[Chaudron Baveur] Par Merlin, toi !? | James Dewitt & Libre

Une journée comme les autres, des cours, des rires avec les amis, de l'inquiétude pour les amis aussi... Anton plus silencieux que d'habitude, Azphel plus frivole également... Mia plus désarçonnée. Novenka ne savait plus véritablement quoi faire pour remotiver le groupe. Mais il n'avait fait que stagner et les idées ne fusèrent pas, depuis le retour d'Anton c'est comme si le temps s'était figé malgré leur amitié grandissante, Anton était de plus en plus secret, comme si un lourd fardeau lui avait été jeté sur les épaules. Mais que voulez-vous qu'il nous dise ? Si cette tête de mule a décidé de ne pas parler, Novenka ne pouvait pas non le deviner.
C'est en réfléchissant qu'elle se rendit à la zone de transplanage. Elle se avait préalablement posé son sac dans sa chambre en intimant Elena de dire à son groupe qu'elle était partie travailler. Depuis le retour d'Anton, le groupe de quatre amis avaient pris l'habitude de se dire où ils allaient chaque fois qu'ils sortaient... Ou presque. Anton plus secret que les autres. Encore.

Elle transplana jusqu'au chemin de traverse, et d'un pas décidé elle s'activa à aller jusqu'à sa boutique où elle travaillait à temps partiel pour se faire un peu d'argent de poche, les produits n'étaient pas gratuit et coutaient une petite fortune, elle avait besoin de cet argent pour pouvoir continuer à confectionner des baguettes même si la majorité était défectueuse alors que l'autre minorité était simplement peu puissantes. Novenka voulait des baguettes qui en jette, renouvelé, nouvelles et tendances, qui apporterait encore plus à son sorcier. Mais les secrets étaient durs à percer même si Gregorovitch l'avait bien préparé.
Elle entra dans la boutique, saluant les propriétaires qui l'enlacèrent contre leur cœur. Elle demanda les nouvelles, et ce qui était à faire.
Comme toujours, Novenka alla faire l'inventaire du première étage, d'ici elle avait une vue plongeante sur l'entrée du magasin et les propriétaires, eux , ne la voyait pas. D'un coup de baguette magique, elle levait les livres un par un pour les ranger à leur place, régularisant les emplacements vide en mettant sur un parchemin les livres manquant.

Elle compta plusieurs fois sur ces mains alors que des clients entraient et sortaient en la saluant. Les habitués la considéraient comme de la maison, une employé à part entière. Et même si son travail était très intéressant, elle n'en restait pas moins fixé à son seul et unique objectif. L'apprentie de Gregorovitch ne pouvait se permettre d'être une feignasse, même si par moment elle aimait lâcher du zèle pour flemmarder sous quelques rayons de soleil.
Certains clients l’accostèrent pour parler bouquin alors qu'elle leur conseillait certains ouvrages traitant du domaine souhaité. Malgré la bonne ambiance et la passion dans ce qu'elle faisait, Novenka aimait lire les livres qu'elle rangeait. Elle survolait la plupart du temps, elle cherchait des livres d'histoire sorcière pour y trouver quelques indices sur les baguettes d'antan. Mais elle n'avait quasiment jamais le temps de tout lire et oubliait même la moitié de ces apprentissages, tête en l'air.

Ce jour là, elle avait ouvert un livre sur une biographie de Gregorovitch. Captivée par le récit, elle n'entendit pas les marches de l'escalier grincer ni même les talonnettes claquer sur le parquet mal ciré. Elle leva seulement les yeux quand la silhouette se posta devant elle. L'effroyable visage de la surprise et le livre chuta jusqu'à ces pieds.

« Par Merlin... Ça alors. »

Son visage avait muri et bien qu'une bonne dizaine d'années s'étaient écoulé entre temps, James Dewitt n'avait pas véritablement changé.
Oh oui, il avait le charme de l'homme mûr, le regard de l'homme sûr et la posture de l'homme actif. Il n'avait pas l'air terriblement affecté par ses retrouvailles alors que Novenka peinait à trouver ses mots, perdue dans un mélange de joie et de surprise, comme si ce choc n'était pas le bienvenu. Comme si tout était remis en question. Elle aurait aimé avoir le temps de se remettre de cette nouvelle choc, mais elle ne se laissa pas emporter par ses sentiments, non, il fallait qu'elle se ressaisisse et elle réagirait en conséquence juste après.
Elle ramassa son livre qui s'était écraser pauvrement sur le sol, tout en caressant sa couverture, s'excusant intérieurement d'avoir failli abîmer un si bel ouvrage.
Après quelques bégaiements, Novenka lui fit signe de la suivre un peu plus loin dans la réserve, juste derrière le rideau poussiéreux du première étage balconnet. Elle inspecta deux colonnes et sortit trois livres.

