Luaine MacFarlane : jeune mais ambitieuse

Je suis assez grande pour mon âge et je parais plus vieille que je ne le suis vraiment. Pour tout avouer, les personnes qui me rencontrent pour la première fois pensent que je suis une élève de deuxième, voire même de troisième année et pourtant, non. Je suis une jeune élève de onze ans, en première année.

J’ai un corps d’enfant, de longues jambes et une silhouette filiforme sculptée par les exigences de la danse classique que je pratique depuis mon plus jeune âge. Mes longs cheveux sont châtains et entoure mon visage poupin, orné de deux beaux saphirs capables de vous arracher le cœur. Oui, je l’avoue, j’adore mes grands yeux !

Mes parents m’ont toujours trouvée belle, tant et si bien qu’ils ont décidé de me pousser vers tout ce qui est stéréotypé de féminité dès mon plus jeune âge. Danse classique, violon, mannequina et mini-miss. Autant vous dire que dans mes gestes, je passe pour une véritable princesse ! Mais il suffit de me connaître un peu plus pour se rendre compte que cette superficialité n’a pas réussi à atteindre mon cœur ou mon âme.

J’ai toujours tout fait en fonction de mes parents. C’est peut-être aventureux de dire de telles choses à seulement onze ans, mais c’est un fait que je ne peux négliger. La danse classique, le violon, les mini-miss n’ont jamais été mes choix. Mais j’ai suivi cette voix durant toute mon enfance sans me plaindre, sans rechigner, parce que je les aimais. Ne croyez pas que je faisais cela à moitié uniquement parce que cela ne me plaisait pas. En vérité, je me suis toujours donnée à fond, corps et âme, à travailler avec tout mon cœur pour rendre fier mes parents. Je m’en fichais de gagner, tout ce que je voulais, c’était qu’ils me voient heureuse et épanouie.

Tout se passait bien entre nous trois, mais lorsque j’ai reçu ma lettre pour Poudlard, mes parents furent quelque peu choqués par la nouvelle. Avec les évènements actuels, il était difficile pour eux d’accepter que leur petite fille unique fasse partie du monde qui leur faisait peur. Il leur a fallu énormément de temps avant de se décider à m’emmener sur la voie 9 ¾ mais malgré tout pas une seule fois je n’ai imposé mon envie d’y aller durant l’été. Au fond d’eux, ils ont toujours su que j’étais différente et je leur suis reconnaissante de m’avoir laissé aller dans cette école. Je me suis montrée patiente, dévouée et j’ai été récompensée.

Mon enfance s’est résumée à une vie parfaitement normale où j’étais partagée entre les cours de l’école primaire, l’amour de mes parents et toutes les activités extra-scolaire qu’ils m’ont imposés. Mes parents ont toujours voulu le mieux pour moi et mes grands yeux bleus si ravissants les ont poussés à m’inscrire dans une agence de mannequinat dès mes deux ans. A trois ans, c’est dans des cours de danse classique que je me suis retrouvée, à quatre ans, les mini-miss pour la première fois et enfin, le violon dès mes cinq ans. Autant vous dire que j’ai dû apprendre, dès mon plus jeune âge, à m’organiser et à travailler de manière acharnée pour accomplir tout ce que mes parents désiraient me voir accomplir.

Etant encore très jeune, je n’ai encore jamais été intéressée par l’actualité, d’autant que mes parents asseyaient de m’en préserver. Les histoires de sorciers, je ne les connaissais pas et je n’aurai jamais cru un jour qu’il soit possible que j’en sois une. Pourtant, certains signes pouvaient indiquer mon appartenance à ce monde. Par exemple, j’ai coincé la porte des toilettes de l’école alors que de mauvais élèves se moquaient de moi. Quand les professeurs voulaient insérer une clé dans la serrure, elle était systématiquement expulsée, comme si un ressort se moquait d’eux. J’en ai beaucoup des anecdotes de ce genre. On pensait au hasard, mais avec du recul, je sais que c’est tout simplement mon don qui cherchait à s’exprimer.

Le jour où j’ai reçu ma lettre, mes parents étaient quelque peu chamboulé par cette annonce. Au départ, ils n’y croyaient pas et ont même déchiré le tout pour ensuite le jeter. Mais le lendemain, une autre lettre avec la même encre verte est arrivée. Puis encore une autre le surlendemain. Était-ce une blague ? Ils n’en savaient rien et suite à cela, ils m’ont observée, continuellement. Y avait-il quelque chose de magique en moi ? La réponse était oui. C’est durant l’une de mes séances d’entrainement au violon qu’ils en ont eu la confirmation. L’une des cordes s’était brisée et, un peu triste, j’avais rassemblé les deux morceaux de mes doigts. La corde est alors redevenue comme neuve.

Le lendemain, nous sommes allés à l’adresse indiquée pour toutes les fournitures et c’est la que nous avons eu la confirmation. Le monde des sorciers existe ! C’était très difficile pour mes parents de faire ma liste d’ustensiles avec moi parmi tous ces sorciers qui leur faisaient peur, mais ils l’ont fait, par amour pour moi.

Vous l’aurez sans aucun doute compris, je suis née de parents moldus, tenue loin du monde des sorciers durant toute ma vie. Mais je suis vraiment heureuse que mes parents aient fait le choix de me laisser découvrir ce monde qui leur semble pourtant si effrayant.