Cours #1 - Technologies médiatiques et accessibilité à l'information

C'est avec un plaisir feint que je me déroge à mes règles habituelles. Haïr les moldus était mon maître penseur, et voilà que je suis devant la classe d’Étude de ces abjectes personnes dénuées de pouvoir et qui se croient pourtant plus malins que les autres. Je respire un bon coup, mes cahiers sous le bras et ma baguette dans la poche. Les rumeurs vont bons trains, le professeur serait lui-même moldu. Être en présence de cet être inférieur sera sûrement la plus dure épreuve. Qu'est-ce que ce genre de personnage peut bien avoir à nous apprendre ? Je vous le demande !
Mais j'ai besoin de jouer les espionnes, mieux connaître l'ennemi pour mieux l'anéantir. Alors je me ferai violence et j'écouterai comme une bonne élève les cours de ce nouveau professeur. Je n'ai pas pris la matière en tant que matière principale, non, j'ai voulu y assister comme observatrice. Me faire une idée du genre de cours que l'on pouvait donner à de jeunes sorciers, capables de tout, mais sûrement pas d'imiter les moldus.

Avec une grimace, je pousse la porte pour entrer dans la salle vide. Je vois le professeur siroter son thé, la nervosité a du le noyer sous l'impolitesse, car à part un sourire abjecte, je n'ai pas le droit à bonjour. Très bien, monsieur le professeur, je ne piperai mot non plus. Je m'installe au premier rang, posant avec fracas mes bouquins poussiéreux que je n'avais ouvert qu'une seule fois et dont les mots me restaient encore au travers de la gorge.
Je zyeute un instant le tableau. Ne pas se mettre à côté de quelqu'un qui est de notre maison... Il partait déjà avec un handicape, les maisons sont très liées et rares sont les fois où elles se séparent. Enfin, je savais qu'Andrew viendrait par ici, je pourrai toujours feindre une amitié avec un élève d'une maison rivale. Bien qu'Andrew soit mon ami d'enfance et que sa maison a été très mal choisie, c'est une erreur du Choixpeau, rien d'autre. Je ne suis pas amie avec un Gryffondor de mon plein gré. Enfin. Taisez-vous, cela ne regarde que moi !
Pour accompagner les gestes à la parole, je commence à m'inquiéter d'être toute seule face à ce glauque personnage. Regardez-moi ce visage, il n'est pas net. Il dégage quelque chose de plus maléfique que moi, et ce n'est pas une tâche facile. Si un moldu déteste les moldus, ça me ferait rire. Alors que j'esquisse un petit sourire sarcastique, d'autres élèves prennent place et je me sens moins oppressée par cette atmosphère pesante. Ma place n'est pas ici, je n'ai rien à y faire, bon sang.

Une fois installés, le professeur se lève et commence à marcher. Une démarche lente comme Rogue, aucune personnalité ces moldus. Encore un Wood... Underwood. Si quelqu'un se retourne vers moi en me demandant si cet être immonde est de ma famille, je le tue.  
Mais oui bien sûr, nous allons le tutoyer, l'appeler par son prénom et aller cueillir des pâquerettes ensemble. N'importe quoi, je fronce les sourcils pour faire agir mes pensées sur l'expression de mon visage. Détestable.
Ah je le savais, ce n'est pas un sorcier. Je suis dans la même pièce qu'un foutu moldu. Ma haine s'empare de mon coeur alors que je n'ai qu'une envie, partir. N'oublie pas ta mission, pourquoi tu es ici. Je tape du pied discrètement pour canaliser mon stress.
Oui, comment vivez-vous sans magie ? En étant envieux et détestable. Racistes et méprisables. En tuant les nôtres depuis bien longtemps. Salem, personne n'oubliera. Oui, des alternatives qui vous dépassent et vous tueront. Je suis curieuse que l'on attaque l'histoire et voir si ce si gentil professeur osera avouer que sa foutue espèce en veut à la nôtre depuis bien trop longtemps. Il faudrait que cela cesse, non ?
Je grommelle mais je n'interviens pas. Pas de sorcier, pas de moldu ? Ce professeur est décidément tout ce que je hais. Il croit faire l'apologie de la paix, alors qu'il nous enlève notre intégrité et notre fierté à être sorciers. C'est de la manipulation pure et dure ! Et tout le monde boit ses paroles, par Merlin ! Je tourne la tête vers les élèves, seule Harmony semble intelligente ici.
Faire une lessive et la cuisine sans baguette... Et en plus il nous insulte.
Par respect pour votre professeur, dit-il. Et notre respect à nous ? Je ne le sens pas, je ne l'aime pas... Vraiment pas.

