déterrer le passé et déranger le repos eternel

Nous avions fini à la chaumière, là ou mon enquête m'avait mener. J'avais de sérieux doute sur ce que j'allais trouvé, à supposer que je trouve quelque chose. Tout ce que je savais été que la chaumière avait surtout servi à un lieu de débauche et je voyais cet endroit si calme et apaisant sous un autre oeil. J'apprécierais probablement moins cet endroit à présent.

La femme croqueuse d'hommes dont il était question avait subitement disparue, sans laisser de trace et en laissant ses effets personnels à Haveirson. C'était intriguant et particulièrement inquiétant, du moins si elle avait eu des amis pour se soucier de sa personne. Hors, personne ne l'avait recherché. En poussant la porte de la chaumière, j'étais bien décidé à trouver ce que je voulais. Dean était avec moi et tout en montant à l'escalier, je lui dis :

-Commençons par l'étage, il y a bien plus de chance de trouver ce qu'on cherche là-haut.

J'avais omis de dire à Dean ce que justement on cherchait. Ce n'est qu'en poussant la petite porte qui donnait sur la coquette chambre que je m'en rendis compte. Je balayais la chambre du regard, analysant l'endroit d'un oeil aiguisé avant de me tourner vers Dean.

- Une prof, Flemming je crois, elle a une fâcheuse réputation, elle a amené de nombreux étudiants ici histoire de prendre un peu de plaisir. Il semblerait que Cricklewood ait été vu sortant d'ici en sa compagnie et... J'ai découvert que notre croqueuse d'homme avait un vice. Elle gardait des souvenirs de ses ébats en photographiant à leur insu les personnes avec qui elle s'envoyait en l'air...

Je m'approchais du lit et ouvris les tiroirs de la table de nuit, vides, j'ôtais les draps d'un coup de main vif, et retournais le matelas pour tenter de trouver les souvenirs de ce professeur si particulier, en vain. Les photos magique n'étaient pas sous le matelas non plus. Je continuais alors à m'activer, laissant Dean choisir entre l'aider ou procrastiner à cause de se conscience.

Le français suivait machinalement son amante. Il n'était pas à l'aise avec leur plan. Remuer les secrets d'un mort, quel qu'il soit, ne lui plaisait guère. Il aurait préféré qu'il y ait une alternative à cet interlude à la chaumière pour ramener Amaranthe dans le droit chemin. Et qui disait qu'elle ne s'était pas elle-même ressaisie ? Après tout, elle était revenue à l'Académie de son plein gré. Ils pouvaient être inquiets qu'elle ne rechute, mais devaient-ils vraiment franchir ce pas ? Certes il aimait l'irlandaise, il tenait vraiment à son amitié avec elle, mais était-ce vraiment la bonne solution que de pointer les méfaits de son défunt bien-aimé. Non, il n'était décidément pas à l'aise avec ce qu'ils s'apprêtaient à faire. Et il ne savait même pas de quels secrets Megan parlait en plus !

Il espérait aussi que personne ne les aperçoive se rendre à la chaumière ensemble. Même si leur comportement de laissait rien transparaître de leur relation, il ne faudrait pas que les gens aillent commencer à s'imaginer des choses. Ce serait vrai, il n'y avait rien à nier là-dedans, mais leur petit secret n'en serait plus un. Il aimerait pouvoir vivre sa relation avec l'américaine au grand jour, vraiment, mais elle devait pourtant rester secrète aux yeux du monde pour les mêmes raisons encore et toujours. S'il s'imaginait bien que Skyler ait sauté sur l'occasion, Jessica, aux dernières nouvelles, était encore triste. Il ne voulait donc pas lui faire plus de peine qu'elle n'en ressentait déjà. Et ils ne voulaient pas être maternés lorsqu'ils étaient envoyés ensemble en mission pour l'Ordre du Phénix.

Ils pénétrèrent dans la chaumière et montèrent à l'étage comme le suggérait la blonde aux yeux azurés. Elle s'attarda alors à lui expliquer ce qu'ils recherchaient. Parmi les erreurs qu'il avait pu faire dans sa vie, il ne pensait pas que celle-ci referait un jour surface, surtout de la sorte. Il semblerait qu'il n'était pas le seul à avoir eu des rapports rapprochés avec l'ancienne professeure de Métamorphose. Il n'en revenait toujours pas d'avoir couché avec une de ses enseignantes, mais il n'aurait jamais imaginé qu'elle fut perverse de la sorte. Ce qu'il apprenait sur ses vices était perturbant. Il commençait à se poser des questions. Elle lui avait dit qu'il était le premier homme depuis la mort de son mari durant la première guerre sorcière. Peut-être avait-il échappé à cette boue sexuelle qui s'apprêtait à éclabousser la mémoire d'un mort. Il devait trouver ces photos, et avant Megan qui plus est. Il n'aimerait pas avoir à lui expliquer cela. Il avait honte d'avoir dérapé ce jour-là, et il aimerait bien que ce raté reste un secret bien enfoui.

Il n'avait pas à feinter sa surprise face au propos de sa camarade de confrérie. Il l'était vraiment. Il la voyait chercher intensivement les fameuses photographies sorcières. Elle fouilla les tiroirs, le dessous du lit. Chaque fois, il était content que les objets recherchés ne s'y trouvaient pas. Il décida de s'y mettre. Il annonça donc à sa belle amie :

- Je vais fouiller le bas. Les photos seront sûrement à l'endroit où on s'y attend le moins.

