Another day in Paradise - ft. Remus

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Tandis qu'elle déambulait dans les rues de la capitale, passant tantôt devant des pubs, tantôt devant des restaurants, des commerces de proximité ou des enseignes internationales, des bribes de conversation parvenaient aux oreilles de Susan. En anglais, en français, en espagnol, en allemand... et d'autres langues encore de toute l'Europe. Une ville cosmopolite, au murmure incessant qu'elle n'écoutait pas vraiment ce soir là. Sans trop savoir pourquoi - ou peut-être que si - elle remontait Eversholt Street, passant devant King's Cross la tête emplie de noms de tueurs et de personnes disparues, de dossiers archivés et de registres de familles. Les années passaient, et rien ne changeait dans le monde magique. L'accalmie entre la Première et la Deuxième Guerre des Sorciers - 10 ans à peine - avait été balayée, piétinée par une nouvelle explosion de violence.. Le retour de Voldemort, et sa chute tout aussi prompte, dont les répercussions avaient fragilisé les fondations mêmes du pays, ainsi que l'ensemble de ses institutions.

La vie pourtant continuait, et quoi de mieux pour illuster cette réalité que Camden Town, où ses pas l'avaient menée ? A deux pas de Hampstead et Primrose Hill, le quartier alternatif de Londres. Célèbre pour ses façades de boutiques extravagantes, ses nombreux marchés alignés le long des canaux et son ambiance rock, folle, excentrique, irrévérencieuse. Lieu de réunion des communautés punks, goths, emos et autres cultures contestataires, avec ses bars et ses clubs où l'on diffusait les dernières nouveautés, mais aussi les vieux classiques intemporels. C'était tout ce qui plaisait à Susan. Ici, elle était elle-même. Pas l'Auror méticuleuse, pas l'impitoyable chasseuse de mages noirs. Pas Amanda, ni Judith ou Lauren, et encore moins Elisabeth. Juste Susan, une femme qui cherchait à se détendre entre deux journées de travail. " No rest for the weary... nor the wicked. "

Elle se trouvait à présent à un croisement : sur sa gauche, Parkway Street, avec le légendaire Dublin Castle, ce pub qui avait vu naître des groupes comme Madness, Blur, ou plus récemment The Libertines. Directement sur sa droite, moins connus aux abords de Greenland Road, The Underwold et The World's End. Tout droit enfin, Electric Ballroom, une discothèque quelque peu décrépie, et beaucoup plus loin sur Chalk Farm Road, The Lock Tavern. C'était là tous les établissements qu'elle fréquentait ou avait fréquentés, à une époque où elle tentait d'oublier ses deux années d'infiltration. Sa main se porta naturellement à son avant-bras gauche. Un vieux réflexe, dangereux, ravivé par les événements récents. Là se trouvait la marque infâmante, gravée à jamais dans sa chair. Le Lord mort, elle ne brûlerait plus jamais. Mais les cicatrices demeureraient, lui rappelant pour le restant de sa vie les sacrifices accomplis, au nom de la fumisterie appelée justice.

Sans même s'en rendre compte, Susan s'était arrêtée au milieu de la foule, perdue dans ses souvenirs. Quelque part entre 1977 et 1978, sous les encouragements de ses parents et amis, elle avait suivi le cursus des Aurors, alors que le monde se déchirait. Son diplôme obtenu à tout juste 21 ans, au moment où Barty Croupton Sr. levait l'interdiction sur l'usage des Sortilèges Impardonnables avant de les envoyer, recrues fraîchement formées, en mission. Qu'elle était enthousiaste alors, aussi fougueuse que naïve. Après tout, comment savoir à quel point la magie noire est envoûtante, exaltante et galvanisante lorsqu'on s'en est toujours tenue éloignée ? Ô, que n'avait-elle accompli à Manchester, pour l'Angleterre et le Ministère... Pour ça, vraiment ? Ou pour elle-même ? Elle s'était toujours refusée à aborder cette question, et cette fois ne ferait pas exception, car quelqu'un venait de la bousculer avant de s'excuser platement. Levant la tête, chassant les affres de son passé avec un sourire forcé, son expression se mua en un étonnement parfait. Un étonnement qui lui ne pouvait être simulé, considérant l'homme qui se tenait face à elle.

- Re... Remus ?

09/08/2016

[Flashback] Accepter de l'aide ?

