ah... ces bonne vieilles histoires autour d'une Bière! (libre et public)

~ CES BONNE VIEILLES HISTOIRES AUTOUR D'UNE BIÈRE! ~

Feat : Drago, Hestia et qui bon voudra nous joindre :)

Grace était en petite visite à pré-au-lard cette après-midi, elle adorait cet endroit, c'étais bien un des seuls à avoir garder son authenticité depuis que les choses avaient pris une tournure assez mal au château. Il n'était pas loin de 1h00pm, elle avait rendez-vous avec son amie Hestia et elle se réjouissait beaucoup à cette idée. Cela faisait un bon moment que les jeunes filles n'avaient pas passer de temps ensemble.

Grace avait connu Hestia en première année, elle fut sa toute première amie après son intégration chez les Poufsouffles et depuis elles étaient devenu inséparables! Les parents de Hestia avait toujours été très sévère, une fois je crois elle les avais rencontré et Grace était étonné de voir a quel point elle était privé sur certains aspects vue l'éducation stricte qu'elle reçut. Grace elle, avait toujours été libre comme l'air, mais elle enviait son amie d'avoir ses deux parents présents à ses côtés.

C'était une journée magnifique, beaucoup trop pour penser à ce genre de chose. La jeune fille avait quelque course à faire au Honeydukes et elle ne put s’empêcher d'arrêter à un endroit qui l'interpellait très fort : Les Trois Balais, qu'elle avait beaucoup trop fréquenté -illégalement- lorsqu'elle était en 5ième année. Les Trois Balais seraient l'ancienne demeure du fondateur de Pré-au-Lard, Hengist de Woodcroft et enfin, elle adorait tout simplement cette endroit et sa diversité. L'auberge aurait servi de quartier général à l'époque de la révolte des gobelins de 1612, depuis on peut y retrouver des gens simplement en quête de bon moment fêtard autant que des gens peu fréquentables qui manigances de faire de futurs mauvais coups.

Grace prit place seule à une table, elle connaissait bien les serveurs de l'endroit. Elle fit un signe de main histoire d'en attirer un vers sa table et elle commanda sa boisson favorite : Un whisky Pur Feu, pour ne pas dire l'Ogden's Old Firewhisky. Elle sirotait son verre tranquillement en attendant la venue de sa très chère amie et qui sait, peut-être qu'elle rencontrerait d'autres élèves en cette fin d'après-midi. Elle sursauta lorsqu'elle entendit son nom au loin : Grace... Grace ! C'était surement Hestia, la jeune fille se faufilait à travers les gens -petite comme elle était- pour tenter de rejoindre la porte principale et montrer à Hestia ou elle était assise.

Tôt le matin, l'adolescente avait fui la chaleur de ses draps au profit du ciel froid et parsemé de nuages du parc. À l'ombre d'un arbre, décharné par les rigueurs de l'hiver – pourtant sur le déclin – elle s'était échinée à réviser ses cours ; un travail nécessaire compte tenu des examens de fin d'année. Ceux qui se profilaient à l'horizon, derrière l'actualité éclatante et sordide du monde magique. Ceux trop aisément négligés.

Hestia ne pouvait pas se permettre de rater son passeport pour l'avenir... Bien qu'elle se trouva incapable d'indiquer ce dernier ; ses ambitions inexistantes que sa parenté se plaisait à lui rappeler ; son désarroi quant à l'utilité concrète de son existence en dehors des directives familiales. Épouse et mère : voilà ce qu'on lui souhaitait et ce que, théoriquement, elle portait comme étendard au-devant de la gente masculine trop prévenante.

Un futur si cadré et précis, qu'il pouvait intégralement tenir sur un ticket du métro de Londres.

Avec un haussement d'épaule – ô combien lasse – elle s'était ravisée : d'abord le présent. Ses révisions. L'après-midi avec Grace. Le reste plus tard.

Les heures défilèrent sagement, dans une ambiance studieuse proche de la dévotion. Jusqu'à l'heure du départ pour Pré-au-Lard ; un horaire que l'élève de Poufsouffle aimait à respecter. Tout comme l'ordre. La justice. La famille. Des choses qui ne permettaient que peu de compromis, tant dans la théorie que dans les faits.