« Alors, vous aurez ici : « La psychomagie à sa naissance. » par Tourdesac, « Psychothérapie moldue. » par Sangduc et enfin « L'universalité sorcière dans la médicomagie et la psychomagie. » par Blancsec. »

Elle retourna les livres pour souffler dessus, la poussière était rependue malgré un entretien forcé et des passages fréquents. Cette pièce ne connaissait pas tant de visite, les spécialistes seulement y entraient. Les ouvrages les plus vendus et les plus recherchés nichaient au rez-de-chaussé pour donner l'impression que le magasin était une immense bibliothèque et un palais rempli de trésor inestimable. Bien que tous les ouvrages étaient présents ici, ceux moldus manquaient à l'appel, c'était très étonnant de trouver la « Psychothérapie moldue. ».
Elle tendit les trois ouvrages à James et continua à chercher d'autres sujets.

« Je suis ravie de savoir que vous êtes professeur à Haveirson, c'est une excellente école. Très réputée pour son règlement et ses cursus. » Elle poussa sur un livre pour en choisir un autre sur lequel elle passa son doigt pour lire le titre avant de passer à côté. « On raconte tout un tas de chose sur le Comte... » Elle finit par prendre un livre et sauta à pied joint sur le sol, poussant l'escabeau un peu plus loin. « Vous avez une position le concernant ? » Demanda-t-elle en présentant le nouveau livre. « « La folie des grands sorciers. » de Tourdesac, cette historienne est incroyable. Vous aurez plaisir à la lire. »

Elle mit sa main dans le creux du dos de James pour l'intimer à sortir de la réserve. De retour sur le balconnet, des clients entrèrent et la saluèrent, ce qu'elle ne manqua pas de faire à son tour, le sourire bienveillant et chaleureux qui la caractérisait tant.
Elle leva les yeux vers cet homme grand, perplexe. Le destin est une drôle de machinerie n'est-ce pas ? Bien des années se sont écoulées. Nombreuses. Et plusieurs petits-copains avaient fait surface dans la vie de baroudeuse de la jeune femme, à finir par Rowan. Néanmoins, un premier amour ne s'oublie jamais dit-on, et la preuve en est que le cœur de la pauvre yougoslave battait à tout rompre, alors que ses joues rougissaient légèrement.
Elle finit par lâcher.

« Je suis étudiante à Haveirson, je ne travaille ici qu'à mi-temps pour payer mes études et mes ingrédients. C'est plaisant, sachez-le, Professeur. Néanmoins, je ne suis pas dans votre cursus, je ne serai donc pas amener à y assister, et pour dire vrai, j'ignore tout de la médicomagie ainsi que de psychomagie. Je m'intéresse à l'artisanat. »

Sans en dire plus, elle reprit la biographie de Gregorovitch contre son cœur et sourit à James.

« Et évidemment que je me rappelle de vous, on oublie rarement... un tel visage. Dîtes-moi, pourquoi la psychomagie ? »

Le James qu'elle avait connu n'avait pas changer, peut-être simplement les mots employés étaient-ils légèrement plus guidés qu'avant, la maturité dans la voix et dans les gestes, alors que le garçon qu'elle avait connu, droit et gentil, était plutôt maladroit comme elle.
Séduisant et affirmé, cette facette de lui n'avait pas changé, simplement muri dans l'âge. Comme une bon vin dans la cave d'un vieux français bordelais. De beaux souvenirs lui revinrent tandis qu'il répondait calmement et avec réflexion aux questions de la jeune femme. Le Comte n'était pas coupable pour Novenka, elle refusait d'écouter les rumeurs qui couraient. Persuadée que cet homme était bon et juste. Un peu autoritaire, qui avait des moyens de punitions digne du Moyen-Âge, il semblait également orgueilleux et buté, mais cela ne lui valait pas la méchante réputation d'être un monstre. Beaucoup de ses camarades en avaient peur, même sa meilleure amie qui était persuadée qu'il avait envoyé cette ombre l'étrangler durant son sommeil.

