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 Quand le masque tombe. | LIBRE

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Poussey Mahao
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MessageSujet: Quand le masque tombe. | LIBRE   Quand le masque tombe. | LIBRE EmptySam 30 Jan 2016 - 19:47

Jeudi 20 Mars
11h25

HRP:

Les cours de la matinée avaient été plus barbants qu'habituellement. Déjà parce qu'il y avait eu cours d'étude de moldus... Et c'est bien l'heure la plus longue à passer. Je suis bien heureuse de n'être qu'une observatrice dans ce cours décevant. Si j'y reste c'est bien parce que j'espère qu'il va parler des armes, des technologies... De leur Histoire. Si j'ai bien appris quelque chose sur les moldus, c'est qu'ils ont tendance à réitérer leurs erreurs. Alors même si j'ai lu des livres sur le sujet, un sujet très intéressant et il est bien mal aise de voir leurs inepties et leur fierté face à tant de bassesse d'esprit. Vous me direz que Lord Voldemort a lui-même fait preuve d'une certaine dictature, je vous l'accorde mais dans le but de préserver notre intégrité, notre supériorité et notre suprématie !

Je gambade dans le parc pour reprendre des forces avant d'aller déjeuner et de suivre les cours, plus intéressant de l'après-midi. J'avoue que je suis perdue dans mes pensées, entre ce que j'ai pu faire subir à Anton et le fait de le cacher à celui que j'aime n'aide pas à me sentir bien. Pire encore, j'ai osé le dire à mon grand-frère qui ne m'a pas donné de nouvelles depuis... Cela ne fait que quelques jours et je mérite c'est punition psychologique, mais compte-t-il vraiment m'abandonner ? Je ne veux pas, je ne veux pas qu'il me rejette. J'étais pourtant persuadée qu'il serait le seul à comprendre mon choix, avec ce passé défectueux.

Je descends lentement dans le parc, profitant de la brise légère et des rayons du soleil. Le printemps fait place et balaie la neige et le givre d'un revers de main, recouvrant la pelouse d'une douce rosée. L'herbe encore mouillée attaque mes mocassins noirs et mes collants gris. Qu'importe, profiter du plein air pour se ressourcer ça ne fait de mal à ...
Dans ma marche rapide, je rencontre un mur. Du moins, un mur assez mou et difforme. Quand la seconde du choc s'estompe, je vois que c'est une fille que j'ai bousculé. Elle perd l'équilibre alors mes doigts glacés entours son poignet fin pour l'attirer vers moi et lui éviter une chute dans ces eaux troubles que sont la saleté et l'embarras. Cela est bien une première. Aider quelqu'un et ne pas l'asséner instantanément. Ce que j'ai fait subir à Anton ou cette relation amoureuse me déraille complètement... Je me sens coupable de tout. Même de bousculer une... Quand mes yeux se posent sur ses couleurs, je me rends compte qu'il s'agit là d'une Gryffondor. Je la lâche dans l'instant et m'essuie machinalement la main sur ma cape.

« Tu étais sur mon chemin. »

Voilà Aly, quelle argumentaire intéressant. Je devrais pourtant bouger mais je la fixe, sans état d'âme. Pourquoi j'ai envie de m'excuser, bon sang. Non, non ! Je me rhabille de mon masque rigide et je croise les bras dans l'attente d'excuses qui ne viendraient sans doute jamais. Mais je ne départirai pas de ce que je suis, de ma nature... Je suis méchante, je n'ai pas de sentiment.
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MessageSujet: Re: Quand le masque tombe. | LIBRE   Quand le masque tombe. | LIBRE EmptyMar 2 Fév 2016 - 5:30


Ça alors ! Ce que cette matinée avait été plaisante, merveilleuse, même ! Des heures d’apprentissage qui avaient valu la peine d’être vécues. Un sentiment de bonheur envahissait le coeur d’Aldabella pour la première fois depuis plusieurs semaines et, elle devait bien avouer que ressentir cette émotion à nouveau lui faisait du bien. Elle venait de recevoir son premier cours vraiment intéressant d’Étude des Moldus de l’année et il fallait dire que, franchement, elle ne savait pas comment elle patienterait jusqu’au prochain. Ce qu’ils étaient fascinants, ces Moldus ! Plus elle en apprenait à leur sujet et plus elle les adorait.