En arrivant dans le village susnommé, Hestia ne put s'empêcher de s'immobiliser à l'angle d'une rue. Celle indiquée avec un appétit grossier, malsain et faussement navré, dans la dernière édition de la Gazette du Sorcier. Celle où avait péri Scarlett Greengrass. Sa tante. Une boule d'angoisse s'agita dans ses entrailles – malheur, tristesse, douleur mêlés – et l'obligea à filer loin de cette vision. Presque trop réaliste à ses yeux innocents et agités ; à croire que son esprit voulait lui reprocher quelques détails inavoués en s'imaginant le sang. Le vide. Le pouls arrêté à jamais.

Vite. Hestia avait quitté cet endroit pour se réfugier aux Trois-Balais. Là-bas, certaine d'y trouver sa consœur de jaune et de noir, elle la héla. Étouffant progressivement l'émotion doucereuse. Les images. Par chance, l'apparition amicale lui tira un sourire rassuré. « Oh, Grace ! » Plein de politesse et de tendresse. Soigneusement mesuré.

« Que de monde et d'agitation, mais je suis ravie de te voir ici ! » Elle la suivit jusqu'à une table. D'un mouvement gracile, l'adolescent s'installa à cette dernière. « Je suis soulagée de constater que les sorciers continuent à vivre joyeusement, en dépit de tous les événements de février. »

Après bousculade et désespoir pour rejoindre son amie Hestia au travers du trafic d'élèves dans l'établissement, Grace rejoignit enfin la jeune fille qui mentionna son nom de manière soignée et polie comme à l'habitude. Cette politesse lui avait manqué, il était rare et difficile de retrouver des gens avec d'aussi bonnes manières. Bon... Il y avait Drago, qui avait fait preuve de galanterie lors de leur dernière rencontre en lui suivant la mise, mais ce n'était qu'une soirée par vrai ? Les premières rencontres, aussi triste que cela puisse être, sont parfois bien décevantes et non représentatives de la réalité.

Parlant de galanterie, une pensée lui vint pour son ami William T.Sharon, confrère Poufsouffle de 7e année. William était un des rares garçons que Grace avait côtoyé durant ses études à Poudlard malgré leur année d'écart. Elle avait toujours profité de son bagage un peu plus élargi de connaissance pour le prendre en modèle. William était un garçon fort mentalement parlant, bien que Grace ne connaissait peu de sa vie pour le moment, elle pouvait ressentir les épreuves qu'il avait traversées. Peut-être qu'elle se sentait un peu connectée à lui ??

Pour en revenir à nos moutons, Grace pointa la table du doigt ou elle avait commencé tranquilement à s'installer et profiter de son Whisky Pur Feu et elle souria à son amie.

- Cela fait si longtemps! Je suis désolé pour le choix de l'endroit, mais j'ai cru que cela pourrait nous changer les idées du château.

Évidemment les évènements de février avaient plutôt bouleversé la routine étudiante, mais être sorcier signifie également vivre en société, comme font les mordus, et pour ce faire, il fallait bien se serrer les coudes! Sans abuser bien sûr... Aux trois balais, il y avait toujours des gens un peu spéciaux qui fréquentaient les lieux, on pouvait les remarquer facilement, car ceux-ci faisaient des trucs comme monter sur les tables, crier à tue-tête des chansons qui donnaient des migraines, et j'en passe. Il ne faut pas oublier qu'il y avait aussi des gens très fréquentables, comme les 2 jeunes Poufsouffles qui se retrouvaient seulement histoire de jaser!

- Comment vont tes parents ? tu as des nouvelles depuis février ?

Grace repensa un instant à ce qu'elle venait de lui demander, en espérant que ce ne soit pas déplacé, elle savait combien la jeune Hestia était surprotégée par ses parents. Elle ne put s'empêcher de se demander comment ceux-ci avaient réagi suite à la tragédie en février. Elle sirotait son verre tranquillement en attendant une réponse de sa part et au-dessus de l'épaule de Carrow, elle aperçut quelqu'un qui ressemblait drôlement à William, auquel elle avait eu une pensée quelques minutes avant. Mais quelle coïncidence, était-ce vraiment lui ? Il faisait si sombre dans cet endroit, difficile d'en différencier les silhouettes. Grace reprit ses esprits en se disant que sa vision lui jouait des mauvais tours et reposa son regard sur Hestia.

- Alors tu commandes quelque chose ? Je vais finir par passer pour une alcoolique si tu ne prends rien! Dit-elle en rigolant.

