Toute frontière est une convention qui n'aspire qu'à être transcendée | Pv - Freya Nightingale

La réponse que Rowan prononça se perdit – elle n’y portait déjà plus vraiment d’attention. Elle était bien plus attentive aux réactions de son ami, craignant un instant de le brusquer, de lui imposer une proximité qu’il ne désirait pas véritablement ; mais, alors qu’elle se redressait pour s’assurer qu’elle n’emprunter pas un chemin qu’il ne tolérerait pas, les rougeurs qui coloraient ses joues lui apparurent, donnant une couleur étrange à son visage, inhabituelle, imprévue – mais loin d’être désagréable.

« Définitivement pas un vampire » commenta-t-elle à mi-voix.

Puis, enfin, les doigts qui suivirent la ligne de sa mâchoire pour ensuite poursuivre leur chemin en dessous de son menton lui offrit la certitude qu’elle attendait depuis quelques secondes, mettant un terme à ses tergiversations. Obéissant à cet instinct, désormais impérieux, de raffermir leur étreinte, elle l’incita à se baisser vers elle d’une main et tout en passant l’autre dans cette chevelure bien trop sage et ordonnée, s’y accrochant parfois, et ses lèvres vinrent chercher les siennes – rompant l’équilibre.

Les choses avaient basculées, mais ce n’était pas encore assez. Elle prenait conscience, désormais, d’à quel point son sang battait à ses tempes, l’étourdissant presque ; ses bras l’enserrèrent, s’agrippant un peu plus à lui comme si rien n’importait plus que de réduire autant que possible la distance entre eux – et si son corps bascula contre le sien, le mur contre lequel il s’était précédemment appuyé, longtemps auparavant, accueillit leur poids.

Rompant leur baiser, son regard s’attarda quelques instants sur les vêtements que portait Rowan, avant qu’elle ne décide de défaire les premiers boutons de cette chemise noire, coûteuse, que ses doigts froissèrent sans aucun état d’âme ; lui permettant d’embrasser ses clavicules sans être gênée par ce tissu qui lui apparaissait être de plus en plus inutile.

Mais Freya n’était pas quelqu’un de patient ; cette proximité, intime et suffocante, qu’elle n’avait ressentie que tronquée en janvier, nourrissant une frustration dont elle ne s’était jamais véritablement débarrassée jusqu’à cet instant précis, ne faisait que lui faire ressentir le besoin d’obtenir plus encore.

La constatation menée contre son épiderme, à demi-mots, manqua de lui arracher un sourire. Une esquisse d’égayement aussi fragile que éphémère ; emportée au loin par les sensations grandissantes de sa chair. Une mélopée outrageuse et indéfinissable, tant elle puisait ses accords licencieux dans des méandres incertains. Ceux qui lui venait avec un instinct féroce. Incompréhensible. Puissamment exacerbé par leur rapprochement soudain.

Il n’était définitivement pas un vampire.

Son souffle saccadé affermissait cette remarque ; autant que le carmin de ses traits et les battements désordonnés de sa poitrine. Accompagnant, sans discontinuer, le plissements de leurs lèvres. Désormais liées par la dureté de l’envie.

Il ne ressemblait pas plus à un quelconque fantôme.

Au contraire. Sa peau d’albâtre brûlait d’un intérêt venimeux pour sa jumelle, à l’étoffe d’ébène douce et luisante. Un velours noir que ses doigts s’échinaient à découvrir, mêlant curiosité poussive et avidité effrayée. S’osant même à descendre vers des atours plus indistincts ; des territoires à peine devinés, autrefois, sous l’épaisseur d’un manteau.

Des espaces attrayants que le jeune aristocrate s’efforçait de libérer de carcans encombrants. Tandis que les mains de son acolyte venaient cueillir avec une volonté fébrile, les boutons aux dorures discrètes de sa chemise. Et bientôt, leurs vêtements se révélaient déconcertants et détestables ; il désirait plus que tout s’en défaire. S’en extirper pour renaître dans une lumière brumeuse ; des eaux divines et consacrées.