« Excusez-moi. » Je lève la main, agacée. « McWood, Professeur. » Politesse et regard succin sur la classe en fronçant les sourcils. « Vous dîtes que l'on va apprendre la cuisine et la lessive... Sans vouloir vous offenser, nous ne sommes pas dans un cours d'étude ménagères. Ce qui nous intéresse est surtout la façon de penser des moldus et leur avancée technologique. Voyez-vous, des choses qui nous dépassent et non des choses futiles comme apprendre à farcir une dinde. Avec tout le respect que je vous dois, évidemment. Je me demande donc si c'est vraiment utile de passer par ses fioritures-ci ? »

Je baisse la main, et prends l'expression la plus innocente que je peux avoir en réserve. Je ne veux pas de problème mais j'avoue avoir été légèrement piquée par ce discours réducteur sur notre faculté à vivre sans baguette magique. Mais je n'avouerai pas que j'ai vécu avec des moldus et que la majorité des élèves ici ont vécu des expériences moldues. Entrons donc dans le vif du sujet plutôt que de nous agacer à préparer un pudding ou laver le slip de Dumbledore !

L'avouerait-elle ? Harmony s'était dépêchée, ce matin. Oh, c'était son habitude d'expédier les tâches futiles, bien ordonnées, cadencées au rythme quotidien. Se laver, se brosser les dents, se vêtir des habits préparés la veille, se lisser les cheveux, passer du baume sur ses joues. Chausser ses souliers, se rendre à la salle à manger. Un toast, un jus de fruits, un thé au lait. Repartir. Rejoindre la salle de classe d'un pas vif.
Ce matin, elle s'était empressée. La professeure d'Etudes des Moldus était finalement remplacée ! Enfin elle pouvait reprendre son étude si appliquée des gens ordinaires. Plutôt, retrouver la supervision d'un professeur, car Harmony avait bien sûr continué à lire sur des sujets divers, corrigeant ses manuels bien trop superficiels, au ton ébahi et à la verve hallucinée.

Alors oui, elle était contente que le cours reprenne. Peut-être que le nouvel enseignant leur conseillerait des livres utiles. Elle avait d'ailleurs entendu la rumeur qui disait que le professeur lui-même était un Moldu. Elle en nourrissait un espoir d'autant plus ardent.
Parce que oui, au risque de surprendre, la matière préférée d'Harmony était l'Etude des Moldus. Oh, elle aimait beaucoup les cours de potions et s'intéressait grandement aux leçons de sortilèges ! Mais au même titre que ses comparses. C'était pour l'Etude des moldus seulement qu'elle nourrissait une curiosité avide.
Son rapport public à la matière était louvoyant et ardu à gérer. En effet, auprès de ses pairs, dans les cachots, elle n'en pipait mot. Rien que la mention de sa participation à ce cours déclenchait les railleries – elle leur rétorquait qu'il valait mieux connaître ce qui se tenait en face de soi. Pour comprendre, se défendre, savoir comment les rendre  à la vermine.

Elle fut étonnée, en passant la porte, de trouver Alycia déjà installée. De trouver Alycia, tout court. Son amie ne cachait pas son mépris envers la populasse sans magie et son dégoût était déjà presque visible – ou était-ce une distorsion de l'esprit de la jeune blonde ?
Harmony salua d'un ton joyeux le professeur : « Bonjour Professeur, et bienvenue à Poudlard ! » Elle inclina légèrement la tête et lut le message inscrit au tableau. Bon, elle prendrait place à une autre table au premier rang. Le professeur Underwood verrait bien vite qu'en sus des premiers rangs, les élèves de Poudlard évitaient leurs confrères à l'insigne de serpent - et non l'inverse.

