Haveirson en solo [Novenka, Neal & Orion]

21/02/2016

HRP:

Le 28 avril, 9h30. Journée portes ouvertes de Haveirson.

Lorsque Gabrielle me retrouva dans le hall, ma boule au ventre sembla grossir au point d’exploser. Elle semblait elle aussi troublée, mais je n’en avais cure. Elle, elle avait quelqu’un pour lui faire visiter. Elle, elle avait osé demander dès qu’elle en a eu l’occasion. Toi, tu as attendu et attendu, tu penserais que quelqu’un se rappellerait de ton existence et proposerait de t’accompagner. Mais qui es-tu à côté de Gabrielle ? Rien qui mérite de faire travailler leur mémoire.

Je ravalai mes larmes très difficilement. Ma fierté en avait pris un sacré coup ; c’était vraiment dur à encaisser et mon subconscient me soufflait des idées noires et lancinantes à mesure que le moment fatidique approchait. J’allais me retrouver seul à visiter l’université, un jour qui ravissait tout le monde. La honte. Je suis le pire des losers. Je craignais sacrément pour l’année prochaine ; je pensais avoir quelques amis et relations, mais visiblement, tous n’étaient là que pour ma sœur. Si je partais aussi bien qu’aujourd’hui, à la rentrée, j’allais vivre un cursus universitaire vraiment très, très divertissant. Je me passai la main sur le visage, je ne voulais pas y aller.

J’avais failli me faire porter pâle pour l’occasion ; j’aurai un jour de retard dans mon orientation dans le manoir comparé aux autres mais je m’en fichais. Malheureusement, en me levant, j’avais complètement oublié les événements de la journée et j’étais apparu bien plus en forme que ce que je voulais laisser paraître. Soupir.

Nous transplanâmes groupe par groupe et Gabrielle, restée avec moi, m’embrassa rapidement sur la joue avant de partir rejoindre Rowan. Nouveau soupir. C’était la seule personne que je connaissais suffisamment bien pour oser lui demander de me montrer Haveirson ; c’était une charge de travail supplémentaire qu’on ne pouvait demander à n’importe qui et Gabrielle s’était montrée presque cruelle en lui sautant dessus pour le requérir. Elle savait que je n’avais que lui. Oui, j’étais jaloux. Terriblement jaloux. Je serrai les poings alors que je la regardai s’éloigner à pas légers. Pour la première fois de ma vie et pendant un court instant, je la détestai. Je la détestai du plus profond de mon cœur de me forcer à m’infliger cette torture. Croyais-tu que les rosiers ne pouvaient se piquer entre eux ?

Feignant de chercher quelque chose dans mon sac, je pris du retard sur les élèves qui s’éparpillaient pour rejoindre ici un grand frère, là-bas un ancien camarade de l’équipe de Quidditch. Je n’avais pas spécialement envie qu’ils voient que j’étais tout seul ; je n’assumais pas et j’avais honte.

Gabrielle était partie vers les jardins ; je choisis de rester à l’intérieur pour l’éviter. Je grimpai les quelques marches qui menaient au hall d’entrée et me postai là, comme un touriste perdu, en essayant de m’orienter comme je pouvais. Bon, là-bas, ça devait être la salle de réception. Comme c’était au rez-de-chaussée, je notai intérieurement qu’il serait plus intelligent de terminer par là, puisque c’était l’étage où les gens – et Gabrielle – commenceraient sûrement, et que j’avais vraiment moins de chance de les croiser si je faisais la visite à l’envers. Néanmoins, de nombreux escaliers et couloirs partaient du hall où je me trouvais. Vers où aller ? L’une des ailes ? Le donjon ? Ou simplement monter au deuxième étage ?

Enième soupir.

19/12/2015

Ce jour-là, ce 28 avril 1997, c'était le jour où il fallait qu'elle soit présente.
Même si elle ne connaissait aucun élève de Poudlard actuellement scolarisés, elle devait absolument montrer qu'elle était digne de son futur titre si elle l'obtenait. Être présidente de confrérie était aussi montrer la voie à ceux qui pourraient peut être atterrir dans leur maison. La maison du cheval ailé, elle en était fière, il ne fallait pas le nier. Tout comme elle était fière d'être poufsouffle. Mais elle aimait tout le monde, toutes les confréries confondues, elles avaient toutes leur particularité comme à Poudlard. Mais contrairement à l'école de premier cycle, Novenka voulait montrer cette unité, cet entraide entre les confréries et la bonne entente sans conflit particulier.
Alors Novenka s'était levé à sept heure et dehors il faisait clair. Elle avait mis des habits sobres, simple... La Nova de tous les jours. Elle avait malgré tout préparé un sac où il y a ses gâteaux dedans et du jus de citrouille même si l'école avait tout prévu. Novenka comptait toujours sur ses gâteaux.

