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 Comme un ouragan

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MessageSujet: Comme un ouragan   Comme un ouragan EmptyMar 5 Jan 2016 - 18:28

Pas de cauchemar cette nuit, seulement un rêve un peu chelou à propos d’un château sous-marin, inexplicablement en flammes. L’eau et le feu, mélangés de façon impossible et terrible. L’image s’était incrustée dans l’esprit de Quinlan, qui ouvrit les yeux d’un coup. Comme d’habitude, il n’avait pas sursauté, mais il ne pouvait s’empêcher de se sentir un peu secoué par une image qu’il trouvait aussi belle qu’effrayante et surtout, qu’il avait déjà vue. Il avait déjà arpenté ce château onirique, sans en comprendre la symbolique, si tant est qu’il y en ait une. Si ça se trouve, ça ne voulait rien dire. Il inspira un grand coup, déposa un baiser dans le cou de Clemens et se sortit du lit. Rampant sur sa peau, son dragon perdit bien cinq centimètres alors qu’il rejoignait tranquillement ses omoplates, s’y étalant de tout son long, ses écailles brillant d’un bleu doux.

Un regard sur l’horloge lui indiqua qu’il était encore tôt, mais trop tard pour aller se recoucher : il était déjà debout et en bonne voie vers la douche. Ni lui ni Clemens n’avaient rien de bien important à faire aujourd’hui, peut-être qu’ils pourraient sortir au lieu de juste buller entre quatre murs… Le Comte assurait leur protection au sein de l’Académie, comme il l’avait rappelé dans une récente missive, mais évidemment, il parlait seulement des menaces extérieures. Pas de lui. L’ironie avait fait grincer les dents de Quinn, qui avait finalement préféré en rire. Quant au banquet, il irait, ne serait-ce que par curiosité.

Assez étonnamment, Clemens le rejoignit quelques minutes plus tard, sûrement réveillé par le baiser, ou par le bruit de l’eau. Comme toujours dans ces moments-là, le dragon glissa jusqu’à sa cuisse droite. Quinlan ne l’avait pas remarqué. Il s’en foutait bien. Ce moment faisait partie de ceux qu’il chérissait par-dessus tout, où le monde extérieur disparaissait. Et comme tous ces moments-là, il fut trop court.

***

C’était un endroit magnifique. Défiantes, les falaises se dressaient face à la mer qui grondait en contrebas. Un vent fort et iodé balayait l’herbe de la colline où se tenaient Quinlan et Clemens, débouchant les narines du premier et agitant les boucles du second. Le Sinistros avait eu une sacrée bonne idée en proposant à son compagnon de se bouger un peu les miches. Quitte à se lever tôt, n’est-ce pas…? Et puis, il faisait beau, et pas trop froid. Quinn avait eu raison de se contenter d’un t-shirt, d’un sweat et d’une veste en cuir, en plus d’un jean. Style moldu, on sait jamais.

— On aurait dû prendre un truc pour pique-niquer. Remarque, pour la dernière partie, on n’a besoin de rien.

Fier de sa connerie, Quinn pouffa et fit quelques pas sautillants dans l’herbe comme s’il avait encore dix ans. Quitter l’Académie pour aller ailleurs qu’à Avalon ou Londres lui faisait plus de bien qu’il ne voulait l’admettre, lui qui avait un peu hésité quand Clemens lui avait proposé de prendre l’air.

— Au pire, on transplane en aller-retour à Londres pour bouffer, t’en penses quoi ? On n’est pas obligés de rentrer avant ce soir… Sauf si tu veux zappé le dîner du Comte.

