baume au coeur du grand brun, plus perdu que jamais dans ses sentiments.

10/10/2015

On aurait dit que son colocataire se réveillait d’une grosse cuite. Mia connaissait bien cette sensation là et savait ô combien elle était désagréable. Les bribes de soirée qui reviennent une à une, les flashbacks, les chocs des choses qu’on a pu faire sous l’emprise d’un doux breuvage. Le jeune homme paraissait confus et l’angoisse rongeait la jeune femme si bien qu’elle ne trouva rien à lui dire, elle avait peur de tout briser.

Lorsque l’abraxan disparut dans la salle de bain, Mia en profita pour faire disparaitre la missive laissée sur la table de nuit et jeta un coup d’œil au réveil. La soirée était déjà bien avancée, le temps s’était écoulée de façon tout à fait aléatoire ce soir et elle qui d’habitude était une grosse mangeuse ne ressentait même pas la faim. Elle était contrariée.
L’étudiante l’entendit ouvrir les robinets, il devait sans doute se demander ce qu’il lui était arrivé, elle ne l’avait pas manqué et une belle bosse perçait à l’arrière de son crâne. Peut-être se rappelait-il de tout ? Peut-être regrettait-il ? Ou alors c’était un black-out total et elle devrait combler les trous de cette soirée indescriptible.

Elle se serait bien passée de l’eau fraiche sur le visage, pour tenter de se remettre les idées en place, elle avait l’impression d’avoir couru un marathon. Mia se dirigea vers sa penderie pour y glisser ses escarpins, désormais classés arme fatale, et en profita pour s’examiner dans le miroir. Ses joues encore rosies trahissaient l’appréhension mais aussi le trouble, quand elle repensait au salon commun on pouvait lire l’affection mais aussi le ravissement, ses cheveux avaient légèrement gonflés suite aux longues minutes passées dans les vapeurs du chaudron bouillonnant. L’étudiante s’y passa la main pour tenter d’y remettre de l’ordre et se laissa ensuite tomber dans le fauteuil près de son lit.

Le jeune homme apparut à la porte de la salle de bain, la préoccupation se lisait sur son visage, Mia connaissait bien cette expression : « Désolé... C'était une soirée mouvementée j'ai l'impression. » Elle ne sut trop quoi répondre, elle lui adressa un sourire qui se voulait réconfortant et bienveillant. Elle ne lui en voudrait jamais, il n’y était pour rien après tout, LUI avait des excuses et pouvait s’en sortir avec une pirouette, elle en revanche, avait été consciente de chacun de ses actes, toute la soirée. « Merci de m'avoir "ramené"... » enchaina-t-il, l’abraxane sourit plus franchement lorsqu’elle vit une étincelle de légèreté briller dans les yeux de son colocataire : « C’est normal Anton, tu me connais, je suis toujours là pour toi. – Elle sourit timidement et riva ses yeux dans les siens – La cafétéria doit être encore ouverte, tu veux aller avaler quelque chose ? Sinon je peux aller nous servir et remonter à manger ici ? ».

L’étudiante préférait changer de sujet, peut-être qu’un ton plus léger pourrait détendre l’atmosphère. Elle se demandait comment elle arriverait à passer la nuit dans son lit, si proche et pourtant si loin de lui, comparé à la soirée qu’ils venaient de passer.

30/09/2015

A présent, il voyait tout clairement. Il voyait le malaise que Mia tentait de cacher. Ses joues doucement rosies. Il se doutait que la raison était autre que le fait d'avoir couru pour revenir ici en vitesse et administrer l'antidote à Anton qui ne se souvenait que trop bien de son comportement aguicheur. Il secoua légèrement la tête à cette idée, comme si cela aurait pu l'aider à la faire partir plus vite. Il était tiraillé.

D'un côté, il était heureux que ses sentiments envers Mia se soient exprimés, même si l'on aurait pu rêver mieux comme situation. Il était également heureux d'avoir pu constater la réciprocité de ceux-ci de la part de sa colocataire. Mais d'un autre côté il était dubitatif quant aux débouchés de tout cela. Comment allaient-ils pouvoir vivre côte à côte tant de temps dans la journée sans ressentir de la gêne ou un quelconque malaise ? Il l'aimait trop pour cela. Pour perdre une amitié tellement précieuse pour lui.

Mentir. Jusqu'à ce qu'il soit prêt à admettre que cette soirée s'était vraiment déroulée. Que c'était elle qui avait brisé la distance entre eux pour venir l'embrasser. Elle avait rompu les barrière qui entourait leur amitié, sans qu'il n'ait jamais douté de quoi que ce soit. Sans philtre. Sans excuse. Mais à nouveau, qui pouvait prétendre avoir besoin d'une raison pour aimer. Pour le moment il feindrait l'ignorance, jusqu'à ce qu'il soit prêt à se l'avouer. Jusqu'à ce qu'il ait décidé si leur histoire pouvait déboucher sur quelque chose. Si leur histoire valait le coup de sacrifier cette amitié époustouflante qu'ils partageaient.

Biensur il n'était pas le seul à pouvoir décider tout cela. Mais les prochains jours seraient déterminant pour décider s'il fallait qu'ils oublient cette histoire où s'ils devaient en discuter sérieusement. Bien qu'Anton n'ait jamais été doué pour exposer ce qu'il ressentait, même à Mia. D'autant plus lorsqu'il s'agissait d'elle. Il avait réussit à ne jamais trop y penser pendant ses six année à Poudlard. Serait-il capable de renouveler l'action ?

Il se détacha du chambranle de la porte et vint s'asseoir à côté de la belle blonde. Il lui offrit un sourire sincère. Il était heureux de retrouver son amie, tout comme il s'était retrouvé lui-même. Il ignorait comment il pourrait dormir ce soir, si proche et pourtant si loin d'elle. il soupira intérieurement, se doutant que ce soir, chacun de ses gestes seraient scrutés par Mia.

- J'ai bien envie de changer d'air oui...

Pas qu'il ait faim dans une quelconque mesure mais il fallait bien tenir les apparences de la normalité. Il se leva et se retint de lui tendre la main de justesse. A la place, il lui ouvrit la porte et la laissa mener la marche jusqu'à la cafétéria où il l'espérait, leurs petits aléas ne s'étaient pas encore répandu.