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| Jägermeister, Jabberwocky & Jockstraps | |
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| Sujet: Jägermeister, Jabberwocky & Jockstraps Mer 16 Déc 2015 - 19:38 | |
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Le mardi 18 février 1997
Derrière les vitres de l’appartement de Quinlan, la neige tombait à gros flocons. Il se serait bien pris à se balader dehors, mais il avait de la visite ce soir. C’était la première fois depuis longtemps que Quinlan recevait quelqu’un chez lui qui ne soit ni son frère ni Clemens, et il avait du mal à ne pas apprécier ce changement. La routine était sa pire ennemie, mais il se forçait tellement à s’y faire, à l’accepter qu’il réussissait à culpabiliser quand quelque chose sortait de l’ordinaire.
Son stock de Jabberwocky était tout prêt, même si le but de la soirée n’était pas de finir totalement défoncé non plus. Cette fois, il n’avait croisé personne dans le labo de potions en y allant tôt ce matin-là. Personne pour le perturber et lui faire foirer sa mixture à base de jus de mandragore dilué. Une bonne journée. Enfin presque.
Le spectre de ce qu’il s’était passé ce samedi, le poids des révélations, le remords teinté de plaisir lui pesaient sur le cœur bien plus qu’il ne voulait l’admettre. Parler avec Rupert lui ferait un bien fou, et ce serait réciproque. Ismérie avait beau être son ex-femme, l’annonce de sa mort n’avait pas dû être facile à accepter. Ce monde partait dans tous les sens, plongeant dans le chaos le plus total. Aux yeux de Quinlan, plus grand-chose n’avait de sens. Trop de choses, trop vite, trop.
Il s’assit dans son canapé avec un verre de jägerinha, laissant le Docteur venir ronronner à ses côtés. Rupert ne tarderait plus désormais : Quinn avait préparé de quoi manger aussi. Quelques mini sandwichs aux saveurs variées attendaient tranquillement dans un plat, sur la table basse. Le Docteur les regardait avec envie, tout en sachant qu’il n’aurait pas droit d’y toucher tant que Quinlan ne lui en aurait pas donné l’autorisation. Ce félin était un troll, mais il n’ignorait pas la politesse la plus élémentaire. Et puis, il était curieux de voir cet invité, pressentant peut-être qu’il s’agirait cette fois d’un visage inconnu.
Quinlan n’avait pas prévenu Clemens qu’il ne serait pas seul chez lui ce soir, mais il n’en avait pas non plus vu l’utilité. Ruppie était un pote, rien de plus, et il ne se passerait rien ce soir qui outrepasserait la limite qu’ils s’étaient fixés. Bien sûr, ça n’empêcherait pas le Sinistros de faire la gueule s’il débarquait à l’improviste et tombait sur Quinn avec Rupert, mais tant pis. Tant pis. La monotonie rongeait tout, et surtout sa patience, grattant la surface pour faire resurgir un naturel — paradoxalement — indésirable.
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| | | | Tell me who you are... Date d'inscription : 18/08/2015 Parchemins : 193 Points d'activité : 34 Avatar : Kyle Eastwood Crédits : Melody & Chauncey Multicomptes : Harmony K. Sharen Image : Âge : 40 ans Année : / Cursus : Droit et science politique Situation financière :
| Sujet: Re: Jägermeister, Jabberwocky & Jockstraps Mar 22 Déc 2015 - 11:23 | |
| L’arrivée d’Antoine avait été salutaire. Jusqu’à quel point, Rupert n’en savait rien et préférait ne pas se questionner là-dessus. Il n’était pas certain de l’effet que lui faisait la mort d’Ismérie. Il n’était même pas sûr d’avoir accepté cette information comme une réalité. Car, après tout, il ne la voyait jamais. Et car, surtout, la petite voix pernicieuse ne l’avait jamais quitté. Quelque chose dans ce quotidien trop fade le perdait. A la fois réconfort unique et détresse majeure. Les heures passaient, vaines et il était incapable de se concentrer sur ses recherches. Non pas que les grimoires fussent de plus en plus obscurs, mais plutôt, il s’égarait à la moindre pensée accessoire. Et vite, il se retrouvait dans son lit, les yeux ouverts mais l’esprit clos. Tirant à nouveau sur son joint - sans jamais y trouver satisfaction. Il lui était impossible de trouver une once d’euphorie ou de délassement. Au mieux il sombrait dans un demi-sommeil pour une petite heure. Kaïros jappait alors, le suppliant de le laisser sortir. De mauvaise volonté, son maître se levait, ankylosé. Il passait sur son t-shirt sale et son pantalon de pyjama une veste fourrée, enfilait des bottes. Et il marchait. Le froid peinait à le ragaillardir et il trouvait un intérêt troublant dans les volutes de vapeur expirées. Inspire. Expire. Marche, un pied devant l’autre. C’était si facile. Si simple, de vivre. Et il sifflotait une berceuse qu’il avait tant chantée à Pervenche. *** La lettre de Quinlan lui avait arraché un léger sourire sans qu’il ne puisse trop en expliquer la raison. Peut-être qu’après tout, il avançait ? Il avait répondu au moyen de sa nouvelle acquisition : une machine à écrire. Plus loin, épars sur son bureau, se trouvaient un appareil photo, une flûte irlandaise, une jarre pleine de Pétards mouillés et un livre dont la couverture, déjà poussiéreuse, indiquait : L’élevage de Fléreurs : plus qu’une passion, un art de vivre. Ses doigts tréssautaient d’une touche à l’autre avec une joie factice dans laquelle il se complaisait. A la deuxième lettre, il dût serrer les dents. C’est pourquoi il ajouta, guilleret, la mention relative à la machine. A l’heure dite, Rupert pensa tout de même à passer à la salle de bains. Force était de constater qu’un ratiboisage était nécessaire. Il entreprit donc de se raser et de se laver les cheveux. La longue douche chaude lui fit du bien, dénouant au passage ses articulations crispées. Il finit par trouver une chemise en flanelle propre et un jean pas trop maculé de taches de café et s’habilla. Se regardant dans le miroir, il se trouvait déjà meilleure mine. Après avoir récupéré dans son frigo les bouteilles restantes, il traversa le couloir pour rejoindre l’appartement de Quinn. Il toqua deux fois avant d’entrer. Son pote était installé confortablement dans un fauteuil, un verre à la main, le chat à ses côtés. Un chat énorme. Sérieux, même si Kaïros était bien plus grand, quelque part, les mensurations du félin l’impressionnaient davantage. Sur la table basse, un plateau de sandwiches fit naître un sourire sur le visage de l’Irlandais - son hôte était attentionné. - Salut ! Comment tu vas ? J’ai amené du whiskey de notre mère patrie !Le ton était délibérément enjoué - non pas que Rupert cherchait à mentir sur son état, au contraire ; il se rattachait plutôt à la normalité de cet échange pour y trouver un soupçon de confort. |
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| Sujet: Re: Jägermeister, Jabberwocky & Jockstraps Mer 23 Déc 2015 - 9:14 | |
| Rupert était au rendez-vous. Quinlan n’en avait jamais douté, d’autant plus qu’il habitait genre juste en face. Alors qu’il entrait, le Docteur vira du canapé pour aller s’étendre sur un des deux tapis, bien en retrait des deux hommes. Peut-être qu’il avait été déçu de voir la tronche de Ruppie ? S’était-il attendu à autre chose ? Quinn haussa un sourcil perplexe, avant de se lever et de sourire. On s’en foutait du chat, vraiment. Il y avait bien plus important et bien plus pressant. S’avançant vers son collègue, Quinlan le prit dans ses bras dans une franche accolade. Une longue et étroite accolade, de celles qui veulent dire ‘t’es pas tout seul’.