L’endroit était désert, à des lieues de toute civilisation, qu’elle soit moldue ou sorcière. Ils pouvaient parler librement, peu importait le sujet, et ça c’était un putain de changement.
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MessageSujet: Re: Comme un ouragan   Comme un ouragan EmptyMar 5 Jan 2016 - 22:41

La journée s’annonçait douce et calme, digne de ce printemps qui pointait peu à peu le bout de son nez. Clemens avait ainsi été attiré par les délicats rayons de soleil qu’il percevait dans le salon, après le lever de Quinlan. De si simples appels de la nature avaient sur lui un effet si puissant, mais si retors également, qu’il s’en amusait autant qu’il pouvait s’en agacer, parfois. Sa première métamorphose avait eu lieu au cœur de l’hiver, à une saison où mes busards ne se montraient guère dans le ciel gallois. La saison nouvelle dansait cependant dans ses veines en un séduisant appel à sortir et à libérer la part animale de son être.

Sorti du lit dans son plus simple appareil, l’étudiant se hâta de rejoindre son compagnon sous la douche, afin de lui faire part de son désir pour le moins inhabituel. À cause des secrets entourant leur relation — et donc de lui — les deux hommes n’avaient jamais vraiment développé d’habitudes particulières, si ce n’était le partage d’un gratin d’aubergines où la recherche assidue jusqu’à des heures où les pieux rêvaient depuis bien longtemps. Ils ne sortaient pas se mêler à la foule des étudiants, ni même à une quelconque autre. Ils vivaient reclus dans ces appartements confortables et luxueux, dans lesquels Clemens commençaient néanmoins à suffoquer. Sa proposition avait immédiatement glissé sur un terrain favorable, désirant lui aussi exposer son corps aux fragiles ardeurs printanières

***

Son premier réflexe fut d’éclater le rire. Les bourrasques firent virevolter ses boucles, devenues trop longues, et lui cachèrent la vue un instant avant que toute la majesté de la côté ne s’étende devant lui. L’endroit, choisi au hasard, n’en restait pas moins une perle avec sa plage fine et rocailleuse, battue par les embruns, dont le goût leur parvenait dans le vent. Son affinité pour l’air ne faisait que croître de jour en jour, le déstabilisant parfois, mais n’entamant en aucun cas sa bonne humeur. L’étudiant adressa un faux regard choqué à Quinlan, avant de s’écarter du précipice de quelques mètres.

— Même pas besoin d’aller jusqu’à Londres, on doit bien trouver un patelin pas trop paumé où on pourra s’installer pour un repas décent. Quitte à faire une journée excursion, ce serait un peu bête de retourner casser la croûte chez Tom, tu ne crois pas ?


Clemens haussa les épaules et détourna son attention de ce sujet trop terre à terre pour observer soigneusement les arbres des alentours. La bordure des falaises, violemment balayée par les vents, n’étaient que buissons et hautes herbes, mais la colline montait doucement vers divers bosquets plantés ça et là, au gré de la fantaisie des hommes. Son regard vogua un instant entre la promesse de la mer et son air si pur, et l’orée d’un petit bois aux arbres primaires, puis il soupira et désigna les grands arbres de la main.

— On devrait aller se balader par là, je crois. Autant j’aime le bord de mer, autant je ne pense pas qu’un vent si violent soit… désigné pour nos plans. Je préfère avoir de bons gros troncs qui font office de barrière et des branches solides qui peuvent supporter mes deux poids.


Un fin sourire se dessina sur ses lèvres, tant la simple perspective d’un entraînement au vol l’emplissait d’une joie enfantine. Pourtant, certaines pertes de contrôle et décisions un peu incongrues l’avaient fait remettre en question sa maîtrise de ses toutes nouvelles ailes. Son premier atterrissage raté s’était certes simplement soldé par un éclat de rire et une soirée trop arrosée, mais les autres l’avaient doté d’un nombre sérieux d’ecchymoses concordants trop bien avec les couleurs du blason de Sinistros. Les conséquences d’une chute de la falaise ne lui semblaient pas être une suite désirée pour leur matinée légère et joyeuse.

— D’ailleurs, j’y pense mais… On n’a pas pensé au matériel. Tu n’as pas de gant.

