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 Il était temps. | Blaise

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Poussey Mahao
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MessageSujet: Il était temps. | Blaise   Il était temps. | Blaise EmptyJeu 10 Mar 2016 - 11:29

Mardi 15 avril 1997
Lisière, 19h12.


Déchirée par l'évidence, mon allégeance et mes convictions n'ont jamais été plus solides. Enfermée dans un écueil d'abîme où la mort était Reine et le malheur mon Père. Sous l'incroyable se cachait, l'improbable. Détachée des sentiments humains, agonisant les créatures mortelles d'autres gens, torturés pour apprendre. Comme une scientifique, comme une sorcière... curieuse.
Alors que gisait dans un trou les nombreux corps inertes de rats, crapauds et chats, je ressentais l'efficacité des sorts. Plus le temps passait et plus mes sorts se voulaient puissants. Une ferveur incroyable noyée par la haine, la puissance de mes mouvements... Le visage de ma père suite à mon réveil, celui qui accuse... L'humilité bafoué par l'incompétence. De cette rage, les animaux avait payé de leurs vies pour que je puisse alors abattre mes sorts avec fracas. Depuis deux séances, je m'éntrainais à gérer un sort de magie noire : Fervesco ou communément appelé Cuisant, servant à chauffer la peau jusqu'à devenir brûulante jusqu'à griller, gonfler.

En ce mardi, j'avais donné rendez-vous à Blaise à la lisière de la forêt, en prenant évidemment soin de ne pas l'emmener à ma sépulture improvisé.
En réalité, je n'avais rien de précis en tête. Je ne sais pas vraiment ce que je peux lui dire ou non, si je peux l'entrainer dans cette descente aux enfers, ou si, comme les autres, je devais m'en éloigner, ainsi rompre ce lien mystérieux qui nous attachait l'un à l'autre.
La différence étant que Blaise est une sorte de premier amour. Certes intéressé, de ceux que l'on souhaite que pour obtenir statut ou argent. L'argent n'a que peu compter pour moi, j'en ai, j'en aurai. Mais son statut de Sang Pur... ce que j'aimerais le posséder. Comme Drago... Comme tous les héritiers.
Mais Daphné avait jeté son dévolu dessus, comme une harpie médisante et pourtant indécise. De ce jeune homme impétueux et bien trop volage.
Par la force des choses, j'ai été amené à éprouver de véritables sentiments pour un autre garçon. Oui, il n'avait rien à voir avec le stéréotype même du gars avec qui je voulais finir mes jours... Il ne comprendrait pas. J'en suis sûre. Sûrement pour essayer, faire parler, me faire remarquer... Me dédouaner d'une rumeur m'affiliant aux mangemorts. C'est ce que l'on dira... Même si au fond, je le sais. Je l'aime.

Après avoir passé la journée en cours, puis le début de soirée à réviser jusqu'à ce que sonne le glas de dix-neuf heures. Être en retard n'était pas dans mes habitudes, mais je ne faisais rien comme d'habitude avec Blaise. Alors je ferme mon livre. Habillée tout en noir, le maquillage assez prononcé, les cheveux en bataille... L'âme encore plus sombre qu'avant, je descends les marches jusque dans le hall où la brise du soir passait déjà sous les portes.
Les journées étaient plus longues depuis qu'Avril avait commencé, mais l'obscurité était déjà de mise. Avançant prudemment et prenant soin de ne pas être suivi, je descendis jusqu'à la lisière de la forêt.
Evidemment, personne. Je me mis à bailler en regardant la forêt silencieuse et angoissante. Je me mordis le pouce en regardant au loin, l'attente de le revoir... En fait, oui, il m'avait manqué.

L'absence de sentiments et de remords n'était pas mon seul forfait. J'aime ça, en réalité. J'aime faire peur, j'aime faire mal... J'aime tuer, j'aime faire souffrir. Et j'ai besoin de quelqu'un de fort près de moi... Quelqu'un a la condition physique intéressante. Ce quelqu'un qui ferait tout ce que je lui ordonne, même en me crachant dessus... Ou en essayant de reprendre l'ascendant. Qui de mieux placé que Blaise pour le tolérer ?
Mais le souvenir de cette blonde, encore. Comme quoi tous les sentiments et les remords ne sont pas évanouis.
Quel indicible rêverie que de ne rien ressentir. Ça viendra... Ça viendra, le Seigneur des Ténèbres n'est pas si loin.
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MessageSujet: Re: Il était temps. | Blaise   Il était temps. | Blaise EmptyJeu 10 Mar 2016 - 23:26

A 19 heures au printemps, le soir s'assombrissait, semblable à un lavis de rose : le ciel se reflétait sur le lac en moirages éblouissants et paisibles, à peine froissés par les rides du vent paisible, qui gonflait lentement les étendues émeraudes de la pelouse du parc. La rosée du soir y brillait comme du givre sur un réseau de toile d'araignées invisibles, et des oiseaux aux plumes veloutées s'étaient envolés dans le bruissement soyeux de leur livrée, à la suite de son sillage.  

Au miasme épais et mat du karité sur sa peau, violent et parfumé à la façon d'un baume, se mâtinait celui du tabac, évanescent, subtil comme les reliquats d'une brûlure ; du sucre de la chair irisée d'une pomme pourpre et lisse, gonflée par le miel, subtilisée dans la grande salle alors qu'il quittait subrepticement l'école quelques minutes plus tôt.

Et marqué sur son visage : l'expression de la tension. Le jour était celui du quinze avril, et la Gazette du Sorcier avait craché dans ses pages des secrets, des «  rumeurs » et il attendait sans impatience la lettre impérieuse d'un aîné contrarié par l'inconvenance des suggestions qui y avaient été exprimées sans pudeur.  Il les avait éludé dans un haussement d'épaules en dépit de la contrariété qui tendait les muscles de sa mâchoire, par le dessous de la désinvolture insolente de sa mise. Greengrass ? Comme si c'était son genre, sifflait-il, elle n'est même plus à l'école. C'était pourtant en la compagnie de Daphné, qu'il s'était enfoui dans la lisière de la forêt, en hiver, des mois auparavant ; caché parmi les ramures noires des arbres, déformées et noircis autour d'eux à la façon d'un ossuaire brûlé.

Mais Daphné était absente et Daphné ne saurait pas qu'il s'était rendu à un rendez-vous donné par Alycia McWood, n'est-ce pas ? Car la convocation sibylline, distraitement enfouie dans le drapé d'un cardigan de laine, n'existait pas pour Daphné Greengrass.
Car Daphné Greengrass l'avait averti au sujet d'Alycia McWood, défiante, soupçonneuse, et il se trouvait présent, pourtant - à 19h20, le 15 avril, près de la forêt.

«  McWood », offrit-il, et le tissage échevelé de sa chevelure, brune comme l'était le macassar, son visage fardé de poudre lourde et noire, le port rigoureux de son corps, à la manière des reliquats d'un empire décadent, celui de la Maison Serpentard avant sa chute, éthérifièrent l'austérité de son expression.

Car l'alcôve des Serpents était vide de son prince, désormais. Ses valets avaient été les premiers à en disparaître : un mois auparavant, La Gazette des Sorciers annonçait la mort violente de Gregory Goyle et de Vincent Crabbe.

Mais Alycia était présente, impérieuse comme elle l'était trois semaines auparavant, altière comme elle l'était trois semaines auparavant, dans le secret d'une rixe fiévreuse. Et celle-ci n'existait pas pour Daphné Greengrass, comme la façon dont elle s'était achevé n'existait pas pour elle. La proximité de McWood comme celle d'un serpent avant une morsure fielleuse dans l'alcôve d'un couloir vide.

« Je suis en retard », dit-il, et il s'agissait davantage de s'exprimer avec arrogance au sujet des deux semaines d'absences supplémentaires qu'avaient requis le chaos frénétique de ses vacances que les quelques minutes qui avaient laissées Alycia indolente, à l'orée de la forêt. Épaissie des feuilles nouvelles, ondulantes dans l'air, neuves et brillantes de sèves, il s'y dessinait un sentier bordé de fleurs fardées de pigments diaprés : il augurait un danger curieux.