Quinn n’avait aucune idée de ce à quoi ressemblait le quotidien de Rupert à Haveirson : il ignorait s’il s’était fait des amis, s’il s’était lié à certain.e.s étudiant.e.s ou non… Du coup, aux dernières nouvelles, il était ce qui se rapprochait le plus d’un pote pour lui, à Haveirson. Le lâchant, Quinlan regagna son canapé en souriant, où il invita Ruppie à s’asseoir.
— Le whisky, très bonne idée ! Mais bon, je finis mon verre si tu veux bien.
Mine de rien, il y avait bien assez d’alcool dans la pièce pour finir complètement retourné, et c’était sans compter le Jabberwocky. Cela traversa à peine l’esprit de Quinlan, qui estimait qu’il s’était bien sagement tenu pendant trop longtemps pour ne pas avoir le droit de péter son petit câble mensuel. Ce qu’il oubliait de dire c’est qu’il avait déjà craqué il y a deux jours mais çaaaaa c’était du détail, non ?
Maintenant… Comment faire la conversation avec quelqu’un qui venait de perdre son ex-femme ? Il allait pas lui demander comment ça allait, si ? Quoi de neuf ? Oh, l’amour de ma vie vient de clamser et t’as mis deux semaines pour réagir, rien de bien transcendant… Quinlan se mit une tarte mentale. Dans ces moments, de quoi on parle ? De trucs bateau, sans risque.
— Alors les cours ? Ça se passe comment ?
Ouais, c’était lamentable comme sujet de discussion… Quinn soupira et plongea le nez le premier dans son jägerinha, histoire d’oublier à quel point il pouvait manquer de tact parfois. Il n’avait perdu personne, mais il ne pouvait pas dire que c’était la grande forme non plus. En vrai, Quinlan était content que Ruppie soit là d’un point de vue totalement égoïste. Il avait besoin de compagnie. Une compagnie qui ne soit pas son frère, Clemens ou Skyler, quelqu’un d’aussi bousillé que lui.
La machine commençait à s’enrayer. Lentement mais sûrement, les engrenages pétaient, les boulons se dévissaient, et la fumée envahissait tout. Quinlan n’arrivait plus à y voir clair, à savoir ce qu’il devait faire ou pas, et si oui, de quelle manière. Il était paumé.
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| Sujet: Re: Jägermeister, Jabberwocky & Jockstraps Sam 26 Déc 2015 - 9:32 | |
| Arrivé dans l’appartement de son pote Quinn, Rupert constata que le grand chat faisait sa vie - Kaïros aurait sautillé autour du visiteur jusqu’à se faire rappeler à l’ordre (bien sûr, quand on dit sautiller, on s’entend hein, le machin arrive déjà à la cuisse de la plupart des gens quand il est à peu près calme). Son sourire n’était pas tant une façade qu’une corde lancée, devant le rattacher au monde des vivants. Bon ok, c’était pathétique dit comme ça, dramatique à souhait. Pourtant, le but n’était pas de faire pleurer dans les chaumières : l’image signifiant qu’il ne cherchait pas à cacher sa peine, juste à l’oublier un instant et penser à autre chose.
En réalité, son malaise était difficilement descriptible. Lui-même ne savait pas tellement ce qu’il ressentait. Il avait juste l’impression d’être en permanence décalé, déphasé. Aussi, il accueillit l’accolade avec joie. Ce contact amical, simple, sincère, était la meilleure option qui s’offrait à Quinlan et il appréciait que son pote renonce à toute tentative bancale de condoléances - parce qu’elles étaient toujours maladroites ou sinon, un écrin vide. Dans les bras du guérisseur, ses bouteilles à la main, il se détendit un peu et lui tapota le dos en remerciement.
- Bien sûr ! Qu’est-ce que tu bois, au fait ?
Il déposa son chargement sur la table basse et s’assit. Quinlan n’avait pas l’air spécialement à l’aise - en temps normal, il ne parlait guère plus mais… sa question était surprenante, de sa part. Bon c’était une manière d’entamer la discussion comme une autre, mais Rupert se doutait un peu qu’elle venait remplacer un “ça va ?” trop intrusif en des temps pareils. De toute manière, qu’aurait-il pu répondre à ça ? Il ne connaissait pas suffisamment son collègue pour risquer toute sa crédibilité. Lui, le grand gaillard, rieur, bavard, qui se rétamait comme ça, à l’annonce de la mort de son ex - son ex, quoi. La petite voix lui répétait bien : c’était pitoyable.
Il s’était demandé s’il pleurait un échec, s’il pleurait pour sa fille devenue orpheline - mais non, toute explication rationnelle était vaine. Il fallait se rendre à l’évidence : il l’aimait encore. Leurs vies étaient intimement mêlées et, maintenant qu’Ismérie n’était plus là, c’était comme s’il avait perdu une partie de la sienne. Si un ami trop bien intentionné ou un psychomage lui demandait de préciser, il répliquerait, en rigolant que “vous savez, un célibataire endurci comme moi ; je me retrouve à devoir m’occuper de ma gamine !” Parce que ce qu’il pensait était trop idiot pour ce monde, trop romancé pour cette réalité.
