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 Par-delà les collines [Libre]

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Clemens Neubach
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MessageSujet: Par-delà les collines [Libre]   Par-delà les collines [Libre] EmptyMer 16 Déc 2015 - 21:02

Le 24 février

Clemens avait toujours apprécié la neige. À Londres, elle était si rare. Dans les rues foulées par de trop nombreux pieds, il était nécessaire de se lever tôt pour profiter de sa douceur, baignant les dernières heures de la nuit dans une paresse cotonneuse. Il n’en avait que rarement profité dans la capitale anglaise. Les Neubach préférait passer les vacances d’hiver en Allemagne, pour deux semaines de mensonge. L’étudiant vivait de plus en plus mal ce secret, tandis que la branche moldue de sa famille devenait frileuse face aux révélations. Les attaques s’accumulaient, à qui pouvait-on encore reprocher la peur ? Même lui se laissait entraîner, parfois, sur la pente glissante d’un sentiment insidieux. Parfois, il se sentait plus sorcier que humain, il mettait un pied dans un camp auquel il n’avait jamais voulu appartenir.

Il avait besoin d’air.

Sa transformation lui avait offert une nouvelle échappatoire, une sorte d’alternative au jeu et à ses penchants destructeurs. Un instinct animal s’était réveillé en lui, et il cherchait à présent la liberté, plus que l’adrénaline, pour chasser les battements désordonnés de son cœur. Le ciel ouvert au dessus de ses boucles brunes lui permettait de faire le point. Comme en ce début d’après-midi où, sans rien dire à personne, Clemens avait quitté l’académie et prit la décision de sécher son dernier cours. La dernière manifestation du Comte lui trottait autant dans l’esprit que les menaces par les moldus, sans même évoquer les risques pris par ses proches lors de l’attaque sur Avalon.

Le crissement de ses pas dans la neige renvoyait à ses oreilles l’écho vide de son esprit. Les pensées se heurtaient comme les rouages d’un engrenage mal huilé, et il ne parvenait à aucune conclusion décente. Toujours, l’Allemand avait mis un point d’honneur à maintenir l’équilibre entre les différentes parties de son histoire. Sa double-nationalité, sa double-nature, ses amitiés ambiguës n’avaient jamais été problématiques que pour les autres. Le destin semblait néanmoins le pousser vers une décision complexe, beaucoup moins confortable.

Les mains dans les poches, Clemens interrompit sa promenade sous un arbre dénudé, plongeant son regard vers Avalon, en contre-bas. Le village nettoyait les dernières séquelles d’un après-midi terrible et unique dans son histoire. Outre cela, tout semblait ordinaire, presque apaisé. Le murmure d’une conversation lui parvenait parfois, portée par le vent, alors qu’il se tâtait à reprendre la route pour descendre vers la mer. Le ronflement du ressac ne montait pas jusqu’aux collines, à l’inverse de l’air marin, à l’odeur si particulière. Les bourrasques lui donnaient envie de quitter terre.

Une silhouette attira son attention avant qu’il ne puisse prendre la décision. Si contrastée contre le tapis immaculé, quelqu’un gravissait le vallon dans sa direction, suivant peut-être même ses traces. Ainsi emmitouflée dans un manteau, il était difficile de déterminer l’identité de son futur interlocuteur, d’autant qu’il était encore bien trop loin pour reconnaître les traits de son visage. Clemens hésita un instant, puis haussa les épaules et attendit. Il devait se détacher tout autant du ciel maussade que l’inconnu de la neige, essayer de disparaître aurait été vain. L’étudiant se détourna légèrement du village, soulignant ainsi que l’arrivée prochaine d’une autre présence, ne lui avait pas échappé. Mais il ne dit mot, ni ne fit de geste supplémentaire. Si il était venu seul ici, rien ne le faisait rechigner à la compagnie, sauf peut-être un désir contraire du visiteur.
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Isia N. O'Hara
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MessageSujet: Re: Par-delà les collines [Libre]   Par-delà les collines [Libre] EmptyMer 16 Déc 2015 - 22:57


« Brûlez-les tous. » avaient du hurler les bouches distordues des sans pouvoir à l’esprit manquant. Manquant ou affaibli, gangréné ou souillé par des pensées moyenâgeuses. Les mots ne manquaient pas pour qualifier les actes commis dans le Comté de Carmarthenshire. La nouvelle avait été tardive et était tombée comme la lame sur le cou du condamné. La tête roulait à leurs pieds, preuve du manque de sens de ce siècle. Il ne restait que le corps, tressautant, mais privé d’un essentiel. Brûlés vifs. Ils avaient oser brûler des enfants. Bien plus que leur qualité de sorcier, ils avaient tués des êtres humains, sans aucune once de regrets. Pour les moldus, les sorciers étaient-ils des monstres ? Et eux, qu’étaient-ils ? La pente était glissante, la pensée facile et il fallait redoubler de vigilance sans quoi la philosophie de son père s’infiltrerait en elle. C’étaient les actions d’un groupe et non de toute la population moldue. Ils n’étaient pas tous pareils. Comme eux, les sorciers, il y avait Voldemort et ses acolytes et.. les autres.

Brûlés. Isia serra les poings. La nouvelle lui avait déclenché l’envie surréaliste de retourner à Avalon, là où elle avait été témoin des agissements de ces mêmes esprits moldus corrompus. Tuer.. Tuez-les tous, pour ce qu’ils sont. La rage, la haine, elle l’avait vu mais était prisonnière d’un fait bien trop concret : les sorciers étaient faibles. Ils n’étaient que trop peu pour réagir, pas assez armés et incapables de répondre par la magie à moins d’ajouter de l’huile sur le feu. Il ne leur restait que la cachette ou l’immense patience afin de démontrer qu’ils n’étaient pas un danger. Mais à cet instant, quand tous les sorciers seront sur le fil rouge, dans cet état de tension.. il ne suffirait que d’un seul acte. Un seul et tout basculerait. Un génocide. Voilà ce qui se produirait. On pouvait déjà sentir son ombre planer au-dessus de leurs têtes. Clemens avait eu le courage de le dire à voix haute, en plein cours. Le mot avait claqué dans les airs mais c’étaient bien les images associées qui avaient touché le coeur des sorciers présents. C’était plus qu’un mirage, bientôt une réalité.

