entrainement le jour du bal reservé à SIOBHAN

le Bal battait son plein. Pendant ce temps là Gabriel lui, n'ayant pas du tout l'esprit à faire la fête avait décidé de passer sa soirée à s'entraîner. Il venait de recevoir une missive dans la matinée via la volière :

Mon cher Fils,
Malgré tous les efforts des médecins, ta tante vient de perdre son bras. Il est possible de créer un bras « magique » mais c'est extrêmement difficile et long. On peut éventuellement en faire repousser un de cette façon aussi. Mais cela va coûter une fortune et nous ne sommes pas sûr de pouvoir financer une telle opération magique. On espère que tu vas bien et que tu ne vas pas te mettre martel en tête. Ça ne sert à rien, nous ne sommes pas de taille, et le ministère fait déjà tout ce qu'il peut pour retrouver les deux mangemorts impliqués dans l'attaque. Tu as vu la réaction des moldus récemment dans plusieurs cités. La guerre amène la guerre mon fils. Seule la diplomatie pourrait régler cela ; toutefois je doute que les mangemorts de leur côté acceptent une quelconque diplomatie.
Prends soin de toi, on t'embrasse fort !
Maman

Gabriel avait tout d'abord senti les larmes emplir ses yeux, puis une grande tristesse s'emparer de lui. Il avait passé toute la fin de matinée à y penser. Son voisin de chambre Dean, était souvent absent en journée et soirée. Il se couchait très vite et n'était pas du genre bavard dernièrement. Mais ce matin là il était passé très rapidement prendre quelques affaires et il vit Gabriel les yeux emplis de larmes. Lorsqu'il lui demanda ce qui s'était passé ce dernier lui montra la lettre, et lui répondit simplement : oh rien une affaire de famille. Il n'était pas prêt à en parler. Pas encore. Il ne connaissait pas bien Dean, et ne savait pas si ce dernier en parlerait ensuite.
Qui plus est Gabriel ayant passé une soirée un peu tendancieuse avec Jessica il préférait garder ses distances avec lui.

Gabriel lui dit donc qu'il ne voulait pas en parler pour le moment. C'était faux. Car au fond, il brûlait d'envie de partager sa frustration, mais pas ici et maintenant. Il allait aller s'entraîner. Il prit son sac à dos et salua son camarade de chambre au passage. Ce dernier lui proposa de venir au bal pour se changer les idées. Mais Gabriel n'écoutant même pas les derniers mots. Il fila vers la salle d'entraînement, décidé à laisser sa tristesse à présent devenue colère sortir contre les mannequins d'entraînement d'Haveirson. Il quitta la chambre en trombe, saluant Dean de la main, et s'excusant de ne pas l'accompagner. Son chat Ashram lui emboîta le pas.
Quittant la salle commune, il marchait d'un pas rapide dans les dédales de couloirs du château pour finir par arriver à la fameuse salle. Il ne l'avait vu qu'une fois en novembre, lors d'un cours optionnel de sorts offensifs. Il avait échangé quelques tirs avec des étudiants d'autres confréries.

Depuis lors, il n'avait guère eut le temps d'y retourner, et pour ses entraînements martiaux, il préférait se rendre au sommet du château.
La salle d'entraînement étaient magnifiques et austère à la fois. Quelques tentures et autres tapisseries médiévales ornaient les murs, relatant des combats épiques, entre des sorciers d'Haveirson ou de Poudlard et des mages noirs, ou encore des monstres magiques plus effrayants les uns que les autres. Les couleurs étaient assez bruts et rappelaient certaines images dans les grimoires anciens qu'il avait consulté à Beauxbâtons. La salle était assez grande, avec une estrade comme celle qu'il avait vu lorsqu'il avait visité Poudlard avant le grand concours de potions.
Le bois était ancien mais tout était de bonne facture. Gabriel aimait beaucoup cette odeur de boiserie, qui semblait mêlée à une autre soufrée. Sans doute était-ce le résultat d'un entraînement récent. Il y avait aussi une cheminée dans cette pièce. Les braises étaient quasiment éteintes.
Il décida de ne pas la rallumer. Il allait beaucoup bouger et transpirer et il était inutile de gaspiller du bois.

