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 I had given up, I didn't know who to trust. Yes, I was scared, and I had hit a low.

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MessageSujet: I had given up, I didn't know who to trust. Yes, I was scared, and I had hit a low.   I had given up, I didn't know who to trust. Yes, I was scared, and I had hit a low. EmptySam 26 Mar 2016 - 17:00



Dimanche 4 mai 1997, aux alentours de 20h30
Rez de chaussée - Salle de classe numéro 11 - Désaffectée


Assise à son bureau, dans le dortoir de Serpentard, Hope n'était pas tout à fait certaine de ce qu'elle était sur le point de faire. Etait-ce une bonne idée ? De toute évidence non, elle le savait bien. Mais toutefois, plus les jours passaient, et plus elle revenait toujours au même point, et à la même conclusion. Le parchemin blanc qu'elle avait sous ses yeux semblait lui rappeler toujours un peu plus qu'elle devrait bel et bien mettre son mépris de côté, cette fois, et ravaler son orgueil. Elle le devait. Mais n'oublions pas que Hope était une Serpentard et qu'à ce titre, l'orgueil faisait partie intégrante de son caractère. La jeune Vert et Argent s'assura tout d'abord qu'elle était bel et bien seule et, par mesure de précaution, elle ferma la porte de son dortoir. Ce qu'elle faisait devait rester secret. Inspirant une nouvelle fois une grande bouffée d'air, elle ferma les yeux quelques secondes, comme pour se donner du courage et, lorsqu'elle les rouvrit, elle attrapa la longue plume blanche qui trempait dans son encrier sans plus se poser la moindre question. Et elle commença alors à écrire. « Blaise Zabini... », commença-t-elle. Le simple fait d'écrire son nom lui faisait froid dans le dos, et une fois de plus elle pensa à déchirer son parchemin et vaquer à d'autres occupations. Toutefois, ce jour-là, elle se retint d'agir ainsi. Daphné. Oui, Daphné. Voilà ce qui la motivait.



« Blaise Zabini,

Il nous faut parler. Je te donne rendez-vous dans la salle de classe numéro 11, ce soir-même, pour 20h30. Sois discret. J'espère que tu auras la délicatesse de venir.





Hope Sara Westminbrook »





Rien de plus. Hope n'avait pas jugé nécessaire d'en ajouter d'avantage. Elle avait bien conscience que cette lettre pouvait toutefois paraître relativement saugrenue, à plus forte raison car, d'aussi loin qu'elle se souvienne, il n'avait jamais échangé de missive, et elle espérait fortement que celle-ci ne serait pas mal interprétée. Mais aux vues de leurs rapports conflictuels - ou plutôt de leur inexistence totale - , elle osait tout de même espérer qu'il prendrait les choses avec... maturité. Elle avait écrit ces quelques mots rapidement, mais tout de même avec une écriture fine et soignée, et une fois terminé, elle avait plié son parchemin et s'était empressée d'aller à la volière avant de changer d'avis.


* * *

Hope n'aurait jamais pensé dire cela un jour, mais elle espérait très sincèrement que Blaise Zabini accepte de venir la retrouver pour le rendez-vous qu'elle lui donnait. Toutefois, elle n'était pas certaine qu'il daignerait se déplacer. N'ayant jamais été réellement en bon terme avec lui, elle doutait sérieusement de sa motivation à venir. Surtout qu'elle n'avait que très rarement conversé avec lui, en réalité. Pour être tout à fait honnête, les rares échanges qu'ils avaient eu depuis qu'ils se connaissaient - donc depuis des années, l'enfance de Hope, même - se résumaient à quelques paroles obligées, et deux ou trois conversations forcées par la bienséance lorsque leurs familles se rencontraient à une quelconque soirée mondaine. A Poudlard, elle parvenait à le mépriser tout aussi bien qu'il l'ignorait. Et elle le méprisait justement parce qu'il l'ignorait. Se pensait-il donc si supérieur à elle qu'elle ne valait même pas qu'on lui adresse un regard ? Quoi qu'il en soit, Hope lui rendait son dédain avec beaucoup d'application.

Mais malgré tout ce qu'elle pouvait penser à son égard, Blaise restait encore son seul espoir d'en savoir plus sur Daphné. Depuis que cette dernière avec quitté Poudlard, Hope n'avait plus eu la moindre nouvelle d'elle, et elle eut beau chercher, dans son entourage - à Poudlard, surtout -, Blaise semblait encore le seul capable de la renseigner au sujet de la jeune Greengrass. Hope aurait très bien pu se tourner vers Astoria, mais elle n'était pas certaine que cette dernière en sache beaucoup plus qu'elle. Elle savait que si Daphné n'était pas revenue, c'était pour une raison importante, et elle ne voulait pas mettre son amie dans une situation délicate. Alors, Hope allait serrer les dents, pour cette fois, et prendre sur elle. Rester en compagnie de Zabini était bien loin de l'enchanter, certes, mais elle n'avait pas le choix. Pas parce qu'il lui faisait peur ou qu'il l'impressionnait, mais plutôt à cause du fait qu'elle n'arrivait pas à supporter sa compagnie. C'était épidermique. Elle essayait de relativiser, toutefois, en se disant que cette entrevue n'était en réalité que bien peu de choses si cela lui permettait d'avoir des nouvelles de Daphné Greengrass. Et puis très sincèrement, dans le fond, Hope doutait vraiment qu'il viendrait. Rowan lui avait toutefois bien dit de se tourner vers Blaise Zabini si elle en avait besoin, mais malgré cela, elle n'arrivait pas à concevoir la raison pour laquelle il accepterait, alors qu'il n'avait jusque là jamais rien fait pour elle.