Il redescendit les marches et prit sa baguette en main. Il essaya un sort d'attraction. Ça valait toujours le coup de tenter. Hélas, rien ne vînt. Il allait donc devoir remuer les pièces une à une, tout comme sa petite-amie, pour mettre la main sur les clichés. Pourquoi fallait-il que cette honteuse faute fasse surface ? Et pourquoi maintenant ? Tout allait si bien dans sa vie. Certes ce n'était pas une faute bien grave, même à ses yeux honteux, mais la loi de Murphy montrait sa toute puissance encore une fois. Il se mit à fouiller la cuisine, cherchant dans chaque recoin. Il s'attaquerait au salon - salle à manger après.

Je n’ai pas compris pourquoi Dean semblait soudain... Différent. Il acceptait de l’aider à chercher les photos alors quelques minutes plus tôt, il lui était inconcevable de remuer les secrets d’un mort. Non, il y avait quelque chose de louche. Sans comprendre pourquoi se revirement de situation, et avant même d’avoir pu lui poser la question, Dean quitta la pièce, lui annonçant qu’il allait chercher en bas sous mon regard soupçonneux.

Toutefois, je ne courrais pas derrière lui à lui demander ce qu’il avait pour avoir changer d’avis subitement. Il avait le droit d’avoir ses raisons et s’il ne souhaitait pas m’en faire part, c’était son choix et je le respectais, même si ma curiosité me tiraillait quand même un peu. Je continuais à rechercher des preuves même si de nombreuses minutes avaient défilées déjà, et que j’avais retourné la chambre. Dépitée, je me laissais tomber sur le banc de la petite coiffeuse, tout en me demandant ou elle avait bien pu planquer les preuves. En réfléchissant, mes yeux se posèrent sur le lit et je fronçais les sourcils, commençant à analyser la situation avec un peu plus de recul.

Elle s’était servi de cet endroit pour consommer ses désirs les plus charnels, et avait réussi à photographier à leur ainsi des étudiants en plein actes avec elle.Je me levais, et me dirigeais vers le lit, ou je m’y installais, bien au milieu. Une fois assise, je regardais tout autour de moi les différents points ou elle aurait pu cacher l’appareil de ses vices. Et puis le déclic. En face du lit, en hauteur. Evidemment. Je me levais brusquement, et me dirigeais vers le mur d’en face ou un miroir relativement important s’y trouvait, suspendu. Je fronçais les sourcils. Il était grand, et accrocher un peu trop haut à mon goût. Je l’attrapais, le reposant doucement en longueur par terre, et j’y découvris, en hauteur, un renfoncement. Un sourire vint se dessiner sur mon visage, fier de ma trouvaille. Je tirais le petit banc sur lequel je m’étais assis tout à l’heure et je m’hissais dessus, afin de prendre de la hauteur. J’attrapais ainsi l’appareil photo qui avait servi à piéger les étudiants, et je sentis une enveloppe épaisse se glisser contre mes doigts. Je tirais les deux biens et redescendit du tabouret. Je posais l’appareil photo sur le banc et je m’assis à-même le sol afin de chercher les preuves contre Bentley. Je me rappelais alors en sortant les photos de l’enveloppe que Dean était toujours en bas, entrain de chercher.

-Dean! Je les ai trouvés!

Je m’écriais vers la porte et je commençais à les feuilletés. Je reconnus quelques visages sur les premières photos, notamment Mickael et... FRANK? J’hallucinais vraiment là ou Frank avait couché avec une prof? C’était le monde à l’envers... Je poursuivis le feuilletage de preuve, et j’écarquillais les yeux. Quoi? JASON? Mais... Heureusement que j’étais assise, ou j’en serais tombé par terre... Mais la photo suivante finit par me faire bondir. LOGAN?! Mon propre frère avait fait parti des conquêtes... Et en plus... Cette position! Je fermais les yeux, sentant que j’allais pas m’en remettre. J’avais sérieusement pas besoin de voir des images animés de mon frère - certes adoptif - en pleine action.

Alors que Dean rentra dans la pièce, je posais la photo animée des ébats de Flemming et Logan et j’arquais un sourcil interrogateur avant de relever les yeux vers Dean. Si je m’attendais à ça... J’étais un peu surprise, parce que Dean n’était pourtant pas le genre d’homme à coucher à droite et à gauche ou à avoir des aventures d’un soir.... Mais c’était bien la preuve que je le connaissais mal. D’ailleurs, je comprenais pourquoi il s’était mise à la recherche des photos, lui qui avait tantôt crier au scandale de vouloir s’en prendre à l’âme d’un mort.

- C’est pour ça que tu as changé d’avis pour les recherches?

Je demande calmement en lui montrant la photo animé de lui et de la professeur en pleine action. Je la tourne vers moi et je constate la position qu’il avait avec elle.

-Waw... Ça demande une certaine... Souplesse...

Je n’allais pas lui reprocher quoique ce soit puisqu’à ce moment là, nous n’étions pas ensemble et je ne me serai jamais permise de le juger pour coucher avec un professeur. Après tout, j’avais fait pire. Mais je ne pouvais m’empêcher de me poser une question qui finit par franchir mes lèvres, malgré moi.

- Tu étais déjà en couple avec Jessica à ce moment là?

