[Mission de l'Ordre] Quand on crie "Au loup"

Le portoloin s'était activé, et la sensation désagréable d'être aspiré par le nombril se fit ressentir. Je n'aimais vraiment pas ce genre de transport, je préférais amplement le transplanage, au moins je savais exactement ce que je faisais et ou je mettais les pieds, ce qui n'était pas le cas avec le portoloin.

La dernière annonce qu'avait fait Severus m'avait beaucoup plus touché que ce que je pensais. J'étais comme dans un état second. L'idée de recroiser Yugi me terrifiait, surtout après ce qui s'était passé lors de notre dernière rencontre. Mais je ne pouvais pas me défiler. Lupin avait besoin d'aide, et laisser mes camarades y aller seuls, ce n'était même pas pensable, surtout avec Yugi dans les parages. J'espèrais seulement avoir suffisamment de recul - même si je ne me faisais pas non plus d'illusions - pour faire la part des choses.

Le choc avec la terre ferme me fit vaciller légèrement et je manquais de tomber les fesses par terre. Nous avions atteris entre deux grands arbres, des pins immenses. Juste en face de nous, des caillasses et des rochers. Un environnement abrupte qui donnait lieu sur un immense Loch. L'autre rive du Loch était visible, mais vue la distance, il était inutile de songer rejoindre l'autre rive à la nage. De toute façon, ce n'était absolument pas le but rechercher. Le ciel était bas et nuageux, et il commençait déjà à faire sombre. Je jetais un coup d'oeil à mes camarades puis regardait derrière eux. La forêt s'étendait à perte de vue, et un affluent du Loch se trouvait à proximité, toutefois ils étaient trop à découvert des moldus pour établir un campement ici. Il ne fallait pas tarder non plus, et mieux vallait installer le campement avant que la nuit ne soit totalement tombée.

-Je suggère qu'on aille se mettre sous les arbres s'en trop s'éloigner et installer le campement et des protections autour. Il est inutile de parcours des kilomètres, il va faire nuit, et les loups-garous auront l'avantage s'ils nous tombent dessus.

La suggestion était faite à mi-voix. Je savais que les loups-garous avaient une facilité déconcertantes à se déplacer dans la nuit, c'était d'ailleurs comme ça que Yugi m'avait capturé quelques années auparavant et je ne tenais absolument pas à réinterer l'expérience. Des protections et des systèmes d'alarmes seraient posé coûte que coûte, ou je les plantais tous là, sans aucun remords. Je les regardais, attendant de voir si quelqun avait une autre idée à proposer.

Dean se débrouilla pour faire rentrer son propre sac dans celui qui contenait la tente magique des Weasley. Il mit ensuite le sac sur ses épaules et le serra bien, laissant ainsi celui contenant les vivres à Ghrystal. La galanterie voulait que ce soit eux qui le fassent. Et il le ferait. Le moment était venu, ils partaient en mission. Deux mois s'étaient écoulés depuis sa dernière mission et, étonnamment, cela lui avait manqué. Cette poussée d'adrénaline, cette sensation de se sentir utile, cette liberté enfin exprimée, ce sentiment de satisfaction de vraiment se battre pour ses idéaux. Voilà ce qu'il ressentait. L'Ordre était un véritable combat. Il s'était aventuré dans l'organisation la peur au ventre, mais en aucun cas il n'aurait pu renoncer à une telle opportunité de s'exprimer, de défendre ses idées. Et, après tout, le monde avait bien besoin de combattants pour empêcher les Mangemorts de nuire. L'Ordre les avait infiltré à travers Rogue, et c'était quelque chose que les Aurors n'avaient pas. Certes leur combat était illégal mais devaient-ils vraiment renoncer à leur envie de se battre, à cette opportunité qui leur était offerte de combattre la haine et les idées archaïques des semeurs de mort ?

Il saisit le Portoloin et se sentit happer avec ses amis et camarades. Cette sensation de confinement était toujours bizarre. Il avait beau avoir utilisé les services de Portoloin pour voyager après la fin de ses études à Poudlard, il devait bien avouer qu'il ne s'était pas habitué à cette drôle de sensation. Ils apparurent aux bords d'un loch, comme le leur avait dit le nouveau professeur de Défense contre les Forces du Mal. Aussitôt arrivés, ils s'attelèrent à la tâche. L'abraxan écoutait avec attention les conseils avisés de Siobhan. Ils étaient effectivement vulnérables et devaient se protéger comme il se devait. Il se dirigea vers l'espace indiqué par Megan pour installer leur campement. Il saisit sa baguette. Il la gardait juste à la main, prêt à réagir, mais n'avait pas le bras tendu ou quelconque geste offensif. Il restait juste sur ses gardes. Non seulement ils devaient faire attention à la meute de loups-garous qui pouvait leur tomber dessus à tout instant, mais le comté n'était a priori pas très accueillant avec les sorciers. Et s'il se sentait dans son élément au sein de cette forêt, il était tendu intérieurement. Et il le serait sûrement jusqu'à ce qu'ils partent d'ici. Il n'aimait pas sentir le poids de la menace peser sur lui, sur eux.

Il posa le sac au sol et agita sa baguette. La tente sortit alors du sac et se monta, les piquets venant se planter dans le sol pour maintenir la structure solide. Il attrapa son sac et alla le déposer dans la tente. Elle était spacieuse et bien aménagée. Ce n'était pas le luxe, c'était sûr, mais c'était toujours mieux que de camper comme les moldus. Il ressortit rapidement pour aider les autres à installer les protections nécessaires pour leur assurer un minimum de sécurité. Ils allaient devoir prendre des tours de garde malgré ces protections, mais en aucun cas ils ne devaient s'en passer. Cette sécurité était plus que nécessaire dans leur cas. Il s'appliqua, en plus des sorts de barrière et d'invisibilité, à insonoriser l'extérieur de leur bulle. Ils voulaient que les sons qu'ils émettent ne puissent être entendus que par des personnes se trouvant vraiment proches de leur zone de campement. Hélas, ils ne pouvaient cacher leur odeur. Et comme l'a signalé Siobhan, les loups avaient un odorat très développés. Il en savait quelque chose à ce sujet. Ses facultés étaient souvent plus développées lorsqu'il se métamorphosait en loup. Il n'y avait aucune raison que les loups-garous n'aient pas les mêmes facultés d'odorat. Elles étaient peut être même encore plus développées. Si seulement Rogue ne les avait pas prévenus au dernier moment. Il aurait pu se renseigner un minimum sur ces créatures. Ils devaient continuer à s'organiser correctement. Il se tourna vers ses amis et demanda :

- Qui a des dons culinaires et souhaite s'occuper du repas ? Ah oui, il faudra aussi se mettre d'accord sur les tours de garde pour cette nuit.

Il avait des questions à poser aux autres étudiants mais il attendrait qu'ils soient tous réunis pour le faire. Il était important qu'ils partagent toutes les connaissances qu'ils pouvaient avoir sur les loups-garous. Que ce soit sur leur comportement, sur leur nature, sur les sorts qu'il fallait utiliser contre eux, peu importait, ils devaient être renseignés. Ils devaient tous être prêts en cas d'affrontement, sinon ils n'auraient pas la moindre chance.

Dés l’instant ou ils avaient atterris à l’orée de la forêt, au bord du Loch, Megan avait observé très rapidement les alentours sans amorcer le moindre geste, tournant seulement la tête. C’était loin d’être ma première mission en terrain inconnu. Après avoir observer les alentours, les oreilles aux aguets, elle se concentra sur ses coéquipier pour cette mission. Elle était surprise que Quinlan ne soit pas de la partie à vrai dire, mais elle se gardait bien de faire la réflexion. Son regard se posa d’abord sur Siobhan qui s’agitait un peu trop à son goût, malgré des réflexions intelligentes venant d’elle. De toute façon, Megan connaissait parfaitement Siobhan, même si la voir ainsi sur le terrain était quand même assez déroutant. Les yeux de Megan allèrent se poser sur Ghrystal, beaucoup plus réservé qui restait dans son coin, aidant en silence. Puis Dean, qui s’activait à monter la tente et Amaranthe en soutien. Ils s’étaient tous organisés d’eux-mêmes, et c’était une bonne chose. Megan était resté immobile, se tournant enfin légèrement vers le Loch, puis à nouveau vers la forêt, elle analysa silencieusement la situation, tout en restant sur ses gardes. Si Yugikeitero était là, nul doute qu’il se manifesterait bientôt. Après tout, la dernière fois, c’était l’odeur de Megan qui l’avait mener à elle...

