De beaux alcools bien forts [Libre]

Sujet: De beaux alcools bien forts [Libre] Lun 25 Jan 2016 - 19:14

Je n’avais jamais été ce genre de personnes à être une cliente quotidienne dans les bars. Je faisais plus partie des ‘’coincés ‘’. Ceux qui restent assez centrés sur leurs études, et évitent au maximum de se faire remarquer. Mais cette nuit, je n’en avais pas envie. J’avais envie de m’amuser, de m’aérer l’esprit, de sortir… De parler à quelqu’un ou… De ne pas parler, juste profiter. La preuve que je n’étais pas qu’une ancienne Serpentarde par son vieux blason caché au fond de mon armoire, je m’étais faite passer pour souffrante auprès de mon professeur à mes cours du soirs.

Un sourire apparut sur mon visage quand mes talons martelaient les dalles d’Avalon. Cette nuit, je me faisais une promesse, la garder en mémoire, qu’elle le mérite ou non. La silhouette du château d’Haveirson se fit plus sombre, moins imposante, jusqu’à ne plus pouvoir le distinguer.

Ça n’était pas le choix des bars qui pouvaient manquer dans notre monde, mais celui d’Avalon était le plus proche. Il était hors de question que je parte dans les alentours de Pré-Au-Lard, qui se trouvait à des lieux d’ici. Ma baguette cachée sous ma veste, j’entrais dans le pub, où l’on pouvait entendre une musique country.

Une forte odeur de whisky pur feu régnait à l’intérieur de la pièce. De nombreux sorciers sirotaient leurs verres, riaient, mangeaient… Surtout des hommes. Tentant d’ignorer quelques railleries de leur provenance, sur mes occupations à une ‘’heure si tardive’, je me dirigeais vers vers le comptoir, où l’on pouvait également s’asseoir, se que je fis.

Mes yeux se posèrent sur un bel homme que j’eus reconnu, comme étant un étudiant de Sinistros, il me fixait. Mes joues prirent une jolie teinte rosée tandis que je détournais le regard. Pourquoi moi ?

Sujet: Re: De beaux alcools bien forts [Libre] Ven 29 Jan 2016 - 18:31

Bousculant ses habitudes, le français n'avait pour cette fois-ci pas eu d'idée derrière la tête en poussant les portes du bar, il n'embrassa que sommairement la pièce du regard et prit une inspiration. Comme souvent, il se dirigea immédiatement vers le comptoir sans pouvoir s'empêcher de glisser une œillade à une blonde qui avait croisé son regard, ainsi qu'un petit sourire mutin. Sans s'en préoccuper d'avantager, il prit place sur son tabouret et s'accouda au comptoir, absolument détendu. C'était une période plutôt calme pour le jeune homme, la saison de la chasse allait bientôt finir et les nuages masquant habituellement le soleil fuyaient à l'arrivée de la belle saison. Que demander de plus ? La chaude caresse de l'astre lui manquait, lui, pauvre Français habitué au climat tempéré de France; inutile de dire que celui des îles Britanniques et de l'Irlande libre ne lui convenait que peu.

Le barman vint déposer sa commande habituelle, une simple bière, et ils échangèrent rapidement quelques piques amicales, le brun étant un habitué du lieu. L'ambiance était comme à l'accoutumée, certains pariaient au billard, d'autres, déjà rond comme des queues de pelles, importunaient aussi bien femmes que rivaux de testostérone, et d'autres enfin, comme lui, profitaient d'une bonne bière au calme... Prenant une gorgée de la sienne il redressa le buste et se tourna vers la salle, encore et toujours accoudé au bar avec sa bouteille dans la main droite. Il aperçut une jeune femme qui, à première vue, ne semblait pas être une habituée de ce lieu si l'on en croyait son expression faciale. Benjamin lui offrit un agréable sourire, et la brune détourna le regard, ce qui l'amusa assez et le poussa, joueur qu'il était, à aller l'aborder.

Il se leva de son tabouret avec nonchalance et s'approcha d'elle avant de s'arrêter à une quarantaine de centimètres, s'accoudant de nouveau au comptoir et faisant distraitement tourner sa bouteille de bière à moitié vide entre ses doigts. Il semblait bien plus grand que lorsque il était assis et avachis. Le français fixa un petit moment l'arrière du bar où étaient présentés les différents alcools, tout en engageant la conversation, d'un ton léger teinté de sa tessiture de basse et d'une pointe d'accent Français. « Bonsoir. » il n'en fallait pas plus dans l'immédiat. A ses mots, il tourna la tête vers la jolie jeune brune et lui offrit un sourire, ses yeux la parcourant une petite seconde des pieds à la tête sans qu'il ne bouge la tête. Benji la laissa répondre avant de reprendre « Il en faut du courage pour traverser une horde de gentlemen aux remarques très fine. »

Un sourire amusé se profila à ses lèvres tandis qu'il désignait d'un geste serein et désinvolte les mâles en question. Il cessa alors de faire tourner sa bière et pivota très légèrement dans sa direction. Ses réactions l'intéressaient, et même s'il n'avait aucune idée derrière la tête, le futur n'était pas écrit et il aurait été stupide de ne pas saisir une opportunité. Le barman s'approcha alors, voyant le français en compagnie de la jeune femme, et lui demanda ce qu'elle voulait boire; quelle que soit la réponse, le beau jeune homme payerait pour elle, ou insisterait pour lui offrir un verre en guise d'admiration pour avoir eu la force de résister aux raillerie raffinées auxquelles elle avait eu droit.

