I miss you so much. | LIBRE

Avec toutes ces histoires, voilà bien longtemps que je n'ai pas pu croiser ma belle et heureuse amie, Aileen. Sa chevelure blonde vénitienne et son regard hypnotisant me manquaient plus qu'autre chose. Son visage si doux et si naïf me donnait parfois l'impression qu'Aileen aurait du être poufsouffle... Mais voilà bien toute la complexité de mon amie, c'est écrit sur son visage et non sur son cœur. J'aime sa personnalité, cette touche atypique qui fait d'elle une personne adorable, abordable et pourtant si mystérieuse.
Quand je l'ai vu la première fois, c'était quand on patientait dans les escaliers de Poudlard, elle faisait comme tout le monde, elle rêvait, imaginait, souriait. Son regard m'avait tout de suite envoutée. Elle était magnifique... Et plus nous grandissons, plus Aileen devient belle...

Si je n'étais pas aussi axée sur le regard des autres et sur mes attentions, je pense que j'aurais avouée depuis bien longtemps à Aileen qu'elle me plaisait outre qu'une banale amitié. Mais bien des choses ont fait compromettre une telle révélation. Mon aversion pour les moldus, ma décadence, ma déchéance, ma folie grandissante... Et un amour insondable et puissant pour Aaron, pour qui, pourtant, j'étais sûre de ne rien ressentir. Malgré mes doutes, Aaron a fait naître en moi un nouveau souffle, une gentillesse camouflée par un tas d'amas de filaments poussiéreux et poisseux des ténèbres qui ne cessent de me tourmenter et de m'entraîner dans une douce folie.
Aussi, j'ai du choisir mon allégeance face aux mangemorts, abandonné mon ami à leurs griffes et partir sans me retourner. Ce n'était pas évident, j'en ai conscience... Et plus les jours passent, plus la culpabilité m'étouffe... Pourtant, je reste persuadée que j'ai fait le bon choix en me ralliant aux Seigneurs des Ténèbres sans montrer aucune hésitation.
Cela aurait été quelqu'un d'autre qu'Anton, je suis persuadée que je l'aurais laissé gésir sur le sol dès la première attaque. Mais je ne dois pas oublier qu'il a souffert comme il m'a fait souffrir, il va comprendre la souffrance de haïr quelqu'un.

Les cours se terminent, et après être passée par la salle commune de ma maison, je décide de monter au troisième étage dans la galerie des armures. Je ne les ai jamais animées, mais j'aimerais un jour voir les armures se mouvoir. J'avais envoyé un petit mot durant le cours de McGonagall à Aileen pour que nous nous retrouvions ici. C'était notre petit jardin secret, d'habitude j'allais dans les toilettes de Mimi. Mais depuis peu, elles étaient souvent occupées. Ici, les élèves avaient peur des majestueuses statues. Alors je savais que nous serions tranquilles.
J'ouvre la grande porte en bois en vérifiant que je n'ai pas été suivie. J'entre dans la salle qui s'éclaire à mon arrivée. La majestuosité des lieux était à couper le souffle, comme d'habitude. Je m'arrête juste avant de franchir la ligne qui réveille les armures endormies et je m'assoie sur le sol en poussant ma cape derrière moi. Je pose mes mains derrière moi et je prends appui dessus. Aileen me manque énormément.

Après son cours de soins aux créatures magiques, Aileen se dirigea vers le troisième étage où  sa grande amie, Alycia, lui avait donné rendez-vous. Durant le cours de McGonagall, l'adolescente avait été agréablement surprise de recevoir un message de celle-ci lui disant de la rejoindre dans la galerie des statues. Cela faisait longtemps qu'elles ne s'étaient pas parlées et l'étudiante avait très hâte de revoir sa camarade.

La bleu et bronze aimait beaucoup Alycia. Elle n'en était pas amoureuse mais, sa complice était pour elle plus qu'une amie proche. En montant les marches, l'étudiante se souvenu du jour où elle l'avait rencontré. C'était le premier jour d'école, juste avant la répartition. Au départ, la froideur de la fillette l'avait effrayé mais, après les premiers dialogues, l'enfant en face de celle-ci s'avérait être plus amicale qu'elle ne le pensait. Puis, au fil du temps, la vert et argent était devenu très belle. Elle avait gardé son visage froid mais, avait développé un côté sombre qui plaisait à Aileen. Selon cette dernière, elles se complétaient. Lorsqu'elles sont ensemble, c'est presque comme si les deux jeunes filles formaient une seule personne.