Joon & Remus

L'ancien professeur que j'étais avait décidé d'aller à Londres pour passer le temps et penser à autre chose, plutôt que déprimer sans cesse en pensant à mes meilleurs amis. À vrai dire, depuis que j'avais démissionné de mon poste de professeur à Poudlard, car on avait révélé ma véritable nature, je ne savais plus quoi faire de mes journées. Rester enfermé jour et nuit dans la cabane hurlante ou au 12 Square Grimmaurd ? À quoi bon... Sauf évidemment, quand je me transformais. Je n'ai donc plus de travail et ne suis plus membre également, de l'Ordre du Phénix depuis que celle-ci a été dissoute. Je vis comme un ermite et je déteste ça. Déprimé et seul, très seul même, je ne savais plus à qui faire confiance lorsque je croisais des personnes dans la rue. La plupart de mes amis (ou presque) avaient été tués et j'avais beaucoup de mal à ne pas y penser et à l'accepter. Même si, je n'aimais pas le montrer aux autres, j'étais blessé au plus profond de mon âme. Lorsque j'ai appris que Dumbledore avait été tué aussi, le monde s'était écroulé tout autour de moi... J'avais même faillit, je dis bien faillit, faire une dépression nerveuse au risque de me faire interner à Sainte-Mangouste pour le restant de mes jours. Heureusement, ce ne fut pas le cas. Malgré tout mes problèmes, je me rappelai tout de même, des bons moments passés à Poudlard quand je donnais des cours et que les élèves était captivés par ce que je leur faisais faire. Ah ça, c'était vraiment le bon temps... Évidemment, j'avais appris à ne plus pleurer devant les autres, quand je me sentais déprimé... Parfois, c'était impossible. Mais faut me comprendre aussi.

Je ne faisais pas trop attention ou je marchais, trop de choses en tête me revenaient et évidemment, ce qui devait arriver, arriva... J'étais rentré dans quelqu'un, une jeune femme... Quel crétin Rémus ! Si tu avais regardé devant toi aussi... Gêné et un peu honteux par ce qui venait de se passer, je n'étais pourtant pas pressé... Je ne comprenais pas pourquoi je ne l'avais pas remarqué avant... Ce qui prouvait que je n'étais comme d'habitude. Normalement, je ne bousculais pas les gens comme ça, sans savoir ou j'allais. Mais je n'étais franchement pas bien et avec ce qui s'était passé, ça n'arrangeait pas mon état... Vous voulez que je vous dise que tout va bien dans le meilleur des mondes ? Malheureusement, c'est loin d'être le cas...

Désolé... Je ne regardais pas ou je marchais... Je ne sais pas ce qui m'a pr...

Pas le temps de terminer ma phrase, je reconnus immédiatement la personne en face de moi. Susan, une auror très douée, d'après ce qu'on m'avait dit. Quand je pense que j'aurai pu être Auror moi aussi.. Mais bon, c'est du passé maintenant...

Susan ? Qu'est-ce que tu fais ici ?

Avais-je demandé très poliment. J'étais d'un naturel assez calme, gentil et très à l'écoute avec les autres, mais moins ce jour-là. Surtout que je n'étais pas n'importe qui dans le monde magique. Fallait vivre dans une grotte pour ne pas savoir qui j'étais. C'était drôle d'écouter les étrangers parler une autre langue que l'anglais. Oh bien sûr, cela ne m'étonnait pas, puisque j'avais des amis (oui, j'en avais quand même, mais ils ne remplaceront pas James et Sirius). Quant à Peter... Il ne fait plus partie de mes amis depuis qu'il a trahi James et Lily. C'est à cause de lui qu'ils sont morts. Mais ne parlons plus de ça, car ça va m'énerver et vaut mieux éviter.

electric bird.

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Susan n'en revenait pas. Les chances qu'elle croise une connaissance à cet endroit, par pur hasard, étaient pour ainsi dire inexistantes. Et pourtant : c'était bel et bien Remus qui se trouvait face à elle, après tant d'années. Plus qu'une connaissance, c'était un ami. Un très vieil ami. Même année d'entrée à Poudlard, même Maison, même fréquentations. Ou presque... Elle s'était toujours tenue à distance respectable de James et Sirius, un peu trop prétentieux à son goût, qui traînaient souvent dans les mauvais coups et n'hésitaient pas à humilier d'autres élèves. Susan soupçonnait Remus, malgré son intelligence, de s'être laissé quelque peu nfluencer par eux, et d'avoir entraîné Peter avec lui. Gryffondor sans talents, effacé et manipulable, celui-ci prouva sa véritable allégeance en trahissant les Potter.