Il avait passé un pull de laine duveteuse par le dessus de la chemise de son uniforme ;  sa couleur était celle de l'ivoire poudreux. Mais ses mains étaient vides, sauf de ses bagues. Les lourdes joailleries ciselées de rubis et d'émeraude. Les apparats d'un roi.

« J'ai supposé que tu avais déjà lu le journal du jour  », expliqua-t-il. Feignant la désinvolture. Poudlard tout entier semblait avoir lu le journal du jour. « "Powell", c'est ça ? Je ne connais pas »

Un patronyme qui connotait le néant, presque le mystère. Il avait rarement fait preuve de la bienveillance nécessaire pour s'intéresser aux élèves de Poudlard qui ne présentaient pas le même écusson ciselé que le sien sur la poitrine ; il s'avérait qu'il ignorait quel était celui de Powell.
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Poussey Mahao
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MessageSujet: Re: Il était temps. | Blaise   Il était temps. | Blaise EmptyVen 11 Mar 2016 - 11:45

Le bruissement du vent sur les arbres hauts de la forêt me donne des frissons, c'était intense, passionné, lugubre... ténébreux. Alors que le chant habituel des arbres bien heureux se transforme en chuchotement plaintif, je regarde par dessus mon épaule, mon rendez-vous arriver. Arrogant, vindicatif... Tel que je l'avais laissé.
Le souvenir de cet incident dans les toilettes, délectable et appréciable si on oubliait la fin et les heures de retenus interminables, passées auprès de Rogue.
Le sang de Tobias, le coup fatal, le corps au sol, les doigts de Blaise entrelacés entre les miens comme la main d'un seul homme. Impitoyable.
Si l'on pouvait revenir en arrière, je crois que j'aurais laissé Blaise donner un coup supplémentaire... Encore du sang, mais Tobias avait beau être idiot, il n'était pas sans force et sans défense. Je suis contente d'être intervenue, voir son regard apeuré, entendre ses bafouillements et tétaniser quand le sang touchait ma langue. Et cette lettre, par Merlin, cette lettre délicieuse reçue quelque temps après, où les menaces se faisaient denses... amusantes. Il devait y croire... Sûrement, mais il le savait au fond de lui-même : je le tenais.

Quand il se pointe avec son arrogance, mon nom sorti de sa bouche comme un bout de verre dans la gorge. Il avait beau être impérieux et être effrayant pour certains, il m'inspirait surtout un désir étrange ; Oh, ne vous méprenez pas, ce n'est pas le même désir qu'avec Aaron, c'est animal, c'est instinctif... Très étrange, et trop ambiguë.
Néanmoins, je rétorque sur le même ton en me retournant pour lui faire face, les bras croisés sous la poitrine, les yeux révolvers et le sourire inexistant sur ce visage pourtant de poupée. Mais pour le coup, ce fut une poupée possédée.
« Zabini. » Je m'avance de quelques pas pour réduire une distance trop guidée. La proximité était notre essence. Je le regarde un instant. Sa remarque sur son retard me fit soulever un sourcil. Comme si c'était nouveau.

Le jour où Blaise arrivera à l'heure ou daignera enlever ce masque d'arrogance, je me ferai nommé directrice des aurors et combattrait avec ferveur les mangemorts auprès des moldus. Ça n'arrivera donc jamais.
Je pose mes yeux sur son torse en pleine réflexion, si Zabini est venu, ce n'est pas pour faire la causette. Il attend l'inattendu, l'implacable... Le défi.
Notre relation a toujours marché ainsi. Sarcastique, violence... envie. Rien n'était doux, romantique ou normal. Oh oui, il pouvait faire le doux animal avec son héritière, il n'en restait pas moins une bête sauvage. Plus forte que moi, plus impulsive... Agressive.
Je finis par lever la tête pour le regarder quand il évoque le journal, ainsi je n'ai pas de cadeau digne de ce nom qui vaut la perte de mon torchon du mois de Mars. Soit, j'espère qu'il a mieux à m'offrir dans ce cas.
Ce qui me transperce c'est le nom d'Aaron sorti de sa bouche pâteuse et défiante, arrogante d'un sourire malsain.
Je ne laisse rien paraître mais mon silence engraine la chose, je réponds ce qui me vient à l'esprit.

« Des rumeurs... On y lit bien que tu forniques avec la douce et blonde héritière Greengrass, est-ce que je t'en parle ? » Un sourire sarcastique et tout autant arrogant que le sien, se dessine au coin de mes lèvres. « Serais-tu jaloux ? Aurais-tu préféré que ce soir « Pauvre Zabini l'ensorcelé » ? »

Je lève un doigt pour le faire taire. S'il est ici ce n'est pas pour que l'on s'envoie des piques à la tête mais parce que j'ai des choses à dire. Importantes ou non.

« Blaise, je dois te confier que tu ne m'as jamais laissée indifférente, même maintenant. J'ai voulu te haïr, mais c'est devenu rapidement un jeu. Depuis que tu as mis Tobias au sol, c'est souvent que je pense à toi. » Je me mords la lèvre avant de ricaner doucement. « Je voudrais que tu recommences. »

Le voir tomber le poing contre la mâchoire de l’impotent Gryffondor avait été un tel plaisir, presque physique... Charnel. J'en frissonne encore. Je m'approche d'un pas supplémentaire et je le regarde droit dans les yeux, passion, violence... notre quotidien.
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MessageSujet: Re: Il était temps. | Blaise   Il était temps. | Blaise EmptySam 12 Mar 2016 - 0:19

La douce et blonde héritière Greengrass, s'amusait-elle. Oh, il savait ce que McWood pensait des rumeurs, elle qui en était drapée ; peut-être davantage que lui, et parfois d'une façon similaire à la sienne, lorsque l'écho de leurs prénoms se confondaient à l'occasion d'une narration fiévreuse sur les secrets qui déchiraient l'accalmie de la salle commune. Il avait assuré à Daphné que ce n'était pas comme ça, avec Alycia McWood, désinvolte, insolent, et c'était fondamentalement la vérité, quoiqu'il n'eut été capable d'exprimer exactement ce que signifiait la sentence ; sinon qu'il ne s'agissait pas de la quiétude insondable qu'offrait la proximité de la digne l'héritière Greengrass, similaire aux sommeils sans rêve dont l'on s'éveille paisible, mais davantage, et d'une façon plus violente, de l'effet d'un venin corrosif, insidieux et brûlant.

Et fondamentalement redoutable : car dans la confusion alambiquée des rumeurs, à la façon d'un motif qui se répéterait sur une toile, il s'extirpait distinctement, fardé d'un aura lugubre, ce que les plus pudiques des étudiants désignaient comme une inclinaison pour les ténèbres. Et s'il s'était montré désinvolte à l'égard de Drago, dans ces premiers jours de l'année scolaire où son présomptueux meilleur ami confiait ses ambitions morbides, Blaise était disposé à croire ce qui lui avait été répété par Daphné d'un air docte : McWood était manipulatrice et son comportement était douteux.

Mais il ne craignait pas Alycia McWood, qu'il avait vu se repaître du sang corrompu d'O'Connell avec l'avidité du vampire, aussi aisément que si c'eut été le plus sucré des hydromels ; et le rendez-vous qui avait été fixé avec Alycia McWood n'existait pas pour Daphné Greengrass, ainsi qu'il en convenait.

« Veux-tu que nous en parlions ? » commençait-il, arrogant, mais elle lui intimait le silence et étouffait son insolence d'un geste impérieux qu'il lui concéda, complaisant.

La confession était assortie du plus mauvais de ses sourires : une curieuse discordance qui s'étirait sur sa bouche brillante, à la façon dont le reflet d'un miroir fendu défait l'harmonie des visages.

« Viens là », lui intima-t-il alors pour seule réponse, portant sa prise sur ses épaules déliées pour la guider avec obligeance dans l'alcôve d'un angle mort, sur lequel les regards impudiques ne se poseraient pas. Plus loin, une nitescence dorée s'extirpait des fenêtres ciselées du château et connotait le refuge de chaleur qui animait l'école à l'occasion de ses soirs les plus fébriles, ceux qui laissaient frémissants de fièvre les étudiants affamés de secrets, babillards et souriants derrière les feuilles froissées de leur journal. Leur absence au dîner, peut-être, serait commentée, comme un mauvais augure dans l'hécatombe des fauteuils vides qui s'alignaient à la table de l'orgueilleuse maison aux Serpents.