Mais toutefois, Hope devait bien reconnaître que le fait que ses espoirs reposaient sur Blaise Zabini était bien loin de l'enchanter. Elle aurait, de loin, préféré s'appuyer sur quelqu'un d'autre, mais le temps lui avait fait comprendre qu'elle ne pourrait de toute évidence pas trouver mieux placé que lui concernant Daphné. Elle réfléchi par déduction, et c'était là la conclusion qu'elle avait obtenue. Et cependant, malgré ses réticences et ses incertitudes quant à la venue de Blaise, à l'heure prévue de leur rendez-vous, elle remit sa cape sur ses épaules et quitta discrètement la Salle Commune de Serpentard en prenant bien soin de ne se faire voir de personne. Bien évidemment, comme tout autre élève de l'école, elle n'avait pas le droit de se promener seule dans les couloirs, le soir, mais elle n'avait pas trouvé de façon plus discrète de prendre contact avec lui. A plus forte raison parce qu'elle ne voulait pas que leur entrevue soit connue des autres. Le voir en plein jour n'aurait fait qu'attirer les curiosités... et les malentendus. Cela devait rester secret, tout autant parce qu'elle allait s'entretenir avec lui que pour le sujet de leur rencontre : Daphné Greengrass.


Toujours bien peu convaincue de la présence du jeune homme, elle remonta des cachots, arriva au rez-de-chaussée de l'école et se dirigea le plus discrètement possible vers la salle de classe désaffectée. Mais à peine eut-elle ouvert la porte qu'elle remarqua la silhouette du Serpentard dans la pièce. Il était venu. « Zabini ? » Hope avait dit son nom de famille d'une voix mal assurée, tirant dans les aigües, quelques peu déconcertée par sa présence ici. Sa surprise était bien grande, et son soulagement d'autant plus. Une fois son étonnement passé, elle vérifia que personne ne l'avait vue, et elle entra dans la salle de classe, tout en prenant soin de fermer la porte sur son passage. « Je n'étais pas certaine que tu accepterais de venir... Je t'en remercie. Sincèrement ». N'ayant pas eu de réponse de Blaise, elle ne savait pas réellement quoi attendre de sa part.

Hope s'approcha de lui et, après quelques secondes sans un mot, elle prit une profonde inspiration, avant de poursuivre. Il fallait qu'elle sache. « Tout d'abord, je ne compte pas passer par quatre chemins, Blaise. Ni abuser de ton temps. Alors j'en viendrai tout de suite aux faits : si je t'ai demandé de venir ce soir, c'est pour m'entretenir avec toi au sujet... de Daphné Greengrass ». Elle marqua une pause avant de poursuivre. Sa voix se faisait toute petite. Peut-être avait-elle peur que l'on surprenne leur conversation. Ou de la réponse qu'il lui donnerait. « Il m'a semblé... judicieux de penser que tu étais le mieux placé pour me dire ce qu'il lui est arrivé ». Et, tout à coup, son regard se fit lourd de sous entendus. Peut-être était-ce du aux ragots colportés dans la Gazette du Sorcier ? Oh, peu importe, après tout ! Son inquiétude à propose de la jeune femme était très nettement perceptible au ton de sa voix. « J'ai besoin de savoir ».  S'il savait quelque chose à propos de Daphné, Hope voulait être au courant. En bien ou en mal.


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MessageSujet: Re: I had given up, I didn't know who to trust. Yes, I was scared, and I had hit a low.   I had given up, I didn't know who to trust. Yes, I was scared, and I had hit a low. EmptyDim 27 Mar 2016 - 12:47

La missive sibylline, manuscrite avec élégance, était emprunte de la sobriété aristocratique de son auteure, dont la signature estampillait, fière et implacable, un mandement. Oh ! Ils étaient nombreux, depuis quelques semaines. Il s'agissait du ministère de la magie, qui le sommait à un interrogatoire lugubre ; d'une invitation d'Alycia McWood, dont il conservait le souvenir d'une morsure poisseuse de sang, arrachée à la façon d'un trophée de guerre ; des discussions qu'il entretenait ponctuellement avec Daphné Greengrass au travers d'un miroir au niellage minutieux, dans le secret d'une chambre vide ; et puis, finalement, d'une manière plus inattendue, de Hope Sara Westminbrook.

Les raisons pour lesquelles elle aurait souhaité s'entretenir avec lui étaient nombreuses ; après tout, les temps étaient secoués de menaces, annonçait la Gazette du Sorcier, et il se trouvait que le château de Poudlard n'était pas l'alcôve d'accalmie qu'il avait pensé retrouver en y revenant, à peine trois semaines auparavant, réticent et froissé, sous les suggestions impérieuses de sa mère qui ne désirait pas voir son unique fils s'offrir aux foules assoiffées de sang bleu ; celles qui semblaient s'en être pris à Scarlett Greengrass, et s'afféraient désormais à extirper de son refuge son héritière disparue.