- Oui, oui, ça va ! Enfin, j’ai eu un moment étrange la semaine dernière - les étudiants étaient remontés contre moi, je n’ai pas bien compris pourquoi. D’après ce que j’ai compris, le Comte joue un peu avec nous, non ?
Pendant son cours sur la levée du Secret et son incidence sur l’applicabilité du Code homonyme, les étudiants avaient réagi plutôt vivement à son propos ce qui lui avait fait se poser quelques questions. Depuis, plus rien n’était à déclarer, et il n’avait plus de cauchemars depuis un bout de temps. Il se passait des choses surprenantes dans ce château.
Il laissa son regard se poser sur le plateau de sandwiches, puis son hôte avant de froncer les sourcils. Peut-être valait-il mieux qu’il change lui-même le sujet de la conversation. Parce que parler des cours, ça va bien deux minutes.
- Et toi, ta Saint Valentin s’est bien passée ?
Il l’avait vu, rayonnant, avec Clemens puis, avait ri au petit numéro réalisé avec la complicité du groupe pour un élève de Poudlard : Quinlan semblait s’être bien amusé ! |
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| Sujet: Re: Jägermeister, Jabberwocky & Jockstraps Sam 26 Déc 2015 - 12:37 | |
| Ahah, ce qu’il buvait ? Bonne diversion, bien joué Ruppie ! Quinn lui lança un grand sourire en montrant son verre et la bouteille de jägermeister. C’était exceptionnel pour lui de se défaire de son sempiternel rhum-coca, mais il fallait bien un peu de changement non ? Il avait beau dire qu’il était comme tout le monde, qu’il était une créature d’habitude, ce n’était pas vrai. La routine lui donnait envie de vomir en ce moment.
— Jägermeister. J’avais envie de tester. Mais je suis pas contre ton whisky, hein !
Le jour où Quinlan s’opposerait à un bon whisky n’était pas encore arrivé : c’était jouer sur sa corde sensible que de lui rappeler qu’il avait des racines irlandaises, et un bout de sa famille qui y vivait encore aujourd’hui. Un rappel salutaire dans ce contexte où tout partait en steak puissance mille. Dans ces cas-là, il n’y avait pas trente-six choses à faire. Quinn ne voulait pas se retrouver à jouer les psy sans le vouloir, alors il resta le plus lacunaire et classique possible, évoquant les cours. Au final, c’était bien une des rares choses que lui et Ruppie avaient en commun, en plus de leur amour de l’alcool.
De ce que Rupert lui disait, le Maître du Pas-Si-Haut Château avait encore fait des siennes, et il en avait été la victime. Rien qui n’étonnait Quinlan, dût-il s’en tenir à ce qu’il avait vécu lui-même. Le miroir du lit qui réapparaissait subitement, souillé d’un message n’augurant rien de bon… Les étudiants qui, au gré de leurs discussions, répondaient à ses questionnements sans même s’en rendre compte… C’était étrange, mais finalement, Quinlan avait eu des réponses. Tout ce qu’il voulait maintenant, c’était qu’on foute la paix à Clemens. Il était prêt à tout pour ça, même à se vendre au Comte.
— Le Comte se fout un peu de notre gueule oui, et il n’a aucune idée de l’impact psychologique qu’il peut avoir, mais je pense pas que ce soit un gros connard psychopathe. Je ne suis même pas sûr qu’il sache tout ce qu’il se passe dans son château. Ou alors, il ne peut rien y faire. Si ça se trouve, c’est juste un fantôme avec un sens de l’humour pourri qui se prend pour un bienfaiteur.
Enfin, parler de ça ne devait pas être le meilleur moyen de remonter le moral de Rupert. Ce dernier changea bien vite de sujet, pour aborder la Saint Valentin. Un petit sourire un peu gêné passa sur le visage de Quinlan. Oui, le bal s’était très bien passé, et même ce qu’il s’était passé ensuite mais le réveil avait été… particulier. Les images du week-end du 15 défilèrent dans sa tête sans qu’il puisse rien y faire. Finalement, c’est après quelques secondes de vide qu’il pensa à répondre à son pote, qui attendait sûrement qu’il réagisse.
— C’était vraiment cool. J’ai adoré l’ambiance musicale que toi et tes potes avez mis. C’était parfait ! Juste un peu dommage que j’ai pas pu te voir danser, du coup, ahaha !
Il rit un peu et finit son verre de jägerinha avant de le poser sur la table basse. Le but de la soirée n’était pas de se mettre une murge, mais ça arriverait sûrement. Quinlan en avait assez de se retenir… Pour quoi que ce soit.
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| Sujet: Re: Jägermeister, Jabberwocky & Jockstraps Sam 26 Déc 2015 - 23:03 | |
| Du Jägermeister ? Il avait déjà goûté à une forme de gnôle allemande et il n’avait pas spécialement apprécié. Si ses souvenirs étaient bons, ce truc servait à “aromatiser” le thé des vieux Boches. Ce n’était pas trop courant à Berlin, du moins, pas dans le cercle de ses connaissances, qui préféraient se torcher au bourbon des Ricains postés ça et là ou la vodka passée par la frontière. Ce n’était pas si compliqué pour un Moldu de l’Ouest de passer le mur, si l’on avait le bon passeport et un métier propre - comme un prof d’anglais dans un Gymnasium près de Wannsee. Et puis les commerçants de la RDA ne refusaient pas un client capitaliste - non, le problème, c’était plutôt l’absence de stocks. Alors, pour la bonne vodka, il fallait trouver des combines. Quand on était sorcier, c’était légèrement plus facile.
- D’acc, j’t’en servirai après. J’suis pas très fan de ces trucs sucrés aux herbes. Ça a un goût de … Haha mais pour un médicomage - pardon hein -. Bref, de médoc. J’peux prendre un sandwich ?
Sans attendre vraiment la réponse, Rupert se servit et répondait distraitement à la question concernant les cours. Il adorait enseigner, c’était vrai, ça lui faisait vraiment du bien de voir que, pour une fois, sa parole pouvait toucher quelqu’un et être appréciée à sa juste valeur. Parce qu’après des années de journalisme free lance à pondre des analyses pour que Rita Skeeter et ses pairs les déforment de leur plume rose fluo - il avait eu sa dose.