Il commença à s'échauffer comme avant un combat, en faisant des rotations, des épaules et des bras, des poignets, genoux et chevilles tout en respirant bien. Puis il sautilla pendant environ 5 minutes, d'avant en arrière, de gauche à droite, faisant des petits mouvements de boxe, puis de kung-fu durant une dizaine de minutes. Il fit dix minutes de Qi-gong puis il enchaîna avec quelques étirements dynamiques, et mit ses nouveaux écouteurs moldus. Il écoutait une chanson moldue « Némo » du groupe Nightwish. Il commença à visualiser deux attaquants éventuels aux niveaux des poteaux en bois destinés à recevoir des décharges magiques. Gabriel décida de faire quelque-chose qu'il avait peu fait lorsqu'il était à Beauxbâtons et qu'il jugeait maintenant nécessaire : combiner ses talents martiaux et le lancement de ses sorts offensifs. Savoir lancer un sort c'était une chose. Mais savoir le faire en courant ou en esquivant, s'en était une autre. On pouvait très bien se retrouver au corps à corps à un moment donné et là il aurait probablement le dessus s'il gérait bien la situation baguette à la main.

Il commença à lancer quelques « stupéfix » et « endoloris » sur les poteaux d'entraînement tout en se déplaçant en zigzag, en faisant des roulades au sol dont il réalisa la terrible dureté. Il n'était plus habitué à cela. Cela faisait des années qu'il n'avait pas vraiment fait de roulades sur une surface dure. Au kwoon, ou au dojo, les tapis permettaient de faire cela des centaines de fois sans problèmes. Mais faire des chutes sur un sol fait de pierres ou même simplement du plancher, ce n'était pas la même histoire.
Sa technique rodée au fil des années était bonne ; mais il aurait probablement quelques bleus. Au moins il ne risquait pas de se luxer l'épaule. À présent il courait, et arriva près d'un des poteaux.

Il sorti sa baguette, lança un sort de ramollissement sur le poteau afin que celui ci devienne comme un grosse tige de caoutchouc : mollire summopere!
Ce sortilège qu'il avait appris en septième année pouvait servir dans bien des situations. L’élément touché perdait sa densité et sa dureté, et devenait un genre de caoutchouc ni dur ni mou. Cela pouvait rendre par exemple une épée, ou un rocher lancé par un Troll, beaucoup moins dangereux.
C'était encore un peu dur mais il pouvait frapper sans se blesser gravement. Il rangea sa baguette et commença à enchaîner des séries de coups de pieds et quelques coups de poings. Il recherchait moins la puissance que la vitesse et un effet de fouet. Mais alors qu'il enchaînait les coups, des images lui vinrent peu à peu à l'esprit. Il imaginait un(e) mangemort avec son masque en train de l'attaquer. Il commença à porter des coups de plus en plus forts sans vraiment s'en rendre compte. Le poteau pliait sous les coups qui étaient assénés si violemment que s'il s'était agi d'une personne il lui aurait probablement brisé deux ou trois paires de côtes ou déplacé le bassin.

Il sentit la fatigue arriver au bout de dix minutes, signe qu'il manquait d'entraînement. Il s'arrêta pour constater qu'il avait les tibias bien rouges et qu'il allait avoir de sacrés bleus le lendemain. Il les frotta vigoureusement pour éviter la stagnation du qi et du sang. Cela réduirait les hématomes.
Il reprit sa baguette et se mit à bondir en contournant le poteau et en visant les autres, et en lançant les sorts offensifs de base qu'il avait appris. Il se sentait un peu nul. Il avait vu un jour un étudiant lancer un éclair sur une cible à Beauxbâtons. Ce sort n'était pas interdit mais il était seulement autorisé pour les soldats et officiers de l'armée magique du ministère et pour les aurors peut-être il ne savait plus trop.

Avec un sort pareil il était certain qu'il pourrait venir à bout de la mangemort. Si l'éclair était rarement mortel lorsqu'il était lancé par un jeune sorcier, s'apparentant plutôt à une grosse décharge électrique ; il se disait qu'un véritable expert pouvait canaliser la foudre et littéralement griller son adversaire. Cela était en revanche interdit et était clairement énoncé dans un des plus vieux grimoire de sorcellerie offensive qu'il avait trouvé à la bibliothèque de Beauxbâtons. Seul un certain Myrddin l'aurait utilisé un jour son ennemie Morgane, mais il s'agissait de temps médiévaux et de sorciers aux pouvoirs extraordinaires. Personne ne connaissait la formule qui était réputée secrète. Gabriel connaissait en revanche celle qui délivrait une décharge électrique mais ne la maîtrisait pas du tout.
Il avait préféré les cours de potions aux cours de sorts offensifs en septième année. On ne pouvait pas tout faire. Il voulait tellement faire souffrir cette mangemort. Il respirait de plus en plus fort, tirait des sorts dans toutes les directions, hurlait presque. Son dernier tir d'endoloris fit exploser une partie du mannequin : Magicus extremos endoloris !