L’endroit est sombre, pas assez pour que je sois incapable de reconnaître des camarades Poufsouffles. Mes pas m’ont guidés jusqu’aux Trois Balais un peu par hasard en cet après-midi, et je me demande bien ce que je pourrais leur dire si j’allais les aborder. Hestia & Grace sont des amies, et le minimum que je puisse faire serait de les saluer, mais peut-être voudraient-elles rester entre elles ? Je n’aime pas déranger les gens.

Je commande donc ma choppe de biéraubeurre, réfléchissant à ce que je devrais faire pendant ce temps-là. Pas de bol : ils sont plutôt rapides dans cette taverne. Ma choppe arrive, je paie et je m’éloigne du comptoir, laissant encore une fois mes pas faire la loi à la place de mon cerveau. C’est pas comme s’il me servait beaucoup, faut bien dire ce qui est. Heureusement qu’il était mis sur pause, ça m’éviterait de devoir trop réfléchir et de rougir avant de m’imposer à Grace & Hestia.

— Bonjour mesdemoiselles !

Un peu gauchement, je reste debout, ma biéraubeurre à la main. J’hésite bien évidemment à m’asseoir en leur compagnie, ne sachant pas si je serais le bienvenu. Généralement, les gens me trouvent plutôt cool, mais ce n’est pas une raison pour venir les saouler par ma présence alors qu’ils voulaient un moment tranquille. Je bois une gorgée de ma boisson avant de montrer une chaise non loin.

— Je peux vous rejoindre ?

Pourtant, je sais que les filles ne diront pas non. Hestia était une crème parmi les crèmes, une fille douce et géniale à qui personne n’accordait un second regard. Tant pis pour eux. Et Grace était aussi d’une compagnie particulièrement agréable. Je les imagine tellement pas me dire d’aller me faire cuire un œuf !

— Quoi de neuf pour vous alors ?

Je sors mon plus beau sourire pour elles, dans l’espoir qu’elles veuillent bien d’un septième année un peu paumé comme moi à leur table. Je n’ai rien entendu de leur conversation et j’arrive comme un cheveu sur la soupe, mais j’espère juste qu’elles ne m’en voudront pas trop.

HRP:

« Oh, non, ne te tracasse pas Grace. Cette table me convient parfaitement. » Hestia était finalement parvenue à refouler les émois instables de l’extérieur ; étouffant la vision douloureuse de sa tante étendue sur le pavé. Il n’en restait plus que des bribes insidieuses, prêtes à lui tordre le cœur plus tard. Sous des auspices moins chaleureuses et tendres. Lorsque les ténèbres se feraient maître des alentours ; et qu’elle serait incapable de fermer les yeux sous le poids d’une crainte irrévérencieuse.

Persistante.

« Au contraire, je trouve que ton idée est excellente. Un peu d’animation nous est profitable. » Les doigts fins et pâles de l’adolescente se posèrent délicatement sur le bois de leur table. Du bout des ongles, elle s’amusa à en suivre les courbes effilées et surannées. « Tout est plus vivant que les couloirs du château ! Les gens ne te semblent-ils pas plus heureux ici que là-bas ? » En vérité, à désigner ainsi un ensemble d’individus hétéroclites – et souvent de mauvaise compagnie en cet endroit – elle se fourvoyait avec grandeur.

Pleine d’une candeur qui laissait à désirer ; d’une douceur qu’un rien pourrait rompre dans sa gueule de haine et de rancœur.

À l’interrogation imprévue, la jeune fille esquissa un sourire de convenance. Toujours sincère, quoi que légèrement blessé sur les bords. Le sujet n’était pas aisé à traiter ces dernières semaines. « J’en ai eu récemment par les lèvres de Flora. » Impliquant des déconvenues à la fois trop personnelles ; et des réalités bien trop étendues. « Ils vont bien. Toutefois, ils s’inquiètent de ma sécurité. » Une évidence difficile à omettre. « J’ai essayé de rassurer leurs cœurs comme j’ai pu. Après tout, nous n’avons rien à craindre entre les murs de Poudlard. N’est-ce pas ? »

Un mensonge. Les trois élèves tués lors du banquet de Noël en témoignaient. De la même façon que la disparition de Dumbledore et du tant réputé trio victorieux. Certaines mauvaises langues estimaient qu’ils avaient préféré fuir.

