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 Chut. Fais-toi violence, et tais-toi. | Rowan

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Novenka S. Cieslak
Novenka S. Cieslak
Confrérie Sinistros
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Âge : 24 ans.
Année : 2ème année à Haveirson.
Cursus : Fabrication de Baguettes Magiques, mais elle n'est plus très sûre de ses choix.
Métier : Aspire à devenir boulangère - pâtissière magique.
Situation financière :
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MessageSujet: Chut. Fais-toi violence, et tais-toi. | Rowan   Chut. Fais-toi violence, et tais-toi. | Rowan EmptyDim 3 Jan 2016 - 19:01


02 Mars 1997

La dernière fois qu'une telle chose était arrivée, elle avait réussi à arriver à temps dans ses appartements. Elena avait guetté la porte et l'avait attrapée férocement pour la faire rentrer dans la chambre pile au même instant que l'un des professeurs faisait sa ronde. A force d'étudier pour rattraper son retard et ses lacunes, Novenka avait la fâcheuse tendance à traîner outre mesure dans les salles communes. Elle aimait le brouhaha des piaillements des autres pour se concentrer sur ses taches, c'était en quelque sorte sa musique à elle.
Ce soir, c'était différent, sa musique s'était pourtant arrêtée, la laissant dans un silence quasi surnaturel qu'elle ne détecta que bien tard. Elle se retourna doucement pour vérifier l'heure sur la vieille horloge. Elle manqua un battement de cœur, et elle referma ses livres avec une certaine violence. Elle prit le tout sous son bras et rangea sa chaise en silence.
Il le savait, bien sûr qu'il le savait. Le Comte le lui ferait sûrement payer, elle se ferait fouetter... Elle prendrait feu comme le dit la rumeur. Cette perspective la fit frissonner et elle se hâta dans les couloirs. Fermant avec calme les portes derrière elle.

Elle sortit sa baguette magique pour adoucir ses pas sur le sol. Un petit coup et plus un bruit si ce n'est sa respiration forte et le cœur qui battait au dessus de la cadence normale. Elle remit sa baguette dans sa poche et avança à pas de loup dans les couloirs silencieux. Il savait, elle se sentait observer. Ce n'était pas normal, tout cela ne semblait pas normal. Le cœur battant, Novenka bifurqua et retint sa respiration. Il avait l'air aussi surpris qu'elle, elle lâcha ses bouquins et les yeux écarquillés, sans pouvoir bouger. Elle était faite, il l'avait trouvée. Le Comte envoyait ce jeune homme la chercher.
Alors qu'elle était tout de même à une distance raisonnable, et même plutôt éloignée, Novenka ne put s'empêcher de se justifier en chuchotant.

« Je suis navrée, je sais que je n'ai rien à faire ici. Je retournais justement au dortoir mais... je n'ai pas vu l'heure. Et en plus, je n'ai pas mangé... Enfin, voyez-vous... Ce n'était absolument pas intentionnel. »

Novenka mit un doigt sur sa bouche pour se demander à elle-même de baisser encore d'un ton, elle se pencha pour ramasser ses bouquins éparpillés sur le sol. Elle se sentait bête et affreusement mal à l'aise. Néanmoins, elle savait aussi accepter la défaite et cela était sa faute si elle fut attrapée. Peut-être que ses excuses trouveraient une oreille bienveillante.
En se relevant pour observer son interlocuteur, Novenka posa ses doux yeux bleus sur le visage pâle d'un jeune homme. Il semblait même plus jeune qu'elle.

« Tu... Vous êtes un élève ? »

Le soulagement se peint sur le visage de la douce slave, elle n'était pas attrapée. Elle croyait. Il était un simple élève, comme elle qui ne respectait pas le couvre-feu, qu'importe son excuse à lui, elle pourrait lui demander de la couvrir, elle en ferait de même, le tout étant de retourner au dortoir avant d'être attrapés et d'être sévèrement punis. Le silence lugubre et austère des lieux la rendait nerveuse.


Dernière édition par Novenka S. Cieslak le Sam 9 Jan 2016 - 15:22, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Chut. Fais-toi violence, et tais-toi. | Rowan   Chut. Fais-toi violence, et tais-toi. | Rowan EmptyLun 4 Jan 2016 - 12:37

En fin de soirée, après avoir abandonné quelques heures de sa vie à l'étude d'un traité politique – une distraction sommaire qu'il s'offrait avec langueur pour extirper de son esprit les méandres sinueux et désobligeants de son existence – et de doctrines latines alambiquées, le jeune homme s'était décidé à se perdre du côté de la verrière. Le silence du lieu, dissemblable de la quiétude avisée et concentrée qu'il expérimentait lors de ses séances de travail, lui procura une sorte d'agrément doucereux.

Les alentours de la bâtisse, constitués d'une immensité de nuances sombres et grises sous l'épais manteau de la nuit, attirèrent brièvement son regard. Il n'y avait que peu à distinguer, faute d'une lueur suffisante ; toutefois, un arbre se détachait tantôt du reste, tout comme une bâtisse, au loin. Signe d'un mouvement infime, d'une chandelle ou d'un quelconque éclat difficile à présager.

Ce néant sans l'être avait quelque chose de réconfortant. Le monde lui paraissait figé dans une attente extatique, dans l'espoir de retrouver bientôt les bienfaits du jour. Des prémices du printemps qui courraient sous les dernières neiges des hauteurs et la pluie éreintante. Les signes perpétuels et immuables de la course de l'univers vers la vie.

Cet instant d'ataraxie, volé au long flot des événements indélicats des semaines passées, lui sembla précieux. En prévision des distorsions à venir ; des missions périlleuses et sanglantes du Maître ; de l'assurance inaliénable à afficher lorsqu'un aristocrate venait s'enquérir de la nébuleuse réputation qui se tissait autour de lui après deux fiançailles rompues. Poussant à croire que les élues fuyaient sa proximité à cause de ténébreux secrets – et, étrangement, renforçant le culte singulier, déroutant de son image d'héritier maudit et gothique auprès de rares adolescentes rêveuses des grandes lignées – et de mystérieuses disparitions.

De telles pensées lui tirèrent une esquisse de sourire. Plus par accablement que par égayement ; il rechignait assurément à exercer une attraction aussi sordide que futile auprès d'infimes jeunes filles. Des intéressées de trop. De toute façon, il avait dorénavant la main mise sur ce pan de sa destiné.

Et, à l'heure actuelle, il comptait concentrer ses forces ailleurs que là-dessus.

Bercé par l'étau de ses réflexions sibyllines, toujours en demi-teinte, l'ancien Serpentard en oublia les heures. Les rouages du temps ordinairement peu avares en vélocité, qui échappèrent à sa vigilance acérée. Jusqu'au dépassement du couvre feu. Et la menace latente dont les murs commencèrent à s'imprégner progressivement : un rappel salvateur et pressant. Écrasant.

Rowan s'obligea à fermer les yeux l'espace de quelques secondes, pour cerner l'anxiété croissante de son sang. L'épreuve du labyrinthe se refusait à quitter son esprit ; et il se savait pertinemment observé par le maître des lieux. Où, tout du moins, en passe de l'être. S'il faisait montre d'un sérieux exemplaire et filait droit vers les appartements de Sinistros, les chances qu'il esquive le courroux du Comte augmentaient considérablement.

Pourtant, en chemin, il dut se rendre à l'évidence que rien ne se passait rarement comme prévu. Surtout quand il s'employait à tracer la chose pour ne pas en dévier. Fatalement, un élément perturbateur s'ajoutait à l'équation et empirait la situation. En l'occurrence, il s'agissait d'une comparse à la chevelure d'un auburn sombre.

La stupéfaction dépassée – la frayeur, également, dissimulée derrière la nonchalance de ses traits – il prit le temps de calmer l'ardeur des battements de son cœur. Et de considérer la rencontre pour le moins brutale dans tout ce qu'elle impliquait : il n'était plus le seul à avoir de sérieux problèmes à aviser. Bon sang. Avec une attention précautionneuse, il écouta les propos formulés à voix basse avant de prétendre d'un geste lent à l'aider. Toutefois, la jeune femme se montra davantage rapide à agir que lui, et il préféra se raviser plutôt que d'accentuer le malaise ambiant.

Vraisemblablement, l'un comme l'autre, ils craignaient les conséquences de leur débordement. Guère intentionnel. N'est-ce pas ? Elle lui sembla néanmoins excessivement studieuse, compte tenu des manuels ayant chuté lors de leur stupeur commune. Aucunement du genre à maquiller la vérité ; ni à mériter des reproches malavisées. Celles, par exemple, qu'un président de confrérie pourrait marteler à son encontre. Alors que lui-même était indubitablement en mauvaise posture.

La soudaine interrogation ne le déstabilisa pas, bien qu'elle l'égaya légèrement sous le couvert de son armature guindée et maniérée. « En effet, j'en suis. » Il compléta d'une voix lente et maîtrisée, se refusant à céder aux secondes qui s'effilochaient dangereusement autour d'eux. « En l'état, les détails sur nos statuts n'importent que peu. Nous devrions davantage nous concentrer sur le chemin du retour. » Il s'ancra fermement dans un calme nonchalant. Légendaire pour certains. Avant de jauger le moment présent : et l'indicible habitude de sauver la chair de ses compatriotes par empathie et abnégation. D'autant plus que sa compagne de mésaventure lui paraissait diablement innocente.

Ses iris quittèrent leurs jumelles pour se glisser sur les environs, attentives. « Il est préférable que je vous accompagne auprès de votre dortoir. » En espérant que ce ne soit pas celui ayant pour emblème le Phénix. Au risque de provoquer quelques éclats gênants s'il venait à en croiser l'odieuse boîte de Pandore.

« Nous ne savons pas quelle magie est à l’œuvre aussi tardivement dans l'académie, restons vigilants. »
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Novenka S. Cieslak
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MessageSujet: Re: Chut. Fais-toi violence, et tais-toi. | Rowan   Chut. Fais-toi violence, et tais-toi. | Rowan EmptyLun 4 Jan 2016 - 16:06

Le calme omnipotent de son interlocuteur rendait l'atmosphère encore plus étrange. Il ne semblait pas être stressé pour un sou. Non, bien moins stressée que notre jolie yougoslave et bien plus posé. Il n'était pourtant pas rare de voir Novenka calme et réfléchie, mais lorsqu'elle était prise au piège, elle avait tendance à paniquer légèrement. Courageuse mais pas téméraire diraient les plus mal avisés, disons seulement que le respect est de mise. Être encore dans les couloirs après le couvre-feu est une certaine insulte au Comte qui les reçoive en son sein sans rien demander en échange si ce n'est une rigueur démesurée. Aussi Novenka se sentait délinquante alors qu'elle était du genre à respecter le règlement sauf si une urgence lui demandait de l'enfreindre.
Bien que ce ne fusse pas le cas, notre jeune protagoniste cherchait dans sa petite tête, un moyen rationnel de ne pas succomber à la paranoïa. Après tout, quelle drôle de coïncidence de tomber sur un autre élève qui, de surcroit, ne semblait pas affolé et prenait le temps de penser ses gestes. Est-ce là normal ? Et si le Comte l'envoyait, si en réalité tout cela n'était que fabulation.  
La voix du jeune coupable résonne dans le couloir, et elle se tut pour écouter une éventuelle réponse de la part de quelqu'un d'autre. Elle ferma les yeux doucement sous le soulagement non feint. Il parlait beaucoup trop fort, Novenka plissa le nez en mettant son doigt sur sa bouche pour lui sommer de baisser d'un ton. Malgré cela, elle éprouva un certain amusement à l'écouter, il avait une voix très monarque quasi surnaturelle. Chauncey pouvait aller réapprendre des cours de savoir vivre, elle venait de trouver le Maître en la matière.