Ils s'étaient davantage enfoncés dans l'orée obscure de la forêt et la lumière s'y était atténuée, tamisée par les ramures frémissantes des arbres, mais pas suffisamment pour qu'il ne puisse y distinguer son expression : impérieuse, Alycia exigeait une réponse.  Et si Blaise l'avait vu se dérober, un mois auparavant, dans le théâtre de la salle commune, il semblait de manière implacable que cela ne serait plus le cas à présent -  il s'était éveillé une nouvelle chose, sous le masque de l'austère Alycia McWood, électrisée/électrisante sous la prise de ses doigts, au travers de l'étoffe noire de ses vêtements ; une chose qui avait suffisamment d'importance pour justifier une convocation, et le propos grave qu'elle assénait désormais.  

« Et pourquoi devrais-je suivre tes ordres, McWood  ?» s'enquit-il, l'air crâne ; il défiait avec insolence son regard : car il existait dans leur proximité la recherche d'un pouvoir, occulte et secret. Une volonté de déchirer, d'une façon ou d'une autre, la tension arachnéenne, tortueuse et effilée, qui avait été tissée des mois auparavant dans le miasme de l'alcool. De si près, alors qu'il penchait sa haute taille sur elle, le parfum de sa chevelure brune se mâtinait à celui des fleurs embuées par la rosée, étourdissant comme celui de la chair sucrée des fruits trop mûrs.  « Sois convaincante. »  
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MessageSujet: Re: Il était temps. | Blaise   Il était temps. | Blaise EmptyDim 13 Mar 2016 - 0:26

Zabini ne se laisse pas facilement faire, en même temps, j'aurais été très déçue de le voir répondre à la favorable aussi rapidement alors que je n'avais encore rien dit.
Ses doigts se posent sur mes épaules, de sa voix suave et terriblement impérieuse, m'intimant dans un ordre de venir . En silence, je le suis un peu plus loin dans la forêt. Comme un fruit défendu que l'on aurait tant voulu croquer, je sens que la discrétion est à mettre à l'honneur. Loin de moi pourtant l'idée de m'en cacher.
Oui, je n'ai pas dit à Aaron que je voyais Blaise, comme je disais rarement ce que je faisais quand je n'étais pas avec lui.
Un sourire en coin, me rappelle combien je suis dangereuse, combien je suis vicieuse. Je devrais pourtant m'assagir mais rien n'y fait, la démence l'emporte toujours. Et quand je suis proche de Blaise, la folie me submerge comme s'il en était le nid. Chaque fois qu'il est à proximité, mes sens s'éveillent comme un malin qui souhaite posséder cette petite fille si meurtrie. Chaque fois qu'elle est possédée, elle blesse, elle fait des choses indicibles... Néfaste.
Cette affluence n'était pas de bonne augure, non, et pourtant ça me manquait... Chaque fois qu'il était loin, ma démence le réclamait, comme une junkie en manque de drogue. De ses doigts habillés des bagues, qui puaient la cigarette, de ce regard animal, sale et frustré. De ce menton haut et fier, impérieux. Zabini a tout du loup qui se veut chef de la meute... Mais quand la petite fille sera pleinement possédée, il devra bien choisir son camp.

L'allégeance au Seigneur des Ténèbres était tout choisi, et je l'avais affirmé quand Anton était allongé sur le sol. Alors qu'une voix résonnait dans l'invisible. Je tournais sur moi-même, et pourtant le doute n'a pas existé. Même encore sur le sol, je m'étais extirpée en tenant tête à une femme qui aurait pu d'un coup de baguette magique, m'extirper au monde. Mais quand cette phrase, qui chaque soir me hante, était sortie de ma bouche, plus personne n'a osé me toucher. Comme si j'étais devenue invincible. Dès lors, un mangemort avait pris la peine de me prendre sous son aile pour m'apprendre davantage sur la magie noire. Qu'il était dur de voir les pauvres créatures mourir les unes après les autres, alors que je brandissais ma baguette fière et sans pitié sur le corps innocent.
Evidemment, le ton tranchant de Zabini, insolent, me fait sourire, et je le regarde de toute sa superbe. Comme s'il était évidemment qu'il n'allait pas accepter parce que McWood le brossait dans le sens du poil. Pourquoi répondrait-il à mes ordres...

Alors que sa proximité me coupe le souffle, sa dernière phrase est de trop. A-t-il oublié la violence de notre dernier échange dans le couloir ? Alors qu'il était dos au mur, mon poing sur le mur, mon souffle animal chatouillant son visage. Personne ne me surpasse. Personne, à part le Seigneur et mon nouveau maître, pour le moment, peuvent m'ordonner quoi faire. Mais pas Zabini.
Un arbre. Je joue avec mes doigts sur son torse, le sourire enjôleur. Je le fais reculer d'un pas, puis de deux avant de percuter l'arbre. Oui, je prends le dessus, je le reprendrais toujours. Quoi qu'on en pense, plus encore maintenant. Mon genoux entre les siens, ma main caresse son flanc avec de remonter jusqu'à son cou puis je m'empare de son menton. Je le force à me regarder, la sévérité de mon regard égale l'éclat de démence qui me bouffe encore.

« En ai-je à recevoir de toi, Zabini ? Tu me dois quelque chose, et tu ne l'as pas. En échange, je veux ce que je viens de te demander. Si je suis satisfaite, tu pourras me demander ce que tu veux. C'est un bon procédé, non ? »

Je lui lâche le menton avant qu'il ne dérobe à moi. Je le connais tellement bien, mais je reste si proche que je sens son souffle sur mon visage. La nuit tombe doucement sur la forêt qui s'assombrit plus vite que le doux pâturage du parc.
Si dangereux. Si obsédant... A quelques millimètres seulement, d'un danger. D'une faute. Mais il me le faut, j'ai besoin de lui... Sans lui, je n'ai pas cette rage au creux de mon bide.
Sois convaincant, l'acharnée est de retour. Un sourire malsain sur les lèvres, mes doigts restent à pianoter sur son torse alors que nos corps sont dans une proximité délicate, familière, instable... Dangereuse.
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MessageSujet: Re: Il était temps. | Blaise   Il était temps. | Blaise EmptyDim 13 Mar 2016 - 14:34

Il était facile de les distinguer dans Poudlard, les marionnettes d'Alycia McWood - ces élèves subordonnés et dociles, qui exécutaient avec minutie ses ordres, comme si elle eut possédé le moindre de leurs secrets : les prisonniers d'une toile complexe qu'elle maniait avec la rigueur d'une reine. Un réseau tentaculaire, dont Blaise ne parvenait pas exactement à évaluer l'échelle exacte, comme si le phénomène eut été une maladie insidieuse, implacable, qui se serait progressivement épanouie dans l'enceinte close du château.

Et l'héritier Zabini n'était pas de ceux qui tenteraient d'apposer une fin à cet empire occulte et secret.

L'écorce des arbres était âpre derrière lui, au travers de la soie fine d'une chemise, du tissage précieux de son pull, cette élégante parure du jeune héritier affable contre laquelle forait la fièvre insolente de son tempérament alors qu'elle portait sa mise contre lui. Offrant sa proximité comme une menace, plus doucereuse que le serpent qui ondule avant une morsure, Alycia McWood présentait dans son regard la brûlure de l'exigence. Car une nouvelle fois, il s'agissait de le faire céder ; il s'agissait, parce que les serpents de Poudlard étaient ambitieux, d'acquérir le pouvoir : celui qu'exigeait avec autorité sa proposition. Celui de protéger la Reine de ses sujets les plus indisciplinés, de la venger des dissidents qui crachaient sans réserve leur dégoût --- l'opiniâtre Tobias O'Connell en était une parfaite illustration, évidemment.

Rétif alors même que sa bouche brillait de son propre sang. Rétif même après l'opprobre.  Surtout après l'opprobre ; quelques heures après avoir marqué de ses plaies brûlantes le dallage du deuxième étage, il rédigeait une lettre chargée de hardiesse.

