Flora Carrow | my life is sweet like vanilla is [terminée]

Flora a une soeur jumelle - une soeur jumelle qui “ne lui ressemble pas du tout !” s’empresse-t-elle de préciser, dans un murmure excité. “comme ces jumeaux, dont l’un naît avec la peau noire, et l’autre avec la peau blanche...! Ce sont des choses qui arrivent vraiment !”

L’air fiévreux et candide de Flora Carrow ! Ses grands yeux brillants & sa bouche frémissante. Sa respiration un peu haletante alors qu’elle s’efforce de repousser ses cheveux blonds derrière ses oreilles - une chevelure douce et lisse, coiffée avec application au moyen de peignes de nacres, de brosses en poils de sangliers, de cosmétiques onéreux, comme autant d’instruments nécessaires à un rituel ésotérique.

Souriante, souvent. Ils pensent tous que c’est facile pour elle - plus facile pour elle que pour sa soeur Hestia. S'amuser. Sourire de ses lèvres minutieusement fardées. Acquiescer, les yeux brûlants d'intérêt & de candeur. Murmurer : “oh! Comme c’est terrible.”  
Ce n’est pas le cas, pourtant - ce n’est pas ”facile”. Elle travaille pour ça !...des minutes passés devant la coiffeuse de sa chambre, pour y composer le plus charmant des visages. Dissimulant par la poudre les plaques de brûlures rouges & douloureuses qui rongent sa peau lorsqu'elle est angoissée, ou fiévreuse. Des démangeaisons cuisantes comme une vérité horrible ! Car c’est bien la révélation d’un secret terrible que ces inflammations qui gagnent sa nuque, ses bras lisses & opalins, lorsqu’elle porte la plus belle de ses robes. Similaires aux écailles rougeoyantes du serpent corail.

Car Flora est victime de sa “constitution fragile”, due, probablement à l’endogamie - l’arbre généalogique : noueux & alambiqué, des ramures déformées & tortueuses, comme rongées de ces furieuses maladies qui vous tuent le plus solide des chênes pour n’en laisser qu’un squelette noir & friable. Une “constitution fragile”, qu’évoque sa mère pour justifier ses maladies - fréquentes ; des mauvais rhumes qui pâlissent son visage ; des angines foudroyantes qui éraillent sa voix en hiver ; et des otites terribles, qui la laissent hagarde et confuse.

Non pas que ce soit une chose frappante ! Ces “faiblesses”. Car lorsque vous apercevez Flora, ses 1m75 et le port noble de son corps, vous n’y pensez pas !  Vous pensez, et c’est ce que pensent la plupart des adultes qui rencontrent Flora Carrow : voilà une jeune fille pleine de vitalité ...Et puis très souriante.

Flora, elle est adorable.
Elle n’est pas brillante ; elle n’est pas celle qui est “intelligente” ; car Flora, elle se trouble trop facilement - fronce les sourcils, l’air heurté, le sourire confus,  lorsque vous lui posez une question à laquelle elle ne sait pas répondre ; à laquelle la réponse ne lui a pas été apprise; puis rougit, détourne les yeux et avoue - peut-être - oh ! je suis désolée. je l’ignore.
Ajoute : j’ignore beaucoup de choses ! C’est terrible. d’un air d’excuse. Étouffant un rire candide en portant ses doigts à sa bouche.
Car c’est par la dérision qu’elle choisit de dissimuler son embarras !...Riant d’elle-même, car l’auto-dérision est un outil indispensable aux jolies filles un peu étourdies, pour qui il est interdit se se prendre au sérieux. Suffisamment audacieuse pour rire des autres aussi, glissant une remarque étrangement perfide, étonnamment sournoise sur un ton de connivence…! Puis, avisant votre mine froissée, s’excusant, le regard brûlant de repentance : oh ! je suis tellement désolée. Je ne voulais pas...je ne voulais pas te blesser.

Car Flora est envieuse, souvent, et Flora considère que si elle ne doit pas se prendre au sérieux, elle peut se permettre de moquer ses amies.  Sa soeur, dont elle aime s’amuser des excentricités - secouant la tête, souriante (bienveillante, semble-t-il !) : Hestia, ma soeur...C’est tout un personnage !.
Et si elle l'aime sincèrement, sa soeur - qui est “si différente” - il lui est difficile de ne pas la reprendre. Lui sifflant, en levant les yeux au ciel : Hestia! tiens-toi droite, je t’en prie !
Ou bien, s’exclamant dans un rire de dérision, incontrolable : oh, Hestia! comme tu es maladroite. fais un peu attention !