Le silence qui accompagna l'affreuse vérité sur la magie environnante réconforta légèrement notre protagoniste. Elle n'était pas seule, n'était pas encore punie ni corrigée. Avait-elle cependant le temps de retourner à son dortoir sans que rien ne puisse venir lui chatouiller le bout du nez. Elle n'avait pas vraiment envie de finir rôti comme un poulet.
Elle replaça une mèche de cheveux derrière son oreille, fixa le sol un instant avant de poser doucement son regard sur le visage impassible de son compatriote. Elle lui sourit, gentiment, innocemment. Elle soupira de soulagement et elle s'avança jusqu'à lui.
Malgré sa quiétude, elle préféra chuchoter plus bas encore.

« Je remercie votre générosité, ainsi que votre patience. »

Les livres sous le coude, elle repositionna une feuille de parchemin qui était prête à s'envoler. Loin d'être maladroite mais bonne vivante, c'est avec une certaine gaucherie qu'elle replaça la maudite paperasse. Elle remit à nouveau la mèche de cheveux rebelle derrière son oreille et gloussa légèrement pour signifier son embarras. Et quoi de mieux pour éviter l'embarras que de s'embourber davantage.
L'aventure cocasse qui se démarrait malgré elle rendrait nerveux le plus insolent des élèves ; et la voici au milieu de tout cela. Sans une once d'espièglerie. Malgré son envie irrépressible de rentrer à son dortoir, Novenka trouvait la situation amusante et l'adrénaline circulait à toute vitesse dans ses veines. Quelle rencontre amusante, bien qu'elle ne soit pas tomber sur le larron, elle était tout de même tomber sur un homme encore inconnu au bataillon.
Elle lui prit doucement le bras pour l'inviter à avancer avec elle, en silence. Ce n'est pas tous les jours que Novenka avait la chance de pouvoir rencontrer une personne qui semblait être de grande famille. Sortie tout droit d'une famille d'artiste, le mot bohème serait applicable à sa façon d'aborder la vie et les gens. Les gens guindés la rendaient nerveuse, mais elle y trouvait une sorte de fascination bien à elle. Comment rester aussi stoïque face à des situations qui par moment semblent appeler à la violence et au débordement. Ce sont les personnes les plus impitoyables qu'elle n'avait jamais vu. Aussi, ce n'était qu'une supposition, mais elle mettait ce jeune homme dans cette catégorie.
Peut-être que le geste de glisser son bras sous le sien était déplacé, mais pour le stress qui était demandé, elle pouvait tout de même se l'octroyer.

« Je m'appelle Novenka, au fait. La politesse aimerait que je me présente mieux, mais je vais me contenter de cela. Je suis à Abraxan, si tu sais y aller je n'aurais pas besoin de te servir de boussole et cela nous permettrait de converser sans être couper par des informations routières. »

Elle se voulait drôle, l'humour un peu perché et décalé de Novenka ne faisait pas l'unanimité. Mais elle était toujours fière d'elle et trouvait même sa façon de s'accommoder à ce jeune homme parfaite. Elle pressa un peu son bras et s'aventura dans un nouveau couloir. De toute évidence, ce n'était pas un Abraxan, elle s'en rappellerait. Rien que pour la présence et le charisme qu'il dégageait. Aussi, elle patienta poliment d'en savoir un peu plus sur son compagnon d'aventure. Le sourire collé au lèvre comme une enfant qui fait une bêtise et dont elle, malheureusement, trop fière.


Dernière édition par Novenka S. Cieslak le Sam 9 Jan 2016 - 15:22, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Chut. Fais-toi violence, et tais-toi. | Rowan   Chut. Fais-toi violence, et tais-toi. | Rowan EmptySam 9 Jan 2016 - 13:24

La quiétude angoissante des lieux, palpable du bout des doigts le long des murs froids et sombres qui bordaient le couloir en un étau toujours plus accentué – comme si la tension conservant les choses à leur place risquait de se fracturer d’un instant à l’autre – semblait ciller délicatement. Un mouvement à peine saisissable ; à peine réel. En cette heure tardive, à la frontière des mondes – et les dieux savaient à quel point il en était question ici bas – la bâtisse perdait peu à peu de sa prestance pour des parures davantage sombres. Sibyllines. Maudites ?  

Par mégarde, le sang assurément agité et anxieux en dépit de la maîtrise impitoyable de son esprit, Rowan avait formulé ses propos avec une hauteur peu recommandable. Le doigt fin et impérieux apposé contre les lèvres de son interlocutrice tel un rappel piquant mais nécessaire, lui fit pincer les siennes. L’information était passée ; de toute façon, il n’escomptait pas empirer la situation dans laquelle ils évoluaient désormais précautionneusement.

Le Comte s’aviserait de lui-même à leur prêter quelques tourments éreintants, s’ils ne s’échinaient pas à se réfugier coûte que coûte dans leurs repaires respectifs. Et, compte tenu que le jeune homme ne parvenait guère à replacer ce visage innocent dans les rangs de Sinistros, il allait devoir adjoindre un détour important à son itinéraire initial. Certes, rien ne l’empêchait d’abandonner sa camarade à son triste sort et aux griffes spectrales de leur invisible aîné, toutefois... Ce serait indigne de lui. Ses mains étaient déjà bien trop poisseuses d’un sang innocent – et cela ne ferait que diablement s’accentuer au fil des semaines à venir – pour tolérer un quelconque écart de la sorte au sein de l’académie.

Au fur et à mesure des secondes fuyantes et terrifiées, les iris de l’ancien Serpentard scrutèrent les ténèbres de part et d’autre du corridor. Il ne doutait pas un seul instant que s’ils se refusaient à bouger dans les temps, le mal finirait par les repérer. Et les broyer. Sauf que présentement, il ne s’agissait pas du labyrinthe ; ils subiraient réellement les coups, les blessures et la mort. Quoi que la marque profonde, éteinte et autrefois douloureuse d’une main brûlante sur sa gorge lui avait semblé bien trop réelle ; le colosse était parvenu à transcender le voile séparant les dimensions en le touchant. Au contraire de leur bienfaiteur, qui paraissait perpétuellement incapable de se manifester physiquement à eux... Et se devait donc d’employer des méthodes détournées.

Du coin de l’œil, Rowan avisa le mouvement lent de sa compagne de mésaventure. Il n’avait guère besoin d’être devin pour percevoir le soulagement sur ses traits ; pas plus que la sollicitude latente. « Je vous en prie. » Cette fois-ci, précautionneux, il avait chuchoté sa réponse avec attention.

Son abnégation finirait indubitablement par le perdre. Et son empathie, terrible et prompte à se tordre des émotions brutales d’autrui, aussi.

D’une façon singulière, la noirceur des alentours se fit soudainement plus vive ; plus bourdonnante. Où était-ce une illusion ? Une trace infime de frayeur dans sa chair – de crainte inavouée et refoulée dans les tréfonds de son âme – pour ne pas ébranler la contenance nonchalante et excessivement travaillée qui le protégeait en permanence ? Dans tous les cas, il était préférable de se dérober impérativement à l’emprise malsaine de ce couloir trop silencieux.

Leurs souffles réguliers étaient même de trop.

Quittant pour de bon la surveillance exacerbée des contours identifiables de leur environnement, le jeune aristocrate porta son regard vers sa camarade. D’un geste délibérément doux, quoi que encore teinté d’un embarras précédent et temporaire, elle vint cueillir son bras. Bon sang. Il se raidit légèrement sur le coup – par principe et par stupéfaction – avant de s’autoriser à respirer et à cesser de tendre instinctivement ses membres. Il n’y avait pas de danger ; il ne s’agissait que d’une jeune femme. Rien de plus.

Petit à petit, alors qu’ils se déplaçaient enfin, Rowan revint à sa constance coutumière : distante et avisée ; toujours un brin inquisitrice. Mieux valait paraître irréprochable en cas de rencontre fortuite avec tout ce qui s’apparentait de près ou de loin à un affilié du Comte. Un professeur serait davantage aisé à intégrer dans la combine : n’était-il pas président de confrérie, après tout ? Il pouvait jouer n’importe quel rôle, poursuivre une danse dangereuse sans ciller une seule fois, et mentir à la perfection sans remords... Tant qu’il n’avait pas en face une créature qui dépassait de très loin ses capacités. Et savait déceler la vérité derrière les masques.

Du bout des lèvres, les allégations de la jeune femme attirèrent son intérêt. « Enchanté, demoiselle Novenka. » Il inclina poliment le visage, trouvant néanmoins les présentations singulières dans un lieu – et une heure –  si peu propice à de telles agréments. « Je me nomme Rowan. » Il s’offrit le plaisir de lui rendre la pareille, sans perdre du temps en détails et en titres pompeux. Président de confrérie. Héritier de la lignée Westminbrook. Des mots creux pour beaucoup ; ses actes étaient plus parlants. Pas moins horribles.

« En effet, je connais l’itinéraire pour vous mener auprès de vos couleurs. » Il acquiesça avec douceur, bien que la mention d’une conversation le troubla intérieurement. Gagneraient-ils vraiment à échanger des banalités au cœur des ténèbres de l’académie ? Cela dit, le jeune homme devait bien reconnaître qu’il y avait de quoi rasséréner une âme affolée en occultant ce qui glissait silencieusement le long des murs. En s’efforçant d’ignorer le souffle glacé qui fouettait leurs dos et le moindre pan découvert de leurs épidermes.

De sa main libre, il vint vérifier la présence de sa baguette. Ses doigts caressèrent l’orme tant aimée – et pourtant si peu adaptée à l’homme qu’il était devenu – dans l’attente de la suite des événements. Qui sait, avec un peu de chance, ils échapperaient au courroux de leur supposé bienfaiteur. « Permettez-moi une interrogation, Novenka. » La question, portée par une voix basse et ferme, semblait réfléchie. « Avez-vous déjà assisté à une manifestation magique de la part de messire le Comte ? »
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Novenka S. Cieslak
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MessageSujet: Re: Chut. Fais-toi violence, et tais-toi. | Rowan   Chut. Fais-toi violence, et tais-toi. | Rowan EmptySam 9 Jan 2016 - 15:20

Rassurée, la jeune Yougoslave souriait bien heureuse. Innocente. Indolente. Crédule. Ne s'attendant nullement à un sortilège quelconque du silence angoissant qui les entourait. Seules les ombres la préoccupaient. Il y avait tellement d'histoires concernant le Comte et ses punitions très originales. Sa meilleure amie en ayant fait les frais tout récemment. Si l'on put le dire ainsi, Novenka n'avait jamais rien vécu d'extraordinaire depuis qu'elle était arrivée à Haveirson. Bien au contraire, elle se sentait en synergie totale avec l'endroit et s'y sentait comme chez elle. L'acceptation d'autrui était une fervente cause qu'elle portait dans son cœur. Qu'importe qui nous sommes, nous sommes tous égaux. Qui étions-nous pour décider du destin d'autrui.
La sécurité en ses bras berçait Novenka, l'éloignant encore plus d'une réalité tragique. Persuadée d'être au bras d'un gentleman comme son meilleur ami, Chauncey.
Quel mal pouvait donc sévir ici ? Quel maléfice pouvait-on lancer à deux jeunes gens qui n'ont rien à craindre de par leur alibi. Après tout, si le Comte était capable de les voir dehors après l'heure, n'avait-il pas non plus conscience de leur embarra. Bien que Novenka ignorait la raison pour laquelle Rowan se baladait dans les couloirs aussi tardivement, elle n'en restait pas moins persuadée qu'il devait avoir une bonne raison. Joli prénom également, dont elle ignorait toute l'appartenance, ne prêtant guère d'attention au statut social des élèves de cette école.

