All around the wind blows

La journée avait semblée affreusement longue à l'élève de Sinistros. Et pourtant, elle n'était pas encore finie, l'horloge affichant à peine 17h ! Il avait passé la majeure partie de la matinée et de l'après-midi à la bibliothèque, allant même jusqu'à rater le déjeuner pour rester étudier. Pour ceux connaissant un minimum le garçon, c'était une chose peu commune que de voir ça, lui qui n'était ni particulièrement studieux ni très adepte d'être enfermé tant d'heures dans une seule et même pièce fermée qui n’était pas sa chambre ou une cuisine. Le jeûne passait encore car il lui arrivait souvent d'oublier ou de ne pas prendre le temps de manger lorsqu'il était plongé dans une activité qu'il jugeait plus importante que de s'alimenter comme planifier ses futurs voyages, organiser une blague d'un goût douteux ou encore pratiquant la métamorphose. Cependant, cette fois ci il n'avait pas vraiment eu le choix, et c'était plus ou moins sa faute. Un des professeurs de son cursus de journalisme avait demandé à ses élèves d'écrire un article d'une longueur de 5 feuilles de parchemins à propos d'un ou plusieurs faits ayant eut lieu dans le monde de la magie et de la façon dont ils avaient été traités dans les journaux à travers le monde. Écrire un article ayant pour sujet d'autres articles plus anciens ? Chris comprenait la démarche qui avait pour but de leur montrer les différentes façons de traiter les sujets de l'actualité en tant que journaliste ou reporter pour aider les élèves à choisir la leur, mais ce n'était pas pour autant qu'il était enthousiaste à l'idée de la réalisation de ce devoir. Etait-ce là la raison pour laquelle Chris avait attendu dimanche matin pour s'y mettre alors que la date limite pour rendre l'article était le lendemain ? Mieux vaut tard que jamais, vous aurait certainement répondu le jeune homme.
Plus de la moitié de la journée avait consisté à fouiller d'anciens journaux provenant du monde entier à la recherche d'un événement assez important pour avoir été relaté à travers le monde et qui, qui sait, pourrait l'inspirer suffisamment pour pondre 5 pages à son propos. Cette recherche avait occupée la majeure partie de son temps de travail, l’obligeant à fouiller dans des tonnes d’archives avant de pouvoir enfin commencer la phase de rédaction. Le jeune homme avait fini par choisir des parutions de journaux moldus datant d'avant la découverte par ses derniers du monde sorcier. Bien que n'abordant absolument pas la magie en elle-même et sans le savoir, ces quotidiens traitaient souvent de faits ayant rapport avec le monde magique, d’incident que le ministère magique avait tant bien que mal réussit à couvrir. Une tempête sans aucune explication météorologique ? Des disparitions étranges ? Des miracles étonnant pour des personnes dans le besoin ? Tout pouvait être expliqué très facilement si on prenait en compte la magie, chose qu'à l'époque les non-sorciers ne pouvaient faire. L'idée derrière de ce choix était de montrer que souvent, même si les journalistes étaient persuadés de la véracité et de l'exactitude de leurs affirmations, il s'avérait que par manque de connaissance ou même par ignorance totale, tout cela se révèle faux. Appelons ça un petit clin d’œil pour les quelques journaux sorciers commettant la même erreur, condamnant les moldus en cette période de crise à tort, sans savoir ou même chercher à savoir et étant pourtant persuadés d'être dans le juste. Distribuer l'information à grande échelle était une grande responsabilité qu'il fallait prendre au sérieux, et malheureusement, tout comme les articles choisis par le garçon, beaucoup trop de journalistes remplissaient leur quotidien de nouvelles fausses ou du moins partiellement erronées, faute d'une meilleure explication à disposition. C'était un message important pour Chris en ces temps troublés, même si au final le seul qui le lirait serait son professeur.

