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 Hors d'atteinte

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Clemens Neubach
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MessageSujet: Hors d'atteinte   Hors d'atteinte EmptyDim 3 Jan 2016 - 20:21

Spoiler:

Le 5 mars 1997, 22h45

Le printemps soufflait timidement sur le Pays de Galle, depuis quelques jours. Les journées étaient sensiblement plus longues, la lumière perçait les nuages avec plus d’ardeur, sans pour autant réchauffer la terre boueuse, héritière de l’hiver. Le changement de saison se sentait néanmoins dans l’air, où flottait une douce odeur de verdure, discrète et délicate, mais bien présente. Clemens se sentait irrémédiablement attiré vers l’extérieur, dès que la douce brise printanière flottait dans ses boucles brunes. Pourtant, il avait encore tant à faire, tant de recherches à conclure et de pistes à suivre. Bien contre son instinct, il se terrait dans sa chambre pour ensorceler divers objets à la perpétuelle recherche de la limite entre les essences. Ce soir-là, il avait cédé et délaissé ses grimoires bien plus tôt qu’à l’ordinaire.

La nuit l’appelait. La pénombre et son silence entêtant, ses lumières dansantes et lascives aux fenêtres du château et les murmures de quelques assidus, encore loin de leurs salles communes. L’Allemand les fuyait, à la recherche d’une solitude apaisante, mais plus libérée que l’atmosphère studieuse de Sinistros. Il fit alors le choix de grimper jusqu’au toit du donjon, lieu le plus élevé de toute l’académie Haveirson. La piste de décollage était en tous temps balayés par les vents et les bourrasques, même lors de nuits calmes. Il en avait fait l’expérience presque cinq mois plus tôt, lors de ses retrouvailles avec Heath. Cette drôle de rencontre lui laissait un souvenir amer : la promesse d’amitié et de réconciliation n’expliquait en rien la disparition de son cousin. Clemens préférait ne pas penser à son silence, trop chargé de menace alors que son quotidien se trouvait chaque jour un peu plus bouleversé par les horreurs du monde extérieur. Il espérait simplement ne pas découvrir, un jour, le nom de Heath Kolagann brillant sur une brève matinale.

Emmitouflé dans son trench-coat et sa vieille écharpe de Serdaigle, l’étudiant faisait les cent pas sur la piste, le regard plongé dans le néant. Il se satisfaisait simplement de ce silence retrouvé, sans plus aucune rumeurs de camarades fébriles ou rieurs, qu’il ne manquait jamais d’entendre au travers des murs de sa chambre. Le toit lui donnait une incroyable sensation de dominer le parc de Haveirson, le faisait se sentir tel un roi du monde dans une vaste contrée sauvage et hostile. Finalement, il décida de s’asseoir sur la pierre froide, le regard perdu sur le parc et ses serres, encore éclairées malgré l’heure tardive.

— Où es-tu, Heath ?

L’héritier Kolagann lui manquait plus qu’il ne voulait se l’avouer. Incapable de le reconnaître plus fort que ce simple murmure emporté par les vents, il sentait l’absence de l’arrogant parent lui peser, chaque jour un peu plus. Pendant toute son adolescence, le fantôme du parfait sang-pur avait flotté en périphérie de sa vie, pour ne pas lui laisser oublier ce qu’il aurait pu être, mais ne serait jamais. Leurs vendettas s’étaient presque muées en jeux, faisant d’eux les hommes qu’ils étaient devenus, fédérant autour d’eux amis fidèles ou supporters admiratifs. Ils s’étaient protégés l’un de l’autre avec fierté et orgueil, avant de réaliser qu’ils n’étaient en réalité pas si différents. Ils avaient pourtant scellés trop tard leur pacte de fraternité, et avaient tout perdu, jusqu’à la haine qui les avaient liés vingt années durant. Un soupir lui échappa et il ferma les yeux un instant, tentant vainement de faire le deuil de cette camaraderie envolée.
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Rupert Wenlock-Larkin
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MessageSujet: Re: Hors d'atteinte   Hors d'atteinte EmptySam 9 Jan 2016 - 19:57

Las. Les jours passaient, se répétaient sans atteindre le coda. Il n’y trouvait plus de réconfort, ne voyait plus de façon de s’en extraire. Il ne jouait même pas. Ses doigts étaient rouillés, ne se contentant que de faire des tas, de rouler. De faire couler l’encre sur le papier. Recherches sans fin quand aucun objectif n’est ancré.
Même la marque de la double-mesure s’effaçait. Changer de cadence n’avait plus de sens. Il sortait avec Kaïros, revenait. Faisait cours, sans que cela n’implique plus un changement de tonalité.