Sujet: Re: De beaux alcools bien forts [Libre] Dim 31 Jan 2016 - 19:21

Spoiler:

Mes yeux étaient toujours braqués à l’opposé de l’homme, mais je pouvais l’entendre se déplacer jusqu’à moi. Pour ne pas faire malpolie, je postai mon regard devant moi, évitant de ce fait de lui tourner le dos, sans pour autant le regarder. Je ne le ferais que si j’en étais forcé par un début de conversation ou autre mesures. Ma timidité ne cessait de me malmener, je ne pouvais passer un moment en compagnie d’un homme sans rougir ou balbutier.

La quasi-totalité du temps, les gens pouvaient trouver ça drôle ou mignon, pas moi. Je trouvais ça énervant et désagréable pour la personne avec qui je pouvais parler. Visiblement, j’allais devoir parler, puisque le Sinistros m’interpella. Bien qu’il ne fallût jamais se fier aux apparences, il ne semblait pas méchant, et de meilleure compagnie que les brutes assises au-devant du bar. Aussi, rien que pour cela, ma langue décida de se délier. Un peu.
Je répondis donc un : Bonsoir, armée d’un sourire discret.

Celui de l’homme dont je ne connaissais pas encore le prénom, m’en offrit un, bien plus rayonnant, auquel j’essayai tant bien que mal de lui répondre. Sa remarque me fit sourire, moi courageuse ? Cela se voyait qu’il avait dû mal me juger. Mais l’intention était agréable, et c’était ça qui comptait pour moi.

-Je… Merci. Mais, sans vouloir t’offenser, je ne me considère pas du tout comme quelqu’un de courageux, au contraire… En revanche, venir me voir, ça c’est courageux. Euh… Pardon, je parle toujours trop.

Et c’était vrai, j’avais toujours cette fâcheuse habitude de dire plus que nécessaire. Un défaut de plus à rajouter à ma longue liste de « fille victime », comme on pouvait m’appeler certaines fois.

-Je m’appelle Elena Mcwood, et toi, beau Sinistros ?

Oh non… J’étais sérieuse là ?

La brun ne s'attendait certainement pas à cette réponse, il afficha un sourire en coin agrémenté d'un sourcil arqué. La pauvre jeune femme semblait être quelqu'un d'on ne peut plus timide, et qui contrairement à ce qu'elle disait faisait preuve d'un certain courage. Elle était tellement gênée qu'elle ne remarqua pas le barman. Tout en faisant un petit signe discret à l'homme pour lui signifier de revenir dans une petite minute, prit la parole. « Et pourtant. Le courage c'est avoir peur de quelque chose mais l'affronter quand même. Il se pencha légèrement au dessus du bar, la regardant toujours, et désigna brièvement du nez les hommes qui l'avaient complimentée à leurs manières Ce qui n'est pas mon cas. Devrais-je avoir peur de toi ? » il lui fit un sourire mutin et amusé, et reprit immédiatement après « Je m'appelle Ben Corvin. On s'est déjà croisés à Haveirson, non ? Il me semble t'avoir vue, tu suis bien un cursus de médicomage ? » le français plissa légèrement les yeux, faisant mine d'être incertain dans ses propos...

Il savait beaucoup de choses concernant Haveirson et ses élèves; des choses utiles et d'autres moins. Il s'était efforcé tout au long de l'année et malgré ses absences répétées de mémoriser le visage d'un maximum d'élève ainsi que leurs noms et leur cursus, cela lui donnait une longueur d'avance sur eux et lui permettait de pouvoir agir rapidement si la situation le demandait. Il laissa la jeune femme répondre puis le barman revint et Ben prit la parole, ses iris kaki toujours braquées sur la jolie brune. « Je peux t'offrir un verre ? » fit-t-il simplement en souriant légèrement. La musique et le blablatage des clients rendaient ne gênaient en rien la compréhension des deux jeune adultes, mais le Sinistros aurait préféré une ambiance un peu plus... un peu moins vive. Laissant la belle commander, il glissa un regard au serveur et sourit simplement, faisant un tout petit non de la tête lorsque il se tourna vers lui pour prendre sa commande.

Le français laissa sa bière ou elle était, et toujours accoudé au comptoir, il posa les yeux sur les mains de sa timide vis-à-vis, songeur. C'était l'une des choses qu'il regardait en premier, après les yeux et l'expression que donnait le visage. Ne voulant pas la mettre mal à l'aise, il ne chercha pas son regard et la laissa se détendre à son rythme, tout en tentant de la faire un peu parler; elle prétendait toujours trop en dire, mais plus tôt, elle n'en n'avait pas assez dit, il était curieux d'en savoir plus sur elle. « Tu viens souvent dans ce genre d'endroit ? Oh, pardon... Tu attendais peut-être quelqu'un ? » le brun fit tourner une ou deux fois sa bouteille de bière entre ses doigts et attendit la réponse, accordant toute son attention sur la jeune Abraxan.