A peine le devoir fini, il s'était empressé de sortir de la bibliothèque. Déambulant dans les couloirs, des parchemins chiffonnés sous le bras, Chris hésitait toujours sur l'endroit de sa destination. Le mieux aurait été de monter dans sa chambre déposer toutes ses affaires et se changer avant d'entreprendre quoi que ce soit d'autre, mais le fait d'avoir été enfermé aussi longtemps lui donnait plutôt envie de tout fourrer dans son sac et sortir en dehors de l'enceinte du bâtiment, malgré la fatigue et la lassitude. Une fois devant l'escalier, il choisit de descendre en direction du hall d'entrée. Son retour à sa chambre pouvait bien attendre non ? Un petit tour à l'extérieur du château n'avait jamais fait de mal à personne si ? A vrai dire, la réponse était très sûrement que si, vu la proportion que semblait avoir le monde magique à créer des problèmes là où on ne les attendait pas, mais peu importe. Sa motivation fut de courte durée, très vite refroidit par la météo extérieure. Il n'y avait pas porté attention avant d'atteindre les deux grandes portes menant à l'extérieur, mais il faisait un temps de chien. Le vent et la pluie avaient prit possession du ciel et semblaient bien ne pas vouloir le lâcher de si tôt. Et lui était vêtu seulement de son uniforme scolaire. En temps normal, cela n'aurait pas autant freiné le garçon, mais il n'avait aucunement envie de passer le reste de sa journée sous trempé et grelottant. Le supplice de la bibliothèque avait déjà été suffisant pour lui. Rebroussant chemin en trainant des pieds, il fut donc plus ou moins contraint de prendre la direction de sa chambre. Cela lui prit quelques minute, le donjon était tout de même la tour la plus haute du château et sa motivation étant partie depuis quelques temps déjà. C'est sans surprise qu'il trouva sa chambre vide. Son colocataire semblait avoir déserté ces derniers temps car il ne lui semblait pas l'avoir vu depuis quelques jours, alors qu'ils étaient tout de même sensé partager la même chambre. Mais pour le moment cela lui allait bien, le calme n’était pas si déplaisant. Il déposa son devoir sur son bureau, bien en vue histoire d'être sûr de ne pas l'oublier le lendemain et troqua sa robe de sorcier contre un jean et un tee-shirt, tenue qu'il trouvait clairement plus agréable pour rester à l'intérieur des murs du château.

Il sortit de sa chambre après y avoir passé seulement quelques minutes et se dirigea vers la salle commune, espérant bien y trouver des camarades de sa confrérie avec qui passer la fin d'une si longue journée, histoire de la rendre plus agréable. C'était raté, encore une fois. La salle qui était d'habitude pleine et d'une ambiance joyeuse était aujourd'hui très calme et pratiquement vide. Après un rapide coup d’œil qui lui confirma qu'aucun de ses amis proches n'étaient présent, et sous les regards étonnés des quelques personnes présentes, il empoigna à deux mains un canapé installé près du feu et le poussa jusqu'à faire face à une des immenses fenêtres donnant sur le paysage environnant pour ensuite s'affaler dedans de tout son long, laissant échapper un soupire. La salle commune disposait d’une vue magnifique à cette hauteur, et ne pas en profiter juste pour être près du feu était un crime. Quitte à ne rien faire, autant être installé confortablement et avoir une belle vue, vous en conviendrez. Après quelques secondes de contemplation de l'environnement extérieur et de l'averse qui semblait vouloir atteindre le jeune homme malgré la présence des vitres, Christophe sorti de sa poche une enveloppe encore scellée. Dessus, on pouvait lire : « Chris Hamilton, 3 Glasburry Road, London. » C'était sa fausse adresse, l'adresse de la boite postale par laquelle transitait le courrier venant de sa famille. Il avait reçu le courrier hier au déjeuner par un des hiboux du château, lui-même n’en ayant pas, mais n'avait toujours pas décidé de l'ouvrir. Tant qu'elle restait fermée, les possibilités étaient encore infinies, rien n'était sûr. Connaissant la situation actuelle dans sa famille, il se plaisait à imaginer que la lettre contenait de bonnes nouvelles, ou au moins une en particulier, et cela restait possible tant qu'il n'en connaissait pas le contenu. Bien sûr, il savait qu'il allait devoir l'ouvrir à un moment ou un autre, mais l'incertitude qui planait était pour le moment plus agréable que les mauvaises nouvelles que pourraient contenir la lettre, et cela lui allait bien. Pour le moment, il n'en avait pas encore le courage.

Tiré de ses pensées par des bruits de pas dans son dos et se dirigeant lui semblait-il dans sa direction, il rangea discrètement la lettre dans sa poche, juste au cas où, et fit mine d'être absorbé par la pluie battante.