Tout s’effaçait, tandis qu’il s’embourbait. Et la voix jamais ne s’estompait. Elle veillait toujours auprès de lui. Conseillère mal-intentionnée. Quoique ses mots se faisaient plus doux, alors qu’il réalisait la nécessité d’annoncer des buts. Il devrait s’y attacher, s’y conformer, comme à un motif donnant corps au morceau. Oui, il commençait à se faire à cette idée et la voix se faisait plus tendre, apaisée.

Mais il ne renoncerait pas à ses travers. Toute oeuvre avait besoin de ses soupirs pour rendre ses phrases appréciables.

Enfin il était parti quelques jours à Dublin, histoire d’aménager la chambre de Pervenche. Il devait ajouter des étagères, un bureau, une penderie. Sa fille ne viendrait que pour quelques jours avant les examens, certes, mais il fallait déjà débuter le déménagement. Il en avait besoin. Eldred lui avait permis de commencer - lui-même disait avoir besoin d’espace. Bien sûr, il ne pourrait pas tourner la page aussi vite que Rupert, lui avait-il dit. L’Irlandais avait hoché la tête. Celui qu’il avait considéré un temps comme un rival était abattu. Ismérie avait cette capacité fascinante à exercer une emprise sur ses proches. Elle les enserrait, insidieusement - sans qu’il y ait de mesquinerie à y voir. Elle ne s’installait que pour les pousser vers le haut, après tout. Les encourager à se dépasser.
Rupert comprenait parfaitement ce que l’homme brillant, à présent esseulé, ressentait. L’aveu en était embarrassant - autant pour lui que pour Eldred.

Retrouver sa maison, au bout d’une ruelle d’Arklow, les vallons verdoyants en ce début de mois de mars, l’ondée marine à la fraîcheur plus marquée que sur le rivage gallois, en face. Ça lui avait fait du bien.
Depuis qu’il était à Haveirson, il ne bricolait plus et retrouver ses outils lui donnait une énergie nouvelle. Le petit village de leprechauns, au fond du jardin, se portait bien. Il en fit les frais quand il se prenait à travailler dehors. Les sacripants l’embêtaient, joyeux de retrouver leur grand voisin.

Il devait revenir à l’université avant le weekend, cependant, pour donner un cours le jeudi après-midi. Le Comte donnait un bal le 8 au soir, toutefois Rupert ne s’était pas suffisamment avancé pour renoncer à un weekend à Dublin. Et puis, comme ça, il pourrait passer un peu de temps en famille. Rigoler avec Aoife, discuter avec son père et montrer à sa mère qu’il s’en remettait. C’était ce que tous attendaient de lui, un mois après. Qu’il passe à autre chose. Comme si tous s’étonnaient qu’il en ait vraiment eu quelque chose à faire.
Et puis, il devait penser à la petite, n’est-ce pas. Il devait penser à elle avant tout.

Il prit son balai la nuit tombée et traversa la mer d’Irlande. Malgré les vents contraires, les quelques perturbations, il prenait plaisir à voler. C’était peut-être ça la vraie liberté. Etre toujours en mouvement.
Il souriait cependant. Que c’était niais ! Même dans les airs, ce n’était que porté par les courants, les forces supérieures, qu’il se déplaçait. Et il le voyait bien en amorçant son virage pour rejoindre Avalon, s’extraire du jeu des vents était aussi difficile que se retourner contre les normes au sol. On n’était jamais vraiment libre.

