Slava Y. Nazarov ~ The Russian Tiger [TERMINÉ]

"Natif de Leningrad (Saint Petersburg de nos jours) en Union Soviétique, j'ai vécu dans une famille de classe moyenne, ni pauvre, ni riche, chose normale dans un pays communiste. Nous vivions confortablement mais il fallait dire qu’une chose majeure en était la cause : la magie. Ma mère, du nom de Tsvetayeva Nazarova (née Svyatoslavovna) était une sorcière Sang-Pure ayant étudié à Koldovstoretz, la prestigieuse école de sorcellerie de la grande Russie. Elle est native de Khanty-Mansiysk. Quant à mon père, il est moldu, du nom de Yevgeni Nazarov, ayant fait partit du KGB et ayant été un fervent partisan du parti communiste de l'URSS. Il est natif de Leningrad mais a vécu une partie de sa vie son enfance à Moscou. Son père, soit mon grand-père, fut un des héros du siège de Leningrad, entre 1941 et 1944. Il est décédé peu après le dictateur Joseph Staline, soit en 1953, deux années après la naissance de mon père. Mes parents se sont rencontrés à Khanty-Mansiysk, d'où est native ma mère, lors d'une mission avec le KGB. Lorsque mon père eut appris que ma mère était sorcière, ce fut un choc mais il a accepté malgré tout et je fus élevé dans un milieu davantage moldu que sorcier. Ma mère a toujours préféré que je sois élevé sans magie, ce qui fut le cas."

~ Mon histoire commença lors du 13 mai de l'année 1976, seul avec ma mère qui venait tout juste d'accoucher. Mon père n'a pas pu être présent, étant dans une importante mission pour l'Union Soviétique. En fait, durant toute mon enfance, il n'a jamais été très présent et les fois qu'il était là, il m'apprenait à me battre et n'y allait jamais avec douceur. J'ai même terminé à l'hôpital à plusieurs reprises. Ma mère le laissait faire, sachant que ça allait me servir plus tard. Je sus donc me battre très jeune.

~ Un beau jour, lorsque j'eus 9 ans et demi, mon père venait de m'asséner un puissant coup au visage et sans comprendre le pourquoi du comment, je l'ai fait léviter en faisant en sorte de lui cogner la tête contre le mur jusqu'à l'assommer. Cela avait été involontaire et c'est à ce moment-là que ma mère fut soulagée de voir que je n'étais pas ce qu'elle appelait communément "cracmol". Un non sorcier. Néanmoins, ça a résulté à un battage massif de la part de mon père qui ne fut pas content d'avoir été vaincu de cette manière-là, dite lâche.

~ C'est grâce à cela que, lors de mes 11 ans, je pus fréquenter la prestigieuse école de magie russe du nom de Koldovstoretz, se situant en Sibérie, où ma mère y avait également fait ses études. Mon père ne voulait pas que j'y aille mais ma mère a tellement insisté qu'il a dû abdiquer mais qu’après mon temps là-bas, j'allais devoir faire mon service militaire. J'ai accepté. En fait, le service militaire était obligatoire.

~ J'ai ainsi passé sept merveilleuses années à fréquenter Koldovstoretz sans que mon père ne m'exaspère sur mon service. Durant mon temps là-bas, j'ai eu l'occasion de prendre contact avec un étudiant britannique qui étudiait dans une école du nom de Poudlard, au Royaume-Uni. Si je n'avais eu aucune notion en Anglais, je n'aurais jamais été en mesure de lui répondre correctement mais a-t-il fallu que j'apprenne ce langage pour son utilité au niveau mondial. Grâce à lui, je pus améliorer continuellement mon écriture de ce langage de l'ouest. J'espérais pouvoir le rencontrer un jour et surtout me lier d'amitié avec lui. D'ailleurs, plus on se communiquait, plus j'avais envie de visiter l'Angleterre mais mon père ne cessait de refuser lorsque venait les vacances et continuait à m'entraîner physiquement et même à tirer du fusil d'assaut. C'est pour cette raison que chaque année, je voyais mon impatience quant à recommencer l'école où j'étais libéré de la dure vie que mon père me donnait. Il ne cessait de dire que c'est ainsi que mon grand-père est devenu un héros lors de la Grande Guerre Patriotique et que devais lui faire honneur...