Dans son enthousiasme, Clemens avait insisté pour qu’ils transplanassent rapidement, sans se tracasser d’une quelconque préparation. Cependant, à présent qu’il réfléchissait au lieu le plus désigné pour son premier vol de la journée, ses yeux étaient tombés sur les mains nues de Quinlan. Le guérisseur n’était certes pas le plus douillet des hommes, et s’accommodait même plutôt bien de la douleur, l’Allemand ne se voyait pas planter ses serres dans cette peau qu’il préférait définitivement douce et sans éraflures.
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MessageSujet: Re: Comme un ouragan   Comme un ouragan EmptyMer 6 Jan 2016 - 7:09

Entendre le rire de Clemens suffisait presque au bonheur de Quinlan. La pensée l’effraya presque, avant que le bonne humeur de son compagnon ne vienne le contaminer lui aussi. Il se marra encore davantage quand Clems ressortit sa spécialité : le regard faussement outré. Oh ça va, c’était pas comme s’ils s’étaient jamais vus à poil hein ? Enfin, pour le pique-nique, le Sinistros n’avait pas tort. Quinlan haussa les épaules avant de hocher la tête.

— Bof, je m’en fous. Si tu veux tester la bouffe locale, je te suis.

Ils trouveraient bien un endroit où manger, et puis ils venaient d’arriver alors la question ne se posait pas encore. Quinn fit quelques pas le long de la falaise, les yeux attirés par le vide, et en contrebas, la mer secouée par les bourrasques. Son rêve lui revint immédiatement en tête, lui arrachant un sourire. Peut-être qu’avec le recul des terres, l’érosion inéluctable des falaises, il y avait bien un château enfoui sous les eaux ?

À quelques pas de là, Clemens désigna un endroit plus protégé du vent. Un petit bois, avec quelques gros arbres. La tournure de phrase eut pour conséquence de faire rire Quinlan encore une fois. Il était de bonne humeur, de très bonne humeur et dans ces moments-là, il pouvait vraiment être très con.

— C’est vrai qu’en matière de ‘bons gros troncs’

Quinn haussa les sourcils de façon répétée en riant, mais suivit l’idée de Clemens. C’était lui qui allait s’entraîner, alors c’était normal qu’il choisisse l’endroit où le faire. Et puis, Quinlan n’avait pas hâte de le voir perdre la maîtrise de sa métamorphose en plein vol, lutter contre le vent à s’en épuiser, et finir par revenir sous forme humaine juste au-dessus du précipice. L’image mentale effaça son sourire, et le fit accélérer le pas.

Le guérisseur avait pris avec lui un petit sac contenant le nécessaire aux premiers secours, en plus de sa baguette, mais il espérait bien ne pas avoir à les utiliser. Il avait surtout pensé à Clemens, mais alors qu’ils marchaient vers les bois, ce dernier lui rappela qu’ils avaient oublié un détail. Le gant.

— Merde !

Même si Quinn se foutait bien d’être blessé, il avait récupéré l’usage de ses nerfs : il fallait bien avouer que se faire griffer le dos en plein acte n’avait absolument rien à voir avec le fait de se faire lacérer le bras par un rapace. Bon, Quinlan n’avait jamais testé mais il n’en avait pas vraiment envie non plus. D’autant plus que Clemens refuserait de toute manière, douleur ou pas douleur.

— À travers le cuir de ma veste je devrais ne rien sentir mais c’est pas garanti…

Et ça allait lui bousiller sa veste aussi. Il n’osa pas le souligner, de peur de passer pour un connard qui pensait davantage à ses fringues qu’à son copain, mais Clemens n’était pas assez idiot pour ignorer que Quinlan portait un très grand soin à ses vêtements.

— Hé, sinon je choppe une grosse branche, sans mauvais jeux de mots, et tu n’auras qu’à t’en servir comme aire. Ça pourrait le faire non ?