Les bras croisés, Megan regardait désormais la cime des arbres, et les crêtes des montagnes. Un calme apaisant régner aux alentours, mais mieux valait rester sur ses gardes. Je finis par enfin bouger, remontant jusqu’à l’orée ou se trouvait le campement monter et ou ils s’afféraient tous à la tâche. Je me tournais enfin vers eux, afin de dire doucement.

“-Et l’ouïe aussi Siobhan. Ils entendent aussi bien qu’ils sentent...” commenta-t-elle amusée, “ je reviens, si j'ai un soucis, je vous envoie un signal...” ajouta-t-elle en s’éloignant du groupe.

Je m’éloignais du campement, les laissant seuls. J’avais dans l’idée de poser des alarmes anti-intrusions à une distance raisonnable du camp, ainsi que des sorts de protections basiques pour être alerté bien avant d’une intrusion garouesque, nous donnant aussi le temps de nous préparer, voire de décamper si besoin était.
Je marchais à travers les arbres, prenant des points de repères, et à l’aide de pierre que j’installais à des endroits précis, je formais les boucliers invisibles, tout en installant les alarmes faisant le tour, faisant un cercle autour du campement. De là ou elle se trouvait, il y avait une certaine marge puisqu’elle en voyait pas la tente, ni ses alliés. Elle crapahutait entre les arbres, montant et descendants endroits tout aussi escarpés que broussailleux. L’avantage qu’ils avaient, c’était d’être cerner par des lieux hostiles et guerre facile à se déplacer, même pour les animaux. Ils pourraient passés, c’était évident, mais non sans quelques difficultés et égratignures.

Elle finit par revenir au campement, la nuit tombante. En arrivant, elle s’aperçut qu’Amaranthe manquait à l’appel, mais en sentant l’odeur, elle comprit qu’elle était entrain de cuisiner. Elle regarda Siobhan, Ghrystal et Dean et les avertis de ce qu’elle avait fait.

“-J’ai mis d’autres protections et signaux à environ cinq-cent mètres de notre position et tout autour. Ce sont des protections secondaires mais ça peut les retenir quelques minutes s’ils veulent nous faire une visite de courtoisie. Et ça aura l’avantage de nous prévenir un peu plus tôt s’ils pénètrent dans le dôme. Vous avez décidé quelque chose pour les tours de gardes?” Elle avait entendu Dean en parler avant qu’elle ne s’en aille, et elle voulait savoir s’ils s’étaient mis d’accord.

Megan rentra dans la tente avec ses trois comparses et ils se trouvèrent autour de la table. La carte du comté et des alentours se trouvait posé là, avec la boussole. Megan jeta un coup d’oeil dessus, histoire de bien mémoriser le comté et de voir quelle était la meilleure option pour demain.

“- Pour demain, il serait intéressant de partir vers le versant est, ça nous permettra de contourner cette route et par la même occasion ce village. C’est certes, un détour d’une bonne heure, mais si on peut éviter les confrontations avec les moldus...” proposa-t-elle calmement.

Il y avait bien la solution du Nord, mais celle-ci serait beaucoup plus épuisante puisqu’elle donnait sur les hautes montagnes. Le dénivelé y était donc beaucoup plus important. Toutefois, si Megan ne souhaitait pas se confronter à de possible moldus, le village paraissait quand même une solution opportun pour gratter quelques informations. Mais qui était suffisamment à l’aise avec les moldus pour tenter sa chance.

“-Avez-vous des idées pour dénicher des informations assez rapidement? Si on n’apprends rien sur Lupin, on va tourner en rond pendant un moment..”

Ils commençaient à être bien installés dans leur petit coin à l'orée de la forêt. Amaranthe partit s'occuper du repas, tandis que les autres s'organisaient pour les protections du camp, et notamment sur le tour de gardes qu'ils devraient prendre pour assurer une surveillance et ainsi une protection du tonnerre. Megan s'était mis dans la tête d'installer des protections supplémentaires plus loin. Et avant même qu'aucun d'eux n'ait pu réagir, elle avait déjà briser leur dôme isolant et s'était éloignée. Dean voulait la rattraper mais étant donné la vitesse à laquelle elle avait son annonce et qu'elle avait foutu le camp, il n'aurait eu qu'un moyen de suivre sa trace d'aussi loin. Se métamorphoser en loup et la tracer avec son odorat. Cela dit, il ne voulait pas utiliser cette nouvelle forme de cette façon. Ces coéquipiers ne le savaient pas encore, à part Amaranthe, et cela pourrait être un choc pour eux. Il se garderait de le faire pour l'instant.

Il écouta Siobhan dire qu'elle prendrait le premier tour de garde. Il retint l'information, mais ses pensées n'étaient tournées que vers Megan à l'heure actuelle. Elle s'était aventurée seule dans les bois alors qu'ils avaient été envoyés en mission périlleuse, face à une dangereuse meute de loups-garous, pour retrouver Lupin. Et ils savaient tous, pour l'avoir eu en cours, à quel point il était un bon sorcier. S'il lui était arrivé quelque chose, ils devaient se serrer les coudes à tout instant pour éviter qu'il n'arrive quoi que ce soit à l'un d'entre eux. Ils n'avaient pas son niveau. Le Français pestiférait dans sa langue natale. Il ne savait pas ce qu'elle était partie faire dans les bois mais il était sûr d'une chose, c'était qu'elle était complètement inconsciente d'être partie toute seule pour le faire. Surtout après que la Phénix les ait tous prévenus du puissant odorat des loups, et par extension des lycanthropes. Il trépignait sur place, la baguette à la main. Il n'aimait pas la savoir en danger comme cela, mais il ne devait pas partir à sa recherche. Ils devaient rester groupés, ne pas se séparer, sous peine de prendre de trop gros risques. Lorsqu'elle revînt, il la laissa passer et se précipita pour reformer la structure intégrale du dôme. Il les isolait à nouveau du monde extérieur, créant une barrière magique entre eux et le danger invisible qui exerçait sa pression sur eux.

Il écouta Megan donner ses explications sur cette petite escapade improvisée. L'installation d'alarmes et de pièges n'était clairement pas une mauvaise idée, il ne pouvait le nier. En cas d'attaque de la meute, ils seraient effectivement prévenus plus tôt et pourraient s'organiser pour les contrer. Il n'en restait pas moins furieux qu'elle se soit éloignée du reste du groupe sans leur dire ce qu'elle partait faire, ni même qu'elle n'ait eu l'idée d'être accompagnée avant de se séparer. Il prit la parole juste après Siobhan, le ton le plus sérieux possible :

- Meg, ne refais jamais ça ! Et que ce soit le cas pour chacun d'entre vous : on ne s'éloigne pas du reste du groupe. Aucun d'entre nous n'a le niveau pour s'en sortir seul face à une telle meute de lycanthropes. Même réunis, je préférerai que l'on n'ait pas à les affronter, mais encore moins en solitaire. Assurez-vous d'être toujours accompagné de quelqu'un d'autre ... dans le cas où le groupe serait amené à se séparer. Il reprit son souffle. Et d'un ton plus calme il ajouta : Bonne initiative néanmoins. Avoir plus de temps en cas d'attaque ne pourra que nous être bénéfique.