Au début de la soirée, au mois de mai, le ciel se dessinait en lavis de rose et de tangerine, au travers du remplage ciselé des fenêtres ; et la lumière du soleil, chaude et orange, se pourvoyait paisiblement sur le bois abîmé du parquet ; les chaises aux pieds défoncés ; les armoires entrouvertes, vides sauf de manuels délaissés et d'encriers secs; de parchemins froissés, estampillés de ratures ; la peau blême de Hope, lorsqu'elle pénétrait prudemment dans la pièce.

Son visage s'ourlait bientôt par la surprise - et bien il n'était pas exactement un garçon ponctuel, pas plus qu'un garçon obligeant ;  et peut-être avait-il été froissé par l'expression impérieuse de la missive, cette expectation mâtinée d'exigence qu'il avait considéré avec insolence.  Mais il offrait le visage lisse du flegme lorsqu'elle se présentait à lui, et acquiesçait bientôt pour saluer sa présence ; « Hope » Acceuillait avec une désinvolture crâne son remerciement ; « Je t'en prie. »

Elle ne s'embarrasserait pas d'agréments ; et elle fut diligente au moment d'aborder la raison de leur présence, quoique le frémissement de sa voix connotait l'hésitation à manier un sujet aussi délicat que celui-ci - plus éthéré que les songes dont l'on se souvient par bribes, et qu'il faut tisser depuis les méandres de la mémoire pour espérer ne pas en briser la lice.  La mention de Daphné fut suffisante pour heurter la désinvolture paresseuse de sa mise et, assis sur le bord d'un pupitre, il se redressait. Devinait les choses que suggéraient avec pudeur son regard.  Une brûlure cuisante, une mention sibylline publiée au sein d'un quotidien ; et également beaucoup plus que ça - un blâme pernicieux qu'il accusait dans un haussement d'épaules arrogant, le froncement méprisant de la courbe orgueilleuse de ses sourcils, à défaut de pouvoir articuler un mensonge qui puisse efficacement le désavouer. Car il aurait été un mensonge de nier l'existence de la relation qui le liait à Daphné Greengrass - quoiqu'elle fut exactement, actuellement ; de la nier auprès de Hope Westminbrook, qui était la soeur de Rowan et qui était également la soeur de Daphné, d'une façon implacable, au mépris d'une chose aussi triviale que le sang ou le patronyme. L'inquiétude qui muselait sa voix, et cette assurance froide qui lui avait toujours été caractéristique, à elle comme aux héritiers assidus de l'aristocratie sorcière, élevés pour plaire, pour servir et pour finalement asservir, il la savait sincère et légitime. Car ne se murmurait-il pas des « choses » sur l'absence de Daphné Greengrass à la table de la maison Serpentard...? Deux mois à peine après le tragique assassinat de sa mère !  Alors que l'héritier Malfoy lui même demeurait introuvable. Alors que Vincent Crabbe et Gregory Goyle avaient connus un sort tragique...!

Ils étaient seuls, et l'occurrence était rare : ils étaient seuls, mais le souvenir enchevêtré du nouvel an, au travers de l'alcool, du chaos, s'offrait à lui comme un augure. Son lourd pardessus de zibeline lui avait été dérobé, ce soir-là ; un manteau à la fourrure moirée, duveteuse et épaisse, qu'il n'avait jamais vu de nouveau, mais dont il avait deviné la finalité lugubre lorsque Daphné lui avait confié croisé un double, abreuvé de polynectar frelaté.
Cette même nuit, le dialogue fiévreux qu'il avait échangé avec Daphné Greengrass avait été minutieusement recueilli par une attention impudique. Il s'agissait, alors, d'avoir pour certitude l'identité de la jeune fille éreintée par l'angoisse quoiqu'il lui semblait pouvoir reconnaître les héritiers Westminbrook d'un regard - d'un sentiment ; ils avaient grandi ensemble - pas à la façon de frères, car il ne partageait pas avec Rowan ou Hope cette connivence infaillible que revendiquait Daphné ; mais à la manière des louveteaux d'une même meute -- ils étaient tous les héritiers d'un empire, après tout ; portaient les désirs alambiqués de leur orgueilleuse ascendance, et se drapaient des qualités similaires ; des défauts similaires ; se succédaient, d'une façon similaire, à Poudlard au sein de la maison Serpentard, et présentaient au monde son blason maudit.

Il ne le portait pas, ce soir-là - pas après le dîner, alors que la Grande Salle s'était dévidée de ses élèves et que les couloirs étaient silencieux, dans le prologue brûlant du crépuscule. Et s'il avait ôté la chemise de son uniforme, la cravate au moirage d'émeraude, au profit d'un sweatshirt de coton, lorsque paraître vêtu du rigoureux costume de Poudlard n'avait plus été requis, il ne s'était pourtant pas délesté de ses lourdes bagues - de ces parures de joaillerie qui ourlaient ses doigts, ouvragés et scintillants comme les trésors d'une audacieuse pie voleuse. La pierre des rubis, du saphir et de l'émeraude flamboyèrent succinctement dans la lumière lorsque d'un signe paresseux de la main, il l'encourageait à davantage s'approcher de lui ;

« Attends, juste - quand nous sommes nous vus pour la dernière fois, à l'extérieur de Poudard ?  » s'enquit-il alors, et s'il haussait les épaules, offrant la désinvolture dans sa tenue indolente, une connivence paisible destinée à étouffer l'hésitation qui étranglait la voix de Hope, la question était une question d'importance, évidemment. Elle même avait mentionné la nécessité d'être discret ; elle-même savait qu'il se louvoyait des écueils parmi le dédale du château ; elle-même savait que s'entretenir au sujet de Daphné Greengrass nécessitait les circonstances d'une salle de classe vide, dans le secret du dimanche soir. « C'était en août », offrit-il.  