Le jeune homme avait eu raison, les pas se dirigeaient bien dans sa direction et il leva les yeux pour voir qui était l’arrivant. Malgré les sentiments qu’il ressentait quelques secondes plus tôt, il ne put retenir un sourire en voyant qui l’avait rejoint. Lana, sûrement une des quelques personnes auxquelles il tenait le plus à Haveirson. Alors qu’il s’apprêtait à se relever pour qu’elle prenne place à ses côtés, sa camarade de confrérie le prit de vitesse en s’asseyant au sol, la tête semi appuyée sur son torse, le verre au sol. Chris observa la jeune fille sans prononcer un mot, avec le temps et pour avoir passé un impressionnant nombre d’heures en sa compagnie, il avait appris à respecter la tranquillité, si l’on peut appeler ça comme ça, dont elle avait parfois besoin même en présence des autres. Il ne fut donc pas surpris de la voir sortir un livre et se mettre à lire, et se contenta de lire par-dessus l’épaule de Lanalia. Il aimait vraiment la relation qu’il pouvait avoir avec son amie, le fait qu’ils n’aient même plus besoin de parler, appréciant juste d’être ensemble.

- Est-ce que tu vas ouvrir la lettre?

La question soudaine surprit Chris et ce malgré le ton très doux. Il pensait avoir été suffisamment discret quelques minutes plus tôt. De toute évidence, il  ne pourrait pas garder ça pour lui plus longtemps. Cela dit, quitte à ce que quelqu’un l’ait vu, il préférait vraiment que ce soit elle car elle connaissait déjà le problème, le garçon s’étant déjà confié sur ce sujet.

- Tu pourrais au moins me proposer un verre avant de commencer l’interrogatoire non ?

L’humour, premier réflexe de Chris lorsqu’il s’agit de parler de quelque chose l’atteignant personnellement, comme pour esquiver le sujet ou orienter ailleurs la conversation. Il était bien conscient qu’avec le temps ça ne marchait plus sur Lanalia, mais ça aurait au moins le mérite de le calmer lui et détendre un minimum l’atmosphère. Au fond, il savait bien que sa camarade ne faisait que s’inquiéter pour lui, comme il l’avait fait tant de fois pour elle. Voyant que la jeune fille attendait une réponse, il se replaça dans le sofa avant de prendre la parole.


- Il va bien falloir que je l’ouvre, j’imagine. J’appréhende juste ce que je pourrais y lire. Ou à l’inverse, ce que je pourrais ne pas y trouver…

Chris hésita un instant à sortir de nouveau la l’enveloppe de sa poche, mais il savait que ça ne lui donnerait pas plus le courage de l’ouvrir et il ne ferait que la tourner encore et encore entre ses mains. Il préféra finalement poser sa main sur l’épaule de Lanalia, le simple contact suffisant à le relier à l’instant présent et l’empêchant de divaguer mentalement, à nouveau,  sur ces problèmes. C'est drôle comme le destin fait les choses. Pas si longtemps que ça encore, Chris était celui des deux qui consolait l'autre, voyageant avec elle, passant nuits et jours à ses côtés pour veiller sur celle qu'il considérait comme une petite sœur. Cette longue période avait beaucoup rapproché les deux jeunes amis, du fait qu’ils vivaient pour ainsi dire ensemble, allant jusqu’à partager la même chambre. Il savait que Lana lui avait toujours été reconnaissante d’avoir été là, et c’était avec plaisir qu’il l’avait fait, tenant à elle et voulant la voir heureuse. Essayait-elle de lui renvoyer l’ascenseur ? Cette simple pensée suffit à le faire sourire, car au fond de lui Chris savait que ce n'était pas ça. Elle voulait juste elle aussi le voir heureux.

- Que ferais-tu à ma place ?

Chris laissa à la jeune fille le temps de la réflexion, reconnaissant son regard pensif qu’il avait vu tant de fois. Au fond de lui, il savait bien qu’il n’avait pas d’autre solution, qu’il ne faisait que tenter de repousser l’inévitable. Il avait déjà peu de nouvelles de sa famille, alors s’il voulait en avoir d’autres, il allait devoir lire et répondre à cette lettre. Le garçon le savait pertinemment. Alors pourquoi lui était-il si difficile de s’y résoudre ? Peut-être que tout ce dont il avait besoin, c’était de se l’entendre dire par quelqu’un d’autre, qui sait ? Lanalia était une fille intelligente, si même elle lui disait qu’il devait arrêter de retarder ce moment, il arriverait peut être enfin à accepter que c’était en effet le cas. Il porta toute son attention vers elle lorsqu’elle lui répondit. Après avoir entendu sa réponse, le garçon retourna les arguments dans sa tête. Comme il s’y attendait ça avait du sens. Comme elle l’avançait, une fois informé du contenu de la lettre, il saurait à quoi il devait faire face. A dire vrai, il se faisait peut être même des idées pour rien, peut être que la situation n’avait pas évoluée depuis la dernière fois. Il se pencha vers son amie et lui fit un câlin, accompagné ensuite d’un bisou sur la joue. C’était une réaction très spontanée qu’il ne se serait pas permit avec beaucoup d’autres personnes, mais c’était la façon de dire merci qui lui était venu à l’esprit.