« Je deviendrais ton homme de main pour un journal, alors ? Tu es définitivement présomptueuse », objecta-t-il en l'avisant avec arrogance : il souriait, pourtant, et souriait encore lorsqu'il précisait, à la manière suffisante du défi, une fois qu'elle eut ôté sa prise doucereuse de son visage : « Et il n'y a rien que tu puisses m'offrir »  

Une question de pouvoir : il demeurait obligeant en portant ses doigts à sa mâchoire dans le moirage des joyaux ciselés qui ourlaient ses bagues : et leur couple, enfoui dans la pénombre de la forêt, aurait pu être celui d'adolescents fébriles dans le soir paisible du mois d'avril. Pourtant, engageant finalement contre lui le port altier de son corps délié, heurtant la mise impérieuse de la Pythie pour la mener à lui, la façon dont il embrassait la bouche d'Alycia McWood était impérieuse.

Une estocade fiévreuse, impatiente, différente de la fois précédente, six mois auparavant, dans la confusion de l'alcool, qui rend les gestes languissants et leur ôte toute gravité. Il ne s'agissait plus des soirées désinvoltes qui animaient la salle commune de la maison Serpentard, depuis l'écrin d'émeraude enfouie comme un coeur malade dans l'obscurité du Lac Noir ; ces démonstrations de superbe s'étaient étiolées alors que la réalité, implacable et lugubre, s'abattaient sur les plus insolents des élèves. Le meurtre de Scarlett Greengrass, dont le cadavre brisé avait été retrouvé sur le pavement enneigé de Pré-au-Lard, après le spectacle candide du Bal de la St Valentin ; ceux de Vincent Crabbe et de Gregory Goyle, des surprises mauvaises et brutales qui auguraient l'effrénée chasse aux Sang-Pur relayée par la Gazette des Sorciers, entre autres rumeurs acrimonieuses. Et son nom avait été cité, au sein de l'article fleuve qui narrait complaisamment le déclin de la famille Greengrass, à la façon dont les charognards se penchent avec hâte sur les corps paralysés des blessés sans même en attendre l'agonie.

N'aurait-il cependant pas été une erreur de penser à Daphné Greengrass ? La douce et blonde héritière figurait un parfait remède au fiel de l'arrogance ; mais elle se trouvait absente - « disparue », ainsi que l'aurait suggéré les plus mauvais ; et ils n'auraient pas eu tort de le faire. Le miroir qu'elle lui avait offert demeurait figé en vanité élégante, parée de son niellage de runes compliquées.  Enfouie dans un sweatshirt de coton, au sein d'une lourde malle qui n'avait pas tout-à-fait été défaite depuis qu'elle avait été précipitamment composée, à peine 48 heures auparavant. Il avait quitté l'Italie, et il se trouvait là, à présent - à embrasser Alycia McWood dans le secret d'un enchevêtrement obscur de ramures tentaculaires ; une fortune aussi implacable que le dénouement d'une tragédie cruelle.
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MessageSujet: Re: Il était temps. | Blaise   Il était temps. | Blaise EmptyDim 13 Mar 2016 - 17:39

L'arrogance est une tare difficile à annihiler. Son regard aussi sévère que le mien, Zabini ne lâche pas facilement l'affaire, plus difficile à abattre que n'importe qui. Son regard plus dur me fait tressaillir comme la sensation que de l'avoir demandé loin de tout était une mauvaise idée.
Un brin de lucidité me tiraille le ventre, comme si la décence voulait que je m'en aille, que je laisse tomber pour ce soir. Il y a tellement de bataille à mener, à convaincre... Les négociations ne se faisaient pas en un claquement de doigts. Il n'y a pas de fumée sans feu, et la prise de Zabini sur ma mâchoire me fait perdre mes moyens un instant, alors que le baiser se veut brûlant, fiévreux.
Caché, loin des regards indiscrets... De ces rumeurs fielleuses qui pourtant ne sommaient de les considérer ensemble. Mon cœur se met à battre après un léger arrêt. La douleur est insoutenable, de ces trahisons qui n'en finissaient pas...

De ces mots graciles, dits avec tant d'amour. Alors que les yeux clos, je le laisse prendre possession de ce que j'avais juré n'appartenir qu'à un seul homme, l'image d'Aaron ne cesse de me hanter. Donner l'un à l'autre dans une confiance aveugle, de cet amour infaillible... N'est-ce pas qu'il l'est ? ; la culpabilité me ronge. Je dois tout arrêter.
Pourtant de ces lèvres railleuses, il me possède, il absorbe ce qui reste de lucidité... de normalité.
Me laissant porter par ce baiser qui ne semblait plus en finir, comme si plus rien ne pouvait m'en défaire. D'une réciprocité qui se voulait sale et dangereuse. Entre les entrelacs poisseux d'un futur difficile.
Cet échange avait tout intérêt de rester tapi dans les tréfonds de la noirceur de la forêt.

Le soudaine impression que Zabini a pris l'ascendant me brise, est-ce ainsi qu'il opère avec les filles, alors qu'il s'est promis à Daphné ? La croit-il assez bête pour ignorer, aujourd'hui, les doutes chez l'héritière au sujet de la McWood ? Daphné n'était peut être pas mon amie la plus proche, mais la trahir était plus difficile encore que de laisser Anton gésir sur le sol.
Mentir à Aaron était déjà bien compliqué, mais continuer de rajouter des cachoteries n'arrangeait pas non plus mes affaires.
Et pourtant, je ne l'ai toujours pas rompu ce baiser. Reprenant nos souffles, pour y retourner. Comme une faim assouvie, comme si ce désir, bien trop refoulé, trouvait récompense en fin de compte. Mon corps entier est tétaniser, mon esprit a du mal à trouver le bon chemin à prendre, alors qu'il a toujours cette prise sur moi. Ce goût familier et envoutant... Mais rien de comparable. Rien d'amour. Que du pouvoir, que de l'attrait...
Rien que mon cœur n'accepte pour guérir d'une épouvantable fin dans les méandres des ténèbres.
Il n'a rien à m'apporter en faisant ça. Rien à part me contrôler... Et personne ne me contrôle.

Je me défais de sa prise, m'arrachant - dans un soupçon de regret- aux lèvres gourmandes de Zabini. Je le regarde en fronçant les sourcils. Le silence, c'est tout ce que je trouve à lui dire.
J'ai encore trahi, je vais encore mentir. Lui ressembler, alors que sa douce le pense tout à fait apte à surveiller ses ardeurs, alors que j'étais persuadée de me contrôler moi-même... Mais si je ne le peux, personne ne le peut.
Pourtant mon cœur ne cesse de battre à la chamade, mes joues rougissent et les mots restent bloqués dans ma gorge.
Aussi bête que la situation était finalement incontrôlable. Je ne me suis pas assez suffisamment éloignée de lui pour le laisser seul dans cette condition de mépris. Non, j'ai juste reculé pour pouvoir le regarder.
Je ne veux pas perdre Aaron.
Je finis par reculer d'un pas, et les seuls mots qui daignent sortir, se veulent tranchants, méprisants... En colère.

« Qu'est-ce qui te prends ? »

C'est craché, c'est voulu. La rancune, il a gagné, il sait qu'il a remporté une manche. Ca va se lire dans son regard, dans ses réponses.
L'amour... L'amour est une faiblesse, je l'ai toujours dit. Si je ne pensais pas autant à Aaron, ou encore au bien être de la blonde d'héritière, je ne me priverai pas.
Nous ne sommes nul part, personne ne nous voit. Tout est secret. Alors pourquoi...
Je le regarde lui en voulant, comme j'en veux aux moldus.

« Tu... Tu n'as pas à me toucher sans mon consentement, Zabini ! »

Fille facile... Vénale... Sale harpie. Briseuse. Manipulatrice. Mangemort. Marionnettiste.
Qui suis-je donc ?


Mon regard qui pourtant se veut sévère, devient perdu, triste. Je tends pourtant la main vers lui, faiblesse est synonyme d'amour. Aaron est ma faiblesse. Je chuchote :

« Je te déteste. »

Je pose ma main sur son bras, que je serre et la colère me submerge. Bien pensant que j'allais oublier pourquoi il est ici, pourquoi je le voulais ici. Ce qu'il doit faire pour moi. Ce qu'il représente pour mon besoin.

