Cry Me a River Ft. Isia O'Hara

30/09/2015

23 Février 1997

La brume n'ait pas encore levée quant les pas d'Anton vinrent fouler l'herbe humide du parc de l'Académie d'Haveirson. Emmitouflé dans son écharpe, en cette matinée de Février, les pensées du jeune homme divaguaient et partaient de tous les côtés. Comment allait sa famille ? Qu'adviendrait-il de lui dans les prochains jours ? Son père était-il accourent depuis longtemps ? Tant de questions qui resteraient, pour l'instant, sans réponse.

Ce qu'il savait, c'était que son père avait eu des suspicions sur un dénommé Neige, Mangemort de son état. De ce qu'il avait constaté, il ne s'était pas trompé. On avait bel et bien mené une enquête sur sa famille ces derniers temps et, à leur grand dam, de sombres dossiers avaient été déterré. Ceux de ses origines.

Anton comprenait la haine de certains de ses camarades à son égard puisque, pendant des années, on lui avait appris à faire de même. A mépriser ceux dont le sang sacré des sorciers avait été mélangé avec un sang souillé de Moldu. En grandissant aux côtés de Mia et d'Azphel, l'Abraxan avait appris à voir les choses différemment, à être plus tolérant et compréhensif. Même si, au fond de lui, il considérait toujours les Sang-Purs comme un rang au-dessus des autres. Aujourd'hui, il était ce Sang-Mêlé. Il avait perdu le statut tant chéri par sa famille de Sang de haute qualité. Il était celui sur qui on crachait, que l'on insultait et que l'on avait frappé à Pré-Au-Lard. Mais il ne se laisserait pas atteindre.

Il avait fait son fer de lance la quête de la vérité. Il refuserait que son nom ne soit trainé ainsi dans la boue par des menteurs ou des fallacieux. Qui que ce soit ayant provoqué sa chute, il les retrouverait et les ferait payer.
Ses pas l'amenèrent jusqu'au bord de la rivière, sur la rive gauche, là où les arbres était plus nombreux et où la proximité du courant rendait leur conversation plus difficile à entendre.
Il jeta un oeil à sa montre et soupira.

- T'es en retard...

Il ne lui accorda pas même un regard. Celle qui déniait être liée aux faits de ces derniers jours. Dont le comportement, pourtant, lui avait paru si suspect. Celle qui avait, autrefois selon ses dires, porté le nom de Neige, comme son père. Isia se tenait devant lui, comme il s'y était attendu. Il la toisa, l'air froid et sombre.

17/11/2015

Ce matin du 23 février 1997, elle trouvait l’attitude du tout nouveau Sang Mêlé encore plus stupide que la veille. Lui qui aurait dû se faire petit, rester tranquille, ne cessait de se montrer arrogant, de sortir les crocs alors que tout le monde savait que celui qui faisait le plus de bruit était en réalité le plus faible. Ainsi se comportaient les caniches, vociférants, aboyants, alors que les grands canidés observaient d’un air parfaitement neutre. Anton était ce caniche.

Elle prit néanmoins sa cape et sa baguette avant de fermer doucement la porte derrière elle. L’Écossaise ne savait pas où se trouvait Azphel mais il était sûr qu’elle ne voulait pas qu’il sache qu’elle se rendait à un rendez-vous donné par son meilleur ami, sans doute en vue d’un duel verbal ou magique, nécessairement violent.

Pour lui offrir les mêmes politesses, elle prit son temps sur le chemin et arriva avec quelques minutes de retard au point de rendez-vous. L’attaque était basse, puérile, mais elle gravait sur ses lèvres un sourire en coin. Le respect n’était pas présent ici, ni dans leurs relations alors pourquoi lui accorder la courtoisie de sa présence en avance ? Il n’y avait aucune raison. A son arrivée, il ne daigna même pas lui décerner un regard. Avec une apparente nonchalance, elle sortit sa baguette de sa poche et haussa un sourcil. Son dos était droit mais ses jambes légèrement fléchies, prête au combat qu’elle estimait inévitable. Son port de tête altier, elle prenait un certain plaisir à lui révéler le statut qu’il n’avait plus. Tout cela n’aurait pas eu lieu s’il ne l’avait pas insulté. Sang Pur, sang mêlé, né moldu.. tout cela n’avait rien à voir avec son attitude actuelle. Elle le prenait pour un idiot qui la blâmait pour des actes qui n'étaient pas les siens.