En tant que Sang Pur, éduquée par des préceptes discriminants, ces sujets étaient douloureux. Elle s’était posée en contradiction contre son père mais s’était révélée quand il avait osé s’en prendre à son propre sang. Celui qu’il vénérait un mois plus tôt était devenu un poids, une honte. L’aristocratie leur avait tourné le dos, se basant uniquement sur le statut du Sang. Son sang n’avait pourtant pas changé, il était toujours de Sang Pur mais ne possédait pas de pouvoir. Là résidait réellement le problème et la base des thèses sur la « suprématie » sorcière. Mais alors, pourquoi différencier selon l’ascendance des sorciers ? Si même des Sang Purs pouvaient donner naissance à des Cracmols, la différence de pouvoirs ne pouvait provenir du sang. Le culte du sang était aussi vain qu'inutile. C’était, en substance, la conclusion de l’Écossaise.

Le climat actuel n’était pas tout. C’était la toile de fond de son sentiment de suffocation. On lui avait rappelé son rang alors qu’enfin elle vivait. Alors que ses pas faisaient crisser la neige, elle rêvait de départ, de voyages. Mais nul lieu ne pouvait la délier du Serment prononcé il y a de cela quelques années. Une prison, dans une prison plus grande, elle-même dans une prison. Sa vie était comme les poupées russes, des matriochki sans les couleurs. Elle se voyait comme la plus petite, retenue captive par des images d’elle-même, par ses origines, son histoire et tout simplement ce qu’elle était.

L’air pourrait lui redonner un sentiment de liberté. Elle cligna des yeux et se rendit compte qu’elle marchait dans les empreintes d’un autre. L’image était cocasse. Maugréant contre son inattention, elle resserra sa prise contre sa baguette et releva la tête. Ce n’était pas le moment de baisser sa garde alors elle plissa les yeux afin de mieux voir la silhouette en face d’elle. Isia s’arrêta, frappée par la surprise. Clemens. Que faisait-il là ? L’instant d’une fugitive seconde, elle voulut faire marche arrière ou bien transplaner, ce qui aurait été parfaitement risible. Il était trop tard. Elle inspira et s’avança vers lui d’un pas plus rapide sans savoir comment débuter la conversation.

« Quelle surprise.. J’ai l’agréable plaisir de constater que je ne suis pas la seule intrépide à oser m’aventurer hors des murs de l’Université. » fit-elle, le sourire en coin. Elle resta là, en face de lui, indécise quant à la marche à suivre. Ils avaient un passé amical, empoisonné néanmoins par le venin de Raphaël Neige, qu’en serait-il du présent ?

 
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MessageSujet: Re: Par-delà les collines [Libre]   Par-delà les collines [Libre] EmptyJeu 17 Déc 2015 - 8:32

La silhouette sembla marquer une hésitation quand, de loin, leurs regards se croisèrent. Ni l’un, ni l’autre, n’étaient venus sur ces hauteurs pour y trouver de la compagnie. Peut-être était-ce là tout l’intérêt de cette rencontre fortuite. Clemens sentait la curiosité se mêler aux battements de son cœur. Ce frisson et cette tension dans les épaules, si caractéristiques de son caractère de Serdaigle. L’inconnu était une énigme comme les autres, par conséquent, il ne pouvait trouver qu’une seule réponse : le savoir. La volonté de rester seul commençait à se déliter sous le besoin de découvrir qui était ce visiteur, et la raison qui le poussait à sortir dans la neige.

Isia.

Son expression amicale fondit sous le coup de la surprise, avant qu’il ne s’attelle à la reconstruire. Un peu plus crispée, presque artificielle cependant. La rouquine lui évoquait de bons souvenirs du temps de Poudlard. Des images amicales et joyeuses, d’une de ses nombreuses amitiés pourtant restées un peu superficielles. Nombreux étaient ceux qui n’avaient pas pu passer derrière sa façade de sportif décérébré. Clemens s’était longtemps échiné à maintenir cette image, à jouer avec les rumeurs. Il réalisait depuis quelques semaines seulement à quel point elles lui avaient fait du mal. Comment il avait ainsi repoussé au loin des amitiés qui auraient pu s’avérer précieuses. Mais Isia… L’Allemand se força à sourire.

— Il n’est pas bon de rester cloisonné entre quatre murs, aussi vaste soit la prison. J’ai cru devenir fou là-dedans. Tout le monde se regarde de travers, comme si le prochain à éternuer allait être mis à mort. Ça me rend malade.

Sa voix trahissait une certaine lassitude. Se regarder en chien de faïence n’était utile à personne, et tant que nul n’aurait le pouvoir de contrôler le destin, ils en étaient réduits à l’impuissance. Le mal pouvait s’insinuer à Haveirson — et l’avait sans doute déjà fait — exactement comme il s’était élancé dans les rues d’Avalon, et d’ailleurs. Clemens refusait de se laisser aller à la peur, de se livrer aux doutes et de craindre les actions de chacun de ses camarades. Il posa alors un regard neuf sur Isia, intrigué par son enjouement discret et maîtrisé. À son image.

— J’aime ces collines. L’ambivalence entre la terre et la mer, la neige qui rencontre l’air marin. Tout est calme, et pourtant si proche de l’animation du quotidien. Qu’est-ce qui te pousse par ici ?


Il était mal à l’aise. Sa dernière rencontre avec l'ancienne Serdaigle datait de deux ans auparavant, au moins. À l’académie, il avait pris soin de l’éviter poliment, dérangé par les rumeurs que le père Neige avait fait courir à son encontre. Peu de gens s’étaient certes rattachés à cette théorie du Sang, plutôt compatissant du terrible accident dont le jeune homme avait été victime. Clemens n’en avait pas été étonné cependant, la Traîtrise de sa mère l’avait accompagné comme un spectre rougeâtre durant toute sa scolarité. Les Serpentard avaient mis un point d’honneur à ne pas lui laisser oublier de quelle couche il était le fruit, mais il n’en avait eu cure.