~ Voilà que les années passèrent et c'est à 18 ans que j'ai officiellement terminé mes études à Koldovstoretz, étant désormais doué en magie. Malheureusement, ce fut aussi le début de mon enrôlement dans l'armée de la nouvelle Russie et anciennement Union Soviétique. À peine quelques jours après mon retour à la maison, mon père m'a aussitôt envoyé à Moscou afin que je commence les entraînements militaires, ce dont il m'avait préparé avec les années. Après plusieurs mois, une guerre éclata en Tchétchénie et on m'y envoya, alors que je n'avais que 18 ans à ce moment-là. De mon point de vue, ce fut l'horreur. J'avais repris contact avec mon correspondant à Poudlard et je lui contais un peu quel enfer je vivais et à quel point celui qui nous dirigeait était dur envers les troupes. Plusieurs mois plus tard, on m'envoya sur le front afin de combattre les rebelles tchéchènes. Je fus blessé, à un moment, au dos, alors qu'un explosif avait éclaté près. J'ai passé proche de mourir mais j'ai eu la chance d'avoir eu un bon réflexe ainsi qu'être suffisamment éloigné.

~ Un jour, qui allait rester marqué dans mon existence, je fus entré dans une maison, cherchant des rebelles tchéchènes camouflés. Étant sur mes gardes, j'avançais avec précaution. Mon but n'était pas de tuer mais de capturer ceux qui osaient confronter le gouvernement de la nouvelle Russie. Obéir aux ordres. Donc, dans la maison, je fouillais dans toutes les pièces jusqu'à ce que j'entende bouger. Croyant que c'étaient des ennemis de par les bruits entendus, je me suis aussitôt tourné en tirant de balles de mon Nikonov AN-94. Je vis lentement tomber les trois personnes sur le sol. Ce n'étaient pas des soldats mais un adolescent et ses parents, aucune agressivité dans leur regard et encore moins armés. J'ai ainsi laissé tomber mon fusil d'assaut, tombant à genoux sur le sol. Je venais de tuer des civils. Des gens sans défense.

~ Je suis sorti à l'extérieur, visiblement pas très bien avant que je ne reçoive plusieurs balles, dont une dans un des organes vitaux. En tombant, j'eus le réflexe d'ouvrir le feu sur l'ennemi avant de commencer à sentir la mort arriver, le sang coulant par la bouche ainsi que par mes blessures par balles. Allais-je mourir ? Oui, j'étais condamné à trépasser et ce, même si je me sentais transporter par les forces russes vers la base la plus proche. Je me suis évanoui.

~ Je me suis réveillé comme si je n'avais rien eu, deux journées plus tard, chez moi. Dire que deux jours auparavant, je fus à l'article de la mort et à présent, tout le contraire et même que je me sentais plutôt bien. J'appris que ma mère avait usé de la magie (elle était très douée dans la médecine magique) pour m'empêcher de trépasser et ainsi me sauver d'une mort certaine. Cependant, cela ne changeait pas le fait que j'avais tué trois innocents. Trois personnes sans défense. Cela m'avait entièrement dégoûté de la guerre, allant même jusqu'à confronter mon père qui me poussait à continuer mon service. J'en avais marre. Je suis même allé jusqu'à me battre avec lui. Ma mère a dû user de la magie pour nous séparer. C'est durant ce même temps-là que j'avais, encore une fois, repris contact avec mon correspondant du Royaume-Uni où celui-ci m'avait fait part d'une université magique du nom d'Haveirson après que je lui ai parlé de mon départ de l'armée ainsi que ma volonté de revenir dans le monde magique y continuer mes études.