Quinlan semblait plus au courant que lui de ce qui se tramait dans ce fichu château. Le Comte lui-même ne gèrerait pas tout ? Bon, de toute façon, Rupert n’avait aucune idée de ce que ce “tout” recouvrait. Mais ouais, ça semblait cohérent. C’était une académie magique, après tout, elle devait être pétrie de dizaines de sortilèges de protection - ce n’était pas si étonnant qu’elle ait acquis en ses murs le règlement. Parce qu’après la missive de Westminbrook, il avait vérifié - et oui, la magie noire, dont l’occlumencie et la légilimencie faisaient officiellement partie, était interdite à Haveirson. Ça lui avait fait les pieds. Interdire aussi arbitrairement une catégorie de magie - c’était tout à fait idiot. Enfin bref. Le Comte devait avoir ré-ouvert le château, se découvrant une âme de bienfaiteur - peut-être nourrissait-il un projet secret ? Former une génération de sorciers et sorcières compétents, ça pouvait profiter à n’importe qui. Enfin bref, Rupert commençait déjà à avoir mal au crâne rien que d’y réfléchir deux minutes - ça attendrait. Que ça passe.
Il se servit un verre en riant doucement, ne renchérissant pas. Juste un petit “ouais, ça doit être ça”, murmuré alors qu’il se concentrait pour ne pas en foutre à côté. Portant son verre à ses lèvres, il changeait de sujet, demandant à Quinn comment s’était passée sa Saint Valentin. Il eut le temps de boire deux gorgées avant que son pote ne lui réponde.
- Haha, merci beaucoup ! Oh, au fait, félicitations pour ton titre de Mister Valentin ! Psst, j’ai voté pour toi, ajouta-t-il avec un clin d’oeil amusé.
- Ouais, ça faisait du bien de les revoir. Ça faisait déjà un bail qu’on avait pas joué ensemble…
Sa voix s’évanouissait dans un soupir.
- Surtout Antoine. C’est… tombé à pic.
Seulement ensuite, il réagissait à son regret de ne pas l’avoir vu danser. Lui-même aurait bien aimé se prêter au jeu, mais finalement, la soirée était passée très vite.
- Ouais, je pensais vous rejoindre sur Cotton Eyed Joe mais j’suis allé boire un verre avec les autres. Ils étaient pas très chauds ! Et la chanson est passée vite. Mais ouais, quand tu veux ! Peut-être pas au Panic!, si j’ai bien compris.
Son ton se voulait joyeux, sa voix légèrement chantante. Il voulait juste déconner avec un mec posé, tranquille, avec lequel il s’entendait bien - il ne risquait pas d’y avoir de drame, ce soir, en présence du flamboyant Quinlan Fitzsimmons, n’est-ce pas ? A moins que ce chat démesurément costaud décide d’en faire des siennes. Et Rupert préférait ne pas imaginer ce dont il - ou elle ? - était capable. |
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| Sujet: Re: Jägermeister, Jabberwocky & Jockstraps Dim 27 Déc 2015 - 11:55 | |
| C’était une blague si nulle que Quinlan ne put s’empêcher d’y rire. Il n’y aurait même pas prêté attention si Ruppie ne lui avait pas rappelé son métier de guérisseur. Le Jäger n’avait pas le goût de médicament, du moins pas pour Quinn. Après avoir pouffé comme un ado, ce dernier haussa un sourcil.
— Si t’avais goûté à certains des trucs que je prescris, tu dirais pas ça. Tu serais même prêt à boire ce truc à la paille. Et touche pas aux sandwichs. Ils sont là pour faire beau, tu croyais quoi ?
Avec un sourire stupide, Quinn en prit un, faisant signe à Rupert que bien sûr, il pouvait taper dedans. Sa demande d’autorisation était aussi choupimignonne qu’un peu conne, et Quinlan n’avait pas pu retenir une remarque un poil sarcastique. Ça faisait du bien de pouvoir se lâcher un peu sans serrer les fesses en pensant à ce qu’il penserait de ses remarques. Ruppie s’en foutait et Quinn s’en foutait aussi. L’indifférence, mère de félicité ? Peut-être bien.
S’en suivit une rapide conversation à propos des cours, du Comte, rien d’assez inintéressant pour que les hommes veuillent s’y attarder. Ils esquivaient les sujets fâcheux et sensibles comme les Jedis les tirs de blaster, et finirent par se poser sur quelque chose de bien plus consensuel. Et con. Et sensuel. La Saint-Valentin. Ruppie le félicita pour son titre de Mister, un titre que Quinlan pensait ne pas mériter, et qui lui remit d’assez sales souvenirs en tête. Il avait vraiment été glacial avec Lanalia, et même s’il ne regrettait pas, il avait du mal à accepter de l’avoir blessé autant.
Il avait bien envie de dire qu’il aurait préféré ne pas l’être mais se contenta de sourire. Il ne voulait pas pourrir le groove de Ruppie en lui cassant aussi ce délire, en lui disant de façon détournée qu’il n’aurait pas fallu voter pour lui. Mais ce n’était de la faute de personne — sauf peut-être de Lana et de son incapacité à garder ses mains sous contrôle — alors ce n’était vraiment pas la peine d’en rajouter une couche à ce niveau.
D’autant plus que Quinlan était heureux de savoir que la présence d’Antoine et des autres potes de Ruppie avait contribué à lui remonter un peu le moral. Il n’avait pas pu danser avec lui, cela dit. Il lui confia ce regret, ce qui le fit sourire et évoquer… Le Panic!. Un ombre passa sur le visage de Quinn.
— Au Panic! si tu veux. J’ai craqué, j’y suis retourné. Je suis encore désolé de t’avoir planté la dernière fois. Et du coup, désolé de pas t’avoir convié lors de ma dernière sortie.
Bon, il n’allait pas lui dire que le Panic! avait été sa seule réponse à un choc trop difficile à gérer pour lui, qu’il avait appelé Stephen en catastrophe pour l’aider à le faire entrer malgré sa tenue trop classique et que ses souvenirs n’étaient pas à proprement parler sensuels. Quinn secoua doucement la tête, avant de reprendre une expression un peu plus douce et amicale.
— Chacun nos travers, n'est-ce pas ?
Certains pouvaient blesser davantage que d'autres, cependant.
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| Sujet: Re: Jägermeister, Jabberwocky & Jockstraps Sam 9 Jan 2016 - 18:53 | |
| Bon, apparemment, Quinlan avait également besoin de déconner un peu. Parce que, objectivement, sa blague était si pourrie qu’il aurait été plus adéquat de ne pas la relever. Mais non, il riait haut et fort. Au moins, ça annonçait une soirée tranquille, sans pression. Et c’était justement ce que Rupert cherchait en rejoignant son pote. Oublier un instant l’incessant bruissement des regrets et des interrogations.