Leurs pas les avaient mené jusqu’à l’orée du petit bois, où Quinlan cherchait déjà de quoi faire une piste d’atterrissage correcte au busard que serait Clemens. Il s’imagina un instant tenir la branche à deux mains, comme une épée, et pouffa de l’incongruité de la chose : des deux, c’était même pas lui le batteur.
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MessageSujet: Re: Comme un ouragan   Comme un ouragan EmptyMer 6 Jan 2016 - 14:53

Sans plus réagir aux preuves de bonne humeur de Quinlan, il réfléchissait aux préparations nécessaires à une séance d’entraînement en bonne et due forme et surtout, sans bavures. L’Allemand était trop habitué à présent aux blagues sous la ceinture de son compagnon, et même s’il s’en accommodait facilement, il n’en riait plus aussi facilement qu’auparavant. C’était bel et bien le signe que la routine s’installait peu à peu entre eux, mais s’il se lassait de cet humour facile, il goûtait d’autant plus la légèreté d’une relation qui ne nécessitait plus de se cacher. Il se planta donc, songeur, face au médicomage, le regard entièrement porté sur sa veste en cuir d’excellente qualité. Indéniablement, le vêtement était cher et précieux.

— Je ne pense pas que ta veste soit en l’état assez solide pour résister aux serres. C’est un cuir trop souple… Et il y a toujours le risque que je te lacère le poignet ou la main. Jusqu’à présent, je pouvais toujours m’arranger pour atterrir dans une zone précise mais vaste, là ça va me demander un effort de précision dont je ne suis peut-être pas encore capable.


Clemens fit la moue, agacé d’être encore une fois placé devant une de ses faiblesses. Celle-là n’était certes due qu’au manque d’entraînement et serait facile à résorber, pourtant, reconnaître qu’il n’était pas encore assez au contrôle pour protéger son entourage de blessures lui laissait un goût amer dans la gorge. Sa fierté d’être devenu Animagus se blessait d’autant qu’il réalisait à quel point il était difficile de voler de ses propres ailes. La seconde proposition le fit secouer la tête, car si elle n’avait pas la perspective de blessures tranchantes comme la première solution, elle avait également ses désavantages non négligeables.

— Je ne sais pas. Pour être bien fixe avec la branche, il faudrait que la tiennes à deux mains et pour peu que je vise mal ou que j’arrive avec trop de vitesse, et on aurait droit à une belle collision. J’ai pas envie que tu te retrouves avec le nez cassé ou pire, énucléé.

Il fit une courte pause, le regard brillant d’humour et un demi-sourire sur les lèvres.

— Quoique tu vas me dire, un nez cassé c’est pas l’accident le plus terrible qui puisse arriver à un sorcier… Ou alors tu tiens la branche à une main, mais je ne sais pas si tu serais assez stable. Je n’ai aucune idée de la force à laquelle on doit résister pour soutenir l’atterrissage d’un busard. Je sais que c’est pas un gros oiseau, mais quand même… Sinon, je peux ensorceler une manche de ta veste pour en durcir le cuir et le rendre moins vulnérable aux serres.

Sa voix baissa d’un ton en marquant l’hésitation. Clemens n’était entièrement convaincu par aucune des trois solutions, leur trouvant à toute des risques de blessures ou de dommages collatéraux. Même après une métamorphose du cuir, il ne pouvait promettre que le vêtement ne serait pas griffé, et encore moins qu’il reviendrait indemne à son état originel. L’Allemand interrogea son compagnon du regard : après tout, il était le seul habilité à choisir les risques qu’il consentait à prendre pour son amant.
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MessageSujet: Re: Comme un ouragan   Comme un ouragan EmptyMer 6 Jan 2016 - 15:58

Quinn n’allait pas changer et ses blagues non plus. Il était de toute façon trop heureux de passer une journée tranquille loin des intrigues et des complots mondiaux pour s’en formaliser. Et puis, c’est vrai qu’ils avaient des questions bien plus urgentes à régler : comment faire pour que Clemens puisse s’entraîner sans blesser Quinlan ? Le guérisseur proposa sa veste, mais sans grande conviction. Son compagnon n’était pas dupe : le tissu était trop souple, clairement pas fait pour se prendre des serres de busard dans la tronche. Quinn prit une expression soucieuse.