Le sourire s'élargit. Il prenait donc les blagues au premier degré, c'était à y repenser, et empreint d'un charme certain, presque mignon. Elle se doutait qu'il connaissait l'emplacement des maisons, il semblait même au courant de beaucoup de choses que Novenka, elle-même, ignorait. Elle serra doucement sa main sur le vêtement du jeune homme, resserrant un peu plus son étreinte autour de son bras. Elle ne voulait pas être punie et la fatigue commençait doucement à se propager dans son petit corps frêle. Elle aurait aimé poser sa tête et le laisser porter tout le poids de cette excursion, mais la politesse était de mise et elle ne le connaissait pas pour ainsi se donner, innocente et fragile. Alors le regard renforcé et la stature droite, presque autant que Rowan. Elle marchait à son rythme, régulier, presque lent malgré les menaces environnantes que Novenka ignora.

La question de son ami de mésaventure lui arracha une expression de surprise. Ses pensées volant dans cette direction la stupéfièrent. Lisait-il dans les pensés ? Impossible. Risible naïveté.
Naïveté. Au point d'oublier ses doutes vis-à-vis de son identité propre, son application dans cette rencontre. Ses liens avec le Comte ou avec ce château. Qui était Rowan, finalement ?

Elle ouvrit la bouche sans qu'aucun son ne sorte. Pourquoi continuait-il à la vouvoyer alors qu'elle avait clairement fait la transition entre le vouvoiement et le tutoiement, une fois que l'identité d'élève avait été révélée. Mal à l'aise, elle s'arrêta brusquement. Continuant néanmoins de parler calmement. Tirant Rowan vers l'arrière, elle se pinça les lèvres en guise d'excuses pour la brutalité de son arrêt.

« Je t'en prie, tutoie-moi. Je me le suis permise, je n'aimerais pas que tu t'en prives. Je ne suis qu'une élève et je n'ai aucun titre qui requiert tant de politesse à mon égard. » Dans un sourire chaleureux et aimant, elle ajouta : « Puis cela est plus intime aussi, la distance entre deux camarades est bien triste, n'est-ce pas ? »

Elle reprit doucement la marche en réfléchissant à la réponse adéquate à apporter. Serait-il avisé de lui dire la vérité ou de se contenter du minimum ? Ou pis encore, mentir effrontément ? Mentir. Ce n'était pas son genre. Novenka redressa ses livres sous son bras et se racla doucement la gorge, continuant de jouer sur les décibels bien basses.

« Non... Je n'ai pas assisté à une manifestation de Monsieur le Comte. » Puis elle s'empressa d'ajouter : « Mais mon amie a vécu une terrible nuit dernièrement, une force lui aurait agrippé la gorge dans une étreinte de force. Elle était bouleversée. Mais pouvons-nous seulement affirmer que cela vient du Comte ? J'en doute. Pourquoi s'en prendre à une si charmante jeune femme... »

Elle fronça légèrement les sourcils alors qu'elle réfléchissait au pourquoi du comment. N'avait-elle pas raison de continuer à douter des maux et rumeurs qui tenaillaient leur bienfaiteur ?
Elle crut, un instant, entendre un murmure... Elle lâcha alors ses livres et ravala un cri aigu. Le boucan des livres raisonnaient dans les couloirs déserts. Elle se figea, observant le silence et le noir du fond des couloirs les entourant.
Après un petit moment, elle se tourna vers Rowan, oubliant ses livres étalés sur le sol.

« Tu as... Tu as entendu ? Je crois que je commence à devenir folle... Dépêchons-nous, d'accord ? »

Elle les ramassa à la hâte, avec l'aide de Rowan et s'agrippa encore plus fermement à son sauveur. En continuant, Novenka avait besoin de faire taire son cœur qui tambourinait durement contre sa peau. La conversation, elle devait l'écouter, l'entendre parler de cette voix assuré, rassurante et stable... Calme.
Son imagination était débordante, et elle avait besoin de revenir sur Terre.

« Et... Et toi, alors ? Tu as déjà assisté à une bizarrerie du même genre ? »
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MessageSujet: Re: Chut. Fais-toi violence, et tais-toi. | Rowan   Chut. Fais-toi violence, et tais-toi. | Rowan EmptyDim 10 Jan 2016 - 16:51

Contre toute attente, alors que les ténèbres vrombissaient autour d’eux telle une menace persistante et caustique, sa compagne de déconvenue s’offrait le loisir – divinement périlleux –  de sourire. En dépit de la distance guindée qu’il s’échinait à conserver, Rowan ne put s’empêcher d’être sensible à ce détail infime : l’ingénuité. La candeur dans ce qu’elle avait de plus terrifiant et de plus prodigieux. À mille lieues du malaise ambiant ; du trouble bas et lourd émanant des interstices du plafond. Oppressant. Comme s’il s’agissait d’une sorte de lueur tenace, volontairement portée à l’encontre de la frayeur et du vertige angoissant de leur perdition nocturne.

En vérité, il trouvait cet apanage insolite et déconcertant. Non pas qu’il se refusait à apprécier une innocence aussi éclatante – au contraire, il y était diablement sensible – seulement que les circonstances ne s’y prêtaient guère. Il y avait là-dedans un semblant de légèreté négligente ; de celles qui peuvent vous pousser des hommes et des femmes vers l’abîme. En une malheureuse fraction de seconde. Par mégarde.

Et, selon toute vraisemblance, un tel détour n’était définitivement pas envisageable dans les perspectives actuelles.

Tout en continuant d’avancer dans les corridors sombres et quiets – bercés par la régularité épisodique de leurs souffles vigilants – de l’académie, l’ancien Serpentard s’autorisa quelques regards attentifs vers la dénommée Novenka. Elle paraissait se nourrir sans affront des quelques mots précédemment lâchés ; ni intrusive ni complètement désintéressée. Il se fit la remarque silencieuse – quoi que piquée de regrets désolants – qu’une telle approche orale, pleine d’une délicatesse inhabituelle, lui faisait du bien. Cela le changeait des interrogations successives et désopilantes d’une autre. Celle ayant fermé les yeux sur les fragilités de son armature pour mieux l’enfoncer, la percer et lui soutirer l’essence chaude et rougeoyante qui irriguait le corps. Et s’offusquer, ensuite, de tout ce qu’il se devait de faire pour ne pas finir exsangue.

À ces pensées, une bile amère et folâtre serra brièvement sa gorge. Le temps n’avait pas encore eu l’occasion de parfaire totalement son œuvre : Rowan éprouvait toujours une vive rancœur au moindre souvenir de sa boîte de Pandore. Une colère rudement contenue ; tantôt noyée dans l’étude et les sessions d’occlumancie ; tantôt employée pour les missions du Maître. Et, le plus souvent, reléguée dans un coffre abandonné, pour ne pas contrevenir à sa mission ultime : sauver les siens.

Enfoncé dans les tourments sereinement esquivés ces dernières semaines, le jeune homme cessa peu à peu de détailler les traits de sa camarade au profit de la noirceur au-devant d’eux. Le vide avait cette faculté admirable d’épargner les humeurs de la réalité et de se prêter aisément aux réflexions. Aux distractions.

Bon sang. Il se perdait dans des travers absolument incompatibles avec les risques présentement encourus.

Le mouvement d’arrêt de l’Abraxan, soudain et inexplicable, le rappela brutalement au monde. Et lui fit froncer les sourcils. Les allégations qui suivirent le laissèrent visiblement dubitatif – intérieurement, il ne douta pas une seule fois de leur cohérence avérée – et précautionneux. Théoriquement, de ce qu’il sentait et percevait, sa camarade ne méritait effectivement aucune politesse exagérée. Toutefois, c’était une coutume si bien ancrée dans sa chair qu’il éprouvait des difficultés doucereuses à s’en détacher. D’autant plus qu’il parvenait à distinguer ainsi ceux qui méritaient sa véritable proximité... Des autres.

Sans crier gare, ses iris céruléennes percutèrent avec une âpreté sceptique leurs jumelles. L’espace de quelques instants, Rowan se permit de la juger, et de définir silencieusement les clauses de ce qu’il se risquait à lui donner. Pour l’heure, rien ne contrevenait à un peu de largesse. Après tout, il ne lui offrait rien de plus qu’un détail qu’elle ne retiendrait assurément pas. « Bien, je me soumets de bonne grâce à ta volonté. » Sa voix, douce et lente, finit par briser le silence qui s’enlisait autour de leurs lèvres. « Il est sans doute davantage appréciable de prêter un peu d’intimité à notre échange. »

La raideur s’estompa progressivement de ses yeux tandis qu’ils reprenaient leur chemin. La chaleur dont faisait preuve son acolyte de déconvenue, ne manqua pas de lui souffler un brin de culpabilité : n’avait-il pas été particulièrement brusque ? Cela lui ressemblait pourtant peu – à moins que ce ne soit en lien avec les tourments acérés et douloureux de sa faiblesse d’âme.

Lorsque Novenka apporta les précisions tant attendues, le jeune homme pinça les lèvres en une esquisse d’inquiétude réelle. « En vérité, si je peux me permettre, mieux vaut éviter d’assister à de telles démonstrations magiques. » Le regard qu’il adressa cette fois-ci à son interlocutrice, sembla trahir une empathie pernicieuse et voilée. De ces sensibilités que l’on se refuse à révéler d’ordinaire, mais qui nous échappent malencontreusement lors de la fatigue. De la fureur. Du désespoir. « Je m’interroge très sincèrement sur l’identité de ton amie. Car le Comte, de ce que j’ai pu constater sur plusieurs mois, ne s’intéresse qu’aux étudiants dont le souhait a été d’enfreindre les lois en vigueur ici bas. » Ce qui n’était pas exactement vrai. « À l’exception de quelques autres scénarios, les interventions menées par sa main respectent cet ordre. »

Une sorte de vacillement, véloce et instable, piqua soudainement son attention vers la droite ; et au même instant, sa camarade lâcha ses ouvrages dans une cacophonie épouvantable. Par réflexe, l’ancien Serpentard avait dégainé sa férule d’orme ; ses doigts s’y accrochant fermement comme lors des entraînements avec son parrain. Comme lors de la manifestation pacifique orchestrée par les apprentis mangemorts. Jusqu’à s’en blanchir les jointures. Unique empreinte de l’anxiété parcourant ses veines, puisque pour le reste, il paraissait toujours inébranlable. « Je crains que l’épuisement ne soit pas la seule donnée à considérer pour définir les secousses de nos sens. » Il souffla d’un ton mêlant le velours et le fer : « Laisse-moi t’aider, et quittons définitivement ces corridors. »

En des gestes méthodiques et maniérés, Rowan apporta son secours à sa compagne. Par respect et par empathie pour la frayeur de cette dernière, il préféra ignorer la pression grandissante des doigts fins et nerveux contre son bras. « En effet, j’en ai été témoin avec mon partenaire de chambrée. » De sa main libre, il persista à garder un maintien impitoyable sur la baguette surannée. « Les reflets dans le miroir de nos appartements se sont dissociés de nos véritables contenances. Sans aucune raison légitime et appréciable. » Alors qu’ils conversaient des moyens à employer pour rompre les fiançailles avec Daphné. « Ces images nous ont regardé avec vice et aversion dans une brise glacée. Rien de plus. » Il marqua une courte pause. « Ce phénomène n’a pas duré assez longtemps pour que nous ayons la possibilité de dégainer nos férules. »

Une esquisse de sourire caressa la bordure de ses lèvres. « En outre, ce même ami a été promptement enflammé devant le panneau d’affichage. Cela dit, tu dois connaître ce fait aussi bien que moi. »
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Novenka S. Cieslak
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MessageSujet: Re: Chut. Fais-toi violence, et tais-toi. | Rowan   Chut. Fais-toi violence, et tais-toi. | Rowan EmptyLun 11 Jan 2016 - 23:42

La violence de son angoisse procurait à la belle de fort maux de tête, et la suspicion d'être observé était intenable. Les ombres dansaient sur les murs comme des démons tapis dans l'ombre, le courant d'air murmurait des mots inaudibles mais sa présence donnait la chair de poule. La sensation étrange d'être perdu dans un monde maléfique naissait petit à petit dans sa bulle de confort. Agrippée au coude de Rowan, elle ne pouvait s'empêcher de regarder un peu partout autour d'eux, comme dans ce manège pour les foires : les maisons hantées.
L'atmosphère pesante et l'ambiance morose dues au stress des deux jeunes gens rendaient l'attrait de la situation bien plus déconcertante encore. Quelle idée d'avoir voulu travailler si tard sur ses devoirs de botanique pour impressionner le Professeur Fitzsimmons le lendemain lorsqu'elle viendrait réclamer sa place au sein de ses spécialistes.