Je ne savais pas vraiment pourquoi j’envisageais cette hypothèse. Probablement parce qu’Amaranthe avait cru qu’il avait trompé Jessica avec moi? En un sens, même si nous n’avions rien à nous reprocher, l’attirance que nous avons éprouvé l’un pour l’autre et l’évolution de notre relation avait tout de même débuté avant sa rupture, alors peut-être avait-il fauté à ce moment là également. En attendant, j'avais délaissé les autres photos, et par la même occasion ma recherche sur Bentley.

Dean s'affairait toujours à la recherche de l'appareil et des photos cachées. Il n'en revenait toujours pas que cette erreur rejaillisse de la sorte. Il pensait que cet écart de comportement resterait enterré après le départ de l'enseignante nymphomane de l'Académie. Et puis il y avait eu Jessica et, surtout, maintenant il y avait Megan. Il ne pensait vraiment pas que ce faux pas de début d'année ne lui revienne en pleine face après tout ça. Il était sur le cul. Il continuait de chercher intensément. Il espérait pouvoir mettre la main sur les photos avant que Megan ne le fasse. De la sorte, il pourrait faire disparaître la seule et unique preuve de cette humiliante erreur, laissant ce secret ce qu'il était : un secret. Il ne reprochait rien du tout aux étudiants ou étudiantes qui avaient des aventures avec leurs enseignants, ce n'était pas vraiment la différence de statue qui le dérangeait dans ce cas. Sauf s'il s'agissait du professeur principal, soit la Métamorphose dans son cas. Et quoi qu'il en soit, c'était surtout la personne en tant que telle qui le dérangeait. C'était vraiment une erreur de s'être laissé emporté avec elle, vraiment. Mais peut-être échapperait-il à l'humiliation de la photo. Après tout, il avait été le premier depuis son mari, et les ébats avaient eu lieu dans la chambre de l'enseignante.

Il continuait de chercher lorsqu'il entendit Megan crier son prénom. Ca ne pouvait pas être bon signe. Et la phrase qui suivait le confirma. L'Américaine venait de mettre la main sur les clichés. Il remonta quatre à quatre les marches de l'escalier, se précipitant vers la chambre. Avec un peu de chance, il pourrait encore utiliser un stratagème pour subtiliser la possible photo compromettante. Hélas, trois fois hélas. Lorsqu'il arriva au niveau du cadre de la porte, il pouvait voir Megan, assise par terre, un cliché à la main et la bouche ouverte de surprise. Il espérait encore au fond de lui qu'elle était tombée sur un cliché de quelqu'un qu'elle connaissait. Mais ce dernier espoir fut vite balayée. Elle lui demanda si l'animation qu'elle avait dans les mains était la raison pour laquelle il s'était mis à rechercher les preuves des nombreux manquements à l'éthique de la professeure. Il ne répondit pas, la réponse était évidente. Il avait, bien entendu, cherché à couvrir ses arrières, à effacer les preuves de cet écart. C'était assez hypocrite de sa part certes, mais sûrement compréhensible par tout un chacun. Il regardait Megan, l'air troublé. Il était honteux. Elle ne devait sûrement pas le voir comme ça, d'où sa surprise, et il ne l'était pas. Il n'était pas du genre à chercher à collectionner les conquêtes. Oui il avait eu des coups d'un soir, il n'en avait pas honte, mais ça restait rare. Il s'était toujours senti plus à l'aise et plus heureux dans une véritable relation.

La remarque de Megan sur la position adoptée sur le cliché le fit carrément rougir. Il ne savait plus où se mettre. S'il avait pu, il aurait creusé un terrier pour s'y terrer et se cacher des yeux de la blonde. La question que Megan lui posa lui fit tout de suite remettre les pieds sur terre. Comment pouvait-elle penser cela ? Ne le connaissait-elle vraiment pas ? Il était déçu qu'elle pense cela de lui. Il lui arracha le cliché des mains et prit la parole, d'une voix plutôt forte, pointant la main avec la photo de manière inquisitrice envers Megan :

- Tu me penses comme ça ? Vraiment ? Je ne mange pas de ce pain là ! Je n'ai JAMAIS été infidèle envers qui que ce soit !! Je ... Tu sais quoi ? Laisse tomber.

Il quitta précipitamment la chambre. Il se dirigea vers l'antre de la cheminée en dégainant sa baguette. Il incendia la photo magique et la laissa brûler sur les cendres qui tapissaient le sol de la cheminée. Il était énervé. Comment pouvait-elle penser cela de lui ? Il se sentait presque insulté. D'accord les choses entre elle et lui avaient commencé avant qu'il ne rompe avec Jessica mais il n'avait pas trompé la Phénix. Il n'y avait eu que de l'attirance avant la rupture, rien de plus. Il n'avait pas fauté. Même le baiser qu'ils avaient échangés sur le balcon de la salle de bal n'était pas à considérer comme une tromperie. Le silence de Jessica avait été suffisamment équivoque. S'il lui fallait autant de temps pour répondre à l'ultimatum qu'il lui avait posé, c'était qu'il n'y avait pas à réfléchir. La réponse était déjà donnée. Il attira un fauteuil et s'y assit. Il regardait le bout de papier brûler dans les dernières flammes l'air songeur. Il était perdu dans ses pensées. Il en voulait à Megan pour le jugement qu'elle semblait lui porter, mais il savait au fond de lui qu'il était également énervé parce que cette honte avait jailli aux yeux de celle qu'il ... aime. Oui il ne pouvait le nier plus longtemps, pensant que c'était trop tôt pour le penser ou pour le dire, même si ce n'était qu'à lui-même. Oui il aimait l'Abraxane qui se trouvait à l'étage, oui elle lui faisait tourner la tête, oui il en était tombé amoureux. Cela ne faisait qu'un mois, mais il l'aimait. Ce qui rendait la dernière question de Megan encore plus douloureuse.