- Oui, tout allait plutôt bien aux dernières nouvelles, si ce n’est ma sœur qui refuse toujours de me parler. Si tu la voyais, elle est encore plus tête de mule que toi ! Mais tu as raison. Je l’ouvrirai ce soir avant d’aller au lit !

Il ne disait pas juste ça pour faire bonne impression devant Lanalia, il comptait vraiment le faire. Il était résolu cette fois ci. Sans aller jusqu’à dire qu’il était dans une forme olympique, cette discussion, bien que courte jusqu’ici, avait quelque peu reboosté Chris pour la soirée. Si quelque chose de grave était arrivé, il aurait été prévenu d’un moyen ou un autre non ? Alors ça devait juste être des nouvelles du foyer. Il se leva du canapé le temps d’aller se servir lui aussi à boire, histoire d’accompagner sa camarade. Ayant plutôt bien aimé le goût de la boisson qu’elle lui avait fait gouter, il se décida donc à préparer la même, ajoutant juste quelques goutes de sirop au mélange. De retour sur le canapé, il reprend sa place, s’asseyant en tailleur. Lanalia avait toujours l’air d’être dans ses pensées, et Chris attendit donc quelques minutes avant de reprendre la parole, ne voulant pas la déranger, bien que curieux de ce qu’il pouvait se passer en ce moment dans la tête de la fille.

- Et toi alors ? Comment ça va en ce moment ? Les cours se passent bien ?

Chris finissait toujours, à un moment ou un autre de la conversation par s’enquérir de comment allait celle qui était pour lui comme une deuxième petite sœur, les liens du sang en moins. C’était peut être une habitude prise à l’époque où la Sinistros vivait une période difficile de sa vie. A ce moment le garçon avait développé un second instinct fraternel envers sa camarade de Poudlard, tentant de veiller au mieux sur elle même s’il savait pertinemment qu’il n’avait pas toujours réussi. Il ne supportait pas de la savoir triste à cette époque, tout comme c’était encore le cas maintenant d’ailleurs, et pour cette raison il lui demandait chaque jour comment elle allait, sachant la plupart du temps déceler si elle mentait ou non. A présent, même sachant qu’elle s’était sortie de cette mauvaise passe depuis longtemps, il continuait de le faire inconsciemment.

Chris simula une vive douleur après le coup de pied de Lana, qui n’avait pourtant volontairement aucune puissance avant d’arrêter aussi vite que c’était venu. Le garçon avait toujours aimé en rajouter, surjouer. C’était son côté théâtral que voulait ça, bien que le garçon n’ai pour dire vrai jamais fouler le plancher d’une scène de théâtre. Mais à la vue de son interprétation parfaite de la douleur, il était clair qu’il aurait pu faire carrière n’est-ce-pas ? Voir Lanalia rire lui réchauffa le cœur. La voir heureuse comme elle était aujourd’hui était pour lui un vrai bonheur, d’autant plus quand il se souvenait lorsqu’elle était au plus bas.

- Toi, pas tête de mule ? J’imagine que nous n’avons pas les mêmes critères ou que ta mémoire se déforme à volonté pour que tu puisses garder ce qui t’arrange !