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MessageSujet: Re: I had given up, I didn't know who to trust. Yes, I was scared, and I had hit a low.   I had given up, I didn't know who to trust. Yes, I was scared, and I had hit a low. EmptyVen 1 Avr 2016 - 20:53



Dimanche 4 mai 1997, aux alentours de 20h30
Rez de chaussée - Salle de classe numéro 11 - Désaffectée


Alors qu'elle hésitait encore sur la manière dont elle allait aborder les choses, Hope s'évertuait à garder inutilement une certaine distance entre eux. C'était étrange de devoir s'appuyer sur Blaise Zabini, alors qu'elle n'avait que si peu échangé avec lui depuis qu'elle le connaissait. Mais elle devait bien admettre que ses préjugés vis-à-vis du Serpentard se faisaient peut-être un peu trop présents, par moment, et elle lui tenait certainement rigueur là où elle ne l'aurait pas dû. Et surtout, si Rowan lui soufflait de se tourner vers ce dernier de la même façon qu'elle le ferait avec Astoria Greengrass - qui, ne l'oublions pas, était comme une soeur pour Hope -, c'est qu'il avait des raisons bien fondées, et Hope devait pouvoir se fier à lui, tout compte fait. Pourtant elle n'en gardait pas moins une certaine réserve, ce qui était un trait naturel chez la jeune fille, mettant ainsi volontairement de la distance avec ses interlocuteurs. Rares étaient ceux avec qui elle était expensive, car elle considérait le tempérament comme dangereux ; ne pas être maître de ses émotions lui était insuportable.

C'est à ce moment là qu'elle eu l'occasion de remarquer les bagues qui habillaient les mains de Blaise, ornées de gemmes précieuses et à la valeur outrancière, et qu'il portait toujours. Les dernières lueurs du crépuscule se reflétaient sur ces pierres inestimables tandis que, d'un geste de la main, il lui intimait ainsi de s'approcher de lui. Ce qu'elle fit, après une seconde d'hésitation toutefois. Elle contourna ainsi le pupitre contre lequel il se tenait et elle s'installa sur celui qui lui faisait face et qui, de toute évidence, n'avait plus été utilisé depuis bien longtemps. Là, elle était assise face à lui, alors que ses pieds restaient ainsi suspendus à quelques centimètres du sol. Hope s'attarda une fois encore sur ses bijoux inestimables. Peut-être étaient-ils tout deux issus de l'Aristocratie, peut-être venaient-ils du même monde et avaient eut une éducation similaire, mais ils étaient tout de même différents. Oh, Hope aimait les belles choses, on ne pouvait le nier, et par ailleurs, elle ne pouvait imaginer sa vie sans le luxe dans lequel elle évoluait depuis toujours, mais elle avait cependant une certaine réticence à afficher sa richesse. Ainsi, il était bien rare de la voir porter des bijoux et des pierreries outre mesure, à plus forte raison à Poudlard surtout, et à l'inverse de Blaise.

Toutefois, elle devait bien reconnaître qu'un bijou précieux - et qu'il était bien difficile de ne pas remarquer lorsqu'on la voyait - ne la quittait jamais : c'était un médaillon ancien en or blanc, serti d'une rangée de diamants, auxquels s'entremêlaient ça et là des Saphirs verts et des Tourmalines. Une épaisse et large Emeraude en habillait élégamment le centre, tandis que pouvait parfois se voir en transparence, selon la luminosité et la façon dont on orientait le médaillon, le blason de sa famille - représenté par deux corbeaux se faisant face. Au dos, gravé finement sur l'or blanc, se trouvaient les initiales de la jeune fille ; un « H » et un « W » entrelacés. Ce bijou ne quittait jamais son cou et, pour qu'on le voit bien, elle le portait par devant la cravate aux couleurs de sa Maison, de sorte qu'il rehausse l'uniforme si austère de Poudlard qu'elle était contrainte de porter. L'or blanc, les diamants et les pierreries rappelaient les couleurs de la Maison Serpentard ; le Vert et l'Argent. On ne remarquait que cela lorsqu'on la voyait, et il la rendait peut-être encore plus froide qu'elle ne l'était en réalité, accentuant peut-être plus encore le contraste entre le bleu si clair de ses yeux, sa peau si pâle et ses cheveux si sombres. Ce médaillon pouvait sembler bien lourd, toutefois, porté ainsi par une si frêle jeune fille, mais elle le portait avec d'autant plus de fierté et d'arrogance ; il lui donnait une prestance inégalable et lui permettait, ainsi, de se différencier d'autant plus des autres. C'était une façon pour elle de montrer à tous qui elle était ; elle était une sang-pur et, plus encore, une Westminbrook.