Sans s'en rendre compte, Aileen avait accéléré le pas en marchant vers sa destination, la galerie des armures. Elle ne les avait jamais vraiment aimées, tout comme Alycia d'ailleurs. L'étudiante se souvenu du premier jour où elles y étaient allées. Ces dernières n'étaient que des premières années. C'était au début du mois d'avril, la neige commençait à fondre et ce jour là, les deux amies avaient eu la brillante idée de faire la course dans les corridors du château. À  force de déambuler dans les couloirs, les deux enfants avaient fini par se perdre et c'est pas hasard qu'elles avaient trouvé cette salle. Au début, Aileen avait trouvé les géants en armures angoissants puis, c'est seulement bien agrippée au bras d'Alycia qu'elle avait accepté d'entrer. Celle-ci avait menacé du regard les colosses en cuirasse jusqu'à ce que son amie se détende. C'est alors que la jeune serpentarde a pensé que d'animé les armures serait une bonne idée pour calmer son amie. Malheureusement, celles-ci n'étaient pas vraiment en accord et c'est dans un grand fracas que les blindés se sont effondrés sur le sol. Quelques minutes plus tard, le professeur Flitwick était arrivé en catastrophe et les deux élèves avait hérité de deux jours de colle.

En repensant à tout ça, Aileen se mit à sourire. Elle était désormais devant son jardin secret. En poussant la grande porte en bois, l'adolescente aperçue son amie. Assise sur le sol, appuyée sur ses mains, Alycia resplendissait dans la clarté de la pièce. En la voyant, le sourire de la jeune fille ne devint que plus grand.

'' Salut Aly! Ça faisait longtemps.''

Le battant de la porte se fait entendre, tout comme le bois lourd qui se referme avec lenteur sur la pierre. L'endroit est calme et silencieux. Seuls les pas de la gracile Aileen résonne dans cette pièce chargée d'histoire et de mystères. Les sentiments qui m'accablent sont si différents de ceux que je ressens habituellement, la haine et la colère ont laissé place à une douce naïveté et à une candeur d'ordinaire inexistantes.
Je me permets de lever la tête avant qu'elle ne soit vraiment près d'elle, ses cheveux couleurs phénix étaient magnifiques, comme dans ses souvenirs. La légère lumière du couché du soleil reflète intensément et le regard clair de son amie se veut plus taquin. Elle est resplendissante.
Les joues légèrement rosées, je lui souris légèrement. Le sourire en coin, celui que l'on croit souvent sarcastique alors qu'il est insultant. Pour elle, il est juste aimant.

« Bonsoir, Aileen. Tu n'es pas en retard, c'est... cool. »

Les bons procédés sans arrière pensées ce n'était pas mon truc du tout. Faire la conversation quand je n'étais pas dans un état de manipuler l'autre, je ne savais pas vraiment quoi dire. Est-ce qu'elle allait bien? C'était peut être ce qu'il fallait demander.
Néanmoins, je tapote à côté de moi pour lui signifier de prendre place. Nos deux tenus similaires, on aurait pu croire deux jumelles, l'une brune et l'autre blonde... Seules les couleurs de maison changent, mais cette barrière n'est rien comparer à la barrière que j'ai mise entre moi et mes sentiments pour elle. Je sors de ma poche deux patàcritrouilles avec lesquelles je me balade toujours, au cas où je croiserais Marie. Mais aujourd'hui c'est Aileen qui en bénéficie, tandis que ma marionnette devait certainement se faire maltraitée quelque part. Marie a du caractère pour une première année, elle est intenable, j'ai beau tout faire pour la façonner à mon image, elle a quelque chose de plus agressif et offensif que moi, c'est déroutant.
Mais Marie n'est pas à la fête aujourd'hui, et seule Aileen compte. Je lui tends la patàcitrouille avant de croquer dans la mienne. Ce que c'était bon.

« Comment vas-tu depuis ? A part nous croiser en coup de vent, nous n'avons pas eu la chance de nous retrouver toutes les deux. Tu... »

Ca reste coincé dans la gorge, j'ai envie de lui dire. Mais j'ai tiré un trait sur elle depuis un moment déjà, pourtant ses jolis yeux n'appelaient que moi... Je m'y vois noyée et ... Non. Je ne peux pas, je ne lui ai jamais avoué certes, et je ne le ferai pas. J'ai une réputation, un blason à redorer... Je dois tout faire pour expier ces sentiments. Aaron est là maintenant.
Malgré tout, l'euphorie et la timidité m'assaillent de toute part, je souffle quand même.