Si on lui avait dit la veille qu’elle serait aussi pleine d’énergie, elle aurait probablement éclaté de rire. Mais pourtant, elle était là, à sortir du château pour essayer de se calmer. Elle n’avait plus l’habitude de sentir son coeur débattre ainsi dans sa poitrine, d’avoir le sourire tellement large qu’il lui pinçait les joues… d’être heureuse, tout simplement. Alors, en repensant à ses nouvelles leçons, elle prit la direction du parc. Car, si elle était tout à fait honnête avec elle même, elle n’avait aucune envie de se calmer.

En trottant dans la neige, elle se mit à réfléchir en regardant le ciel. Ce qu’elle aurait donné pour aller voler aujourd’hui ! Si seulement elle n’avait pas été aussi nulle… Mais d’un autre côté, elle se sentait tellement légère qu’elle était persuadée qu’elle pourrait flotter dans les airs sans balai au moindre coup de vent. Peut-être qu’avec un peu d’élan, elle prendrait vraiment son envol ? Amusée par ses  pensées, la jeune fille se prêta à son propre jeu. Elle accéléra le pas,  avançant de plus en plus rapidement. Ses cheveux ondulaient dans le vent, sa robe de sorcière claquait contre son corps et d’un seul coup…

Elle fonça nez à nez dans quelqu’un. Tellement surprise de l’accident, la Gryffondor n’eut aucune réaction lorsqu’elle se rendit compte qu’elle allait tomber au sol. Mais, heureusement, l’étranger la rattrapa par le poignet, empêchant ainsi sa chute. Une fois certaine d’être stabilisée, Aldabella eut un petit rire soulagé. Petit rire qui s’interrompit dès que la voix de l’autre se fit entendre.

—Tu étais sur mon chemin.

Ainsi donc, c’était une étrangère. Mais il ne fallut pas longtemps à la Lionne pour reconnaître son interlocutrice; Alycia McWood, une Serpentard. Elle était dans son cours d’Étude des Moldus et il fallait dire que, dès que la vert et argent avait prit la parole, Aldabella avait su qu’elle n’aimerait pas cette personne. Pour qui se prennait-elle, avec ses petits airs supérieurs et arrogants ? Elle ne valait pas mieux que quiconque d’autre dans cette école, alors pourquoi donc n’était-ce pas elle qui était sur le chemin ?

En temps normal, Aldabella se serait excusée de sa maladresse. Elle aurait sourit et aurait demandé à l’autre si tout allait bien. Mais avec une telle réponse, il était hors de question qu’elle soit aussi courtoise.

—Oh, je suis vraiment désolée, lui dit-elle en exagérant son ton. Je ne savais pas que le parc t’appartenait. J’étais sur ton chemin ? Est-ce que je respire ton air, aussi ?

Elle croisa les bras sur sa poitrine. Ses propres paroles la surprit mais, sincèrement, elle ne les regrettait pas une seule seconde.
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Poussey Mahao
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MessageSujet: Re: Quand le masque tombe. | LIBRE   Quand le masque tombe. | LIBRE EmptyJeu 4 Fév 2016 - 14:12

Tiens, mais voilà la Gryffondor du cours d'étude des moldus et son insatiable envie de faire mouche auprès du professeur en se faisant passer pour la sainte-ni-touche lèche-botte. Prendergast. Je n'ai pas oublié son intervention lors du cours qui m'a profondément agacée. Je n'aime pas, d'ordinaire, les moldus. Néanmoins, j'avais vécu suffisamment longtemps avec eux pour savoir comment faire une quiche lorraine ou un pudding ... Faire tourner une machine à laver aussi ce n'était pas dur. Et elle s'était levée, avait pris la parole de sa voix pincée prônant le respect d'un professeur moldu dans nos locaux, qu'il nous apprenait ce que bon lui semblait, tout comme le cours s'avérerait intéressant quoi qu'on en dise... Harmony pouvait me reprendre, c'était une habitude que je lui avais accordée sans m'en offenser. Parce qu'elle était importante, utile et de la même maison... Mais la jolie Prendergast n'avait nullement ce droit. J'aurais mieux fait de la laisser tomber dans la boue et de rire en lui marchant sur le dos avec mes chaussures boueuses.