- Sérieux ? Mais ça doit être sacrément dégueulasse alors ! Enfin, j’imagine que c’est parce que c’est moins sirupeux, moins sucré. J’sais pas, j’trouve ça quand même écoeurant. En cocktail ça doit être pas mal cela dit.
Il prit un sandwich avant de demander s’il pouvait effectivement se servir.
- J’dois avoir de la chance d’avoir une santé de fer, alors !
Il venait de fourrer l’apéritif triangulaire en bouche quand Quinn lui faisait remarquer que le plateau n’était qu’à usage décoratif. Il eut une seconde d’hésitation, arrêtant sa mastication peu gracieuse avant de comprendre que son collègue ne pouvait pas être sérieux.
S’en suivirent les prises de nouvelles habituelles - les cours, le Comte, la Saint Valentin. Quinn regrettait de ne pas avoir pu danser avec son compatriote qui, alors qu’il proposait de remettre ça, mettait les pieds dans le plat. Leur nuit passée au Panic! avait été écourtée pour une raison obscure - sans que Rupert ne puisse être frustré, cependant. Il en avait conclu que le flamboyant Quinlan Fitzsimmons était passé à une étape différente dans sa relation avec son aimé. Aimée ? Il ne s’était plus bien rappelé des tenants et aboutissants de leur discussion sur le sujet - avaient-ils même échangé plus que quelques mots ? - et se disait que ce ne devait pas être très important de toute façon. C’était donc à la Saint Valentin qu’il avait fini par comprendre qu’il s’agissait de Clemens Neubach. Sacré garçon !
Et donc Quinlan lui avouait à présent être retourné au Panic! Son absence d’enthousiasme suggérait des ennuis à venir. Ou déjà présents ? L’exclusivité avait ceci de difficile qu’elle semblait très vite se muer en chaînes, pour qui est habitué à voleter et n’aime que par découverte.
- Non mais t’inquiète, j’aurais pas forcément été en état, de toute façon… Enfin, c’est. Euh. Bref, j’suis pas sûr que j’aurais pu.
Super l’ambiance. On parlait d’une boîte géniale, à l’atmosphère burlesque unique, décadente et terriblement joyeuse, là. Pour chacun d’entre eux, cependant, le nom paraissait évoquer des angoisses enfouies, mal cachées. Du moins pour Rupert, c’était clair. Il avait eu besoin de solitude. Et quand bien même il était possible de se trouver plus seul au milieu de la foule qu’assis sur son lit, se faire harponner par des bras charmants et tentateurs était la dernière chose dont il avait envie. Le simple environnement d’Haveirson lui donnait le vertige.
Ses yeux perdus dans le vague se raccrochèrent au temps présent lorsque Quinn secoua la tête. Ouais, il avait raison. Tellement raison.
- Je crois. Difficile de s’en défaire, hein.
Il se servit un verre de whiskey. Sec. Sans glaçons. Les brûlures de l’éthanol ne griffaient plus sa gorge, ces derniers jours. |
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| Sujet: Re: Jägermeister, Jabberwocky & Jockstraps Mar 12 Jan 2016 - 9:05 | |
| Ahah, le temps de réflexion de Rupert était vraiment trop mignon. Bien sûr que c’était une blague, mais le voir se bloquer en pleine mastication avec un sandwich dans la bouche, c’était vraiment trop drôle. Hilarant même. Quinlan ne put s’empêcher de partir d’un grand rire tout en continuant à boire son verre. Le premier, mais sûrement pas le dernier, à en juger par la direction que prenait la conversation. Les cours, ça n’était pas assez pour oublier toute la merde qui leur tombait dessus ces derniers temps. Le Panic! ? Ce n’était pas un bon sujet non plus. Quinn regretta même d’avoir mis le sujet sur le tapis. Il aurait aimé parler vraiment avec Ruppie, mais quelque chose en lui savait que ce n’était pas la bonne personne avec qui le faire. Rien chez ce collègue ne l’enjoignait à lui confier quoi que ce soit. Pour le fun, la picole, la baise il était un bon pote. Pour le reste… Quinlan n’était pas sûr. Et dans le doute, mieux valait s’abstenir.
S’abstenir, quelle blague ! Il avait fait une entorse à sa si jolie règle de bonne conduite, et même s’il avait une excellente excuse, il n’arrivait pas à se le pardonner. Son premier verre fut rapidement descendu et remplacé par un second, pendant que Ruppie acceptait ses excuses pour le Panic!. Le guérisseur hocha la tête en soupirant.
— Je sais pas comment j’ai pu non plus.
Enfin si, il savait. Il savait exactement comment et pourquoi mais c’était si doux de se rouler dans le déni un peu plus longtemps. Son deuxième jägerinha fut entamé assez violemment pour la peine. Les mots se perdaient dans le vide, comme si leur signification n’avait plus aucune importance. Un autre soupir passa la barrière des lèvres de Quinlan, juste avant qu’il éclate de rire. Un rire un peu fou, sans raison autre que sa propre nervosité, et l’absurdité de la situation.
— On a bien l’air con, à déprimer comme deux imbéciles…
Surtout que dans son cas, il n’y avait pas eu mort d’homme : Clemens avait compris quand il le lui avait dit. C’est juste que… C’était peut-être pire que ce qu’il avait pensé au début. Des visages lui revenaient à l’esprit comme sortis d’outre-tombe, des regards et des sourires qu’il avait pensé oubliés à jamais mais qui le poursuivaient encore. Il fallait qu’il s’en sorte, qu’il remise ça dans le fond de sa mémoire comme il l’avait toujours très bien fait jusque là.
— Hey Ruppie ! Qu’est-ce qui est vert puis rouge ?
Il n’avait rien trouvé de mieux oui. Au pire, l’alcool lui ferait une très bonne excuse.
— Une grenouille dans un mixeur !
Son rire était aussi moche que sincère : quoi de mieux qu’une blague stupide pour évacuer un peu la tension ? Ou alors, il était vraiment en train de perdre les pédales… Perdre les pédales. C’était possible quand on était bi, ça ?