« ... m'as manquée. »

Tout en s'approchant de son amie, Aileen remarqua que celle-ci était plus resplendissante que d'habitude. Ce devait être à cause de la lumière de la pièce qui faisait ressortir son visage fin, pensa l'étudiante. Mais, elle dut admettre que la vert et argent était devenu une très belle jeune femme. Lorsqu'elle leva la tête, la Serdaigle  ne put s'empêcher de rougir. Son sourire chaleureux lui réchauffa le cœur en cette froide soirée de mars et elle ne put s'empêcher d'y répondre en laissant échapper un petit rire.

''Je préfèrerais être en retenu avec Rusard  pendant une semaine que d'être en retard pour venir te voir.''

À ces mots, Alycia tapota le sol prêt d'elle pour signifier à son amie de prendre place. Tout en s'assoyant, Aileen remarqua à quel point les deux jeunes filles se ressemblaient. Elles auraient presque put être sœur. Sans qu'elle ne s'en rende compte, le cœur de l'adolescente se mit a prendre un rythme rapide et saccadé. Mais pourquoi? Elle avait des sentiments pour son amie, certes, mais pas jusqu'à l'aimer d'amour. De toute façon, même si c'était ça, Alycia avait un petit copain puis, Aileen n'était pas capable d'aimer. Durant son existence, il faut savoir faire des sacrifices  et ça, l'étudiante l'avait comprise au moment où elle avait endossé son héritage familial. Pratiquer la nécromancie  ne se faisait pas sans offrande. En renonçant aux sentiments amoureux, la Serdaigle acceptait toutes les responsabilités qui venait avec ses capacités grandissantes.  

Alycia tendit à la jeune fille une patàcitrouille qu'elle sortie de sa poche. À la vue de la friandise, l'adolescente ne put que sourire. Tout en mordant dans le bonbon, la bleu et bronze écouta attentivement son amie.

« Comment vas-tu depuis ? A part nous croiser en coup de vent, nous n'avons pas eu la chance de nous retrouver toutes les deux. Tu...  m'as manqué. »

En disant cela, la Serpentarde avait pris une longue pause. Lorsque les derniers mots sortirent de sa bouche, le cœur de la jeune fille ne fit qu'un bon dans sa poitrine. Pourquoi tant d'affolement? Elle lui avait manqué aussi. C'est vrai qu'elles ne s'étaient pas vue souvent et c'est ce qui rendait cette rencontre encore plus inestimable à ses yeux. Aileen avait l'impression de refouler ses sentiments. Mais comment c'était possible? Comment renier quelque chose qu'on ne peut pas ressentir? Tout en regardant son  amie, elle se rendit compte à quel point celle-ci était belle. Son côté sombre et les ténèbres grandissant en elle la rendait attirante. Même si elles ne s'étaient pas parlé depuis un moment, la Serdaigle avait remarqué les changements chez son amie depuis quelques temps.

'' Moi aussi tu m'as manqué. On ne devrait plus passer autant de temps sans se voir.''

C'est vrai, plus jamais elles ne devraient laisser autant d'écart entre leurs rencontres. Mais, même si ça faisait longtemps que les deux amies ne s'étaient pas vue, on aurait dit que rien n'avait changé, qu'elles s'étaient vue la veille et qu'elles se verraient encore le lendemain.

'' Je vais bien. Les BUSEs me stressent beaucoup par contre. Une fois sur deux je fais des nuits blanches. Et toi?''  

Quel plaisir incroyable de retrouver la chaleur de son amie. Elle ne changeait pas, gardait ce côté sûr d'elle, cette assurance qui reflétait une personnalité si complète et complexe. Ce pourquoi j'avais tant aimé la regarder, lui parler. Quel dommage que le courage m'ait manqué, que la lâcheté soit adresse et signe distinctif de ma personnalité. Je suis parfois anéantie par le souvenir de sentiments amoureux à son égard, où l'envie folle de lui exposer cet amour... Mais non, malgré toute la bonté dans son regard, l'obligeance, j'y descelle aussi de la méfiance, de la tristesse... Alors je me tais, je décide de ne rien dire, d'oublier. Complètement. Ce que je peux l'aimer.
De toute façon, cela ne serait pas bien vu, je n'accepterai pas que l'on salit davantage mon nom, si en plus McWood la coincée sortait avec une fille de Serdaigle. Bien que nos maisons soient proches, je ne pourrai le tolérer. On entend suffisamment les bruits de couloir à propos de ma relation avec le poufsouffle Aaron Powell.