Ses joues s'empourprèrent toutefois quelques peu, sans qu'elle ne s'en rendre réellement compte, lorsqu'elle fit référence aux ragots colportés dans la Gazette du Sorcier. Elle détourna alors très légèrement le regard, gênée tout d'abord par ce qu'elle insinuait, mais surtout par le fait de se mêler d'une chose aussi privée et qui ne la concernait absolument pas. Pourtant, ce détail qui provoquait son embarras lui avait permis de déduire que Blaise était de toute évidence le mieux placé pour la renseigner ; et elle voulait savoir. Au même titre que Rowan était son frère aîné, Hope considérait Daphné comme sa propre soeur, et ainsi le fait de ne pas savoir où elle se trouvait, ce qu'elle faisait et - plus que tout - si elle était en sûreté ou non, à plus forte raison après ce qu'il était advenu de Scarlet Greengrass, ravivait toujours plus ses angoisses et ses craintes.

A la question que lui posa Blaise, cependant, Hope souleva un sourcil, perplexe. Elle réfléchit quelques instants, laissant apparaître une moue pensive sur son visage si pâle puis, tandis que l'ombre d'un sourire se dessinait sur ses lèvres roses, elle lui lança un regard équivoque, comprenant alors ce qu'il cherchait à faire en la questionnant ainsi. « Oui, c'est exact. La dernière fois que nous nous sommes rencontrés à l'extérieur de Poudlard, toi et moi, c'était en août dernier. », acquiesca-t-elle avec aplomb, d'un hochement de tête, à la fois douce et posée, tout en gardant le ton détaché qui la caractérisait si bien. Evidemment, les occasions où elle avait vu le jeune homme en dehors de l'école de magie étaient toujours les mêmes, de toute évidence - les bals ; les réceptions ; les soirées mondaines - et elle se souvint bien vite de leur dernière rencontre. Mais s'il lui demandait cela, c'était pour une raison bien précise, Hope le comprit sans problème. « C'était à la fin du mois d'août, juste avant que nous ne retournions à Poudlard », précisa-t-elle avec certitude, sans toutefois se départir de son calme olympien. Elle se souvenait d'ailleurs encore de la chaleur qu'il faisait ce soir-là, alors que l'on approchait de plus en plus du mois de septembre. « Le 23 août, plus précisément. C'était au Manoir Greengrass, dans le Norfolk, à l'occasion d'une réception donnée par la famille de Daphné », ajouta-t-elle comme pour donner plus de poids encore à son affirmation. Elle réfléchi alors quelques secondes, cherchant à se souvenir d'un détail en particulier qui l'aurait marquée ce soir-là. Cependant, ceux dont elle se souvint ne furent que des détails insignifiants, les mêmes qu'à chaque réceptions. « Ce soir-là, j'ai été tenue bien malgré moi de supporter la compagnie d'un vague parent de la famille Bulstrode... ou Nott, peut-être, je ne sais plus trop. Je n'ai d'ailleurs pas cru nécessaire de retenir son nom. Un garçon très désagréable au demeurant, et sa soeur n'est malheureusement pas mieux... Heureusement, Orion, le frère de Gabrielle Rosier m'a sauvé la mise... Même s'il danse affreusement mal ». Ce n'était pas vrai, pas du tout même. Orion était un très bon danseur, mais il était absolument hors de question, pour Hope, de le complimenter d'une quelconque façon. Ils s'entendaient toutefois bien mieux que lorsqu'ils étaient enfants, c'était un fait, mais pour autant, elle avait gardé l'habitude de le taquiner pour un rien, et ça l'amusait beaucoup. « Une très belle soirée cela dit, mis à part ces quelques détails », ajouta-t-elle toutefois.


En repensant à l'été précédant, d'ailleurs, elle se dit que, dans le fond, Hope aurait peut-être justement préféré ne pas revenir au château, cette fois. Oh, à première vue tout était orchestré pour garantir la sécurité des élèves - selon la version officielle, du moins et Hope était tout particulièrement intriguée de savoir s'il y avait une version officieuse - et préserver les élèves des dérives qui avaient lieu à l'extérieur semblait être de la plus haute importance. Mais considérer qu'il fallait entièrement s'en remettre aux mesures prises par l'école semblait un comportement des plus inconscients, pour Hope. Tout cela n'était que pure folie ! Quelle personne saine d'esprit laisserait son avenir uniquement entre les mains de Poudlard, de façon si aveugle et si aléatoire ? Hope avait bien vite appris à ne s'en remettre à personne d'autre qu'à elle même, à plus forte raison car elle considérait que s'en remettre aveuglément à quelque chose ou quelqu'un, sans prévoir un quelconque plan de secours, était la plus grande des bêtises. Après tout, le danger n'est pas toujours là où on le guette. C'était peut-être là qu'il fallait chercher l'origine de l'aversion si prononcée qu'elle avait à s'appuyer sur Blaise, dans le fond ; peut-être n'était-ce pas tellement à cause du jeune homme, mais plutôt des principes qu'elle avait et des convictions qu'elle s'était forgées de façon générale.


