Un rêve détruit [libre]

Le 23 février 1997,

Je n'avais pas été blessé pendant l'attaque des moldus et j'aurais préféré. Mon club avait été dévasté. Je contemplais le carnage et même si j'avais pu lancer des sorts pour réparer l'ameublement et les décorations, mon stock d'alcool avait été détruit. Il y en avait une petite fortune. La fée verte était le plus difficile à obtenir et je doutais pouvoir en obtenir de bonne qualité.

Seul mon bureau avait été épargné car je l'avais protégé avec de nombreux sorts. Mes finances me permettraient de refaire le plein et le rafraîchir. Il me fallait changer la décoration sinon je ne pourrais plus m'y sentir à mon aise. Mais j'allais devoir entamer les fonds que j'avais prévus pour la création de mon cabaret burlesque.

Et cette idée m'exaspérait, j'allais devoir attendre avant de réaliser un de mes rêves. Je n'étais pas du genre patient et je savais que j'allais devoir faire cette tournée avec mon groupe et revoir Oranna. Seule l'idée de revoir ma Diablesse me mettait du baume au coeur.

Pour partir, il fallait que je trouve une personne de confiance pour me remplacer. Je ne pouvais pas décemment le confier à l'un de mes amants ou maîtresses. Je pourrais demander à l'un de mes acolytes américains. Peut-être à Adam ? Il avait toujours voulu découvrir le Royaume-Uni.

Je regrettais presque mon choix d'avoir choisi la facilité au lieu de m'établir à New-York. Ici, j'aurais eu le monopole. Il était bien fragile avec la montée des violences de la population moldue. Jamais, ces faibles auraient osé se rendre dans les quartiers sorciers de ma belle ville américaine.

J'avais laissé la porte ouverte pour que les ouvriers magiques puissent venir et je commençais en avoir marre de les attendre. J'allais me chercher la bouteille du vieux cognac que je gardais dans mon bureau pour les grandes occasions.

Je me servais un verre et j'allumais un cigare. J'entendis des bruits de pas et je me retournais avant de m'exclamer peu commode :

- Vous ne brillez pas pour votre ponctualité.

Je ne voyais qu'une seule silhouette. Je rageais qu'un seul se soit présenté vu la tâche qu'ils allaient devoir accomplir pour que mon commerce puisse rouvrir dans un temps acceptable si je ne voulais pas mettre la clé sous la porte.

18/12/2005

J'avais besoin de revenir sur les lieux, refusant de céder la place au traumatisme. J'avais été blessée le 15, lors de l'attaque, j'étais sorti de l'hopîtal Ste Mangouste 2 jours auparavant. J'avais été blessée par balle en plein dans l'abdomen, j'avais sérieusement failli y rester et même si j'étais sur la voie de la guérison, ma blessure n'était pas totalement refermée et la cicatrisation était plutôt douloureuse, rien de bien anormal en fait.
Je marchais dans le froid, me laissant guider par mes pas. J’atterris d'abord sur le port, avant de me rendre sur la plage, là ou j'avais été blessée. Ce fut moins douloureux de revenir contrairement à ce que j'avais pu croire. J'avais certes une légère appréhension, mais dans l'ensemble ça aller. Je finis par quitter la plage, et je remonte l'allée principale pour me retrouver dans le centre ville. Je me demande comment va le ténébreux, le Dark Night a été touché par l'attaque je crois, du moins des gens s'y sont réfugiés, alors peut-être...

Mes pas me portent jusqu'à l'entrée de la boite de nuit, j'y entre et je constate par moi-même les dégâts. Le ténébreux est là, parmi cette pagaille, un cigare et un verre à la main. Il semble en forme, il n'a pas du être blessé, j'en suis d'ailleurs un peu soulagé. Je suis dans le pénombre. Il me fait une remarque, visiblement, il va être encore plus déçu.

-Désolé de vous décevoir, mais je ne crois pas que être ceux que vous attendiez...

Je sors du pénombre et m'avance vers lui doucement.

-La porte était ouverte, et je me demandais si vous alliez bien, avec ce qui c'est passé la semaine dernière...