La salle se remplissait et le professeur prit la parole. Il n'avait pas l'air parfaitement à l'aise. La rumeur disait certainement vrai. Son accent était étrange, étirant les syllabes et transformant les mots en un fil indistinct, comme si le fond de sa gorge était spécialement crispé. Elle avait déjà entendu cette façon de parler à la radio ou au cinéma, aussi reconnut-elle l'origine du professeur : il était Américain.
Son discours était… fade. Et elle tiqua sur les tâches ménagères. L'image d'un grand atelier cuisine sans baguette la faisait osciller entre l'envie de rire et celle de fuir loin, très loin. Il les prenait vraiment pour des idiots. Pour un peu, elle aurait levé le doigt pour le narguer « Oh mais vous savez professeur, nous n'avons pas forcément besoin de baguette pour faire de la magie ». Mais ce n'était pas le but recherché ici.

Ses lèvres se pincèrent quand Alycia se permit une remarque quant au programme. Il fallait rentrer dans ses bonnes grâces, pas l'attaquer frontalement avec condescendance. Elle pensait sérieusement qu'Alycia était plus intelligente que cela. Bon, elle n'avait pas trop le choix, elle devait rattraper sa bourde.
« Professeur, je m'appelle Harmony Sharen. Je pense que ce que ma camarade voulait dire, c'est que nous avons hâte d'étudier de manière plus approfondie les instruments technologiques et le fonctionnement de la société non-magique. Je ne sais pas si on vous a transmis le programme des leçons précédentes, mais nous avons l'impression d'avoir perdu beaucoup de temps. Alors, quand vous évoquez les tâches ménagères, certains peuvent craindre de ne pas réussir à rattraper le retard qu'on a accumulé. » Elle fit une légère pause avant de conclure, souriante : « Nous avons beaucoup à apprendre de vous, personne n'a dans l'idée de remettre en question vos méthodes. »

Elle se détendit contre le dossier de sa chaise, sans perdre de ce joli sourire qu'elle exhibait si rarement, indiquant qu'elle avait terminé. Un regard à Alycia pour lui montrer toute sa solidarité. Tais-toi et écoute.

De frustration, ses doigts s’étaient crispés sur sa chevelure d’une blondeur fade. Pour la troisième fois de la matinée, l’adolescente ne parvenait pas à réussir l’étroitesse du tour que son objectif lui demandait avec férocité : un chignon. Elle tremblait trop – d’une fébrilité à toute épreuve – en dépit de la maîtrise usuelle de ses gestes.

Et il y avait de quoi. Leur nouvel enseignant était un non-sorcier ; un moldu ! Un être capable de cristalliser tous les intérêts de la jeune Poufsouffle – et, aussi, toutes les peurs.

Pourtant, en franchissant les murs de la salle, Hestia eut l’impression soudaine et agréable d’être en territoire allié. Un espace propice à l’étude et à l’épanouissement de chacun, autour d’une curiosité somme toute réelle pour un monde sans magie ; si vaste et oppressant qu’il devenait nécessaire à comprendre. À appréhender. À choyer.

Après avoir incliné le visage en direction de l’enseignant, accompagné d’un respectueux « Bonjour à vous, Professeur. » L’adolescente gagna la proximité de ses camarades au blason de Salazar. « Harmony. Alycia. » Non sans un sourire bienveillant pour l’une et l’autre – d’une tendresse affligeante – elle s’installa aux côtés de la plus jeune.

C’est en silence qu’elle commença à prendre des notes ; guère distraite par la notion d’activités pratiques rapidement fustigée par ses compatriotes. De toute façon, elle préférait pour l’heure écouter les différentes allégations avancées plutôt que de prendre la parole. Surtout pour glisser vers un débat.

Premier cours d’Etudes des Moldus, enfin. Et vu le retard qu’ils avaient déjà pris, Angel savait, avant même de franchir la porte de la salle de classe du premier étage, que le rythme serait intense. Et les BUSES étaient dans quelques mois aussi cette matière serait certainement enseignée en accélérer. Enfin elle allait le découvrir très vite.
La préfète des Verts et Argents, franchi donc la porte de la salle. Elle avait quelques minutes d’avances, mais la salle n’était pas vide. Elle adressa un sourire aux deux filles de sa maison, Aly et Harmony.

Dehors le soleil se montrait timidement essayant de réchauffer la neige qui était tombé dans la nuit principalement. Et pourtant tout le monde pouvait prédire que les nuages allaient très vite prendre le dessus. Quel temps ! Angel détestait l’hiver et cette période de transition où il fait très froid le matin, et chaud l’aprèm. Rien de mieux pour tomber malade.