Ils se dirigèrent alors à l'intérieur de la tente et allèrent s'asseoir autour d'une carte du comté. L'Abraxan l'observait avec attention. Il s'informait du terrain sur lequel ils opéraient. Ils n'étaient clairement pas avantagés avec une telle configuration du terrain, mais ils n'avaient pas le choix. Ils devaient rester ici jusqu'à ce qu'ils retrouvent leur ancien professeur de Défense Contre les Forces du Mal. Il était hors de question de repartir sans lui, de retourner bredouille au quartier général de l'Ordre du Phénix. Il écouta Megan proposer un plan de route pour le jour suivant. Il ne pensait pas qu'ils aient vraiment à craindre les moldus du village voisin. Pour eux, ils n'étaient que des randonneurs qui appréciaient la contrée, il n'y avait pas à être apeuré par eux. Il approuva le plan de Siobhan :

- Voilà, Sio ira questionner les marchands pendant que l'on ira se poser à la taverne. On y apprendra sûrement quelque chose. Ça vous va ?

L'odeur du repas préparé par Amaranthe lui titillait de plus en plus les narines. Il avait hâte de pouvoir se rassasier et qu'ils aillent se coucher. Demain serait une longue journée, et ils avaient plutôt intérêt à être en forme.

J’acquiesçais d’un signe de tête à Siobhan, prendre le tour de garde en pleine nuit ne me dérangeais pas plus que ça puisque Ghrystal annonça qu’il prendrait le second et Ama le dernier. Ce n’était pas comme si j’arriverai à dormir tranquillement de toute façon. Savoir Yugikeitero dans le coin me donner suffisamment de quoi rester éveiller une bonne partie de la nuit ! Toutefois, s’aventurer dans le village n’était pas forcément une idée qui me plaisait, surtout quand on ignorait tout des moldus et vus les temps qui courrait s’était plutôt risqué de s’y aventurer et d’y poser des questions. Cela attirerait trop l’attention et c’était justement ce qu’on voulait éviter

Alors que je m’apprêtais à échanger mon point de vue avec Siobhan, je fut couper dans mon élan par Dean. Il me fit des reproches sur mon escapade et je restais bouche-bée, ne m’y attendant pas du tout. C’était la première mission que nous faisions ensemble depuis qu’on se fréquentait et nous étions d’accord pour ne rien laisser paraître, mais visiblement, il semblait avoir oublier notre décision commune. Heureusement qu’il poursuivit son discours plus généralisé pour faire taire de possible soupçons, mais cela me laissa pas moins vexée. En deux ans, je n’étais pas à ma première mission au sein de l’ordre, loin de là et je fis comprendre avec un regard noir à Dean, que je n’avais absolument pas apprécié son commentaire.

J’aurai pu leur dire ce que je comptais faire, et oui, j’aurai pu y aller avec un de mes compagnons d’infortune. Mais je ne m’étais pas éloigné non plus à des kilomètres du camp et je savais faire face à une attaque surprise, même si j’étais moins habituée aux attaques de lycanthropes qu’aux attaques de mangemorts. Je préférais me taire pour éviter une dispute ce qui était un peu trop raisonnable venant de moi. Je les écoutes tous parler, échanger leur avis, mais il y a quelque chose qu’ils oublient tous, je n’ai pas le coeur à leur dire de suite.

Nous passons à table. Le repas est délicieux et je félicite Amaranthe.

-C’est vraiment délicieux Ama, tu es un vrai cordon bleu! et Je suis d'accord avec toi, marcher la nuit c'est leur crier "yooho! Votre sandwich est servi", c'est vraiment a éviter... Si on veut pouvoir aider Remus.

Une fois le repas fini et la vaisselle faite, j’en profitais que nous étions encore tous sous la tente, pour prendre la parole. J’étais beaucoup plus sérieuse et mon ton était grave.

- Il y a plusieurs raisons qui peuvent expliquer le manque de communication venant de Lupin. Il n’est pas forcément capturer, il peut très bien ne pas avoir réussi à s’éloigner des autres lycanthropes sans risquer de se faire démasquer, comme il peut ne pas peut-être pas usé de magie, ou peut-être qu’il est déjà mort... Ou bien... On ne peut pas exclure qu’il ait rejoint les autres loups-garous voir... Qu’il ait peut-être trahi l’Ordre en rejoignant les mangemorts. On ne sait pas ce qu’on va trouver. Il faut envisager toutes les possibilités, même si elles ne sont pas plaisantes.

Après leur avoir fait comprendre qu’il fallait envisager toutes les possibilités, je sortie de la tente après avoir enfiler mon manteau, histoire de prendre un peu l’air et de me vider l’esprit, mes pensées étant tourner quasiment exclusivement sur Yugi. S’il était dans les parages il risquait de sentir mon odeur, et je mettais dans ce cas mes coéquipiers en danger, enfin peut-être que je m’avançais pour rien et que Yugi était passé à autre chose, mais si ce n’était pas le cas? Devais-je les prévenir ou je m’alarmais pour rien? Peut-être que la présence de Yugi dans les parages n’était qu’une rumeur et qu’on ne tomberait pas sur lui...

Je finis par retourner sous la tente

-Tu veux prendre quel tour de garde Dean?

Et après sa réponse t je me couchais, essayant malgré moi de trouver le sommeil en sachant que ça ne serait pas facile.

Les jeunes gens continuaient de discuter autour de la table. Ils s'organisaient pour la journée du lendemain et pour la nuit. Siobhan avait décidé de prendre le premier tour de garde, tandis que Ghrystal prendrait le second. Amaranthe prenait le dernier. Ce qui laissaient les troisième et quatrième créneaux pour Megan et Dean. L'abraxan ne s'attarda pas sur la question, il s'arrangerait plus tard avec son amante. Il écoutait ses camarades de promotion discuter. Ils n'étaient pas tous d'accord sur la stratégie à suivre. D'ailleurs, cela ne lui plaisait guère de voir deux camps se dessiner dès le premier soir. L'héritier Prendergast voulait également interroger les villageois. Dean se crispa légèrement. Pour le peu qu'il connaissait de son camarade et pour le peu qu'il avait vu le soir du bal donné par le Comte, il n'avait pas besoin de plus pour savoir que c'était une mauvaise idée. Il n'avait pas de tact et semblait avoir le sang bien chaud pour une telle mission d'infiltration, de renseignements. Cependant, le Français n'eut pas le temps de réagir que la rouquine du groupe expliqua son point de vue. Et en soit, elle avait complètement raison. Ils prenaient beaucoup de risques en se séparant. Il avait moins peur qu'elle de ce que les Moldus pouvaient leur faire, du danger qu'ils encouraient auprès d'eux, mais il la rejoignait sur le fait qu'il valait mieux se faire discret.

En effet, ils n'avaient aucune idée de l'organisation de la meute de lycanthropes Et s'ils avaient réussi à infiltrer le village. Après tout, il n'y avait pas besoin d'avoir du sang sorcier pour être un loup-garou. Et si le village était effectivement infiltré par la meute, ce serait du suicide que d'aller demander des renseignements. Et pourtant, demander des renseignements dans le village semblait la meilleure option aux yeux du jeune homme car c'était là-bas que Lupin aurait pu être vu pour la dernière fois. Ses pensées s'entremêlaient au fur et à mesure que la discussion avançait. Il fallait prendre une décision, même si aucune des options n'étaient parfaites. L'une leur faisait prendre des risques mais offrait une chance de réussite plus élevée dans leur quête d'informations, l'autre allégeait les risques mais également l'obtention d'informations. Le choix était difficile. Il restait à l'écoute de ses camarades.