Je croise les bras doucement, tout en le fixant d'un regard captivant. J'attends de voir s'il est ouvert à la discussion, sinon je ferai demi-tour pour ne pas le déranger. Après tout, nous n'avons que couchés ensemble, sans vraiment discutés d'ailleurs... je ne connaissais toujours pas son prénom, et ça m'allait bien comme ça.

Quand je reconnus celle qui m'avait fait partager une nuit douce, je ne pus m'empêcher d'esquisser un sourire. Elle était vivante et je la regardais comme à cette dernière soirée. Elle était belle et si désirable que j'avais envie de la croquer. Avec les événements, j'avais eu peur de ne jamais la revoir. Est-ce que j'étais devenu sentimentale ? Je ne pense pas mais de voir une telle beauté rayonner dans la pénombre de mon club. Elle aurait été si belle en pleine lumière, mes lèvres esquissèrent un sourire carnassier malgré moi. Elle était une joueuse délectable ou du moins je m'en délectais.

Elle semblait avoir souffert alors je quittais à regret mon Roméo et Juliette et je le posais sur le cendrier. Je m'avançais d'une démarche nonchalante vers la Belle et je m'arrêtais à un pas d'elle pour la contempler et la sonder.

Elle semblait ne plus être que l'ombre de ma tigresse, celle qui m'avait griffé sans vergogne. Je posais mon regard sombre sur elle sans malice pour une fois avant de la prendre dans mes bras et de la serrer un peu trop fortement, j'en ai peur.

Elle m'avait troublé, moi le benêt qui avait tout vu mais pas une femme qui s'était laissée aller sans souhaiter quelque chose était rare. Elle avait été vraie cette blondinette et je n'en avais pas l'habitude.

- Vous allez bien ?

Je ne pouvais exprimer ma joie de la revoir. Elle était entière et je le souhaitais. Je restais égal à moi même même si je la serrais plus fort que d'habitude. Cette petite m'avait apporté beaucoup de tourments. Elle était si spontanée la preuve elle avait partagé ma couche alors que nous avions partagé qu'une danse.

Je la renversais encore une fois et nos lèvres étaient si proches que n'importe qui auraient pu trouver ce rapprochement tendancieux.
Il ne l'était pas pour une fois du moins pour moi. J'étais inquiet pour elle et mes bras la portaient sans faillir. J'avouais dans un souffle :

- Votre attention me touche, Boucle d'Or.

18/12/2005

Je regarde autour de nous, le Dark Night. Du lieu de vie qu'il était, il n'est à présent que désolation. Je suis sincèrement navré pour le ténébreux. Il me demande si je vais bien j'hausse les épaules. Dire que j'allais bien était mentir, j'avais quand même un trou dans le ventre et même si la blessure était presque entièrement refermée, la douleur la ramenait à la réalité, tout commes bras du ténébreux. Je ne sus pas trop comment réagir face à cet élan d'affection. Nous n'avions partagé qu'une nuit et je n'avais jamais plus donné de nouvelles. Non pas que la nuit n'avait pas était génial, c'était même tout le contraire, mais je n'avais simplement pas eu le temps. Et puis, notre nuit n'avait pas été dés plus tendre alors cet élan de douceur me surpris vraiment. Je suis gêné, et je ne sais pas quoi faire. Lui rendre son étreinte? ou pas? Je ne sais pas. Alors je le repousse doucement, mon ventre contre le sien à raviver la douleur de la plaie, me faisant grimacer de douleur alors que je porte instinctivement ma main sur mon ventre.

- J'ai connu mieux... J'ai... été blessé durant l'attaque. J'ai attiré leur attention pour permettre aux aurors qui protéger l'hôtel de la plage de riposter... J'ai p'tre un peu trop attiré l'attention d'ailleurs... Je suis sortie de l'hopital avant-hier.

Je suppose qu'il l'ignorait, mais ce n'est pas important. Ce n'était pas comme si nous étions liés. Je lui souris. En fait, dans un sens, j'ai beaucoup apprécié sa compagnie. Il n'a pas cherché à vouloir plus qu'une simple partie de jambe en l'air, ce que je voulais justement. Il ne m'avait pas jugé pour ça, ce contentant de me prodiguer des caresses sans même se soucier de mon nom. J'avais apprécié, alors j'avais eu envie de le revoir encore... une fois?