Elle l'écouta affirmer que tant que le Comte ne l'embête pas, il n'a pas de raison de s'en soucier. Voilà bien une réflexion digne des meilleures. Novenka sourit tout en cherchant ses ouvrages.
Quand ils sortirent sur le balcon pour continuer de discuter, Novenka tenait toujours fermement la biographie de Gregorovitch contre elle. Elle acquiesça d'un signe de tête quand il demande la confirmation de ses études à Haveirson.
Le tutoiement. Le seul professeur que Novenka se permettait de tutoyer était Quinlan, parce qu'il était son ami, très proche ami. Elle pencha doucement la tête sur le côté toujours en souriant. « Très bien, va pour le tutoiement ! »

Tout en l'accompagnant en bas des escaliers, Novenka écouta avec grande intension son choix de carrière qui était tout à son honneur. Ce n'était pas évident d'écouter les autres, surtout si nous avions nos propres problèmes. Novenka était du genre à écouter les autres, à s'en occuper, à se laisser passer en second plan... Mais à bien y regarder, c'était pas pur égoïsme, pour oublier ses propres problèmes, pour oublier le mal qui la rongeait des fois ou quand elle se sentait incapable.
En restant sur la dernière marche des escaliers, elle regarde en souriant.

« C'est secret. »

Elle n'allait quand même pas lui dire ce qu'elle étudiait ici en plein milieu de la boutique alors que la plupart était persuadés qu'elle y resterait toujours.
Certaines oreilles indiscrètes épiaient leur conversation avec grande attention.
Elle resta un moment silencieuse, surprise. Boire un verre avec le James de son enfance, son premier amour... Etait-ce une bonne idée ?

« Je... » Elle se résigna. « Ce serait avec plaisir, je termine dans deux heures. On se retrouve au Chaudron Baveur ? Si tu comptes prendre les livres que je t'ai recommandé, il faut aller au fond de la boutique. A tout à l'heure. »

Elle lui sourit avec chaleur, et comme une jeune fille minaudant, elle remonta les marches en posant le livre sur ses lèvres pour cacher son sourire légèrement niais. Elle s'éclipsa alors dans sa réserve.

Deux heures étaient donc passées, et Novenka ferma la boutique en baillant. Une bonne bièraubeurre ne lui ferait pas de mal. Elle se dirigea, plus tranquille qu'à l'annonce de ce verre, vers le Chaudron Baveur.
Elle se posa à une table et Tom prit sa commande. Elle s'affala alors sur la table, la tête dans les bras.
Qu'est-ce qu'elle allait bien pouvoir lui raconter ?

***

La voix familière et pourtant plus grave de James la fit sortir de ses songes, fatiguée par la journée mais surtout très surprise d'être retombée sur lui avait fatigué le pauvre petit esprit de la jeune femme. Elle leva brusquement la tête alors que la bieraubeurre arrivait au même moment, elle posa son regard sur le bel homme qui s'installa face à elle. Si ces souvenirs n'étaient pas emprunts de regrets et de mélancolie, elle escomptait cependant s'en faire un bon ami par le futur. Si toute fois cela était envisageable. Mais leur caractère plutôt similaire ne pourraient empêcher une telle évolution dans leur relation.
Mais il fallait avouer que Novenka était encore perdue dans un dédale de sentiment qu'elle ne connaissait qu'au travers d'un premier amour, et l'on disait souvent qu'on oubliait pas un premier amour, et le fait était avéré. Non pas que ses sentiments se soient renouvelé, mais elle ne le connaissait qu'au travers les yeux d'une douce enfant amoureuse d'un des grands de l'école. A peine connu qu'il s'en allait déjà vers ses aventures, alors que l'apprentissage de la douce continuait.
C'était donc un renouveau, une nouvelle façon de l'aborder, de le connaître.
Elle sirota sa bieraubeurre quand il lui confia avoir eu envie de lui offrir son verre, elle avala doucement et se mit à rire :

« Je n'ai pas encore payé si tu veux tout savoir, j'ai dit à Tom que j'en prendrai sans doute une deuxième. » Elle leva son verre avant d'en boire une nouvelle gorgée. James posa la question, impatient, sur le cursus de la jeune femme. Elle posa son verre, la moustache dessinée. « Je suis dans le cursus de l'Artisanat Magique, spécialisé dans les baguettes magiques. »

Elle se mit à rire, il n'avait pas tort sur le fait qu'il pouvait aisément trouver le cursus qu'elle suivait en demandant à ses collègues ou en chercher bêtement dans les dossiers de l'école. Mais si elle avait tenu à ce que cela reste secret c'était vis à vis des clients du magasin qui étaient devenus fidèles grâce à elle. Ils n'étaient pas majoritaire, mais chaque client devait être un client heureux, et l'amour des livres se fait par l'apologie que son possesseur en fait.