Plus que l’insulte, l’étonnement l’avait blessé. Il avait été pris de court par cette agression signée d’un nom qu’il croyait ami. Isia et lui n’avaient certes jamais été des amis proches, mais la question du Sang ne s’était jamais posée dans leur ébauche de complicité. Or, elle devait savoir. Personne n’ignorait son statut. Qu’en pensait-elle vraiment ? Quels étaient ses buts ? Clemens la dévisageait d’un regard intense, qu’il espérait amical plus qu’intrusif, sans être certain de l’image qu’il renvoyait. Il n’avait pas le cran de poser la question, conscient de l’insulte que ses mots pourraient revêtir, si jamais elle ne partageait pas les positions de son père.
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MessageSujet: Re: Par-delà les collines [Libre]   Par-delà les collines [Libre] EmptyVen 18 Déc 2015 - 22:07


Bien. Fort bien. Ce qu’elle avait craint s'était produit quand il s’aperçut que c’était elle et non un ou une autre. Il lui semblait même qu’il se forçait à construire un simulacre de sourire, une illusion de joie quant à leur rencontre imprévue. Là encore, dans cette interaction toute simple, elle sentait le poids de sa famille. Il fallait que cela cesse. La décision lui fit froncer les sourcils avant que son visage ne se détende aux premières paroles de son ancien camarade de Maison.

Isia retint un rire, derrière sa main. Ce constat poussait aux sourires, d’autant plus lorsqu’il était porté par cette voix abattue. Il n’avait pas tord. La tension était étouffante à Haveirson même si elle n’accordait à ses camarades qu’une attention superficielle pour le moment. Sans doute que cela changerait d’ici peu, le temps qu’elle prenne ses marques et soit emportée dans des conflits dont elle ne manquerait pas de faire partie, assurément. Cela avait déjà commencé, avec Anton Costello.

« Je ne pourrais être plus d’accord avec toi, Clemens. La folie ou la peur pousse les égarés à juger coupables des innocents. » Elle avait choisi le tutoiement malgré la barrière qui s’était glissée entre eux. Ils n’étaient plus de superficiels amis, ils étaient des êtres polis mais avec une histoire. Le vouvoiement aurait été de trop, surtout qu’il s’agissait de briser une certaine glace.

L’Écossaise le quitta des yeux pour observer le paysage, qu’elle n’avait pas réellement embrassé tant elle était concentrée sur ses problèmes. Ses terres natales lui manquaient. « Pour être tout à fait honnête.. ce qui m’a poussé ici revêt les habits d’une curiosité que l’on pourrait qualifier de malsaine. Vois-tu, j’étais présente lors de l’attaque de ce magnifique village. J’ai été, en quelque sorte, appelée par le patronus d’un Auror en difficulté. Si tu avais vu leurs visages.. gangrénés par l’aversion et la répugnance. » Ses yeux se plissèrent et son regard se voila, comme si elle revivait la scène. « Mon inconscient m’a amené ici alors que j’avais besoin de réfléchir sur.. ma situation. »

Elle reprit ensuite un ancrage dans le présent et affronta l’intensité du regard de son vis-à-vis. « A ce propos.. Je tiens à m’excuser pour les actes de mon père. Bien que, je te l’avoue, je suis lasse de devoir le faire. Ne te méprends pas, je conçois tout à fait ta réaction.. cependant, j’ai l’impression de me noyer sous le poids de sa méprisable personne. Je ne suis pas mon père. Je ne suis pas une Neige, mais une O’Hara. » Sa mâchoire se crispa. « Je croyais, faussement, devoir m’abaisser devant lui afin d’être digne de mon rang. Et puis.. finalement, je me suis échappée entre la fin de notre scolarité et le début de la nouvelle, à Haveirson. Je ne serais plus sourde, muette ou aveugle face à des oeuvres contraires à mes principes. Je serais l'opposée des Trois Singes de la Sagesse.. A moi la turbulence ! » dit-elle dans un sourire sibyllin. « Enfin. » Elle inspira. « Pardonne mes babillages.. » termina-t-elle, en accompagnant la conclusion de sa tirade par un geste évasif de la main. C’était peut-être l’endroit ou le moment ou même la personne, mais ses pensées s’étaient faites paroles sans qu’elle ne puisse les retenir.

« Que cherches-tu réellement à fuir dans l’observation de la connexion des éléments ? » Elle avait lancé la question tout en sachant qu’il n’allait sûrement pas se confier. Elle l’examinait néanmoins avec le sincère sourire que pourrait avoir le confident de confiance.

 
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MessageSujet: Re: Par-delà les collines [Libre]   Par-delà les collines [Libre] EmptyVen 18 Déc 2015 - 23:07

Le léger rire de la jeune femme eut sur lui l’effet d’un baume. Un sourire plus doux prit la place de l’ancien, artificiel. L’animosité ne semblait pas être le maître mot de cet échange débutant. Il était intrigué néanmoins, alors que la malaise rechignait à quitter son cœur. Clemens fit le choix de garder le silence, une fois ses paroles, dépourvues d’agressivité, prononcées. Comment connaître l’attitude d’Isia, autrement qu’en la laissant la déployer ? Il n’aurait pas pu rêver d’un meilleur endroit pour leur mise au point. Ainsi esseulés, plongés dans une atmosphère de conte, l’honnêteté paraissait plus facile. Plus naturelle.