S'il ne connaissait que peu de sorts offensifs il pouvait toujours les amplifier. Il pouvait utiliser les cristaux mais il lui fallait beaucoup de temps pour le faire. Il était très essoufflé à présent. Il ouvrait les bras en inspira et expirant profondément comme durant la minute de repos d'un combat.

La période de la Saint Valentin était synonyme de calvaire pour la blonde, si bien qu'elle disparaissait, chaque année, pendant deux trois jours afin de se retrouver avec elle même et d'occuper le temps comme elle pouvait, en chassant le plus possible les mauvaises pensées qui tentaient de l'abattre. Et cette année-ci, elle ne dérogea pas à la règle, la jeune femme avait déserté Haveirson une journée entière et n'y était revenue que le jour du bal... Le bal. Elle ne pouvait supporter l'idée de s'y présenter; non pas que ce soit une preuve de son manque de confiance en elle, l'Irlandaise était bien dans sa peau, et dans le pire des cas, elle s'en fichait comme de l'an quarante de ce que l'on pouvait bien penser d'elle. Son aversion pour cet événement était bien plus... fondée. Ça y est, les ombres étaient revenues... Elle chassa ces sombres idées de son esprit d'un froncement de sourcil, se répétant deux ou trois fois, comme un mantra, « Regarde les ténèbres, et les ténèbres te regarderont... »

La belle d'albâtre, remontée à bloc, sortit de ses pensées. Autours d'elles s'activaient les étudiants et étudiantes de sa maison qui se préparaient tous pour aller au bal; Comment avait-t-elle pu sombrer dans ses pensées avec tout ce bruit ? ça riait, plaisantait, la joie était au beau fixe, ils semblaient si joviaux, insouciants... Si en temps normal la blonde les appréciaient, aujourd'hui, elle éprouvait presque un sentiment de colère à leurs égard en les voyant. Un sentiment de colère mêlé à une forme de jalousie. Pourquoi ne pouvait-t-elle pas être comme tous le monde et avoir confiance ? Elle serra les dents, gardant une mine impassible. Une mine dont elle avait le secret, une mine impénétrable, c'était son rempart. L'Irlandaise ressemblait d'avantage à une nordique lorsque elle prenait cet air, ses yeux clairs et ses cheveux d'une blondeur révoltante lui donnaient l'allure d'une Valkyrie, aussi dure que ce qu'elles étaient belle.

Les minutes passaient sans que Siobhan n'écoute les banalités que débitaient ses camarades, rangeant simplement sa partie du dortoir. Elle s'était plongée dans son univers, les écouteurs dans les oreilles et son walkman dans la poche, il fallait au moins ça pour s'isoler complètement du monde qui l'entourait. Ainsi se suivaient Nirvana, Pink Floyd, Marillion... Autant de groupe qu'elle appréciait pour la sérénité qu'ils lui apportaient. Un quart d'heure plus tard, la belle avait terminé de mettre de l'ordre dans ses affaires et avisa la porte tout en retirant ses écouteurs, s'assurant que tous étaient bien au bal et lui avaient foutus la paix. Pas un n'avait osé venir la déranger. Avaient-ils compris à sa tenue qu'elle ne comptait pas y aller ? Certainement. Qu'allait-t-elle pouvoir faire à présent, se torturer l'esprit jusqu'au lendemain, dormir, étudier ? C'est en posant une main une main sur sa baguette et en inspirant qu'elle sut.

Quoi de mieux pour canaliser sa fureur que de s'exercer au lancé de sort et d'aller faire quelque enchaînements de wing chun ? Ces choses l'avaient aidée étant plus jeune, et elles continuaient de le faire lorsque l'Irlandaise ressentait le besoin de se libérer du poids qu'elle ne pouvait exprimer par les mots, personne n'avait besoin d'entendre ce qu'elle avait à dire, dans tous les cas. Mara, Megan ? Elles devaient certainement être au bal et s'amuser. Fronçant imperceptiblement les sourcils, la blonde retira son t-shirt à manche longue par le haut et se dirigea vers sa malle afin de revêtir quelque chose de plus léger, un débardeur blanc, puisque elle comptait bien transpirer une partie de la nuit. Tout en l'enfilant, elle s'observa dans le miroir, passant son anatomie au crible de son oeil implacable; Eh oui, même elle n'y échappait pas. Mais loin d'être narcissique ou on contraire rabaissante comme les autres femmes le faisaient, elle avait un regard juste.