(…)

Les iris de l’ancien Serpentard fixaient le vide depuis quelques minutes, déjà. Encore imprégnées des discordances sinueuses de son sang et de ses reins ; et de toute la vérité qui avait jailli de sa chair vers les moiteurs originelles du monde. Celle qui, par sa simple existence, avait éclairé, quelque part dans son esprit, un pan insoupçonné de sa personnalité.

Et de ses connaissances.

En un mouvement lent, son visage se tourna dans la direction de Freya. Lui adressant un regard singulier ; à la limite de la connivence et de l’interrogation. En dépit de l’ataraxie qu’il ressentait avec chaleur, des questionnements silencieux persistaient dans sa conscience. Des détails impromptus que Rowan commençait enfin à comprendre.

Parfois, se laisser porter par les évènements avait du bon. Freya ramassait patiemment les vêtements dont elle s’était débarrassée avec hâte, les enfilant avec nonchalance, la tête encore un peu embrumée – les mains encore un peu agitées. Son jean. Où était passé son jean. Ses yeux traquèrent le pantalon noir avec d’autant plus d’empressement que le froid commençait à caresser violemment ses jambes encore nues, maintenant qu’elle s’était extirpée de ce fauteuil sur lequel Rowan semblait végéter.

Elle releva d’ailleurs finalement le regard vers lui, espérant y déceler quelque chose de drôle dont elle pourrait se servir plus tard – et l’expression qu’il lui offrit était largement à la hauteur de ses espérances.

« Qu’est-ce qu’il y a ? »

Mettant finalement la main sur ce maudit pantalon, elle put enfin cesser de frissonner sous la fraîcheur du mois de mars ; elle ne quitta pas Rowan du regard alors qu’elle le fermait, achevant de s’habiller. Cela avait été une expérience aussi intéressante que ce qu’elle avait pu imaginer – et ce même si elle avait légèrement perdu le contrôle à un moment donné, allant beaucoup plus loin que les taquineries qu’elle avait pensées mettre en place.

Mais un dérapage incontrôlé ne faisait jamais de mal – surtout lorsqu’il était effectué en tandem avec quelqu’un qui avait gagné sa confiance au cours de ces derniers mois passés ensembles à partager des secrets autrement plus dangereux qu’une étreinte dans une des maisons abandonnées d’Avalon. Non, vraiment, songea-t-elle en passant remontant distraitement ses manches, dévoilant le tatouage à l’air libre, ce n’était pas quelque chose qu’elle allait regretter, bien au contraire.

« Hé, ne viens pas me voir pour des potions si tu chopes une pneumonie » lâcha-t-elle en lui lançant sa chemise.

Passant une main dans ses cheveux pour tenter d’évaluer l’ampleur du désastre, elle ne put que remarquer qu’ils avaient été gonflés par les caresses ; elle s’appliqua donc à tenter de les discipliner, s’observant dans le miroir craquelé qui pendait misérablement à un des murs de la salle.

« Enfin, sauf si tu ne vois pas d’intérêt à te rhabiller tout de suite » continua-t-elle tout en aplatissant une des nombreuses mèches qui refusaient de se laisser dompter, gardant un visage soigneusement composé pour ne pas laisser transparaître son amusement. « Ce n’est pas comme si ça allait me déranger. »

Les iris pâles et attentives de l’ancien Serpentard suivaient avec une singularité avérée les mouvements de son acolyte. Il y avait quelque chose de troublant dans les gestes méticuleux qu’elle s’efforçait de conserver, d’appliquer avec parcimonie sur les vêtements abandonnés ici et là. Une sorte de discordance énigmatique, difficilement compréhensible, par rapport aux minutes précédentes. Gorgées de soupirs enflammés, de tremblements languissants et de pensées licencieuses.

Alors que sa camarade s’efforçait de revenir à une tenue civilisée, lui, toujours installé dans une pâleur contemplative, s’interrogeait. Leur rapprochement, soudain et vraisemblablement impossible à expliquer, s’apparentait à des détails peu coutumiers à son existence. Il ne déchirait ni le temps, ni l’espace par sa seule possibilité. Au contraire : il avait été un interstice court – quoi que très agréable – dans un flot interrompu d’autres événements.