Je hausse un sourcil quand je la vois prendre la même position de défense que moi. Les bras croisés sur la poitrine et le regard menaçant, c'était toute l'attitude de deux filles qui ne voulaient pas se battre avec les gestes mais les mots, néanmoins, la barrière de leurs bras croisés, simulaient une défense invisible contre les mots durs. De toute évidence, quiconque passait à côté de nous remarquerait indubitablement que nous sommes en confrontation. En plus d'être pimbêche, elle est sans personnalité, c'est affligeant.
On disait d'elle qu'elle était : drôle, gentille et jolie. Elle était tout sauf drôle, puait l'antipathie et surtout elle ne dégageait rien qui ne me plait.
Pourtant, à y regarder de plus près, son minois est fin, angélique et sage... Tout ce que je déteste des Gryffondors. Leur soi disant courage... leur témérité et leur intelligence. Que nenni.

« Au moins tu t'en rends compte, c'est appréciable. Tu es effectivement dans ma bulle d'air, mais un « merci de m'avoir rattrapée à temps » aurait suffit à me faire plaisir, Prendergast. »

Je la toise un moment décroisant les bras pour les laisser le long de mon corps, prête à en découdre verbalement s'il le fallait. Mais mon oeil est attiré par quelque chose dans la boue, juste derrière son pied. Je penche discrètement la tête sur le côté pour vérifier, il s'agissait bien d'une baguette magique. Je tapote ma poche un instant, mais la mienne dormait toujours dans ma poche de cape.
Je suis tout à coup partager entre lui dire ou la laisser reculer pour l'écraser ou la noyer sous la boue, pour ensuite la voir pleurer d'avoir perdue sa si précieuse baguette magique.
Un rictus méprisant se dessine sur mes lèvres fines, mais la bile de la culpabilité m'empoigne encore la gorge. Je ne supporterai pas longtemps cette assaut de sentiment depuis que j'ai laissé Anton aux mangemorts. Je soupire en grognant presque, et je pointe du doigt la baguette gisant sur le sol.

« Tu as du faire tomber ta baguette par terre. Non, attends, ne recule ... »

Je lui attrape violemment le bras en la tirant vers moi, l'attrapant finalement par les épaules. Elle est plus grande que moi et plus costaude, je manque de tomber dans la boue. Quand je nous pense stable, je la tiens toujours dans mes bras mais quand je la pousse légèrement, je glisse. Littéralement, je glisse. J'enfonce mes ongles sur ses épaules et l'emporte avec moi dans ma chute. Nous dégringolons une petite butte, roulant sur sa baguette. Que deux petites roulades et la course se termine dans un mélange de boue et d'eau. Mes fesses me font mal et mes genoux ne répondent plus à rien.
Quand je me relève, j'observe Prendergast sous moi. Je lui fais une grimace comme si tout cela était sa faute. Encore une preuve que j'aurais du la laisser dans sa panade et ne pas l'aider. Je m'énerve.
Je frissonne d'horreur en voyant mes vêtements sales et mon collant déchirer au niveau du genoux droit. Une légère perle carmin simule une course jusqu'au mollet. Je secoue la tête et je lui tends la main.

« Décidément, c'était le destin qu'on tombe. »

Comme le masque.


Dernière édition par Alycia Mcwood le Lun 8 Fév 2016 - 10:53, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Quand le masque tombe. | LIBRE   Quand le masque tombe. | LIBRE EmptyLun 8 Fév 2016 - 3:13


Un petit ricanement s’échappa de la gorge d’Aldabella, sans qu’elle ne put le retenir, lorsque Alycia lui demanda des remerciements. Et pourquoi donc ? Pour lui avoir prouvé une fois encore qu’elle n’était rien d’autre qu’une ridicule petite chipie ? Pour lui avoir démontré à nouveau qu’elle se prenait pour la Reine du Monde ? Sérieusement, cette fille, c’était tout un cas. Elle avait beau être plutôt jolie, son attitude la rendait encore plus hideuse que le plus laid des boltrucs. Non mais, vraiment, pour qui se prenait-elle ? D’abord, elle manquait totalement de respect à leur professeur en plein cours et maintenant, elle se permettait de prendre la Prendergast de haut ? Peu importait ce que l’on disait sur elle; les rumeurs restaient des rumeurs. Mais une chose était claire; elle avait bel et bien hérité du caractère de ses ancêtres et il était hors de question qu’elle reste plantée là à se faire marcher dessus par cette peste.