« N'es-tu pas en couple avec Greengrass ? Ces lèvres ne sont pas à toi, Zabini. Jamais. Maintenant, honore ta part du marché. »
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MessageSujet: Re: Il était temps. | Blaise   Il était temps. | Blaise EmptyDim 13 Mar 2016 - 21:39

Il l'observait se défaire, empourprée, comme sous l'effet d'une brûlure violente et soudaine : il existait une indignation dans la voix d'Alycia McWood, au travers de sa respiration hachée, de sa bouche rougie. Si sa propre mise était échevelée, et son souffle heurté, offrant un tableau de laine froissée et de soie brusquée qu'il lissait machinalement, aplanissant le pli consciencieux du col de sa chemise, il souriait pourtant avec l'expression de l'insolence.

Confuse et troublée, définitivement : la reine était vacillante.

« Je t'en prie, McWood - tu es celle qui m'a touché sans mon consentement », feula-t-il ; étouffant dans la quiétude lugubre de la forêt un rire rauque pour ajouter ; « Sérieux, c'était embarrassant. »

La sentence suivante était emprunte d'une hargne similaire, celle qui fronçait la courbe dédaigneuse de ses sourcils en une moue farouche. Mais qui s'étiolait progressivement, pourtant ; son visage se voilait d'amertume et ce fut l'instant où il cessa de tout-à-fait s'en amuser pour lever les yeux au ciel, accueillant en silence le murmure de sa condamnation.  Je te déteste, crachait-elle alors,  en imposant une prise étroite sur son bras. Ses doigts foraient sa peau avec une rigueur qui le disposait à la croire ; et la formule, après tout, lui avait souvent été crachée par Alycia McWood, à l'occasion de querelles plus superficielles, inhumées désormais dans un présent définitivement plus lugubre.  Animé de dynamiques différentes.

La mention de Daphné, une nouvelle fois ce jour-là, un écho aux chuchotements qui animaient le château, ceux des avides lecteurs de la Gazette du Sorcier, fit se raidir le port désinvolte de ses épaules ; et la lassitude, la volonté de s'arracher à son exigence, aiguisait son insolence. Il était 19h alors, et la journée avait été fastidieuse, ponctuée de regards curieux, dardés sur lui avec appétence ; et les dortoirs, avait-il finalement compris, demeuraient et demeureraient inexorablement vides, un peu plus de 24h après y avoir considéré les lits consciencieusement tirés et les tiroirs vidés. A l'endroit où s'était tenu Drago Malefoy, gisaient encore des affaires, les témoins immuables du temps qui passe à la façon de vanité ; ces fruits que l'on immortalise se putréfier en peinture. Des vieux grimoires aux couvertures gravées d'or ; le cardigan d'un uniforme délaissé.

« Tu sais que Daphné n'a rien à voir avec ça »,  dit-il, et il lui semblait qu'il s'agissait de la vérité.

Avec obligeance, il ôtait alors la prise impérieuse qu'elle portait sur son bras - il n'existait après tout plus de défi à honorer, qui puisse justifier la façon dont il se comportait avec McWood ; car l'héritière Greengrass s'était effectivement prononcée sur le sujet, un mois auparavant, au travers des drapés émeraudes des baldaquins, dans le parfum sucré et lourd d'un shampooing onéreux.
Mais parce qu'elle demeurait malgré tout l'acharnée, elle insistait, drapée de fureur. Offensée à la façon d'une souveraine insatisfaite. Splendide de courroux, électrisée par la frustration.  

« Attends, quelle est ta part du marché ? Je n'ai rien à te demander », répéta-t-il ; précisant dans un haussement désinvolte de ses sourcils ; « Même pas tes lèvres, rassure-toi.  »  

Un sourire mâtiné d'agacement sur sa bouche, il lui concéda :

«  J'ai cru que le contraire était vrai, ceci dit.  » La proximité du serpent avant qu'il ne morde tout-à-fait, dans l'ondulation soudaine de son crâne : un avertissement que lui avait été asséné. Une menace, des semaines plus tôt ; quelques minutes plus tôt. Quand il s'agissait de se montrer convaincante. Et il demeurait toujours paresseusement adossé à la souche de l'arbre contre laquelle elle l'avait acculé, l'y considérait d'un air paisible. « Mais je suppose qu'il s'agissait d'un malentendu, exact ? »

Oh ; la question était rhétorique. Ce n'était pas ses lèvres, qu'exigeait la pythie contrariée, brûlante de convoitise : mais une chose beaucoup plus lugubre. Le corps heurté de Tobias O'Connell et sa peau boursouflée d'hématome. Son sang sur les dallages du château, comme une implacable sentence.  

« Laisse tomber, Alycia. »
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MessageSujet: Re: Il était temps. | Blaise   Il était temps. | Blaise EmptyLun 14 Mar 2016 - 12:29

Le besoin de le protéger de moi est presque vital, de cette tignasse blonde indomptable, de ses baisers amoureux et de ses touchés amusés, je ressens le besoin de l'éloigner de moi. Et pourtant, plus cette instinct prend le dessus et plus j'ai besoin de lui. Encore et toujours.
Certains qui s'y obstinent diront : Il y a de l'espoir, encore de la lumière. D'autres seront rieurs, moqueurs : McWood est faible.
Malgré le ton impérieux, la voix de Zabini m'obsède, me rappelle à l'ordre. Me montre ce que je suis vraiment : un monstre. Je ne devrais pas avoir dans ce cas, je devrais pouvoir recommencer, rattraper sa mâchoire, l'embrasser à mon tour pour le faire taire, ce prétentieux. Mais je ne bouge pas, je me contente de le regarder, après avoir cracher ma haine, il reste calme. Habitué.
Voilà bien une triste habitude, et pourtant il continue, il continue à me prendre de haut. Dans cette maison, il était plus facile de rendre les premières années dociles que les ainés. Blaise est arrogant, lâche... Impérieux, vantard.
On nous verrait bien ensemble, deux montres à la réputation sinistres, ce qui animent les rumeurs et les rend intéressantes aux yeux des commères.
Comment seront leurs enfants ? Imagine un peu le monstre.
Au détour d'un couloir, les mots difficiles et pourtant si vrais. Les deux commères avaient cessé de rire quand elles m'ont vu passer, chuchotant leur question débile : Elle a entendu tu crois ? Il a suffit de se retourner pour qu'elles palissent. Délectable.

Si je n'avais pas eu l'amour comme faiblesse, si je ne le recherchais pas comme une forme d'aide à la surface de l'eau, je n'aurais pas pris la peine de m'embarrasser de sentiments. J'aurais sans doute déshabillé le pauvre Zabini, le dévorant comme une succube. Pour la chance de l'héritière Greengrass, je tiens plus que tout à mon petit-ami.
Mais Zabini ne doit pas poser ses yeux sur lui, et quoi de mieux que de lui en donner toutes les raisons en s'arrachant violemment à lui.
Je suis prise au piège. Mes sentiments ont des répercutions sur ma réflexion, l'impulsivité contrôlée par la culpabilité. Le sentiment d'être sa proie est terriblement insultant, jusqu'à ce qu'il laisse sous entendre que je lui appartiens, du moins mes lèvres.
Ne nous mentons pas, voilà bien des mois que nous souhaitons tous les deux nous lier, bien loin des regards, l'envie puissante d'un jeu malsain assouvi par Zabini, était du ressort de nos deux envies. Je le sais, je ne le cache pas. Il m'a toujours attirée, je l'ai toujours désiré : pour le pouvoir.