Et puis ne parlons pas de l’ambiance qui régnait un peu partout, autant dans le château qu’ailleurs. Les batailles clandestines s’intensifiaient. Les gens avaient presque peur d’ouvrir leur Gazette le matin, peur de voir le nom d’un de leurs proches apparaitre dans la chronique nécrologique. Peur de sortir dans la rue, et de tomber sur un fou furieux armé. La paranoïa était devenu le quotidien de tellement de personnes.

Le professeur était déjà installé à son bureau. Ce n’était certainement pas le genre de personne à vous mettre facilement à elle, il fallait l’avouer. Une tasse de thé à la main, il semblait examiner chacun des élèves. Il n’inspirait pas confiance. Angel lui adressa un bonjour poli. Elle reconnue plusieurs objets moldus disposé un peu partout dans la salle. Angel étant une sang mêlée, elle connaissait bien tous ces objets. Elle savait d’avance que ce n’était pas la matière dans laquelle elle aurait le plus de difficulté. Bien au contraire. Et ce qui était le plus intéressant, était de découvrir la vision des sorciers sur les Moldus. Autant leur fascination que leur dégout.

Sur le tableau noir qui était face aux élèves, étaient inscrites les phrases suivantes : Technologies médiatiques et accessibilité à l'information ; Prenez place à côté d'un membre d'une maison autre que la vôtre… Ok bon alors elle n’irait donc pas à côté d’Aly, sa camarade de dortoir. Elle prit place à une table encore vide. Laissant ainsi l’opportunité à un nouvel arrivant, autre que Serpentard s’asseoir à ses côtés.

Le professeur attendit encore quelques minutes avant de prendre la parole et se présenter. Il expliqua qu’il n’était pas un sorcier… Ah … oui …. N’était-il pas dangereux, voir irresponsable de laisser entrer un moldu ici, sachant que la dernière attaque avait été perpétrée par des moldus. Et que faire s’il sortait un flingue là et décidait de les tuer un par un ? Bon ok Dumbledore avait surement du mener une enquête approndie sur l’homme avant de l’embauche… Mais on ne sait jamais… et encore une fois, il n’inspirait aucunement confiance à la belle brunette…

Elle l’écouta donc en silence. Tous les sujets qu’ils souhaitaient aborder aujourd’hui, étaient très familiers à la jeune Johnson. Il leur fit ensuite un long discours sur la cohésion, et le respect de chacun. Mais la jeune fille venant de la maison qui repoussait le plus tout ce qui venait des moldus, savait pertinemment que cela ne se passerait pas aussi bien… Et elle n’avait pas fini sa pensée qu’Alycia prit la parole pour dire, que les sujets qu’il souhaitait abordée étaient sans intérêt … Evidemment ! D’ailleurs que faisait-elle ici alors qu’elle ne supportait pas du tout les moldus et tout ce qu’il s’en rapportait. Harmo essaya d’arrondir les angles. Et ainsi plusieurs élèves prirent la parole pour donner son avis.

Angel quant à elle, écouta sans rien dire. Après tout le professeur décidait du programme, et peu importe les avis des uns et des autres, il déciderait de comment il souhaitait organiser ses cours… Dans tous les cas, Angel avait juste hâte que cela commence…

L’Etudes des moldus n’avait jamais été une matière du cursus de Daphné – cela avait sans aucun doute un rapport avec le fait qu’elle se serait immédiatement fait renier si elle avait osé choisir ce cours, ou encore parce qu’elle n’avait jamais envisagé se retrouver face à un Moldu. Pourtant, lorsqu’elle ouvrit la porte ce matin-là, ce fut exactement ce qu’il se passa, si on en croyait les rumeurs excitées (ou révulsées) qui s’étaient répandues aussi rapidement qu’une poudre de fée. Les quelques personnes déjà présentes ne la surprirent guère, à l’exception notable de McWood ; Harmony, sa cousine Hestia, la fille Prendergast et Angel. Qui aurait cru que les représentants de la maison de Salazar Sepentard seraient en majorité dans cette salle ?

« Bonjour, professeur » salua-t-elle en pénétrant dans la pièce.