En une minute elle était prête. Elle ne portait aucun artifice, ni maquillage ni bijoux si ce n'est son anneau orné d'une aigue-marine taillée en marquise. Siobhan attrapa donc sa veste de cuir et prit le chemin de la salle d'entrainement, à cette heure et en ce jour il ne devait y avoir personne, c'était le lieu idéal pour s’entraîner; des cibles à foison et de la chaleur. Avec un peu de chance, la beauté Nordique y trouverait la paix dans la violence. Elle en avait le secret espoir. Et à juste titre. Le contraire faisait naître en elle une sorte de... peur. Il était rare qu'elle laisse ses émotions prendre le dessus sur elle sans qu'elle ne puisse les contrôler. Oui, cela arrivait même à une femme comme elle. Le rempart de glace se fissurait parfois sous la caresse du brasier qu'elle contenait et domptait, mais en ce soir de Saint Valentin, la fournaise de son cœur avait libéré des flammes égalant celles de Múspellsheimr, c'était en quelque sorte le soir où ses sentiments devaient être extériorisés, LE soir où sa barrière était la plus fine...

Sur le chemin, elle croisa quelque élèves, et pour sauver les apparences leurs offrit un sourire dont elle avait le secret, ceux dont elle s'habillait lorsque elle voulait participer à la parade de l'apparat, et elle excellait dans ce domaine ! Pour pousser la chose un peu plus dans le réel, elle leurs adressa aussi un chaleureux et doux « Bonsoir » alors qu'au fond d'elle, elle aurait préféré disparaître avant même les avoir croisés. Ses jambes avalèrent les mètres, le son témoin de l'aplomb de chacun de ses pas résonnant dans les couloirs vides d'Haveirson, la belle progressait rapidement. Arrivée devant la salle, elle ouvrit silencieusement la porte et remarqua qu'elle n'était pas la seule à détester la fête de Février.

La jeune homme, puisque il s'agissait d'un jeune homme, semblait être en train de canaliser son chi. Elle crut reconnaître des mouvements de taï chi mais n'en était pas certaine, il faisait bien trop sombre pour qu'elle puisse y distinguer des détails. Intriguée, et lui portant un intérêt certains, puisque les personnes pratiquants la relaxation et les arts martiaux se comptaient sur les doigts d'une main, elle referma doucement la porte après être entrée et s'y adossa, les jambes croisées. Mais contre toute attente, elle qui pensait qu'il allait exécuter des enchaînements de karaté ou bien de kung-fu, fut étonnée de le voir s’exercer aux sortilèges, restant tout de même attentive, le détaillant bien évidemment.

Première observation: l'utilisation du doloris. Cela lui indiquait plusieurs choses: soit il s'agissait d'un Mangemort malavisé qui avait cru bon de s'entraîner dans un lieu dont on pouvait supposer qu'il pourrait éventuellement être occupé, soit qu'il s'agissait de quelqu'un de parano au point de s'entraîner à lancer ce genre de sortilège pour se défendre... Soit -et c'était la chose la plus probable, il s'exerçait dans le but de se venger de quelqu'un. La blonde continua donc de l'observer mais porta une main sur baguette, par pure précaution. L'apprentie Auror n'était pas du genre inconsciente. La gentillesse dont elle pouvait faire preuve n'avait d'égal que l'impétuosité de ses sortilèges.

La suite lui fit penser que le jeune homme aspirait à des ambitions similaires aux siennes, il semblait s'entraîner à directement faire face au danger, à s'adapter à son environnement et à agir avec une efficacité écrasante. Il lui parut aussi agile et relativement souple, et ça ne faisait que confirmer ce qu'elle pensait initialement de lui: il devait pratiquer des arts martiaux. Quoiqu'un élève Auror aurait tout aussi bien pu le faire, mais elle n'aurait pu en jurer puisque elle n'avait pas vu son visage et ne put donc s'assurer qu'il s'agissait d'un des stagiaires. Son camarade enchaîna alors et se mit à courir vers un poteau auquel il lança un sort que la belle ne connaissait pas, rendant le dit poteau aussi mou qu'un bout de caoutchouc. Intéressant. Il se mit finalement à déverser sa colère sous forme d'une suite de coup dont la vélocité était voulue, sous les yeux de la beauté Nordique qui n'était pas plus impressionnée que ça. Quoique. Les coups furent alors plus vifs, plus puissants, si bien que la jeune femme se demandait comment il pouvait tenir le rythme aussi longtemps...

Elle plissa les yeux et se rapprocha doucement, intriguée, mais sa baguette toujours en main. E t elle avait visiblement raison de rester sur ses gardes, puisque l'élève commençait à s'acharner, à lancer des salves de sortilèges dans un flot intarissable de verbe aux propriétés magique, et surtout, aux sons qui étaient désagréable aux oreilles de l'Irlandaise: Endoloris. Le dernier, plus puissant et faisant appel à de la mêtamagie, lui fit froncer les sourcils. Qu'est-ce qui clochait avec ce mec ? Il avait littéralement fait exploser une partie du mannequin qui lui servait d'exutoire, et comme elle l'avait prédit, termina complètement épuisé de cet affrontement à sens unique. C'était le moment pour la blonde d'engager la conversation; s'il s'agissait d'un élève belliqueux, elle le désarmerait sans effort.