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| | | | Tell me who you are... Date d'inscription : 18/08/2015 Parchemins : 193 Points d'activité : 34 Avatar : Kyle Eastwood Crédits : Melody & Chauncey Multicomptes : Harmony K. Sharen Image : Âge : 40 ans Année : / Cursus : Droit et science politique Situation financière :
| Sujet: Re: Jägermeister, Jabberwocky & Jockstraps Ven 15 Jan 2016 - 21:56 | |
| Son pouce, puis son index en bouche pour attraper le reste de mayonnaise qu’il s’était foutu sur les doigts, Rupert regardait Quinn rire, d’un air amusé. A ce niveau, ce n’étaient plus des montagnes russes mais des manoeuvres dignes des Harpies au dernier Mondial que faisait son moral. Un détail idiot le faisait sourire, un silence de plus de quelques secondes pouvait le faire replonger. Il était complètement paumé. Il devrait bien s’en rendre compte un jour. Il n’était vraiment pas bien. Il l’avait toujours aimée et ne s’était pas fait à son absence. Alors, le caractère définitif de sa disparition lui était un concept abstrait. Cela faisait bien longtemps qu’il ne la voyait plus, après tout. La différence de nature de son absence lui était difficilement assimilable.
Mais, pour l’instant, il riait avec Quinlan. Et il éluda plus ou moins la remarque sur le Panic! : il ne la comprenait pas bien, de toute manière. Il releva les yeux de son verre pour croiser les yeux du médicomage. Attends, lui aussi il déprimait ? Mais… pourquoi ? Enfin, ok, c’était la guerre et tout ça, mais il ne lui semblait pas que Quinlan avait été particulièrement atteint. Peut-être que c’était sa manière polie de lui faire comprendre qu’il plombait l’ambiance. Bah, il ferait un effort. Si ça se trouve, il en avait bien besoin.
"Ouais, désolé, je transpire pas la joie, en ce moment." C’était un pauvre sourire qu’il lui offrait, mais plutôt sincère. Il fallait vraiment qu’il retrouve un moyen de s’occuper l’esprit. Parce que là, il avait l’impression que sa vie était dans la phase du retour du boomerang - celle où, à tout moment, il se prenait un des Oubliettes qu’il avait balancés en pleine gueule. Il était parfaitement distrait, ne pouvait se concentrer. Il devait se bouger. Car il était responsable à présent, en plus ! Ses étudiants, déjà, avec lesquels il avait une relation étrange depuis son dernier cours et la revanche du Comte ; puis maintenant sa fille, qui était à sa charge. Tiens, il se programmerait bientôt le déménagement des affaires de Pervenche dans sa maison de Dublin.
Et puis Quinlan raconta sa blague. Rupert ne put s’empêcher de pouffer : c’était complètement con ! "T’as trouvé ça où, sérieux ? Haha. Attends, j’en ai une aussi !" Il se servit un autre verre. La liqueur agressait ses lèvres avec une douceur familière. Bientôt, elle travaillerait ses sens. "Tu sais comment on empêche un éléphant de passer par le trou de la serrure ?"
Il laissa un petit temps de suspense avant de lâcher la réponse avec le regard fier d’un garçonnet qui vient de faire manger à son ami sa première crème Canari. "Il faut juste lui nouer la queue !" admit-il. Oui, c’était parfaitement absurde et encore, il ne lui avait pas sorti sa blague préférée, celle sur la différence entre un corbeau - qui est, bien entendu, que ses pattes ont la même longueur, surtout la gauche. Enfin, s’ils se lançaient réellement sur ce type de conversation, il ne doutait pas que Quinlan le congédie trop vite. Ou se cogne la tête contre le mur.
Il chercha alors un sujet sur lequel rebondir et son regard se posa sur le Maine Coon. Il y avait quelque chose d’énigmatique chez ce genre d’animal. Et celui-ci, rien que par ses proportions, était intrigant. "Il est impressionnant, ton chat ! J’ai comme l’impression qu’il nous observe. Tu crois qu’il nous juge ?" Son ton était enjoué et son rire tournait presque au hoquet alors qu’il avalait une nouvelle gorgée de la boisson aux senteurs de tourbe. |
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| Sujet: Re: Jägermeister, Jabberwocky & Jockstraps Sam 16 Jan 2016 - 9:47 | |
| Ah, Ruppie n’était pas débordant d’allégresse en ces temps troublés ? No shit, Sherlock. Il venait de perdre son ex-femme — d’ailleurs plus ça allait et moins Quinn doutait du fait qu’il n’avait jamais cessé de l’aimer — alors non, on ne s’attendait pas à ce qu’il tape une gigue en ricanant comme un imbécile. Cela dit, tout était possible avec de l’alcool. Et vu les quantités qu’ils avaient à disposition ce soir-là… Ouais, clairement, tout était possible. Même les blagues de merde.
Parce que oui, Quinlan en avait un peu marre de gloomer aussi, donc quand une vanne moisie fit une apparition dans son cerveau malade, il ne put s’empêcher de la balancer à voix haute. Avec un peu de chance, ça pouvait détendre l’atmosphère… Et ça marcha ! Ruppie se mit à pouffer comme une dinde, tout en faisant remarquer que c’était con. Nan, sérieusement ? Rupert s’était transformé en Captain Obvious dans la nuit ou quoi ? Quinlan n’en rit que davantage, entraîné dans la pente glissante du fou rire, bien aidé par son Jäger. Le pire ? Ruppie en remettait une couche avec une autre blague. Et Quinlan se marra comme une baleine en entendant la chute. C’était tellement absurde que ça en devenait drôle. Un peu comme leurs vies.
— Elle était pas mal celle-là Ruppie !
Croquant dans un sandwich — il n’y avait pas touché jusque là — Quinlan continuant à se bidonner. Il avait de plus en plus de mal à capter ce que disait son collègue mais il comprit qu’il parlait du Docteur. Son énorme chat était étendu non loin, l’air passablement blasé. Un chat quoi. Rupert se demandait s’il les jugeait… Nan mais vraiment Ruppie ?
— Bah oui, évidemment, c’est un putain de chat ! D’ailleurs, je suis certain qu’il se dit que t’es un gros con et que je suis un connard stupide. Hein le Docteur, c’est ça ton diagnostic hein ?
Quinlan fit signe à son chat, qui tira les oreilles en arrière avant de se détourner de lui. Il avait honte de son humain, vraiment. Se donner en spectacle, se mettre en cet état : aucun doute, ce qu’il boit ne fera pas d’miracle. Le Docteur, d’un œil torve, se remit sur ses pieds; et alla voir ailleurs, plus loin, s’il y était.
— Meh. Je comprendrais jamais ce chat.
Ne t’en fais point, la loque. C’est plutôt réciproque.