« Si je ne te l'ai pas dit tout de suite au magasin, c'est parce que certains clients me considèrent comme une future libraire, je ne veux pas les décevoir. Surtout qu'ils sont de fidèles clients. J'y tiens beaucoup. »

Elle reporta la choppe à ses lèvres, augmentant la taille de la moustache qu'elle ignorait avoir.
Elle le regarde se débattre avec les mots qui ont du mal à trouver forme et propos de bonne grâce, mais cela ne fait qu'accentuer le côté cocasse de la situation. Elle lui sourit avec bienveillance posant sa main sur la sienne.

« Ce serait avec plaisir, James. Je dois apprendre à te connaître avec de nouveaux yeux maintenant. Es-tu marié ? Qu'as-tu fait tout ce temps ? »

La jeune fille lança un regard résigné à James quand ce dernier paya les consommations instantanément. Novenka était une habituée, très souvent elle ne payait qu'à la fin de ses verres, jamais sûre du nombre qu'elle allait boire. Elle ne buvait pas beaucoup, l'alcool ce n'était que pour les soirées avec les amis. Même si des fois ça partait un peu en sucette, elle maîtrisait bien son alcool. Puis qu'est-ce qu'une bieraubeurre ? Alors elle se ferait sans doute le plaisir d'en prendre un second. Juste pour le plaisir, le confort et la récompense d'une journée bien chargée.
Évidemment cela ne tarda pas à tomber, pourquoi l'artisanat et plus particulièrement de baguette magique. Il est vrai qu'à Poudlard, la jeune fille ne montrait aucune aptitudes pour la discipline et n'y prêtait même aucune attention, préférant faire des farces à Rusard avec Tonks. C'était toujours un plaisir de courir dans les couloirs en riant, alors que Rusard peinait à nous rattraper.
Alors que la douce moustache blanche nichait sur ses jolies lèvres roses, Novenka lui répondit le plus naturellement possible :

« Et bien, j'avoue que je n'avais pas eu cette ambition avant. A la base j'étais parti pour faire photographe, alors j'ai beaucoup voyagé. Et en République Tchèque j'ai rencontré un homme, il m'a appris les ficelles du métier de fabricants de baguettes magiques... Pas tout malheureusement, il m'a renvoyée vivre en Angleterre. Je ne sais toujours pas pourquoi. Enfin tout ça pour dire que j'ai décidé de continuer dans ce sens. Et non, je ne compte pas faire concurrence à Olivanders, son talent est bien au delà du mien. Mais pourquoi pas faire une petite boutique dans un pays de l'Est. »

Elle regarda James rire et elle écarquilla aussitôt les yeux, s'essuyant la bouche avec sa manche rapidement. La mousse s'imprima sur son vêtement, et elle ne put s'empêcher de rire à son tour. « C'est embarrassant. » Elle saisit alors la baguette de son ami entre ses mains, l'écoutant chanter, testant sa souplesse. Puis elle sourit. « Tu sais que la baguette choisit son sorcier et non l'inverse ? Les raisons n'en sont pas toujours évidentes. Mais je sais que le bois de sureau est un bois très rare, il est aussi très capricieux, il aime le pouvoir et le talent. Quant à la plume de phénix, et bien c'est tout aussi rare, en réalité, ta baguette est très indépendante. C'est une très bonne baguette mais méfie toi de sa fidélité. »

Elle reposa doucement la baguette, la glissant vers son propriétaire. Cette baguette était un spécimen très rare, James devait s'en montrer digne. Elle n'aimait pas savoir que des sorciers plus puissants que son propriétaire soient dans son sillage, une chose était sûre cependant, ce ne serait pas Novenka qui poserait problème.
Elle écouta donc avec attention les prouesses de son professeur qui restait pourtant très évasif. Elle le regarda un instant, c'est bien dommage qu'il ne fusse pas marier. Ça aurait été intéressant de voir quelle genre de femme pouvait bien l'intéresser. Souriant, curieuse, elle ne pipa cependant pas un mot.
Ce qui était sûr, c'est que Novenka, elle, avait un garçon bien en tête et c'était difficile de l'y en sortir même lors d'un verre avec un vieil ami.
Elle posa les coudes sur la tables, les mains posés sur sa mâchoire et elle regarda James, silencieuse puis elle enleva une de ses mains pour prendre ses mains.