« Mh. Oui. Une bièraubeurre me ferait du bien, je pense. » Lors d’un passage vif de la tenancière, Hestia lui indiqua sa commande avant de porter une nouvelle fois son attention vers Grace. « Je ne vais pas te laisser boire sans moi, voyons ! Ce serait dommage de te priver d’un effort de ma part. » Les traits de l’adolescent s’illuminèrent avec gaieté et tendresse devant le rire de sa meilleure amie. Un éclat de cristal appréciable.

Que l’arrivée de William magnifia définitivement. « Bonjour William ! » Et le cœur, de redoubler ses battements sous l’amour qu’elle éprouvait pour les deux compères en question. « Oui, s’il te plaît. Ce serait vraiment agréable que tu te joignes à nous. » Accompagné d’un gracile geste de la main vers le siège vide. « Pour le moment, pas grand chose en dehors du travail pour les examens de fin d’année. Et vous ? »

Grace fut rassuré lorsque Hestia lui mentionna avoir trouvé un lieu de convenance. Elle était tout a fait d'accord avec le propos de sa collègue, en effet, lorsque les gens franchissaient les murs du château, ils semblaient soudainement plus heureux qu'à l'habitude. Elle sentait que quelque chose la tracassait et qu'elle avait besoin de parler. Grace était certainement décidé à l'écouter et l'aider : c'est ce que les amies font en temps normal. Parlant d'amis, l'homme qu'elle avait aperçu au loin correspondait bien à William puisque celui-ci se trouvait maintenant face à la table des 2 Poufsouffles, Grace souri, toujours aussi sympathique et l'invita à s'assoir en lui tirant une chaise, tout comme Hestia. Il allait les trouver accueillantes, ça c'était chose certaine!

<< William! Bien sûre, assied toi, plus on est fou plus on rit n'est ce pas? >>

Il semble que plusieurs personnes étaient en quête de plaisir et réconfort ce soir. Ce genre de soirée était plutôt rare, il fallait saisir l'occasion lorsqu'elle se présentait. Grace écoutait attentivement son amie parler de ses parents. C'est bien ce qu'elle croyait, elle n'aurait peut-être pas dû poser la question, mais encore une fois, des amies, c'était fais pour ce genre de conversation non ? Grace déposa une main sur l'épaule de la jeune fille qui se trouvait face à elle et dans un état un peu vulnérable.

<< Ne t'en fais pas, tu es une fille forte tu sais. Je suis certaine que tes parents croient en toi. >> Dit-elle d'une voix rassurante. << Il ne se passe pas grand chose de mon côté... toujours à la recherche de mon père, je crois avoir trouvé des pistes intéressantes. Un jour elles me mèneront à lui je l'espère! >>

Elle remarqua alors que Hestia fit sa commande, et bien, tout le monde avait une bière ou un breuvage alcoolisé prêt à être savouré, tout le monde sauf William qui avait déjà touché le fond de sa bière. La jeune Avery ne put s'empêcher d'arrêter le serveur, encore une fois : il allait commencé à la trouver fatigante. Mais bon... c'était un pub, et puis y avait t-il vraiment autre chose à commander dans un pub autre que des verres ?

<< Nous prendrons une autre bièraubeurre, s'il vous plait. >> Dit-elle amusé en regardant William sans même lui demander son avis.

Le serveur revenait à la table avec la commande chargé des élèves, c'étais le moment idéal pour porter un toast.

<< À l'amitié et aux soirées comme celle-ci qui nous permettes de se retrouver! >> Dit-elle en levant son verre et en regardant ses amis Poufsouffles pour voir si quelqu'un des 2 avaient autre chose à rajouter à ce toast agréable.

Je ne me suis pas vraiment attendu à un refus de leur part, mais il est toujours de bon ton de demander avant de s’incruster. C’est avec un sourire toujours grandissant que je m’asseois avec elles, riant doucement quand Grace commande une biéraubeurre supplémentaire. Je me demande vraiment dans quel état on va finir si on commence comme ça, mais c’est tellement rare de pouvoir se retrouver en amis, tout simplement, avec un verre à se partager que je fais taire mes pensées plus négatives.