Le sourire du jeune homme s’éternisait. En guise de réponse, mes membres se détendaient petit à petit, allant même jusqu’à lui renvoyer ses regards. Ses mots étaient d’un doux contraste avec l’atmosphère du bar, alors que, les bruits qui en provenaient étaient majoritairement désagréables, si on oubliait la musique, sa voix faisait figure d’une brise fraîche sur la peau, au milieu du désert. Mon rire cristallin emplit l’endroit, que seuls nous deux, pauvres étudiants indépendants pouvaient entendre. Le son qui s’était déclaré de ma gorge, n’était pas moqueur, du moins, j’espérais qu’il ne donnait pas cette impression, c’était celui d’une enfant riant à une blague. Et tandis que j’essuyais une larme au coin de l’œil, je m’adressai à mon interlocuteur :

-Eh bien, tu fais vraiment figure de philosophe, toi alors !

Après m’être calmée, j’analysais les mots qu’il m’avait transmis, une grande sagesse s’en dégageait. Les avaient-ils prononcés à la légère, prenant une occasion de paraître cultivé, ou étais-ce parce que l’homme avait définitivement le statut de quelqu’un de raisonnable ? Tant d’hypothèses, se propulsant dans mon esprit pour une simple phrase.

-À vrai dire, je ne pense pas que c’est de moi dont tu devrais avoir peur, mais plutôt de ce que je pourrais dire… Des fois, je peux blesser les gens sans aucune intention à cet égard.

Je le pensais vraiment, il m’était arrivé plus d’une fois de faire du mal par mes mots à quelqu’un. Et en plus, des regrets qui m’assaillaient, ma timidité m’empêchait de m’excuser ouvertement. Bref, comme on pourrait le remarquer, je possède les meilleurs atouts pour plaire.

-Eh bien, je suis enchanté de te connaitre Ben, pour ma part, appelle-moi Elena.

Mon visage s’éclairait quand mes pupilles rencontrèrent celles du dénommé Ben. Ses yeux… Ils étaient si beaux. Je ne peux m’empêcher de les commenter :

-Tes yeux… Ils… Ils sont magnifiques.

Les miens ne cessaient de les fixer. Me rendant à nouveau compte de ma gourde, je les fis cligner avant d’ajouter précipitamment :

-Oui ! Je suis, en effet, élève en cette spécialisation, et, il n’est pas du tout impossible que nous nous soyons déjà croisés là-bas. Et toi, qu’elle cours suis-tu ?

Je vis le barman faire des allers-retours entre Ben, moi, et l’autre coté du bar. Il était un peu stressant comme même, n’étant pas une fidèle cliente, je ne le connaissais pas du tout. Mais il ne me mettait pas à l’aise, vraiment pas. J’avais déplacé mes mains sur mes vêtements, que je serrais de mes longs ongles. Les mots de mon compagnon me firent revenir à lui.

-Ce serait très gentil, mais tu sais, rien que ta compagnie est déjà très agréable.

Sa bouteille de bière tournoyait entre ses doigts, cascadant d’un côté à un autre, me rappelant les moldus qui pratiquait l’hypnose à l’aide d’une sorte de boussole si je me rappelle bien… Mes souvenirs n’étaient plus de la dernière pluie.

-Oh ! Ne t’inquiète pas, personne n’allait me rejoindre, c’est la première fois que je pénètre un bar sorcier, ceux des moldus, n’ont rien avoir, tu sais… Ils sont bien moins… Magique ?

Son rire cristallin déclencha chez le jeune Français un regain de gaieté -non pas qu'elle l'ai quitté, mais quoi de plus beau et gratifiant que d'entendre une femme rire ? Souriant toujours autant, il laissa à son tour échapper un petit rire suave à sa réponse. Philosophe. Si elle savait ! La suite ne le perturba pas et il acquiesça doucement; il en fallait beaucoup pour le blesser, Benji était du genre je-m'en-foutiste et absolument désinvolte, la jolie brune allait pouvoir se lâcher sans craindre de lui hérisser le poil. Néanmoins, elle n'était pas à l'abri de riposte amicale mais ciblée. La jeune femme continua alors sur sa lancée et enchaina avec une autre bourde, à croire qu'elle le faisait exprès et que sa timidité n'était qu'une façade. Le Sinistros laissa alors échapper un second rire suave et élargit sous sourire, naturellement charmeur; il se méfiait un peu plus d'elle, n'en donnant cependant pas l'air. Baisser sa garde ? Ce n'était pas habituel chez lui. Lui laissant une chance de changer de sujet, il resta muet un court instant.

« Je suis dans le cursus de journalisme. Animation radio, pour être plus précis. articula Ben. Quel cursus pouvait mieux correspondre, lui qui avait reçu de ses parents une voix aussi suave que grave ? Je t'ai vue plusieurs fois, sans toutefois oser venir te parler. »

Véhémenteur professionnel qu'il était, il ne sourcilla pas. Pas un seul tremblement dans la voix, pas une seule fuite de regard. Jouer avec les mots et tirer les ficelles était pour lui un sport maîtrisé et souvent pratiqué. Il avait cela dit pas totalement menti: il l'avait bien croisée plusieurs fois, mais ce n'était pas sa timidité qui l'avait empêché d'aller engager la conversation; il observait. Toujours. C'était une sale manie que son travail avait implanté dans son quotidien. Une chose restait néanmoins étrange, il n'avait pas tenté sa chance avec elle, et la raison lui échappait. Elle était attirante, timide, douce et un peu naïve. Sans doute était-ce les affaires qui le préoccupaient trop pour qu'il puisse s'accorder du bon temps, mais tout ça était derrière lui à présent.