— Je sais que pour toi c’est pas un argument, mais je saurais me soigner en cas de pépin, dans le pire des cas…

Le même problème se posait avec la branche. Clemens n’était pas assez sûr de sa précision à l’atterrissage pour se risquer à accepter que Quinn agite un bout de bois sous son nez. Et même en métamorphosant sa veste, le problème restait le même — sauf qu’en plus il aurait peut-être bousillé une chouette veste. Le cerveau de Quinlan chercha une alternative, une autre idée, tout en soulignant un peu plus les évidences.

— Même avec un gant de fauconnerie, tu pourrais m’énucléer. Si t’as peur de pas être assez précis on pourrait travailler au sol. Une aire d’atterrissage de plus en plus petite, pour voir si tu serais capable de t’y poser. Remarque, on pourrait même faire ça sur des branches : je t’en désigne une et tu vas dessus. Et si t’es assez précis, on part sur le plan B : la branche dans les mains. Ça te va ?

Quinlan haussa les épaules. Il n’avait pas franchement de meilleure idée à proposer à Clemens pour le moment. Son regard se posa sur le sol, alors qu’il cherchait un bout de bois suffisamment large pour offrir un appui stable, au cas où. Il en vit une, qu’il ramassa.

— Tiens, je me demande si ça marche sur le bois.

Le guérisseur sortit sa baguette et la passa autour de la branche, comme pour en faire le tour. Au bout d’une minute, l’extrémité inégale — la branche avait été arrachée de son arbre — tomba sur le sol. Avec un grand sourire, Quinn se tourna vers Clemens :

— Le sort scalpel fonctionne ! Parfait ! Je pourrais me mettre à la sculpture, ce serait marrant !

Bon, il divaguait un peu, mais ce faisant, il repéra une branche assez grande et pas très haute où le rapace qu’était Clemens pourrait se poser. La désignant du bout de la branche qu’il tenait dans ses mains, Quinn se tourna vers son compagnon :

— Essaie de te poser à ce niveau-là, disons à dix centimètres près. On va voir si t’es si peu précis que ça.

Il était venu pour s’entraîner non ? Allez, au boulot !
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MessageSujet: Re: Comme un ouragan   Comme un ouragan EmptyDim 10 Jan 2016 - 16:08

Clemens secoua la tête sans grande conviction. Peu lui importait le métier de Quinlan, pouvoir et devoir n’étaient pas synonymes et il refusait de prendre le risque de blesser son compagnon pour une activité aussi triviale qu’un entraînement au vol. Il était devenu animagus seul — ou presque — et d’autres avant lui étaient parvenus à développer leur don sans l’aide d’un partenaire. Si l’Allemand appréciait de partager ce moment avec son aîné, c’était uniquement par plaisir de sa compagnie, et non par nécessité.

— Non, car si tu utilisais un gant de fauconnerie, je viserai ton bras et non pas ta tête. Je doute de ma précision et je ne connais pas la force à laquelle tu devrais t’opposer pour encaisser mon atterrissage, mais même avec des yeux d’oiseau, je fais encore la différence entre ta main et ton visage.


Il lui adressa néanmoins un sourire complice pour adoucir ses doutes. Clemens avait conscience que son compagnon cherchait simplement à l’encourager, et à minimiser les risques que représentaient les serres d’un rapace. Somme tout, le busard n’était pas un gros oiseau et outre par excès de malchance, la thèse d’un accident restait très peu probable. Il céda donc et suivit Quinlan pour assister à ses préparations et recevoir les consignes.

— Oui, on peut essayer, ça me semble être un bon compromis pour commencer. Mine de rien, c’est pas tellement ma capacité à être précis qui m’inquiète, mais plutôt les éléments extérieurs. Je n’ai pas eu l’occasion de beaucoup m’entraîner, et je ne sais pas encore trop comment gérer un vent plus violent, ou les différences de visibilité, ce genre de chose… Il faudrait peut-être que je mette la main sur un bouquin moldu à propos des busards.