Tout en s'avançant d'un pas souple vers la cheminée, elle lui adressa la parole. « Si je puis me permettre, l'utilisation du sortilège de doloris est proscrite, et ce n'est au passage pas le meilleur des sortilèges offensifs » lui souffla-t'elle tandis que de sa baguette elle fit silencieusement léviter quelque bûches afin de les loger dans le foyer, se décidant enfin à poser les yeux sur le jeune homme et à l'analyser des pieds à la tête de manière imperceptible, seuls ses yeux bougeaient dans la pénombre. Elle reprit ensuite. « D'autant plus que l'utilisation de la mêtamagie épuise, et que quelqu'un sachant correctement employer le Protego Horribilis pourra aisément te contrer, et sans se fatiguer, lui. » Lui offrant un sourire sympathique, tout comme l'était le ton de sa voix, bien que cette dernière se voulait légèrement plus sérieuse, elle lança un Incendio informulé pour enflammer les bûches. Un peu de lumière ça n'aurait pas fait de mal se disait-elle. « Oh. Pardon. Sales manies... Je te prie de m'excuser ajouta Siobhan sans laisser le temps à son camarade essoufflé de parler, j'en oublie la politesse. Siobhan Kvelgen... Mais je crois que l'on s'est déjà vus, non ? » fit-t-elle en souriant un peu plus large. Elle pensait reconnaître le type qui lui avait fait avoir un fou rire en début d'année, mais elle n'en était pas sûre.

Lorsqu'il entendit la voix de la jeune femme Gabriel sursauta mais pas d'une manière si violente que cela. La nouvelle arrivante avait pris une voix douce et claire pour s'adresser à lui. Et cette voix il était sûr de l'avoir déjà entendue.
Il se retourna prudemment baguette à la main, calmant sa respiration pour faire face à cette personne. Il n'en croyait pas ses yeux ! C'était la fille qu'il avait rencontré le jour de son arrivée à Haveirson. La fille accompagnée des deux petits cons issus de la maison Griffondor. Ceux à qui il avait fichu une belle frousse en remontant ses manches et en se retournant de manière soudaine pour les couper dans leurs médisances en faisant « bouh ! ». Oui il avait rencontré Rogue lors du concours européen de potions. Et alors ?! Cela faisait-il de lui un criminel de guerre ?! Ce que les gens pouvaient être stupides parfois.

Mais il chassa ce souvenir fugace pour se concentrer sur le moment présent. Il n'en croyait pas ses yeux. Elle était absolument divine. Il savait que ses yeux devaient être rond comme des billes, et qu'il devait paraître un peu sot comme cela alors il se reprit du mieux qu'il pu. Il rougit un peu malgré lui et naturellement un sourire se dessina sur sa bouche. Il avait le souffle presque coupé. Il n'en revenait pas. Elle qu'il cherchait du regard et qu'il revoyait dans ses pensées depuis des mois. Mais pourquoi ne s'étaient-ils pas croisés entre-temps ? Haveirson était assurément un grand château.

Elle était grande, ses cheveux blonds clairs tombant en cascade sur ses épaules, ses yeux bleus azur, presque aigue-marine. Son corps réagit malgré lui à cette vision idyllique ; néanmoins cela ne se voyait pas encore. Il contrôla la pulsion hormonale du mieux qu'il put. Elle portait un petit débardeur blanc malgré le froid qui régnait dans la pièce ; c'est pourquoi elle alluma le feu dans la cheminée dès son arrivée. Elle avait des courbes parfaites, était musclée juste comme il fallait. Un ange descendu du paradis s'il y en avait un. Ou un véritable démon à visage humain, auquel nul homme ne pouvait résister. Mais depuis quand devenait-t-il manichéen. Le monde n'était ni noir ni blanc. Tout était comme dans le Tao, jamais complètement Yang, jamais complètement Yin. Ça il en était à peu près sûr. Elle était humaine et très belle voilà tout.

Lorsqu'elle énonça son nom, Gabriel ressenti quelque-chose de fort, comme si il ne pouvait y avoir d'autre nom pour cette jeune femme au physique de Walkyrie. Son cœur battait fort dans sa poitrine, mais ce n'était plus la fatigue. Il savait ce que cela signifiait. La naissance de la passion ; si ce n'était pas un coup de foudre, en tous cas ce n'en était pas loin. Il avait déjà ressenti ça la dernière fois mais c'était beaucoup moins intense. Ce jour-là, avec les endorphines produites par son entraînement peut-être, l'alchimie était à l’œuvre. Et quelle œuvre ! Un grand œuvre à n'en point douter sourit-il intérieurement en pensant au terme spécifique à l'Alchimie avec un grand A.