Et, en repensant à cette soirée d'août, Hope réalisa à quel point les choses avaient évolué depuis. En mal, bien sûr. L'équilibre était de plus en plus fragile, si bien qu'elle ne parvenait même plus à reconnaître le monde dans lequel elle était née et avait grandi. Tout était bien plus simple, à cette période. Oh, les tensions étaient sous-jacentes, sans nul doute, mais elles ne s'étaient pas encore éveillées, au point où elles l'étaient à présent. Tout était tellement plus simple, avant ; les sorciers continuaient de respecter la hiérarchie naturelle qui s'imposait d'elle-même, l'Aristocratie se portait à merveille, ses principes et ses traditions étaient respectés et personne ne contrevenait réellement à la suprématie des sang-purs. Tout était plus organisé, à l'inverse de ce qui se produisait à présent. Peut-être était-ce cela, d'ailleurs, le véritable danger ; le désordre et la confusion. « J'ai si peur pour Daphné, Blaise. Je ne savais pas vers qui me tourner... », laissa-t-elle s'échapper dans un murmure. Et à cet instant, le regard que Hope lançait au jeune homme se faisait suppliant. « J'ai peur tout court, en fait », ajouta-t-elle bien malgré elle. C'était sans doute la première fois qu'elle l'avouait explicitement à quelqu'un ; elle fut d'autant plus étonnée de constater que c'était à Blaise qu'elle confiait ses peurs.





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MessageSujet: Re: I had given up, I didn't know who to trust. Yes, I was scared, and I had hit a low.   I had given up, I didn't know who to trust. Yes, I was scared, and I had hit a low. EmptyDim 10 Avr 2016 - 20:21

Prompte et efficace - oh, Hope Westminbrook était brillante. Et le souvenir qu'elle lui présentait avait la rigueur d'une démonstration mathématique : elle demeurait méthodique en évoquant les réminiscences éthérées de la nuit d'été, ce fragment de souvenir, imbriqué du parfum de terre brûlée qu'exhale la pelouse à la fin du mois d'août, du moirage doré d'une onéreuse bouteille de champagne subtilisée auprès d'elfes de maisons affairé, du bruissement de la soie et de la dentelle anglaise.

Le manoir Greengrass, le 23 août 1996 : une photographie, une fresque appliquée.  Ce n'était pas tout à fait la guerre alors - Lucius Malefoy avait été arrêté, et le père de Théodore Nott avait été arrêté, et ceux de Vincent Crabbe et de Gregory Goyle avaient été arrêtés, enfermés à Azkaban, leurs visages implacablement placardés sur la couverture de La Gazette du Sorcier, et s'il se murmurait déjà qu'Il était de retour, ce n'était pas tout-à-fait la guerre, semblait-il, ou pas davantage que cela n'était la déliquescence de l'insouciance, de l'alcôve ravissante qu'offrent les nuits estivales, encore tièdes de la lumière du jour.

« C'était une bonne soirée », concéda-t-il ; et il se souvenait du goût sucré d'un cocktail aux fruits et de la façon dont les soirs du mois d'août sont orageux et languissants ; ajoutant bientôt dans un sourire moqueur : « Rosier, c'est ça ? Un Gryffondor comme chevalier servant, typique »

Et un instant, il aurait pu s'agir d'une conversation désinvolte, et non pas de la façon de s'assurer que son interlocutrice se trouvait effectivement être Hope Westminbrook et pas - et pas n'importe qui d'autre, en vérité ; il ne se trouvait pas être une personne méfiante, et cependant, dans un temps difficile, dans une période de tensions, il était nécessaire de se méfier -- vérifier l'identité de son interlocuteur et utiliser un pseudonyme et être prudent et discret et toutes ces choses qu'il n'avait jamais été auparavant, lorsque l'empire de l'aristocratie était inexpugnable.

Et il aurait pu s'agir d'une conversation désinvolte si le visage d'Hope Westminbrook ne portait pas le froncement de l'angoissse.  Elle avait les façons de son frère, et les traits de son frère : il reconnaissait les yeux de Rowan comme il reconnaissait la chevelure de Rowan, noire et brillante ; la maintien digne de leur épaules, de leurs mentons, qui signifiait qu'ils savaient quelle était leur place dans la façon dont s'articule le monde. Ou bien prétendaient-ils le savoir, comme ils étaient tous à le prétendre dans le coeur du nid sifflant des vipères.

(--- toi et tes manières d’aristocrate trop fier et trop bouffi d'orgueil pour se rendre compte que sa vie n’a aucun putain de sens, c'était la sentence fiévreuse et perfide qu'avait rédigé Drago Malefoy à son égard lorsqu'il avait désiré le froisser. Il y était parvenu, définitivement : la morgue est délicate.)

Car c'était une chose rare que la vulnérabilité, au sein de la Maison des Serpents - organique et fragile à la façon d'un coeur arraché, gonflé de sang ; présenté à la façon d'une offrande occulte dans les endroits les plus silencieux du château, ses alcôves les plus secrètes.

Et puis dans les salles de classes vides.

Et puis dans l'écrin d'une forêt silencieuse.

Il accueillit silencieusement sa confession, parce qu'elle était de ces choses qui s'abordent avec pudeur, brûlante d'une sincérité qui se trouvait rare, dans les rapports qu'il entretenait avec elle - lisses et froids comme la surface d'un lac glacé, lorsqu'il ne s'envisage aucune profondeur mais simplement le reflet inexorable, attendu et prévisible, de votre propre visage.    