« Eh bien, que de compliments, je crains de pouvoir résister à l'assaut de tes mots bien longtemps; ton rire avait déjà ébranlé mes défenses, et ton sourire rendrait vulnérable n'importe qui. » répondit le Français sur un ton enjôleur et un brin amusé.

Elle lui plaisait bien, elle arrivait malgré son côté timide à presque l'acculer, ce qui devait pour elle être un exploit. Son intérêt pour la jolie brune ne faisait que croitre. Hochant ensuite la tête pour sa remarque sur les bars, il vint boire une brève gorgée et balaya rapidement la salle du regard avant de revenir planter ses prunelles kaki dans les siennes.

« Pour fréquenter les deux, je t'avouerais que les bars moldus sont à mes yeux bien plus divertissants. Je trouve plaisant de se déconnecter de la magie lorsque on le peut, de vivre comme un moldu l'espace d'une soirée. D'être comme eux et de ne pas être vu comme un sorcier. Ben semblait un peu plus calme, plus doux, sans pour autant avoir perdu de sa mutinerie, bien qu'elle fusse minime et evanescente. Tu en fréquente souvent ? »

Plus loin un homme changea la musique au jukebox, ce qui provoqua l'approbation d'une partie de la foule qui, visiblement, faisait partie de la bande d'ami du dit homme. Ils semblait pour la plupart déjà bien saoul, comme si pour eux passer une bonne soirée se résumait à se déchirer la gueule et à rentrer en titubant. Le Corvin n'y prêta pas réellement attention, ce genre d'attitude au mieux le laissait dédaigneux, au pire l'agaçait lorsque il était directement impacté par ces attitudes de primate. L'ambiance, pour eux en tout cas, se réchauffait et on entendait même certains se mettre à chanter Sweet home alabama.

Il m’écoutait, sans rechigner. Je vis son sourire réapparaître quand mon rire retenti. Décidément, ce jeune homme ne m’évoquait que de la sympathie. Il était différent. Il n’avait pas cette méchanceté que pouvaient posséder les autres garçons, cette froideur qui aurait immédiatement fait effet sur moi. Non, au contraire, et pour mon plus grand bonheur, il restait souriant, visiblement observateur et d’une politesse rare. Un rayon de soleil dans une forêt sombre, celle où je me serais perdue. Son rire, me donna envie de poursuivre le mien, mais, si je ne voulais pas passer pour une folle, mieux valait éviter.

- Qu’est-ce qui t’intéresse dans le journalisme ?

Sa remarque suivante fit remonter le rouge à joues. Décidément, j’arrivais encore à m’étonner de sa spontanéité, pour venir éclairer mon visage aux pires moments. Avec un petit sourire, je répondis :

- Ah oui ? C’est dommage, on aurait pu se connaître avant, mais bon, c’est plutôt positif, car sinon, nous n’aurions peut-être pas eu cette discussion, n’est-ce pas ?

Pourquoi est-ce qu’il ne pouvait m’empêcher de sourire ? J’avais l’impression de le faire à chaque phrase. Il allait finir par me trouver bizarre, non ? C’est étrange, il ne me semblait pas l’avoir aperçu tant de fois que cela, peut-être au détour d’un couloir ou dans les environs d’Haveirson, mais rien de plus. Oh, ça n’a pas d’importance, je ne vois pas pourquoi il me mentirait sur quelque chose de ce genre. Les mots qui suivirent furent certainement ceux qui m’achevèrent, des émotions bouillonnaient en moi comme un volcan sur le point d’exploser.

-Merci… Eh bien, je crois avoir également une part de compliments bien remplie, surtout que les tiens ne pourraient pas plus satisfaire une dame…

C’était vrai. Ses paroles, qui n’étaient que douceur, venaient ébranler la carapace de timidité que mon esprit construisait tout seul, au fur et à mesure. Comment définir les émotions qu’il arrivait à me transmettre : sympathie, générosité, humour, sensibilité, et je ne vais pas faire une liste qui ferait trois pages, mais il y a biens d’autres choses. Pour l’instant, j’accompagnais ma phrase du même sourire qu’il m’avait lancé.

-À vrai dire, j’ai de la famille qui en fait partie. Et toi ? Tu habites dans le monde magique ou moldue ? Je n’ai rien à reprocher aux bars moldues, le seul inconvénient qu’ils ont, c’est peut-être ce manque de magie que j’aime tant.

Le monde moldue… Même quand je devais y retourner pour les vacances d’été, je ne pouvais contenir, cette partie de moi, qui regrettait amèrement mon monde. Car oui, même si des moldues étés présents sur mon arbre généalogique, pour moi, leur univers n’était pas le mien. Décidant d’éviter le plus possible, un blanc de conversation qui pourrait, on ne sait jamais, débarquer, je relançai :

-Si je t’ai aperçu à Haveirson, il n’en ais pas de même à Poudlard. Dans quelle maison étais-tu ?