Ponctuant sa phrase d’une expression pensive, Clemens suivit du regard la direction indiquée par Quinlan et hocha la tête. La branche se tenait bien dégagée des autres et assez longue pour ne pas risquer un téléscopage malheureux avec le tronc. À mi-longueur se trouvait un nœud où le bois se séparait en deux branches plus fines, et représentait donc la limite de sa zone d’atterrissage. Si le vent maritime ne venait pas se mêler de la séance, cet exercice là devrait se révéler passablement aisé.

L’Allemand s’écarta du théâtre des opérations de quelques mètres avant d’opérer sa transformation. Comme toujours, il profitait de ses jambes humaines pour donner le premier élan à sa forme métamorphosée, ce qui avait le démérite de lui donner une première trajectoire de vol complètement aléatoire. Or il aurait été malheureux de heurter son compagnon dès les premières secondes, alors qu’ils avaient pris tant de précautions pour l’exercice en lui-même. Clemens s’éleva au-dessus du bosquet, savourant la saveur salée du vent et les remous dans ses plumes. Les bourrasques étaient cependant, et sans surprises, beaucoup plus brutales que son ressenti humain. La légèreté de son petit corps d’oiseau rendait toute sensation si différente.

Pendant quelques longues secondes, il lutta pour gagner une altitude plus basse, perturbé dans ses mouvements par les courants opposés venant de la mer et des collines. Il parvint cependant à effectuer un large arc-de-cercle au dessus de la tête de Quinlan avant de se diriger à vitesse modérée vers la branche auparavant désignée. Ouvrant ses ailes un peu trop tard pour ralentir, il dut s’agripper fermement dans le bois pour se stabiliser, avant d’entamer un demi tour lent et soigneux pour faire face à son entraîneur. Le busard se tenait un peu trop proche du tronc que prévu, mais l’atterrissage était réussi. L’oiseau ouvrit le bec et émit un huissement un peu rauque.
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MessageSujet: Re: Comme un ouragan   Comme un ouragan EmptyMer 13 Jan 2016 - 10:17

Hmpf, même si Clemens visait le bras et pas sa tête, un coup de vent mal placé pouvait toujours le blesser. Mais Quinlan n’avait pas envie d’argumenter. Ils parlaient déjà beaucoup pour une séance pratique, et puis, pour ce qui était de la force à encaisser…

— Tu sais, c’est pas bien gros un busard. Alors à moins que tu ne viennes sur mon bras à cent kilomètres heures, je pense que ça devrait aller. Au pire, ça me forcera à me remettre au sport.

Le guérisseur trouva quand même un compromis pour que Clemens puisse commencer son entraînement sans risquer de le blesser. Atterrir sur une branche préalablement définie, en ciblant un endroit précis. Après avoir trouvé une branche et l’avoir rapidement customisée, Quinn désigna l’une d’entre elles, en donnant une petite marge d’erreur à Clemens. Ce dernier accepta le premier exercice, tout en songeant à consulter des ouvrages sur les busards. Dubitatif, Quinlan haussa les épaules.

— Je doute que bouquiner te soit vraiment utile mais on ne sait jamais.

Et enfin, l’exercice commença. Clemens se prépara et dans un élan, se transforma. Quinlan l’observait avec des yeux brillants, toujours bluffé par la fluidité de la métamorphose. C’était un spectacle magnifique, dont il ne se lasserait sûrement jamais. Bien sûr, le petit oiseau qu’était Clemens n’était pas aussi assuré qu’un rapace à plein temps, mais il parvint tout de même à se poser sur la branche qu’il lui avait désignée. Bon, il avait dû faire un petit détour et son atterrissage n’avait pas été parfait, cependant ça restait prometteur. Assez pour qu’il pousse un cri de victoire. Ou du moins c’était comme ça que Quinlan l’avait compris.

— Ah ah ! Pas mal !