Les bruits et les ombres tournoyaient près d'eux comme le ferait le croc-mitaine. Tous ces contes pour enfants moldus et sorciers mélangés revenaient faire surface dans l'esprit de la Yougoslave. Les monstres nordiques et de l'est étaient nombreux, et vivre dans un monde magique voulait aussi dire côtoyer des êtres magiques et maléfiques. Les rumeurs sur le Comte étaient-elles réellement fondées, avions-nous quoi que ce soit pour l'accuser de tous les maux ? L'injustice se liait divinement avec le jugement hâtif, et c'était l'une des raisons qui poussait Novenka à reconsidérer sa position et de contredire ouvertement les propos diffamatoires. Sauf avec Mia. La malheureuse avait essuyé un drôle de sort, et même si elle doutait de son origine, elle ne pouvait s'en prendre à elle en affirmant qu'elle se trompait sur le Comte, qu'elle n'avait aucune preuve pour ainsi l'en accuser. Pourquoi ne règnerait-il pas ici une force magique plus ancienne dépassant même les pouvoirs du Comte ?
Novenka s’évertua à ne pas répondre à l'interrogation subtile sur l'identité de mon amie. Elle ignorait si cette dernière apprécierait d'entendre son nom murmurer dans les bouches indiscrètes de l'école. Qui lui garantissait qu'il ne dirait rien ?

Il avait sans doute raison, Novenka le sentait aussi depuis peu de temps, la fatigue n'était pas la seule à être contre elle ce soir. Contre eux. Ses sens étaient à l'affut de la moindre sensation étrange, ce murmure incessant qui lui caressait l'oreille était sans doute que le vent mais Rowan n'entendait rien de plus que le son de leur souffle, de leur voix, de leur pas.
Disait-il que les élèves touchés étaient de simples rebelles bravant les lois et les règles imposées ? Ce serait une ironie toute étrange. Mais actuellement, les deux jeunes étudiants étaient dans la même situation que ces rebelles. Allaient-ils maintenant ou plus tard être punis pour cette offense involontaire ?
Novenka sentait son cœur tambouriner contre sa poitrine au fur et à mesure que Rowan narrait ses expériences. Était-il réellement possible de faire subir tant de souffrance à des élèves pour la simple raison d'avoir enfreint une règle ou deux ? Elle se souvint qu'avec Tonks, elles désobeïssaient souvent à une ou deux règles pour jouer des tours ou les justicières à Poudlard.
Ce qui marqua particulièrement Novenka ce sont les maléfices étonnamment ingénieux et travaillés. Le doublon de personnalité était une magie noire, rare, difficile. Elle le savait pour en avoir discuter un soir avec Gregorovitch. Elle tourna doucement la tête vers son voisin et compagnon de mésaventure. Elle le regarda un instant, scrutant, analysant ses détails pour ne pas les oublier une fois qu'ils se seront séparés au bout des couloirs interminables.
Elle ne se rappelait pas avoir mis autant de temps pour retourner à sa chambre.

Le sourire promptement dessiné sur les lèvres du jeune homme laissait Novenka attendrie, même s'il était léger et modéré, même s'il naissait sous une révélation diablement triste. Le voir ainsi sourire rassurait notre Yougoslave, après tout, il était en train de se détendre, d'une certaine manière. Et elle se mit à penser que sa compagnie n'était pas désagréable pour autrui, en fin de compte. Même si elle avait un groupe d'amis soudés et solides.
En effet, elle connaissait les rumeurs qui allaient bon train concernant des élèves brûlés. Pas un mais deux ou trois. Cela dépendait de la version des uns et des autres. Mais Novenka ne prêtait que peu d'attention aux ragots.

« Je ne vais pas te mentir, j'ai entendu des rumeurs et je n'y prête pas grande attention. Mais si ce qu'elles disaient était vrai, cela veut également dire qu'ils vont bien maintenant, et j'en suis ravie. »

Le sourire chaleureux et maternelle peint son visage devenu légèrement rose, contrastant pourtant énormément avec sa peau pâle de ses origines de l'est. Le silence était aussi une option admirable, mais se perdre ainsi dans les couloirs commençaient doucement à rendre Novenka de nouveau nerveuse. Bien que la conversation n'était pas forcément amusante, elle avait au moins la qualité de l'apaiser.
Gardant une poigne ferme sur ses livres, elle se rapprocha davantage de son allié pour s'y sentir plus protégée. Avec une appréhension certaine, elle glissa sa main sur l'avant-bras du jeune homme s'y agrippant farouchement, tout en laissant naître quelques rides de nervosité sur le front.

« J'ai... J'ai l'impression que l'on marche beaucoup sans toucher notre but, Rowan. » Elle inspira un long moment. « Tu ne trouves pas ? »

Bien que la compagnie du jeune homme ne la dérangeait absolument pas. Il était agréable, poli, un peu guindé certes, mais causant. Il la rassurait, prenait soin d'elle à sa manière. Faisait preuve de gentillesse et délicatesse même si ses révélations étaient angoissantes et son sourire ébauché semblait apprécié ce qu'il racontait. Il était jeune, mais semblait tout de même abattu par des responsabilités tombées bien trop tôt dans cette jeune vie. La beauté de ses yeux trahissaient le besoin de reconnaissance et ses pupilles glaciales donnaient pourtant chaud aux joues de la jeune Yougloslave. Le noir de ses cheveux rappelait sans faute les ailes d'un corbac. Magnifié en un homme dont le charme glacial n'était pas sans rappelé les doux sorciers et les doux moldus de l'Europe de l'Est. Cette dureté et ce calme glacial cachaient surement un mal être profond. Enfoui.
Mais Novenka n'aurait pas le temps de gratter cette couche surement bien trop épaisse pour une aventure comme la leur, et le moment ne s'y prêtait pas. Elle ne connaissait rien de ce jeune homme, si ce n'est son prénom, information lui suffisant amplement pour l'instant. Elle n'était pas sans savoir qu'il alimenterait grand nombre de questions et qu'il serait l'objet des confidences entre femmes, même avec Chauncey à qui elle disait tout. Peut-être que l'un d'eux le connaissait, ça l'aiderait à répondre à ses nombreuses questions qui se battaient déjà pour trouver leur réponse.

« J'espère pour toi et tes amis que vous n'aurez pas à revivre pareille expérience. Et je suis sincèrement désolée si cela t'arrive par ma faute. » Elle s'arrêta doucement, se mit sur la pointe des pieds et pris appui sur l'avant-bras du jeune homme avant de coller un léger baiser sur la joue froide de Rowan. « Ça ne pardonnera pas tout, j'en suis consciente. Mais accepte-le de bonne grâce, c'est mon cadeau d'excuse si nous nous faisons attraper. »

Le sourire chaleureux refit doucement surface gagnant du terrain sur sa nervosité. Elle laissa sa main glisser jusqu'au poignet du jeune homme, n'abusant plus. Elle l'encercla de sa main froide et frêle avant de reprendre la marche.

« Qu'étudies-tu ? Quel cursus as-tu choisi ? Attends, attends. Ne me dis rien. » Elle fit mine de réfléchir tout en le détaillant, plissant les yeux sous la réflexion lui donnant une expression étrange mais amusante. Elle serra doucement sa main sur son poignet en sautillant une fois. « Administration, je te vois bien être bureaucrate ou diplomate. Ai-je juste ? »

Quoi de mieux que de rendre la conversation plus légère quand on savait que la fin ne s'annonçait pas forcément joyeuse ?
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MessageSujet: Re: Chut. Fais-toi violence, et tais-toi. | Rowan   Chut. Fais-toi violence, et tais-toi. | Rowan EmptyMer 13 Jan 2016 - 13:43

La jeune femme persistait à lui tenir le bras, comme si ce dernier s’avérait être son unique rempart contre la noirceur liquoreuse et suintante des lieux. Comme si elle escomptait, de cette manière, échapper définitivement aux griffes acérées du mal. Une essence vicieuse et torve, tantôt prompte à dévorer les Hommes sous l’effet de péchés désolants, tantôt gourmande de leurs faiblesses sentimentales ; lui permettant ici de quitter sa nature de chimère au profit d’une stature singulière. Pas moins insolite. Inquiétante. Animée d’intentions obscures ; assurément maléfiques ?

Briser leurs âmes et déchirer leurs chairs. Tels des jouets négligeables, si vite égorgés et fracassés contre la roche. Pour un rire, une moquerie de trop ; un règlement enflammé ; un couvre feu dépassé.

Tandis qu’ils avançaient d’un pas précautionneux, parfois marqué par un infime instant de flottement et d’incertitude, la pression exercée contre son épiderme s’intensifiait. Où était-ce son esprit qui éprouvait des difficultés à écarter désormais ce détail de sa conscience ? Plus les secondes s’étiolaient, plus ce contact lui apparaissait très nettement ; et troublait sa concentration avisée. Novenka semblait vouloir désespérément s’arracher aux ombres muettes et joueuses qui se tordaient en de souriants simulacres le long du corridor ; et, cette attache atypique auprès d’un individu qui pouvait tout aussi bien servir le Comte – ce qui, théoriquement, était envisageable – que le Seigneur des Ténèbres, avait un goût d’innocence impardonnable.

Brièvement, Rowan avait dirigé ses iris céruléennes vers sa camarade. Tout en elle respirait la candeur et la confiance ; l’ingénuité des premiers âges de la terre et du ciel. Il n’existait aucune once de méfiance à l’égard de son accompagnateur – tout du moins, il se trouva incapable d’en repérer ne serait-ce qu’une trace.