-Disons que j'ai supposé que votre lieu de travail avait probablement du être touché puisqu'il est populaire ici. Je ne me suis pas trompé. Vous n'avez rien eu, vous?

Le Dark Night était devenu l'attraction d'Avalon, en tout cas pour tout les jeunes des alentours. Megan ne doutait pas qu'il y avait du y avoir du monde, surtout un lendemain de st valentin

.

Je ne pensais pas que cet élan spontanée pourrait être comparé à un attachement surtout par une jeune femme aussi indépendante. Je lui avais fait mal et je regrettais de m'être laissé emporter par ma joie de la revoir entière.

Je fronçais les sourcils quand elle m'avoua être intervenue dans cette confrontation. Juste pour détourner leur attention, pensait-elle que sa vie n'avait pas de valeur ou qu'elle était immunisée face à leur armes de destruction ? Était-elle une brave la mort qui agissait sans réfléchir ?

Je la laissais s'éloigner et je retournais près du comptoir pour prendre mon cigare que je rallumais à l'aide de ma baguette.

- Vous voulez boire un verre ? Je n'ai que cette bouteille de vieux cognac à vous offrir, tout le reste a été détruit. Vous avez eu de la chance. Vous devriez prendre plus soin de vous car ces confits vont malheureusement se multiplier. D'ailleurs, je vais m'absenter et confier mon club à un gérant. Vous ignorez tout de mon passé et j'ai apprécié que vous ne posiez aucune question.

Je posais mon regard sur le gâchis qui m'entourait et une colère froide m'envahit. A cause de ces intolérants, mon rêve était en suspens. Je ne savais pas si j'aurais la force de créer ce cabaret burlesque si ils revenaient pour encore une fois tout détruire.

Je poursuivis mes propos d'un ton désinvolte. Mes yeux trahissaient ma rage et mon envie de vengeance :

- J'ai un groupe de rock et nous allons faire une dernière tournée. Je pars dans quelques jours pour le premier concert qui aura lieu à New-York.

J'avais pris cette décision pour renflouer mes finances. Elle n'avait pas besoin de savoir que cette attaque avait mis en péril mon commerce. J'aimais aller de ville en ville pour chanter nos compositions et jouer de la basse. Voir les fans hurlaient mon nom et nous demander des rappels me faisaient toujours me sentir surpuissant. Cerise sur le gâteau, les groupies étaient peu farouches.

- Je n'ai pas été blessé et heureusement, mon club était fermé. Boucle d'or êtes-vous auror pour vous mettre en danger ainsi ?

18/12/2005

Le ténébreux a peut-être mal interprété mon geste. Je suis navrée pour lui mais c'est comme ça. Nous n'avons partagés qu'une nuit ensemble et nous ne connaissions même pas le prénom de l'autre, alors oui cette marque d'affection me surprends un peu car je m'y attendais pas. Je ne suis vraiment pas habituée en fait, et c'est ça qui me déstabilise un peu.

Il retourne au comptoir, et je le regarde. Il me propose un verre, je m'avance...

-Non merci.

Comme toujours, je refuse l'alcool. Je ne le tiens pas et je ne veux pas prendre le risque de dévoiler quoique ce soit sur moi et mes secrets. Je le regarde, surpris par son aveu. Il partait ? C'était... étrange de le découvrir, et... ça la décevait un peu. J'appréciais sa compagnie, et notre nuit avait été... aussi sportive que géniale. J'aurai même remis ça bien volontiers.

-Oh vous partez...

Je failli ajouter un « dommage », mais je me retint de justesse, en revanche je ne parvins pas a masquer mon ton déçu. Je lui souris. Il est heureux que je ne lui ai jamais posé de question sur lui.

-C'est réciproque, c'est même... agréable...

Oui, je suis contente qu'il ne m'est jamais posé des questions à mon sujet. En fait, je vais vraiment regretter son départ, parce qu'on aurait pu remettre ça. Qu'est ce que je suis supposé dire exactement ? Je n'en sais trop rien, alors je reste silencieuse. Et puis il fait parti d'un groupe ? Une tournée carrément ?

-Un groupe ? Vous faites de la musique ?