Approchant vers la piste d’atterrissage en piqué - faut savoir apprécier les frissons, dans la vie-, il fut étonné de voir une silhouette au loin, assise. Il releva son balai, deux mètres avant la surface du toit, pour se poser tranquillement au sol.
Le jeune homme s’était retourné. C’était Clemens Neubach.

- Oh, bonsoir Clemens ! Je vous dérange en pleine contemplation, je crois.

C’était ça ou “vous prenez l’air?” En terme d’amorce, on faisait mieux. On. Pas Rupert. (C’est peut-être pour ça que tu n’étais jamais publié, chéri.)
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Clemens Neubach
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MessageSujet: Re: Hors d'atteinte   Hors d'atteinte EmptyLun 11 Jan 2016 - 1:19

Le sifflement du vent au dessus de sa tête, discret dans les bourrasques nocturnes, mais si caractéristique d’un balai pourtant, lui fit lever la tête quelques secondes avant l’arrivée du voyageur. Clemens était étonné de voir sa solitude troublée si rapidement après le début de ses méditations, mais la surprise se terrait dans le fait d’être dérangé par un élément extérieur au château. Rares étaient les sorciers qui privilégiaient encore le balai comme moyen de transport, tant le transplanage permettait de gagner en temps et en confort. L’Allemand se détourna pour détailler le visage du nouveau venu, et se renfrogna quelque peu. Malgré la sympathie qu’il éprouvait pour le professeur de politique, sa présence en ce lieu, et en cet instant précis, était d’une ironie trop amère.

Clemens se remit sur ses pieds et étira ses muscles, engourdis par le froid et l’immobilité. Il ne lâcha cependant pas le professeur du regard, conscient que la situation devait être aussi délicate pour lui. Les toits n’étaient pas un lieu fréquenté, même en plein jour, alors la rencontre durant une froide nuit de printemps revêtait spontanément une sorte de voile cynique. L’étudiant s’était donné du mal, depuis la rencontre de Rupert Wenlock-Larkin, pour ne pas se retrouver seul avec lui et devoir parler. Il avait dû connaître sa mère, il connaissait trop bien Quinlan, quels secrets tragiques restait-il encore à découvrir ? Un instant, le jeune homme fut tenté de partir sans demander son reste, mais dans la longue liste de ses défauts ne se trouvait pas l’impolitesse.

— Bonsoir Professeur. C’est peut-être une bonne chose, il aurait été fâcheux que je m’oublie dans la contemplation du néant, et qu’on me retrouve gelé ici-même, demain matin…


Malgré l’humour dans ses mots, aucun sourire ne vint trancher ses traits tendus et hésitants. Son regard restait mobile, entre le décor et le professeur, il tentait de décoder les indices qui s’offraient à lui, sans parvenir à tirer de conclusions claires. Le silence s’étirait de la pause polie vers le malaise, tandis que Clemens cherchait désespérément un moyen de ne pas fuir, sans pour autant se montrer amicale. Rupert Wenlock-Larkin, outre deux effroyables défauts pour lesquels il ne pouvait, en vérité, pas grand chose, était un homme que l’étudiant brûlait de connaître. Il désigna finalement le balai d’un geste flou.

— Ce n’est pas courant de se déplacer en volant à cette époque-ci de l’année. Vous êtes férus de Quidditch ? Vous avez fait grande impression lors du tournoi, en tous cas.

C’était un mensonge éhonté, pirouette polie pour rompre le silence qui commençait à lui peser désagréablement. Clemens ne doutait absolument pas qu’il avait devant lui un homme suffisamment fin pour lire au travers de ses paroles. Pourtant, il rechignait à engager la conversation sur l’un des sujets qui l’auraient véritablement intéressé. Nombre d’entre eux auraient mis sa maîtrise à rude épreuve, et il n’était pas certain de pouvoir se contenir suffisamment afin que la discussion ne tourne pas au pugilat. Après tout, la dernière fois qu’il avait rencontré par hasard, et de nuit, un de ses professeurs, les conséquences en avaient été en quelque sorte désastreuses. Non pas qu’il les regretta, mais même des mois plus tard, il ne comprenait toujours pas comment un tel dérapage s’était avéré possible.
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