« J'ai eu mes ASPICs, mais j'étais très indécise sur le métier que je voulais exercer après Poudlard. Alors j'ai voyagé comme je t'ai dit, puis j'ai choisi Haveirson il y a peu pour continuer à apprendre. Que Gregorovitch soit fier de moi, tu comprends ? »

Elle se maudit d'avoir prononcé son nom. Non pas qu'elle le cache habituellement, mais il avait une certaine réputation, et parfois ça lui portait préjudice. On la jugeait sur son choix de carrière, avec un coup de main béant. Évidemment qu'elle pouvait y arriver, elle savait déjà tout... Et pourtant non, elle était aussi perdue que les autres. Gregorovitch a tardé à lui faire confiance et à lui apprendre. Il lui enseignait, oui, mais dans une pédagogie particulière où Novenka devait apprendre seule.

Une reconversion, oui c'était le mot. Mais il fallait aussi dire que Novenka avait longtemps été perdue, ignorant si elle préférait vivre d'un métier moldu ou sorcier. Ignorant si la photographie réussirait à lui combler ce qui restait pour elle l’incertitude. Si bien des choses étaient une évidence, celle-ci ne l'avait pas été. Jamais véritablement intéressée par la faune et la flore qu'au travers de son objectif. Et finalement le destin l'avait menée sur le chemin du célèbre fabricant de baguette magique. Cet homme aux pouvoirs incroyables mais à l'humeur peu joyeuse.
En apprenant les ficelles du métier, en deux ans, elle a fini par tomber amoureuse de cet artisanat si secret. Et même si son travail auprès de Gregorovitch était compliqué et parfois très... dégradant. Elle n'oublierait jamais les enseignements et les sourires de son mentor. Car oui, il lui arrivait de sourire.

La baguette de James était caractérielle, et indépendante. Mais il fallait dire que James était lui-même un sorcier indépendant. Si c'est cette baguette qui lui ait été convenue alors c'est que c'était la bonne. L'allégeance du baguette était souvent une réflexion nébuleuse dans le domaine de l'artisanat magique. Mais Novenka se convainquait que la baguette était aussi fidèle à son sorcier que le sorcier à sa baguette. Quand Novenka avait eu sa première baguette, elles ne s'entendaient pas vraiment. Alors Gregorovitch lui avait confectionné une baguette, une belle baguette... même. Et de cette baguette devait en résulter la force de son cœur. Un très beau cadeau. Dès lors, elle ne lui avait jamais fait défaut, Novenka y tenait comme à le prunelle de ses yeux.

Il avait parfaitement raison sur ce point. Novenka voulait que Gregorovitch soit fier d'elle, qu'il reconnaisse enfin que les enseignements n'ont pas été vain. Que les futurs baguettes de Novenka seront magiques, extraordinaires, sortant du commun. Elle savait en fabriquer, les plus communes... Mais elle voulait avant tout innover. Donner un coup de peps à cet art ancestral.

Elle manqua de s'étouffer avec sa bièraubeurre quand il lui demanda si elle était mariée ou avait quelqu'un dans sa vie. Elle en mit un peu partout en crachant. Elle s'essuya le nez avec sa manche et écarquilla les yeux. Si seulement il savait que la vie amoureuse de la pauvre slave était longtemps passé au second plan... Il rirait surement. Il avait eu l'amabilité d'être francs, elle se devait donc de l'être aussi. Pensant vaguement à Dean puis finalement à Gregorovitch avant de finir sur le doux visage de Rowan. Elle ferma doucement les yeux et se mit à rire.