Glaçant. Compte tenu du fait qu’il était loin d’être un enfant de chœur. Pire ; il était lui-même une ombre qui évoluait à l’interface des ténèbres et de la lumière, se refusant à choisir tout en basculant temporairement d’un côté puis de l’autre. Sans jamais vraiment s’arrêter à une frontière, une valeur. En l’état, s’offusquer de la morale reviendrait à perdre du temps ; et à se détourner de sa mission. Mieux valait abandonner de telles considérations aux partisans de Dumbledore. Ceux, notamment, qui jugeaient ; qui condamnaient les partisans et les mangemorts comme la dernière des vermines. Sans chercher à creuser les motivations, les obligations et l’instinct de survie. Juste à s’en tenir à l’aveuglement de leurs décisions.

Ces individus dévoués au 'plus grand bien' - sous prétexte de lutter contre Voldemort –  n’avaient rien retenu de l’histoire du monde ; pas plus de la grande époque des guerres de religion que de la seconde guerre mondiale. Ils se refusaient à l’évidence : les hommes préféraient vivre, quel qu’en soit le prix à payer. Toujours.

Au fur et à mesure de leur avancée, Rowan se trouva néanmoins forcé de constater le silence de sa compagne de mésaventure. Il avait eu tort ; la confiance n’était pas pleinement réciproque. Bercé par une sorte de soulagement mêlé de tension – indescriptible et inconvenante – son attention finit par quitter leur proximité pour se porter au-devant d’eux. Dans les mouvements invisibles ; les murmures qu’il n’entendait pas ; le chemin qui n’en finissait plus. « En effet. Ils vont bien. »

Clemens. Isolde. En proie aux flammes sous les yeux ahuris de messire Fitzsimmons deuxième du nom. L’anecdote, si elle manquait aujourd’hui de lui tirer un sourire de connivence, n’en restait pas moins diablement effrayante. Révoltante. Bon sang. Il détestait que l’on toucha à ses proches ; et la colère noire qui l’animait épisodiquement ces dernières semaines, risquait bien d’éclore un jour ou l’autre à ce sujet.

La constatation soudaine et anxieuse de l’Abraxan le fit frémir. Et vérifier les alentours l’instant suivant ; toujours les mêmes décors. Le même chemin. Par tous les dieux ! Il connaissait pourtant la voie à emprunter pour rejoindre le couloir principal. Puis la confrérie désignée. Ce serait-il trompé ? Lui, si habitué à la précision et à la perfection ? Était-ce la fatigue ? Une indication narquoise de leur bienfaiteur ? « Si. »

Aussitôt, l’ancien Serpentard incantait un ‘Magicae Revelio’. Promenant ainsi sa magie le long des murs effrités et froids. Rien. Tout était normal – en apparence du moins. « Déplaisant. » Ses lèvres se pincèrent en une courbe sibylline. Un relent d’agacement sur un masque de nonchalance ? « Il n’est pas impossible que je me sois montré distrait. » Quelque chose feula dans les tréfonds de sa conscience. Instinctif. « Néanmoins, ce n’est guère dans mes habitudes de l’être. »

Il se tourna vers les profondeurs noirs et silencieuses qu’ils s’échinaient à quitter, ancré dans une posture assurément aristocratique. Raide. Imperturbable ; tout en brûlant intérieurement d’une crainte repoussée avec fermeté. D’une crainte brutalement suspendue par l’immobilisation de leur mouvement ; le poids de la jeune fille et le velours de ses lèvres contre sa joue. Une action impromptue – hors de propos et de toutes circonstances invitant à cet usage – et enflammée. Au point de lui conférer une stupeur brutale et douloureuse.

Un soupçon de culpabilité dans le cœur ; d’infidélité dévoyée. Futile. Creuse.

Rowan encaissa le remerciement avec un léger vacillement, l’espace de quelques curieuses secondes, avant de se reprendre. Trop de choses se mélangeaient ; les débris, les tremblements et la réalité. À son oreille, une part implacable l’invitait à considérer la chose telle qu’elle lui était présentée. Tandis qu’une autre, plus fluette et gracile, à l’intonation trahissant ses origines ingrates, l’accusait d’une faiblesse grandiloquente. D’un manque de discernement.

Or, il n’avait rien fait de sa propre initiative. « Et bien... Merci. » Il se força à revenir au présent et à  leur situation, tout en maîtrisant implacablement les débordements internes à son esprit. Évitant ainsi de trahir l’agitation profonde qui le scindait en deux. Qui témoignait de cette humanité risible et détestable ; celle exploitée par la boîte de Pandore au détriment du reste. Jusqu’à le coucher sur l’autel et attendre avec hardiesse son sacrifice.

Les interrogations qui succédèrent à ce moment de grâce et de soufre, lui offrirent la possibilité de se concentrer. Malheureusement, il n’eut pas le temps de répondre qu’une immense fenêtre à leur gauche s’ouvrit brusquement sous l’effet d’une bourrasque pluvieuse. De l’emportement sauvage d’un orage ? L’air s’engouffra violemment entre eux ; emportant leur proximité et leurs baguettes.

Et la lumière.
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MessageSujet: Re: Chut. Fais-toi violence, et tais-toi. | Rowan   Chut. Fais-toi violence, et tais-toi. | Rowan EmptyVen 15 Jan 2016 - 15:24

La longueur du couloir n'était pas, alors, une idée inventée par l'imagination débordante de notre jeune yougoslave. Il y avait bien un drôle de tour dans cette machinerie. Ils n'étaient pas en sécurité, et elle le sentait. Sa naïveté et son innocence se noyant doucement dans la crainte et l'appréhension. Malgré ses efforts pour paraître absolument désinvolte, ne pas avoir peur et, surtout, en outre mesure exagérer son aversion pour la magie noire. Elle était puissante, destructrice. Le genre d'avancé technologique moldue pour apprendre  à mieux régner en tuant, l'apologie de la bestialité et de la dictature. Elle n'appréciait ni la dictature jouée sur la terreur, ni la dictature jouée sur la culpabilité et le besoin de se donner bonne conscience pour une mauvaise conduite.
Le libre arbitre devrait être accordé à tous.

Mia lui manquait, dans ce genre de situation, les deux jeunes filles auraient déjà couru depuis bien longtemps. Le jeune homme était plus soigné, plus guindé. Était-ce la meilleure solution quand la panique était au bord de l'âme ? Être sage est une chose, être humain en est une autre. La désinvolture dont faisait preuve Novenka n'était qu'une façade pour oublier rapidement, son mal être. Pour avoir vécu loin de tout, dans le froid et la forêt pendant un long moment, Novenka ne s'était jamais sentie aussi nerveuse. Un pressentiment qui lui arrachait le cœur, l'intuition qui n'arriveraiennt pas à leur but. Ils seraient punis d'une manière ou d'une autre. Était-ce bien fait pour eux ?
Sûrement. Novenka avait enfreint le règlement intérieur, elle était restée bien trop longtemps à la bibliothèque pour rattraper son retard sur le reste des élèves, son retard tout court d'ailleurs. Bien qu'elle ait beaucoup appris auprès de son mentor, l'oublie des matières principales était fait. Elle avait perdu pas mal d'acquis et c'était pour cette simple raison qu'elle s'était décidée à veiller plus tard pour travailler oubliant manifestement le couvre-feu de l'académie.
Pourtant loin d'elle de croire que le Comte la réprimanderait pour avoir voulu devenir meilleure studieuse. Une autre force sévissait à travers ces murs et le Comte était surement affilié ou spectateur incrédule de cette étrange force. Elle avait omis de parler de l'épisode de la cafétéria avec Siobhan. Le bruit et les traces, la force invisible... C'était l’œuvre d'un fantôme, d'un démon... Quelle magie noire aurait pu ainsi feuler ?  
Elle devrait peut-être parler de cela à Rowan, histoire de savoir s'il met ce genre d'apparition dans la même catégorie que les reflets autonomes et la combustion de ses amis.
Qu'est-ce qui courrait sur les murs ? Pourquoi des horaires aussi strictes ? Serait-ce une sorte de monstre qui ne sort qu'à des heures précises ? Oui, mais Siobhan s'est faite attaquée en plein milieu de la soirée. Mia en plein milieu de la nuit dans son lit.

Ses pensées revinrent à Rowan, sur la devinette et sans se départir de son sourire, elle sauta sur place, fière de sa trouvaille. Elle était suspendue aux lèvres de son nouvel ami, se mordant la lèvre inférieure en gardant ses yeux bleus fixés dans ceux glaciaux de Rowan. L'excitation était à son comble, comme si cette question-réponse était la dernière d'une longue série qui allait lui rapporter le jackpot. Les lèvres de son ami se retroussèrent, il allait donné sa réponse. Novenka serra un peu le bras de ce dernier mais cela était sans compter sur l'interruption brutale d'un invité surprise.

Le cœur de Novenka manqua de flancher, le vent arracha les livres et les parchemins qui s'éparpillaient sur le sol, d'un bout à l'autre, alors que sa plume continuait à voler dans la bourrasque. Le vent aveuglait la jeune yougoslave qui se fit projeter contre le mur du couloir, lui coupant brutalement le souffle. Elle tomba à genoux, tentant de retrouver sa respiration. Le bras de Rowan était lui aussi parti, elle se retrouvait dans l'instant seule face à l'effroi. Novenka tenta de retrouver sa baguette dans sa poche, mais il n'y avait plus rien... Sa baguette avait disparue. Elle tata le sol et la lumière s'éteignit.
Le noir... Les ténèbres. Les ombres. L'oppression. Si cela était sa punition, elle était drôlement réussie. Une larme perlait au coin de son œil gauche trahissant sa peur par ses tremblements. La pluie s'engouffrait à son tour, noyant ses notes sous l'eau. De l’œil encore légèrement ouvert, Novenka tenta d'approcher la fenêtre grande ouverte qui battait au rythme du vent. Ce fut à quatre pattes qu'elle s'essaya à s'en approcher mais en vain, l'orage grondait, la lumière fuyait et le vent l'accablait de ses maux terribles.

Elle retourna s'assoir contre le mur, se protégeant du vent, patientant que la malédiction se lève. Elle fourra son visage dans ses bras posés sur ses genoux remontés à son torse, et elle songea un instant à la perplexité de cette soirée.
Elle avait enfreint le règlement intérieur stipulant qu'il était interdit de flâner à l’extérieur des confréries, de la bibliothèque ou de la chaumière entre 1h et 5h du matin. Quelle heure était-il ? Que faisait Rowan, son compagnon de mésaventure, en dehors de son dortoir à cette heure tardive de la nuit ? Mais c'était avec naïveté, à nouveau, qu'elle avait décidé de lui faire confiance. Maintenant qu'il avait disparu, était-il à l’œuvre de cette machination ? Était-ce lui sa punition ?
Ce côté rangé, calme, froid et pourtant bouillonnant, lui rappelait sans conteste son mentor Gregorovitch. Cette simple pensée lui tira tous les maux de son ventre.

Le tonnerre éclata, le grondement fit trembler le couloir, le vent s'engouffrait comme l'eau dans les conduits, la pluie frappait, crissait. Et la bêtise de Novenka était de rester droit devant la fenêtre. Pourquoi ? Pourquoi ne se protégeait-elle pas de ce chaos ? Elle ne le pouvait pas. La résignation ou la peur ? Quelque chose la paralysait. Le visage rougit par les larmes, c'est pourtant avec détermination qu'elle releva la tête pour faire front à cette tempête. Elle tourna la tête d'un côté comme de l'autre et se mit à hurler. Pas assez fort pour commencer. La seconde fois, c'est une branche remplie de feuille qui la fit taire ; et enfin :

« ROWAN ! »

Sa voix était cassée, fatiguée, au bord de l'anéantissement total de sa conscience. Elle se concentra à nouveau, avalant avec difficulté sa salive.