« Comment dois-je t’appeler à présent ? Smith ? » Cet air sombre ne la troublait d’aucune manière. Elle avait vu pire. Elle s’était élevée contre des yeux bien plus cruels. Il n’était rien.

30/09/2015

Lorsqu'elle arriva à sa hauteur, Anton perçu ce port de tête et ce regard hautain qui caractérisait tellement le personnes de "haut" rang. Les Sang-Purs. Comme lui autrefois. Enfin... il ne l'avait jamais réellement été. Dans ses veines coulait le sang d'un père moldu. D'un inconnu qui avait partagé ses gênes avec lui.

Anton eu un rire narquois en voyant Isia adopter la position de quelqu'un qui allait se battre. Elle paraissait prête à bondir, telle une lionne affamée. Lui en revanche, n'était pas venu pour cela. Il était persuadé que la fille Neige n'aurait aucune chance face à un duelliste de son ordre. Cependant, L'Abraxan comprenait qu'elle puisse penser cela, au vu de son attitude lors de leur dernière rencontre, écourtée par leur professeur de Botanique aux punitions toute en discrétion et en finesse.

De son attitude, en revanche, elle aurait pu percevoir le calme émanant de lui. Car, ayant observé la jeune femme lors de leur rencontre dans le Hall, Anton avait compris qu'elle était bornée et obtus. Elle ne souhaitait pas éclaircir les choses pour démêler la situation. Non. Elle le ferait si elle en avait décidé ainsi, en attendant qu'il s'enfonce assez dans ses illusions pour rendre les choses plus compliquées qu'elles ne devaient l'être.

Un sourire narquois aux lèvres, Anton croisa le regard clair de sa consoeur et croisa les bras sur son buste. Il attendait qu'elle lui donne des explications quant à ce qui s'était passé, mais surtout par rapport à l'implication de sa famille dans la chute de la sienne. il n'allait pas quémander ses réponses, d'autant plus qu'elle devait se douter de la raison pour laquelle elle se tenait devant lui ce matin. Autre que son envie, tellement visible, de confrontation.

- Alors ?

Elle avait l'air encore plus lente d'esprit qu'il n'eut cru. Car l'étudiant en Médicomagie ne comptait pas resté planté ici toute la journée, à découvert, à attendre que quelqu'un d'autre ne vienne lui dire à quel point il était ravi de voir sa tête mise à prix.

17/11/2015

Malheureusement, Isia n’était pas encore legilimens et ne savait donc pas par avance l’inutilité du rendez-vous et le côté profondément détestable de l’ancien Costello. Ainsi donc, elle ne voyait que cet Abraxan, ancien Serpentard, se murer derrière son silence. Le caniche gardait la gueule fermée cette fois, c’était agréable. Elle abaissa sa baguette et attendit quelque chose qui n'arriva cependant pas.

Il avait ce sourire moqueur accroché aux lèvres, cette attitude fermée et hautaine mais quémandait des information avec un « Alors » envoyé comme si elle lui devait quelque chose. Mais il se trompait. Totalement. Elle n’était pas venue pour se soumettre, essayer de gagner quoi que ce soit auprès de lui puisqu’il n’avait rien à lui offrir. Lui, au contraire, désirait la vérité. Il l’avait inscrit, noir sur blanc, dans le parchemin qu’il lui avait envoyé.

Son attitude condescendante était si déplacée qu’elle eut envie de rire. Elle se retint, sa main devant les lèvres pour faire barrage. « Par Merlin.. quelle arrogance. Après la violence et les insultes, je t’ai fait grâce de mon déplacement et tu restes niaisement là, planté comme un piquet. » S’il voulait des réponses, qu’il pose des questions, étant donné qu’elle ne connaissait rien de cette histoire.

« Tu me fais perdre mon temps. Cesse de m’importuner si tu es incapable de formuler des interrogations. Je ne te dois rien. » Isia se demandait réellement pourquoi elle s’était déplacée. Il n’en valait pas la peine. Que d'autres perdent leur temps à l'annihiler, il n'avait que peu d'importance. Si il pensait fermement qu'elle avait quelque chose à voir la dedans, pourquoi lui avait-il donné rendez-vous dans ce lieu isolé ? Elle aurait très bien pu s'occuper de son cas. Pourtant, elle n'en faisait rien. S'il y avait un minimum d'intelligence dans ce cerveau compressé, il devrait le comprendre.