Sans se départir de son mutisme, l’Allemand hocha doucement la tête. Ses yeux se posèrent naturellement sur les rues pavées, loin sous leurs pieds, alors qu’il tentait vaguement d’imaginer l’horreur dont Isia avait été témoin. Si il se trouvait à Londres lors de l’attaque, il avait vu le regard de ses proches, présents à Avalon. Tous avaient cette même flamme froide, à la fois terrifiée et agressive, qui dévoilait leur volonté d’agir, tout en haïssant leur propre impuissance. Clemens pouvait comprendre ce besoin de revenir sur les lieux de l’attaque, même si il appréciait surtout le courage que cela nécessitait. Lui-même ne le trouvait que trop rarement, quand il s’agissait de faire face à ses propres traumatismes.

Les mots de sa camarade lui glacèrent néanmoins les sangs. Il considérait les moldus comme son peuple, tout autant que l’étaient les sorciers. Il avait grandit en courant entre leurs jambes, l’enfant qu’il avait été s’était réjouit de leurs visages joyeux et attendris. Malgré les horreurs égrenées par les brèves matinales, il ne pouvait décemment concevoir l’existence de tant de haine. Les justifications étaient trop légères pour faire d’âmes si douces, des animaux. Son sourire fondit, et il inclina doucement la tête, intrigué. L’étudiant ne pouvait concevoir ce que Isia avait traversé lors de cette attaque, il était même surpris qu’elle se confie de la sorte, mais il n’était pas convaincu de comprendre toute l’ampleur de ses propos.

Il hésita un temps, sans savoir si il lui appartenait de l’interroger plus avant, ni quels mots choisir pour ne pas s’introduire brutalement dans son intimité. Clemens reprochait constamment à Quinlan de poser des questions brutales, sans se soucier de l’effet causé chez l’interlocuteur. Ses yeux bleus, à nouveau posés sur Isia, brillait d’une lueur de doute, mêlée à une certaine empathie. Ces émotions ne changèrent pas quand elle reprit la parole, mais il camoufla ses iris une seconde à la fin de sa tirade. La douceur y remplaça le doute.

— Tu n’as pas à présenter d’excuses, Isia. Je n’aurais même pas du faire l’amalgame entre ton père et toi, quand ces rumeurs me sont parvenues mais… Je… Ma vie s’est délitée entre mes mains. J’ai perdu prise sur ce que je croyais être mon seul talent. Je me suis mis à douter de tout, et de tout le monde. Je ne savais plus si il s’agissait là du venin d’un seul homme ou… de toute une famille.

Sa phrase mourut dans un murmure. L’Allemand fit alors un geste pour s’approcher, pour poser une main sur son bras, mais il s’interrompit. Cette intimité là ne leur était pas encore revenue. Isia avait chassé le sujet, une fois son opinion mise au clair, et peut-être n’aurait-il même pas du y répondre. Ses mots l’avaient rassuré bien plus qu’il s’y était attendu, mais sa réponse avait dévoilé plus de fragilité qu’il ne l’aurait souhaité. Le Clemens de Poudlard n’aurait jamais donné une quelconque importance à une telle attaque. Seul le Clemens de l’après, trop altéré par sa perte, avait pu se laisser influencer par quelques lignes poisseuses sur un parchemin. Il accueillit la question telle une échappatoire, et s’y rua sans hésitations. Confidence pour confidence.

— J’avais besoin de calme pour faire le poids. J’ai toujours eu une affinité particulière avec l’air, les bourrasques, l’odeur du vent. Je suis né à Londres, dans un air vicié, chargé des odeurs de transpiration, de poubelle et de gaz d’échappement. Les grandes étendes où les rafales tourbillonnent, ça me purifie l’esprit. J’espérais… faire le point sur… tout ça.

Il traça un arc de cercle de la main, désignant le village et Haveirson, dont les tours se dessinaient à travers la brume. Pendant plusieurs mois, il avait espéré trouver ici un autre monde, un moyen d’oublier ses vices et les déboires de leur monde. Cependant, les responsabilités les avaient rattrapés jusqu’aux pieds de leur académie si confortable. L’étudiant posa un regard intense sur Isia. Avait-elle les réponses aux questions qui le tourmentaient tant ?

— Que devons-nous faire ? Comment agir ? Je ne supporte pas de voir mes proches souffrir de ses attaques. J’ai grandi au milieu de moldus au cœur aimant et attentionné. Pourtant, je continue de craindre un coup de poignard de la part d’une connaissance, quand je rentre chez moi. Tout ça à cause de ma nature. À quel monde appartenons-nous ?[ Était-ce à cela que tu faisais référence en parlant de ta 'situation' ?

Clemens se détourna encore. Agacé par ces émotions contradictoires et l’impression, pour la première fois de sa courte vie, qu’il devait faire un choix entre ses identités. Que ne pouvait-on donc les concilier toutes ?
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MessageSujet: Re: Par-delà les collines [Libre]   Par-delà les collines [Libre] EmptySam 19 Déc 2015 - 22:14


« Ton seul talent.. » souffla-t-elle en secouant lentement la tête. Elle n’aurait pas imaginé Clemens se sous-estimer ainsi, jamais. Elle l’avait toujours trouvé brillant et imaginatif, tout autant que sportif fabuleux. En tant qu’ancienne joueuse de Quidditch et ayant côtoyé le milieu des joueurs professionnels, elle savait parfaitement qu’il fallait une tête bien pleine au-dessus d’un corps musculeux. Son père faisait peut-être exception à la règle..

À présent, elle se sentait plus légère après cette petite mise au point. Il ne lui en tenait pas rigueur et c’était.. agréable, même si le mal avait été fait. Isia l’observa s’avancer vers elle, riva ses yeux de glace vers sa main mais ne bougea pas, non habituée à de telles démonstrations amicales. Il avorta son geste et elle l’oublia puisqu’il se confiait.