Même si elle ne les portait pas spécialement dans son coeur, Susan avait été bouleversée d'apprendre leur mort. Assassinés froidement par Voldemort en octobre 81, ce fut un coup terrible porté à leurs amis, mais une véritable délivrance pour le monde magique. Le Seigneur des Ténèbres était tombé, et son règne de terreur avec lui. Elle se rappelait de tout cela comme si c'était hier. L'effervescence dans le pays, et le nom de l'enfant sur toutes les lèvres : Harry Potter, celui qui avait vaincu. En revers de ces célébrations, moins réjouissante, il y avait la débâcle des Mangemorts, rendus encore plus dangereux par la chute de leur Maître. C'est à cette époque qu'elle et Remus s'étaient éloignés, au moment où celui-ci aurait eu le plus besoin de réconfort et de soutien. Le devoir avant le deuil.

Seulement il se trouvait là, aujourd'hui, quelques 16 ans plus tard. S'enquiérant de ce qu'elle faisait ici, alors qu'elle affichait toujours un air ébahi. Susan était capable d'imiter à peu près toutes les émotions humaines, ainsi que les expressions leur correspondant : du rire au larmes, en passant par la colère ou le regret. Mais en cet instant, elle n'était que surprise. Elle cligna des yeux, et porta brièvement son regard par-dessus l'épaule de Remus – ils n'étaient qu'à deux pas de The Lock Tavern, qui diffusait... Depeche Mode, ou The Cure ? – avant de lui répondre en se passant une main dans les cheveux :

- Je... la même chose que toi, j'imagine... Je me promène. Un peu plus d'enthousiasme... Ca fait tellement longtemps ! J'ai appris pour ta place à Poudlard, je suis désolée, vraiment. Une petite moue affectée allongea ses lèvres.Tu as pu trouver autre chose, depuis ? Allons discuter ailleurs, si tu veux bien.

Elle n'avait pas mentionné sa lycanthropie, car non seulement elle s'en fichait, mais se doutait surtout que ce n'était pas un sujet facile à aborder, d'autant plus que ça lui avait récemment coûté son métier. Sans guère plus de cérémonie, elle passa ses bras autour du sien pour l'entraîner vers Primrose Hill, non loin d'ici. A moins qu'il ne préfère rester ici, à Camden Town, pour s'imprégner de l'ambiancee et profiter de la musique. Si c'était le cas, et si son caractère n'avait pas changé depuis leur scolarité, il n'hésiterait pas à se manifester.

09/08/2016

[Flashback] Accepter de l'aide ?

Joon & Remus

Je souriais à Susan. Vraiment, j'étais très heureux de retrouver quelqu'un que j'avais perdu depuis tant d'années, j'avais même pensé qu'elle était morte... Enfin... Même si je faisais en sorte de ne pas paraître angoissé et déprimé, ça devait forcément se voir sur mon visage, malgré les cicatrices. Oui, elles étaient encore présentes, une chose comme ça, ça ne s'efface pas, malheureusement... À moins de trouver un antidote qui pourrait guérir cette malédiction qu'était la lycanthropie. Elle se promenait aussi, en même temps, c'était logique... Quelle question stupide j'avais posé... J'aurai dû m'en douter qu'elle n'était pas ici pour faire du tricot... Quel idiot je fais parfois ! Bref... Ça devait faire, quoi ? Un bon bout de temps qu'on ne s'était plus reparlé.

Je n'étais pas surpris qu'elle sache pour mon poste à Poudlard. Tout le monde était au courant dorénavant et je ne pouvais plus vivre librement. Lorsque les personnes me voyaient, soit elles m'insultaient de tous les noms, soit elles avaient énormément de respect pour l'homme que j'étais. Je les laissais dire, ça ne servait à rien de répondre aux critiques. Mais ça me blessait quand même. Je regarde Susan qui entourait son bras autour du mien, je la laissais faire et lui répondait très calmement. Malgré la tristesse que je gardais au plus profond de moi.

Susan.. Tu n'as pas à l'être, vraiment.. Ce n'est pas de ta faute, ne t'en fais pas pour ça. Et malheureusement non, je n'ai rien retrouvé d'autre. Je ne sais pas quoi faire de mes journées maintenant...

Avais-je dis en évitant de faire venir les larmes. Personnellement, ça ne me plaisait pas trop de reparler de ça. Rester dehors à discuter ? Cela n'était pas non plus mon trip comme on dit. Ces gens-là, les Moldus, savent très bien que nous, les sorciers, vivons parmi eux. Et honnêtement, ça me fait un peu peur qu'ils le sachent, car certains l'acceptent sans soucis et d'autres non. Mais bon, je ne vais pas m'étendre sur ce sujet, sinon.. La musique que j'entendais, je ne la connaissais pas.. Ou alors je n'avais pas fait attention.

D'accord, pas de soucis. Tu souhaiterais aller où ?

C'était plus prudent d'être avec quelqu'un que tout seul.. Oh que non, je vous vois venir, je n'avais pas peur de la solitude, loin de là.

electric bird.