30/09/2015

A quel point pouvait-on jouer l'innocence ? Comme pouvait-on créer l'illusion de ne rien savoir. Ne rien connaître. Elle qui avait eu l'air si provocatrice au lendemain de la réception des lettres donnait toutes ses forces pour paraître à plus de mille kilomètres de cette histoire. Pourtant, le traitre avait une fille. Isia. Neige. Connue sous le nom de O'Hara. Alors certes, Anton pouvait comprendre mieux que personne la distance qu'un enfant pouvait souhaiter mettre avec ses parents. Cependant, il ne pouvait s'empêcher d'être suspicieux. Ce sont les coupables qui pensent à tous les détails.

Il décroisa ses bras et enfonça ses mains dans ses poches. Il souriait réellement à présent. Elle le prenait réellement pour un ignare de première, incapable de s'exprimer correctement et qui plus était, violent. Il avait eu l'habitude de ce genre de jugement et n'en tenait pas rigueur. Avec le temps, il avait appris que les personnes valant le moins son attention, étaient les mauvais juges de caractère.
Mais s'il pensait avoir eu une assez haute estime de lui même il y avait encore quelques jours de cela, Isia elle, semblait en bonne voie pour le rattraper. Le dépasser même. Il ne souligna pas l'emploi de la phrase "faire grâce de" en parlant de ses jambes portant son corps frêle d'un point A à un point B selon sa propre volonté. Il n'étaient plus à Poudlard et la conversation, bien que sans cesse déviée, se voulait sérieuse. Et l'Abraxan, arrivait au bout de sa patience. Il passa la main sur sa mâchoire serrée et se rapprocha légèrement d'Isia.

Si elle voulait des questions claires alors soit. Il allait lui parler comme à une enfant q'il le fallait. Mais il obtiendrait les réponses qu'il souhaitait.

- Mon père m'a prévenu que les Neige - ta famille si je ne me trompe pas - manigançait quelque chose contre la mienne.

Il marqua une courte pause, pour percevoir chez sa consoeur les micro-expressions qui lui signalerait qu'elle n'était pas complètement stupide et comprenait ce qu'il lui disait. Lorsque ce fut chose faite, il continua.

- Or, quelques jours plus tard cette fameuse lettre arrive, estampillée de la Marque, et menace ma famille, et moi-même de payer pour des faits... du passé.

Il fit un dernier pas en direction d'Isba et s'arrêta net, les deux pieds plantés dans le sol. Non pas comme un piquet, mais bien comme un jeune homme décidé à obtenir la vérité, quoi qu'il en coûte.

- Même si tu te ne portes plus le nom des Neige, dis-moi, si oui ou non, tu as quelque chose à voir la dedans.

Son regard était celui d'un enfant à qui l'on aurait dit que le Père Noël n'existait pas. Un mélange de colère et de tristesse dont le premier anéantirait bientôt le second, à moins de n'être capté et calmé avant. Il suffisait d'une réponse pour tout déclencher ou mettre fin à cette entrevue déjà bien trop longue au goût du grand brun.

17/11/2015

Mauvais juge de caractère ? Il avait subi un sortilège d’Oubliette ? Il avait souhaité, avant toute explication, lui briser le crâne contre un mur. Si ce n’était pas de la violence, son père n’était pas Mangemort. Mais ce n’était pas la question, surtout qu’il n’avait fait que penser et n’avait rien dit.

Il s’approcha et Isia resta à sa place, nullement apeurée par sa présence. Enfin, il ouvrait la bouche pour quelque chose de concret et qui pourrait faire avancer la situation. Qu’il avait été lent en explications mais hâtif en jugements. Isia haussa les sourcils aux premières paroles. Déjà, il se méprenait. La suite terminait d’éclairer la sorcière sur la situation et elle secoua la tête.