Car l’héritière Greengrass n’était pas dénuée de manières, et que le sang de la personne à qui elle les adressait n’était pas le plus important ; ce qui comptait, c’était sans aucun doute l’utilité qu’elle pouvait en tirer, et il n’y avait aucun doute sur le fait qu’elle pouvait en extirper de cette salle de classe. Son regard brun s’arrêta brièvement sur les inscriptions portées sur le tableau noir, avant d’analyser les places qui lui étaient donc possibles ; Hestia s’était déjà assise à côté d’Harmony,  Prendergast avait choisi une table peu discrète au fond de la salle et les autres participantes étaient toutes de sa maison. Daphné se faufila donc dans un des rangs centraux après avoir salué d’un signe de tête la Poufsouffle et les Serpentard, déposant son sac sur la chaise à côté de la sienne, bien décidée à suivre ce cours seule.

Elle écouta en silence la présentation d’Underwood tout en disposant soigneusement ses plumes et encrier sur sa table de travail, lissant machinalement le parchemin dont elle allait se servir pour noter ce qui pourrait lui permettre d’assurer sa survie ; il ne fallait pas se tromper sur ce sujet, Daphné n’était pas là pour réussir un quelconque examen – elle était là pour apprendre, pour connaître certains détails qui feraient peut-être la différence dans cette guerre qui se profilait chaque jour un peu plus à chaque intervention de Carwood, à chaque massacre perpétré par un des deux camps, à chaque fois que les Sang Pur étaient visés.

La « révélation » de la nature moldue du professeur la laissa stoïque, n’ébrécha pas le masque soigneusement neutre qu’elle s’était composé ce jour-là ; pas plus que les piques acerbes mais déguisées qu’il leur asséna, ou encore l’interdiction d’apporter leur baguette – il pouvait toujours y compter. La sienne – la nouvelle, celle dont elle tentait encore de s’habituer – était à portée de main, et si elle demeurerait dissimulée, elle ne s’en séparerait sous aucun prétexte. La perte de la première était encore une plaie ouverte, difficile à faire cicatriser.

L’intervention de McWood électrifia immédiatement l’air, lui arracha une moue désapprobatrice ; cette fille n’avait jamais été subtile, et si c’était quelque chose qui ne la dérangeait habituellement pas, cette attaque frontale était totalement inutile mais surtout stupide. Les remarques d’Harmony et Prendergast, destinées à apaiser la situation, attisèrent sa curiosité ; car il était évident, à leur écoute, que ces deux prises de paroles n’avaient pas du tout le même but, les mêmes arrière-pensées (ou peut-être était-ce parce qu'elle connaissait Harmony depuis longtemps à présent, et que, contrairement aux autres, elle ne doutait pas un instant des justifications qu'elle avançait quant à sa présence en Etudes des Moldus ?)

Calme et silencieuse, Daphné braqua donc son attention sur le professeur, attendant sa réaction avec beaucoup… D’intérêt.

Des modèles de diplomaties, elles ? Laissez-moi rire. Que des lèche-bottes mal amenés. Oui, l'on pourrait me reprocher mon manque de savoir vivre et même mon trop franc parler qui apparemment redresse quelques cheveux sur la nuque de certains de mes camarades. En ai-je quelque chose à faire ? Pas le moins du monde. Malgré l'insistance d'Harmony pour me demander « gentiment » de me taire. Elle sait bien qu'elle parle à Alycia McWood la coincée, l'acharnée, si j'ai quelque chose à dire, je le dirai. Je suis intelligente, j'ai parfois l'art et la manière de manipuler un homme ou une femme. C'était très souvent ce qui arrivait, avec des fins plus ou moins orthodoxes de jeune fille effrontée à la jeune fille bien élevée.
Je ne sens pas ce professeur, je n'aime pas sa tête, et je sais quand on porte un masque pour le faire moi-même quotidiennement. Il n'est pas normal, il pue le moldu et on veut que je me taise face à cette... chose ? Je suis en effet ici en tant qu'observatrice mais il va bien falloir, au bout d'un moment, se sortir de sa léthargie pour affronter comme il se doit ceux qui, tous les jours, haïssent et tuent les nôtres.
Mon regard se veut incandescent sur tous ceux présents. Même ceux de ma maison.
Si tant bien, les remarques d'Harmony étaient supportables et tolérés, celles de la Gryffondor ne l'étaient pas. Ma camarade cherche juste la discrétion, tandis que la rouge et or ne veut qu'une chose... se gratifier d'un beau statut pour avoir de bonnes notes, et pourquoi pas des points supplémentaires pour la plus pitoyable maison.