Dean était là, debout à l’entrée de la petite chambre à l’étage. Il semblait figé d’horreur. Etait-ce le fait que j’avais les photos entre les mains ou il apparaissait en plein ébat avec Flemming? Cela aurait pu s’arrêter là si je ne lui avais pas posé cette question qui le fit sortir de sa torpeur. Il s’approcha à grandes enjambées de moi et m’arracha la photo des mains sans ménagement sous mon regard surpris. Peut-être n’aurais-je pas du mentionner Jessica? Une maladresse de plus de ma part. Mais je ne me laissais pas impressionnée malgré le ton qui le prit et le geste agressif. Bien au contraire je plissais des yeux, le regard soudain endurcit par une force invisible.

Le geste avait été de trop, et j’avais tendance à me braquer dés qu’un geste que j’appréciais pas était fait à mon encontre, et c’était exactement ce qui s’était produit à cet instant, lorsque Dean avait agîté devant elle cette la photo en prenant se ton avec elle, tout en la pointant du doigt. Je le regardais soudain méfiante. Jusqu’ici, je n’avais jamais eu à craindre Dean ou une de ses réactions, mais je voyais bien la colère qui l’animait, et je me levais soudain le regard assombrit et froid. Dire que j’avais eu peur aurait été un peu exagéré, mais j’avais nettement redouté l’évolution de la situation et je me tenais sur mes gardes. Je ne l’avais jamais vu s’énerver depuis que je le connaissais et c’était un peu surprenant de le voir ainsi. Surprenant et inquiétant, je devais l’avoué.

Dean n’avait jamais été violent, du moins jamais devant moi, ni envers moi, mais mon passé qui me hantait toujours malgré moi ne pouvait s’empêcher de me crier “méfie toi”. Dean tourna les talons et quitta la chambre, je l’entendis dévalé les escaliers mais je n’entendis ni la porte s’ouvrir, ni se fermer. Il était probablement resté en bas, dans la cuisine ou le salon. Je m’aperçus alors que mon coeur battait tellement fort que je m’en surpris moi-même, et alors que la tension que je venais d’accumulé redescendait en flèche, je m’octroyais un moment de répis ou je soufflais enfin. Je ne m’étais même pas rendu compte que j’avais retenue ma respiration jusqu’ici.

Relâchant la pression, je regardais le petit paquet de photo que je tenais dans ma main puis la porte, successivement, non sans un pincement au coeur. Depuis un mois que nous nous fréquentions, nous n’avions encore connus aucune dispute et j’étais franchement désolé de comment celle-ci avait éclatée. Mais je n’avais pas pu m’empêcher de poser cette question avant même de réfléchir correctement. Non, je ne pensais pas que Dean était le genre d’homme a trompé sa petite amie. Mais je ne pensais pas non plus qu’il était du genre à avoir une histoire d’un soir avec son professeur principal. Après tout Flemming était la professeur de métamorphose, et Dean en suivait le cursus. Et puis, lorsqu’ils s’étaient embrassés tout les deux, Dean était encore officiellement en couple avec Jessica, il aurait pu au moins comprendre mon interrogation. Je ne savais plus quoi pensé, et bien entendu, c’était après la bataille qu mon cerveau se remit à fonctionner normalement.

En un sens, j’aurai mieux fait de fermer ma bouche. Ma question avait été déplacée. En réalité, la confrontation avec Amaranthe m’avait un peu retourner le cerveau, notamment lorsqu’elle avait demandé à Dean s’il avait trompé la Phenix. Le fait qu’Amaranthe - qui était très proche de Dean - puisse oser poser cette question m’avait un peu choqué, et en voyant la photo, j’avais fini par avoir des doutes. L’idée de rejoindre Dean maintenant m’effleura l’esprit, mais j’appréhendais la confrontation. Avait-il noté mon changement de comportement lorsqu’il m’avait parler avec énervement? Avait-il vu ma crainte dans mon regard lorsqu’il avait agité la main devant moi d’un geste brusque? J’espérais que non.

Je finis par reporter mon attention sur les photos dans ma main. L’une représentait un étudiant de Sinistros, et lorsque je regardais la suivante, je ne pu m’empêcher de soupirer de soulagement. Bentley Cricklewood en pleine action et le pire, les inscriptions en bas de la photo semblait ajouter un semblant de tragique. 05/01/1997 B.C. . Cela me fit soupirer alors que j’étais emprunts au doute. Mais je refusais de céder je rassemblais toutes les photos avant de sortir ma baguette et de tout remettre en place, comme avant ma venue. Comme si mes recherches n’avaient jamais eues lieu, malgré les preuves accablantes dans ma main.
Lorsque tout fut correctement mis en place, je descendis lentement les marches, me demandant si Dean était encore là ou s’il était parti. Furieux comme il était, cela ne m’aurait pas vraiment étonnée. Arrivée en bas des marches, je tournais la tête vers le salon ou je le vis, assit à deux pas de la cheminée, le fauteuil en biais donnant d’une part vers les escaliers - et donc vers moi - et d’une autre part vers la cheminée. Il semblait pensif, et je me demandais ce à quoi il pouvait bien penser.
Je rangeais la photo de Bentley dans ma robe de sorcier et me dirigea vers l’âtre de la cheminée ou je vis un résidus de photos qui avait, sous les crépitements des flammes, sauté jusqu’à devant l’âtre, il s’agissait d’un tout petit morceau, du coin de la photo, ou l’on ne voyait plus rien. Je m’abaissais légèrement avant de jeter les autres photos dans l’âtre, n’ayant garder que celle qui m’intéressait.