Il fallait qu'il parle maintenant. Qu'il dise quelque-chose; très vite.
Elle venait de lui faire remarquer que le sort de doloris était interdit. Il allait passer pour un mangemort s'il ne s'expliquait pas rapidement.

Bonjour Siobhan ! Enchanté, je...je m'appelle Gabriel. Il souriait presque de manière béate, mais il se reprit très vite.
Nous nous sommes déjà rencontré en effet, lors de l'arrivée des derniers étudiants. C'était le dernier convoi pour les cours de rentrée qui commençaient dès le lendemain.

Gabriel transpirait abondamment. Heureusement qu'il avait pris des vêtements de rechange dans son sac de sport.
En ce qui concerne le sort de Doloris, je t'expliquerai pourquoi je m'entraînais à le lancer. Ce n'est pas pour sa puissance, mais plutôt pour me libérer d'une certaine rage qui m'habite à l'encontre d'une personne que je n'ai a priori jamais rencontrée. C'est curieux n'est-ce pas ? Mais je t'expliquerai cela dans quelques minutes. J'aimerais te connaître mieux d'abord.
Gabriel devait quand même se montrer prudent.

En ce qui me concerne, je fais partie de la confrérie Abraxan et je suis le cursus de chercheur de sorts ; mais je ne ne suis qu'en première année.
Et toi ? Tu es en première année aussi nécessairement puisque tu es arrivée escortée des deux commères de Gryffondor ahhaha ! Gabriel riait à plein poumons, ça lui faisait vraiment du bien.

Gabriel avait tout d'abord regardé Siobhan avec l'enthousiasme d'un artiste qui découvrait un chef d’œuvre. Mais à présent il regardait la belle nordique droit dans les yeux. Il ne voulait pas paraître irrévérencieux en laissant trop ses yeux vagabonder sur les courbes certes très agréables à regarder de Siobhan. Il avait été un peu décontenancé par la beauté de la jeune femme au départ, mais maintenant il s'était repris et ne voulait pas se mettre en position de faiblesse.

Je cherchais justement une partenaire d'entraînement. Tu tombes à pic ! Est-ce que tu accepterais de t'entraîner avec moi ? Mon entraînement et particulier car j'y ajoute des mouvements et techniques issues des arts martiaux. Sinon ma fois je ne suis pas très bon en sort offensif alors si tu as des conseils je les prendrais volontiers !

Bam. Ca, elle ne l'avait pas raté. La réaction, la posture, les pieds. La blonde ébaucha un semblant de sourire, amusée, et l'observa plus en détail alors que la lueur des flamme dissipait le secret que la pénombre dispensait sur toute chose dans la salle, les choses devenaient plus clair, Siobhan était plus à même de les appréhender. Ses yeux aigue-marine étaient certes performants, mais le manque de lumière était tout autant un fardeau pour elle que pour les autres, et oui, même les femmes sont imparfaite. Vous pensiez qu'elles transpiraient du Chanel ? L'Irlandaise avait son regard couleur glace planté dans celui de son camarade qui loin d'être refroidi semblait même monter en pression. Il l'observait... peut-être un peu trop; Une partie d'elle était flattée, l'autre s'en fichait.

Elle se souvint alors qu'elle l'avait effectivement croisé en début d'année, c'était le jeune homme qui l'avait soulagée des deux boulets qu'elle avait eu la patience de supporter tout le voyage, ils lui faisaient pitié et avait prit sur elle en caressant l'espoir qu'ils la lâchent, mais... elle avait dû attendre l'intervention de Gabriel. Elle s'en voulait un peu de ne pas l'avoir remercié de suite, mais elle était très pressée ce jour-là et n'avait pas pu retrouver sa trace ultérieurement. Sans dire mot, elle l'observa, l'écoutant parler, ou plutôt s'expliquer. Son excuse tenait plus ou moins la route jusqu'à ce qu'il évoque l'idée de mieux la connaître. La Nordique résista à l'envie de lui rétorquer sur un ton railleur mais amical que c'était lui qui était soupçonné d'être un Mangemort, et non elle. Elle rit à la remarque sur les Gryffondor, puis se recentra sans perdre son sourire.