Je fais l'effort de ne rien répondre, je le regarde en essayant de croiser son regard. Chose qu'il évite avec un succès non-feint, personne ne remarque donc ses attitudes étranges. Quand un professeur se permet une remontrance sans ponctuer d'un regard sévère ? Pardonnez-moi, Professeur Underwood. Mais vous n'aurez pas gain de cause avec moi. Je me tais pour cette fois, faisant violence à la haine qui tambourine aux portes de mes lèvres. Mais je ne tolérerai pas de vous savoir dans notre château. Je ne lâcherai pas des yeux le moindre de vos mouvements.
Pensez gagner, prenez confiance... Croyez-le même que vous avez fait baisser la tête à McWood.
Je me retiens de lui cracher à la figure que je refuserai, quoi qu'il arrive, d'être l'assistante d'un moldu, en me mordant fortement la langue jusqu'à sentir un goût cuivré et métallique dans la bouche.
La farce n'était qu'un exemple dérisoire qu'il s'est amusé à retourner contre moi. J'oublie l'espace d'un instant qu'il est professeur et moi élève. J'oublie l'espace d'un instant que je suis en classe avec mes camarades. Je le regarde, lui et son visage hideux qui se voile de nouveaux masques chaque fois qu'une émotion le traverse. Il me fait penser à Siobhan en moins bon dissimulateur. Enfin suffisamment pour duper le reste de l'assemblée. Il est le Rogue de Potter, il est celui dont je me méfie. Celui que je hais.

Il reprend la parole et c'est avec un sourire sarcastique que j'accompagne son entrecoupé, rien ne sera amusant ici. Et je dois me faire violence pour ne pas rire ou encore me faire remarquer. Ce n'est pas chose aisée mais je m'y tiens. Ah, qu'il est doux de prendre, néanmoins, mes propos en considération, ce n'est pas pour autant que je me fais menée en bateau. Je n'irai simplement pas à ses cours sur la cuisine ou … les stylos billes. Je lève les yeux au ciel. Si j'ai la chance de croiser Prendergast dans les couloirs, je me ferai un malin plaisir de la bousculer.
« Beaucoup trop longue », tu l'as dit. Ce n'était pas une introduction mais un lavage de cerveau pour se faire mousser comme « super prof moldu ». Je frissonne mais je garde toujours ma langue guerrière derrière mes dents serrés.
J'ouvre mon cahier et plonge ma plume dans l'encrier en écrivant en lettres fines et soignées : World Wide Web, quand il me sort de mes automatiques studieuses.
Je le regarde un moment sans sourire, n'arrivant toujours pas à me décider sur la couleur de ses iris.

« Je suppose que mes camarades auront à redire. Mais de ce que je sais, cher Professeur, c'est qu'Internet a été développé à des fins militaires et s'est généralisé en peu de temps. On sait également qu'internet est une base d'informations inépuisable et renouvelée. Il est, pour ma propre interprétation, les dictionnaires et les encyclopédies du monde. On y trouve même des jeux vidéos et des informations plus … futiles. Quoi qu'il en soit, les moldus prônent un Âge numérique et d'informations continues en se focalisant sur « Internet » celui qui sait tout. »

Je me contente de peu, en réalité. J'en sais bien plus que je ne veux l'admettre mais si j'étale ma science, on va découvrir que je suis issue d'une famille où des moldus se sont mêlés à mon sang...
Je reporte mon attention sur mon cahier en prenant soin de ne pas regarder mes camarades et de ne surtout pas me montrer plus condescendante que je ne le suis. J'ai vécu avec une moldue et je passe mon temps à lire, est-ce une mauvaise chose d'en savoir peu ou trop ? Je me fiche bien de ce que l'on pense, je n'ai qu'une envie, que ce cours prenne fin. Mais je reviendrai, plus silencieuse pour l'observer lui et non son cours.
Je relève doucement les yeux vers le professeur, le regard de ma moue habituellement inexpressive et déconcertante. Celle qui croit qu'on vous hait tout en vous admirant.
Ce n'est pas fini. Je sais qu'il m'attaquera à nouveau, et notre guerre ne fait que commencer.