Je rosis légèrement quand elle affirme que je lui ai également manqué. Bien que je m'attendais à cette réponse, je suis tout de même rassurée et contente. Je minaude. Non. Cela doit suffire, cette beauté incroyable prend beaucoup trop de place dans mon esprit. C'est indéfectible.
La gêne s'empare doucement de moi alors que je sens la chaleur de son corps émaner de son aura, m'envouter et me toucher alors que la froideur de la mienne peine à la repousser. J'écoute qu'à moitié ses réflexions sur les BUSEs et le stress qui en découle. Je comprends pourquoi j'ai mis tant de temps à vouloir la revoir... Elle me perturbe. Je suis si sûre de moi, d'ordinaire. Attachée à mes ambitions et à mes projets. Aaron est tout... tout pour moi. Elle ne devrait pas être une vile tentation.

« De quoi moi ? Oh euh. Je vais bien aussi... Si l'on put dire. J'ai fait des choses... justes mais qui vaillent d'être peine et rancoeur. Je ne regrette pas mais... j'ai l'impression d'avoir oublié quelque chose. Peut-être de dire quelque chose... Je ne sais pas. Je ne m'en fais pas pour les BUSEs, et tu ne devrais pas non plus. Tu es brillante. »

Je lui remets doucement une mèche de cheveux blonde derrière l'oreille de son amie, je me pince doucement les lèvres avant de retirer mes doigts tremblants de son aura si différent du mien.
Anton a souffert comme il devait, comme il le méritait. Il a abdiqué, il a payé pour ses péchés, pour les péchés de ses paternels... Il a payé pour eux, il paiera pour moi.
Grâce à lui, le Seigneur des Ténèbres saura que je suis là... Pour lui. Prête à trahir mes amis. Tous ? Je l'ignore. Je ne pourrai abandonner certains d'entre eux... sans résistance.
Malgré tout, l'on me fait confiance... Sinon je n'aurais pas eu les mots de ce mangemort qui me veut près de lui, sous son aile.

« Tu crois que je suis ... Non, rien. Comment vont tes compatriotes de maison ? »

Je repose mes mains derrière moi et j'étends mes jambes, je regarde le plafond pensive. Suis-je réellement cette maudite McWood, traitresse et adoratrice des ténèbres? Sans l'ombre d'un doute.

Alycia semblait un peu déstabilisée, il y avait dans sa voix un léger tressaillement à peine  détectable. Sa main tremblait légèrement alors qu'elle remettait une mèche rousse derrière l'oreille de la Serdaigle. Celle-ci rougit à cette action. Le cœur d'Aileen battait la chamade. La main de son amie était agréablement douce et tiède. Elle s'inquiétait un peu pour sa camarade, celle-ci semblait hésiter pendant ses dialogues. Comme si elle voulais cacher quelques chose... ou elle ne savait simplement pas comment exprimer se qu'elle voulait dire?

''Aucune idée... Pour être franche je ne traine pas vraiment avec eux ces temps si.''

L'adolescente eu un léger gloussement en disant ces mots. Puis, elle leva la tête avant de continuer.

''Je ne sais pas vraiment pourquoi d'ailleurs. Ils sont sympathiques mais, depuis quelques temps je ressent le besoin d'être seule... Malgré tout, j'avais hâte de te revoir. Ça faisait un bon moment que je n'avais pas socialisé avec quelqu'un. Tu m'as beaucoup manqué...''