Alors, malgré son envie brûlante d’utiliser sa répartie, Aldabella ravala sa rage et pinça des lèvres. Si elle avait bien appris une chose à Poudlard durant ces cinq dernières années, c’était comment bien choisir ses batailles. Et McWood, avec son petit air ridicule d’enfant gâtée ne valait absolument pas toute l’énergie qu’elle s'apprêtait à perdre. Non. Elle posa un regard froid sur la Serpentard, sans y mettre beaucoup d’émotion.

— Honnêtement, j’ai beaucoup à faire, aujourd'hui, commença la Gryffondor sèchement. Alors tu m’excuseras, mais je vais vous laisser, ton arrogance et toi.

Elle passa ses mains le long de son corps pour lisser sa robe de sorcière, lorsqu’elle remarqua que quelque chose n’allait pas. Il lui manquait un petit détail. Sa baguette. Et merde.
Où diable l’avait-elle mise ? L’avait-elle seulement apportée ? Oui, bien sûr; elle la traînait partout.

Alors que la panique commençait à l’envahir, Alycia lui proposa que, peut-être, elle l’avait échappée quelque part. Oh, mais quelle belle déduction ! Cette fille était un véritable génie ! Agacée par cette remarque totalement inutile, Aldabella regarda autour d’elle, à la recherche de sa baguette. Ses yeux scrutant le sol, elle fit un pas en arrière lorsqu’elle entendit la voix de la Serpentard s’élever à nouveau.

—  Non, attends, ne recule …

Trop tard. Encore. La jeune blonde ne se sentit pas tomber cette fois, mais les mains de McWood qui lui serraient les épaules étaient plus que perceptibles. Alycia eut un mouvement pour la repousser mais, dès qu’elle posa son geste, elle perdit pied et entraîna la rouge et or dans sa chute. Une grimace de souffrance lui marqua le visage lorsqu’elle sentit les ongles de sa camarade s’enfoncer dans sa peau et s’intensifia lorsqu’elles chutèrent au sol. L’impact lui provoqua une vive douleur dans le dos, qui se propagea dans tout son corps. Aldabella serra McWood contre elle, comme pour l’empêcher de souffrir, elle aussi. Comme pour la protéger.

Finalement, leur descente se termina avec la Serpentard sur la Gryffondor et, lorsqu’elles furent bien stables, cette dernière laissa tomber ses bras. Sa respiration était haletante, son esprit était confus; tellement qu’elle en ignora la moue accusatrice d’Alycia. Celle-ci se releva entièrement tandis qu’Aldabella se redressa quelque peu, toujours dans la boue. Puis, une vision d’horreur s’empara de son esprit. Sa baguette. Complètement paniquée à l’idée de l’avoir brisée, elle se mit à fouiller frénétiquement dans le mélange de terre et d’eau. Lorsqu’elle lui mit la main dessus, elle la tâta en entier, pour s’assurer qu’elle était en un seul morceau. Oui, d’accord. Tout allait bien. Soulagée de tant d’émotions, Aldabella ne put se retenir plus longtemps; elle éclata d’un rire fort et soudain. C’était comme un relâchement de pression et de rage, d’angoisse et de douleur.

Elle était toujours hilare lorsqu’elle Alycia lui tendit une main, qu’elle saisit. Elle savait que, si la jeune fille l’avait vraiment détesté, elle ne lui aurait pas offert son bras.

— Oui, probablement ! répondit-elle en riant. Ça alors, on a pas de chance !

Une fois sur ses pieds, Aldabella jeta un coup d’oeil à la Serpentard. Elle était sacrement tâchée, la pauvre ! N’empêche, elle aussi…

— Je suis désolée pour tes vêtements… Je crois qu’on devrait aller se nettoyer, toutes les deux !


Puis d’un coup, en plongeant son regard dans celui d’Alycia, elle réalisa que si elle, elle avait vraiment haït McWood… elle n’aurait jamais accepté son aide.

Spoiler:
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Poussey Mahao
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MessageSujet: Re: Quand le masque tombe. | LIBRE   Quand le masque tombe. | LIBRE EmptyMer 17 Fév 2016 - 15:52

Je l'observe sans bouger, perplexe et pourtant admirative. J'avais l'impression de regarder un film, l'attitude de Prendergast changeait totalement de la première approche condescendante. Le masque ne tombe pas qu'avec moi, il en est de même pour la rouge et or. Comme si un énorme poids pesait sur ses douces épaules que j'avais, légèrement, mutilées. Je fais une légère grimace à ce souvenir mais je lui poserai la question plus tard.
La main toujours en avant, je la regarde fouiller dans la terre et je mets mon aversion pour les choses sales de côté. Ce qui détonne le plus, ce qui me surprend en réalité c'est ce rire... Je savais que l'on me considérait comme une folle, mais après avoir entendu ce rire hystérique, je pense que nos camarades devraient revoir leurs rumeurs délicates et mal attentionnées.
Je suis loin d'être folle quand on y regarde plus près.