La discussion semble bien partie pour s’orienter vers les études et les examens. Personnellement, j’ai une méthode bien à moi pour ce genre de choses : oublier ces histoires de diplôme en espérant qu’ils disparaissent d’eux-mêmes. Le déni me va plutôt bien, même si je sais que ça n’est pas une solution. Pas du tout même. Je suis censé passé mes ASPICs cette année, et je n’en ai clairement pas envie. Je ne les aurais pas de toute façon, je suis trop mauvais.

Alors je ne dis rien, je souris en silence en espérant qu’elles ne me posent pas de questions. Et quand bien même elles le feraient, j’ai déjà mon argumentaire de prêt. Il est rôdé. Peut-être qu’on pourrait parler d’autre chose, non ? Avec un grand sourire, Grace assure à Hestia qu’elle réussira ses examens, ce dont je ne doute pas non plus. Et pour ce qui est de la sécurité… J’ai quelques réserves, maintenant que Dumbledore n’est plus dans les murs de Poudlard, mais là aussi je préfère rester silencieux. Quoi que j’aie envie de dire, j’ai l’impression que je vais plomber l’ambiance. À croire que c’est là ma seule raison de vivre.

Allez, continue à sourire, c’est pas grave. C’est à ce moment-là que Grace parle de son père. Je détourne le regard presque immédiatement, par réflexe, me demandant où était bien passée ma choppe. Heureusement, elle ne tarda pas à faire son entrée : une aubaine ! Je vais pouvoir passer le reste de l’après-midi à boire en faisant semblant que je ne gloome pas. Je dois cependant avouer que j’apprécie qu’elle lève sa choppe en buvant à notre amitié, parce que je me sens quand même moins seul.

— À nous !

Je ne sais pas vraiment quoi dire d’autre…

— Mais surtout à moi, d’être en si bonne et charmante compagnie !

Appelez-moi le roi de la poudre aux yeux, n’est-ce pas ?

L’enthousiasme de Grace à l’égard de William amusa légèrement la frêle adolescente. À se montrer si prompte à l’accueil d’autrui – surtout de leurs proches en l’occurrence – elles pourraient bien passer pour les prochaines hôtesses d’une grande soirée ! Oh. Non. L’idée n’était pas tant reluisante en vérité ; devoir être le centre de l’attention avait ce petit goût âcre et désagréable du malaise.

Ses grands yeux pâles se portèrent avec douceur sur le visage de leur aîné. Le détaillant – plus par amour que par volonté d’y déceler quelque chose – un moment avant de le quitter à regrets. La main assurée de sa meilleure amie, appuyée sur son épaule, attirant son regard et son sourire en un mouvement lent et délicat. « J’espère l’être suffisamment à leurs yeux, oui. »

Devenir forte. Un objectif à peine réalisable ; lointain ; inaccessible. Comment pouvait-il en être autrement ? Elle se savait si légère – un poids plume facilement bousculé par la brise printanière – et si fragile – que dire de cette santé vacillante et taciturne – que sa conscience doutait souvent de parvenir à outrepasser de tels états.

D’autant plus que certains s’amusaient à lui rappeler ses fragilités sans aucune douceur.

« Tu as trouvé des pistes ? » L’information, soudaine et inopinée, tira l’adolescente de ses réflexions. « Oh, ce serait tellement une bonne nouvelle, Grace ! » Ses iris étincelèrent alors d’un espoir diffus et brûlant. Celui qui, parfois, s’animait au fond des prunelles glacées de l’indolente jeune fille.

Contrebalancée, la seconde suivante, par un sentiment abscons et souffreteux. Vrillant son instinct; telle une flèche plantée dans sa chair. Incapable, néanmoins, d'en distinguer la pointe. Elle ne comprenait pas ce changement brusque au fond de son cœur, comparable à une plaie lancinante fichée au fond de son âme.

Il n'existait aucun lien entre cette douleur et son vécu. Cela ne lui appartenait pas.

Par la suite, les instants filèrent rapidement entre eux ; emportés par la dynamique de leur joyeuse proximité. Jusqu’à partager une brève commémoration de leur amitié, leurs trois verres levés et entrechoqués dans des sourires complices. « Aux lumières de ma vie ! » Et, dans l’action guidée par l’amabilité, laisser le bonheur filtrer sur son visage habituellement blême.

Gorgé d’un trop plein d’amour ; d’amitié ; de candeur risible et excessive. « Je suis heureuse de vous avoir auprès de moi. » Une constatation simple et sincère.