Son sourire s'étrécit, sobrement, et elle acquiesça à ses mots, le laissant terminer sa tirade et respirer avant de répondre. « Respire, tu es déjà ble-... Hm... violacé, en fait. Abraxan jusque dans le teint. » fit-t-elle en riant doucement, juste avant de se rapprocher. Elle ne souhaitait pas élever trop la voix afin de garder un air inoffensif, comme l'ingénue qu'elle... n'était plus. Tout en s'avançant elle reprit « Et si je ne me trompe pas, c'est toi qui lance des doloris. Une élève Auror comme moi n'a nul besoin de se justifier. Mais toi... » le sourire amusé de Siobhan et son ton lui faisaient bien comprendre qu'il ne s'agissait pas là de menaces.

« Et en effet, je suis en première année. Confrérie Phénix, et comme je viens de te le dire, élève Auror. » elle avait vu son comportement changer au fil du temps. Il était déjà en position de faiblesse, mais il ne le savait pas encore voilà tout. « Concernant l'entraînement, il se trouve que je venais justement pour ça ! J'essayerais de m'adapter, nous verrons bien ! » ajouta l'Irlandaise. Bien-sûr qu'elle s'adapterais, elle s'apprêtait à le tester, à voir ses réactions face aux coups qu'elle allait porter; « Je n'ai pas véritablement de conseil à te donner concernant les sortilèges offensifs si ce n'est "Ai la volonté de le faire"... La force vient de toi. De comment tu perçois le sort. Enfin, par où préfère-tu commencer ? » conclut Siobhan.

Alors qu'il répondait, elle retira sa veste de cuir et la posa au sol, commençant à s'échauffer correctement pour éviter de se blesser inutilement, une seul de ses baguettes étant visible, ceinte à son avant-bras gauche dans un étui de cuir sombre semblant être intégré à un bracelet de force tressé. La Nordique semblait souple. Très souple. Son physique ne mentait pas, c'était une femme sportive, en grande forme physique. Elle le regardait en exécutant ses exercices dans le plus grand des silences.

Ah ?! tu es dans l'ordre du phénix et tu suis le cursus pour devenir Auror?!

Gabriel n'en revenait pas. Non seulement elle était celle qu'il attendait depuis des mois, mais en plus elle était dans le cursus d'Auror.
Il sourit et voulut montrer à la jeune femme qu'elle ne devait surtout pas le sous-estimer. L' habit ne fait pas le moine. Tu pourrais être une mangemort qui suit le cursus des auror pour s'infiltrer parmi eux... bien que j'en doute fortement ahaha. Tu ressembles vraiment à une guerrière Viking prête à aller traquer ces sombres individus jusque dans les moindres recoins du monde ; sorcier et moldus réunis.

Quant à moi, je vais t'expliquer ma position. Avant je considérais que les aurors et les agents du ministère étaient les seuls compétents pour s'occuper des mangemorts et d'une certaine manière je me rassurais en me disant qu'ils étaient les seuls à pouvoir gérer efficacement la menace que ces derniers représentent au quotidien.

Mais, depuis l'attaque de moldus qui a eu lieu dans le village où habite ma tante et que cette dernière en bonne sorcière a été blessée en voulant les défendre, j'ai changé d'avis. Selon moi, tout le monde devrait s'impliquer et si possible suivre une petite formation afin d'être capable d'intervenir le cas échéant.
Dans le combat, ma tante a reçu un sort spécial de doloris qui est une version créant un effet de tétanie des muscles, et elle a perdu l'usage de son bras gauche peu après à l’hôpital. Il y a peu de chance que je puisse trouver l'argent pour payer une intervention magique supérieure. Mon père à beau être bijoutier/orfèvre, il ne possède pas une boutique de très grande renommée.
Nous avons de l'argent, plus qu'il n'en faut pour vivre bien, mais pas pour payer une telle intervention qui se compte en centaine de milliers de Galions d'or.

Du coup je ne te cache pas qu'après être passé par une phase de grande tristesse, j'ai décidé d'agir et de punir comme il se doit, la mangemort impliquée, et dont malheureusement je ne connais pas le nom. Et si au passage je peux en dégommer un ou une autre, ce sera sans états d'âmes. Je ne parle pas de les tuer ce qui reviendrait à faire la même chose qu'eux. Mais, en ce qui concerne celle qui a blessé grièvement ma tante, je n'aurais aucune retenue. J'utiliserai toute la magie nécessaire, exceptée la magie noire.

A ce moment Gabriel serra sa baguette si fort que cette dernière faite en bois de Laurier vibra légèrement pour lui montrer que le défi était de taille et qu'elle l'assisterait.