« Je suis absolument étrangère à cette histoire. » répondit-elle d’une voix lasse. C’était la stricte vérité et s’il était un minimum observateur, il ne verrait que de la sincérité sur ses traits. « Je ne t’ai d’ailleurs jamais vu dans les soirées privilégiées, ainsi, j’ignorais que tu étais issu d’une famille de Sang Pur. Tes.. connaissances étant des Sang Mêlé, il ne m’est d’ailleurs jamais venu à l’esprit que tu pouvais te préoccuper de cette hiérarchie discriminante. » Là encore, elle ne faisait qu’exprimer ses véritables pensées.

« Je souhaite cependant revenir sur tes premiers mots. Tu fais erreur sur le concept de.. ma famille. Neige, ce n’est que mon père. Un être isolé avec qui je ne partage qu’une partie de mon sang. » Mais après tout, pourquoi Anton la croirait.. C’était sa parole contre celle, écrite, de son père. Isia rangea sa baguette dans une des poches de sa cape et croisa les bras. « As-tu besoin d’une preuve de ce que j’avance ? » Plus les années passaient, plus elle se sentait éreintée de se justifier pour les actes d’un autre. Un jour, il payerait, pour l’ensemble de son oeuvre et il périrait par ce qu’il chérissait le plus : la magie noire. Ce n'était qu'une question de temps. Ses ennemis avaient beau être légions, ce serait elle qui lui infligerait le sortilège létal.

30/09/2015

Une brise légère passa dans les boucles du grand brun qui écouta les arguments qu'avançait Isia. Il avait beau décrypter son visage depuis le début de leur conversation, à part cet air hautain, il ne détectait que de la sincérité avec une pointe de dégout. Il détourna le regard lorsqu'elle parla de ses "connaissances" comme elle disait. Il prit rapidement une inspiration qui avait pour but de le calmer. Il ne s'agissait pas de connaissances. Elle parlait de ses deux meilleurs amis, Azphel et Mia. Tous deux issus de familles de Sang-Mêlés. Il aurait voulu dire comme lui, mais ce n'était pas la réalité.

Sa famille, Aloysius et Deborah Costello, ceux qui l'avaient "levé, chez qui il demeurait lorsqu'il n'était pas à l'école, étaient des Sang-Purs. Lui était le petit bâtard de cette famille si parfaite. Il ne doutait pas que ses grands-parents se retournaient dans leur tombes. Il se retint donc de la corriger sur ce terme, aurait-elle été susceptible de prendre encore une journée pour lui fournir les informations dont il avait besoin - et écouta la fin de son plaidoyer.

S'il avait besoin d'une preuve ? Probablement. Serait-elle capable de lui en donner une suffisante ? Il en doutait. Mais il la prendrait au mot, si elle proposait c'est qu'elle imaginait avoir assez d'arguments pour prouver qu'elle avait raison.

- Oui. Lâcha t'il, durement et clairement.

Il ne se voulait pas intimidant, loin de là. Il savait que les filles du genre d'Isia - d'un style qui se voulait plus raffiné que les autres et souhaitant toujours montrer à autrui, de quelque manière que ce soit, sa supériorité intellectuelle - ne se voulait impressionnée par rien ni personne. Qu'à cela ne tienne. Autant de chichis la perdraient probablement un jour.

- Ce que je souhaite savoir c'est pourquoi mon père, un grand homme qui est toujours précis dans ses dires, considérerait que je devrais me méfier de toi, si tu as coupé les ponts avec ton père ? Il ne se trompe jamais...

C'était un fait. Son père, aussi dur soit-il avait raison à chaque fois qu'il avançait des faits graves ou compromettant. Et Anton, face à un discours aussi évasif, se demandait si son père, pour la première fois en dix-neuf ans, s'était à ce point mépris. S'il avait raison de commencer à croire la jeune femme et son air hautain, plantée devant lui sur le sol de son unique vérité. il attendrait de voir le genre de preuve - il en pu s'empêcher de sourire à cette idée - allait lui avancer Isia. Son certificat de naissance déchiré ? Une lettre incendiaire d'une fille à son père ? Car pour l'Abraxan, dont la famille n'avait jamais été unie, il en fallait bien plus...