Et alors si lui se trouvait inquiet ….? Et bien s'il ne savait pas mentir, il savait dissimuler ; car l'orgueil à cet effet sur vous, celui d'étouffer l'hésitation qui trouble vos geste, le machinal mouvement de la lassitude qui trahit le malaise, le froncement du front qui marque à vie les visages les plus malléables, à la façon d'estampilles soucieuses. Et pourtant, malgré l'assurance arrogante de son expression, la désinvolture de son visage lorsque le sujet, compliqué et difficile, de la guerre était évoquée, les haussements d'épaules indifférents qui accueillaient les questions qui lui étaient adressées au sujet de Daphné Greengrass - car elles étaient nombreuses - car ils n'avaient jamais été exactement subtils - car les vipères de Poudlard voyaient leur nid souterrain se dévider et ne seraient-ils pas les prochains ? - il semblait exister un trille sourd, un thrène sinistre et implacable, inévitable comme une sentence.

Parce que le danger était réel, et il fallait après tout au moins ça pour heurter la contenance de la fière Hope Westminbrook. Des exactions sinistres rapportées au sein de la Gazette, les listes confuses que tenaient des criminels déments, assoiffés de sang bleu, prêt à écorcher les enfants de la meute comme ils avaient écorchés leur auguste matriarche ; car Scarlett Greengrass et ses réceptions splendides, à la façon de Cybèle, était respectée et redoutée tout à la fois - intouchable jusqu'à finalement l'être ; protégée jusqu'à ne plus l'être ; digne jusqu'à ne plus l'être, trouvée ensanglantée et brisée comme une biche chassée sans égard dans les rues pavées de Pré-Au-Lard, trois mois auparavant.  

Il la considérait silencieusement, alors qu'elle se trouvait assise en face de lui, avant de finalement suggérer :

« Je te trouve un peu pessimiste, pour une fille dont le prénom est Hope », et son sourire, s'il était insolent, ne se trouvait pas exempt de bienveillance ; il s'agissait à peine d'une plaisanterie.

« Daphné n'est pas seule, dehors », ajouta-t-il, et si les mots étaient sibyllins, leur signification devait trouver écho dans l'esprit de la plus jeune des Westminbrook ; supposait-il ; car c'était bien avec Rowan que se trouvait Daphné, après tout - au coeur de l'architecture d'une toile secrète et déliée, composée de noms qu'il ne connaissait pas toujours et de figures inconnues, plus impalpables que des fantômes, mais auxquels il convenait de se référer. Un réseau.

(et bien, c'était toujours une question de réseaux. Brièvement il songea à Alycia McWood, l'impérieuse : elle l'avait prouvé.)

« Et tu ne l'es pas non plus, ici » , offrit-il finalement ; et malgré sa désinvolture, le haussement d'épaule qui illustrait son indolence, il s'agissait d'un engagement : la formulation d'une allégeance solennelle et implacable, qui n'avait jamais été formulée, pas exactement, mais qui pourtant demeurait inexorable depuis son retour d'Italie. Alors même que Daphné faisait le choix de quitter l'hiératique alcôve de Poudlard pour s'enfouir dans le secret de la tentaculaire Grande-Bretagne, le mandement avait été très clair - veiller sur Astoria et puis veiller sur Hope.
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MessageSujet: Re: I had given up, I didn't know who to trust. Yes, I was scared, and I had hit a low.   I had given up, I didn't know who to trust. Yes, I was scared, and I had hit a low. EmptyDim 17 Avr 2016 - 20:46



Dimanche 4 mai 1997, aux alentours de 20h30
Rez de chaussée - Salle de classe numéro 11 - Désaffectée


Repensant à ce soir d'été, Hope sourit sans même s'en rendre compte, se remémorant avec nostalgie les évènements qui s'étaient produits ce soir-là. Elle se souvenait parfaitement de la soirée qui avait eu lieu à la fin du mois d'août, cette fastueuse réception donnée par le clan Greengrass et à laquelle toute l'Aristocratie avait été conviée et s'était une nouvelle fois retrouvée. Les réceptions mondaines étaient certes toujours semblables les unes aux autres, c'était un fait. Il y avait toujours les mêmes familles, les mêmes danses, les mêmes cavaliers... et par dessus tout les mêmes raisons de se retrouver ainsi, vêtus de ses plus beaux atours. Agrandir son patrimoine ; lier deux familles ; trouver des alliés ; préparer l'avenir de ses enfants. Toutefois, on ne parlait jamais ouvertement des projets d'alliance entre deux familles tant que les choses n'étaient pas officielles. En réalité, elles étaient abordées avec la pudeur et la discrétion si caractéristiques de la haute aristocratie anglaise, préférant plutôt suggérer les choses en secret. On prenait un chemin détourné ; on évoquait les choses dans la confidence.

A bien y réfléchir, Hope aurait certainement tout donné pour revenir en arrière, retourner à l'été précédent, et profiter une dernière fois des somptueuses réceptions données par Scarlett Greengrass. Ce qu'elle voulait par dessus tout, c'était retourner dans ce monde qu'elle connaissait si bien, lorsque la guerre n'avait pas encore vraiment débuté. « Il a ses qualités », dit-elle simplement tout en haussant les épaules. Elle agrémenta sa phrase d'un doux sourire, amusée, alors qu'elle avait parfaitement vu l'air moqueur de Blaise lorsqu'ils parlèrent d'Orion Rosier. Mais toutefois, les peurs et les inquiétudes de Hope contrastèrent bien vite avec le ton si détendu de leur conversation. Elle ne savait pas non plus vraiment pour quelle raison elle se confiait ainsi à Blaise, si ouvertement. Peut-être parce que, au fil du temps, elle réalisait que le nombre de ceux sur qui elle pouvait encore compter diminuait et s'amenuisait comme une peau de chagrin. Alors elle avait décidé de suivre les conseils de son frère, et se tourner vers Blaise. Peut-être se tournait-elle d'ailleurs trop vers lui, à présent, peut-être se dévoilait-elle trop et montrait-elle par ailleurs ses faiblesses. Mais si elle avait été aussi réticente à l'idée de s'en remettre à lui, elle confierait en revanche sa vie à Rowan ou à Daphné. Et la confiance qu'ils semblaient tous deux lui porter la conforta dans son idée de s'ouvrir à lui.