Aileen ramena ses jambes contre elle. C'est vrai que depuis un moment, elle ressentait le besoin d'être seule. L'étudiante ne savait pas vraiment pourquoi. Selon elle c'était surement dû au stresse mais rien ne pouvait confirmer son hypothèse. La bleu et bronze se surpris à jeter un regard furtif vers son amie. Cette action la fit rougir une fois de plus. Mais, qu'avait t'elle donc? Essayait-elle de refouler ses sentiments? La rouquine ne comprenait toujours pas comment cela était possible. Elle avait abandonné tout sentiments amoureux pour acquérir plus de pouvoir dans la magie noire. De plus, l'étudiante avait toujours pensé tomber amoureuse d'un garçon. La simple idée d'être en amour avec une fille l'embrouillait encore plus. De toute façon, comment pouvait-elle savoir avec certitude si elle aimait Alycia? Savoir reconnaitre quelque chose qu'on ne connait pas est la plus difficile des tâches. Surtout lorsqu'il s'agit d'amour.  

Aileen lança un autre regard à son amie. Son visage doux avait pris une expression pensive. Elle semblait lointaine, sans doute un peu trop. À quoi pouvait-elle bien penser? Surement à Aaron, son petit ami de Poufsouffle. Une bouffée de jalousie parcourra le corps de l'adolescente. La Serdaigle sentie le besoin de ramener l'attention de son amie vers elle.

''Dit moi, tu étudies toujours la magie noire? Comment ça avance? Je suis curieuse de savoir à quel point tu t'es améliorée depuis la dernière fois.''

La bleu et bronze s'était penchée vers Alycia et un large sourire s'était dessiné sur son visage.

Étrangement, je la comprends parfaitement. Ce besoin d'être seule, en ce moment, je le comprenais, je le vivais. C'était mon besoin. Mais quoi que je fasse, j'étais toujours entourée.
Je ne dis pas que je suis entourée d'amour, ce serait mentir. Mais je sais m'entourer des bonnes personnes, de ceux qui ne vous lâchent que si vous n'avez rien à leur proposer, à leur apporter.
Dans ma maison, on fonctionne un peu comme ça, l'intérêt, l'ambition... Mais on reste soudé, une famille. Je pourrais volontiers me prendre des heures de colles pour l'honneur d'un des miens.
Mais soit, en passant, je passais la plupart du temps de mauvaise humeur, à crier sur Zabini qui rétorquait avec ferveur, nous lançant dans une dispute que tout le monde se délectait d'observer. C'est appréciable, il est vrai.
Un nouveau poids, de nouvelles responsabilité... La trahison, la lâcheté. Ou l'allégeance et la confirmation de tous les doutes.
Rumeurs ; de celles qui veut que j'appartienne à la sombre et obscure association qui entoure Lord Voldemort, le Seigneur des Ténèbres. Et ils ont raison, je ne le dis pas c'est tout.

Je regarde un instant la jeune bronze et bleu qu'est mon amie Aileen, sa maison est loin d'être aussi fidèle. Amoureux des livres et du savoir, ils passent plus de temps à cogiter et inventer, que de faire autre chose ou ... prendre soin les uns des autres. Ils ne sont pas mauvais, non, juste... dans leur monde.
Je souris, elle m'avait manqué aussi et le besoin de me retrouver avec elle s'était avéré presque vital.
Presque. Plus le temps passait et plus mes sentiments s'éloignaient. Aaron prenait plus de place dans ma vie que n'importe qui d'autre.
Sauf depuis peu, je savais qu'un nouveau devoir allait m'appeler et qu'une nouvelle personne régirait ma vie.
Néanmoins, je me perdais dans son regard, pensive. Que seraient nos vies si je lui avais tout avoué à ce moment précis ? Elle... Elle m'aurait repoussée et je n'aurais plus d'amies aussi... belle et majestueuse qu'elle.
Elle me sort doucement de ma torpeur, et je la regarde sans sourire, le regard sévère.
Elle est trop près, toujours trop près.

« Je ... »

Je passe ma main sur sa joue, doucement. Non, Alycia ! Je la laisse retomber et je regarde les armures immobiles.

« Je n'ai jamais vraiment étudié la magie noire, Aileen. Je m'y intéresse seulement, partiellement. Et je ne m'exerce pas, ce serait puni et je risquerai d'être virée de l'école, je ne peux pas me le permettre. Je n'aurais nul part où aller. »

Mes mots sont sévères et durs. Personne ne doit savoir, personne ne saura... Je suis une partisane, je hais les moldus. Harmony serait fière.
Même si Aileen s'était avérée être tout, elle n'en aurait rien su. Aaron ne saura rien, pas maintenant.