Or, son esprit aristocratique – un brin romantique, il fallait se montrer clairvoyant – ne pouvait s’empêcher de songer à la chose avec crainte. « Et bien... » En dehors d’une loyauté mordante et d’une sympathie évidente ; d’une amitié réelle et tangible entre eux... Rowan devait s’avouer avec une rigueur maladive qu’il n’existait rien d’autre.

Même si sa chair se remémorait aisément le velours d’ébène, moite et brûlant entre ses doigts, sa conscience émergeait désormais de cette étreinte avec un sentiment piquant. Inextricable. Presque douloureux. En dépit de l’apaisement éprouvé – une ataraxie déconcertante, divine et attrayante – un manque subsistait vivement au creux de son âme. Intimement lié à ce réveil progressif et tâtonnant.

Pourtant, déjà, il entendait la voix de Freya s’adresser à lui. Extatique. Égayée. « Tu as l’infime honneur... » Brusquement, il eut envie de rire. De rompre cet enchevêtrement poisseux et hésitant ; ce qu’il espérer formuler tombait sous le sens, en vérité. Néanmoins, il avait tout intérêt à se montrer honorable. « … D’être la première. Félicitations. »

Sous ces mots, lâchés avec un semblant de sourire, perçait maladroitement des questions. Réelles. De celles que le jeune homme peinait à mener au-devant de ses lèvres, par pudeur et par frayeur. Agissant avec la dignité et la douceur qu’on attendait de lui face à une situation ayant eu l’outrage de déraper.

Quoi qu’il ne regrettait infiniment pas l’étreinte. Pas plus que le plaisir embrasé et novateur qui en avait suivi.

Sa camarade ne lui laissa guère le temps de se contrarier. Elle revenait à la charge, aussi malicieuse que précédemment, une chemise en guise de bélier. Une étoffe sombre et coûteuse qu’il estima judicieux de vêtir sans attendre, une fois en sa possession. L’un comme l’autre, ils n’avaient pas le loisir de s’offrir une pneumonie. De ce fait, dès que la dernière phrase s’éteignit d’elle-même, il quitta le confort du fauteuil pour quérir son propre pantalon. « Je doute que Juliet débarque dans l’instant. Toutefois, tu as raison. » Son sous-vêtement traînait un peu plus loin sur la gauche ; et il se hâta de le récupérer avec nonchalance. « Je n’ai aucune envie de tomber abruptement sous les coups d’une maladie quelconque. » Son regard céruléen se posa brièvement sur les traits de son acolyte. « Pardonne-moi de ne pas te laisser l’opportunité de te substituer à une guérisseuse. »

S’affairant toujours à lisser son pull ou à aplanir sa chevelure, Freya quelques instants à comprendre de quoi Rowan voulait parler, trop concentrée sur sa tâche. Lorsque la signification de ce qu’il avouait lui vint enfin, elle se détourna du miroir craquelé pour lui adresser un regard surpris, sans savoir véritablement quoi répondre à cette révélation – qui n’en était d’ailleurs pas véritablement une, en réalité ; il s’agissait de quelque chose auquel elle aurait dû penser.

« Oh ! » répondit-elle, pensant brièvement à son premier, et à l’ironie que cela soulevait. « En effet, c’est un honneur. »

Elle ne s’attarda pas sur le sujet, pourtant ; il ne s’agissait pas de quelque chose qu’il serait bon de remuer à cet instant précis – en réalité, il n’était jamais bon de remuer ce passé qu’elle avait cru enfoui jusqu’à ce qu’une simple rencontre ne la force à le considérer comme ce qu'il était vraiment : une bombe à retardement. Elle connaissait déjà les conséquences d’un tel acte, car une telle imprudence ne demeurait définitivement pas impunie, et il était hors de question de faire deux fois la même erreur.