« Les paysages d’Ecosse te raviraient. » laissa-t-elle échapper avant d’être frappée par la force et la profondeur du regard qu’il lui offrait. Si les yeux étaient le miroir de l’âme, Clemens Neubach était sans aucun doute possible un être que l’on se devait de connaître. Le sourire qui s'était ancré sur ses lèvres disparu cependant lorsqu'il aborda ses préoccupations et son visage redevint sérieux. Les frivolités envolées, il posait de cruelles questions d’actualité. « Je n’ai malheureusement pas de réponses mais d’autres questions. Par dépit, j’en suis venue à des réflexions logiques. Nous sommes trop peu nombreux pour une quelconque action. » Si Poudlard accueillait tous les héritiers des familles sorcières de la Grande-Bretagne, ils ne faisaient pas le poids. Isia soupira. « Notre survie va dépendre du bon vouloir des moldus et de leur conscience. S’ils vivent dans l’obscurité, à nous de leur apporter la lumière. Leur montrer que nous ne sommes pas des monstres, les accompagner et ainsi déraciner la peur provenant de l'ignorance. » Ses mots sonnaient presque fades à ses propres oreilles, comme auraient pu l'être les déclarations du chef d’une ethnie proche de l’extinction.

« Je parie sur le fait que tous les moldus n’ont pas le coeur vicié. » Tout autant que les sorciers n’ont pas tous rejoint la cause des mages noirs. « Tu dois garder confiance, Clemens. » Elle croyait à ce qu’elle disait même si le monde des sans magie lui était étranger. Ce qu’elle savait, toutefois, c’était qu’ils faisaient tous partie de la grande famille des humains. « Cela va te paraitre étrange mais je crains moins les moldus que la perversion dans le sein même des sorciers. Les solutions mielleuses de Volde.. Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom. » Elle roula des yeux face à l’interminable. « mais également, et surtout, la problématique hiérarchie de valeur autour du sang. La puissance n’est pas diluée dans la diversité, elle est sublimée. Si tous les sorciers se mêlaient aux moldus, il n’y aurait plus de différence.. plus de secret.. rien qu’une ambivalence naturelle. La terre ne redoute par l’eau et l’air ne s’effraie pas du feu. Au contraire.. regardons au plus près la nature.. L’eau apporte la vie à la terre, l’air permet au feu d’exister et l’amplifie. » Sentant qu’elle pouvait une nouvelle fois partir dans un monologue, elle fit une pause en examinant son vis-à-vis.

Quant à sa situation, valait-elle réellement la peine d’être débattue ? Elle était coincée. Mais elle trouverait une solution.. même si ce devait être la dernière. Et puis, fondamentalement, cela l’ennuierait probablement de l’écouter se morfondre sur les soucis d'une aristocrate de Sang Pur.

 
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MessageSujet: Re: Par-delà les collines [Libre]   Par-delà les collines [Libre] EmptyLun 21 Déc 2015 - 11:39

La réaction de Isia le laissa perplexe. Ce hochement de tête, la reprise de ses paroles étaient trop sybillines pour qu’il comprenne où elle voulait en venir. Au fond, que savait-elle de son évolution après ? Des talents qu’il s’était redécouvert lors de son arrivée à l’académie, subjugué par ces nouvelles possibilités d’apprentissage, si chères à son cœur bleu et bronze ? Clemens l’observa sans rien dire, conscient qu’elle était l’une des rares à pouvoir juger de son talent véritable sur un balai. Son attitude si maîtrisée ne lui permettait cependant pas de déterminer si elle le considérait à présent comme un homme gâché, ou se désolait de le voir renier sa propre valeur. Pendant un court instant, l’étudiant eut l’impression d’avoir Rowan en face de lui.

Il sourit à nouveau, lorsqu’elle évoqua l’Écosse. Bien qu’il n’ait pas eu maintes occasions de la visiter, l’arrivée à Poudlard avait été une sorte de renaissance. Tant de liberté avec cet horizon s’étendant à perte de vue, lui avait fait réaliser à quel point son monde était cloisonné. Ses plus belles découvertes restaient pour l’heure les fjords scandinaves, lorsqu’ils avaient joué au Quidditch entre ciel et mer, conscients qu’une chute déchirerait leurs os sur les rochers aiguisés. Mais le sérieux dans la voix d’Isia le ramena brutalement à l’ici et au maintenant. Deux concepts si banals, devenus presque terrifiants.

— L’obscurantisme n’est pas un vice exclusivement moldu.

Son regard s’était durci, mais il fit l’effort de garder une voix neutre. Ce tiraillement entre deux mondes le heurtait à nouveau, alors qu’il se demandait s’il était plus simple de vivre d’un côté seulement de la barrière. Isia était née sang-pure, cela se voyait dans son attitude, se lisait en filigrane de ses paroles. Toute la bienveillance qu’elle voulait déployait ne pouvait entièrement effacer son ignorance. Clemens s’en agaçait, sans pouvoir le lui reprocher, néanmoins. Il méconnaissait tout autant ses traditions à elle, jugeait ses maigres aperçus de l’aristocratie comme des exigences aliénantes et inutiles. La question du Sang l’avait plus blessé que sa nature véritable, mais qui était-il pour juger, alors que sa famille était bâtie sur un mensonge ? Il se retint de faire plus de commentaires, le regard brillant de doutes et d’une exaltation déchirée.

Son ancienne amie parvint à le rassurer avec ses mots si précieusement choisis et son allégorie si parlante. Les traits de son visage se relâchèrent, alors que son corps tout entier se détendait. L’Allemand ressentait à nouveau le besoin de remuer, habitude si flagrante chez lui lorsque les réflexions agitaient son for intérieur. Il était incapable de rester fixe et impassible, tant son esprit en arborescence s’évertuait à sauter de branche en branche, au lieu de sagement suivre le tracé du sentier. Clemens se fit violence pour convaincre son corps à l’immobilité, sans pouvoir néanmoins s’empêcher de secouer la tête, comme pour détendre les muscles noués de sa nuque.

— Bien sur que non, tous les moldus n’ont pas le cœur vicié. C’est une tare aussi peu courante chez eux que ça ne l’est chez les sorciers. Mais je suis d’accord avec toi sur un point que je pense capital : ce que nous devons vaincre, c’est la peur et le fanatisme. Dans les deux camps. Parmi les nôtres, nombreux sont ceux convaincus que les moldus ne sont que des sous-hommes, stupides et violents. Je ne pense pas que nous devions leur apporter une quelconque lumière… Mais plutôt qu’il est de notre devoir de lever les illusions qui nous entourent.