Avec une prévenance somme toute exagérée, la frêle adolescente se décida à transcrire les premières informations de leur enseignement. Le titre, évidemment, ornait le haut de son parchemin. Puis, en une multitude de tracés arrondis – d’une teneur définitivement aristocratique – les diverses interventions se joignirent aux considérations plus officielles de leur professeur.

Certes, Hestia n’appréciait guère les joutes verbales, surtout lorsqu’il s’agissait de critiquer aussi ouvertement les directives de leurs aînés, seulement... Des choses intéressantes avaient percé le long flot des paroles acerbes ou précautionneuses. Des remarques qui méritaient amplement d’être notifiées dans ses notes.

Les arrivées successives attirèrent un sourire affable sur ses lèvres : Aldabella – une fille vraiment appréciable en dépit qu’elle soit agglutinée à Flora – et Angel. Ainsi que Daphné, sa cousine. Sa triste parente. L’éclat d’amabilité se fana soudainement sur les traits de la Poufsouffle ; piqués par une mélancolie lointaine, quoi que trop familière.

Un balancement incertain, flou et souffreteux. Accentué par l’horrible détail de ces dernières semaines, et de la réalité primaire de leur monde. L’accord parfait d’une équation tâchée de sang. Le leur, plus particulièrement.

Une condamnation sans jugement ni bourreau. Pas même un mot. Juste un corps brisé sur le pavé de Pré-au-Lard. Les yeux à jamais fixés sur l’éternité.

Un brusque frémissement heurta sa studieuse concentration et son silence respectueux. En parallèle, leur professeur s’était empressé de répondre à McWood, tout en s’assurant de détenir la direction de son cours. D’une main tremblante, apte à déformer la calligraphie pourtant si maîtrisée de ses écrits, Hestia s’efforça de poursuivre son objectif. Imprimer durablement les précieuses indications du moldu.

World. Wide. Web. L’interrogation, autant que les termes employés, lui tirèrent une expression d’étonnement exacerbé. Elle ne savait pas ce qu’était cette toile. Les non-sorciers utilisaient-ils des araignées, tels qu’ils le faisaient pour leur vision de Télé ? Les images d’une nuit noire et sanglante s’éloignèrent au profit d’une excitation toute nouvelle ; celle de pouvoir comprendre un mystère présenté comme incommensurable.

La réponse – avec des termes sibyllins et singuliers – d’Alycia attira son attention. Celui qui sait tout. Était-ce un dieu omniscient, cet Un Terre Net ?

Andrew était très en retard et il le savait. Personne n'aurait ou se douter que lui, un élève aussi bien cultiver dans ses cours arriverai un jour en retard à un de ses cours. Mais là il avait une bonne raison. Enfin il en avait toujours des raisons à tout. Il regardait l'heure tout en courent dans les corridor de Poudlard. Bon sang que dirait le professeur d'étude des moldu? En plus, il ne le connaissait même pas. Mais en fait il s'en fichait un peu. L'étude des moldu n'était pas sa matière préférer et il aurait voulu être ailleurs en ce moment.


En tournant le coin d'un corridor, il percuta un élève qui avait des bouquin dans les bras. Bon sang c'était bien sa chance. Il l'avait tellement percuter fort qu'il en est tombé. Mais, il se releva et regarda l'élève. '' Je suis désolé mais je suis en retard à un cours'' il continua sa course sans remarquer le regard foudroyant que l'élève lui avait lancé. Sa raison était la suivante, cela faisait plusieurs jours qu'il n'avaient pas dormis. Donc forcément, plusieurs heures de sommeil non accumuler et forcément de la fatigue. Résultat Andrew c'était écrouler le soir même dans son lit mort de fatigue et c'était réveillé le matin tard. Il n'avait même pas pris de petits déjeuner et avait filé directions la salle de cours de Monsieur Oscar.


Après une longue course, il finit par arriver devant la salle de classe. Il savait que le cours était commencé il prit le temps de reprendre son souffle et de se calmer. Lorsqu'il fut calmé il ouvrit la porte et fit son entré. Le professeur était en train de parler à la classe et il avait manqué une parti du cours. Quelqu'un ici peut-il me dire ce qu'il sait sur le World Wide Web, ce qu'on appelle l'Internet ? McWood ?''


Bon sang il en était déjà à poser des questions. Il regardait autour de lui et Alycia était là. Les autres élèves était des serpentard, Poufsouffle. Il reconnut parmi la troupe de personne qui était la Aldabella. Puis il regarda le professeur d'un air à la fois désoler et à la fois étrange.