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| Sujet: Re: Jägermeister, Jabberwocky & Jockstraps Dim 24 Jan 2016 - 18:46 | |
| Rupert attrapa un autre sandwich – ils étaient tout petits, tout mignons ! Comme ceux qu'il préparait à Marygold quand ils allaient une journée au parc, il y a quelques années. Ça se mangeait en une bouchée, ces trucs, et ça ne devait pas éponger suffisamment l'alcool qu'il ingurgitait en parallèle, parce qu'il sentait la chaleur dans ses joues qui gagnerait bientôt son crâne.
Bon, ils étaient partis dans un concours de blagues nulles. C'était déjà mieux qu'un dialogue pourri sur Ismérie. Surtout que c'était pas comme si Quinn la connaissait vraiment. C'était sa collègue, ouais, mais elle était si froide et détachée, que ses amis étaient peu nombreux à la clinique. Donc, bon, la conversation aurait pas été passionnante. Et puis Rupert commençait à se dire que la meilleure solution, c'était de l'enfermer dans une toute petite boîte, fermer à clef et jeter la clef dans la mer. Il serait là pour Marygold, si elle avait besoin d'en parler. Peut-être même avec Eldred un jour. Mais, comme d'habitude, il se disait que les problèmes, il valait mieux les cacher loin, dans une boîte à laquelle il n'avait pas accès.
Et là, il avait accès à sa bouteille de Kilbeggan. Elle le connaissait bien, elle savait flatter ses chairs meurtries, calmer ses angoisses, enrober d'un caramel tendre ses névroses – putain Rupert, c'est beau c'que tu dis ! « Haha, merci ! » Ah, ouais nan, Quinlan parlait de sa vanne. Bref. Il avait dû remplir ses verres plus que d'ordinaire, parce que là, ça montait sec.
Du coup, il essayait de se recentrer. Vu qu'il ne connaissait pas le yoga et n'était doué en méditation que pour ses entraînements d'occlumancie, il cherchait un point d'ancrage. Fixer un objectif pour se concentrer. Ah bah le gros Maine Coon, on pouvait pas le louper. Il demanda à Quinlan s'il croyait que le félin se moquait d'eux ou les jugeaient. Ah. Apparemment c'était normal pour un chat de juger son maître. C'était un peu idiot du coup. Pourquoi prendre un animal de compagnie qui allait te renvoyer du mépris à la figure dès que tu auras passé le pas de la porte ? Comme si dans la vie quotidienne on rencontrait pas suffisamment de trouduc pour nous rappeler qu'on valait que dalle. « J'suis ben content avec mon chien, tu vois. Au moins, il me comprend, j'le comprends et tout va bien. » Il regarda Quinlan droit dans les yeux, proche de la révélation métaphysique : « C'est tellement déprimant de s'dire 'ouais j'vais finir seul avec mes chats '. Les types en ont rien à faire de toi. C'est trop triste. » Il avala une nouvelle gorgée. « Moi j'vais finir avec Kaïros, ce sera bien. » Et il retourna à la contemplation du mur.
En fait c'était complètement stupide. Kaïros avait cinq ans. D'ici, grand max dix ans, il faudrait lui administrer de l'élixir de vie pour qu'il continue son chemin. Ce serait cool un chien-phénix. Est-ce qu'un phénix est loyal ? Rupert ne connaissait rien aux créatures magiques – seulement les dommages qu'elles pouvaient mettre dans un village moldu.
« Et toi, du coup, t'es bien avec ton mec ? » Il avait un peu pensé à voix haute. Lui ne s'imaginait pas trop avoir de relations avec ses étudiant.e.s – surtout parce que la plupart avait l'âge d'être ses enfants. Quinlan était plus jeune, ça devait moins frapper. Enfin de toute façon, ce genre de considération, du moment que ça concernait deux adultes consentants, ça concernait personne. Mais voilà, Clemens était le fils d'une ancienne collègue qu'il appréciait, tout comme Amaranthe, du coup c'était assez drôle qu'il sorte avec un pote à lui. Du coup il riait un peu, faiblement, sans raison apparente. |
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| Sujet: Re: Jägermeister, Jabberwocky & Jockstraps Lun 15 Fév 2016 - 14:59 | |
| Mouais, Quinlan n’aimait pas trop les chiens. Ils étaient plus gros, plus cons et la plupart du temps ils puaient la mort, surtout par temps humides. Le guérisseur n’avait jamais voulu d’un chien, même étant petit. Il leur préférait la grâce et l’arrogance féline d’un chat qui se croit plus malin que vous, mais qui finit quand même à courir après la lumière d’une lampe torche. Et puis, la plupart du temps, un chat peut vivre sa vie sans se mêler de la vôtre. C’était à la fois un avantage et un inconvénient, mais ça convenait parfaitement à Quinlan.
— Oh ça m’va de finir en cat lady. Enfin, cat lord. P’tain ça pue la classe comme titre en fait, on dirait un nom de super vilain. Batman vs Catlord.
Quinlan but une nouvelle gorgée de son cocktail en ricanant de sa propre connerie, et faillit s’étouffer en entendant la question de Ruppie. Il était sérieux là ? Il lui demandait cash comment ça se passait avec ‘son mec’, genre pour faire la conversation ? Quinn avait du mal à savoir exactement pourquoi, mais il avait l’impression que quelque chose n’allait pas, comme si une note venait rendre l’accord dissonnant. Il perdit son sourire, et haussa les épaules. Clemens avait plutôt bien pris le fait que Quinlan rompe son vœu de loyauté pour aller s’envoyer en l’air au Panic! pas plus tard que samedi soir, mais les circonstances avaient été spéciales. D’ailleurs, ‘bien pris’… Il avait sûrement dû avoir pitié plus qu’autre chose.
— Ça va.
Franchement, il ne voyait pas quoi répondre d’autre. Rupert ne voudrait sûrement pas des détails non plus, alors à quoi bon épiloguer ? Et puis il y avait cette histoire de lettre écrite en allemand, cette démangeaison mentale qui revenait sans cesse et contre laquelle il allait bien devoir faire quelque chose… Non, Quinlan préférait ne pas en parler. Pas maintenant, et pas avec Ruppie.
— Je me ferais bien un tatouage, tu sais.
C’était sorti tout seul, presque de nulle part. En vérité, Quinlan avait toujours eu cette petite idée de se faire tatouer, mais pour le motif… il avait fallu attendre que Clemens débarque dans sa vie comme une boule de démolition.
— Sûrement un dragon. Je sais pas trop encore. T’en penses quoi ?
Bon, il lui demandait son avis, mais ça ne voulait pas dire qu’il allait finir par en tenir compte. C’était juste histoire… de parler d’autre chose.