Les yeux du guérisseur cherchèrent un autre objectif pour Clemens, une autre branche sur laquelle il pourrait se poser. Quelque chose d’un peu plus compliqué mais de pas inatteignable… Et rapidement. Ils ignoraient encore combien de temps Clemens pouvait tenir sa forme animale de façon aussi stable. Après quelques secondes, Quinn repéra une branche un peu plus haute, plus fine et avec quelques obstacles : Clemens ne pourrait pas l’atteindre sans faire de nouveaux détours. Levant son bâton aussi haut qu’il le put, Quinlan désigna la nouvelle branche. Elle était trop élevée pour qu’il puisse la toucher, cela dit.

— Celle-là, tu pourrais ? Pareil, à dix centimètres près.

En espérant que le busard qu’était Clemens n’allait pas se faire emporter par une bourrasque et se cogner contre un tronc… Ce n’était pas parce qu’il était urgentiste que Quinlan avait hâte de faire montre de ses talents de médicomage. Pas avec Clemens. Jamais.
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MessageSujet: Re: Comme un ouragan   Comme un ouragan EmptySam 16 Jan 2016 - 11:10

Le regard dardé sur Quinlan dans l’attente d’une nouvelle consigne, Clemens se concentrait sur ses sensations. Il n’avait jusque là pas vraiment pris le temps de s’entraîner et d’analyser ce qu’il ressentait sous sa nouvelle forme. Ses transformations avaient — sauf une exception — toutes eu lieu sur le territoire de l’académie, or il ne souhaitait pas prendre le risque de divulguer sa capacité. L’animagisme non-déclaré n’était pas seulement un acte illégal, c’était aussi un avantage de choix dans le contexte politique de plus en plus troublé. Que ce soit pour s’enfuir ou pour observer, l’Allemand avait déjà trouvé mille et une façons d’utiliser son apparence de busard, cependant il n’était pas encore prêt à se jeter dans ce bain là.

Tout d’abord il fallait maîtriser le vol dans toutes les circonstances courantes, et sur une durée suffisamment longue pour ne pas risquer de se vendre. Il n’avait pas encore essayé de maintenir la métamorphose plus longtemps que quelques minutes, car cela représentait déjà un effort de concentration plutôt intense. L’entraînement au vol lui permettait de fixer son attention sur un autre détail, tandis qu’il prenait la pleine mesure du rapace. En un sens, cela facilitait le maintien de l’illusion, ou tant était qu’il ne serait pas encore si fatiguée qu’il s’écroulerait en plein vol. L’idée le fit frémir, ou du moins, l’oiseau se trémoussa en agitant ses ailes. Clemens s’amusa tant de cette incarnation de son ressenti qu’il faillit ne pas entendre la nouvelle tâche qui venait de lui être assignée.

Ses yeux se portèrent vers sa nouvelle cible, qu’il distinguait cependant mal aux travers des branchages. Leur différence de perspective rendait l’exercice plus compliqué que Quinlan ne l’aurait voulu, ou alors, le guérisseur croyait déjà avec ferveur en ses capacités. Clemens se rasséréna à l’aide de cette idée, se convainquant lui-même qu’il était bel et bien capable d’atteindre ce perchoir à plus de trois mètres cinquantes du sol. Il avait déjà volé plus haut, lorsqu’il avait traversé le vide entre la fenêtre de sa chambre et l’appartement de son compagnon. L’initiative avait été un coup de bluff, dont il n’avait que plus tard mesuré l’ampleur de la stupidité. Une simple bourrasque aurait pu le précipiter contre la façade de la tour, où lui faire perdre tout contrôle de son vol, avant de voir le pauvre oiseau s’écraser sur le sol, plusieurs dizaines de mètres plus bas. Il se serait tué par fierté et arrogance.