Se détournant finalement du miroir, prenant conscience qu’elle ne parviendrait pas à discipliner sa chevelure en n’utilisant que ses doigts et non pas l’attirail qui l’attendait dans sa chambre, à Haveirson, elle se dirigea vers laboratoire de fortune sans plus de cérémonies. Bien décidée à poursuivre son travail, en dépit de la présence de son camarade – cela ne serait pas la première fois qu’il se plongerait dans les nombreux livres qui étaient disposés un peu partout dans le salon alors qu’elle tentait de venir à bout de ses recherches pour trouver un moyen de dissimuler la Marque.

« Voyons, Rowan, nous en avons déjà parlé » répliqua-t-elle, regagnant son sourire. « Je n’ai pas le temps de me préoccuper de ramasser tes morceaux. »

Ni même les capacités, si elle voulait être honnête avec elle-même ; elle était généralement démunie face aux problèmes émotionnels des autres, et ce même si elle les comprenait la plupart du temps. Mélanger des ingrédients, prédire les interactions, disséquer les réactions probables que les gens pouvaient avoir et soigner leur corps était quelque chose d’aisé. Elle n’avait pas le temps de se préoccuper d’autre chose.

Heureusement, songea-t-elle en croisant le regard de Rowan, elle n’aurait pas de sentiments encombrants à gérer avec lui.

Le semblant d’annonce qu’il venait de léguer du bout des lèvres à sa camarade, avec une bienséance à toute épreuve, eut l’air de la déconcerter. De troubler ses grands yeux sombres et inquisiteurs ; cherchant habituellement à s’immiscer dans les creux et les fissures de ses pairs. En quête d’une vérité fébrile impossible à deviner. Ni à prévoir. Tant elle s’apparentait à des esquisses imprécises et des desseins obscures, à la merci d’une interprétation douteuse.

De sorte que même lui, pourtant coutumier d’une nonchalance implacable et glaciale, se sentait épié et jugé. Silencieusement. Sans que cela soit pour autant intrusif : après tout, ce qu’elle percevait de ses défenses, tenait uniquement d’une bonne volonté. « Un honneur grandiloquent. » D’un ton lent, détaché, il avait répliqué distraitement.

Il lui suffisait d’un claquement de doigt pour se refermer. Se métamorphoser en une nébuleuse obscure. Il avait bien survécu à vingt ans de mise à distance. Quelques minutes de plus ne seraient pas un fardeau désobligeant. Néanmoins, maintenant qu’il comprenait mieux les enjeux engendrés par les rapprochements corporels, il doutait de vouloir sincèrement s’y soustraire. Tout du moins, dans l’environnement de ses proches alliés.

Ces derniers méritaient d’accéder aux douceurs de son âme. Acquérir sa confiance était, en général, une tactique diablement payante sur ce point. Tout en étant assurément une faiblesse outrageante à corriger – Rowan ne parvenait cependant à s’y résoudre. Il chérissait cette faille autant qu’il s’efforçait de la rendre muette auprès de ses pairs. Sa cruelle empathie ; si prompte à s’offusquer de ses exactions. Ses trahisons.

Et à aimer.

L’étoffe d’ébène, sobre et coûteuse de son pantalon, attira alors son regard vers la droite. À proximité d’une caisse vide ; preuve incontestable de l’abandon de sa contenance, l’espace de quelques minutes suffocantes et réconfortantes. « Je le sais. » Il retrouvait enfin une posture civilisée. Entièrement vêtu. Davantage homme que bête à la faim insatiable. Novatrice. « Nous avons beaucoup trop de choses à prévoir pour espérer nous accorder de telles discordances. »

L’ancien Serpentard souriait toujours, plus affable que malicieux, en dépit de ce qu’il venait de souligner. « Après tout, en dehors de la moitié de l’Angleterre, nous n’avons pas vraiment de problèmes. N’est-ce pas ? »

Les paroles de Rowan ne firent que produire des échos lugubres aux articles des exemplaires de la Gazette qui s’entassaient dans un coin de la pièce, attendant que Freya se décide finalement à s’en débarrasser. Les informations, elles aussi, s’accumulaient – ainsi que les évènements lugubres et les décisions tout à fait stupides que Carwood pouvaient prendre. Elle échangea un regard avec son camarade, brusquement ramenée à sa condition et à ses missions.