Un rire amer lui échappa. Les lettres inquiètes reçues par son père concernant les attaques magiques sur Londres, les réponses apaisantes qu’ils avaient rédigés ensemble, faisait naître en lui un tordant sentiment d’illégitimité.

— Que mes mots ne te trompent pas, je ne te juge pas. Je ne suis pas meilleur qu’un autre. J’ai grandi au milieu des moldus et tout ce que j’ai pu en déduire, c’est qu’ils ne sont pas différents de nous. Ils veulent protéger leurs familles, se construire un avenir pérenne et ne pas craindre une sortie dans la rue. La cohabitation n’est pas seulement possible, elle est aisée pour tant que chacun veuille s’y adonner. Je ne considère pas qu’il m’appartient de l’imposer à qui que ce soit, seulement… Seulement refuser le partage des cultures ne devrait pas être érigé en solution. Que ceux qui refusent ce mélange s’écartent des lieux où il est devenu vital.

Il poussa un profond soupir.

— Tu vois, si ça n’avait pas été pour la question du Sang, je n’aurais pas grandi dans une famille déchirée… mais probablement pas en dehors du monde magique non plus. À quoi ça tient, franchement ? J’ai l’impression que nous ne sommes pas devant un problème global, mais une infinité de cas particuliers qui ne peuvent être observés qu’avec respect pour leur individualité. La tâche me semble immense et par conséquent, force est de constater que je ne fais pas grand chose.
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MessageSujet: Re: Par-delà les collines [Libre]   Par-delà les collines [Libre] EmptyDim 27 Déc 2015 - 13:46


Elle eut la nette impression de l’avoir blessé. Sans doute avait-elle mal choisi ses mots alors qu’elle tâtonnait sur un sujet qu’elle n’avait pas assez débattu. Ses prises de positions sur les moldus ou sur le culte du Sang lui avaient valu quelques remontrances, ou pire, des rejets de la part des Aristocrates. Mais à en parler avec un connaisseur, elle se rendait compte que ses mots sonnaient creux et qu’elle manquait de précision. Face à la constatation de son échec, elle fronça les sourcils en se promettant de faire de plus nombreuses recherches avant de revenir sur ce terrain là.

« Je te prie d’excuser l’emploi du terme lumière qui est propice aux multiples interprétations. L’illusion sonne plus juste. J’avais en tête l’allégorie de de la caverne où ces personnes, enchaînées, ne connaissent que les ombres projetées au mur par un feu allumé derrière elles sans qu’elles n’aient jamais vu le soleil. » Elle fit une pause. « Une humanité indifféremment moldue ou sorcière. » s’empressa-t-elle d’ajouter.

Il ne la jugeait pas. L’Écossaise en doutait mais n’en fit pas cas. C’était naturel et elle était malhabile dans l’exposition de ses idées. Le débat était toujours mal aisé. Avec les Sang Purs, il n’y avait pas de discussion, avec les sang mêlés le sujet était si brûlant qu’elle se sentait presque obligée de dresser ses boucliers, d’autant plus qu’elle ne pouvait qu’imaginer ce qu’ils avaient subi. Elle était ainsi entre deux mondes, sans pouvoir appartenir à aucun d’eux. Traitre pour le premier, rejetée car non semblable pour le second. Il lui fallait connaitre mieux ces moldus pour ne plus se sentir étriquée dans sa position.

Elle avait laissé son regard dériver sur le paysage sans néanmoins l’observer, voyant plutôt ses constructions intellectuelles s’assembler ou se déliter au fur et à mesure de la conversation. Elle vit alors des familles de sorciers, éparpillées, semblables dans leurs maux, former un patchwork d’individualités. « C’est vrai, le problème est global mais les difficultés sont singulières. » Sa situation en était une, Clemens en vivait une autre.. tout comme Azphel, Anton et bien d’autres. «  L’homme libre ne doit rien apprendre en esclave. Il nous appartient donc de montrer, à tous, sans imposer. Peut-être est-ce comme cela que nous parviendrons à un résultat. En rejetant cette discrimination, chacun à notre niveau.. pour qu’elle disparaisse pour tous. »

Tout un pan de la société sorcière disparaitrait alors. Plus de Sang Pur.. l’idée la fit sourire. Plus de chaînes. Elle sentit son coeur bondir dans sa poitrine. « J’ai soudain très envie d’une bièraubeurre. M’accompagnerais-tu ? Je ne serais pas froissée par une réponse négative, ne te sens pas obligé. » Elle s'était légèrement détournée de lui, le sourire en attente, le corps vers le village d'Avalon.

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MessageSujet: Re: Par-delà les collines [Libre]   Par-delà les collines [Libre] EmptyMar 29 Déc 2015 - 22:27

Clemens sourit et accepta les excuses qui n’auraient pas du être. Il était frileux sur le sujet, malgré une apparence qu’il voulait assurée. Ses mots avaient du être trop amers ou trop agressifs pour pousser Isia à prendre une telle position de défense. Il le regretta un peu, sans vraiment savoir néanmoins, lequel des deux avait péché dans l’expression, ni même si tout cela était vraiment de leur faute. Après tout, ils n’étaient que de jeunes adultes à la recherche de leur position en ce monde. Mal à l’aise, l’Allemand passa une main distraite dans ses cheveux.

Il garda pourtant le silence, car ses précisions dévoilaient une part du monde n’était pas la sienne, mais qu’il aurait du pourtant connaître. Qu’il aurait du connaître mieux qu’elle, même. Ses recherches sur la métamorphose l’avaient poussé, un peu par hasard, à s’intéresser aux philosophes grecs moldus. Au départ d’Ovide et de ses légendes, il avait parcouru les œuvres de Aristote et de Platon, à la recherche de détails perdus qui auraient pu pointer vers une pratique sorcière. À l’époque, adolescent passionné qui se trouvait une lubie pour les vacances scolaires, le véritable message philosophique ne lui avait pas paru particulièrement pertinent. Certaines descriptions, plus abordables pour son esprit dispersé, l’avaient néanmoins marqué plus que d’autres. L’allégorie de la caverne était de ceux-là, bien que le souvenir exact de sa signification restât diffus.