C'est ce que certains élèves font, heureusement qu'il n'y a pas grand monde dans le parc avec cette boue. Mais Prendergast tarde à se relever et nous attire tous les regards curieux. Je lève les yeux vers les fenêtres du château, nous y voyait-on ?
Prendergast a enfin la décence de glisser sa main dans la mienne et je la tire pour la relever. Je la regarde comme si c'était la première fois, son visage froid ayant été mis au placard, elle ressemblait davantage à une jeune femme de poufsouffle, le visage sale, les mains crades et les vêtements poisseux... Et elle riait, souriait. Pourtant, toutes les raisons étaient bonnes pour se mettre en colère, non ?
Je suis peut-être simplement trop prout-prout pour la comprendre. Mais étonnamment c'est contagieux. Très. Et vu la roulade que nous venions de partager, je pense qu'elle peut découvrir ce qui se cache derrière le masque détestable que j'ai décidé de m'habiller.
Depuis peu, j'ai l'impression que deux moi se battent pour prendre la place de l'autre... Malgré tout, même si ce côté doucereux prenait un jour place, il serait quoi qu'il arrive éphémère... Mes projets, mes idées, mes ambitions... Le pouvoir. Tout ça prendra part à ma vie, et à jamais cette douceur disparaitra dans les tréfonds possibles d'une Alycia endormie.

« Clairement pas de chance. » Je le dis en souriant, bizarre sur moi, mes joues me font mal. Malgré tout, je décide de laisser mes doutes de côtés, à quoi bon. Pour le moment, je n'ai pas ordre de tuer Prendergast, n'est-ce pas ?

Elle pointe du doigt mes vêtements sales, d'ordinaire, j'aurais forcé n'importe quel élève à aller me les nettoyer pendant que je prends ma douche ou que je me change. Mais je n'en ai pas envie, pas là. Je m'en fiche même, aussi incroyable que vrai.
Ce dédoublement de personnalité va vite me lasser... Je me sens fatiguée de réfléchir à ma façon d'agir.

« Ne t'en fais pas pour mes vêtements, après tout c'est moi qui suis tombée. Comment vont tes épaules ? » Je suis vraiment inquiète ? Bah tiens. « On ira se nettoyer toutes les deux ? »

La perplexité se lit sur mon visage qui rougit bizarrement.

« Prendergast, tu es une très jolie fille, je le conçois... Mais c'est bien trop tôt pour... Enfin, quand même. Tu es préfète ! Proposer ça comme ça, dehors en plus... »

Je croise les bras, les yeux écarquillés. Je suis tentée d'accepter, c'est vrai, mais ... Non, je dois complètement disjoncter, elle ne peut pas s'intéresser à moi de cette manière là. Et puis j'ai Aaron. Et j'ai d'autres choses à penser que de frotter le dos de ... Prendergast. Je reste bouche-bée.
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MessageSujet: Re: Quand le masque tombe. | LIBRE   Quand le masque tombe. | LIBRE EmptyJeu 25 Fév 2016 - 6:15


Le sourire d’Alycia avait quelque chose de spécial, d’unique. Non seulement était-il rare mais en plus, il avait quelque chose de mystérieux et d’apaisant. Comme si la voir de bonne humeur avait un quelconque pouvoir tranquillisant. Le rire d’Aldabella s’était calmé mais ses lèvres étiraient toujours ses joues, faisant légèrement plisser ses yeux. C’était un spectacle peu commun ; une Gryffondor et une Serpentard, toutes deux couvertes de boue, le regard rieur.

— Ça va, ne t’inquiète pas ! rassura t-elle en haussant ses épaules pourtant meurtries. J’ai connu pire !

Sa dernière rencontre nocturne avec son frère lui revint instantanément en mémoire. Oh, ça avait été une dure soirée, celle-là. Il ne l’avait pas ménagé et il fallait dire que ses membres lui avaient fait mal pendant plusieurs jours.