« Si ce n’était que la moitié de l’Angleterre, on pourrait gérer ça facilement » soupira-t-elle.

Mais il n’y avait pas que les Moldus ou même les Aurors à gérer ; il y avait tout ce bazar politique, toutes ces tractations et négociations entre chaque camp qui l’avaient toujours assommée d’ennui. La politique l’indifférait, préférant passer son temps à comprendre des lois bien plus universelles que celles qui pouvaient s’appliquer seulement à un territoire donné, à une population soigneusement circonscrite. D'autant plus que le plus important, désormais, ce n’était guère de faire ce qui était bien ou juste comme le répétait avec insistance le Ministère ; il lui fallait faire ce qui devait être fait.

Et puis, il y avait aussi cette couverture à maintenir, ce besoin d’anonymat qui consommait une grande partie de son temps, de ses ressources et de son intellect – il devenait de plus en plus dangereux de jongler ainsi avec ses trois vies, qui menaçaient chaque jour d’entrer en collision. Et c’était bien pour cela qu’elle devait se concentrer sur ses recherches, profiter des ressources que pouvaient lui offrir son appartenance aux Mangemorts.

Lissant les parchemins avec soin, elle réorganisa les notes qu’elle avait prises sur la potion qui bouillonnait paresseusement dans le chaudron juste devant elle, libérant des vapeurs bleutées qu’elle se gardait bien d’inspirer directement. Se redressant pour jeter un coup d’œil à la texture de la potion, elle manqua d’en oublier Rowan qui se tenait pourtant toujours à ses côtés – discret, comme toujours, respectant tant son espace qu’elle n’avait aucun mal à travailler en sa présence.

« Bon, par contre, j’ai vraiment beaucoup de boulot » fit-elle sur un ton d’excuse. « Je vais pas être de très bonne compagnie pour le reste de la journée, mais tu peux rester si tu veux. »

Les propos que sa voix affable venait de mener au-devant d’eux, semblèrent tordre l’atmosphère d’une inquiétude nouvelle. Désagréable. Suintante d’une réalité qui brûlait avec ardeur leurs consciences avisées, surtout depuis qu’ils portaient le sceau de la félonie. La marque des ténèbres, sinueuse et annonciatrice d’horreurs méprisables.

Un détail – qui n’en était pas tant – condamnant leur existence par sa seule présence.

Après ce qu’ils venaient d’échanger, Rowan regretta de s’être laissé porter vers de telles considérations. L’un comme l’autre, ils méritaient davantage de s’offrir un répit bienvenu, plutôt que de songer avec douleur aux affres prochains. Des tourments qu’ils ne pourraient guère éviter, malgré toute la bonne volonté qu’ils étaient capables de déployer.

« En effet. » L’ancien Serpentard chuchotait ; sur le ton de l’excuse. La voix teintée de remords à peine voilés.

Si ce n’était que la moitié de l’Angleterre. Ils n’auraient pas à craindre autant pour la survie de leurs proches. En plus d’eux-mêmes. Or, tant de supposés héros – des guerriers célestes se gratifiant entre eux d’agir pour le plus grand bien – n’attendaient qu’une opportunité pour tremper leurs doigts dans le sang des suppôts de Lord Voldemort. Qu’importe les raisons et les punitions ; ils se moquaient bien de constater que le monde était diablement nuancé. Tout ce qu’ils souhaitaient avec passion, à l’évidence, s’était de faire triompher leur justice. Bardée d’emprisonnements, d’exécutions sommaires, de tortures et de sourires satisfaits.

Alors que, en vérité, ils étaient aussi des monstres.

« Je sais me montrer respectueux de tes travaux. » Il récupéra un ouvrage déjà entamé par le passé, et s’installa – de nouveau – sur le fauteuil. Ils auraient tout le temps de se concerter plus tard sur d’autres éléments de leurs préoccupations.