« Pardonne-moi, j'ai été un peu sèche. Et toi, tu te destines toujours à ce métier morbide ? »

Je me mords la lèvre inférieure, refoulant cette douce envie que j'avais eu de l'embrasser tant son visage était proche. Personne ne souillera davantage ces lèvres appartenant à un autre. J'y compte bien !

« Tu n'as pas à t'excuser, vraiment. » Bien que je ne la regarde pas dans les yeux, je suis sincère. Je ne comprends même pas pourquoi elle prend la peine de s'excuser, si je n'avais vraiment rien à me reprocher, je n'aurais pas eu à réagir de la sorte. En soi, c'est donc ma faute. Mais la sublime rousse vénitienne était du genre très naïve. A ne pas creuser, elle pensait réellement m'avoir vexée. C'était touchant et à la fois stupide.
La première fois que je l'avais vu, elle m'avait semblé intelligente, et ce fut avéré quand elle a été envoyé à Serdaigle. Quand on parlait, elle avait un brin de lumière dans la voix, mais plus les années passaient et plus cette lumière s'éteignait. Elle avait alors parler de nécromancie, je ne peux pas dire être bien renseignée sur le sujet. Mais ce qui était sûr, c'est que cette magie noire nous liait d'une certaine façon.
J'ai toujours été fascinée par ses histoires qu'elle narrait avec beaucoup d'enthousiasme, la magie noire avait été notre sujet principal. Elle était si belle quand elle en parlait... Ses yeux brillaient d'un éclat. C'était dans ces cas là que j'avais envie de l'embrasser, de lui dire combien je l'aimais.

Mais tout s'est arrêté, subitement, brutalement.
Alors qu'Aaron entrait dans ma vie, la magie noire y entrait aussi, non en théorie mais en pratique. L'affiliation aux mangemorts que contaient les rumeurs me firent prendre peur, je ne voulais pas être démasquée, pas si tôt. J'avais tout du coupable parfait, de celle qui hait et détruit. Qui déteste et manipule. Nombreux larbins à mon service, persuadés que je pourrai leur montrer une voie douce et silencieuse.
Pour beaucoup, c'était par haine que je les trainais dans la boue. Pour deux autres, c'était une autre histoire.
Aileen n'était ni une esclave, ni une empotée, ni même une coutumière des rumeurs : elle vivait dans mon monde. Et si je devais être liée à elle de cette manière, mon maître se ferait attrapée, je serai alors surveillée... Elle aussi.
Alors je lui trouvais moins d'éclats, mon amour s'effritait alors que celui pour Aaron grandissait.

A dire c'était horrible, à l'écouter encore plus.
Dans ces mots régnait une douleur, similaire à la mienne quand j'ai décidé de ne plus l'aimer. Dans ces yeux noisettes on y lisait tout l'amour qu'elle aurait pu me porter si finalement j'avais su dire mes sentiments.
Mais l'amour est preuve de faiblesse, et celui que j'ai pour Aaron me comble plus que je ne peux le croire.
Je ne dis pas ce que je pense ni ce que j'aime, je le fais ressentir, Aileen a laissé passer sa chance... Alors même si je la dévore des yeux, je ne peux me permettre de... N'est-ce pas ?

Je suis brutalement réveillée par son interrogation sur le nouveau professeur moldu. Une vilaine grimace déforme mon visage. Si je me méfie bien de quelqu'un dans ce château, c'était bien d'Underwood. Ce professeur incapable de regarder dans les yeux, et s'il le fait un voile dans son regard cachant ses émotions. Un masque, il porte un masque, il n'est pas net, il n'est pas normal. Underwood est un monstre moldu, il cherche quelque chose. Et je me ferai un malin plaisir de trouver quoi.
En attendant, je pose mon regard sur le visage angélique de ma belle amie.

« C'est vrai. » Je marque un silence, profitant d'observer ses lèvres, son nez et ses yeux, dans une parfaite symétrie. « Mais il est plus dangereux qu'il ne veut le laisser paraître. Il cache quelque chose... En tout cas, je ne l'aime pas et ses cours sont ennuyants. Malheureusement, je me suis faite remarquée au premier cours, depuis il m'a prise en grippe. C'est une drôle de guerre qui sévit entre nous... Un moldu comme professeur... n'importe quoi. Bientôt Rusard nous enseignera les défenses contre les forces du mal. » Je finis par décrocher mon regard d'elle et triture mon ongle avec l'autre. « Pourquoi cette question ? »