Le garçon laissa son amie s’installer confortablement, la tête sur ses cuisses. Voir que la distance et le temps n’avaient en rien entamé leur relation le fit sourire. Les deux jeunes gens étaient toujours aussi proches, prêts à se confier l’un à l’autre, à se montrer leur affection ou tout simplement aimant passer des moments privilégiés ensemble, juste heureux d’être l’un à côté de l’autre. Il écouta la fille lui raconter son quotidien et ne put s’empêcher d’arborer un sourire tout le long. Il n’avait pas vu ce sourire et cet éclat dans les yeux de son amie depuis longtemps. Bien trop à son goût pour dire vrai. Le garçon dont elle lui parlait occupait très clairement une bonne partie de ses pensées, et elle ne pouvait le sortir de sa tête, il la connaissait suffisamment pour comprendre ça. Il se souvenait lui aussi avoir ressenti plusieurs fois ce sentiment auparavant pour des filles, bien que ce n’ait jamais été vraiment très loin à chaque fois. Peut être n’était-il pas fait pour se genre de relation, du moins sur la longue durée ? Il se plaisait à se dire qu’un jour il rencontrait la bonne, mais ce n’était peut être tout simplement pas ce qui était prévu pour lui. Et puis avec ses rêves de voyage, ça ne serait de toute évidence pas facile. Autant ne pas y penser plus se dit-il, ça ne servait de toute façon à rien d’essayer de prévoir le futur concernant des choses sur lesquelles il n’avait aucune emprise. Quand elle l’interrogea à propos de lui, il nota dans un coin de sa tête qu’il faudrait revenir à ce fameux Neal un peu plus tard pour essayer d’en apprendre plus à son propos. Il ne le connaissait que de nom, et toutes les informations qu’il pourrait glaner sur lui seraient bonnes. Si Lana s’intéressait tant à lui, il voulait s’assurer qu’il ne lui ferait pas de mal et qu’il la rendrait heureuse.

- Les cours se passent bien jusqu’ici ! Le cursus de journalisme étant beaucoup basé sur l’expérience de terrain, les professeurs nous envoi chercher des scoops et écrire des articles autant qu’ils nous font cours, ce que me permet de passer beaucoup de temps hors des salles de cours !

Chris but quelques gorgées de sa boisson le temps de réfléchir à ce qu’il pouvait lui raconter d’autre. Sa vie à Haveirson ne pouvait pas se résumer à juste ses cours, ce serait bien trop triste ! Il aurait pu lui parler de ses avancés en métamorphose, mais pour cela il aurait fallu qu’avancées il y ait, et ce n’était aucunement le cas, toujours incapable qu’il était de devenir animagus. Il choisit donc d’aborder le sujet des amis qu’il avait retrouvé en arrivant ici, à l’instar de ses retrouvailles avec Lana.

- Du coup j’en profite pour revoir d’anciens camarades de Poudlard que je n’avais pas vu depuis longtemps. Tu me connais, il m’en faut peut du moment que je suis avec mes amis ! J’ai étonnement recroisé quelques ex aussi, mais heureusement pour moi nous étions resté en bon terme !

Chris eut un sourire à cette évocation. Il ne préférait même pas imaginer s’il avait été en mauvais termes avec Mia, et encore pire Isolde. Cette dernière avait clairement le même talent que lui pour les mauvaises blagues et les pièges, et il préférait voir cette capacité mise à l’œuvre envers d’autre que lui. Après un petit silence, Chris repassa à l’offensive pour en connaitre plus sur le sujet qui l’intéressait.

- Tu ne m’as pas vraiment parlé de Neal, et je ne le connais pas. Dis m’en plus ! Et puis je vois bien que tu en meurs d’envie de toute façon.

Le garçon adressa un large sourire à sa camarade pour lui montrer que cela ne le dérangeait pas le moins du monde de l’écouter parler de ce qu’elle ressentait. Elle se douterait même peut être qu’il essayait de mener sa petite enquête, mais c’était compréhensible non ?

Sa question le fit sourire car il voyait où elle voulait en venir. Il était vrai que sa nature conciliante et pacifiste limitait les possibilités d’être en mauvais termes avec lui, mais cela restait une chose réalisable. La liste des choses à faire pour en arriver à ce point se résumait très rapidement, n’étant constitué que de trois points. Premier et plus important de tous, faire du mal à quelqu’un à qui il tient. Rien n’est plus important que ses proches à ses yeux et rien ne peut le rendre plus dangereux que d’y toucher. Venant ensuite en numéro deux se place les hypocrites. Si on a quelque chose à dire, Chris juge qu’il faut le dire en face et non pas dans le dos. Et enfin, bon dernier de la liste, être intolérant, injuste ou juger quelqu’un sans aucune raison, son sens de la justice étant développé. Certains de ses anciens camarades de Poudlard avaient même réussi à cumuler les trois points à eux seuls, ce que le garçon jugeait être un exploit.