Il attrapa la carte qu'Amaranthe venait de faire apparaître devant lui. Il pourrait effectivement en avoir besoin. Il espérait ne jamais être séparé du reste du groupe, mais c'était quelque chose qu'il fallait envisager. Ils devaient être prêts à tout. Même le pire. Cette mission pouvait être fatale à l'un d'entre eux. Cette mission présentait de nombreux risques pour chacun d'entre eux. Mais la vie d'un de leurs alliés était en jeu et il devait tenter de le retrouver. Le jeu en valait la chandelle. Pour l'instant tout du moins. Il restait silencieux face aux propos de ses camarades. Notamment ceux de la Phénix. Il n'en revenait pas de ce qu'elle proposait. Se pensait-elle aussi invisible que cela ? Avait-elle la moindre idée de l'énergie magique que coûtait un transplanage sur de telles distances ? Sans parler du risque de désartibulation. Non, clairement, elle n'avait pas la tête sur les épaules. Ses idées étaient bonnes, mais irréalistes à ses yeux. Les sorts qu'elle évoqua ne lui étaient pas tous connus, mais certains demandaient un niveau de maîtrise très élevé de la magie pour être lancés. Etait-elle présomptueuse à ce point ? Non, décidemment, ce n'était pas réaliste de se lancer dans une telle démarche. Attaquer n'était en aucun cas une bonne idée. Le combat ne devait être envisagé qu'en cas de nécessité. Il prit la parole à ce moment précis :

- Non, on ne peut pas attaquer. Du moins, on ne DOIT pas attaquer. On ne sait même pas où est Remus et tu veux que l'on se lance dans la gueule du loup de la sorte ? Dans le meilleur des cas, il est là-bas, prisonnier, et on arrive à le sortir vivant. Mais tu crois vraiment qu'on peut y arriver ? Certes on aura l'effet de surprise de notre côté, et encore, mais que vaut-on à 5 contre 40, peut-être plus ? Rien du tout. C'est du pur suicide que d'aller à l'attaque. Le combat doit rester une option de repli, on doit tout faire pour l'éviter.

Il marqua une légère pause, laissant Megan prendre la parole. Il bouillait contre Rogue de les avoir envoyé en mission sans chaperon, et sans avoir désigné de chef de groupe. Ils n'étaient clairement les plus expérimentés de l'Ordre et ils devaient en plus faire face à deux jeunes recrues au sang chaud et n'ayant pas la moindre idée de ce qu'était une mission. Avaient-ils seulement déjà fait quelque chose de la sorte qui n'entrait pas dans le cadre scolaire ? Ils étaient inconscients de vouloir s'élancer droit dans la gueule du loup. Inconscients ! Dean reprit :

- Je refuse de croire que Remus ait retourné sa veste. Pas lui. Je pense que son manque de communication est du au fait qu'il est blessé quelque part, ou pire, mort. Le temps nous est sûrement compté pour le retrouver, mais nous ne pouvons pas le chercher dans la nuit. C'est beaucoup trop risqué. C'est paradoxal mais on n'a pas le choix.

Il finit son repas tranquille alors que les autres s'activaient autour. Lorsqu'il eut fini, il donna un coup de baguette et les objets bougèrent. La vaisselle allait se faire toute seule cette nuit. Il resta assis sur le banc en bois, autour de la table. Il ne prêtait guère attention à ce que faisaient les autres. Il réfléchissait. Il avait une intuition qui l'effrayait. Il sentait cette mission très mal. Il ne savait pas pourquoi mais quelque chose au fond de lui le mettait en garde. Le danger était fort, partout, à tout moment. Et les dissensions qu'il y avait dans le groupe n'arrangeaient pas la situation. Il se frottait les tempes. Il avait peur. Non pas des lycanthropes, mais de la situation. L'instabilité du groupe l'inquiétait. Vraiment.

L'entrée de Megan dans la tente le sortit de ses pensées. Il ne savait pas si elle lui en voulait toujours. Le regard noir qu'elle lui avait jeté tout à l'heure n'était pas anodin pour lui. Pourtant, il savait qu'il avait bien fait. Il aurait réagi de la même manière pour tout le monde. Voire peut-être plus fortement sur les autres. Elle lui demanda quel tour de garde il souhaitait prendre. Il haussa les épaules. Il s'en fichait éperdument. Il savait qu'il dormirait peu de toute façon. Il était beaucoup trop stressé par la situation. Il la vit aller se coucher. Il se leva quelques instants après et alla s'asseoir sur le bord de son lit et posa délicatement sa main sur la joue de la blonde. Il la caressait du pouce. De son autre main, il agita sa baguette pour fermer le rideau et leur donner un peu d'intimité pour discuter. Il ne partageait pas sa chambre avec elle mais peu importait. Il chuchota pour ne pas attirer l'attention des autres :

- Excuse moi pour tout à l'heure. Il fallait donner l'exemple aux autres. Et .... je me suis inquiété pour toi. J'avais peur que tu ne reviennes pas.

Il vînt déposer un baiser sur le front de l'Américaine. Il ne voulait pas qu'ils soient fâchés, encore moins en mission. Il se remit à murmurer :

- Je prendrai la suite de Ghrys pour monter la garde, ça te va ?

Cette fois-ci ses lèvres allèrent trouver leurs semblables. Cette sensation enivrante le prenait à nouveau, comme à chaque fois qu'il embrassait l'Abraxane. Il savourait cet instant de partage, cet instant privé qu'ils avaient et dont ils pouvaient profiter. Et pourtant, le baiser restait chaste, n'était pas approfondi, juste le contact de ses lèvres sur les siennes. Mais ça lui suffisait. Il n'avait pas besoin de plus pour être rassuré. Sa présence était une force tranquille. La sentir près de lui était rassurant. Il décolla ses lèvres de celles de Megan pour reprendre :

- Il y a quelque chose qu'il faut que je te dise .....

Il arrêta net son murmure. Il avait entendu quelqu'un rentrer dans la tente. Il ne savait pas qui c'était et, dans le doute, il se tut. Il se faufila rapidement, mais discrètement, dans le lit d'à côté. Ce n'était pas celui dans lequel il avait prévu de dormir mais tant pis. C'était toujours mieux que d'être surpris dans celui de Megan, et ce même s'il n'était qu'assis sur le bord du lit. Il feint de dormir. Il parlerait avec Megan plus tard, quand une autre occasion se présentera.

Je n’avais pas forcément la même vision des choses. Si nous nous rendions directement au village, nous nous exposerons aux moldus et aux lycanthropes qui pouvaient être infiltré dans la petite ville. Ceci, plus le contexte actuel tendu entre le monde magique et le monde moldu, s’était à mes yeux, l’occasion de se mettre en danger inutilement en allant interroger les villageois.
De plus nous ignorons le nombre exact de loup-garous, ni s’ils avaient donné leurs allégeances à Voldemort, et les prendre par surprise était de loin l’idée la plus stupide à mettre en oeuvre. Je les écoutais parler, me remémorant mon entraînement auprès de Yugikeitero.

-On ne prends pas des loups-garous par surprise. Ils n’ont pas seulement l’ouïe développée, ils ont l’odorat aussi. Ils nous sentiront avant même qu’on est pu faire un geste, et ils sont beaucoup plus habile et rapide que nous. Attaquer des loups-garous, c’est s’offrir en tant que sandwich. Je serai d’avis de tenter une approche pacifique envers les loups-garous, sans mentionner Remus pour commencer. On ne sait pas ce qu’il en est exactement. S’il faut, Remus va bien et est parfaitement infiltré et débarquer comme ça en mode dégommage de lycans, serait cramer sa couverture et on le mettrait par conséquent, nous même en danger.

Je regardais Dean qui semblait certain que Remus n’avait pas retourner sa veste. Il n’était visiblement pas le seul à le penser et je cru bon de souligner.

-J’ai dis que c’était une éventualité à ne pas écarter. Il faut s’attendre à tout, et même si on préfére penser qu’il ne peut pas nous contacter pour des raisons plus dramatiques, ce n’est pas à exclure...