Auror ? Moi ? Mais il pensait à quoi exactement ? Sérieusement j'ai une tête d'auror ? Ça change d'une tête de mangemort au moins. Je me mets à rire doucement.

-Non, je ne suis pas auror. A vrai dire, je suis étudiante à l'académie d'Haveirson.

Je lui réponds de façon évasive. M'étendre sur moi-même n'est pas quelque chose qui m'est facile, surtout avec un inconnu. Et j'avoue que briser notre pacte tacite n'est pas vraiment quelque chose dont j'ai envie. J'aime bien notre relation comme elle est et j'ai peur que si j'en apprends plus, cela me force à me lier plus que de raison.

-C'est... dommage, j'avais vraiment apprécié notre nuit...

Peut-être qu'il reviendrait certes, mais quoiqu'il en soit, il n'y aurait pas de deuxième nuit parce qu'il s'en allé. Elle trouverait quelqu'un d'autre pour ce plaisir, même si trouvait quelqu'un avec qui elle ne partagerait rien d'autre que du sexe s'avérerait particulièrement compliqué surtout qu'Aldous avait été très... endurant.

J'appréciais qu'elle refuse encore un fois que nous partagions un verre. Elle était comme ma diablesse indomptable. Si j'étais resté, nous aurions pu apprendre à dominer cette fougue mais le temps me manquait indéniablement. J'aimais boire mais je n'aimais pas la viande saoule. Une marionnette dans mes bras me faisait perdre mes ardeurs.

Cette petite mais en aucun cas, je la dénigrais. Elle était rafraîchissante et elle m'avait permis de croire que les anglaises n'étaient pas des peignes cul. Vulgaire, je suis mais il fallait appeler un dragon, un dragon.

Les adeptes de la nuit que j'avais croisés étaient pour la plupart coincés. Ils n'arrêtaient pas de blablater... Ton accent était étrange, dis, nous pouvons nous revoir ? Non et Fuck, l'index levait, j'avais envie de leurs répondre.

Elle était la seule qui était restée peu intéressée par mon histoire et surtout mon patrimoine. Elle m'avait accepté comme j'étais et je lui faisais un compliment en pensées." Boucle d'or, je te remercie de ton caractère de feu pour le peu que tu t'étais dévoilée".

Je repris la parole après que son ton désabusé ait exprimé sa déception. Je tirais longuement sur mon Roméo et Juliette avant de répondre amusé :

- Oh beaucoup d'autres auraient envie de vous connaitre comme je vous ais connu. Même si j'apprécie que vous m'ayez accordé la primeur à ce jour.

Se préserver, il lui faudrait car peu de personne pourrait apprécier et comprendre qui elle était vraiment. Elle était vraie et elle méritait de la connaitre. Je devenais mou car jamais aux Etats-Unis, je n'aurais posé mon regard sur une ingénue. Le Royaume-Uni était un trésor du passé et j'aurais été "con" de ne pas le voir. Par les boules de Merlin ou de n'importe qui d'autre, je ne pouvais la laisser se fourvoyer.

Elle me fit penser à un autre moment de ma vie et je lançais un regard moqueur avant de me rendre nonchalamment à mon bureau.

Ma basse fétiche était accrochée et il y avait longtemps que mes doigts ne s'étaient pas mêlés à ses cordes Je la décrochais et d'un regard indécent, je l'invitais à m'écouter en retournant sur la scène dénudée. Ma voix grave retentit et je me mis à jouer d'un air faussement affligé :

Une simple étudiante et j'en étais soulagé car avec mon addiction à la poudre de lune, j'aurais été une gêne pour son avancée en tant que auror.
Je chantais et je me donnais comme à chacun de mes concerts. Je ne jouais pas un rôle, elle l'aurait mal pris.

A la fin de la chanson, je lui répondis, sans gêne : vous pouvez me rejoindre avec un de mes seul regard expressif si vous osez :

- Et en étant vulgaire, par Loki, nous emmerdons ceux qui sont des cons. Si vous avez envie de me rejoindre à New-York, venez, viens... Je vous ferais découvrir ma ville, Petite Indécente et grimper aux rideaux. Cette nuit ne sera que la prémisse d'autres...