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| Sujet: Re: Jägermeister, Jabberwocky & Jockstraps Mar 1 Mar 2016 - 19:27 | |
| Entre chien et chat. C'était pas une expression, ça ? Hm. Il ne savait plus trop ce que ça signifiait. Mais en tout cas, l'idée de vivre entouré d'animaux lui plaisait bien. En soi, sa vieille demeure d'Arklow renfermait déjà quantité d'espèces. Certaines promptes à lui rappeler qu'elles étaient là « bien avant lui ». Marigold s'y plairait. Elle irait voir ses grands-parents et son arrière-grand-mère, jouerait dans le jardin et irait à la plage – le samedi il l'emmènerait sur Henry Street pour un peu de shopping et ils mangeraient du ragoût dans son pub préféré. Ouais, finalement, il n'avait pas trop à craindre des prochains mois. Enfin. Il lui faudrait la protéger, quand elle serait en vacances.
« Haha un Catlord. » Il explosa de rire. Dans son esprit habité par des vapeurs amères, l'image d'un chat avec un monocle s'imposait. Et, étrangement, il trouvait ça, hilarant. « J't'imagine bien, en costard avec une barbe parfaitement taillée, un monocle, dans ton manoir. Avec ton armée de félins. »
Songeant lui-même à la vieillesse, il se rendait compte une fois de plus qu'il ne savait quelle destination il préférait. Il ne savait tout bonnement pas. On le lui avait suffisamment reproché, d'ailleurs. La seule personne âgée qui lui semblait heureuse, pour la part d'elle qui ne s'enfonçait pas dans la sénilité, était sa grand-mère. Aoife trônait toujours dans le même fauteuil, expirant des volutes violettes et faisant danser l'elfe de maison qui passait par là – sujet de discorde entre elle et son fils, qui s'était soldée sur la décision de la bru « Enfin, où irait donc ce pauvre Cliath si l'on s'en séparait ? ».
« Ma grand-mère est veuve depuis des dizaines d'année cela dit, elle vit très bien. Je sais pas de quoi j'me plains, en fait. » lâcha-t-il, pensif. Pour changer de sujet, il demanda à Quinn où sa relation amoureuse en était. La réponse fut brève. La réflexion sur le pourquoi du comment de ce ton lapidaire aussi. Il restait silencieux, contemplant le fond de son verre. Avant de le remplir.
Et Quinlan lui balança qu'il voulait un tatouage. Son avis ? « Oh ! Oh non je pourrais pas, tu vois : mon corps est un temple. » répliqua son collègue avec l'éloquence que sa bouche pâteuse lui autorisait. De son regard torve, il sondait Quinlan. « Un dragon. Ça t'irait bien ! » Il but une nouvelle gorgée avant de poser son verre. Etendant ses bras de toute sa largeur d'albatros il le questionnait, l'air tout à fait sérieux « Un grand ? » Il plissait les yeux, songeur. « Mais attends, les tatouages… C'est comme les tableaux ? Ça bouge ? » Les seuls amis tatoués qu'il avait eus étaient moldus, il n'avait donc connu que des tracés hasardeux, piqués à la machine dérobée par un amateur aviné, dans un coin sombre de leur cave. C'était pas très réussi. Mais Quinlan avec un dragon… Ça semblait somme toute cohérent. |
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| Sujet: Re: Jägermeister, Jabberwocky & Jockstraps Ven 4 Mar 2016 - 5:08 | |
| Ah, Ruppie était un visionnaire ! Au moins il comprenait la base de la psyché de Quinlan, ce qui faisait son essence, ce qui resterait même si tout le reste partait en steak : il serait classe. Des fringues de qualité, avec un soupçon d’élégance à l’ancienne, presque façon époque victorienne parce que pourquoi putain de pas ? Le guérisseur hocha énergiquement la tête. Ouais, il serait le supervilain le plus classe du monde s’il devenait Catlord.
— En fait, tu ne le sais pas, mais nous avons déjà gagné. Les chats sont partout, essayant de vous faire croire que vous êtes les maîtres alors qu’en réalité, dans le fond, vous n’êtes que leurs humbles serviteurs. La Terre est conquise depuis des années déjà… Et vous n’avez rien remarqué. Le plan parfait !
Aidez-le par pitié, mon humain est cinglé. Un peu plus loin, le Docteur baissa les oreilles comme s’il voulait les fermer, les rendre imperméable au babillage stupide de Quinlan. Comment pouvait-il se permettre de révéler ainsi leur agenda secret ? Il voulait mourir !? Oh, de toute façon, tout ça n’avait pas d’importance. Aujourd’hui n’était pas le jour où les chats montreraient leur vrai visage : ils étaient bien trop occupés à faire la sieste.
Pendant ce temps-là, Ruppie partait tout seul sur un sujet où Quinlan avait du mal à le suivre. Descendant encore son verre en ponctuant ses gorgées de sandwichs, il hochait de temps en temps la tête, comme pour signifier qu’il écoutait bien ce qu’il disait. Oui, il écoutait, mais de là à comprendre, il y avait un gouffre. De toute façon, il ne tarda pas à changer de sujet, et Quinn lui relança la balle. Il n’avait pas envie de parler de ses histoires de couple, alors il partit sur tout autre chose. Son futur tatouage.
La réaction de Rupert le fit éclater de rire, et ce n’était pas très beau à voir. L’alcool lui repassa dans le nez, manquant de l’étouffer au passage. À moitié allongé dans le canapé, Quinlan tentait désespérément de reprendre ses esprits.
— Un… temple !?
Hilare, il réussit à respirer normalement, même s’il continuait à rire. Cette expression lui apparaissait parfaitement incongrue : on parlait de Ruppie quand même. Un temple ? Avec ce qu’il s’enfilait d’alcool et… d’autre chose ? Quinlan le savait, il avait été présent ce jour-là.
— Dis plutôt que t’as la trouille d’avoir mal ! Et sinon pour la taille je sais pas trop… pas trop petit, sinon c’est nul. Et ouais j’en veux un qui bouge, même si c’est pas obligé. C’est pas le même prix après, je pense.
Mais ça, Quinlan s’en foutait. Il était du genre à gagner pas mal d’argent et à en dépenser autant. Quand il voulait quelque chose, il n’allait pas tourner cent sept ans autour du pot pour une question de gallions qu’il aurait de toute façon. Au moins, on ne pouvait pas dire qu’il était avare.
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| Sujet: Re: Jägermeister, Jabberwocky & Jockstraps | |
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