Je regardais les photos se consumer sans dire un mot, avant de me redresser et d’accorder enfin un regard à Dean. J’avais envie de m’excuser de l’avoir heurté, mais aucun son ne parvint à franchir mes lèvres, ma fierté m’empêchant d’admettre mes torts après la façon dont notre discussion s’était achevée. J’ignorais ce que pouvait bien penser Dean, ni pourquoi il s’était autant emporter. Je n’avais pourtant pas eu l’impression de le juger en quoique ce soit, bien au contraire, je lui avais juste posé une simple question, bien que celle-ci était vraiment maladroite, à première vue.

-J’ai la photo de Cricklewood, avouais-je stoïque.

C’était les seuls mots qui trouvèrent la force de franchir mes lèvres. J’étais loin d’être expansive, et lorsque le ton montait, j’avais plutôt tendance à me renfermer sur moi-même, incapable d’exprimer clairement ce que je ressentais dans ces cas là.

- Je pensais le lui laisser dans une enveloppe sur son lit, ajoutais-je d’une voix toujours impassible.

Je me doutais que fuir n’était pas la meilleure solution, mais c’était la seule que je connaissais dans ces moments là. Je ne savais vraiment pas comment aborder le sujet de notre dispute, me sentant mal à l’aise. Mais je savais qu’il fallait faire face à ce qui venait de se passer, car je n’appréciais pas non plus le fait de m’être disputé avec lui, cela était plus douloureux pour moi que je n’aurai pu le croire. Ravalant ma foutue fierté , je pris mon courage à deux mains et je lui dis.

-Je ne pense pas que tu sois comme ça Dean...

Bon, d’accord, c’était pas une excuse, mais venant de moi, ça y ressemblait énormément! J’avais au moins tenter de briser la glace en faisant le premier pas, même si je me tenais toujours à une distance vraiment raisonnable de lui mon regard plus douloureux que je ne l’aurai voulu. Cette distance que j’imposais entre lui est moi me permettait de garder un champ d’action et pouvoir prendre la poudre d’escampette si la situation dérapait, les souvenirs de Yugi me revenant sans cesse en mémoire.

A prèsent silencieuse, j’attendais une réaction de sa part, bien que je songeais à déguerpir pour éviter une nouvelle dispute.

Dean avait quitté la chambre de la chaumière hors de lui. Ca lui avait vraiment fait mal que Megan l'accuse d'infidélité. Il savait Jessica paranoïaque dans sa jalousie, mais il ne savait pas que l'Américaine lui ferait un tel affront, l'accuserait d'une telle erreur. Oui il avait fauté avec l'enseignante, ça ne lui ressemblait pas. Oui les deux Abraxans s'étaient embrassés alors qu'il était encore officiellement avec la Phénix. Mais il ne l'avait pas trompée ! Face à l'ultimatum qu'il lui avait posé, attendre une réponse autant de temps était une réponse en soi, il n'avait pas eu besoin de plus pour comprendre qu'ils 'étaient plus ensemble, que leur couple avait capoté. Et la proximité de Megan l'avait troublé. Certes, il n'était pas complètement blanc dans toute l'histoire, mais on ne pouvait pas l'accuser d'infidélité. Et il se sentait insulté que Megan le pense capable d'une telle chose. S'il avait pu être si troublé en sa présence, c'était pour deux raisons. La première était que les choses entre la Mexicaine et lui allaient mal depuis un certain temps. La deuxième était parce que c'était tout simplement elle. Depuis qu'il la voyait ainsi, le jeune homme n'avait jamais été aussi heureux que lorsqu'il était auprès d'elle. Il avait des culpabilités d'avoir été avec Megan aussi tôt après sa rupture, mais il avait appris à les laisser de côté. Il était avec la blonde maintenant et c'était tout ce qui comptait à ses yeux. Il avait vraiment l'impression que cette relation était différente. Il n'y mettait que peu de rationalité, il se laissait juste porter par ses sentiments, par le bonheur qu'elle engendrait chez lui. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas ressenti une telle sensation d'abandon, de laisser-aller. Il n'avait que peu ressenti cela avec Jessica. Seules deux femmes pouvaient se vanter d'avoir déclenché de telles réactions chez lui : Novenka, et bien sûr Megan.

Il avait le regard perdu dans la cheminée. La photo de son erreur continuait de brûler. Bientôt, ce ne serait plus que de l'histoire ancienne. Si l'erreur était déjà difficile à porter pour lui, ressentir le regard jugeur de Megan était ce qu'il y avait de pire. Il se sentait mal qu'elle le voit ainsi, qu'elle le pense ainsi. Il ne l'était pas. Il n'était qu'un être humain, sujet, comme tout autre, à commettre une erreur à un moment donné. Personne n'était infaillible, et il ne faisait pas exception à la règle. Seul le départ de Jessica de Poudlard l'avait amené à connaître une phase de séduction, à noyer son chagrin d'amour dans les conquêtes. Et pourtant, c'était bel et bien lui qui avait été le déclencheur de cette situation. S'il n'avait pas eu peur, il n'aurait pas connu ce chagrin de la penser loin de lui, avec un autre. Il était seul responsable de cette phase qu'il avait eu, à se rabaisser au niveau de ceux qu'il juge d'ordinaire.