« JE T'EN SUPPLIE... Viens me chercher... »

La tête lui tourna, les contours déjà indistincts du couloir devinrent plus flous. Son corps était lourd, tout comme ses paupières devinrent incontrôlables. Se fermant doucement, la perte de connaissance arriva pour accabler encore les efforts de courage de la belle abraxan.
Elle se souvint de sa tête qui frappait lourdement le sol alors que son corps désarticulé suivait le mouvement de lassitude.
Elle sombra dans l'espace noir et infini du subconscient, oubliant le reste de son corps. Se demandant, cependant, si la mort ressemblait à ce genre de décor, froid et oppressant. Bien que les douleurs sont exclues de ce monde, il est difficile de s'y sentir à l'aise quand les sentiments et les réactions sensorielles disparaissaient de notre emprunte génétique. Impossible.
C'est avec force et courage qu'elle ouvrit doucement les yeux. Perturbée et fatiguée. Le décor chaotique, lui, n'avait pas changé.
Il aurait été tellement plus simple d'être dans son dortoir à rêver de cela, tout simplement. Rowan aurait été le prince charmant d'un rêve mielleux et les pensées de la yougoslave n'aurait pas à se torturer le crâne pour connaître les raisons qui l'ont poussé à la ramener.
Si seulement cela était plus simple. Pour une rencontre atypique, celle-ci était surement la seule et unique qui marquerait à jamais l'esprit généreux et franc de la jeune abraxan.

« Ne m'abandonne pas... Pas encore une fois... » chuchota-t-elle, doucement l'esprit éteint. L'image de Gregorovitch se déformant pour y inscrire de manière floue celle de Rowan.


Dernière édition par Novenka S. Cieslak le Ven 15 Jan 2016 - 23:03, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Chut. Fais-toi violence, et tais-toi. | Rowan   Chut. Fais-toi violence, et tais-toi. | Rowan EmptyVen 15 Jan 2016 - 22:47

Les remontrances placides et taciturnes d’un pan de son esprit, toujours froissé d’une proximité somme toute impardonnable – quoi qu’elle n’eut désormais que le néant auquel se référer et se plaindre – persistaient encore au creux de ses oreilles. Une boucle fallacieuse, désagréable et encombrante. Un chant maussade ; plus proche d’une plainte lancinante refusant de s’éteindre que d’une quelconque litanie doucereuse. Comme si, aux yeux de cet esprit frappeur et éthéré, le mal du monde reposait sur les épaules éreintées du jeune aristocrate.

Comme si, une nouvelle fois, on pouvait lui imputer la dégénérescence de ses pairs. Et la sienne, dans une moindre mesure : alors qu’elle se trouvait certainement être la meilleure façon de le faire ployer. De l’obliger à courbe l’échine. À capituler ? Les considérations de ce genre s’accumulaient les unes sur les autres, sans véritablement parvenir à se distinguer de la masse des menaces. Néanmoins, en dépit de toute la vigilance qu’il parvenait à déployer autour des siens et de sa propre personne, Rowan connaissait ses failles. Ses limites. Les innombrables fractures qui parcouraient son attention et ses tentatives désespérées de protéger ses proches.

De devancer le danger. Quitte à se croire capable de manipuler la chose avec extravagance : jusqu’à se rendre compte, avec horreur, que ce n’était pas le cas. Que ça ne l’avait jamais été. Et que, quel que soit l’embranchement à venir, il risquait de payer cher son échec. Les mains trempées d’un sang innocent ; la magie corrompue par le fiel des ténèbres ; le cœur congédié par ceux qui autrefois portaient le nom d’alliés.

Au fur et à mesure que l’échéance se profilait à l’horizon, que tout le reste se tordait dans la douleur et la culpabilité, l’ancien Serpentard se sentait partir toujours plus dans l’indécision. Il devait se battre sur bien trop de fronts pour pouvoir espérer gagner : et toute son énergie se perdait aisément face au chaos. Entre la nécessité de protéger Astoria en France ; de maintenir la cohésion au sein de sa famille ; de travailler l’occlumancie le plus rapidement possible ; d’éviter le regard du Maître pour ne pas se trahir ; d’apporter son soutien indéfectible aux tractations de ses camarades à l’encontre du Comte.

Parfois, la nuit, toutes ses informations se mêlaient. Elles se dévoraient et se déchiquetaient sans compassion, à la recherche d’une forme qui n’était jamais suffisante à leur ambition commune. Et, si son inconscient bloquait ardemment la moindre once de cauchemar, une lourde sensation d’étouffement lui étreignait la gorge à chaque réveil. Un rappel continuel et effrayant de son statut d’homme.

Terriblement faillible.

Sous le regard fébrile et aiguisé de Novenka, ce fait était d’autant plus troublant qu’il lui semblait dramatiquement réel. L’entièreté de l’intérêt qu’elle lui portait, du bout des lèvres aussi bien que des yeux, réveillait quelque chose dans les tréfonds de son âme. L’innocence de la jeune femme, d’une pureté absolue et immaculée, le touchait très exactement là ou il avait été blessé. Et il s’en effrayait diablement ; encore empreint du dégoût et de l’abandon d’une autre.

Il affermissait alors la dureté de son armature autant que la rigueur de sa nonchalance, tout en se prêtant à l’analyse méticuleuse de sa camarade au moindre interstice offert. Force était de constater, pour l’heure, qu’il avançait en compagnie d’une créature très différente de la boîte de Pandore. Davantage aimable. Confiante. À dire vrai, leurs échanges n’avaient rien d’offensant ni d’intrusif ; et la gaieté que l’Abraxan s’efforçait de distiller entre eux y était pour beaucoup.

Du coin de l’œil, Rowan s’égayait à l’observer et à l’écouter. La laissant jouer allègrement avec l’esquisse potentielle de son existence – un tableau pourtant difficile à compléter lorsqu’il fallait quitter le centre de l’œuvre et sa lumière bienveillante. Il escomptait apporter une réponse sincère aux suppositions avancées lorsque le monde – le destin ; peut être le Comte lui-même ? – se décida à briser l’équilibre précaire de leur réalité.

Cette dernière vola littéralement en éclats à travers le corridor. Soufflée par un vent tempétueux et humide, peu prompte à se préoccuper des Hommes et de leurs activités, pas plus que de leurs tourments. Ce fût comme si l’orage extérieur s’était engouffré auprès de leurs corps : envoyant valser baguettes et parchemins dans un air froid. Cinglant. Jusqu’à parvenir, au prix d’une rafale à la puissance inattendue – loin d’être anodine – à briser leur proximité.

L’agitation de la nature s’intensifiait de seconde en seconde, galvanisant les ombres en des murmures hostiles et narquois. Ceux qui accueillirent son recul – sa chute à demi contenue – contre le sol glissant et glacé du couloir. Il y avait dans cette discorde du ciel et des eaux, une sorte de folie bien peu coutumière à de tels éléments... Sauf s’il s’agissait d’une véritable perturbation nocturne. D’un égarement du climat ; et d’une fenêtre mal verrouillée.

Le tonnerre roulait et vibrait hors et dans la bâtisse, ne l’aidant guère à récupérer ses esprits rapidement. D’autant plus qu’il ne voyait rien. Les ténèbres cerclaient les alentours d’une étreinte piquante et obscure, à peine percée de quelques vif éclairs. Tout vrombissait ; lui conférant l’impression de se noyer dans un rêve moite et tremblant. Le jeune homme avait alors instinctivement tendu la main, cherchant en vain l’orme de sa baguette ; c’est cette première absence qui l’électrisa avec brutalité.

Bon sang. Sa férule. Disparue.

Rowan s’était alors immobilisé, le cœur affolé et piqué d’angoisse. Il ne lui manquait pas seulement un objet d’une importance capitale. Tout un corps, fragile et ingénu, avait cessé d’évoluer dans son environnement immédiat. Novenka. Au moment où il s’avisa primordial de la retrouver, quelque chose le retint. Après tout, il ne connaissait pas particulièrement la jeune femme – et, par conséquent, il ne lui devait rien. Ni la ramener auprès de ses couleurs, ni la chercher sous la violence d’un orage printanier. Rien.

Sans compter qu’il avait proposé ses services au Comte pour restreindre les déviances de ce genre. Les perditions d’une génération insolente. Détestable.

Pourtant, abandonner sa compagne à ce sort déplaisant et humide ne lui convenait guère. Ils avaient déjà bien trop liés, en peu de temps, pour qu’une action de la sorte lui sembla logique et appréciable. Pire. Elle lui était apparue si douce et fragile qu’il craignait de la découvrir brisée dans un coin. Une autre vie rayée de la carte par le jeu des grands de ce monde. Une possibilité horrible – surtout si c’était à lui d’extirper un énième cadavre de sa dernière position. Un sol glacé et mouillé.

Soudain, des hurlements affligés et acharnés transpercèrent le bourdonnement de la tempête. Tant bien même qu’il eut l’impression de se faire déchirer les tympans, l’indice obtenu était bien trop rassurant et salvateur pour en perdre la trace par mégarde. À tâtons – sait-on jamais qu’il récupéra sa baguette en chemin – le Sinistros s’aventura dans la direction supposée. Proche. Il persévéra en ce sens, les vêtements progressivement alourdis par la pluie, jusqu’à entendre un cri plus fort que les précédents : son nom. Accompagné d’une supplique.

Le désespoir.

Au creux de son ventre, l’inquiétude devint pressante et impérieuse. Et lorsqu’il reprit sa recherche, la foudre illumina brièvement une silhouette allongée à sa droite. Novenka. Partagé entre la précipitation et la prudence – la mort d’une certaine Alexandra hantant encore sa conscience – Rowan s’approcha précautionneusement de sa camarade. Les premiers gestes qui lui vinrent, frémissants et anxieux, se portèrent aux fonctions vitales de ce corps fragile. Féminin. Vérifiant scrupuleusement la respiration de l’Abraxan, des lèvres jusqu’à la gorge, avant de diriger ses doigts auprès de son front. « Novenka ? » Si les mains de l’ancien Serpentard trahissaient aisément l’agitation de son sang, sa voix se montrait plus prompte à tenir le coup. « Reste avec moi. »

Les murmures échappés l’intriguèrent ; et confirmèrent l'obligeance de son empathie.