Mon prénom sur ses lèvres, dans sa voix m'électrise le corps et j'écarquille doucement les yeux sous la surprise. Rares sont les fois où il m'appelle par mon prénom. Attendrie presque par l'effort, ce qui accompagne cependant mon prénom ne me plait pas. Mais soit, si Zabini ne vient pas à Tobias pour m'offrir ce que je souhaite, alors il suffira d'amener Tobias à Zabini, finement. J'ai beau tenir Tobias par les cheveux, il est certainement le plus rebelle de mes marionnettes, crachant sa haine et prenant des risques. J'ai besoin de ce petit lionceau pour m'amuser encore, je lâcherai la bombe quand je n'en aurai plus d'utilité.
Je me mords la lèvre, je suis détestable. Je ne le comprends que trop bien. Et c'est bon. Bon d'être haï, bon d'être confortée dans l'idée que seuls les ténèbres peuvent accueillir une telle personne que moi...
Je ne suis pas normale, je ne suis pas ... luminescente. Je suis noire, poussiéreuse... Je suis synonyme de morts et de torture.
Je ne dis rien, que dire de toute façon ? Minauder pour obtenir ce qu'il ne semble pas prêt à m'offrir. Je l'obtiendrai de toute façon, quoi qu'il arrive et de n'importe quelle manière. Dérobé à moi, encore une fois. Je pose ma main sur sa joue, curieuse créature. Posant l'autre main sur le tronc de l'arbre, me hissant sur la pointe des pieds, à hauteur de son visage, sans un sourire, je le regarde. Je glisse doucement ma main de sa joue jusqu'à son cou, jusqu'au torse.
Un sourire se dessine finalement, en coin, condescendant. Je lui souffle mon haleine mentholée au visage :

« J'aurais ce que je veux... Blaise. »

Enjôleur, les mots sont chuchotés, et la démence s'y fait sentir.
Je suis Alycia McWood, et pas une moldu ou une sorcière de pacotille. Je serai grande, je serai fière... Et je tuerai quiconque m'en empêche.
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MessageSujet: Re: Il était temps. | Blaise   Il était temps. | Blaise EmptyJeu 17 Mar 2016 - 0:03

Dans un geste de désinvolture insolente, il rejetait sa nuque en arrière ; en offrait sa courbe, adoptant la suffisance de celui qui attends une preuve alors qu'elle se faisait vipérine et insidieuse face à lui. Son souffle, impérieux, avait le parfum âpre de la menthe : et un tel miasme se trouvait presque violent dans le vent paisible, imprégné des effluves sucrées des pétales écrasées ; de la sève neuve qu'exhalait le printemps, dans le début de la nuit.

« Quoi, McWood ? C'est une menace ? », feula-t-il ; et le sourire de dédain qui étirait sa bouche se mâtinait d'agacement ; il existait de la folie dans le murmure d'Alycia, celle qui forait parfois au travers de sa mise altière pour se révéler, crue et brutale, dans l'alcôve d'un couloir ; dans l'éclat moiré de son regard ; dans  la façon dont elle se penchait sur O'Connell pour en porter le sang à ses lèvres. Il lui semblait alors que s'entretenir avec elle devenait plus fastidieux.

Car elle se faisait imprévisible, alors. Dangereuse. Ou instable, ainsi que le suggérait Daphné, ombrageuse.

Mais Daphné n'avait rien à voir avec tout ça, quoiqu'il lui semblait qu'expliquer la proximité qu'il partageait avec Alycia McWood se faisait de plus en plus laborieux ; la prise impérieuse sur la maille délicate de son pull, le frémissement de son souffle, le parfum de ses lèvres devenaient une chose familière ; comme s'ils eurent partagés une connivence secrète et indicible, lugubre, conclue dans le sang pourpre qui, quelques semaines plus tôt, ruisselait sur le pavement humide du deuxième étage. Une scène morbide aux accents de rêves éthérés : étouffée par la fièvre et la rancoeur qui brusquait ses gestes, alors. Et qui, assurément, recommencerait : car ses rixes avec O'Connell recommençaient toujours, un appel à la violence implacable qui entachait les cols rigoureux de ses chemises blanches ; la mise consciencieuse de sa tenue ; la patience de son directeur de maison. L'héritier Zabini n'était-il pas un peu hostile; « rétif », ou « réfractaire à l'autorité », ainsi que le formulaient ses professeurs lorsqu'il s'agissait de qualifier dans un sourire courtois, crispé, ses insolentes incartades...? Les aristocrates un peu impudiques, affamés de rumeurs ? Lecteurs de La Gazette du Sorcier, et de ses rubriques les plus superficielles et les plus scandaleuses ? Mimant l'indignation, avant de s'en repaître avec avidité.  

Car l'éducation de l'héritier Zabini, après tout, avait été assurée par une névrosée notoire ; une veuve noire. Il n'y avait rien d'autre à attendre que de l'insolence, de la part du garçon.  
De l'indécence, une aura sulfureuse héritée de celle qui tuerait ses époux pour en extorquer leurs parures ; leurs fortunes rutilantes ; les plus massifs de leurs manoirs, et les plus précieuses de leurs possessions.  Dans l'éclat de ses alliances et le moirage d'un pardessus de fourrure.

(Ne se ressemblaient-ils pas ? Un frère et une soeur, drapés de Zibeline soyeuse. Des augures mauvais comme des félins noirs à l'allure orgueilleuse.)

« Réfractaire à l'autorité» : pourtant, il n'ôtait pas la formelle prise qu'elle tenait sur lui, cette fois-ci.  

« Pourquoi ne demandes-tu pas ça à Powell ? Ton ensorcelé ? », s'enquit-il, défiant. Le nom n'était pas familier dans sa bouche ; mais il l'avait beaucoup entendu au cours de la journée, des échos hantés d'un patronyme que l'on associait désormais à McWood - comme tant d'autres. Mais mentionné par McWood avec une pudeur dont il ne l'avait jamais vu faire preuve à l'égard de ses marionnettes les plus dociles, déjà nombreuses dans le dédale de l'école.
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MessageSujet: Re: Il était temps. | Blaise   Il était temps. | Blaise EmptyJeu 17 Mar 2016 - 1:02

La fraicheur du soir entame doucement ma peau blanche et sans couleur, de ce maquillage trop prononcé, d'un noir trop intense, la profondeur de mon regard s'assombrit en même temps que le soleil se couche. La nuit, si douce. Couverture de bien des sévisses, couverture de bien des maux. Douce mélodie que la brise dans le feuillage, agréable soirée... Silencieuse. Alors que l'orgueil des uns se trouvent être malmené, arrachés à des remarques incessantes, des ordres... Des projets. Il en est loin, n'en veut pas. Les rejette. Pourtant la nuit silencieuse accueille en son cœur : l'imprévisible. La dangerosité de son mystère, enfant de malheur.
Démence est une douce vanité pour me considérer, douce et amère. Alors qu'il continue de refuser, à se redresser contre moi. Le faire plier genou est plus difficile que prévu, mais Zabini n'est pas sans faille... N'est pas stupide. Pas assez.

L'éclat vert se change pour n'être que deux billes noires : enfant de malheur. Démente, amoureuse de la folie. Un moment non logique, non lucide. Prédatrice, dangereuse... Mesquine ; douce danse d'un serpent affamé.

Powell... Ce nom, à moi. Je penche la tête sur le côté, la main toujours dirigée sur son torse. De mon index j'appuie dessus, l'enfonçant doucement dans le tissu, dans la peau. Faire mal. Mon autre main, doucement, gracile, dans une danse, se pose sur la nuque de Zabini. D'un doigt puissant, je repousse sa tête vers l'avant, le forçant à me regarder : dans les yeux. Les yeux du mal. Approchant mon visage du sien, pivotant sur la gauche après avoir doucement glissé mon nez sur le sien. Les lèvres à un mouvement des siennes. Si proches.
L'égarement de ses mots, de son arrogance. Le doigt enfoncé encore dans son torse, je pose doucement mes lèvres sur celles de Blaise, fermant les yeux. Douce... Caressante. Un léger baiser, suivit d'un second plus véloce ; le troisième accompagne ma folie... Mon animosité. Ma bestialité.

Je mords.