« Il n'y a vraiment rien à dire. Je suis célibataire depuis tellement d'année... Ma dernière relation remonte à mes dix-neuf ans, avec un français... Que j'ai d'ailleurs récemment retrouver à Haveirson aussi... A croire que le destin se joue de moi. » Elle riait franchement levant son verre avant de prendre une nouvelle gorgée pour finir son verre. « En fait, actuellement, je pense... qu'un garçon me plait. On n'a pas pu se côtoyer beaucoup... C'est un garçon très pris. Mais on a vécu quelque chose d'intéressant pour une première rencontre dans un couloir. » Elle se mit à sourire chaleureusement à la pensée de cet évènement qui pourtant lui retournait l'estomac. « En réalité, il m'a apporté plus qu'il ne croit... Mais bon, cela va faire un mois que je n'ai aucune nouvelle... Que l'on ne se parle pas. Je pense que c'est donc un peu fichu, même si Quinlan y croit dur comme fer. » Elle rit une dernière fois et demanda un autre verre, un whyski cette fois. « Quant au mariage, je vais devoir attendre encore je pense, chuchota-t-elle. »

Son verre arriva enfin et elle leva vers James : « Trinquons à nos retrouvailles. »
L'impression que les choses lui échappent, que la tristesse empiêtre sur sa douce humeur. Novenka préféra l'humour, l'exagération... Le bonheur à la tristesse. Qu'importe ce qu'il peut bien penser d'elle, Rowan ne la quittait jamais.

« Bon, et alors. Sinon, comment va Walter ? »

Les doux souvenirs évoquer d'une relation avec son ami semblait ravir son regard, la jeune yougoslave, tout comme avec James, n'avait pas eu le plaisir d'avoir de ses nouvelles. Elle espérait en effet qu'il aille bien. Peut-être était-il lui, marié ? Mais les compères ne se quittaient pas.. comme deux frères qui ne pouvait se passer l'un de l'autre. C'était à la fois touchant, et dans son souvenir un peu embêtant de ne pas pouvoir avoir James pour elle toute seule. Le principal étant qu'il aille bien, que tout le monde aille bien malgré le chaos que subissait leur pays, leur ministère... Les innocents, les morts... L'ascension d'idéologie utopiste ou égoïste.
Elle soupira mais tiqua tout à coup sur la professeur de Walter.

Depuis son retour à Londres et son inscription à Haveirson, Novenka s'échinait à apprendre tout sur la botanique en manque de cours sur la faune magique dont elle avait pourtant grandement besoin, étudiant toute seule dans son coin grâce aux livres, mais rien ne valait la présence d'un professeur dont la matière était la passion.
Dès qu'elle verrait une note de son cours, la jeune femme se promit d'y inscrire son nom en premier.

« C'est génial ! Je suis contente si je peux le rencontrer, sa matière fait parti de mon cursus. Ce serait un tel plaisir de le revoir et d'en plus partager sa passion. » Elle sursauta légèrement en tenant son verre entre ses deux mains. « Non pas que je ne veuille pas partager ta passion, mais je n'y connais pas grand chose en psychomagie... et j'ai peur de mal analyser le comportement des autres. Tu dois avoir des cas particuliers avec la magie non ? Je sais que chez les moldus c'est ... mal vu. Je trouve ça triste, ces personnes méritent notre considération et notre aide. »

Elle finit son verre et lui laissa le temps de répondre. Elle lui sourit et signala à Tom qu'elle s'en allait d'un geste de la main, posant sur la table les quelques pièces pour payer le whisky et un petit bonus parce que c'était de coutume, Novenka aimait passer du temps ici. Elle leva le doigt vers James : « Un seul verre, je paie mon second. »
Elle lui sourit et se leva gracieusement. « Je suis fatiguée et j'ai des révisions à faire avant de trouver le sommeil. Une bonne douche, une soupe et révision. Quel programme fantastique !, ironisa-t-elle avant de rire. » Elle le serra fort contre son cœur, comme quand elle avait douze ans, se rappelant son doux parfum avant de voir ce souvenir notalgique se transformer en un beau souvenir. Du passé. Se détachant de lui, elle lui tenait malgré tout les mains : « C'était un véritable plaisir de te revoir. J'espère que nous nous reverrons bientôt, nous avons encore beaucoup de chose à rattraper. Porte toi bien jusque là. »

Elle sortit du Chaudron baveur et remonta l'allée du chemin de traverse, dans un crac sonore : elle retourna à l'académie, déboulant à la zone de transplanage. Elle repensa à cette rencontre... Le destin était un drôle de farceur.