Il se positionna entre elle et la fenêtre, évitant soigneusement de songer à leur position. Et au reste. « Ne ferme pas les yeux. Concentre-toi sur ma voix. » Silencieusement, il remercia son assiduité aux cours de médicomagie. « Je ne vais pas t’abandonner en cet endroit. » Son souffle se pencha auprès du sien, veillant à l’intégrité de cet épiderme pâle et à l’absence visible de sang. Une précaution nécessitant d’autres éclats lumineux et brefs contre les vitres, avant qu’il ne puisse se relever avec la certitude absolue qu’elle ne craignait rien. « Je vais te ramener. »

Ses doigts se glissèrent sous la taille de la jeune femme, l’attirant à sa proximité, tandis que sa main libre s’assurait de la position de sa tête contre son épaule. « Tu as ma promesse. »

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Novenka S. Cieslak
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MessageSujet: Re: Chut. Fais-toi violence, et tais-toi. | Rowan   Chut. Fais-toi violence, et tais-toi. | Rowan EmptyLun 18 Jan 2016 - 16:29

La tempête qui faisait rage ne s'interrompit pas pour laisser les deux jeunes gens s'entendre. L'orage continuait de gronder, fort. Le sentiment d'être oppressé par un élément déchaîné était digne d'une série Z de moldus. Les éclairs zébraient avec force et courage les murs de l'école, raillant de son feulement quand le vent s'engouffrait à son tour dans l'interstice de la fenêtre. La pluie ayant inondé le couloir, avait trempé jusqu'aux os les deux protagonistes. Les notes de Novenka étaient illisibles, l'encre noir coulait avec tristesse sur le parchemin. Tant d'effort pour rien. Tant d'investissement pour voir ses efforts anéanti en un rien. L'impression d'être toujours en retard, d'être plus longue que les autres. Avait-elle bien fait de revenir étudier à l'école après tant d'année d'abstinence ? Alors que son attention était toute particulière avec Gregorovitch. La pratique. Il lui manquait ce besoin de se rendre utile. En étant ici à travailler, elle avait l'impression d'être un vieux fantôme de l'école.
La tristesse et la nostalgie de voir les élèves rirent avec innocence, ignorant la difficulté de la vie en dehors d'une école ou d'une académie toute confortable. Se préoccupant d'obtenir les meilleurs résultats. S'occupant à de nouvelles expériences amoureuses, jeunes et irresponsables.
A vingt-quatre ans, allongée sur le sol d'un couloir pris dans un tourbillon de vent et de pluie, la tête lourde comme une pastèque mûre, voilà donc sa destinée ?

Le vertige était affreusement désagréable. Elle tenta à plusieurs reprises d'ouvrir les yeux, parlant bas... Oubliant ses mots pourtant dit avec un amour indistinct. Le regard à peine éveillé, elle le posa sur le visage sombre de Rowan. Si près que son parfum se mêlait à l'odeur de la furieuse pluie. Son prénom semblait devenir une poésie sortie d'entre ses lèvres, devenir un bien précieux presque une chose éphémère comme de la fumée. Elle voulut porté sa main pour toucher la joue sûrement fraîche de son prompt chevalier. Il était si calme, si sûr de lui, qu'elle en oubliait son état et la violence des éléments. Étrangement, il n'y avait plus que le son de sa voix qui existait. Étrange est bien le mot, depuis quand un jeune homme qui semblait tout, sauf candide, obnubilait ainsi ses pensées. Le coup sur la tête avait du être fort pour que toute son attention se porta sur de tels détails.
La concentration se fit plus sur ses mouvements que sur ses mots. Elle se releva doucement, prenant grand appui avec la force et la solide détermination de son compagnon d'aventure.
Ses promesses sonnaient comme des paroles d'encouragement, mais la belle yougoslave prit les mots au pied de la lettre.

Chancelante, elle posa la tête sur l'épaule solide de Rowan, sentant ses doigts sur son corps et l'adrénaline toute nouvelle, lui donnait la force d'avancer quelques pas avant de se rendre compte qu'elle abandonnait ses livres, ses notes et sa baguette... La baguette que Gregorovitch avait fait pour elle. Celle qu'elle ne voudrait perdre pour rien au monde.
Alors elle se redressa avec force, pensant retrouver un équilibre déjà perdu. Elle tomba sur ses genoux, les écorchant encore. Trouant par la même occasion son jean. L'angoisse s'empara alors de son corps, c'est insignifiant, ce n'est peut être pas grave... Elle la retrouvera mais rien n'est plus cher à son cœur que cette belle baguette. Le doux cyprès si dûment taillé et dort en son cœur le ventricule de dragon, indomptable.
Elle regarda le couloir attendant un éclair pour la visualiser. Puis le faisceau lumineux s'abattit près d'eux et le couloir fut éclairé d'une manière fantomatique. Mais elle était là, juste là. Gisant et se balançant au gré du vent.
Son ventre s'est tordu en une drôle de façon, le souffle se faisant plus saccadé. Elle devait la récupérer.

« Ma baguette, gémit-elle, je dois la récupérer. »

Sans demander son reste, elle se déroba à l'étreinte protectrice pour retrouver le baiser glacial du démon violent et orageux. Elle longea les mur bravant le vent et le grondement impétueux et victorieux de la tempête qui se voulait plus violente quand Novenka approcha de sa baguette. Elle l'attrapa et au touché, elle se rendit rapidement compte que ce n'était pas la sienne. Elle leva la tête et avant d'avoir pu se retourner, elle eut un mauvais pressentiment. Celui qui vous dit de vous coucher, de rester sagement au sol et d'attendre que cela passe. Mais Novenka écarquilla doucement les yeux, tenant avec force la baguette de Rowan. Le silence qui suivit était sûrement le plus long qu'elle eut à vivre, puis un sifflement, petit puis atrocement fort. Elle glissa la baguette dans son pantalon et elle se protégea les oreilles avec ses deux mains, grimaçant, priant pour que cela s'arrêta.

Un nouvel éclair dessina le couloir et une nouvelle baguette pointa la bout de son nez, recouverte par deux livres humides et l'instinct plus fort la poussa à s'en approcher davantage. Elle glissa sa main entre les manuscrits et tira sa baguette qu'elle s'empressa de serrer contre elle, ravalant de sa force pour se sentir plus en sécurité encore. Puis un bruit sinistre et la fenêtre en face d'elle éclata en mille morceaux, le vent déchaîné l'attaquant de ses dards tranchants. La baguette face à elle, elle hurla :

« Protego ! »

Formant un bouclier invisible autour d'elle, le verre ricocha à plusieurs reprises avant de passer la barrière. Un morceau de verre se logea dans la cuisse de la demoiselle mais elle étouffa son cri et rampa jusqu'à retrouver Rowan. Le sang coulait finement le long de sa jambe, elle prit alors appui sur le mur et elle claudiqua jusqu'à heurter son compagnon.

« Rowan, Rowan! » accablée par la panique, elle n'arrivait plus à aligner les mots convenablement, elle sortit seulement sa baguette de son pantalon et la lui tendit.

Les sentiments se mêlant entre eux, Novenka n'arrivait plus à savoir si elle rêvait ou si ce qui lui arrivait, existait. Le stresse mêlé à l'appréhension et à la douleur, son cœur lui demandait secrètement d'arrêter d'ainsi l'emballer.
Ses notes étaient souillées, son jean déchiré, sa peau ouverte et son âme mise à mal. Cette expérience après avoir osé contredire l'ordre et le règlement ne lui sied guère. C'est avec une certaine réticence à croire, cependant, que cela venait du Comte qu'elle emporta Rowan loin de cette tempête.
Quelques mètres cependant, et elle lâcha le bras de son compagnon. Elle posa son dos contre le pan du mur et se laissa glisser le long, allongeant sa jambe meurtrie.
Elle respira un moment, en proie à une nouvelle perte de connaissance. La lumière vacillait dans ce couloir avant de s'éteindre à son tour.

« Mets de la lumière avec ta baguette, s'il-te-plaît, je n'ose pas regarder ma jambe... »

Elle posa sa main sur celle de Rowan et elle le tira vers elle pour le faire s'accroupir. Novenka huma à nouveau ce parfum rassurant, et une larme roula doucement sur sa joue tremblante.

« Je suis désolée de t'avoir embarqué là-dedans. Est-ce... Est-ce que tu veux bien me prendre dans tes bras, ne serait-ce qu'un instant ? »

Un instant. Un moment. Savourer l'assurance, le bien être. Oublier ce cauchemar et cette décadence. Un réconfort pour tant d'épreuves. Se rappelant bêtement la fois où elle s'était blessée dans la forêt, qu'elle s'était tordue la cheville et que Gregorovitch l'avait retrouvée après plusieurs heures. Il l'avait prise dans ses bras, rassuré de la savoir vivante. L'unique fois où il l'avait vraiment touché et montré son attachement. Et toutes les peurs de Novenka s'était alors envolées. Comme des milliers de chauve-souris qui laissaient place à des milliers de lucioles rassurantes.
Novenka tendit les bras vers Rowan, chaleureuse, aimante malgré l'épreuve, rassurante et aimable comme une mère. Innocente et fragile comme une petite fille.
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MessageSujet: Re: Chut. Fais-toi violence, et tais-toi. | Rowan   Chut. Fais-toi violence, et tais-toi. | Rowan EmptyMer 20 Jan 2016 - 20:01

Tant bien que mal, il était parvenu à arracher sa compagne à la noirceur liquoreuse de la nuit, tantôt illuminée de quelques éclairs fulgurants, tantôt noyée dans la pénombre bourdonnante d’un orage cinglant. L’alternance irrégulière de ces fracas naturels, plus proches d’un scénario d’horreur que d’une banale virée nocturne entre deux étudiants, rendait leurs déplacements confus et fâcheux. Un seul faux pas pouvait leur être pénible ; aux répercussions tragiques sous la puissance d’une tempête printanière peu soucieuse de la préservation de leur humanité vacillante.

Une humanité assurément menacée par leur échec ; leur oubli si vite regretté ; si peu pardonné. Que ce soit par la veille rigide de leur supposé bienfaiteur autant que par la cacophonie tonitruante des éléments. Pour l’heure, Rowan ne parvenait pas encore à dissocier concrètement l’un et l’autre, trop pressé par l’impérieux besoin de préserver son innocente camarade de tels tourments excédés. Qu’importe leur source au vu des effets qu’ils produisaient avec une ardeur effroyable ; il était davantage judicieux de se soustraire à leurs débris auréolés avant de réfléchir à la suite de leur quête.

Lorsqu’il parvint enfin à tenir entre ses doigts cet oiseau fragile et plaintif, le jeune aristocrate s’autorisa un soupir teinté d’un apaisement réel et sincère ; porté, soudain, par une sensation particulièrement soyeuse et réconfortante. Une sorte de sensibilité loin d’être étrangère à sa conscience avisée, bercée par l’assurance nouvelle de leur sécurité commune. Celle qui lui permettait d’affirmer la pressions de ses mains auprès de ce corps féminin encore tremblant, y conférant un peu de sa force brute ; de son maintien presque herculéen face aux dyspnées du monde. Une stabilité dans laquelle il puisait en permanence, à la croisée des chants guerriers et de l’espoir glorifié.

Une réserve de lumière étincelante, à peine tangible, à peine accessible. Tout en se révélant évidente. Douloureusement protégée derrière l’armature que son porteur s’échinait à conserver en toutes circonstances. Une vérité outrancière – à des lieues de ce que l’on pouvait imaginer de ce noble arrogant – et capable de percer l’épaisse chape de ténèbres l’enveloppant, lors de secondes exceptionnelles. D’instants rares s’étant extirpés de la trame orgueilleuse du temps et de ses attentes.

Comme en cette nuit agitée de mars, aux horaires les plus troublants qui soient.

En des gestes attentifs et prévenants, l’ancien Serpentard accompagna le lent mouvement de l’Abraxan. La persévérance dont elle faisait preuve, en dépit des fragilités criantes de son enveloppe charnelle, lui conférèrent l’envie toujours plus prégnante de la soutenir. De lui apporter non pas un secours tel qu’il viendrait d’un prince charmant – quoi que cette idée plairait aux grands journaux et tireraient quelques grognements houleux au jeune Zabini – mais tel qu’il naîtrait dans le cœur de n’importe quel être humain pour un autre. Qu’il fut sorcier ou non.

Sans qu’il ne puisse rien faire, l’âme à la fois tempérée et bouleversée par la tournure toute nouvelle de cette situation alambiquée, il sentit sa compagne lui échapper. Ses doigts pâles se décidèrent à se crisper contre la peau satinée de cette dernière ; toutefois, elle se montra plus rapide à s’extraire de son contact. Et il échoua à la ramener auprès de lui.