Je continue de faire pression sur son cœur, alors que mes dents entrent dans la chair jusqu'à ce que le goût métallique rencontre mon palais. Un mouvement et j'enfoncerai davantage mon doigt dans sa poitrine. Résister n'est pas considérable. C'est abjecte. En dépit, d'une lucidité toute nouvelle, éclat de lune dans un ciel obscure : je lâche sa lèvre ensanglantée. L'obscurité de la forêt ne me permet plus de bien voir le visage contrit de Zabini, mais je retire mon doigt de sa poitrine. Powell... Ce nom, à moi.
Ma main remonte le long de son bras, de son épaule... Chatouille son cou. Je referme doucement mes doigts autour. Alors que mes yeux observateurs scrutent son visage, ses gestes... Sa personne toute entière.
Si je veux, j'obtiens.
Je ne serre pas ma main autour de son cou, je suis douce. De mon autre main, je pose mon index sur sa tempe et descend doucement le long de sa joue, dessinant ensuite sa mâchoire. Mon regard suit doucement le dessin que je fais avant de se poser dans le regard de Blaise. Je hausse les sourcils.
Je chuchote : « Si bien des choses sont à faire, Zabini. Celle de te vouloir arrogant est de trop. » Je pose mon doigt sur sa bouche, je lui intime doucement de faire silence, soufflant un doux « Shht.». « Ne t'en veux pas, Zabini. » Ma main finit par jouer avec une tresse, la poussant un peu. « Je sais qu'une ombre se cache en toi, je ne te demande pas grand chose... Je ne comprends pas pourtant que tu me résistes. » Je lui montre alors la forêt, et je ris. Démente. Folie. « Nous sommes seuls, Zabini. On peut tout faire. »

Lâche. Enfant. Je lève le menton en le regardant, mon rire s'éteint en même temps que mon éclat dément. Tout devient silence, obscure... Mystérieux. Fantomatique. Je cligne doucement des yeux, je regarde successivement ses yeux avant de reculer d'un pas. « De tous ceux que j'aime, tu es le seul qui n'ait pas peur de moi, n'est-ce pas ? » Défiante, je penche la tête sur le côté, croisant doucement les bras sous ma poitrine. « Alors ne résiste plus, Zabini. » Le sourire enjôleur ; Powell... Ce nom, à moi. « Ne prononce plus son nom, d'entre tes lèvres ça sonne sale. Qu'importe qui il est, ce n'est pas ton problème. » Il n'a rien à voir avec ça. « Et ce n'est pas mon ensorcelé. Point. »
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MessageSujet: Re: Il était temps. | Blaise   Il était temps. | Blaise EmptyVen 18 Mar 2016 - 10:13

« Putain, McWood », cracha-t-il, fiévreux ; un feulement écoeuré, articulé de sa bouche ensanglantée. Fendue et empourprée, brillante d'un sang plus moiré que les rubis qui ornaient ses doigts crispés ; sa prise étroite s'était faite sur sa taille déliée au travers de l'étoffe noire. Son éclat était velouté à la façon de ses étoffes les plus onéreuses : les soies écrues et les brocarts tissés d'or ; la velventine feutrée et le taffetas clinquant tout à la fois. Glissant sur la peau lisse et brune de son menton insolent. Et la brûlure d'une telle morsure était acide, corrosive comme si elle eût appliqué le venin d'un serpent mortel dans la plaie brûlante. Celui du cobra royal : qui trouble la vision et l'esprit puis paralyse le corps ; asphyxie la gorge.

Avec les manières du python royal ; celui que Cleopatre portait enlacé sur ses poignets à la façon d'une parure sifflante et languissante. Celui qui s'enroule paresseusement autour de sa proie pour en étouffer le souffle. Pressée contre lui d'une façon qui lui permettait d'exhaler son haleine lourde de menthe, au travers du parfum métallique du sang sur sa bouche, Alycia  se faisait impérieuse ; heurtait son souffle et sa mise minutieusement recomposée.

Car le sang imprimait la blancheur irisée du col de sa chemise, dont le pli consciencieux connotait l'élégance emprunte d'orgueil avec laquelle l'héritier Zabini portait ses vêtements - cet adolescent prétentieux au visage arrogant. Face à lui elle sifflait, démente ; articulait son nom à la façon dont les charmeurs de serpent sussurrent leurs louanges, une hypnose perfide qu'il considérait avec ombrage. Et ses doigts sur son visage, dans sa chevelure, se faisaient désormais languissants. Des promesses lugubres.

La folie, offerte et pressée : celle qui est capable de tout. Une abîme insondable dans laquelle il semblait possible de tout à fait se noyer, désormais qu'ils étaient seuls; comme s'il eût s'agit d'une maladie grave ; terriblement contagieuse ; sournoise comme seul l'est le serpent.

« "Pas grand chose", n'est-ce pas ? Je t'en prie - ce n'est pas juste d'O'Connell, dont il est question. », dit-il finalement, impatient, alors qu'elle s'effaçait ; et il s'étouffait alors progressivement le miasme de son haleine brûlante dans le vent paisible. Le parfum de la toile lourde et lisse de sa chevelure brune. Il était difficile dans l'obscurité compacte, enrichie de la densité alambiquée des ramures des arbres, harponnées de feuilles frémissantes jusqu'à en dissimuler la toile du ciel, de tout-à-fait discerner sa silhouette drapée de noir. Il semblait exister peu de choses, sinon la proximité insidieuse de son corps ; l'odeur du sang & tous les mots qu'intimaient sa voix.

« Très bien - nous ne parlerons pas de Powell, dans ce cas », dit-il, mais il souriait de nouveau avec insolence, au travers du sang dans sa bouche ; du dégoût qui gagnait son crâne. Car il s'agissait d'une confession que l'emploi de cette pudeur implacable.  Peut-être le savait-elle autant que lui.

Extirpant de sa poche un mouchoir de soie consciencieusement brodé de ses initiales. L'usage de l'étoffe était précis : il servait les drames. Les éclaboussures de bile acide qui brûlaient le visage de Daphné Greengrass après qu'elle eut assisté au spectacle du cadavre brisé de sa mère, gisante comme un gibier sur la chaussé enneigée, une nuit d'hiver ; le sang qui tâchait le visage d'un professeur depuis décédée, des mois avant ça, dans le chaos d'un banquet de noël. Les doigts de Charlie Grant, déchirés par l'éclat du verre, dans le dédale d'un couloir mal éclairé, lors les soirs du mois de mars où il existait l'insouciance, au travers du filigrane complexe du chaos.

« Mais je pense que c'est exact », reprit-il. « Je n'ai pas peur de toi, McWood »

Une affirmation bien arrogante alors qu'il portait à sur ses lèvres le sceau de sa morsure farouche : sur la plaie, il y battait fiévreusement son sang. Oh ; il s'agissait d'un avertissement que cette blessure.
Il s'agissait d'un argument.

« La vérité », dit-il alors, « C'est que je suis l'héritier d'une de famille de Sang-Pur, et que le nom McWood n'évoque plus rien à personne. Pas plus que Powell A peine de l'insolence dans sa voix. Il s'agissait de la vérité, assénée avec désinvolture : matinée de mépris, peut-être ; car c'était souvent que le ton dans la voix de l'héritier Zabini se faisait méprisant. Ce soir-là, elle était rauque dans sa gorge. « La vérité », répéta-t-il, « c'est que tu as besoin de moi vivant, et que tu as besoin d'un homme de main. Mais tes arguments ne m'ont pas exactement convaincu pour l'instant, McWood » Sur son visage, il existait alors l'expression fiévreuse de l'animal farouche ; blessé ; nauséeux ; entre ses doigts, le mouchoir de soie, alourdie par le sang, engorgée, était pourpre et brûlante comme le sont les organes.
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MessageSujet: Re: Il était temps. | Blaise   Il était temps. | Blaise EmptyDim 20 Mar 2016 - 15:59

L'insolence, l'insulte. L'implacable sévisse d'une sentence abrupte, irrévocable. L'annonce de ce qu'il croyait être mon intérêt, son nom, son statut. Une vérité, sa vérité seulement.
Des souvenirs douloureux engrainent le geste qui suit. La baguette sortie, je fonds jusqu'à lui, bloquant l'arme sur sa gorge, appuyant de ma haine. Trop de mots, trop de ... maux.
La douloureuse explosion, de mon père réduit en cendre, de ce trou béant au sol par lequel je suis tombée, où j'ai défié la mort... McWood emporté dans la tombe. Insulte, insolence. Traître à leur sang. Et dans l'ombre exerce la seule qui croit encore au pouvoir de la supériorité des Sangs Purs, moi. En attendant il avait tout faux. Bien sûr qu'il avait faux...