Puis, lorsque la rouge et or mentionna leur malpropreté commune et le besoin qu’elles avaient de se nettoyer, le visage d’Alycia s'empourprât étrangement. Aldabella inclina légèrement la tête, tentant de comprendre cette réaction. Fronçant les sourcils, elle écouta son interlocutrice s’exprimer et, lorsqu’elle saisit enfin, la Gryffondor écarquilla des yeux, rougissant à son tour.

Un instant, un instant. Elle avait vraiment cru que… ça alors. Quelle situation étrange et embarrassante ! Seigneur. Comment devait-elle réagir à un si grand malentendu ?

— Oh, mon dieu ! Non, Alycia, tu te trompes ! expliqua t-elle, sans savoir si elle devait rire ou pas. Je ne voulais pas dire ensemble, mais plutôt que toutes les deux… enfin, on est crades, quoi ! Oh là là !

Et de nouveau, elle se mit à rire. Moins fort cette fois, vu combien elle était toujours confuse. Allons, c’était absurde ! McWood n’était peut-être pas aussi horrible qu’elle l’avait cru, peut-être même se révélait-elle sympathique! Mais de là à… non. Enfin, Alycia était une très belle personne, c’était vrai. Malgré tout, Aldabella n’avait jamais été attirée par les filles, même si elle avait toujours eu de très proches amies.

Fixant le sol, l’adolescente était bien trop embarrassée pour oser regarder la Serpentard sans les yeux. Se mordillant la lèvre inférieure, elle réfléchit à une réplique sensée à dire, quelque chose qui briserait le malaise. Mais lorsqu’elle releva la tête, ce qui sortit de sa bouche ne fut rien d’autre qu’une bêtise. La première sottise qui avait apparût dans son esprit.

— Par contre, si tu y tiens, on peut toujours s’arranger, lança t-elle d’un ton mi-moqueur, mi-sarcastique.

Elle soutint son regard quelques secondes avant de laisser échapper un nouveau rire. Sa bonne humeur était de retour, comme si l’incident ne s’était jamais produit. Comme si Alycia et elle se connaissaient et s’appréciaient depuis longtemps.
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MessageSujet: Re: Quand le masque tombe. | LIBRE   Quand le masque tombe. | LIBRE EmptyVen 26 Fév 2016 - 14:12

Je fronce les sourcils, est-ce vrai que je me trompe ? J'espère alors avoir mal compris ses intentions, cela éviterait considérablement l'embarras d'une telle situation. Penser un instant que Prendergast voulait me frotter le dos, il fallait être fou, n'est-ce pas ?
Oui définitivement pas sain d'esprit. Je souris sans rire, mais la situation cocasse m'amuse aussi, c'est pas tous les jours que j'ai l'impression que l'on me propose de prendre un bain, surtout en si charmante compagnie.
Surtout que l'on disait des bains de salle des préfets qu'ils étaient majestueux et très agréable. Une sorte de piscine énorme, où l'eau chaude se mêlait aux bulles. Délectable, non.
Et oui, même moi j'aime les choses comme prendre soin de moi, de mon corps et surtout de mes cheveux. Je passais des heures à m'occuper de mes cheveux, c'est mon moment de détente, il faut que je pense à demander à Aaron de me coiffer un jour. Ce n'est pas vraiment une activité de garçon mais je fais ce que je veux.

Je regarde le visage angélique de la rouge et or qui parle comme une moldu. J'essaie de ne pas transcrire mes pensées vis à vis de ce langage que je trouvais grossier et mal habile pour une jeune femme. Néanmoins, je ne lui en tiens pas rigueur. En quelques minutes, nous sommes passées de l'affrontement à la proposition de prendre un bain ensemble, alors bon, je comprends. On dira que c'est simplement un écart de conduite malgré son rang, bien que traitre à son sang, je suis mal positionnée pour lui en vouloir davantage.

Non, c'est la seconde réflexion qui me soulève l'estomac. Elle réitère sa proposition, j'ignore si je dois rire ou la considérer. Alors je reste en silence à la regarder, bien Prendergast veut jouer, alors on va jouer.
Un léger sourire en coin s'étire et dessine mon visage. Généralement, c'est que j'ai une idée derrière la tête ou que je souhaite obtenir quelque chose de quelqu'un. Je décroise les bras et je fais mine de lui enlever une trace de boue sur la joue, je lèche mon pouce et, avec délicatesse, je retire la terre de sa jolie pommette.  