17/11/2015

« Très bien. Demande à Azphel. » lâcha-t-elle en le regardant droit dans les yeux. Il n’y avait pas de plus belle preuve de vérité que celle qui venait du clan opposé. Elle savait qu’Azphel faisait parti de ses proches, qu’il avait confiance en lui et elle misait sur le fait qu’ils ne s’étaient jamais trahi. Sans cela, elle n’avait pas d’autres preuves à lui donner. La haine qu’elle éprouvait pour son père était visible dans les actes qu’il avait commis.. actes qui demeureraient cependant cachés pour Anton. Les secrets de sa famille le resteraient, du moins, pour lui.

« Je reste ici, bien évidemment, pour ne pas que tu crois à un sortilège ou à une ruse. Questionne-le sur moi, mes pensées quant aux Sangs Mêlés ou ma position envers mon père. Il sait. » Sa voix n’était pas sèche, à la différence de son vis-à-vis, et son côté hautain n’était plus aussi criant. Il n'était que d'apparat, comme la sonnette du serpent.

Il reprit la parole et elle haussa un sourcil. « L’erreur est humaine. Que puis-je dire d’autre ? Il a du, à l’image de son fils, être victime de jugements hâtifs. Sans creuser plus avant, il s'est laissé bercer par le « Tel père, telle fille.. » selon les préceptes de l’Aristocratie. » Cela aurait été logique qu’elle suive les traces de son père. Sans doute l’aurait-elle fait si il n’était pas.. lui. « Ou.. peut-être que l’auteur de cette lettre n’était justement pas ton père. » lança-t-elle, les yeux étrécis.

Pourquoi cet homme, qui avait été trahi par sa femme, le prendrait aussi bien. C’était.. étonnant. Un aristocrate bien né, qui propageait les idées discriminantes, avertirait un « fils » au sang qu’il estimait vicié juste par bonté d’âme ? C’était gros. Enfin, Monsieur Costello pouvait également être un traitre à son propre Sang.. ce qu'il était, indubitablement, puisqu'il l'avait averti. Les deux hommes étaient ainsi en danger sauf si le père reniait le fils. Ou pire, le tuait.

30/09/2015

Ses yeux ne lâchaient, à présent, plus les traits fins d'Isia. Se rendant compte de ce qu'elle disait, il fit machinalement un pas en arrière. Et peut-être qu'elle avait raison...? Il ne voyait pas en quoi le fait de demander vérification auprès d'Azphel apportait en quoi que ce soit une preuve - elle aurait très bien pu lui mentir à lui aussi - de sa véracité.

Anton baissa la tête, réfléchissant le plus vite possible à tous ces éléments qu'il rassemblait depuis hier. L'histoire se tenait. Et si elle avait accepté de le rejoindre ici, après ce qui s'était passé hier, c'était probablement pour prouver sa parole. Ou alors par pure folie.
Bien que les deux possibilités puissent se vérifier, il devait admettre que la première était celle à faire le plus sens. Il baissa la tête, accablé.

A présent, il était de retour au point de départ. Sa chasse au sorcier coupable avait pu lui occuper l'esprit ces derniers jours, mais l'accablante vérité qu'il s'était trompé, tout comme son père, avait pour conséquence de lever le voile sur ce qu'allait être sa vie à présent. Un emmêlement de mensonges et semi-vérités.

- Az n'aura rien a faire dans cette histoire. C'est entre toi et moi.

Le grand brun soupira, encore plus perdu qu'il n'aurait pu envisager l'être la veille. Il n'avait toujours pas eu de réponse de son père. Il ne savait donc pas si ses parents étaient toujours en vie à l'heure qu'il était. De plus, si Isia disait vrai et que ce n'était pas son père qui lui avait fait parvenir cette missive, mais bien un imposteur, qui savait depuis combien de temps sa famille était en danger ?
Anton se sentit pâlir. La vérité pouvait être à bien des égards plus cruelle que le mensonge. Même s'il n'était sur de rien, il avait un mauvais feeling à propos de tout cela.

- Tu as peut-être... raison... Finit-il par souffler dans un timbre cassé et faible. Son regard parcourait le sol boueux devant lui, comme si ses réponses allaient en émerger dans la prochaine seconde. Il passa une main fébrile dans ses cheveux et inspira longuement, reprenant contenance. Son hibou était dans la volière. Il se devait de tenter une dernière fois.

Après quelques secondes de silence, Anton enfonça ses mains dans ses poches et tourna brièvement son regard sombre vers Isia qui le toisait toujours.