Et puis elle avait peur, tout simplement, et la peur fait souvent faire les choses que l'on n'aurait jamais pensé faire en temps normal. Alors elle avait mis son orgueil entre parenthèse, elle avait laissé de côté ses préjugés et elle était venue lui demander de l'aide. Pas ouvertement, bien sûr, plutôt comme une supplique à peine murmurée. Elle voulait lui parler de Daphné Greengrass, c'était un fait, parce qu'elle s'inquiétait pour elle comme il était inimaginable de le faire ; mais aussi pour s'assurer qu'elle pourrait compte sur lui. Rien de tout cela ne lui ressemblait - se confier, demander de l'aide - mais l'on retrouvait tout de même bien son caractère, à plus forte raison parce qu'elle calculait toujours ses actes ; chaque chose était pensée et tout avait un prix, bien que souvent son altruisme prenait le dessus sur ses principes très arrêtes et sa ligne de conduite intransigeante. Et à la remarque de Blaise, Hope ne pu s'empêcher de sourire, franchement cette fois, ce qui était bien rare chez elle. « Tu dois avoir raison, j'ai certainement trop tendance à voir le verre à moitié vide plutôt que de le voir à moitié plein. Une mauvaise habitude, sans doute ». Le pessimisme dont elle faisait preuve était si courant qu'il était à présent devenu l'un des traits les plus flagrants de son caractère. On s'en rendait aisément compte lorsqu'on la connaissait bien : elle était toujours là à s'inquiéter et à s'angoisser pour les personnes auxquelles elle tenait le plus. Cependant, elle ne laissait que très rarement les gens la voir sous cet angle, préférant les gratifier d'un masque de froideur parfaitement travaillé pour ne rien laisser paraître ; son côté anxieux et l'inquiétude qu'elle avait notamment pour ses proches étaient sans doute ses plus grandes faiblesses.

Ainsi, Daphné n'était pas seule, là dehors. Immédiatement, le soulagement se fit sentir. Evidemment, elle se doutait bien que la jeune Greengrass ne devait pas être seule, mais... en avoir confirmation la rendait moins anxieuse. Elle hocha la tête, instinctivement, mais n'osa toutefois pas demander de qui il était question. Au fond, elle se doutait de qui il pouvait s'agir. Qui était plus proche de Daphné que Rowan ? Elle lui sourit de nouveau, tandis qu'elle le regardait de ses grands yeux bleus. « Pense-tu qu'elle reviendra ? » Peut-être lorsque les choses se tasseraient, mais encore faudrait-il savoir quand celles-ci se calmeraient. « Si tu es en contact avec elle... pourrais-tu lui dire que je pense à elle ? ». Puis, lorsqu'il lui dit qu'elle n'était pas seule elle non plus, elle fut extrêmement touchée, et son sourire se fit d'autant plus grand. Elle hocha alors la tête, pour lui montrer qu'elle avait bien compris ce qu'il voulait lui dire. La jeune fille se remit sur ses pieds suite à cela, descendant ainsi du vieux bureau où elle s'était assise, et elle se dirigea vers les fenêtres de cette salle désaffectée d'où l'on pouvait voir le domaine sur lequel s'étendait Poudlad, et qui était à présent recouvert pas le crépuscule. « Tu n'imagines même pas combien de personnes ont cherché à me rassurer, sans que je ne demande quoi que ce soit d'ailleurs. A chaque fois on me répète simplement que tout ira bien, qu'ici, à Poudlard, je suis en sécurité ; que nous sommes tous en sécurité. C'est peut-être bête, mais je ne les crois pas ». Et soudain lui revinrent en mémoire les souvenirs du désastreux banquet de Noël, où elle avait fini par se cacher sous l'une des tables avec Astoria Greendrass. Les portes de la Grande Salle étaient verrouillées ; Rowan et Daphné étaient bloqués à l'extérieur. Un frisson lui parcourut l'échine. « Je trouve ça beaucoup trop simpliste comme explication, et absolument pas rationnel. C'est insensé de faire confiance à ce point à l'administration. Tout va bien, oui... mais jusqu'à quand ? ». Elle soupira et secoua la tête. Hope était peut-être trop sévère avec les autres élèves, mais allons... un peu de bon sens. Poudlard était un lieu sûr, oui, mais était-ce une raison suffisante pour na pas prendre soi-même ses précautions ? « C'est pourquoi cela fait maintenant bien longtemps, que j'ai arrêté de croire aveuglément ce que l'on me dit. Je préfère... m'assurer véritablement des choses. Tu comprends ? ». C'était aussi pour cela qu'elle lui avait demandé de venir. Pour s'assurer qu'elle pourrait compter sur lui, et pour être sûre que Daphné irait bien. « Quoi qu'il en soit, je te remercie, Blaise. Profondément. »





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