« Il paraît que le bain des préfets est magnifique, tu pourrais peut-être... me le montrer ? »

Je souris bêtement, comme une benêt, pour donner sens à ma phrase. Je suis curieuse de connaître ces bains, sont-ils utilisé par d'autres ? Comment cela fonctionne ? Il parait que ma chère Mimi s'y invite souvent. Avec amusement, je touche le bras de Prendergast.

« Rassure-toi, s'il faut négocier, je suis prête à tout te donner. »

Sauf mon âme et mon Aaron. Le reste, c'est superflux.
C'est toujours agréable quand une si jolie jeune fille, même inconsciemment, vous considère comme potentiellement acceptable pour prendre un bain avec elle.
Evidemment, je suis bien plus qu'acceptable, c'était indéniable. Je retire ma main de son bras et je passe une mèche de cheveux derrière mon oreille.

« On y va ? »

Je lui souris, enjôleuse. Rieuse.
Maintenant qu'elle a proposé, je veux aller prendre un bain là bas. C'est indiscutable !
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MessageSujet: Re: Quand le masque tombe. | LIBRE   Quand le masque tombe. | LIBRE EmptyMar 1 Mar 2016 - 0:16


La réaction d’Alycia était plutôt surprenante. Cette proposition de bain avait été lancé à la légère ; Aldabella n’avait pas vraiment envisagé se baigner avec la Seprentard. Mais étrangement, la vert et argent semblait plutôt emballée par l’idée de tremper avec elle. Prise au dépourvu par l’attitude de la cinquième année, la Gryffondor croisa les bras sur sa poitrine. Cette fois par contre, ce n’était pas par froideur, mais plutôt par amusement.

Après tout, la situation était plutôt cocasse. Les deux jeunes filles avaient passé de la querelle à la rigolade en quelques minutes à peine, grâce à une chute et un bain. Aldabella sourit en pensant au ridicule que la situation prenait, sourire qui fut rapidement remplacé par une boule dans l’estomac.

Elle ne devrait pas traîner avec McWood ainsi. Elle ne le pouvait pas. Si son frère l’apprenait, Dieu seul savait dans quel colère il se mettrait ! C’était une Prendergast. Elle n’avait pas le luxe de côtoyer qui elle le souhaitait. Elle avait une mission à accomplir et, selon Ghrystal, les Serpentard ne feraient que la ralentir dans son ascension vers le succès.

Mais lorsque Alycia mentionna la salle de bains des préfets, la rouge et or retrouva son sourire moqueur. Au fond, son aîné n’en saurait rien. Elle pouvait bien s’amuser avec qui elle le souhaitait ! Le monde tombait déjà en ruine. Quelle différence cela ferait-il qu’une Gryffondor et une Serpentard s’entendent bien ?  Car avant d’être une héritière au patronyme souillé, Aldabella n’était rien d’autre qu’une adolescente rieuse, prête à offrir son amitié à quiconque la mériterait.

— J'admets qu’il est plutôt luxueux,
répondit-elle en baissant les yeux vers la main d’Alycia, maintenant posée sur elle. Mais l’ennui vois-tu, c’est que je ne suis pas supposée laisser entrer un élève qui n’est pas préfet…

Aldabella tapota ses lèvres du bout des doigts, feignant de réfléchir à sa décision. Et lorsque la Serpentard lui proposa absolument n’importe quoi pour qu’elle accepte, la jolie blonde s’interrompit instantanément dans son geste. Elle inclina légèrement la tête et fixa Alycia, prête à faire sa proposition.

— Puisque c’est ainsi, commença t-elle, tout à coup très sérieuse. Je te demande qu’à chaque fois que tu entendras un Serpentard dire des absurdités ou des propos haineux contre ma famille, tu m’en feras part. Je veux les détails et les noms. J’accepte beaucoup de choses, mais il y a une limite à ma tolérance. Si tu veux bien faire ça pour moi, alors ce sera avec plaisir que je te ferai tester notre baignoire. Marché conclu ?

C’était probablement la meilleure demande qu’elle pouvait faire. Les Prendergast étaient reconnus pour être des Traites-À-Leur-Sang, pour leurs ancêtres extrémistes et pour la disparition inexpliquée des parents d’Aldabella. Mais ce n’est pas ce qu’elle voulait. Son souhait véritable n’était pas seulement de nettoyer son nom de son horrible réputation, mais de créer un avenir sain à son patronyme. Et pour y arriver, elle devait commencer par entretenir de bonnes relations avec énormément de personnes différentes, en commençant par les Serpentard.

— On y va.

Et elle lui tendit son bras en souriant à nouveau. Elle voulait aller faire trempette ? Alors elles iraient faire trempette.
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Poussey Mahao
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MessageSujet: Re: Quand le masque tombe. | LIBRE   Quand le masque tombe. | LIBRE EmptyJeu 3 Mar 2016 - 15:46

Le marché d'une lugubre entente. Que ne pas donner pour profiter d'un bain plein de bulles... D'un côté, c'est assez valorisant de devenir l'espionne à la solde d'une aristocrate déchue. Comme si, mon histoire se reflétait dans ses iris foncés, et que je revoyais la jeune fille que j'étais déchue et destituée par un manquement d'un pair. Que cette personne, agissant égoïstement mettait en péril le reste de sa famille. Prendergast avait bien mieux réagit que je n'ai pu le faire, haïr ma mère d'avoir été née moldue, d'avoir brisée cette famille qui avait le sang du pouvoir, le Sang-pur, sans trahison, sans... histoire. Elle aurait du se retirer quand elle a compris que ce n'était pas son monde.
Mais non cette cruche est restée, a souillé le sang... La réputation et détruit une famille. Mais mon père est tout aussi fautif, surtout quand l'on apprend qu'il a couché quelques années plus tôt avec une sorcière de sang mêlé pour engendrer un enfant illégitime. M'offrant par dessus le marché, l'insupportable présence d'une demi grande-sœur qui n'est qu'un fardeau supplémentaire à porter.

Je la regarde un moment sans oser accepter sa requête, si on apprend que je suis en train de lier une amitié malsaine avec la Prendergast mais qu'en plus, je suis sur le point d'accepter de lui servir d'espionne, je ne suis pas sûre d'être toujours aussi bien considérer comme le monstre de l'école. Et la crainte me plait, c'est ce dont j'ai besoin pour avancer, pour continuer à terroriser les êtres inférieurs.
Alors germe dans ma tête l'idée d'un nouveau deal, plus malsain, plus machiavélique.
J'attends quelques instants que nous soyons, véritablement seules, dans ce bain où la proximité nous demandera toujours plus d'intimité. Un endroit où le refus sera difficile. Où l'envie de m'envoyer balader n'existera pas... De toute façon, j'ai de quoi faire pression si elle en vient à refuser.
A commencer par ceci :

« Très bien, Prendergast. J'accepte ta requête, à chaque mauvaise parole, je serai la voix secrète qui te le rapportera. Détails et noms te seront chaque fois transmis. Je m'y engage, et une McWood qui s'y engage est encore plus fiable qu'un serment inviolable. »

Un éclat dans le regard, la mention d'un tel serment. Oh non, loin de moi l'idée de la trahir. Loin de moi l'idée de lui servir d'espionne pour juste un bain. Je ne suis pas du genre à me contenter de si peu, et elle devrait s'en douter. J'ai beau être docile par moment, je ne suis pas pour autant idiote. La manipulation est mon quotidien, la volonté de tout contrôler et de tout avoir également.
J'aurais ce que je veux, quand je veux et où je veux. Il suffit simplement d'utiliser les bons arguments au bon moment, voilà tout.
Et pourquoi pas, sous cette entente, devenir amies fidèles dans un dédale de chaos, mensonges, manipulations... ténèbres et l'entraîner doucement dans les tréfonds d'une eau sale et gluante. La retenant par la main, m'abreuvant de sa force et de son caractère de lionne. Contrairement à Marie, elle me sera compatible. Marie se fera manger, je la mangerai... je la consumerai. Peut-être la tuerai-je...

Dans une sorte de douce révérence, je laisse Prendergast passer devant moi. Je lui laisse quelques pas d'avance, laissant l'impression que la dispute s'est conclu et que les deux supposés ennemies s'éloignent l'une de l'autre. Une fois éloignée, je prends moi-même la marche, lente et fière. Je connais l'emplacement de ces bains, mais il est toujours agréable de la regarder se dandiner... Cette douce poupée de porcelaine hantée.
Toi aussi, tu seras bientôt à moi.

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