- J'imagine qu'ils ont ma famille à présent.

Et ce dans tous les sens du terme. Les Mangemorts avaient à présent le pouvoir de la peur sur les Costello. Ils avaient menacé chacun des membres et il ne serait pas étonnant qu'ils mettent ces menaces à exécution. De plus, le manque de réponse de son père, si dévoué à la précision et la rapidité d'ordinaire, avait une claire résonance. Qu'allaitais bien pouvoir se passer désormais ?

17/11/2015

Quand il baissa la tête, elle sut qu’il avait enfin compris la vérité, sans qu’elle ne sache réellement ce qui avait emporté sa conviction. Peut-être la mention d’Azphel ou son hypothèse de dernière minute, mais tout cela n’avait pas réellement d’importance. Quand il réfuta la présence d’Azphel dans leur histoire, étrangement, un poids s’envola. Elle n’aurait ainsi pas à expliquer à son bel Abraxan ce qui c’était passé entre elle et le fils Costello. Et surtout, elle n'aurait pas à expliquer la relation qu'elle entretenait avec Azphel qui devait rester secrète. Finalement, cette entrevue se passait nettement mieux qu’elle l’avait imaginé.

Elle délaissa cependant son propre confort quand elle vit la réaction de l’Abraxan. Il était devenu livide, hésitant et la voix lasse quand il s’excusa. Dans une attitude plaintive, il baissa même les yeux comme si le sol pouvait lui apporter une quelconque réponse. Isia ne savait pas comment réagir ou comment lui apporter son soutien. Elle ne le connaissait pas, elle n’était pas.. intime avec lui et ne se voyait pas le réconforter. Sur ce dernier point, il l'aurait d'ailleurs sûrement rejetée. La dernière remarque de son vis-à-vis la désarçonna quelque peu et elle se mordit les lèvres.

« Ecoute.. je.. Tu devrais en parler avec tes amis proches, ceux en qui tu as réellement confiance. De mon côté, si tu le souhaites, je pourrais essayer d’en savoir plus s’agissant de ta famille. Mon père doit se glorifier de son action alors il ne devrait pas minimiser ses exploits si je fais mine d’être de son côté. » Le terrain serait glissant, très glissant, mais elle devait de toute façon entrer en contact prochainement avec son père. Elle pourrait ainsi faire d’une pierre deux coups et apporter quelques réponses à Anton.

Les bras croisés, elle attendait sa réponse.

30/09/2015

Anton jeta un coup d'oeil à la rivière qui filait à côté d'eux. Le flot calme et incessant de l'eau l'aurait presque rendu jaloux, tant il était imperturbable dans son cheminement. Pas même les obstacles représentés par les larges troncs tombés pendant l'hiver n'auraient pu l'empêcher d'atteindre son but. Il retourna son attention vers Isia qui lui proposait son aide. Joli retournement de situation quand on savait que, quelques instants auparavant, ils avaient été sur le point d'en venir aux baguettes. Il soupira doucement, à présent il lui semblait qu'il n'avait plus trop le choix. Et l'offre d'Isia n'était pas refusable.

- Je t'en serais reconnaissant. Si ton père à quelque chose à voir là-dedans, et je n'en doute pas, il saura peut-être te dire si mon père est une cible.

Ou plutôt aurait-il dû dire ses pères. Car à présent, il devait admettre cette nouvelle vérités que ses deux pères étaient en danger. Celui qui risquait le plus était son père moldu qui, face aux Mangemorts avaient peu de chance de s'en tirer indemne. Aloysius Costello était lui, en revanche un grand sorcier. En plus de cela, il était futé et serait capable de se débrouiller. Il avait pour habitude de passer des pactes avec tout le monde. Il ne doutait pas qu'il en trouverait un à faire ici encore. Mais à quel prix ? Deux jours seulement après la divulgation des informations sur sa famille, Anton était plus inquiet qu'il ne l'avait jamais été dans sa vie. En dix neuf ans il n'avait jamais eu à le faire réellement. Aujourd'hui il semblait que la vie rattrapait son retard, d'un seul coup.

- Je suis désolé pour hier. C'était stupide de réagir comme ça.

Finit-il par lâcher, comme pour faire amende de ses pêchés dans l'espoir que le Karma souhaite rattraper sa course.