Comme une aiguille dans une botte de foin [Isolde]

Comme une aiguille

dans une botte de foin
Ft.
Isolde Mayer
Our Story.
Suite à la lettre d'Isolde, Neal décide d'aller explorer les environs du village afin de découvrir cette mystérieuse fleur.

And...
Mardi 29 avril 1997.

La lettre d'Isolde m'avait intriguée au plus haut point, et je n'avais pas su résister à l'appel de l'inconnu -ça se saurait ! Alors nous avions fixé le rendez-vous aussi tôt que possible, juste le lendemain de mon cours. En même temps, il fallait reconnaître que pour moi, faire face à une fleur inconnue n'était pas une situation très commune si près de mon lieu de travail.

J'avais donc préparé tout le matériel du petit botaniste dans mon sac. De quoi manipuler les plantes sans danger, en extraire le pollen, la sève, distiller cette dernière, découper et examiner dans les moindres détails chaque partie de la fleur. Bien sûr, mon herbier était du voyage, tout comme le Maître d'ailleurs. Je savais qu'il serait content de revoir Isolde -il avait semblé l'apprécier quand j'avais soigné ses brûlures en janvier.

Fidèle à mon habitude, j'étais arrivé en avance, ce qui m'avait laissé le temps de relire les notes que j'avais prises sur les différentes fleurs qui pouvaient ressembler à celle qu'Isolde évoquait. Si un enfant l'avait ramenée, elle ne devait pas être toxique au toucher, du moins pas immédiatement... Mais je me préparais mentalement à devoir préparer des antidotes. Heureusement, Quin m'avait briefé à plusieurs reprises sur la question, histoire que je ne sois pas pris au dépourvu lorsque j'étais seul face à la nature.

Le temps est encore clair, et nous avons réussi à nous retrouver assez tôt pour pouvoir bénéficier du soleil malgré les jours encore courts. Lorsqu'Isolde arrive enfin, je lui adresse un signe de la main -même si seul sur ma colline, elle ne risquait pas de me louper.

© Yvianna

30/03/2015

La fleur inconnue avait franchement intriguée Isolde. D’abord, par pure curiosité scientifique, et puis parce qu’elle n’avait encore jamais croisé cette fleur alors qu’elle était passée à plusieurs reprises par les collines. Le fait que Neal ne la connaisse pas rajoutait à sa perplexité. Elle avait à peine eu le temps de passer à la bibliothèque juste avant de venir, et avait emprunté un ouvrage généraliste sur la flore du Pays de Galles, au cas où. Elle était certaine de l’avoir déjà compulsé, mais elle ne se souvenait pas de la mystérieuse fleur blanche.

Comme Neal, elle s’était préparée pour cette mini expédition. Son carnet et son nécessaire de botanique bien rangé dans son sac, elle avait pris le chemin des collines. Comme elle lui avait intimé de rester tranquillement dans sa chambre, Endymion, comme tout chat qui se respecte, avait décidé de faire le contraire et la suivait en trottinant, s’arrêtant de temps en temps pour se rouler par terre devant elle et quémander des câlins. Ce à quoi Isolde, comme la faible humaine qu’elle était, avait réagi en râlant un peu, puis en se baissant pour lui donner les gratouilles exigées avec force miaulements. Ce chat était trop mignon, et il le savait.

Isolde arriva donc un peu après Neal, retardé par le petit félin qui était tout de même un peu moins collant une fois dehors. Son humaine était intéressante, mais les fleurs qui bougeaient juste sous son nez l’étaient encore plus. Priorités de chat. Elle salua Neal de loin, avant d’accélerer le pas dans sa direction. La fin d’après-midi avait apporté avec elle une légère fraîcheur, mais le soleil montrait encore sa face réconfortante. Et la vue sur le village du haut de la colline était vraiment belle dans la douce lumière. Arrivée au sommet, elle salua Neal en le prenant dans ses bras, et se tourna un instant vers le village, silencieuse, admirant le panorama.

- C’est vraiment joli ici, t’étais déjà venu ?

Elle fouilla ensuite dans son sac pour en sortir le croquis qu’elle avait fait en rentrant de son service au Parker’s. Il représentait la petite fleur en bouton, avec ses reflets bleutés. Mais il fallait avouer que ces indices étaient assez minces.

- T’as prévu ta casquette de Sherlock Holmes ? Je t’en offrirai une à Noël prochain, pour ce genre d’occasions ! Elle rit toute seule de sa blague avant de se tourner vers les collines en contrebas, bien décidée à percer le mystère de cette plante inconnue. Alors, à ton avis, on commence à chercher où ?

Comme une aiguille

dans une botte de foin
Ft.
Isolde Mayer
Our Story.
Suite à la lettre d'Isolde, Neal décide d'aller explorer les environs du village afin de découvrir cette mystérieuse fleur.

And...
Mardi 29 avril 1997.

Isolde me surprend en me prenant dans ses bras, et je la retiens un peu contre moi, profitant -lâchement- du contact. Elle a l'air en forme, et c'est un plaisir à voir. Mon regard suit le sien, et se pose sur le village en contrebas. Avec un pincement au coeur, je me rappelle le jour où je suis parti de chez moi pour commencer mon apprentissage à l'étranger. J'avais posé ce même regard sur la maison familiale avant de transplaner... Avec un frisson, je réprime la mélancolie qui me menace et force un petit sourire pour ne pas inquiéter mon élève, si jamais elle décidait de se tourner vers moi à ce moment précis.
Non... En vérité, je ne suis pas beaucoup sorti de l'enceinte d'Haveirson depuis le début de l'année. Enfin, j'ai été à Avalon, sur le Chemin de Traverse, et même à Pré-au-Lard une fois ou deux... Mais assez peu dans la nature.

Enfin, sans compter le Pérou. Je n'ai toujours pas évoqué clairement le sujet avec Isolde... et la seule fois que j'en ai parlé devant elle, elle était légèrement imbibé, alors j'ai bon espoir qu'elle ne s'en rappelle pas. C'est peut-être un peu égoïste, voire lâche, mais je n'arrive toujours pas à faire face à tout cela.

Elle m'offre un échappatoire en me tendant le croquis de la fleur que nous recherchons. Comme toujours, le travail est fin, précis. Complet. Du bon travail. Je lui adresse un regard admiratif, retenant un commentaire que je craindrais trop professoral, avant de m'emparer du dessin pour l'observer sous tous les angles.

Je préfère attendre de voir la plante pour en faire mon propre croquis plutôt que de copier celui d'Isolde, cela dit. Je ne doute pas de la qualité de sa production, mais j'ai mes petites manies, mes façons de faire bien à moi. Je souris également à sa plaisanterie.
Si tu veux, je demanderai à mon père de m'en faire une ! Je suis sûr que j'aurai fière allure comme ça.

Je suis conscient que pour plus d'efficacité, il vaudrait mieux se séparer. Mais j'ai bien envie de passer un moment tranquille avec ma meilleure élève, hors du cadre de l'académie. Je désigne un versant au hasard.
Mon petit doigt me dit qu'on aura de la chance par là !

© Yvianna