Andrew – Je suis afreusement désolé professeur si je suis arrivé au cours en retard. En fait je suis insomniaque et cela faisait plusieurs jours que je n'avais pas dormis et je me suis levé en retard ce matin. Je n'ai même pas pris la peine de prendre un petit déjeuner.'' Sur ses dire il alla prendre place à côté d'Alycia.

L'incident McWood s'était clos rapidement mais l'encre de la note mentale quant à cette amie était sèche. Il faudrait veiller. D'autres étudiants arrivèrent, excusant ou non leur retard – sans que cela n'attire une quelconque attention de la blonde. C'était juste casse-pied, et s'ils cherchaient à faire une impression – oh la la que je suis rebelle, ça n'avait aucun sens. Bref, Harmony avait tourné toute son attention vers le professeur.

Il était sacrément courageux, ouvert d'esprit ou tout simplement benêt de venir enseigner ici. Bien sûr, il ne lui arriverait rien – ce château ne renfermait aucun monstre après tout, ils étaient tous d'adorables adolescents en quête de connaissance ou d'aventure.
Il ne semblait pas spécialement impressionné par leur dispute – s'il avait été professeur dans une école moldue, nul doute qu'il avait eu à faire avec un certain nombre d'élèves retors là aussi. Les Moldus étaient connus pour leur étroitesse d'esprit, par lequel ils étaient persuadés de tout pouvoir manier : du concept le plus abstrait au fonctionnement le plus mécanique. Il n'y avait pas de place pour la fantaisie dans leur monde de rigueur et de logique. D'ailleurs, tous ceux qui osaient s'en détourner étaient moqués, affublés de remarques paternalistes et d'une bienveillance condescendante.

Enfin le professeur entrait dans le vif du sujet. Et il commençait par un morceau costaud : l'Internet. L'une des technologies les plus complexes – que l'ancienne professeure n'aurait jamais espéré aborder en cours – mais aussi l'une des plus cruciales car les horizons qu'elle ouvrait étaient immenses. Harmony leva le bras avec hâte et reposa le coude, déçue, quand il interrogeait d'office Alycia.
La jeune fille répondit succinctement, définissant la chose assez honorablement, cependant. Harmony relevait alors le bras, ses autres camarades ne bougeant pas. Elle attendit que le regard du professeur tomber sur elle pour énoncer ce qu'elle en savait. Elle avait tout lu là-dessus dans un dossier spécial du magazine Popular Science, acheté 4£ au tabac-presse le plus proche du Chaudron Baveur, l'été dernier. « Les personnes non-sorcières se connectent sur l'internet par des réseaux téléphoniques et peuvent rechercher des informations par des systèmes de téléchargement de données. Cela se fait par le moyen d'explorateurs. Les données en ligne sont écrites dans un code pour que la machine le comprenne et l'affiche correctement sur les autres ordinateurs des usagers. Il faut tout écrire sur un logiciel avant de le mettre en ligne. C'est différent de la télévision parce qu'on peut choisir ce qu'on regarde et différent des journaux non-magiques parce qu'on peut intégrer des images animées et des effets, comme de la musique. On peut envoyer des messages et partager des données de pair en pair. »

Elle fit une pause, ayant débité tout cela d'une traite. « L'intérêt par rapport aux autres moyens de communication est que c'est un réseau décentralisé. Internet, c'est le protocole, la structure qui fait tout fonctionner en réseau. Et le world wide web, c'est ce qui est public. On l'appelle comme ça parce que sur les pages codées, le texte contient des liens et on va d'une page à l'autre par ces liens, comme Spider Man dans le film et les comics américains qui va d'un immeuble à l'autre. » Elle colla à nouveau son dos contre sa chaise, satisfaite. Bien sûr, ce n'était pas aussi bien dit que dans le magazine. Mais les autres apprentis-sorciers devaient avoir une connaissance très limitée de la chose. D'ailleurs, ce n'était même pas sûr qu'ils aient vu les épisodes sur l'Homme-araignée, ou les films, qui étaient déjà vieux maintenant, mais que le cinéma de quartier avait ressorti avant la sortie de Captain America. Pour une fois, Harmony ne s'était pas fait prier par sa sœur pour aller le voir : cette histoire de mutation à cause des expériences moldues la fascinait.