Il s’agissait de cette période où le climat n’était pas fixé, où Mère Nature perdait tout contrôle sur sa création. Parfois, le froid était si violent qu’il venait vous ronger de l’intérieur, faisant trembler vos membres brutalement. Il arrivait au contraire que le temps soit encore plus doux qu’au printemps, réchauffant les coeurs de glace et apaisant les âmes tourmentées. Au village d’Avalon, ces deux extrêmes semblaient s’être mélangés, ne créant qu’un tout plutôt étrange, tantôt confortable, puis frigorifiant au simple nouveau coup de vent.

Raleigh n’avait aucune idée de ce qu’elle faisait là. Enfin, elle avait une piste ; elle était sortie de l’Académie pour reprendre son sang froid. Cet abruti de Prendergast, ce triple idiot avec qui elle était forcée de partager sa chambre, l’avait encore mise hors d’elle. Leur appartement empestait constamment la cigarette et ils vivaient dans la pire des soue à cochons. Bien évidemment, ce porc refusait de ramasser un minimum derrière lui et la jeune femme avait préféré quitter le château plutôt que de perdre son énergie à débattre avec Ghrystal. Son colocataire ne lui adressait pratiquement jamais la parole et parfois, Raleigh se demandait si elle ne partageait pas sa chambre avec une statue de cire.

Alors, frustrée, elle était partie sans réfléchir, habillée d’un simple pantalon et d’un veston, cachés sous sa lourde cape. Mais malgré son accoutrement hivernal, lorsqu’une bourrasque se manifestait, l’atmosphère devenait instantanément glaciale. L’Abraxan n’eut d’autres choix que de s’arrêter au commerce le plus proche, espérant pouvoir sentir ses membres à nouveau.

C’est ainsi qu’elle atterrit au Dark Night, cette boîte de nuit totalement surfaite, à la musique beaucoup trop forte et à la peuplade affreusement dense. Le décor lui donnait envie de vomir ; des femmes, portant encore moins de vêtement qu’elle l faisait en plein mois de juillet, qui se frottaient joyeusement sur des hommes qui semblaient bien évidemment apprécier. Les yeux rivés vers le ciel, en soupirant un bon coup, Raleigh fonça dans la foule en direction du bar, sans hésiter à bousculer quiconque qui lui bloquerait le chemin.

Elle prit place sur un tabouret et se commanda un scotch, sans porter plus d’attention à sa voisine. C’est lorsqu’elle en bût la première gorgée qu’elle remarqua qu’il s’agissait de Elena Mcwood, une autre Abraxan. La Rosetti ne lui adressa pas la parole, jusqu’à ce qu’un jeune homme vienne la rejoindre. Se concentrant sur sa liqueur, la jeune femme tenta d’ignorer ce qu’ils se disaient, mais ne put résister à son envie d’écouter.

Leur conversation était tellement niaise et sans intérêt que Raleigh ne put s’empêcher de camoufler un rire étouffé, son verre coincé entre ses lèvres. Seigneur, ils étaient presque ridicules. Mais lui, il n’était pas horrible à regarder. Alternant son regard entre les deux, la jeune femme manifesta enfin sa présence.

— Si je peux me le permettre, les tourtereaux, lança t-elle se sa voix ironique. Je ne crois pas que ce genre d’endroit soit fait pour parler de sujets aussi ennuyeux que nos anciennes maisons, pardonnez ma franchise. Dites moi, pourquoi perdez vous votre temps à discuter de choses aussi futiles ?

Saisissant son verre à pleine main, elle se leva de son tabouret et s’approcha de sa camarade, se penchant à son oreille.

— Regarde, ma belle, murmura t-elle, c’est comme ça qu’on chope un homme.

Elle prit place sur le banc près du jeune homme, croisa une jambe sur l’autre et appuya son coude contre le comptoir. Frôlant ses lèvres de son index, elle analysa le Sinistros de haut en vas en plissant des yeux. Puis, elle les plongea dans ceux de son voisin et, pour la première fois, elle crût avoir trouvé quelqu’un possédant un regard aussi captivant que le sien.

— Alors, qu’est-ce qui… oh, pardon ! vous emmène dans cet endroit si charmant, ce soir ?

Elle lança un sourire affreusement faux à Elena, un sourire tellement forcé qu’il lui brûlait les joues. Puis, elle rapporta son attention au jeune homme et instantanément, son expression parût plus naturelle.

— Au fait, je suis Raleigh Rosetti. Et je suis bien curieuse de savoir qui tu es.

Les questions s'enchainaient et il lui était limpide que la McWood perdait lentement son enveloppe timide. Aussi évident pour lui que sa bouteille était vide. Tristesse. Voir l'Abraxanne se détendre était néanmoins plaisant, il n'avait même pas à user de stratagème divers pour la prendre dans ses filets, elle s'y jetait seule et réparait même les maillons endommagés. Le Français fit un petit signe au barman de lui remettre la même chose et il reporta rapidement ses prunelles sur sa vis-à-vis aux joues rouges; un sourire vint alors se peindre à son visage.