C'est très intéressant ce que tu viens de dire! "La volonté de lancer le sort." Je voudrais bien travailler la dessus avec toi! Mais en dehors de cela, au vu de ton physique je me posais une question avant: as-tu déjà pratiqué les arts martiaux ? Si tel est le cas je te propose de commencer par un échange technique, dans lequel je pourrai peut-être te donner des conseils étant donné que c'est ma spécialité et puis concernant les sorts, je tenterai ensuite de te surprendre dans un duel amicale. Est-ce que tu serais d'accord pour m'aider ? Si tel est le cas, en garde ! Ajouta-t-il avec un sourire radieux exprimant toute sa motivation.

Gabriel pris une position plus basse, tel un félin près à bondir. Au même moment son chat Ashram fit son entrée dans la pièce mais il ne le vit pas. Il était parfaitement silencieux et se fondait dans les ombres. Il observait les deux protagonistes, près à venir en aide à son maître si nécessaire.
Gabriel avait découvert récemment la capacité de ce dernier à parler et son intelligence à échelle humaine. En plus d'être son compagnon adoré, il pourrait lui donne son avis dans certaines situations ou encore se moquer de lui ce qu'il avait très bien su faire lorsque Lanalia était entrée dans la salle de potions.

Le jeune homme avait mal compris ce qu'elle avait dit, il est vrai qu'elle aurait pu être plus claire quant à ça. Mais ce n'était qu'un détail, elle espérait simplement qu'aucune oreille indiscrète ne l'avait entendu dire cela, aussi glissa-t-elle un regard à la porte pour s'assurer qu'ils étaient bien seuls. Dans le climat actuel, faire partie de l'Ordre du Phénix et surtout le fait que tout le monde le sache était dangereux, et elle était seule. Enfin, il y avait Ghrystal, lui pouvait l'aider à se protéger, et certainement Isia. L'Abraxan reprit ensuite, et ses mots sonnèrent étrangement dans l'esprit de la jeune femme. Il insinuait qu'elle aurait pu être une Mangemort. Sa grande patience et son aptitude à bloquer ses émotions l'empêchèrent de réagir d'une quelque manière que ce soit, mais il touchait un sujet sensible. Son sang en général était un sujet sensible.

La comparaison à une guerrière viking la fit cependant afficher un léger sourire, même si là aussi ça la gênait un peu. Elle ne fit cependant rien paraître, sachant très bien qu'il disait cela pour la flatter, lui attribuant le côté positif de ces guerrières sanguinaire; Si seulement il savait... Elle aurait préféré le titre de Vierge au bouclier, ou bien de Valkyrie, mais guerrière viking lui allait aussi ! Gabriel n'allait pas tarder à goûter à la fougue combative de la Völva, le choc allait être d'autant plus grand qu'il ne s'attendait certainement pas à voir ce qu'il allait voir. Même si le physique de la blonde indiquait qu'elle était dotée d'une vivacité certaine, il n'indiquait en revanche pas que la force et la ruse faisaient aussi partie de son être.

Il commença alors à donner son opinion sur les Auror -opinion qu'à moitié partagée, et poursuivit avec une bribe de son histoire. L'Irlandaise l'écouta attentivement, prenant soin d'observer son regard lorsque il parlait, afin de détecter un éventuel mensonge. Il ne connaissait pas les talents de la blonde, aussi il n'aurait pas pensé à contrôler ses réactions. Mais le mentalisme n'était pas une science exacte, et le jeune homme lui semblait un peu stressé. C'était un peu de sa faute d'ailleurs, pour ne pas dire complètement. Ses attitudes étaient donc biaisée, et n'étaient pas fiable à 100%. Qu'importe.

La suite de ses propos lui apparurent comme ceux d'un homme animé par la vengeance, qui se laissait peu à peu consumer par la haine qu'il pensait contrôler. La blonde ne dit rien mais n'était pas complètement d'accord avec sa vision des choses. Mais ce n'était pas le moment de philosopher, ça prendrait bien trop de temps. Le chaos, l'ordre, pseudo bien, le pseudo mal... Et de toute manière les choses sérieuses allaient commencer. Elle esquissa l'ébauche d'un sourire mutin tandis qu'il lui proposait de se battre. Fort bien.

« Ce sera avec plaisir. Si je peux partager mon savoir tout en en recevant, c'est parfait. » fit simplement l'Irlandaise en conservant son sourire, observant alors attentivement la position de son adversaire à la recherche d'une faille potentielle. Elle s'inclina alors pour le saluer et adopta de son côté une position plus droite. Elle écarta légèrement les jambes, lui faisant face, et plaça le bras gauche droit devant elle, souple et serein, la paume ouverte en direction de la droite, et le bout des doigts de la main droite posés sur son avant-bras gauche; Son corps était parfaitement aligné. Stable et mobile à la fois. « A toi l'honneur de commencer cet échange. »

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HRP: