Escapade nocturne [Marie Winnesser]

C' est sur la pointe des pieds que Aileen était sortie du dortoir. Elle avait passé la soirée à la bibliothèque, à la table près de la réserve. Les livres de magie noire qui s'y trouvent la fascinait tant et cette nuit encore, elle n'avait pas pu résister. De toute façon, s'ils sont là, c'est pour être lu. La jeune fille avait tenté de se persuader de ne pas y aller. Mais, après plusieurs heures à se tourner et à se retourner dans son lit, elle avait fini par abandonner sa tentative de s'endormir et s’était dirigé d'un pas résolu mais discret vers la bibliothèque. ''Après tout, ce n'était pas une fois de plus qui va changer quelque chose.'' Un long soupir suivie la fin de sa phrase. La bleu et bronze savait qu'elle n'avait pas le droit de sortir pendant la nuit et pire encore, d'aller dans la réserve. C'est à pas de loup que l'adolescente descendit les marches jusqu'au quatrième étage. Tout en faisant attention pour ne pas se retrouver nez à nez avec Rusard.

C'est seulement lorsqu'elle arriva enfin à destination que la jeune fille pu se détendre. Elle avait tellement peur de se faire prendre que même à la bibliothèque elle ne relâcha pas sa vigilance. L'étudiante caressa avec tendresse le verrou qui la séparait de des précieux grimoire. ''Allohomora'' Des risettes apparurent sur ses joues lorsque la grille s'ouvrit. ''Si c'est interdit alors pourquoi c'est si facile d'y accéder?''  Aileen ne marcha pas longtemps dans la réserve, elle effleura des doigts les vielles reliures poussiéreuses qui, de toute évidence, n'avait  pas été utilisées depuis longtemps. Son index s'arrêta finalement sur un gros ouvrage, celui  qu'elle n'avait pas eu le temps de terminer lors de sa dernière visite. La magie noire et la nécromancie: comment procéder sans se faire posséder écrit par Albert Danube. La bleu et bronze retira délicatement son marque page et se plongea dans une lecture approfondie. Les mots et les lettres défilaient devant ses yeux. Lire la captivaient et rien ne pouvait arrêter son ardeur.  

S'était sa grand-mère qui lui avait donné sa passion pour la lecture, pour la nécromancie et la magie noire aussi d'ailleurs, pensa la jeune fille en esquivant un sourire. Tout en lisant elle se rappela les instants où son aïeule lui fessait la lecture et qu'elle lui vantait les mérites de l'art morbide qu'elle pratiquait. Aileen avait beaucoup de souvenirs de son aînée bien qu'elle soit morte alors que la novice était encore jeune. Mais, elle avait surtout de l'admiration et du respect pour elle. S'était une femme froide, qui suivait ses convictions et ses rêves peu importe les difficultés qui se dressaient devant elle.

Un bruit vint sortir l’étudiante de ses réflexions. En l’entendant, l’adolescente était soudain devenue toute crispée. Si elle se faisait prendre, ce serait la fin de ses escapades nocturnes! En entendant un autre grincement, Aileen se recroquevilla sur elle-même. Elle serrait le livre sur sa poitrine tellement fort, qu’elle arracha une partie de la vieille reliure. Son cœur battait à toute vitesse, le vacarme qu’il produisait, devait avoir à lui seul, averti l’intrus de sa présence. Une silhouette  apparue alors entre deux étagères. Voilà c’était la fin. Elle s’était fait prendre et elle ne pourrait plus jamais aller lire les grimoires de la réserve. Cette seule pensée lui coupa le souffle. Son regard horrifié était fixé sur l’ombre qui s’approchait.

D’ordinaire, Marie se serait comportée bien plus raisonnablement, mettant de côté ses envies et incertitudes dissimulées. Cependant, cette soirée serait celle où elle mettrait en doute son comportement parfait vis-à-vis du règlement. Cette soirée serait celle où décidément, Marie n’aurait rien avoir avec la petite fille sage, au tempérament de feu et à l’hystérie exaspérante, haïssant les rouges et, or. La première année voulait aller dans la réserve. Cet endroit, interdit de touts élèves sous peines de retenues ou de sanctions cuisantes. La serpentarde ne voulait même pas imaginer une semaine ou pire, un mois en compagnie du concierge Cracmol. Ce Rusard, accompagné de cette chatte pour le moins horripilante. Marie adorait les animaux, là n’était pas le problème, seulement, celui-ci lui posait des problèmes. Ses miaulements, qui, s'ils le voulaient, pouvaient trouer les tympans des élèves de la tour des Serdaigles, jusqu’aux cachots des verts et argents. Ceci étant, n’ayant jamais enfreint les règles de l’établissement, Miss Teigne – elle porte bien son nom - , n’avait jamais averti son maître de la présence non désirable de la jeune adolescente.

Marie avait demandé à une amie de niveau supérieur, de lui jeter un sort d’invisibilité non-durable. Elle aurait exactement une quinzaine de minutes, pour monter les quatre étages, entrer dans la bibliothèque, avant de pénétrer dans la réserve. Et ce, évidemment, sans se faire remarquer. Prête à partir, la jeune fille ne se fit pas remarquer, et sans un bruit, sans un mot, franchit son dortoir, avant de dévaler les escaliers, les marches deux par deux. La porte de l’antre des sages, se fit apercevoir. Marie, avec une hésitation certaine, et une appréhension bien présente, que l’on pouvait ressentir si on faisait partie de son ventre.

Alors que la Winnesser franchissait la porte de la partie interdite de la bibliothèque, qui, à sa grande surprise n’était pas verrouillée, elle entendit des bruits de pas derrière elle, et se dépêcha de partir se cacher parmi les rayons d’ouvrages défendus. Son invisibilité n’était plus que du passé, une silhouette, visiblement une femme, se tenait debout de l’autre côté des étagères, un livre dans ses bras. Entendant les pas se rapprocher, Marie, n’étant pas dans son habitude, décida d’aider la mystérieuse adolescente qu’elle devait être.
Ne lui laissant pas le temps de réagir, la verte et argent lança un Silencio sur sa cible, de façon à ce qu’elle ne fasse aucun bruit, son sort ne durerait pas longtemps, elle devait agir vite. Très vite. Attrapant la manche, de ce qu’elle vit être une Serdaigle, la poussa sous un bureau, qu’elle rejoignit précipitamment. L’ombre qu’elle avait entendue passa très près d’elles, sans les apercevoir. Quand elle fut loin, Marie annula le sort de mutisme qu’elle avait lancé avant de pester :

-Excuse-moi de le dire comme ça, mais… Tu es complètement folle ma pauvre, qu’est-ce que tu aurais fait si je n’étais pas intervenu toi et ton bouquin ?

Soudain, quelqu'un attrapa Aileen par la manche et la poussa sous un bureau. Surprise, l'adolescente poussa un cris mais aucun son ne pu sortir de sa bouche. La personne qui l'avait poussé vint la rejoindre sous le meuble et la silhouette qu'elle avait aperçu passa tout près d'elles sans les voir. Lorsqu'elle se fut éloigné, la jeune serpentarde qui l'avait aidé fulmina:

-Excuse-moi de le dire comme ça, mais… Tu es complètement folle ma pauvre, qu’est-ce que tu aurais fait si je n’étais pas intervenu toi et ton bouquin ?

Aileen se rendit subitement compte de ce qui venait de se produire. Le visage de la bleu et bronze pris une teinte rosée. Elle ouvrit la bouche pour parler mais, la referma aussitôt. Que pouvait elle répondre de toute façon. Merci? Après tout, celle qui semblait être une première année lui avait sauvé la mise. ''Me ... merci'' L'adolescente regretta aussitôt ses paroles. ''Comment avoir l'aire encore plus pitoyable'' pensa t'elle. La serdaigle baissa le regard sur son grimoire et découvrit, avec une certaine gêne, l'état de la reliure. ''Liber Reparo'' À ces mots, le manuscrit redevint comme neuf. La jeune fille laissa échapper un sourire de satisfaction. Elle contempla son œuvre quelques instants avant de se rendre compte de son erreur. Le titre en lettres dorés était maintenant extrêmement voyant. Tout en dissimulant son mécontentement, l'étudiante cacha les lettres platines aux yeux de son interlocutrice. Elle ne la connaissait pas et ne tenait pas à ce que cette gamine soit au courant de ses passes temps macabres. L'adolescente tenta d'attirer son attention pour que celle-ci ne soit plus concentrée sur le livre.

''Moi c'est Aileen et toi?''

En entendant sa réponse, la jeune fille commença à se détendre. Une foules de questions lui vint alors aux lèvres. Qui était cette fille? Que faisait-elle dans la réserve à cette heure?

''Je ne veux pas être indiscrète mais, que fais-tu ici? Tu es au courant qu'il est interdit de se promener dans les corridors la nuit?''

Parfait, plus elle lui changerait les idées, moins cette dernière portera attention à son grimoire. Aileen n'avait pas envie de se faire dénoncer, encore moins par une première année. La magie noire est déjà assez mal vue. Si elle se faisait prendre avec un livre sur la nécromancie, l'adolescente ne voulait même pas s'imaginé ce qui pourrait lui arriver. Sa mère l'avait avertie mainte fois, elle ne devait le dire à personne, personne! Aileen lui avait déjà désobéit quand elle s'était confiée à Alycia, en qui elle avait une confiance aveugle, elle ne voulait pas le faire une deuxième fois.

Maintenant que je la voyais de plus près, cette bleue et bronze me rappelai quelqu’un. Ne l’avais-je pas aperçu une ou deux fois, accompagnée d’Alycia ? Je lui en parlerais prochainement, mais si ma compagne avait dans son cercle d’amis, cette jeune sorcière, il fallait que je m’en approprie, et vite. Son subterfuge, qui était certainement pour dissimuler son ouvrage, aurait peut-être fonctionné si elle n’avait pas lancé devant mes yeux un sortilège pour le rendre comme neuf. De plus, il n’avait qu’à moitié marché. Si la couverture et les reliures du bouquin étaient comme neuves, les inscriptions, gravées sur ces dernières, avaient pris une teinte fluorescence, loin d’être harmonieuse.

-Ne me remercie pas. Je ne sais pas pourquoi je viens de faire ça sois dit en passant.

Ses bégaiements, me lançaient à la nostalgie, de la rencontre avec Londubat. Mes camarades l’avaient auparavant cité comme un poltron, dénué de toute intelligence. Je n’irais pas jusqu’à dire qu’il possède de grandes capacités intellectuelles, mais, le rouge et, or n’était pas simple d’esprit, ce qui, étant donné sa maison, était une réussite.

-Oh, pitié, ne caches pas ce livre, tu dois deviner, si je suis ici, que je m’y connais assez en ce domaine ! Marie Winnesser, adepte de la magie noire tout comme toi Aileen, à ton service.

Ma voix, prit d’un léger ton moqueur, suivait le rythme des battements encore fougueux de mon cœur, que je n’arrivais décidément pas à ralentir. Je réalisais, que même si le préfet, concierge ou je ne sais quoi, avait disparu de mon champ de vision, et certainement de la réserve, mon interlocutrice et moi étions encore accroupies sous le bureau de bois. En pestant contre mes chevilles, qui me faisaient souffrir contre le traitement que j’avais dû leur infliger en restant en position indienne pendant une dizaine de minutes, mes paroles reprirent en chuchotements, tandis que j’époussetais mes robes noires :

-Eh bien, je te crois assez mal placée pour me demander cela, étant donné que tu y es également. Mais, pour tout de dire, ma curiosité a pris le dessus sur mon air coincé en cette soirée. La réserve rengorge de livres plus extraordinaires les uns que les autres.

Posant mes iris noisette sur le grimoire de mon aînée, je commentai :

-C’est un livre sur quelle sorte de magie noire ? Nécromancie ? Charmes mortels ? Arithmancie ? Legilimancie ? À moins que se soit les compositions des poisons les plus mortels et dangereux…

Si je continuais, ma voix allait vraiment commencer à muter, on aurait dit Rogue…

La gamine devant elle était bien perspicace. Malgré ses tentatives pour cacher son ouvrage, qui en plus de ne pas être efficaces, n'étaient pas subtiles, la première année avait deviné la raison de la présence de Aileen en ces lieux. L'adolescente se détendit un peu lorsque la Serpentarde lui admît être elle aussi une adepte de magie noir. Au moins, elle ne se ferait pas dénoncer. Au début, la bleu et bronze n'avait pas reconnu son interlocutrice mais, en entendant son nom, elle la replaça aussitôt. Marie Winnesser, c'était bien la gamine qui servait de marionnette à  Alycia non?

La jeune fille se mit dans une position plus confortable avant de répondre  à la dernière question de la vert et argent. Toujours sous la table, elle s'assied en s'appuyant sur l'une des pattes. Ça l'amusait de faire patienter la petite première année. Marie lui faisait penser à elle lors de ses début à Poudlard. La même curiosité,  le même empressement et la même passion pour la magie noire, restait seulement à savoir si elle avait le même niveau qu'elle à son âge.

''Je vois que tu t'y connais un peu. C'est de la nécromancie, cet ouvrage là montre comment parler au mort et invoquer des démons sans se faire posséder ou hériter  d'une malédiction. C'est comme un guide de sécurité si tu préfères.''

Aileen observa la réaction de la Serpentadre. Depuis la mort de sa grand-mère, l'adolescente avait toujours priorisé la sûreté lorsqu'elle utilisait la magie. L'étudiante s'était souvent fait juger à cause de cela mais, sur ce sujet, l'opinion des autres n'avait pas d'importance. Puis, ceux qui s'étaient moqués d'elle l'avaient amèrement regretté. À l'époque, la jeune Serdaigle s'était arranger pour faire exploser leurs potions pendant le cours de Rogue. Pendant que personne ne regardait, la fillette avait glissé des pétards enchantés dans leurs mélanges et avait observé avec  amusement la panique causé par l'explosion. Cerise sur le gâteau, ces idiots avaient hérité de trois heures de colle et avaient dut nettoyé toute la salle de classe.

'' Et toi, qu'elle genre de magie noire t'intéresse?   Tu t'es spécialisé ou tu fais un peu de tout?''

Marie avait fini par piquer sa curiosité. Après tout, si Alycia s'était intéressée à elle, il devait y avoir une bonne raison.

Eh bien, décidément, elle se faisait prier cette demoiselle ! Croyait-elle, qu’en plus de devoir l’écouter légèrement, je devrais me plier à ses attentes ? Non mais stop ! Je suis Marie Winnesser, pas la dernière des Gryffondors adeptes de Dumby moi ! Cependant, j’avais assez d’ennemis ou de personnes indésirables contre moi. Notamment, trois quarts des rouges et, or, et la totalité des fans de non-sorciers. De plus, cette Aileen n’était-elle pas une bonne amie de ma chère mentor ? Celle pour laquelle je donnerais ma vie sans me soucier des conséquences ? Alycia ne prenait pas ses contacts sans raison, si cette Serdaigle en faisait partie, ça n’était pas pour ses beaux yeux. Mes lèvres se plissèrent néanmoins, peut-être mes pensées avaient encore une fois dépassé ma gorge, et que le sujet qu’était la magie noire…Ne sois pas des plus appropriés à être engagé en ce lieu. D’autant que si quelqu’un venait à passer, on pourrait alors être certaine des affiliations que l’on possédait, et Merlin, que nous serions dans de beaux draps.

- Suis-moi, il ne faut pas rester ici. Cet endroit est particulièrement surveillé par divers préfets et professeurs, je connais un lieu où nous ne serions pas dérangées pour discuter.

Sans lui laisser le choix, je pris sa main dans la mienne, serrant mes doigts glacés, qui m’avaient longtemps donné la réputation de vampire, sur ceux de ma camarade. Nos fines silhouettes défilaient sur les ombres des étagères, remplies de bouquins des plus passionnants. J’avais l’habitude de cet endroit, je passais touts les mois, bien que je ne sois qu’en première année. La bibliothèque était mon havre, mon refuge. Il me consolait, et m’accueillait quand j’en avais besoin.
Une fois arrivé à destination, à savoir derrière une tapisserie qui menait à une pièce circulaire, je fis passer Aileen derrière moi, et lança un sortilège d’invisibilité, dissimulant ainsi le passage que nous venions de franchir. Ici, c’était comme ma chambre, une pièce auparavant poussiéreuse, que j’avais rénovée. Grâce à la magie, j’avais installé divers meubles, fait le ménage, installer des installations, et protéger l’endroit grâce à des incantations. Merci à mon père de m’avoir tant avancé par rapport à mon éducation.

-Comme tu peux le voir, ici, c’est chez moi, je t’y invite parce que tu es une amie d’Alycia, tu en es une n’est-ce pas ? Oh assieds toi, ne te gênes pas.
J’en faisais de même, m’installant sur un des sofas aux effigies de mon blason, qu’il soit de l’école, ou de mon manoir.

-Je suis intéressée par toute sorte de magie obscure, je pense qu’aucune n’est à négliger. Quant à ton livre, désignais-je en le pointant du menton, j’aimerais, si cela ne te dérange pas, que tu me dises ce que tu aimerais en faire…

Les lèvres de Marie se plissèrent, elle avait l'air mécontente. Après tout, c'était bien normal, Aileen venait de se mettre à l'aise sous la table et parlait de magie noire comme si c'était un passe temps tout à fait normal que tout le monde pratiquait.  La première année agrippa la main de la Serdaigle et l'entraina plus loin dans la bibliothèque. L'adolescente la laissa faire, de toute façon Marie avait bien raison. Si elles restaient là, les deux étudiantes avaient beaucoup de chance de se faire prendre.

Aileen suivit la vert et argent sans broncher  et avec une certaine curiosité à peine dissimulé. L'adolescente n'avait jamais vraiment exploré  la bibliothèque. Elle restait toujours aux alentours de la réserve ou dans celle-ci et la rapide visite guidée que lui offrait son interlocutrice l'amusa. Pendant cette marche rapide, la bleu et bronze ne manqua pas de noter la froideur des mains de la gamine. Au moins, elles n'étaient pas moites.  Les deux jeunes filles finirent leur course devant une tapisserie que Marie se dépêcha de retirer. En entrant dans la pièce que cachait la cantonnière,  l'étudiante découvrit un salon circulaire coquettement décoré. La salle était surplombée d'une douce lumière propice à la lecture et quelques divans étaient disposés dans la pièce.  Ceux-ci abordaient les  motifs des Serpentards et de ce qui devait être les armoiries de la famille de Maria. Aileen pris le temps de s'installer avant de répondre à la première année. Cette manie de toujours la faire attendre avant de répondre l'amusait de plus en plus même si elle devinait que son interlocutrice devait détester ça. L'adolescente se vautra sur l'une des causeuses et déposa le grimoire qu'elle tenait toujours dans ses mains sur ses genoux.

''Oui je suis bien l'une des amie d'Alycia et je suis heureuse que tu me permettes de venir chez toi. Pour ce qui est de mon livre, je vais tout simplement le terminer et le remettre là où je l'ai pris. Je te conseille de faire la même chose  quand tu prends un livre de la réserve. Madame Pince fait souvent l'inventaire des livres qui s'y trouvent.''

L'adolescente pianotait d'excitation la couverture du manuscrit. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas discuté de magie noire avec quelqu'un et l'étudiante avait très hâte de découvrir à quel niveau Marie se trouvait. De plus, partager avec elle certaines de ses connaissances serait bénéfique pour les deux jeunes filles. Même si la vert et argent n'était pas aussi avancée qu'Aileen, il est toujours intéressant de voir ce que les autres peuvent nous apprendre de nouveau.

''Dit moi Marie, même si tu ne t'es pas spécialisée, je suis curieuse de savoir à quel niveau tu te trouves. C'est rare que les premières années en sachent autant sur le sujet. Généralement quand c'est le cas, se sont des membres de leur famille qui leurs apprennent. ''

Après avoir dit ces mots, un léger sourire se dessina sur le visage de la Serdaigle. Elle eu une pensée pour sa grand-mère. Cette femme qui lui avait montré les bases de la nécromancie et qui avait fait naitre en elle une passion dévorante pour cet art morbide.

''Si tu en as envie, je pourrais peut-être t'apprendre quelques trucs. Tu en profiteras pour me montrer ce que tu sais faire.''

Elle se mettait à l’aise, l’endroit ni la façon dont je lui avais révélé tous cela n’avait pas l’air de la perturber plus que cela. Bien. Cela éviterait les questions sans fins auxquelles je n’avais aucune envie de répondre. Allons donc, pourquoi voulait-elle tant en savoir sur mon compte ? En un coup de baguette, j’allumais toutes les bougies ici présentes. De doux arômes vinrent taquiner mon nez. Parmi eux, je reconnus la cannelle, la lavande, peut-être un peu thym si mon odorat ne me faisait pas fausse route, et enfin, la noix de coco. Subtil mélange que je me plaisais à assembler.

D’un autre sort, je fis apparaître sur la table basse, présente au milieu de la pièce, de douces sucreries. Parmi elles, des chocogrenouilles, des caramels ou des baguettes de réglisse, et bien d’autres choses encore. Quant aux boissons, variées également, on pouvait y apercevoir un pichet de jus de citrouille, de l’eau, et même deux chocolat chauds. Un petit bol d’argent contenant de la guimauve était présent à coté des breuvages, si elle voulait en rajouter dans son chocolat. Indiquant à Aileen qu’elle pouvait se servir sans problèmes, je saisissais moi-même, une tasse chaude. Le goût du chocolat se répandait à travers mon corps, un délice naturel, simple. Me faisant parfois évader de nombreuses conditions aristocratiques.
Alors qu’une guimauve venait de se frayer un chemin parmi ses compères dans mon œsophage, je pris la parole :

-Je suis heureuse de voir que tu as de bonnes fréquentations. Oh ! Pardonne-moi, ce n’est pas à moi de m’en assurer… Seulement, aujourd’hui, il y a tellement de troubles parmi les gens.

Sirotant une nouvelle gorgée, je continuais en fixant le livre.

-Bien que je ne sois qu’en première année, je connais déjà les préceptes de cette dame. Mais, je remercie ta sollicitude.

Mon paternel m’avait longuement parlé du personnel de cette école. Il y avait fait lui-même sa scolarité, dans la même maison que la mienne. À ce propos, il avait été très fier d’apprendre mon admission chez les verts et argents. Un sang-pur se devait de ne pas se montrer démonstratif, mais, connaissant mon géniteur, j’avais pu percevoir son approbation dans sa lettre. Père avait été très connu ici, par son statut social, mais aussi son intelligence qui ne pouvait que rendre ses proches fières de lui. Il avait évoqué plusieurs fois Mme Pince, même si c’était rapidement. Femme discrète d’habitude, qui pouvait néanmoins devenir furieuse si l’on faisait trop de bruit en sa bibliothèque.

-Il serait difficile de te parler de « niveau ». Je connais presque tous les sortilèges possibles, même si je dois admettre, que certains me posent des difficultés. Comme celui des Black, mon manoir est isolé du contrôle du Ministère, ainsi, je peux déjà user de magie là-bas… Dans mon cas, c’est mon père qui m’a appris à m’en servir.

Je connaissais déjà toute la théorie possible, seule ma pratique était encore à travailler. Je ne me faisais pas de souci, ma magie grandirait en même temps que moi. Pour le moment, je me contentais de sortilèges simples, mais efficaces. Je ne voyais pas ce qu’Aileen ne pourrait m’apprendre théoriquement, mais peut-être qu’elle pourrait me faire une démonstration.

-Ce serait avec plaisir, mais, serais-tu comment éviter que nous nous fassions repérer par Poudlard et le Minsitère, en pratiquant la magie noire ?

Marie ne répondit pas tout de suite à ses questions. La gamine alluma des bougies qui plongèrent le salon dans une atmosphère  cabalistique. L'adolescente ne put s'empêcher de humer les fragrances qui s'en dégageais.  Parmi tout les parfums, elle reconnut la lavande, la cannelle, le thym et... horreur de la noix de coco! Cette odeur lui leva le cœur. La menthe aurait été beaucoup plus en harmonie avec les autres arômes mais, Aileen se retint de tout commentaire. Après tout, ce n'était pas chez elle. L'étudiante fit mine de rien et ne laissa pas paraitre sont dégout.

Malgré tout, le sourire lui revint aux lèvres lorsque la gamine fit apparaitre des petites douceurs et des boisons. La Serdaigle se pencha pour recueillir une poignée de guimauves qu'elle fit tomber dans son chocolat chaud. Au passage, elle empoigna  un Chocoballe qu'elle dégusta tout en écoutant ce que la Serpentarde avait à lui dire.

Aileen savourait la mousse à la fraise et la crème caillée que lui offrait sa friandise lorsque Marie lui dit enfin ce qu'elle voulait entendre. Un large sourire se dessina sur son visage. Elle afficha une expression joyeuse certes mais, il si mêlais aussi des traits presque carnassiers. L'adolescente bu son chocolat chaud d'une traite en se levant avec précipitation. Avec son expression toujours aussi macabre qui lui déformais maintenant presque le visage, la Serdaigle fixa la première année.

''Tu es prêtes à faire de la nécromancie Marie? J'ai une petite idée de ce que je pourrais te montrer en plus d'un cercle de protection."

La jeune fille commença à déplacer les meubles pour laisser un grand espace libre au centre de la pièce. Elle poussa les causeuses et la table encore pleine de victuailles au fond du salon. La rouquine retroussa ses manches et sortit de sa poche un petit sac de velours noir. Tout en faisant signe à Marie de se mettre à ses côtés  et commença sa leçon.

'' Ce sac contient du sel de mer pure. Je lui ai lancé un sort de protection alors, il est déjà prêt à être utilisé. D'abord, il faut en recouvrir le plancher de façon circulaire. Assure toi toujours que ce dont tu vas avoir besoin est à l'intérieur car tu ne pourras pas en sortir une fois le sort lancé.''

Tout en parlant, la Serdaigle  étala le contenu de sa bourse au sol. Son expression malsaine c'était adoucie pour laisser place à une grande concentration. Une fois le cercle terminer, l'adolescente leva sa baguette et lança plusieurs sort de protection, autant pour empêcher qu'on découvre se qu'elles allaient faire mais aussi pour éviter des attaques éventuelle de mauvais esprits.
 
''C'était la première étape. Avec ça nous ne devrions pas nous faire repérer par le ministère ou un professeur. Tu es prête à passer à la prochaine étape?''

Voyant la mine et le léger regard qu’Aileen accordait, à ma bougie, contenait des effluves de noix de coco, non sans un soupir, je changeais l’odeur et mis à la place, du romarin. Voilà qui devrait la satisfaire. Au moins, elle avait l’air contente des collations présentes sur la table, puisque comme moi, elle empoigna une bonne tasse de chocolat chaud, en versant des chamalows à l’intérieur. Tandis que moi, je sentais les miens se poser délicatement dans mon œsophage, et finir leur course, certainement bientôt dans mon estomac. Reposant doucement mon mug sur la table basse, je m’intéressai bientôt aux mêmes friandises que ma camarade. Je saisis une boule ce chocolat, parfaitement sphérique, et la plongea dans ma bouche. Sa carapace marron se fendit à l’aide de ma dentition, et, le goût de fruit emplit ma bouche, d’une saveur nouvelle. Tantôt exercée à avaler un liquide brûlant, tantôt aspiré à avaler des fraîcheurs gourmandes.

Mon attention fut ensuite reportée sur la blonde, qui en vint enfin à la pratique. Je me levai, presque en un sautillement, tellement mon excitation et ma hâte étaient fortes. Je n’avais pu m’exercer à la magie noire depuis les dernières vacances de Noël au manoir. Mais, je suis certaine que dès mon arrivée, aux prochains congés, je pourrais à nouveau m’y entraîner en compagnie de mon Père.

-Ce serait avec plaisir Aileen.

Je m’écartais légèrement, et regardai la cinquième année faire. Elle se mit à déplacer les meubles aux quatre coins de la pièce, pour enfin, laisser le centre de celle-ci dépourvus d’attributs. Puis, en même temps qu’elle me fit signe d’approcher, ce que je fis, elle sortit de sa poche, une petite bourse de cuir noir, contenant certainement quelque chose en rapport avec la magie noire. Mon hypothèse fut confirmée. Je n’avais jamais entendue parler de « sel d’une mer pure », mais Aileen avait sûrement beaucoup de choses intéressantes à m’enseigner.

-Je vois. Cependant, si nous ne pouvons en sortir, une fois le sortilège lancé, comment le stopper une fois terminé ?

A présent, un cercle de poudre blanche était disposé autour de nous. Avec un rictus malfaisant, je saisis la main de ma compagne, comme lorsque on le faisait avant un rite de magie obscure, et je lui répondis :

-Plus que jamais, je veux voir ce que tu sais faire.