« C'pas vraiment le journalisme qui me plait en réalité, c'est plus la radio. il se gratta brièvement la joue tout en poursuivant, Le fait d'avoir une portée, de pouvoir propager des idées à grande échelle, d'être écouté, d'éventuellement faire rire les gens. Et puis je suis mélomane, j'aime beaucoup partager ma passion, la musique fait partie intégrante de ma vie. »

Prenant sa bière qui venait d'arriver il la porta à ses lèvres. Il n'avait fait qu'effleurer la raison de son engouement pour la radio, puisque au fond ça ne regardait personne, et ne connaissant ni son allégeance ni ses idées politiques, Ben préférait passer les détails sous silence. Le fait qu'elle ait de la famille moldue ne signifiait rien pour lui, il avait vu des familles entière se briser, des sang-mêlés être trahis par leur cousins de sang pur. Avec toute l'assurance dont il faisait preuve il reprit cependant, bien qu'il se lassait un peu de leur conversation emplis de banalités. Peut-être était-t-il temps de monter d'un cran.

« C'est une manière de voir les choses, le Sinistros étira imperceptiblement son sourire, ou bien l'on aurait pu gagner du temps et avoir une conversation... différente. Toute la malice dans son attitude n'était pas feinte, son regard en était garant. Enfin... Le brun reprit un air plus innocent, J'ai longtemps habité dans le monde moldu, je ne trouve pas le manque de magie dérangeant personnellement. »

Ben allait répondre lorsque une jolie voix railleuse le coupa dans sa lança, suivi d'une silhouette en adéquation avec celle-ci qui se profila derrière la McWood. Il coula un regard dans sa direction et arqua légèrement un sourcil, entre la perplexité et l'appréciation de cette plastique qui s'accordait magnifiquement avec le caractère de la demoiselle; elle ne manquait pas d'audace, et ce n'était pas pour lui déplaire. Puis elle n'avait pas vraiment tort. Le Français resta accoudé au comptoir, désinvolte et dans l'expectative d'une suite aussi intéressant que le prélude. Il garda les lèvres closes à l'interrogation, puisque elle semblait vouloir jouer. La suite ne lui déplut pas non plus; quoi qu'on en dise, voir une femme approcher sa bouche de l'oreille d'une autre avait une dimension relativement érotique, mais il resta cela dit placide, patientant.

Le Français la suivit du regard tandis qu'elle le frôlait pour venir s'asseoir derrière lui, ne tournant que peu la tête comme s'il ne lui accordait qu'une importance réduite, alors que dans la réalité, elle le captivait. Mais il jouait une nouvelle fois la carte de la désinvolture mesurée. Une fois la belle assise, il coula un regard à Elena l'air de dire "Pourquoi pas ?" puis se tourna et s'accouda sur son autre bras, la dévorant littéralement du regard avant de venir, tout comme elle, planter ses iris dans les siennes. Il était indéniable que les prunelles si particulières de la jeune femme ne le laissaient pas indifférent, mais loin de le montrer, il afficha un sourire tout aussi charmeur que l'était le timbre de sa voix mêlée de son petit accent Français.

« Raleigh ? Ravi de rencontrer. C'est aussi peu commun que ce que c'est charmant. Appelle-moi Ben. Ben Corvin. Et il faisait froid dehors. Je me suis dit pourquoi pas me réchauffer un peu, fit-t-il en relevant légèrement sa bière du comptoir pour la désigner discrètement et qui sait, peut-être faire quelque agréables rencontre ? »

Sourire espiègle mais charmant aux commissures, aise certaine autant dans sa manière de s'exprimer que dans celle de soutenir son regard. Commencer en douceur était important, Raleigh semblait faire preuve d'une confiance en elle certaine et il serait plus dur de la prendre à revers, ou ne serait-ce que l'amadouer, qu'Elena. Un défi de taille. Toujours perdu dans ses beaux yeux le brun reprit.

« Je te retourne la question. Ce n'est pas un peu fade comme endroit pour une femme dans ton genre ? »

Spoiler:

Alors que Ben argumentait la raison pour laquelle il avait choisi le cursus de journalisme, gardant toujours ses airs de preux chevalier, une femme, que je ne connaissais même pas vint à notre rencontre. Immédiatement, je ne pus que la trouver désagréable. Je préférais tout de même ne rien rétorquer, peut-être était-ce parce que je n’en voulais pas faire de scène, ou alors ma timidité furtive m’accablait encore. Elle s’était approchée lentement de mon visage, et, croyant qu’un coup allait tomber, mes yeux se fermèrent instinctivement. Mais, ce ne fut pas violence qu’elle me fit. Du moins, pas physique, quant à ses mots, ils furent prononcés, sous-entendus d’un rire. Elle vit la brune-rousse, s’asseoir en compagnie du Sinistros. En lui rendant son sourire, qui je suis sûre, devais être faux, je m’adressais à elle :

-Oh, mais, je suis certaine que tu as un sujet bien plus intéressant…Raleigh

Dit comme cela, des personnes extérieurs auraient pus penser qu’il s’agissait juste d’une simple réplique amicale, mais j’étais sûre qu’elle avait compris la véritable signification de celle-ci. Ce fut à mon tour ensuite, de m’empêcher d’éclater de rire. Elle était en train de me montrer comment draguer là ? Laissez-moi rire, pour le moment, elle lui a juste demandé son nom. Et d’une manière peu civilisée. Répondant au regard de Ben par un, bien moins curieux, je les fixais tous deux, amusée par la prochaine suite des évènements.