La première information que Lanalia lui donna sur Neal le fit sourire. Elle devait bien se douter des raisons qui le motivaient à lui demander de lui en raconter plus et pourtant, la première chose qu’elle trouvait à lui répondre était qu’il était professeur de botanique. Du Lana tout craché. L’encourageant à continuer d’un hochement de tête, il attendit qu’elle reprenne, prenant mentalement des notes. L’âge de l’homme ne le gênait pas car cela faisait sûrement quelqu’un de plus mature et sérieux. Ou alors c’était un professeur qui aimait se taper ses élèves. Impossible de savoir et Chris n’était pas du genre à juger sur un détail aussi peu important que l’âge. Et puis comme elle l’avait précisé, on ne prévoit jamais quand l’amour tombe, ça peut nous cueillir n’importe où et n’importe quand, sans prévenir. Du moins l’imaginait-il, n’ayant lui-même jamais été vraiment amoureux. Le désordre dans lequel les informations arrivaient n’aidait pas à établir une chronologie des faits mais le garçon avait, au fil des années, prit l’habitude. Et il savait que quand elle avait du mal comme maintenant à trouver ses mots et à s’exprimer clairement, c’était qu’elle était vraiment attachée. Ou alors, elle était gênée et tentait de cacher quelque chose. Etait-ce possible que ce soit ça ? Plus elle avançait dans son récit et plus des détails venaient s’ajouter, remontant à des évènements ultérieur et malgré sa compréhension habituellement aisée de son amie, il était maintenant un peu confus, d’autres personnages venant s’ajouter.

- Je me souviens que tu m’as parlé de Quinlan en effet, même si tu n’as pas abordé tous les détails, je pense en avoir retenu le principal. Mais je ne savais pas pour cette soirée avec Neal au bal, je n’étais pas présent à l’école à cette période.

Cela était vrai, il avait à l’époque du s’absenter et rater quelques semaines pour des raisons familiales dont il n’avait pas vraiment fait part à qui que ce soit, même si ce n’était rien de bien grave ni de bien important. Pour en revenir à Lana, outre ce qu’elle avait pu lui raconter, le langage corporel de son amie l’avait aussi aidé à comprendre bien des choses, même s’il ne le disait pas toujours pour ne pas la gêner. L’avantage de bien connaitre quelqu’un, j’imagine. Elle semblait de plus en plus gênée et le garçon sourit pour lui-même, amusé de la voir ainsi, ce qui n’avait pas été le cas depuis longtemps. Voyant son regard suppliant du secours et avant qu’elle ne finisse par se noyer dans son verre, Chris intervint.

- Tu as raison, on va faire comme ça, ce sera plus simple. Si j’ai bien compris, vous vous fréquentez de manière sérieuse depuis février et vous pouvez vous voir assez régulièrement c’est bien ça ? Tout d’abord, as-tu confiance en lui ?

Question très importante pour Chris qui savait qu’elle n’accordait pas sa confiance facilement après la rupture qu’elle avait vécu quelques années de cela. Si elle arrivait à lui faire vraiment confiance, c’est qu’il avait du le mériter, et c’était un très bon point pour lui. Il lui semblait bizarre d’examiner le comportement de quelqu’un qui était de dix ans son ainé, comme s’il se sentait trop jeune pour en avoir le droit, mais si ça concernait Lana, il préférait être sûr. Il pourrait aussi demander à Isolde son avis sur le professeur maintenant qu’il y pensait, la jeune fille était passionné de botanique suivait obligatoirement ses cours et pourrait peut être lui en dire plus, et surtout, d’un point de vue plus objectif.

- Te rend-il heureuse ? Prend-il soin de toi ? Qu’aime-t-il dans la vie ? Les questions les plus simples mais les plus importantes j’imagine !

Il posa sa main sur celle de Lanalia et lui adressa un sourire calme pour l’apaiser et lui rappeler qu’elle ne devait pas perdre ses moyens pour de simples questions sur l’homme qu’elle aimait. A moins bien sûr qu’elle ne cache quelque chose, ce que Chris sentait de plus en plus mais dont il ne lui tenait pas rigueur. Lui aussi avait des secrets, tout le monde en a. Si elle se sentait un jour prêt à les lui confier, il serait là. Pour le moment, ce n’étaient que de simples questions pour en connaitre plus sur son quotidien et celui qu’elle fréquentait.