Je laisse retomber la pression et retire doucement ma baguette de sous sa gorge. Impérieuse, je lève le menton. « Tu n'es qu'un lâche. » Craché avec véhémence, je range doucement ma baguette dans mon pantalon, entre la ceinture et mon ventre. « Si j'avais besoin de ton nom pour me faire une place à la lumière, je serais une bien médiocre joueuse. » Je croise les bras et je le regarde sans un sourire, la haine ayant pris le dessus sur l'amour. « Tu n'es rien Zabini, qu'un enfant capricieux. On entend bien plus souvent parler de McWood que de Zabini. » Je lève le doigt. « Oh, évidemment que ton nom est susurré vu que tes galipettes avec Greengrass sont écrits dans la gazette. Mais tu brilles seulement parce qu'elle est là. » Je lui tourne le dos et fixe un pan de la forêt. « En fait, tu crois briller mais tu es plus petit que nous autre. »

Je me tourne brutalement vers lui et je regarde le mouchoir plein de sang avant d'observer sa mâchoire. Quelle belle œuvre d'art... N'est-ce pas. Du sang. Je frissonne, je me fiche bien de ce qu'il peut finalement rétorquer. J'ai raison, il le sait. Geindre pour se faire entendre, médiocrité... et pourtant, la force physique dont j'ai tant besoin. Son statut putride... Je m'en fiche. J'approche de Zabini, gracieuse, finement. Je pose mon index sur sa pommette avant de le laisser glisser le long de sa mâchoire et de le saisir, dominante. « Ne te fais pas mon ennemi, Zabini, je ne suis pas seule. » Prise d'une subite pulsion, animal, pas normal... Démente. Je lui lèche le menton remontant jusqu'à ses lèvres, j'aspire alors avec force sa lèvre inférieure pour en faire sortir le sang encore présent dans sa plaie. La folie qui s'insinue doucement en moi me donne l'ivresse d'un verre de whisky pur feu. Dévorer son âme. L'avoir à ma merci... Ce serait plus simple si je n'avais pas à me battre contre lui.
Alors que de mes dents j'appuie toujours sur l'intérieur de sa lèvre - suçant le sang -, mes mains passent sous le pull et la chemise, rencontrant sa peau chaude tandis que mes doigts sont gelés. Félins, je laisse mes ongles onduler le long de ses côtes avant de lâcher sa lèvre. Je murmure doucement, rapprochant mon corps du sien, plus près, chaque fois que son cœur est en train de battre : « Oui, ce sont des menaces. »

Reine des Ténèbres, ombre de la manipulation. Je ne peux m'empêcher d'enfoncer mes ongles dans sa peau brune, alors que je soudoie ses lèvres ; fiévreuse. Qu'importe ce que l'on dira, je suis celle qui mène la danse. Dans l'ombre, je suis celle qui sera la menace des autres. Alors que que les cœurs se déchireront, je m'apprêterai à le leur dérober.
Finissant par enlever mes doigts de ses côtes, je le force à retirer son pull. Luxueux, sans aucun doute, qu'importe.
Sans user de ma violence passée, je mordille ses lèvres, sa langue... tout. Le pouvoir de possession insatiable. Je ne réitèrerai pas la demande une énième fois, ce sera sa dernière chance de me faire allégeance.
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MessageSujet: Re: Il était temps. | Blaise   Il était temps. | Blaise EmptyDim 20 Mar 2016 - 23:00

La baguette pressée à la façon d'un mors rigoureux contre le battement fébrile de sa carotide. Oh ; il se trouvait tout à fait obligeant, adossé à l'écorce âpre de l'arbre. Abreuvé par ses murmures perfides comme par le plus sucré des hydromels. Des sorts avilissants et lourds de rancoeur.

Car il n'était qu'un lâche, assénait-elle - et la bravoure n'est pas la qualité du serpent ; c'est une vérité.
Car elle articulait le nom de Daphné, qui se trouvait être une réminiscence aussi brutale qu'un hurlement, dans le silence compact de la forêt.
Car elle dépréciait avec dédain l'empire vaniteux de son nom, arboré avec la plus incisive des morgues.

Et quel silence curieux que celui avec lequel il accusait ses sentences ! Emprunt de l'orgueil heurté qui assombri le plus paisible des regards. L'impérieux héritier Zabini demeurait consciencieusement docile lorsque les doigts arachnéens de la folle Pythie se pressèrent contre lui, froids et insidieux ; il tressaillait à peine lorsqu'elle baisait avidement ses lèvres meurtries.

Plutôt, il pencha alors sa haute silhouette sur Alycia McWood pour embrasser impérieusement sa nuque glacée, où les nerfs se tendent et où la chair est vulnérable ; fiévreux et impatient, marquant le sillage de ses lèvres de l'empreinte brûlante du sang à la façon d'une estampille lugubre - d'une marque occulte. D'une offrande terrible, concédée à la reine. Le pull de laine duveteuse, dont l'ivoire poudreux se trouvait tout-à-fait imprégné du cruor pourpre, gisait bientôt sur le sol ; et c'est la toile irisée de sa chemise qui bientôt s'ensanglantait, se froissait fébrilement.
Si sa mise était impérieuse, splendide et altière, la silhouette de la présomptueuse demeurait déliée, gracile et souple ; et il glissait ses doigts brûlants sur la peau lisse et tendue de sa taille déliée, où les os forent le bassin étroit, impétueusement pressé contre lui.

En extirpa la baguette de noyer, et s'arracha au baiser de la succube.

« Plus petit que "nous autres", vraiment, McWood ? » Sa bouche meurtrie se trouvait alors ourlée par le mépris.  Et dans sa gorge, à travers l'entrechoquement de leurs dents, le velours brûlant du sang sur ses lèvres, son souffle était heurté, difficile. Un chaos morbide que le leur, imprégné de l'étourdissant parfum du fer ! Du désir de voir céder sous soi un corps docile et charmant. « Quoi, nous autres ? je t'ai rarement croisé aux réceptions de Scarlett Greengrass, Alycia. J'y ai vu Gabrielle Rosier. Hope. Et puis Drago. Crabbe et Goyle. Daphné - évidemment. Ses cousines Carrow. Et même Winnesser, cette putain de gamine qui te suit tout le temps. Mais toi, McWood ? Tu es définitivement présomptueuse. Et ton sang est à peine plus pur que celui d'O'Connell. » cracha-t-il.

Un mètre quatre-vingt-dix et les muscles tendus et lourds de violence. La repousser ne fut pas une chose difficile, en dépit de la débâcle étouffante de leur proximité, cette toile sinueuse tissée de hargne et de fièvre tout à la fois ; il soustrayait sa prise sur lui avec acrimonie. Mais conservait sur ses lèvres ensanglantées l'empreinte de sa bouche lorsqu'il articulait en désignant la baguette d'un mouvement machinal du menton ;

« Tu me dois bien ça. Je veux dire, j'aimais vraiment ce pull, et je vais avoir des putains de cicatrices. » Et il tenait désormais Alycia McWood en joue, au travers de l'obscurité. C'était une offense arrogante, infligée à la souveraine avec un sourire suffisant ; ne s'agissait-il pas d'un jeu de pouvoir ? Et la superbe parure de ses bagues, tâchée du sang, moirait avec suffisance dans la lumière éthérée de la lune que tamisait les ramures alambiquées des arbres. Le parement du roi, aurait-il assuré avec suffisance. «  J'espère que l'on ne me posera pas de questions à ce sujet », offrit-il ; « Tu sais que je mens très mal. Et que ce genre de choses circule très vite, à Poudlard, exact ? »  

Powell. L'ensorcelé. Il ne le prononça pas de nouveau : mais le nom sibyllin existait dans le silence pesant de la forêt immobile. Celui dont toute mention était interdite, reçue avec l'affront de la plus indicible des insultes. Il haussa les épaules, répétait avec insolence la formule qui lui avait été crachée ;

« Oui, ce sont des menaces.  »

Avant de tout-à-fait s'évanouir dans l'écheveau confus du taillis obscur.  Les pelouses du parc demeuraient paisibles, veloutées, enflées par le murmure du vent comme par un battement de coeur languissant alors qu'il regagnait le château. Entre ses doigts il conservait le talisman d'une baguette taillée dans le noyer, qui ne lui appartenait pas ; et ses lèvres étaient marquées de la morsure d'Alycia McWood ; les mauvais augures d'une malédiction impérieuse.
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