Levant la main, je demandais trois whiskies purs feus, qu’il fallait mettre sur mon compte, avec un, un poil plus alcoolisé que les autres. Leur tendant leurs verres, je bus la moitié du mien en un claquement de doigts. Mon esprit tournoyait, mes yeux commençaient à me perdre. Déjà ? Pourtant, cela ne devait qu’être… Mon troisième verre ? Aucune idée. J’essayais tout de même de suivre les propos de l’autre abraxanne, aussi peu instructifs soit-ils.
Je ne sus ce qui me prit, mais quand Raleigh décida de s’asseoir près de Ben, je ne pus m’empêcher de discrètement, déposer ma main sur celle du Sinistros, sans que les yeux de la rousse puissent s’en apercevoir. Les laissant continuer leur discussion, je retournais tranquillement à mon verre, qui n’attendait que d’être bu.

Doux alcool frétillant la langue, déposes- toi sur mon palais, emmènes-moi cette nuit au pays de Morphée.

Sujet: Re: De beaux alcools bien forts [Libre] Mer 16 Mar 2016 - 1:54

Spoiler:

Un sujet plus intéressant ? Ah ! Était-ce là un défi ? Après tout, les maisons de Poudlard n’étaient pas bien difficiles à surpasser mais le ton provoquant d’Elena la poussa à réfléchir. Il était hors de question qu’elle sorte quelque chose d’aussi insignifiant que le sujet des dortoirs, mais elle ne tenait pas non plus à entrer dans un débat endiablé sur l’actualité. Alors, fixant l’Abraxan avec insistance, elle répondit d’un ton décontracté à cette petite attaque qu’on venait de lui faire.

— Oh, il y a un tas de choses sur lesquelles nous pourrions converser ; les guerres, le précédent banquet, les cours… mais entre nous, pourquoi sortons nous, ce soir ? Certainement pas pour se plonger dans des points que nous connaissons tous déjà.

D’un sourire espiègle, elle répondit à cette expression sournoise que lui offrait Ben tandis qu’Elena commandait de nouveaux Whiskies. Tiens donc, se noyait-elle dans l’alcool car elle savait qu’elle avait déjà perdu ? Elle n’était pas très forte aux jeux, celle-là. Saisissant son nouveau verre, Raleigh le leva dans les airs à la santé de celle qui lui offrait et y trempa ses lèvres sans décrocher ses yeux de Ben. Il avait quelque chose de fascinant, d’unique.

La brune ne passait pas son temps à la chasse à l’homme comme bien d’autres demoiselles simplement car elle les trouvait sans intérêt. C’étaient une bande de porcs qui ne pensaient qu’à deux choses : la bière et le sexe. Des animaux puants, exécrables, sales… On avait qu’à prendre Prendergast en exemple, bien que la Rosetti doutait fortement que Ghrystal ait beaucoup de jeunes femmes dans son lit.

Ce Ben Corvin, cependant, semblait posséder un petit plus, quelque chose que les autres n’avaient pas ; de la malice. Il semblait aussi prêt qu’elle à jouer et raviva en son coeur une flamme qu’elle semblait avoir perdue. Alors, après une seconde gorgée de sa liqueur, elle posa son regard non pas seulement sur le jeune homme, mais aussi sur Elena, qui semblait en plein rencart avec son Whiskey.

— Et bien, tandis que nous sommes là et que faire la discussion est plutôt… ennuyeux, je propose un jeu, lança t-elle, les lèvres étirées. Ça se nomme: « Je n’ai jamais » et le principe est simple ; vous devez le connaître, d’ailleurs. Chacun son tour, on dit une phrase commençant par : Je n’ai jamais. Si on l’a fait, on boit. Sinon, on passe au prochain. Ça vous dit ?

Elle posa quelques pièces sur la table, et fit tourner une mornille entre ses doigts, sans quitter ses interlocuteurs du regard. Elle avait cette manière bien propre à elle d’attirer l’attention et lorsqu’elle la possédait… il était hors de question que l’on détourne les yeux d’elle.

— Je paye même le prochain tour si l’un de vous est volontaire à poser la première question.

Le climat ne l’importait plus, désormais. L’alcool lui brûlait la gorge, le rouge lui tintait les pommettes et lui, il enflammait sa curiosité.

Sujet: Re: De beaux alcools bien forts [Libre] Dim 20 Mar 2016 - 19:34

L'ambiance commençait à être électrique, les deux femmes semblaient ne pas s'apprécier; et à raison ! Ben se tourne vers le comptoir de manière à pouvoir accorder autant son attention à l'une qu'à l'autre. Si elles voulaient se battre -bien que Raleigh ait eut plus l'air de vouloir semer le chaos qu'autre chose, elles allaient commencer sur un pied d'égalité. Le charme et l'audace de la belle auburn ne le laissait pas de marbre, mais le Français gardait ça pour lui, masquant ses pensées à l'aide d'un petit sourire malicieux et un regard qui l'était tout autant; imparable. La brune commanda trois Pur Feu -se débridait-t-elle un peu ? La suite promettait d'être intéressante. L'acidité enrobée de sucre et l'intérêt du jeune homme pour les deux jeune femmes allaient aller crescendo pour son plus grand plaisir.