Jusqu’à être un peu cruelle parfois.
Avec une insouciance déloyale, elle extirpe de sa mémoire d’anciens secrets que vous lui avez confié pour les narrer devant des témoins hilares. Et ne comprends pas votre colère.
(“ce n’est pas si terrible ! tu ne devrais pas te vexer pour ça.”)

Jusqu’à être un peu mesquine parfois.
Comme lorsqu'elle elle vous met au défi, minaudante, offrant de sa bouche une moue farouche, et puis articule lorsque vous osez lui refuser une indulgence : “& bien! tu n’es pas très amusant.”
Elle - elle ne refuse pas les défis.  Jamais ! Avec hardiesse, acceptera crânement les « défis » & attendra de vous la même chose. Faire preuve d’audace & d’un peu de courage ! ...et puis prendre des risques. D’une façon qui tient parfois de l’insouciance - cette façon qu’elle a d’agir, fougueuse & pressée, enthousiaste - comme certains préfèrent brutalement se jeter dans l’eau froide plutôt que de s’y glisser progressivement. Précautionneusement. S’offrant au monde avec une telle imprudence qu’elle en consterne ses parents !

Parce qu’elle aime s’amuser : c’est ce qu'elle vous dira & ce que ses camarades vous diront d’elle. Dans un sourire entendu : Flora Carrow ? Elle est un peu niaise. Mais elle sait s’amuser - c’est tout ce qui l'intéresse.
Pensant secrètement: c’est tout ce dont elle est capable.

Si les Carrow parent leurs héritières de bijoux clinquants, ciselés, lourds de pierres pailletées, de robes aux étoffes soyeuses et aux drapés compliqués, cousus d’or ; habitent de plantureux manoirs, à l'architecture alambiquée, aux voûtes majestueuses - épaulée de colonnes de marbre ; décoré de tableaux onéreux - les sourcils des dames se froncent pourtant, perfides et languissantes, lorsqu'elles surprennent Flora et Hestia porter par deux fois une même robe de bal.
Sans se départir une seule minute de leurs sourires bienveillants à l'attention des deux jeunes filles ! Malgré leur fortune « fluctuante », l'autorité des Carrow au sein de l'aristocratie sorcière est établie depuis des années, grâce à la pureté de leur sang – méticuleusement préservée par le biais de nébuleuses alliances et d' « arrangements » sibyllins.  Travaillée comme l'on élabore un parfum, avec précaution et expertise.

Les ultimes héritières de cette maison vouée à l'extinction  – à la manière dont la souche d'un arbre déformé par la maladie s'effondre implacablement - sont nées en décembre.
Flora, alors, était la favorite ; et, toujours, serait la favorite. Une princesse ravissante, ainsi qu'Anthime Carrow présenterait fièrement à ses collègues du Magenmagot l'enfant à la chevelure d'opale. Soucieuse de plaire, et douée pour plaire : vous offrant sans ombrage le plus candide de ses sourires. Un peu « distraite », parfois – à la différence de sa sœur Hestia, tellement austère - mais trop emprunte de bonne volonté pour qu'il lui soit reproché ses quelques étourderies !

Car Flora était une enfant fiévreuse, dont les joues s'empourpraient de ravissement avec facilité - vigoureuse, et animée par une volonté fébrile : enhardie par les louanges précieux de ses parents – par leur fierté lorsque, les yeux brûlants de larmes, elle s'était vaillamment laissé vêtir d'une robe alambiquée, dont les baleines d'acier foraient violemment sa taille, où la peau est lisse et fragile. Niait dans un sourire assuré souffrir d'une « otite » (une  « otite », répétait-elle, amusée, comme si le mot lui était exotique et tout-à-fait inconnu !) ; car elle voulait vraiment se rendre à la réception de sa tante, où elle aurait l'occasion (finalement!) de revoir sa cousine Daphné - elle lui manquait tant ! Et comme la perspective de bientôt la côtoyer à Poudlard était excitante !...n'est-ce pas, Hestia ?

Parce que rapidement, ce serait une habitude qu'elle adopterait. Exhorter Hestia, auprès d'elle, à s'offrir au regard impudique du monde.  
...Se heurtant à ses réticences, toujours : mais ne cessant jamais ses efforts, lui soufflant à l'oreille quelques conseils, lui confiant, complice et désinvolte, des secrets frivoles, mielleux, à la manière dont l'on désire apprivoiser un chat farouche en lui offrant du lait sucré.

Impatiente,  excitée, le regard brillant de ravissement alors qu'elle découvrait Poudlard pour la première fois !
Interrogeant le choixpeau avec candeur.  Pensez-vous que je serai avec Daphné ? Ou Hestia ? J'aimerais vraiment être avec Hestia. Comme ce serait amusant !