Il ne savait pas ce que l'Abraxane faisait dans la chambre. Elle devait chercher la photo compromettante de Bentley. Il ne pouvait s'empêcher de repenser la scène qu'ils venaient d'avoir à l'étage. Il revoyait sans cesse les réactions de Megan, le blocage dont elle avait fait preuve, dont elle avait montré les signes. Il espérait ne pas payer le retour de foudre pour cela. Il ne pensait pas qu'elle se bloquerait pour si peu. Qu'avait-il bien pu faire ressentir à la jeune femme ? Pourquoi avait-il activé son mécanisme de défense ? Etait-ce pour l'avoir menacé de son doigt ? Il avait toujours du mal à comprendre qui elle était vraiment. Il n'avait pas la moindre idée de ce qu'elle avait dû vivre, ou plutôt subir durant son enfance. Et il ne voulait pas l'imaginer. Mais il s'était juré de l'aider à aller mieux, de l'aider à vaincre ses daemons intérieurs pour qu'elle puisse enfin croquer la vie à pleines dents. Une idée lui trottait d'ailleurs en tête pour essayer d'en apprendre plus. Il ne savait pas s'il devait l'écouter, ni même quand il l'appliquerait s'il devait le faire. Mais elle revenait souvent, il y pensait sincèrement. Sa chère et tendre lui en voudrait, très certainement, mais il pensait de plus en plus que cela pourrait être bénéfique pour lui de le faire, toujours dans le but de l'aider.

Le cliché magique n'avait pas fini de brûler qu'il entendit Megan descendre les escaliers. Il la vit venir déposer un paquet de photos dans l'âtre de la cheminée, celles-ci prenant aussitôt feu. Les flammes se nourrissaient de la pile d'images animées qu'on venait de leur donner. La jeune femme se retourna et expliqua qu'elle avait pu mettre la main sur l'objet de leur visite à la chaumière. Elle avait pu dénicher ce qui les avait amené à remuer la poussière de l'oubli, à déterrer les secrets du passé et déranger le repos éternel de feu Bentley Cricklewood. Il lâcha un "Hanhan" pour attester de la prise de connaissance de l'information. Il écouta sa petite-amie partager son plan pour annoncer la mauvaise nouvelle à leur amie commune. La rousse serait sûrement dévastée d'apprendre le désir interdit qui avait eu lieu en cette demeure. Il répondit d'une voix à peine audible :

- Fais ce que tu veux Megan ...

Il se fichait de la façon dont elle l'annoncerait à l'Irlandaise. Il l'avait aidée à fouiller la chaumière à la recherche de ce cliché, il ne voulait être davantage impliqué dans cette histoire. Il voulait le bien d'Amaranthe, et il n'était pas sûr que ce qu'ils faisaient aurait cet effet. Il laissait l'Américaine juger de s'il était bon ou non d'aller jusqu'au bout dans son plan. Il se sentait mal de faire ceci à Amaranthe. Il comprenait le point de vue de Megan, mais il ressentait un sentiment de culpabilité le ronger, comme s'il trahissait son amie celte.

La phrase suivante de l'Abraxane lui fit relever la tête dans sa direction. Il commençait à bien la connaître et il savait que ce qu'elle venait de faire était sa manière de s'excuser. Il lui en voulait toujours d'avoir pu penser cela de lui mais il lui pardonnait, il ne devait pas rester fâché pour cela. Il se redressa, s'approcha de la jeune femme, prit sa main et l'attira à lui, l'emportant avec lui sur le fauteuil. Il la serra dans ses bras, sa tête s'inclinant au dessus de la sienne pour poser sa joue sur la chevelure soyeuse de l'Américaine. Il chuchota "Je ne le suis pas ... Tu n'as pas à t'inquiéter pour ça". Il voulait la rassurer, lui retirer cette idée de ses pensées. Il déposa un baiser sur les cheveux blonds de celle qu'il aimait. C'était peut-être trop tôt pour le dire, c'était même sûrement trop tôt, mais il le ressentait vraiment et l'émotion du moment ne put l'empêcher de prononcer, toujours en chuchotant, ces trois mots :

- Je t'aime.

Son indifférence me fit presque grincer des dents. Il s’agissait quand même d’Amaranthe non? N’était-il pas proche d’elle? En tant qu’ami, il aurait été normal qu’il s’inquiète pour elle et souhaite qu’elle aille mieux. Au lieu de ça, il avait ignoré les risques qu’Amaranthe avait pris et il rechignait aussi à l’aider. Pourtant, j’avais le souvenir qu’à Poudlard, lorsqu’il s’agissait d’être derrière moi, il était plutôt doué. Je ne comprenais définitivement pas comment il raisonnait! - D’ailleurs, tout les mecs sont chiants à décoder -  Je songeais à tourner les talons et à la planter là, puisqu’il n’était pas disposer à réagir ou à vouloir aider Amaranthe, mais il avait réagit à mes excuses voilées, et je me ravisais alors au dernier moment, alors que j’avais amorti un geste pour m’en aller.

Pourquoi me disait-il que je ne devais pas m’inquiéter? Lui avais-je donné cette impression? Dans un froncement de sourcil, je le regardais sans comprendre ce qu’il avait pu croire. J’avais beau me remémorer mes paroles, il ne me semblait pas avoir dit quelque chose d’offensant. Peut-être avait-il mal interprété mes paroles? Ce fut ma seule et unique déduction, par conséquent je m’entendis prononcer:

“Ecoute Dean, si une de mes paroles a pu t’offenser, ce n’était pas du tout mon intention” commençais-je plus ou moins maladroitement.