Par chance, je n’avais pas vraiment d’affinité avec Remus. Certes, il s’était toujours montrer très sympathique à mon égard, mais j’avais gardé mes distances avec lui, notamment par rapport à la rancoeur que Severus nourissait à son encontre, et par le fait qu’en tant que lycanthrope, j’avais quelques appréhensions à son sujet - ayant garder de très mauvais souvenirs de mon ex - .

- Je suggère que demain, deux d’entre nous aille directement dans le campement des lycanthropes. On se présentera comme des membres d’une organisation qui lutte contre le Lord Noir, et on leur proposera de se joindre à nous. Les arguments a utiliser sont peu nombreux à jouer en notre faveur, d’où le fait d’y aller en mode douceur. Si nous débarquons à cinq, ça risque de compromettre l’idée d’une présence pacifique. Qu’en dîtes-vous?

******

Je m’étais couché, inquiète par la situation dans laquelle nous évoluons. Severus aurait du mettre une personne plus expérimentée à la tête de l’expédition, il n’avait nommé personne en tant que chef à proprement parler, parce qu’il n’y avait jamais vraiment de chef dans les missions. Chacun connaissait sa place et les enjeux, sauf que là, pour deux d’entre eux, c’était leur première mission, et les trois autres n’avaient pas forcément beaucoup d’expérience pour ce genre de mission. Je me demandais pourquoi Quinlan n’était pas venu d’ailleurs. C’était étrange.

Alors que j’étais certaine que j’aurai du mal à trouver le sommeil, je senti le rideau se tirer et me tourner doucement pour voir Dean se faufiler jusqu’à moi. J’écarquillais les yeux de stupeur, et m’apprêtait à lui dire de partir au risque d’être pris en flagrant délit, mais il vint s’asseoir et commença à me caresser la joue. Autant j’adorais son contact, autant là, j’étais surtout inquiéte à l’idée qu’on nous voit.

-Dean, ils peuvent rentrés à tout moment! Dis-je un peu plus durement que je ne l’aurai voulu.

Je n’avais pas oublié sa réflexion, un peu plus tôt, et j’avais trouvé son comportement un peu exagéré, surtout s’il voulait que tous le sache. D’ailleurs, ses paroles qui suivirent démontrèrent bien mes pensées. Je soupirais doucement, ne sachant pas trop quoi dire, et encore moins quoi faire.

-Dean, je sais ce que je fais. En étant dans l’ordre tu sais très bien que les risques qu’on ne revienne pas reste élevés quoiqu’il en soit. Ta réaction aurait pu trahir notre secret... Soufflai-je doucement.

J’acquiesçais d’un signe de tête léger pour le tour de garde, peut m’importer quel tour de garde prendre à vrai dire, dormir n’était pas un soucis pour moi, mais une fois levé, je resterais probablement debout avec Amaranthe puisque j’aurai probablement du mal à me rendormir après.

Nos lèvres finirent par se sceller dans un chaste baiser que je savourais malgré moi. Lorsqu’il rompit le contact, il semblait soudain plus tendu. D’ailleurs le début de ses paroles me firent froncer les sourcils, mais Dean du quitter précipitemment le lit pour se faufiler dans celui d’à côté. Quelqu’un venait de rentrer.


Je me levais comme convenu pour mon tour de garde, et je restais debout, même après qu’Amaranthe m’est rejoint. J’avais réussi à dormir, non sans faire quelques cauchemars en souvenir de Greyback junior.

******

Au matin, avant l’aube, je préparais du café, et quelques tartines pour mes camarades, alors qu’Ama était toujours à la surveillance. Et j’allais réveillé tout le monde juste avant le lever du soleil afin que nous puissions lever le camp rapidement. J’avalais rapidement une tasse de café et deux tartines avant de plier bagages. En soi, défaire le camp avait été rapide. En cinq minutes, grâce à quelques coups de baguettes, nous étions prêt à partir. Pas étonnant puisque la veille, le plus long avait été les sorts de protections à poser.


- Qui est volontaire pour tenter une rencontre pacifique avec les loups-garous?

A vue de nez, on devait en avoir pour trois ou quatre heures de marche à un bon rythme, nous aurons donc tous le loisir d’en discuter en route.

Les discussions ne s'arrêtaient pas entre les cinq jeunes personnes. Les avis divergeaient et pourtant, ils devaient trouver un consensus. Leur position était déjà extrêmement dangereuse, alors si le groupe ne pouvait arriver à s'entendre, ce serait encore pire. Par un moyen ou un autre, ils devaient se mettre d'accord et se tenir à la décision prise. C'était ça ou aller à une mort certaine. S'ils n'arrivaient pas à se mettre d'accord, autant abandonner la mission de suite. Comme il venait de le faire remarquer, les probabilités allaient contre eux, et se diviser ne ferait que les amoindrir. Non, décidément, ils devaient se mettre d'accord sur la marche à suivre.

Megan renchérit sur ses propos. Elle était bien d'accord avec le fait qu'attaquer était une très mauvaise idée. La stratégie que les deux nouveaux voulaient mettre en place était des plus culottée, pour ne pas dire, en l'occurrence, suicidaire. Comment pouvaient-ils s'imaginer avoir leurs chances face à une telle meute ? Il ne connaissait pas leur niveau, mais aussi forts pouvaient-ils être, ce ne serait jamais suffisant face à l'autre camp. Dumbledore lui-même était-il capable d'engager une telle bataille et d'en ressortir vivant ? Il n'en était même pas sûr. Et pourtant, il avait foi que le fondateur de l'Ordre du Phénix était l'un des plus puissants sorciers de tous les temps.

L'américaine revînt sur ses doutes que Remus ait tourné sa veste. Certes, il leur était possible de considérer cette option. Lui ne le voulait pas. Il avait confiance envers leur ancien professeur de Défense Contre les Forces du Mal. Il ne pouvait pas s'imaginer que ce dernier puisse les trahir. D'ailleurs, il voyait mal qui que ce soit trahir leur combat. Tous les membres étaient impliqués, pour ce qu'il savait. Il ne savait pas ce que valaient Siobhan et Ghrystal, mais le simple fait qu'ils aient été recrutés lui faisait avoir confiance en eux. Pas au même point que Megan ou Amaranthe, mais il avait tout de même confiance en eux, au moins pour leur alignement. Il n'imaginait pas Dumbledore se tromper sur ce sujet.

Dean écoutait avec attention le plan proposé par la plus jeune des deux Abraxanes. Bien que le risque était élevé, il approuvait le plan. C'était un bon moyen d'obtenir des informations rapidement. Cependant, les deux qui composeraient la délégation allaient prendre un risque des plus énormes. Il fallait être fou pour se jeter dans la gueule du loup sans appréhension. La nuit lui porterait sûrement conseil. Et puis, d'autres choses occupaient ses pensées.

Le repas se termina et tout le monde commença à vaquer à ses occupations. Pour sa part, il avait attendu dans la cuisine pour avoir un moment tranquille avec sa petite-amie. Et le fait qu'elle aille se coucher lui offrait cette opportunité, surtout que tous les autres se trouvaient encore dehors. Peu de temps après elle, il rentra dans sa chambre et vînt s'asseoir au bord de son lit. Il devait lui parler, il en avait besoin là.

Il se ficha de sa remarque à propos du fait que quelqu'un pouvait les voir. Il prenait le risque. Il en avait marre que le secret guide ainsi sa vie. Si les gens devaient savoir, et bien, ils le sauraient. Et puis, il restait à l'affût du moindre bruit qui pourrait signaler l'arrivée dans la tente de l'un de leurs camarades. Il avait besoin d'être auprès d'elle en cet instant et il ne voulait pas s'en priver juste par peur d'être vu. Il devait parler avec elle. Et ça, les gens ne trouveraient pas cela bizarre. Il lui répondit :

- Non, notre secret est bien gardé, je pense. Et puis, avec les deux casse-cous que sont Ghrystal et Siobhan, je voulais m'assurer que le message passe bien. On évite de prendre des risques comme cela. Mais, ne t'en fais pas. Je ne pense pas que qui que ce soit se doute de notre relation, hormis Amaranthe bien sûr.

