Azalaïs E. Ilderan

Azalaïs est née un 12 février, alors que la neige recouvrait la lande et que le feu brûlait dans la cheminée.

Sa mère, sorcière, son père ainsi que son frère aîné, tous deux moldus, furent plus qu'heureux d'accueillir la dernière racine de la famille. Si sa venue était attendue, la grossesse de sa mère ne l'était pas, et c'est donc avec une joie sans retenue que la petite famille enlacèrent le nouveau-né.
Venant d'une famille relativement classique, si ce n'est que sa mère descendait d'une famille de sorcier, et non son père, Azalaïs appris très tôt à faire la différence entre le monde moldu et le monde sorcier.

Son frère n'ayant pas eu la chance d'obtenir des gênes magiques, ou trop faibles pour être étudiés, sa mère, Serena DeVago, eut le plaisir de lui enseigner les rudiments de la magie. Néanmoins, comme toute la famille vivait dans une contrée moldue et que sa mère savait pertinemment qu'elle irait faire ses études à Poudlard, Azalaïs fut contrainte d'aller faire sa scolarité dans des écoles moldues.
Elle put donc se former et connaître toutes les spécificités de ce monde-là, mais ce fut une occasion pour elle de partager avec son frère aîné, Salvi, toutes les anecdotes liées à une enfance moldue.

Pendant ce temps, son père, Titoan Ilderan, les emmenaient tous deux en forêt, se balader, apprendre la leçon de la vie, et découvrir le monde. Elle apprit donc avec un enthousiasme non feint, les rudiments de la survie en forêt, de la chasse, de la pêche, mais aussi de l'art. En effet, son père, un artiste-ébéniste, leur appris à trouver la beauté dans les moindres recoins, à appréhender le pouvoir de la simplicité et la satisfaction du travail accompli. Il l'initia à l'art moldu, elle appris à épancher ses émotions au moyen d'un pinceau et à se laisser envahir par le calme. Malgré son tempérament de feu, elle sût s'apaiser très tôt.

Sa grand-mère maternelle, Matilda DeVago, sorcière aussi, se prit d'affection pour la jeune fille dès sa naissance. Agée de 92 ans à la naissance de la petite fille mais cependant en forme remarquable pour son âge, elle se plaisait à s'en occuper et à lui apprendre l'histoire de la sorcellerie et des sorciers. Azalaïs aimait se rendre chez sa grand-mère, voir sa grande demeure animée en permanence d'objets magiques en tout sens, s'amuser avec son elfe de maison, observer et taquiner les nombreux portraits de ses ancêtres sur les murs.
Serena, la mère d'Azalaïs, venait d'une maison fortunée de sorciers. Ses choix de vie allèrent à l'encontre de tout ce qu'elle avait connu jusqu'à présent, et la simplicité dans laquelle elle choisit de vivre avec Titoan, son époux, surprit énormément sa famille. Matilda, sa mère, accepta avec plaisir ce changement soudain qui lui sembla un choix raisonné et raisonnable et contribua a l'évolution de sa fille, l'aidant tant sur un niveau psychologique que financier, et contribuant à l'éducation de ses petits-enfants.
Azalaïs passa donc les neufs premières années de sa vie paisiblement, se déplaçant entre sa maison en pleine campagne jusqu'à chez sa grand-mère en vélo, accompagnée de son frère.

Peu après ses neufs ans, sa mère vint la voir, les yeux rougeoyants et gonflés. Azalaïs n'eut pas besoin de beaucoup de mots pour comprendre que Mamie Matilda venait de les quitter. Ce fût son premier décès d'un proche, son premier enterrement, son premier deuil. Et pas des moindres. Azalaïs aimait énormément sa grand-mère avec laquelle elle passait de longues après-midi a jouer aux échecs, dessiner, peindre et rigoler.
Si ses parents eurent droit à un héritage conséquent, Azalaïs eut quand à elle, droit à la baguette de sa grand-mère comme legs. En bois de sorbier et pleine d'un ventricule de dragon, de 25,5cm, Azalaïs la trouva un soir sur son lit en rentrant de l'école, dans une petite boîte en bois raffinée, toute couverte de marqueterie de paille. Quand elle l'ouvrit, elle découvrit la jolie baguette en bois clair posée sur un lit de cuir noir qui recouvrait tout l'intérieur de la boîte. Les initiales de sa grand-mère, M.D., étaient incrustée à l'intérieur du couvercle, à l'aide d'une fine dorure pleine de grâce et de distinction, à l'image de sa grand-mère.

Cet épisode fût le seul moment de pleine tristesse dans la jeune vie d'Azalaïs, et c'est à la suite de cela, ainsi que d'un conseil avisé de sa grand-mère, que la petite fille devint de plus en plus joyeuse, se protégeant des malheurs au moyen du bonheur, des pleurs grâce à son rire, de la peur par la dérision.
« Azalaïs, ma chérie, sache que la lumière de ta vie ne peut venir que parce que tu la propage. Sache te protéger des qu'en diras-t-on, sache t'entourer d'amour et de vie car l'être humain se complait dans la souffrance et la mort, et il te sera toujours plus difficile mais bien plus noble, de propager la chaleur du soleil plutôt que de souffler le froid des jours d'hiver. »

Deux mois avant ses onze ans, Azalaïs ne tenait plus à l'idée de recevoir sa lettre d'admission. Ses parents durent même, et ces moments étaient rares, l'enfermer dans sa chambre avec un sortilège de sourdine tellement elle devint casse-pieds. Bien sûr, elle stressait à l'idée d'être répartie, et ne savait pas quelle maison pouvait lui convenir. Bien sûr Gryffondor serait un choix noble, mais Poufsouffle... et puis Serdaigle... après tout, elle était intelligente... Sa mère la rassurait souvent en lui disant que peu importe la maison que le Choixpeau choisirait pour elle, ses parents seraient fiers d'elle et qu'ils savaient que cela la rendrait heureuse peu importe le choix.

Le jour où la lettre arriva enfin, Azalaïs manqua s'évanouir et puis finalement, se mit à courir lettre en main, faisant trois fois le tour de la maison en hurlant. Elle se rendit également sur la tombe de sa grand-mère pour lui annoncer la nouvelle, chose qu'elle faisait régulièrement, dès qu'un évènement important arrivait.
Pour la féliciter, ses parents lui offrirent Gaya, une petite chatte de quatre mois, toute grise, pleine de vie et d'entrain comme elle. Ses petits yeux verts regardaient l'enfant avec intérêt et elle secouait sa petite queue coupée, couchée sur le lit d'Azalaïs, lorsqu'elle la trouva. Adoptée immédiatement, elle sut qu'elle ne partirait pas seule à Poudlard.

Azalaïs savait que sa place était à Poudlard, non pas parce qu'elle commençait à expérimenter quelques sortilèges, mais surtout parce qu'elle avait compris qu'elle appartenait au monde sorcier, qu'elle y serait entière, et que c'était ce qu'elle avait toujours voulu et souhaité : être entière.