Revenir sur le sujet alors que Dean semblait prêt à passer, c’était peut-être un peu bête à première vue. Mais si cette dispute avait eu lieu, c’était pour une raison et il valait mieux crever l’abcès le plus tôt possible. Mon commentaire avait probablement était déplacé, à moins que Dean ne me reprocher ma question avec Jessica. Peut-être était-ce ça finalement le problème? Par précaution, je préférais le rassurer sur ce point.

“Et je ne te juge pas. Loin de moi cette idée, c’était juste une question... Comme ça...”

Après tout, je n’allais certainement pas le juger pour ce qu’il avait pu faire par le passé, surtout que j’étais plutôt très mal placé pour ça. Dean était maintenant proche de moi, je sentais ses doigts parcourir ma chevelure, et je fermais les yeux pour savourer le contact. Mais lorsque je l’entendis parler, ses mots me choquèrent alors que j’ouvrais à nouveau les yeux, qui ne masquèrent pas vraiment mon choc. Je ne m’y attendais absolument pas, et je restais tétanisée, ne sachant pas quoi dire. Mon cerveau était simplement passé en “PAUSE” et je continuais à le fixer. Il l’avait dit.

A vrai dire, j’étais effrayée au point que j’avais l’impression que ma gorge se nouait et que mon coeur manquait plusieurs battements. Je savais bien qu’il fallait que je dise quelque chose mais quoi? Que ressentais-je pour lui? Je devais admettre que je n’avais jamais été aussi bien avec quelqu’un que je ne l’étais avec Dean. J’avais envie de passé du temps avec lui et je devais reconnaître qu’il me manquait lorsqu’on ne se voyait pas. Et puis, cacher notre relation aux yeux du monde n’était pas forcément facile, même si, c’était d’un commun accord. Cela m’étais arrivé, plus d’une fois, d’avoir un désir incontrôlable d’aller me caler dans ses bras lorsque je le voyais assis dans la salle commune ou l’embrassé tout simplement dans un couloir pour lui souhaiter une bonne journée. Etait-ce les prémices de ce qu’on pouvait appeler amour? C’était pas facile de savoir lorsqu’on probablement jamais ressenti ce genre de sentiment. De plus, je n’étais absolument pas capable d’étaler mes sentiments comme ça.

“euh... Merci.”

Avais-je vraiment répondu ça? J’étais vraiment gênée pour le coup. J’espèrais que Dean ne m’en tienne pas à rigueur, même si je l’avais probablement déçu, je ne savais pas faire ça, et je ne pouvais pas me brusquer. Je tournais la tête, ne voulant pas voir le regard de Dean, craignant d’y lire la déception dans son regard. Peut-être que je finirai par le lui dire, mais quand? Je n’en savais rien, moi-même, alors il n’y avait plus qu’a souhaiter que Dean puisse être suffisamment patient. Je fini par déposer un baiser passionné sur les lèvres de Dean, peut-être cela suffirait-il a le faire patienter, au moins c’était la preuve que je tenais à lui, n’est-ce pas? Puis doucement, je m’éloignais de lui et tournait les talons, pour masquer la rougeur qui s’emparait de mes joues.

-Nous devrions y aller, si des gens nous trouvent ici tout les deux, ils vont se poser des questions...

J’avais murmuré cela, suffisamment fort pour qu’il entende quand même, culpabilisant de ne pas avoir su être aussi démonstrative que lui dans les mots. Des mots que je n’avais d’ailleurs, jamais prononcés.

Le jeune homme l'avait attrapé pour l'empêcher de partir. Il ne voulait pas qu'elle s'en aille comme ça, alors qu'ils étaient fâchés. Elle était venu crever l'abcès, et c'était bien ce qu'ils allaient faire. Cette dispute était plutôt stupide, et ils ne devaient pas se laisser avoir par le fait que c'était une dispute. Ils pouvaient facilement surmonter cette dispute, certes la première, mais elle n'avait pas été violente, elle n'avait pas fait de mal à l'un comme à l'autre. Du moins, pas véritablement. Les propos de Megan l'avaient blessé mais il n'aurait sûrement pas dû. Il ne lui en voulait pas. Étant donné les évènements du dernier mois, il était légitime pour elle qu'elle puisse se poser une telle question. Il aurait juste espérer qu'elle eusse appris à le connaître mieux et qu'elle aurait compris qui il était vraiment au fond de lui. S'il y avait bien une personne dont le regard comptait, c'était bien elle. Les autres pouvaient le juger tant qu'ils voulaient, ça ne l'atteindrait jamais autant que si c'était l'Américaine qui le faisait.

Il apprécia les paroles de la blonde. Il savait que c'était sa façon à elle de s'excuser et il lui en était reconnaissant. Il savait tout de même qu'il était en tort et il fallait qu'il le reconnaisse face à elle. Elle n'avait pas à endosser l'entièreté de la faute. Il n'y avait au fond que sa susceptibilité qui avait été touchée. Il lui dit donc :

- Ce n'est rien, t'en fais pas. J'ai sur-réagis. Avec ce qu'il s'est passé entre nous, je peux comprendre ton raisonnement. Mais sache que je n'ai pas trompé Jessica, et que je te tromperai encore moins.