Le sourire revint pourtant sur son visage lorsque Isia confirma sa propre conclusion. Malgré les doutes qu’il avait pu avoir envers elle et sa famille, et ses réactions un peu trop sanguines au début de leur conversation, elle lui prouvait qu’elle n’était pas de ceux-là Les sorciers qui, si bouffis de leur noblesse et si passionné par leur arbre généalogique, se sentaient investis de la dure tâche du pouvoir. Clemens ne pouvait que les mépriser, même si ce sentiment n’était rien d’autre qu’une réaction irrationnelle. Il le savait, pour s’être souvent demandé ce qu’il aurait fait, s’il n’était pas né de Anton Neubach, immigré moldu, mais d’un sorcier à l’ascendance immaculée. Comme Heath, qu’il avait tant détesté dans son adolescence, pour finalement réaliser qu’ils n’étaient pas si différents. Non, décidément, il avait lui aussi bien des torts qu’il préférait d’ordinaire nier.

— Exactement… Mais les plaies sont encore si vives, au fond, je ne parviens pas à reprocher la peur à qui que ce soit. C’est facile de trouver le rapprochement normal quand on est né entre les deux mondes, on connaît les coutumes de part et d’autre, il suffit de ranger sa baguette pour changer d’identité. Je suppose qu’il faut une certaine forme de courage pour aller au devant de l’autre et lui avouer qu’on est perdu, et qu’on ne sait rien.


Sa voix s’était faite plus douce, mais plus hésitante aussi. Le sourire éclatant d’Isia le rassura par la même, même si cette réaction soudaine le déstabilisa un instant. La proposition tombait à pic, car même s’il préférait l’air pur d’une rencontre sur les montagnes, il ne voulait pas la laisser filer si rapidement. Pas maintenant, alors qu’une amitié oubliée pouvait peut-être se renouer.

— Avec plaisir, vraiment.

Clemens rompit la distance qui les séparait encore, un sourire sincère se dessinait, un peu timide sur ses lèvres. Ses retrouvailles avec d’anciens camarades avaient été plutôt explosives, voire même dangereuses ces dernières semaines. Isia avait néanmoins ce quelque chose d’apaisant qui le faisait renoncer à ses défenses violentes. Comme si, malgré un passé de racontars fielleux, il suffisait qu’elle lui jure son innocence pour que tout s’envole, aussi éphémère qu’un mot écrit dans le sable. Pendant un instant, il eut l’envie d’éclater de rire.

— J’ai beaucoup parlé de moi, je te demande pardon. Qu’es-tu venue étudier à Haveirson ? Malgré tes interventions brillantes dans le cours de Larkin, j’ai l’impression que sa matière a un côté trop théorique pour que ce soit là vraiment ton cursus…

L’Allemand posa sur elle un regard curieux, un peu amusé aussi. Malgré ses côtés studieux que nul ne pouvait nier, il ne l’imaginait pas prête à passer sa vie entre travées et amphithéâtres, pour le simple plaisir de la connaissance. Ou pas seulement. Son discours était trop engagé pour qu’elle ne porte sur la naissance de leur société inédite uniquement un regard extérieur.
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MessageSujet: Re: Par-delà les collines [Libre]   Par-delà les collines [Libre] EmptyLun 18 Jan 2016 - 22:27




En attente, son sourire s’était agrandi quand il accepta finalement son invitation. Elle en avait douté jusqu’au dernier moment, légèrement habituée à être rejetée, mise de côté, pour les besoins de la cause. Ne pas se parler, ne pas se voir, faire croire, toujours, imaginer d’autres voies, d’autres façons mais cacher, nier, toujours. Mais cette fois, c’était l’inverse. L’affirmation avait été franche, nette et affermie. Le fait que Clemens ait mis un mouchoir si facilement sur les actes de son paternel lui fit plus plaisir qu’il ne pouvait l’imaginer. Il y avait une lumière, au bout de ce tunnel.

« Ne t’excuse pas, Clemens, t’écouter et débattre avec toi n’est pas pour me déplaire. » Son partenaire du jour plus près d’elle, elle commença sa marche vers Avalon et ses cafés. « La liberté. » répondit-elle dans un rire à peine muselé. Elle sourit au compliment mais le chassa bien vite par de nouvelles paroles. « Je suis venue ici contrairement aux souhaits de ma famille, dans une certaine idée d’émancipation. Mon côté rebelle m’a poussé vers le cursus des tireurs d’élite de baguettes magiques, ce qui a achevé de déplaire à mon père, je ne te le cache pas. » Soudainement, ses sourcils se froncèrent. « Quelle horreur. Je parle sans cesse de lui, comme une obsession malsaine. Pardonne-moi. » Elle secoua la tête avant de la relever, pour observer le ciel, distraitement.

« Finalement, ce sera Auror, ce qui me convient également. Moins de brutalité, plus de possibilités. Sans doute aurais-je l’occasion de laver quelques uns de ses méfaits, du bout de ma baguette. Voir le personnage lui-même. » fit-elle, plus bas. Malgré un ton de voix propre aux complots, l’Allemand aurait aisément pu saisir ses termes ou, à tout le moins, le sens général de ses murmures.

« Enfin.. Oh. Tu as dû en entendre parler, probablement, mais ma famille est encore à l’origine de rumeurs, possiblement vraies, sur un scandal lié à la pureté du sang. Je te prie d’excuser mon retour en arrière, je souhaite m’en débarrasser, avant que quelqu’un d’autre ne t’en informe et que l’on se retrouve encore dans une position d'équilibriste. Je ne suis aucunement mêlée à cette histoire mais néanmoins une cible. Anton Costello. » Lança-t-elle au vent, comme un ballon que l’on lâche, sciemment, pour qu’il disparaisse le plus loin possible. « C’est un Sang-Mêlé qui s’ignorait, nourri et bercé par l’Aristocratie Sang-Pur. Les Mangemorts sont à sa poursuite. » Il devait être au courant, forcément, voir même de l’altercation qui avait eu lieu à Haveirson. Elle osa un regard de biais pour vérifier ses réactions.