Ils se mirent ensuite d'accord sur les tours de garde qu'ils prendraient entre les deux restants et leurs lèvres se scellèrent pour partager un chaste baiser. Il voulait lui dire son secret. Il avait même commencer à prendre la parole pour amener le sujet. Hélas, il entendit du bruit. Quelqu'un venait de rentrer dans la tente. Ni une, ni deux, il s'était faufilé hâtivement et sans bruit dans l'autre lit. Il feint de dormir avant d'être réellement emporté par les bras de Morphée.

Il se réveilla peu avant son tour de garde. Il sortit de la chambre sans faire de bruit pour ne pas réveiller sa belle et alla rejoindre Ghrys dehors. Il lui dit qu'il prenait la relève et qu'il pouvait aller se coucher. Il attendit que l'Abraxans rentre dans leur abri pour se transformer. Sous sa forme animale, ses sens étaient plus précis. Il pouvait voir, sentir et entendre comme un loup. Et c'était un avantage non négligeable dans le cas présent. Monter la garde s'avérerait une tâche plus aisée ainsi. Il s'était éloigné légèrement de l'ouverture d'entrée de la tente pour éviter que quelqu'un ne puisse le voir depuis l'intérieur. Il s'assit et resta alerte. De temps à autre, il faisait un tour de la tente pour se dégourdir les pattes.

Peu avant que le tour de Megan n'arrive, il reprit sa forme humaine. Il ne voulait pas qu'elle l'apprenne de la sorte. Il préférait le lui dire. Mais pas maintenant, ce n'était plus le moment. Il ne voulait pas lui apprendre une telle information et aller se coucher aussitôt après. Il trouvait plus sage d'avoir un moment plus opportun avec la jeune femme. Lorsqu'elle prit le tour, il la salua et lui souhaita bonne chance avant d'aller se coucher. Il ne s'attarda pas plus auprès d'elle de peur d'être pris. En effet, il entendait mal les bruits intérieurs à la tente depuis l'extérieur de celle-ci. Il aurait sûrement un moment plus propice pour parler avec elle le lendemain. Du moins le croyait-il.


Ils ne tardèrent pas trop. Rapidement, la tente fut pliée et ils étaient en route, marchant à travers les bois. Les deux hommes avaient repris les sacs. Ils savaient tous qu'ils en auraient certainement pour plusieurs heures à marcher dans les alentours forestiers de cette petite ville d’Écosse. Le français restait plutôt silencieux, gardant juste le rythme de marche qu'ils avaient adopté. Il restait alerte. Même en plein jour, il avait peur qu'ils puissent être attaqués. Il s'était porté volontaire avec Siobhan pour aller voir les lycanthropes. Il ne savait pas encore à quoi s'attendre et cela occupait vraiment son esprit. Il essayait de se faire plusieurs scénarios, de penser à ce qu'il pourrait bien leur dire. Les enjeux étaient grands, leur marge de manœuvre petite. A la moindre erreur, ils risquaient de s'attirer les foudres de la meute et de devoir les affronter. Et ce serait d'autant plus dangereux qu'à deux, ils ne pourraient faire véritablement quoi que ce soit.

Une demi-heure après être partis de leur point de campement, Amaranthe aperçut une fumée de cheminée. Elle proposa alors que les trois n'étant pas dans la délégation, dont elle, aille voir ces Moldus pendant que les autres les attendent ou continuent leur chemin vers leur rencontre. Dean fit signe à Siobhan de rester près de lui avant de dire :

- On va continuer. Plus vite on trouvera le camp, plus vite on saura si Remus s'y trouve. On se retrouve au bord du lac dans deux jours au plus tard. N'utilisez votre Patronus pour communiquer avec nous qu'en cas de force majeure. Le but de nous séparer est d'éviter que les loups-garous ne pensent que nous sommes "nombreux". Bon courage à tous.

Il posa son regard dans les yeux azurés de Megan. Il ne savait pas ce qu'il adviendrait de lui, ou d'elle. Il ne savait pas s'il la reverrait. Il l'espérait sincèrement. Quoi qu'il en soit, il voulait encore s'enivrer de ce regard dans lequel il se perdait tant, dans lequel il se laissait emporter par les flots de ses sentiments. Il prit alors un chemin différent, accompagné de Siobhan. Ils s'aventuraient davantage dans la forêt. Il était persuadé que le campement des lycanthropes ne serait pas aux bordures de celle-ci.


Ils marchaient tous les deux. Ils parlaient peu. Ils cherchaient des traces à suivre alors qu'ils s'enfonçaient toujours plus profondément dans les bois écossais. Au bout d'un moment, il prit tout de même la parole, voulant s'assurer de certaines choses :

- Quand on les trouvera, ne fais rien d'irréfléchi. Par là, j'entends de faire attention au moindre propos que tu pourras tenir et, surtout, aux gestes qui pourraient nous mettre en danger. Ne sors donc pas ta baguette, à aucun moment. Nous devons nous montrer pacifistes. Nous n'avons aucune chance si jamais le combat devait éclater. Mais, si cela devait arriver, et seulement dans ce cas, dégaine ta baguette et enfuis toi. Ne cherche pas à les affronter. Reste engagée dans le combat que lorsque tu n'as pas d'échappatoire. Et, lorsque tu n'es plus à leur portée, transplane vers le lieu du campement. Tu m'as compris ?

Il n'avait aucune idée de l'impact qu'auraient ses mots sur la Phénix, mais il devait lui dire. Il devait s'assurer qu'elle ne fasse rien de stupide et qu'elle ne prenne pas de risque inconsidéré. Elle sortait tout juste de Poudlard et semblait un poil trop sûre d'elle. Il avait peur de ce à quoi cela pourrait la mener. Et, en tant que plus âgé des deux, il se sentait responsable d'elle.

Ils continuèrent de marcher à travers la forêt. Il jetait de temps en temps des regards à la carte que lui avait donné Amaranthe. Il essayait de repérer leur position. Il cherchait également le point le plus logique où pourrait se trouver le campement des lycanthropes. Il se référait toujours à Siobhan à ce propos d'ailleurs. Il voulait son avis sur ce sujet précis. S'il se sentait responsable, il n'était pas plus "gradé" qu'elle dans l'Ordre et n'avait donc pas à lui imposer quoi que ce soit. N'étant pas encore arrivés au campement des lycanthropes, ils gardaient leur baguette à la main, prêt à se défendre d'une quelconque attaque. La diplomatie n'était pas encore de rigueur.

Ils avançaient vers un point d'eau qu'ils avaient repéré sur la carte et qu'ils jugeaient utile d'aller voir. C'était en effet un bon point pour les loups-garous pour se poser. Ce point d'eau de source reculé dans la forêt était même la meilleure option qu'ils avaient envisagée. Plus ils s'en approchaient, plus ils se tenaient sur leur garde, prêts à rencontrer un des lycanthropes. Ils savaient tous les deux le danger qu'ils encouraient, et si leur mission se voulait pacifique, il devait au moins atteindre le campement. Jusqu'à présent, ils n'avaient rencontré aucun des êtres qui terrorisent la région.

Le regard de Dean balayait la forêt qui s'étendait de partout. Il faisait attention au moindre détail. Que ce soit pour repérer ceux qui pourraient s'avérer leurs ennemis, ou tout simplement pour chercher des lieux symboliques qu'il pouvait également voir sur la carte afin de connaître leur position. Il n'était pas dans un coin qu'il connaissait et était plutôt tendu par rapport à toutes ces variables inconnues. La mission au Ministère avec Amaranthe et Rogue lui semblait du gâteau à côté de celle-ci. Il ne risquait pas Azkaban là, mais bel et simplement la mort. Et pour couronner le tout, ils étaient livrés à eux-mêmes, sans la moindre personne plus expérimentée pour les épauler.