La suite était beaucoup plus difficile à accepter pour la demoiselle. Lui annoncer qu'il l'aimait n'était sûrement pas la meilleure idée qu'il ait eue. Il ne se le cachait plus, il était tombé amoureux d'elle. Ça n'avait beau faire qu'un mois, c'était pourtant le cas. Il l'avait bien compris. Et il n'avait pu s'empêcher de retenir ces trois mots, cet aveu. Il n'était pas sûr de l'impact que ça aurait sur la jeune femme, mais il ne pouvait pas remonter le temps de toute façon. Enfin, techniquement, il le pouvait, mais il s'était juré de ne pas utiliser son Retourneur de Temps pour de telles choses. Il voulait l'utiliser que pour des choses importantes, et non pas sur ses propos. Il devait assumer ses actes, sa façon d'être, il n'avait pas à vouloir paraître autrement que ce qu'il était, que ce qu'il ressentait. Il était ce qu'il était et n'avait en aucun cas honte.

La réaction de Megan ne l'étonna pas. Il s'y attendait même. C'était bien tôt pour dire une telle chose, il le savait, il en était conscient. Et pourtant il n'avait pu s'empêcher de le faire. Et il ne pouvait pas en vouloir à l'Abraxane pour sa réaction. La situation inverse lui était déjà arrivée et il savait ce qu'elle pouvait ressentir en cet instant précis. En fait non, il ne pouvait pas savoir ce qu'elle ressentait à l'instant précis. Ce dont il était certain, c'était que leur relation était encore jeune pour annoncer de tels sentiments. Et il n'attendait même pas à ce qu'elle le dise en retour. Jamais il ne le brusquerait sur ce sujet ou quoi que ce soit de ce style. Il répondit à son baiser. La passion qu'ils partageaient le comblait déjà bien assez. Il n'avait pas besoin qu'elle le dise pour comprendre qu'elle tenait à lui, à leur relation. Il se releva lorsqu'elle lui dit qu'ils devraient peut être y aller pour éviter d'être surpris. Cherchait-elle à l'éviter ? Il s'en voudrait terriblement si cet aveu prématuré changeait quoi que ce soit entre eux. Il n'attendait rien d'elle. Qu'elle le dise un jour ou non, cela lui importait peu. Il n'aborderait pas ce sujet pour ne pas la mettre plus mal à l'aise qu'elle ne l'était déjà. Il lui répondit :

- Je te laisse partir devant. On se rejoint ce soir si tu veux.

Dean se voulait vraiment rassurant, pourtant je ne lui en demandais pas tant. En fait, je lui demandais rien de particulier et encore moins de se justifier. Le passé qu’il trimballait derrière lui m’intéressait plus en terme de curiosité afin d’apprendre à le connaître. Savoir ce qu’il avait vécu me permettais - du moins le pensais-je fortement - de le comprendre, lui et ses réactions. Je le connaissais certes, mais peut-être bien moins qu’il ne me connaissait.
Lorsque Dean était arrivé à Poudlard, j’étais du genre casse-cou. Il avait plusieurs fois tenter de me freiner, de me calmer, et il avait eu le chic pour débarquer toujours au moment le moins opportun à mes yeux. De ce fait, on ne pouvait pas dire que j’avais cherché à le connaître plus que ça. Alors oui, je m’interessais à lui, mais ce n’était en aucun cas pour le juger. Qu’il ait pu tromper une de ses ex-petites amies, j’en savais rien, je n’avais pas suivi ses relations de loin ou de près ou de loin, et je supposais que c’était la même chose pour lui. Après tout, s’il avait suivi mes histoires de couple à Poudlard, il avait probablement entendu parler de ma relation avec Yugikeitero.
Je ne gardais aucun bon souvenir de cette relation. Je n’avais jamais rien ressenti pour lui - hormis de la haine - et je m’étais retrouvé à le fréquenter pour sauver les apparences. Notre relation avait de ce fait, était promise à un lamentable échec. Lui comme moi étions violents et cette relation avait simplement était destructrice, dés le début. Ce que Dean appelait trompé et ce qu’il soutenait n’avoir jamais fait, moi je l’avais fait. Je n’en étais pas particulièrement fière maintenant, mais auparavant, cela ne me faisait ni chaud, ni froid. J’avais trompé Yugi, à deux reprises avec son pire ennemi, qui se trouvait être un de mes amis. Alors non, je n’allais pas juger Dean pour ce qu’il aurait pu faire. J’étais juste curieuse et le savoir si parfait, c’était presque effrayant. J’avais la sensation de ne pas être à la hauteur de notre relation, de ne pas être digne d’être avec lui.
Un sourire sans éclat apparu s’étira de mes lèvres.

- On dirait que tu es juste... Parfait...

Sortir de la séparément? Pourquoi pas? Même si ce n’était pas vraiment nécessaire puisqu’on aurait pu nous voir rentrer dans la chaumière ensemble. Mais je ne lui en fit nullement la remarque, ayant besoin d’être un peu seule. Cela me ferait du bien pour réfléchir. Peut-être que je devais lui parler de les anciennes relations, plutôt qu’il ne l’apprenne par lui-même? Non, c’était tellement gênant...

-D’accord, j’y vais, je vais en ville... Emrpunter un hibou de la poste magique pour ne pas qu’Ama se doute de quoique ce soit... Et oui, puisqu’Ama est au courant, tu peux passer dans notre chambre, sauf si tu veux qu’on se voit ailleurs...

Et sur ses paroles et un chaste baiser, je quittais la chaumière tranquillement, la photo soigneusement garder dans la poche de mon jean.