« Mais parlons d’autre chose, sauf si tu souhaites des éclaircissements.. Quelle voie suis-tu en ce moment ? » Ses mains s'étaient jointes dans son dos, son pas était rythmé, son dos classiquement droit et son sourire discret.

Elle se demandait, le regard légèrement voilé, si un jour son père quitterait ses pensées et arrêterait de dicter sa vie. Elle avait ainsi la nette impression que tout tournait autour de lui. Le pourquoi, le comment et les conséquences, tout dérivait de lui. Elle rêvait d'en être libérée.
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MessageSujet: Re: Par-delà les collines [Libre]   Par-delà les collines [Libre] EmptyLun 25 Jan 2016 - 17:30

Spoiler:

Il l’écoutait attentivement, son intérêt marqué par les allées et venues de son regard entre le sentier qu’ils descendaient et le visage de sa camarade. Elle n’avait guère changé depuis leurs années Poudlardiennes, pourtant, elle dégageait une aura différente. Était-ce ses paroles ou l’ensemble de son attitude, il n’aurait su le dire, mais Isia lui paraissait plus déterminée que l’adolescente qu’il avait connu. Ils avaient tous tellement grandi durant ces deux courtes années où le monde s’était profondément laissé bouleversé par les actes de leurs aînés. Qu’en aurait-il été s’ils avaient été la génération en charge ? Auraient-ils commis ces erreurs qu’ils critiquaient à présent si ouvertement ?

— Tu es toute pardonnée, il n’est pas évident de se défaire d’un telle emprise. Surtout quand il s’agit d’un nom aussi réputé.

Pendant toute son adolescence, Clemens s’était défini par opposition avec les Kolagann. La branche sang-pure de sa famille avait flotté autour d’eux comme une menace, les réduisant au secret magique même au sein des leurs. À présent, il se demandait souvent s’il était vraiment ce qu’il avait alors revendiqué : le sang allemand, le sang-mêlé, le désintérêt pour l’argent et le pouvoir. Peut-être n’avait-ce été qu’une forme de crise d’adolescence où il ne s’était pas opposé à ses parents mais à son cousin et ses privilèges, dans l’espoir de créer un avatar de réussite dépendant d’autres critères. Il ne se portait pas plus mal depuis que Rowan l’avait poussé à la réconciliation. Il faisait maintenant ses choix en paix avec sa conscience, et plus par volonté farouche de se différencier.

— J’imagine que l’on doit tous passer par là, un jour ou l’autre. L’important étant que tu suives maintenant la voie qui convient à ton cœur, et plus celle qu’il a voulu te prescrire pour préserver ses propres intérêts.

Son regard se perdit sur les premières maisons du village, certaines portant encore les marques de l’attaque, dénonçant l’illusion au profit de la réalité. Clemens ne parvenait pas à se convaincre qu’un groupe de moldus ait décidé de prendre les armes pour lancer un assaut sur un village aussi éloigné et paisible que Avalon. La criminalité y était pour ainsi dire absente, et peu s’intéressait vraiment aux décisions prises à Londres. La vie y était simple et calme, seulement troublée par la foule d’étudiants arrivée avec l’ouverture de l’académie. Il n’y avait aucune raison cohérente pour sacager ce havre de paix.

— J’espère néanmoins que tu n’auras pas trop de méfaits à laver… Toutes ces exactions ont déjà trop duré, et je serai assez partisan de vivre dans un monde où nous n’avons plus besoin d’auror.


Il tourna vers elle un regard amical, brillant d’empathie. Il avait un respect immense pour ces sorciers qui vouaient leur vie à réparer les erreurs des autres et à préserver la communauté par simple altruisme. L’Allemand ne s’était jamais senti la fibre combattante, préférant la douceur de la solitude, édulcorée par la présence de quelques rares amis. Ses recherches lui importaient souvent plus que l’équilibre du monde, bien que ça soit, rationnellement, une forme de faiblesse. Cependant, c’était aussi cette attitude qui ne faisait naître en lieu qu’un intérêt très limité pour les questions de rang. La vérité sur Anton lui arracha un rire amer.

— Non, je n’en avais pas entendu parler, je préfère me tenir à l’écart de ces potins-là. Mais vu l’arrogance du personnage, ça ne m’étonne pas beaucoup.

Clemens haussa les épaules, cette histoire-là ne le concernait pas vraiment. Il connaissait mal l’Abraxan, mais leur rencontre sur le terrain de Quidditch lui donnait uniquement l’envie de lever les yeux au ciel. Il s’inquiétait déjà suffisamment pour le sort de ses amis pour ne pas se mêler aux risques encourus par une vague connaissance. Après tout, ils avaient tous une épée de Damoclès au-dessus de la tête, elle pendait juste là pour des raisons différentes.

Ils étaient arrivés devant le Parker’s Coffee, lieu que l’étudiant appréciait tout particulièrement à Avalon. Il y avait rapidement pris ses habitudes pour tous ces moments où il avait besoin de changer d’air et de se fondre dans une foule inconnue. L’atmosphère doucement jazzy du café et les sourires radieux de Isolde lorsqu’il venait lui tenir compagnie pendant son service avait fini de faire de lui un client régulier.

— Je suis le cursus de métamorphose, mais je ne sais pas vraiment où cela va me mener. J’ai décroché une place de stagiaire auprès de McGonagall, c’est intéressant, mais je ne suis pas sur d’être fait pour l’enseignement. Il marqua une courte pause. On rentre ?

Clemens interrogea Isia du regard, après avoir jeté un œil par la vitrine. Le café semblait plutôt calme pour un après-midi, conséquence sans doute des derniers évènements. Il serait un bon choix pour discuter sereinement.
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