Réveillant en toute hâte une douleur endormie au creux de son ventre, brusquement jetée hors de son sommeil par la crainte et l’incompréhension. Des démons aux crocs acérés, rutilants et ravageurs. Ceux qui toléraient difficilement les écarts de sa propre conduite, avec la seule volonté de le préserver des dissonances de l’existence par le biais de la souffrance et de son rappel continuel. Un écho pourtant diablement étouffé par l’inquiétude somme toute légitime que ses entrailles éprouvaient ; prenant la forme d’une chute – d’un bruit y étant apparenté, plus exactement – puis d’un gémissement.

Bon sang. Il se détesta de la laisser divaguer vers un objectif si déplorable, sans pour autant se montrer apte à la retenir. Assurément que son esprit considérait leurs baguettes comme des pertes négligeables – pleinement aveuglé par les risques encourus et la nature trop matérielle de tels objets – aux égards de leurs propres protections ; peut être qu’une autre vision de la chose aurait été salutaire pour la suite des événements.

Les lèvres pincées dans une fureur contenue, il avait pourtant essayé de l’appeler. En vain. Les bourrasques et les longs grognements de l’orage couvraient sa voix et son anxiété latente. Exacerbant toutes les émotions qui parcouraient sa colonne jusqu’à un paroxysme troublant ; rageur ; profondément animal. Loin des habitudes guindées tant caractéristiques de sa personne.

Rowan se serait certainement élancé à la suite de sa compagne, si une sorte de présence obscure, lourde et suffocante ne l’avait pas tenu auprès du sol. Le poids qui s’écrasa alors contre sa poitrine lui sembla irrémédiablement inhumain et pénible ; à moins qu’il ne découla d’un instinct de survie plus prompte à réagir que lui aux éléments annonciateurs d’une discorde inévitable. D’une démêlée apocalyptique sur le point de déchirer le ciel et la terre en une fraction de seconde.

La rupture du présent ne tarda guère à se manifester à leurs regards ; enchaînant, avec une vélocité impossible à suivre, un long flot d’actions et de réactions. Du sortilège incanté en toute hâte, un ‘Protego’ insuffisant à tenir son office, au sang ruisselant sur la cuisse de la brune Abraxan. Et puis son nom, magnifié par la panique et la douleur ; mille fois détestable à cause de tels accents. « Novenka, je suis là. » La charge précédemment constatée s’était délitée, lui offrant l’opportunité inestimable d’accueillir le corps meurtri de son interlocutrice. La baguette ? Il la récupéra de bonne grâce ; elle lui serait utile dans les instants a venir, tant bien même qu’il n’avait pas hésité une seule seconde à la sacrifier au profit de leur sûreté.

Ils s’éloignèrent progressivement des fracas du vent de la pluie, jusqu’à trouver refuge contre un mur à l’angle de l’allée.

La voyant s’échapper de sa vigilance une nouvelle fois, plus par perte de volonté qu’une véritable envie de fuir, le jeune aristocrate s’efforça de soutenir son relâchement contre la parois du corridor. Les passages à vides qui s’ensuivirent, glacèrent son sang d’une peur indistincte ; au point qu’il en oublia brièvement tout le reste pour se concentrer uniquement sur sa respiration à elle. « Novenka. » Ses lèvres lâchèrent un murmure trop doux à son goût ; trop affecté par la violence ayant étreinte un corps innocent qui n’en demandait pas tant. Une pointe d’angoisse toujours rudement contenue au fond de sa gorge. « Je vais voir ce que je peux faire. »

Ne bouge pas. Ces mots s’étaient étouffés d’eux-mêmes dans sa gorge, tandis qu’il usait de sa férule pour éclairer la blessure mentionnée. Les perles de carmin attaquèrent  âprement ses iris céruléennes, l’obligeant à serrer la mâchoire pour cerner ses pensées et ne pas se perdre en incertitudes véhémentes. En des gestes vifs et pressés, il glissa fermement sa baguette entre ses dents pour conserver la lumière tant espérée, alors que ses mains allaient vérifier l’état de la plaie. C’est alors que des doigts frêles s’aventurèrent inopinément auprès des siens, l’attirant au plus près de sa camarade. Pour toute réponse, il lui adressa un regard inquiet ; et un brin tendre.

Puis, avec une concentration nécessaire et exigée, il porta son attention vers la blessure. Suintante d’une liquide rougeâtre ; contenu par un bout de verre qu’il savait dangereux de retirer par ses propres mains. En dépit de l’heure, ils allaient devoir en passer par Quinlan. La seule solution acceptable pour éviter toutes complications... Mortelles.

Avant qu’il ne s’autorisa à quitter cette proximité soudaine et excessivement contiguë, sa main vint porter un peu de réconfort au visage de sa délicate camarade. « Je doute que tu sois responsable de tous les tourments qui nous accablent, Novenka. Mais je vais te tirer de là. » Et, devant ce désir étrange et familier d’une étreinte, Rowan céda avec douceur aux bras de la jeune femme. Il la laissa quérir sa chaleur et son assurance, de la même façon que son meilleur ami le lui avait offert, quelques mois auparavant.

Ses paumes se glissèrent dans le dos de l’Abraxan, écartant ainsi un sang innocent de sa vue et tout ce qu’il impliquait d’urgence. « Il faut que je t’emmène auprès de Quinlan. » Pourtant, à sentir ainsi un corps contre le sien, il en aurait presque été tenté d’en oublier leur situation. Juste le temps de s’extraire de la réalité ; d’oublier ; de se détendre. « Je ne peux pas m’occuper moi-même de ta blessure... Elle est... » La voix lente et posée, il s’efforça de considérer les choses avec distance ; mais force était de constater qu’il n’y parvenait pas totalement. « … Au-delà de mes compétences. »

Précautionneux et caressant, l’ancien Serpentard porta son menton contre le front de sa compagne. Autour d’eux, les ombres cessaient de geindre et de se tordre ; quelle que fut la punition, elle avait cessé sous le sacrifice de la pureté.
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MessageSujet: Re: Chut. Fais-toi violence, et tais-toi. | Rowan   Chut. Fais-toi violence, et tais-toi. | Rowan EmptyJeu 21 Jan 2016 - 16:33

Le temps semblait suspendu, comme une lanterne au dessus d'un balcon, se balançant nonchalamment au gré de la brise, sa lumière chaleureuse et rassurante réchauffant les lieux pourtant plongés dans une pénombre oppressante. La chaleur, malgré les apparats mouillés, qui se dégageait de la sinistre silhouette de Rowan, réchauffait le cœur brûlant de la jeune Abraxan. Les souvenirs enfouis dans un coin de sa petite caboche laissait place à de nouveaux souvenirs dont elle aurait à loisir l'occasion de s'en servir pour repenser cette soirée sous un meilleur jour. Ignorant la douleur et la triste sensation d'avoir perdu un objet si cher à son cœur. Novenka pourrait alors se concentrer à repenser à ses expressions, à ses mots si soigneusement choisis. Savourer à nouveau cette sensation d'étreinte et de sécurité.
Sa plus grand envie en cet instant fut de retrouver son lit et son édredon. Sentir ses draps glisser sur elle comme de douces caresses, repenser à cela comme un rêve, se réveiller émerveillée quoi qu'un peu effrayée. Serrant ses bras autour d'elle, chercher à retrouver cette douce et chaleureuse sensation quand les bras de Rowan l'avait alors étreinte dans une délicate attention, les mains respectueuses et savoureuses. Ce mélange d'amour et de sécurité qu'elle n'avait jamais ressenti à ce stade de sa vie, les étreintes amicales ne l'ayant jamais rendue aussi timide... et heureuse.
Voilà donc un drôle de sentiment lorsque l'on connait la situation délicate dans laquelle les deux jeunes gens s'étaient laissés transportés. Novenka continuait de humer son parfum envoûtant, unique, le sien. Comme une saveur familière qu'elle pourrait se donner à loisir de reconnaître, se retournant sur le passage de l'odeur, réfléchissant comme une enfant à l'endroit où cette odeur s'est déjà faite sentir. Et ce serait avec un sourire enjôleur, timide qu'elle se rappellerait alors la douce chaleur du corps de Rowan.

Malgré le fait qu'il la tienne toujours dans ses bras, se prodiguant à loisir le besoin de la savoir en sécurité, sa voix brisa la romance aventure. Même si la mélodie était forte agréable, ce qu'elle devait endurer à nouveau la rendait plus fébrile. Devoir continuer à appuyer sur sa jambe jusqu'à l'infirmerie ne serait pas une mince affaire. Elle serra doucement ses doigts sur vêtement de son compagnon. Bien qu'elle était, en soi, heureuse de se donner une raison de revoir Quinlan, elle n'était pas plus rassurée de savoir qu'il devrait la heurter pour sortir ce morceau de trop dans sa jambe, écartant les chairs et déchirant les filaments les reliant. Le frisson lui parcourut toute l'échine et elle ouvrit brusquement les yeux quand il affirma avec grand peine de ne pas être en mesure de l'aider plus que maintenant. L'angoisse s'empara doucement de sa gorge ; et pour une nouvelle fois, sa peur de mourir lui étreignit la poitrine plus fort encore que l'étreinte des deux protagonistes. La douleur déjà insupportable irradiait et l'attente de ne pouvait se faire plus longue, même si le corps de Novenka se refusait à coopérer.
Rowan mouva un instant, et Novenka ferma à nouveau les yeux en pressant ses mains sur les omoplates de ce dernier. Puis elle le relâcha, doucement, à contrecœur.

Après un moment d'efforts intenses et l'aide sans précédent de Rowan, Novenka réussit à se remettre debout. L'oppression, l'atmosphère lugubre, le bruit, la pénombre, tout avait disparu pour laisser place à une nouvelle sérénité. Celle qu'elle connaissait, celle dans laquelle elle se fondait volontiers. Elle se concentra un long moment en posant sa main sur le mur tenant le vêtement de Rowan de son autre main alors que sa jambe refusait de mettre l'appui sur le sol et de réveiller cette douleur atroce.
Elle avança finalement en sautant à cloche-pied, ridicule mais même en se faisant, la résonance du mouvement faisait vibrer la plaie. Elle posa alors sa jambe, grimaçant, grinçant presque des dents.
Novenka se laissa aller à une certaine impolitesse, s'accrochant fermement au cou de Rowan pour prendre tout son appui sur lui. « Ne serait-ce pas plus simple que tu me portes ? »
Sans attendre une véritable réponse, Novenka prit appui sur sa jambe valide et se balança de sorte à atterrir dans les bras de son compagnon. Portée telle une princesse, bien que la finalité n'était pas de finir dans une grande chambre pour évoquer l'épisodique : « Eurent beaucoup d'enfants. », mais bel et bien de finir sur un lit d'infirmerie où sa douleur s'éteindrait en même temps que les cris douloureux de sa cambrure et de ses larmes qui déchireraient le silence environnant. En attendant, elle posa sa tête sur l'épaule du rigide jeune homme et se laissa bercer par les pas régulier de ce dernier. Bercée, attendrie ; aimante. Elle ferma les yeux et oublia, un instant, tout ce qu'il a bien pu se passer de néfaste durant cette sombre nuit de Mars. Refusant toujours de croire que le Comte en était l’œuvre. Serrant ses bras autour du cou de son sauveur, elle laissa une nouvelle larme couler et rouler jusqu'au creux de sa poitrine où ici même son cœur battait à tout rompre, entre angoisse et soulagement. Entre douleur et bien être.
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