Ils continuaient d'avancer au cœur de la forêt quand Siobhan remarqua une trace sur le sol. Étant donné la forme de l'empreinte, il ne pouvait s'agir, à leur avis, d'autre chose que celle d'un loup-garou. En cherchant un peu plus autour d'eux, ils en trouvèrent d'autres. Ils décidèrent de les suivre. Ils étaient d'autant plus sur le qui-vive. Ils savaient que la confrontation approchait à grands pas dorénavant. Il fallait espérer que cette rencontre ne soit que verbale, et rien de plus. Mais ils devaient se tenir prêts à tout quoi qu'il advienne. Ils n'auraient très certainement pas le droit à l'erreur.

Ils suivirent les traces pendant plusieurs minutes jusqu'à arriver à l'endroit qu'ils étaient venus chercher. Le campement des loups-garous se trouvaient à une cinquantaine de mètres d'eux. Dean n'était pas rassuré, il ne voyait aucun d'entre eux. Pourtant, ils ne devaient pas être très loin. Il tourna la tête vers Siobhan et lui chuchota :

- Rengaine ta baguette. On y est.

Il en fit de même et continua sa marche au même rythme et dans la même direction. Le moment tant attendu était arrivé. Qu'allait-il se passer maintenant ? Il n'en savait rien. Ils étaient ici pour parlementer avec les lycanthropes et c'était bien ce qu'ils comptaient faire. Le français n'avait pas l'intention de repartir bredouille. Il fallait que cette rencontre aboutisse à quelque chose. De toute façon, pour eux deux, la question se posait à peine. Il ne savait pas ce qu'il en était pour la Phénix, mais il savait que, pour sa part, ils ne ressortiraient pas d'ici vivants si jamais un affrontement devait les opposer à la meute. Ils n'avaient plus qu'à prier que leurs négociations aboutissent, sinon ils devaient se préparer à rejoindre les membres de l'Ordre qui les ont quittés.

Il leva les bras et ouvrit les mains en même temps qu'il avançait. Il fit un signe de tête à sa camarade pour qu'elle en fasse de même. Ils ne devaient pas montrer un quelconque signe d'agression, bien au contraire. Il n'avait vu aucun lycanthrope mais il était certain qu'ils étaient observés. Les traces menaient jusqu'ici et, à moins que la meute ait changé d'emplacement, ils étaient forcément dans les alentours. Ils n'étaient pas encore arrivés au campement qu'ils pouvaient déjà sentir la présence d'une, voire plusieurs, personne dans leur dos. Comme s'ils étaient attendus. Peut-être l'étaient-ils. Après tout, les lycanthropes n'étaient pas des créatures qui sortaient la journée. Pour l'instant, ils devaient tous avoir une forme humaine, mais d'ici quelques heures ce ne serait plus le cas.

Arrivés au niveau du campement, il put remarquer l'étendue de l'installation. Ils semblaient plus nombreux que ce que Rogue leur avait dit. Ils avaient effectivement été rejoints par de nouvelles recrues. Ses yeux balayaient les alentours, et il était certain que Siobhan en faisait de même. Quand soudain son regard se posa sur l'objet de leur présence dans cette contrée. L'homme qu'ils étaient venus chercher était encore vivant. Mal en point mais vivant. Il le voyait gésir au sol, en très mauvais état, mais vivant. Il remarquait bien les mouvements de son torse caractéristiques d'une respiration. Il ne fit rien transparaître. Les lycanthropes ne devaient pas savoir qu'ils étaient là pour lui. Il espérait que Siobhan en ferait de même. Ils ne devaient pas trahir le motif de leur présence. De toute façon, ils étaient en charge de poursuivre la mission qu'était venu effectuer Remus. Et cela devait être leur priorité maintenant. S'ils pouvaient sortir leur ancien professeur de là par la même occasion, tant mieux. Mais ils ne pouvaient plus faire passer sa survie avant la discussion. Car leurs propres vies dépendaient de cette discussion. Dean prit donc la parole :

- Bonjour. Nous sommes là en amis. Nous sommes venus pour vous. Pour vous aider. Vous n'avez pas à vivre en marge de la société de la sorte. Nous vivons tous dans le même monde, pourquoi ne pas s'entraider ? Aujourd'hui, vous avez la possibilité de montrer à la société l'importance que vous avez. Vous pouvez changer les choses !

Au fur et à mesure qu'il parlait, des loups-garous s'étaient approchés et rassemblés au niveau du campement. Ils avaient continuer d'avancer et se trouvaient maintenant au centre du camp. Remus était dans leur dos, toujours au sol. La discussion était maintenant engagée, il fallait qu'il continue. Il fallait qu'il réussisse à convaincre cette meute de travailler avec eux pour le bien de ce monde. Trop de créatures sombres avaient déjà rejoint les rangs de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom. Si ceux là n'en faisaient pas partis, ce serait toujours ça de gagner. Et s'ils pouvaient les aider, ce serait encore mieux. Il reprit :

- La levée du secret magique et les récents affrontements radicaux au sein des sociétés moldues et sorcières menacent notre monde, et plus particulièrement notre pays. Ce qu'il s'y déroule en ce moment isole notre peuple de plus en plus des autres communautés sorcières, qui nous traitent comme des parias. Les affrontements ne sont certainement pas finis, et le Ministère semble impuissant pour les stopper. C'est la raison même de notre engagement. Nous combattons les forces du Mal, menées par le plus grand mage noir de l'histoire de notre pays. Aidez-nous à stopper ce fléau. Aidez-nous à stopper la propagation du radicalisme et de l'extrémisme. Aidez-nous à stopper notre société de courir à sa perte. Vous avez un rôle important au sein d'elle et c'est pour cela que nous sommes venus vers vous. Vous avez la possibilité de montrer à la société que vous êtes bien mieux que ce qu'elle pense vous. Je le répète, vous pouvez changer les choses !

Lorsqu'il termina sa phrase, il entendit un applaudissement. Quelqu'un, quelque part, applaudissait son discours. Qui était-ce ? Pourquoi l'applaudissait-il ? Tout ce qu'il avait fait pour l'instant était d'essayer d'engager la discussion, d'engager les négociations avec la meute. Il redoutait ce que ce geste voulait dire.

L'homme qui applaudissait se montra, sortant de derrière une tente. Il ressemblait étrangement à un célèbre lycanthrope, dont l'alignement était bien connu de tous. Il espérait se tromper car autrement ils étaient foutus. L'homme qui s'était démarqué prit la parole :

- Quelle belle plaidoirie. Si seulement il y avait quoi que ce soit de vrai dedans. Vous pensiez vraiment nous convaincre de la sorte. Nous ne sommes pas stupides. La société nous a depuis toujours mis à l'écart, nous insultant de créature difforme, immonde. Nous avons été chassés de toute société depuis longtemps, dès que notre nature réelle était découverte. Et ça n'a fait qu'empirer ces derniers temps. Mais cette fois-ci, nous ne resterons pas dispersés. Nous nous organisons, nous nous rassemblons. Nous ne laisserons pas la société nous anéantir. Et puis, on nous a déjà promis une place meilleure dans la nouvelle société, celle de Voldemort.

Ils étaient arrivés trop tard. Il comprenait mieux l'état de Remus maintenant. Il avait dû se faire repérer. Et ils allaient bientôt le rejoindre. Toute tentative de parlementer était vouée à l'échec. Ils devaient trouver un moyen de s'enfuir. Tant pis s'ils n'avaient réussi à les convaincre de les rejoindre. Encore une fois, le Lord Noir avait réussi à convaincre un groupe de créatures de le rejoindre. Hélas !