Il ouvrit grand ses ailes et entreprit de prendre son envol en s’éloignant du tronc, sans pour autant partir trop loin vers l’avant afin de ne pas s’enchevêtrer dans d’autres arbres. La solution la plus facile lui semblait être de prendre de la hauteur en s’élevant à la verticale afin de contourner les obstacles et finalement redescendre sur la branche désignée. Le busard battait des ailes avec force afin de ne se déplacer que sur un seul axe, à grand renfort de mouvements désordonnés. Seconde après seconde, il parvenait à grappiller quelques centimètres à l’apesanteur, mais chaque gain s’accompagnait d’une nouvelle sensation de fatigue. Arrivé proche de la cime du premier arbre, Clemens s’y laissa tomber, agrippant fermement ses serres dans le bois pour s’offrir quelques secondes de repos.

Le rapace se trouvait à présent plus haut perché que la cible à atteindre, mais son chemin en était d’autant mieux dégagé. Il était difficile de juger si une telle débauche d’effort avait valu la peine, pour une tâche qu’il aurait peut-être pu effectuer avec une approche moins directe. Clemens grogna en son for intérieur, et ouvrit ses ailes une nouvelle fois pour se laisser planer vers la branche choisie par Quinlan. Il s’y posa quelques secondes plus tard, avec plus de grâce que lors du premier atterrissage et se tourna à nouveau vers son compagnon. Il huit trois fois, signe — ou du moins il l’espérait — qu’il pouvait réaliser un troisième exercice. Il aurait très bientôt besoin d’une pause.
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MessageSujet: Re: Comme un ouragan   Comme un ouragan EmptyMar 19 Jan 2016 - 16:06

La métamorphose et Quinlan, ça faisait bien deux. Voire trois. Ou bien plus. Il n’avait aucune idée de ce que pouvait bien vivre Clemens, d’où son incapacité à doser la difficulté de ce qu’il lui demandait. Il s’en rendit cependant compte en voyant le busard peiner à atteindre le deuxième objectif. Il fit même une pause sur une branche un peu plus haute : diviser le chemin par deux était une solution, mais aussi une preuve que l’exercice était bien plus complexe que Quinn ne l’avait imaginé. Inquiet, le guérisseur ne dit rien, et attendit de voir la suite. Il se tenait prêt à intervenir de sa baguette pour ralentir une éventuelle chute de Clemens, qu’il voyait déjà se retransformer en humain en plein vol. Toujours penser au pire, souviens-toi, tu ne seras jamais déçu, ou pris au dépourvu.

Quinlan, bloqué au sol, attendit que Clemens se sente prêt à passer à la suite de l’exercice, ce qu’il fit après une petite pause. Puisque son objectif était désormais en contrebas, c’était sans doute plus facile pour lui. L’atterrissage était d’ailleurs un peu moins pataud, signe qu’il y avait de l’amélioration. Et puis, Clemens ne s’était pas écroulé comme une masse entre deux branches. Soulagé, Quinlan ne put retenir un rire.

— Parfait ! Ah, il te manque vraiment plus que la parole !

Ne pas entendre Clemens parler lui manquait un peu, c’est vrai. Il avait mis un certain temps à apprécier sa voix, qu’il avait jugé pas assez grave et trop éraillée par moments, mais il réalisait qu’il adorait l’entendre. Les huissements qu’il poussait sous sa forme de busard ne remplaceraient jamais ses accents germaniques.

Enfin, il aurait tout le temps de l’entendre plus tard. Quinlan attendit de voir s’il souhaitait revenir sur terre, mais il resta perché sur sa branche. Bien, alors un autre exercice, peut-être plus simple que le deuxième ? Quinn chercha une autre branche, un peu plus basse mais aussi plus fine. Il en trouva une, à environ cinq mètres de la première. Et l’avantage, c’était qu’en levant le bras, Quinlan pouvait la toucher : si chute il y avait, elle ne serait pas grave de toute façon.

Le guérisseur désigna donc cette branche avec un air redevenu sérieux, toujours prêt à parer à toute éventualité. Il espérait vraiment ne pas avoir à sortir son masque d’urgentiste, mais c’était aussi pour ça qu’il était là. D’une certaine manière, il s’en sentait même flatté.
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