Après la réponse de Raleigh il s'empara de son verre et le leva à son tour. Il sentait le regard de la belle, c'était plus que de la vision, et pour y répondre il ne fit qu'étirer légèrement son sourire, d'autant plus joueur et amusé. Néanmoins, malgré sa confiance en lui et son je-m'en-foutisme maladif, une nouvelle fois il ne restait pas de marbre; il en aurait presque frissonné lorsque il vit ses lèvres goûter le liquide ambré. Se sortir de cette mauvaise passe avant qu'il ne perde pied était une urgence; alors, dans un élan d'audace, il détourna les yeux de la belle auburn non sans les plisser d'une manière espiègle qui pouvait se traduire en quelque sorte par un "Attrape-moi si tu peux", puis il coula un regard presque aussi charmeur à Elena avant de porter le verre à ses lèvres.

Certain que l'une de deux allait reprendre la parole pour attirer son attention ou piquer l'autre, il se tut. Et ce fut la Rosetti qui reprit. Ça ne le surprenait pas vraiment puisque McWood semblait être ailleurs, ne tenant visiblement pas bien l'alcool. La proposition de la jeune femme lui tira un léger rire et il sourit de toute ses dents, impatient de commencer ce petit jeu; d'ordre général il était fort à ça, et s'il la jouait fine il garderait le contrôle de la situation... même si de son côté l'alcool allait rapidement empoisonner ses veines. Entre temps, il avait senti la main d'Elena sur la sienne et avait arqué un sourcil. Déjà ? Après un seul verre et une Raleigh qui gagnait du terrain ? Il ne la retira cependant pas. Pas tout de suite. Le Français revint ensuite à l'audacieuse Abraxanne sans s'y attarder, ne lui offrant qu'une oeillade pleine d’espièglerie et un large sourire satisfait de sa proposition avant de revenir à la plus timide des Abraxanne.

« Honneur aux demoiselles; j'y tiens. A moins que tu ne veuille participer, Elena ? » fit-t-il, mutin, en bougeant presque imperceptiblement sa main sous la sienne, pas encore décidé sur la marche à suivre: l'enlever ou attendre ?

Au même moment il pensait à Rosetti et les possibles réactions -tout comme les possible future questions l'enchantaient. Au contact de l'Audacieuse sa partie joueuse s'éveillait, elle savait comment s'y prendre pour susciter un réel intérêt chez lui. Il appréciait ça. Le challenge, ce côté presque sauvage, rebelle. C'était comme s'il avait eu affaire à son Némésis. Il n'avait rien à lui envier, si ce n'était ses courbes dont il se prit à rêver momentanément et qu'elle, avait tout le loisir de parcourir. Son regard kaki toujours posé sur Timide, il en oubliait que l'auburn le dominait sur ce point là aussi.

Sujet: Re: De beaux alcools bien forts [Libre] Sam 26 Mar 2016 - 1:10

Au fil des minutes, la somnolence que m’offrait la boisson alcoolisée s’atténuait. Je ne comprends pas ceux qui disaient, que l’alcool rend maladif, dans un état second. Ils ont tord. Je ne me suis jamais sentie aussi lucide. Mon cerveau réfléchit et analyse cette Raleigh à toute vitesse.
Les propos de cette dernière semblaient être teintés d’insolence, et d’une vivacité certaine. Désirait-elle s’attirer mes foudres, ou n'est-ce seulement un jeu enfantin qu’elle se plait à pratiquer ? Pourquoi, fallait-il qu’elle soit ici à ce moment ? Certes, je devais lui reconnaitre quelque chose. Si elle n'était pas arrivée, Ben se serait très certainement détourné de moi, plus rapidement que je ne l’aurais vu venir. Il fallait admettre que la discussion que j’avais commencée n’était pas des plus intéressantes. Mais parler de guerre ? Ici ? Et pourquoi ne pas prendre un air sérieux, et se mettre à pleurer des victimes récentes, tant que nous y sommes ?

-Au moins, nous sommes d’accord sur un point.

La proposition de ce jeu, égaya ma curiosité, et mon envie de domination. Je sens, que cette soirée, qui luisait déjà sous les breuvages brûlants, ce « Je n’ai jamais », promettait, de ne faire qu’accentuer leurs présences. Je sentais, que la rousse en face de moi, allait faire défiler des questions, fortes peu innocentes. Regardant Ben, je lançais :

-Si cela ne te dérange pas Ben, je crois que je vais en être. Mais, vas-y, commence donc Raleigh.

Attendant donc, les paroles de la jeune femme, je déplais légèrement mes doigts sur la paume du Sinistros. En plus, à un moment, ou l’autre fille était en plein dans son débat, je plongeai mes yeux rapidement dans les yeux de ce dernier, avant d’à nouveau les reportez sur Raleigh. Quant à elle, elle semblait atteinte d’un sourire, à l’acharnement surprenant. Pourquoi avais-je tant envie de le lui enlever ? De lui arracher lentement, histoire de voir qu’elle tête ,faisait-elle quand elle ne se masquait pas d’hypocrisie ?

Mon esprit devenait certainement fou, pour imaginer choses pareilles. Pour le moment, à part faire preuve d’un manque certain de politesse et de contenance, elle n’avait rien d’autre de réprobateurs. Presque rien. Mais, quelque chose me disait qu’elle ne rabattait pas toutes ses cartes sur la table. Cachait-elle son jeu à ce point, pour que l’on ne puisse déceler une simple ombre ?

Ce soir, peut importe l’issue de cette rencontre, je garderai son visage en souvenir. Et qu’elle le croit ou non, je n’oublie jamais un visage.