Les choses évoluaient rapidement. Ils n'étaient pas en position de force, loin de là. Leurs ennemis étaient bien plus nombreux et les encerclaient. Que pouvaient-ils faire ? Ils devaient foutre le camp d'ici en vitesse. Plus le temps passait, plus leurs chances de survie s'amenuisaient. Allaient-ils seulement laissé leurs vies glisser entre leurs doigts de la sorte ? Sans réagir ? Sans se battre ? Hors de question ! Ils allaient s'en sortir. Et si jamais cette option était trop optimiste, ils devaient faire un maximum de dégâts à la meute. Ce sera toujours ça de moins que les autres auront à combattre. Leur ennemi reprit la parole :

- Tuons-les !

A ce moment-là, les deux membres de la délégation dégainèrent leurs baguettes et lancèrent un sort. Chacun des deux jets de magie se lançaient vers le même point : le fils de Greyback. Dean enchaîna aussitôt. Il attaqua à nouveau. Il allait essayer de leur faire gagner du temps. Il enflamma les tentes autour de lui, il essayait d'enflammer un maximum de leur campement. Pendant qu'il faisait cela, il hurla à Sio :

- Occupe toi de Remus. Emmène-le avec toi ! Allez, fais vite !

Il couvrait la retraite de la Phénix qui venait d'écarter de son côté les deux membres de la meute qui pouvaient barrer leur fuite. Tant qu'ils avaient leur forme humaine et que la confusion était semée, les membres de l'Ordre avaient l'avantage. Mais pour combien de temps ? La blonde prit Lupin avec elle et l'aidait à avancer, l'épaulant dans leur course. Leur temps était limité. L'environnement s'assombrissait. Un d'eux devait avoir lancé un sort pour faire apparaître une lune artificielle. Ils devaient être en train de se transformer. Il fallait faire vite !

Ils couraient à travers les bois. Ils s'éloignaient. Lupin était en trop mauvais état pour prendre le risque de transplaner, sinon son état pourrait véritablement s'empirer. Ils devaient faire autrement. Ils atteignirent une rivière au moment où ils pouvaient entendre les hurlements des lycanthropes au loin. Leur transformation était terminée. Ils allaient s'élancer sur eux dorénavant. Il devait trouver un moyen d'aller plus vite sinon ils étaient morts. Ils cherchaient autour d'eux. Que pouvait-ils bien faire ? Dean pointa sa baguette vers un arbre et lança un sortilège d'explosion au pied de tronc. Il essaya de contrôler au mieux la chute de celui-ci. Il s'activa, aidé de Siobhan, à couper les branches et les feuillages pour qu'il ne reste plus que le tronc. L'idée était simple : ils allaient utiliser la rivière pour s'enfuir. Ils placèrent le tronc sur la rivière, le maintenant à leur niveau pour l'instant. Siobhan s'installa la première. L'Abraxan l'aida ensuite à hisser leur ancien professeur de Défense Contre les Forces du Mal à ses côtés. Pendant qu'ils faisaient cela, les bruits des galopées des lycanthropes se faisaient plus intense, au point qu'ils les rattrapèrent. Ils n'auraient pas le temps de laisser le français monter sur le tronc et ensuite de l'accélérer. La seule option de sauver le plus de monde était d'accélérer le tronc dès à présent.

Il savait que Sio ne serait pas d'accord avec ce choix, mais il ne lui demanda pas son avis. Il agita sa baguette et fit partir le tronc, accélérant la puissances du courant, toujours plus, les transformant même en rapides. Il hurla aux deux autres :

- Courez, ne vous arrêtez pas. Je vais les ralentir.

Il savait qu'il serait entendu de leurs ennemis à l'ouïe fine. Il cherchait à les mener sur une fausse piste pour rendre possible la fuite de Siobhan et Remus. Lorsqu'il se retourna, il eut à peine le temps de lancer un sort pour assommer la créature qui s'élançait sur lui. Il se retrouva emporter par le corps inconscient de la créature, lancée dans son élan. Il se dégagea aussi vite qu'il le put mais d'autres arrivaient déjà. Il lança une nouvelle vague de feu, qui fut rapidement accompagnée de hurlements de douleur et d'agonie des lycanthropes transformés en torche. Ce ne serait jamais suffisant. Il commença à courir en sens contraire au courant de la rivière. Il allait la remonter. C'était certes en pente mais il devait éloigner leurs ennemis de ses alliés.

Hélas, il fut rapidement rattrapé. Trois lycanthropes arrivaient à grande vitesse à son niveau. Il se jeta dans la rivière, se laissant emporté par le courant, plutôt puissant en ce coin. Il prit ainsi les loups-garous à contrepied, se dirigeant vers l'autre rive. Il venait de s'offrir quelques secondes, tout au plus. Il continua de courir, de s'élancer toujours plus loin. Mais rapidement, il entendit ses trois assaillants se rapprocher de lui. Il se retourna pour lancer un sort d'explosion qui toucha de plein fouet un des ennemis. Cependant, les deux autres arrivèrent à son niveau et il fut balayé d'un violent coup de patte. Il roula plus loin au sol, légèrement sonné. Il ne faisait pas le poids. Il allait y passer. Il n'avait guère d'autre choix. Il profita de l'espace qui venait d'être créé entre lui et les lycanthropes pour se métamorphoser. Il prit sa forme de loup rapidement et s'élança vers ses ennemis, eux aussi élancés vers lui.

Au moment où ils allaient se rencontrer, il sauta. Le choc fut violent, dû aux vitesses contraires, mais il réussit à s'agripper de sa gueule au cou d'un d'eux. Il s'appuya violemment avec ses pattes arrières sur le buste de celui-ci, la mâchoire toujours fermée. Il garda ainsi un morceau du cou dans sa gueule, laissant son assaillant s'effondrer en même temps que lui. Il tomba lourdement au sol, crachant le morceau de chair qu'il serrait entre ses dents. Il n'eut pas le temps de se relever qu'il était à nouveau balayé au loin par le dernier lycanthrope qui était dans le trio poursuiveur. Il rebondit sur ses pattes et s'élança dans une course des plus rapides entre les arbres. Il entendait son assaillant lancé à sa poursuite. Il essayait de le distancer, en vain. Il perdait de la distance chaque seconde. Il serait bientôt à portée de griffes.

La distance entre eux n'eut pas le temps de se réduire réellement. Il fut obligé de freiner, arrivant aux bords d'un précipice. Son poursuiveur freina également, le laissant lui faire face. Ils étaient tous deux l'un face à l'autre. Ils montraient tous deux les crocs. Ils n'avaient pas la moindre idée de l'issue de l'affrontement qui allait s'en suivre. Même si le loup-garou avait un avantage certain. Ils se regardèrent ainsi quelques secondes, les crocs sortis, les grognements remplissant le silence de la forêt. Bien entendu, ça ne dura pas. Le combat était inévitable et ils s'élancèrent l'un vers l'autre. Dean sauta à nouveau au cou de son ennemi, tandis que celui-ci le choppa aux côtes. Il sentit les griffes sortirent et se planter en surface dans sa peau. Il voulait hurler de douleur mais ne lâcha pas prise. Il sentit une patte du lycanthrope bouger sur son buste, laissant une violente griffure de son côté droit jusqu'au centre de son ventre.

Il sentait la douleur l'envahir toujours plus. Il avait mal. Il tira un peu plus sur la gorge de son assaillant. Il ne s'en sortirait pas ainsi. Il cherchait un appui de ses pattes arrières. Ce qui arriva. Il toucha le sol et en profita pour valser sur le côté et en faire de même avec ce qu'il avait dans la gueule. Il sentit la chair se détacher du reste du corps , restant dans sa gueule. Il avait gagné. Le lycanthrope lâcha un dernier gémissement avant la mort. Toutefois, la mort le guettait. Il était entraîné dans le mouvement avec le corps de son ennemi et ils tombèrent vers le vide. La dernière chose qu'il vît avant de véritablement sombrer dans le précipice était les renforts de loups-garous, qui avaient suivi la trace des leurs. Il continua de chuter, de tomber, toujours plus loin du point de départ de sa chute. A plusieurs reprises, il toucha violemment la paroi.

Quand soudain, tout s'arrêta.