~ La question demeurait : Était-ce une bonne idée ? J'aimais la Russie, surtout qu'elle se stabilisait de plus en plus depuis l'effondrement de l'Union Soviétique. Malgré tout ce que mon père m'avait fait subir, je continuais de le respecter. Tout ce qu'il m'a fait n'était pas de mauvaise foi mais seulement pour me pousser à ne pas être faible. Lui aussi avait passé par-là avant de joindre l'ancien KGB. Ça l'avait littéralement frustré que j'aille passer sept années à l'école de sorcellerie mais j'en payais le prix, lorsque je venais pour les vacances. Les entraînements reprenaient. Aujourd'hui, depuis mon retour de la Tchétchénie, je voulais passer à autre chose. Je voulais voir le monde. Il n'y avait pas que la guerre et la souffrance. Il y avait la vie.

~ J'ai demandé le maximum d'informations à propos de cette fameuse université, surtout que j'étais étranger à ce pays ainsi que sa culture, ne m'étant jamais renseigné sur le sujet auparavant. Qu'en était-il pour un étudiant étranger n'ayant aucune racine dans le pays ? Apparemment, tout était ok et cela ne fonctionnait pas comme fonctionnait son ancienne école, Poudlard ou encore Koldovstoretz qui n'acceptait que les élèves russes et de tous les anciens pays de l'Union Soviétique.

~ J'ai donc passé mon permis de Transplanage, n'ayant pas eu l'occasion de m'en occuper plus tôt tout en reprenant possession de ma baguette dont je n'avais pas touché pendant que j'étais en train de combattre les rebelles. Une fois que le tout fut fait, j'ai quitté mes parents vers le complet étranger, bien que mon père aurait largement préféré que j'y reste et que je retourne terminer mon service militaire mais a ultimement accepté vu le traumatisme que j'avais vécu et que j'avais besoin de changer d'air. Et puis, je savais bien me débrouiller en Anglais ainsi que dans la vie.

~ C'est en ce jour, alors que j'avais 20 ans, que j'avais quitté mon pays natal, la grande Russie, en atterrissant dans un pays étranger avec un langage totalement autre que celui dont je communiquais depuis mon enfance. Heureusement que j'avais pu bénéficier des connaissances de mon père pour l'Anglais sinon j'aurais été complètement perdu. Ainsi, avec à peine un sac à dos (quoi qu'un sortilège avait été jeté pour l'agrandir de l'intérieur), que j'étais à Londres, capitale anglaise. J'avais prévu d'y rencontrer enfin celui avec qui je correspondais depuis quelques années déjà, à des bases irrégulières. Je ne savais franchement pas à quoi il ressemblait. On s'était donnés rendez-vous à la Gare King Cross, endroit qui m'était inconnu et dont j'ai dû m'informer à plusieurs Britanniques afin de m'y rendre. Tellement compliqués, ces Anglais, bien qu'il y avait de jolies Anglaises dans le coin.

~ Après avoir trouvé cette fameuse gare, j'ai finalement rencontré le type en question. Ce fut facile pour lui de me découvrir vu que j'avais littéralement l'air perdu et surtout, un type qui n'était pas du coin. Un type plutôt sympathique, à vrai dire. Nous avons donc sympathisé et il a commencé à me parler plus sérieusement de l'école et tout ce qu'il avait à y savoir niveau logement, surtout que Haveirson n'était pas du tout à Londres. Ni même en Angleterre. Au Pays de Galles. Pour moi, ça restait l'Angleterre. C'est donc grâce à la guidance de ce type que je pus entamer mes débuts à Haveirson, après que j'eus fait part de mes anciennes études avec un document officiel ainsi que les notes obtenues dans les matières là-bas, tentant d'oublier ce que j'avais vécu à la guerre en redevenant celui que j'avais été à Koldovstoretz. Mais on n'oublie pas aisément les blessures psychologiques que causent la guerre...