Elle descendit alors jusque dans le hall. Les étudiants de Haveirson étaient en effervescence. Chacun attendait déjà patiemment quelqu'un, ou des groupes se préparaient pour assister à cela de loin. Elle fit une moue étrange en se mordant la joue et entra dans la cafétéria pour prendre son petit-déjeuner.
En s'asseyant à table, Novenka avait voulu demander à Mia de la rejoindre. Mais elle avait eu peur de la réveillée ou pire de tomber sur une scène qui n'aurait jamais pu s'effacer de sa mémoire. Brr. Heureusement que les murs étaient épais et que l'on n'entendait rien. Elle supporterait mal de les entendre s'embrasser et chahuter en jouant au médicomage.
Elle sortit de son sac un cahier accompagné d'un stylo moldu. Le stylo bic. Elle écrivit rapidement la date du jour, son objectif. Dans la salle bondée, elle chercha désespérément du regard celui qui lui manquait tant. Pas là.

Elle rangea son cahier, son stylo pour se lever ensuite de table. Sur ces dites tables, des rafraichissements, des gâteaux, ça pullulait plus que d'habitude. C'était une belle occasion de passer par ici pour grignoter quelques sucreries. Elle ne pourrait pas s'en empêcher de toute manière.
Neuf-heure trente sonna le glas des arrivées. Les élèves de Poudlard, dans un brouhaha assourdissant arrivèrent en trombe, par groupe. Beaucoup retrouvait des proches, des retrouvailles touchantes.
Elle patientait calmement sur le côté en tenant son sac en bandoulière d'une main. Un groupe passa devant elle mais ne sembla pas la remarquer. Elle haussa les sourcils quand un jeune homme semblait avoir perdu quelque chose dans son sac à l'extérieur du hall avant de les monter.
Avant d'intervenir elle le regarda chercher un peu partout, attendait-il quelqu'un de particulier ? Elle plissa les yeux puis se décida. D'un pas déterminé, elle se mit devant lui, un sourire incroyablement doux sur le visage.
« Je peux t'aider ? Euh... »
Ok, l'approche est étrange. Elle prit une profonde inspiration et se concentra. « Je suis navrée je n'ai pas pour habitude d'aborder les gens. Je m'appelle Novenka, je suis étudiante à Haveirson. » Elle lui tendit la main. « Si tu n'attends personne, je me ferais un plaisir de te montrer l'Académie. » Elle se mit à rire. « Il vaut mieux que tu sois accompagné, c'est encore pire que Poudlard ici, on s'y perd facilement. »

Enfin détendue, elle lui montra le vaste hall de la main avant de lui faire un clin d’œil discret. Une groupe d'élèves de Poudlard passèrent à côté d'eux et regardaient Orion d'un air étrange. Un sourire amusé : « Ça faisait tellement longtemps que nous nous étions pas vu, n'est-ce pas ? » Puis ils s'en allèrent avec une moue déçue, rassurée ? Qu'importe. L'important c'était de faire visiter l'école à ce jeune homme et lui donner l'envie d'y faire ses études.
Le Comte serait si fier d'elle.

Haveirson en pas-si-solo

Ft.
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résumé des épisodes précédents

And...
Le 28 avril 1997, matin

J'étais debout de bonne heure, histoire de pouvoir faire tranquillement mon jogging avant que la journée ne se réchauffe. J'aimais sortir avec l'aube lorsque je le pouvais, mais de façon générale, bénéficier d'une certaine solitude me suffisait. En rentrant, j'avais juste fait un crochet par la cafétéria. J'avais du mal dormir, car Darth Feuilldor avait décidé de s'essayer à la vie nocturne, et avait la manie de renverser la moitié de meubles et pots environnants lorsqu'il s'y mettait.

Afin de ne pas me présenter sous mes plus beaux airs de déterrés au cours que je devais assurer dans l'après-midi, j'avais préféré m'activer dans la matinée, mais malgré la petite course, j'étais très occupé à errer dans les couloirs dans une tenue qui m'aurait facilement permis de mêler aux étudiants -enfin, si j'avais pris le temps de me raser, pour commencer.

Les étudiants semblaient plus nombreux qu'à l'accoutumée dans les couloirs, surtout à cette heure-ci. Par Merlin, les portes ouvertes ! Ce détail m'était sorti de la tête. Bon, du coup, je me retrouvais à déambuler en mode pantouflard au milieu de jeunes qui découvraient l'Académie... bonjour l'exemple. Cela dit, l'idée me faisait suffisamment sourire pour que je préfère poursuivre ainsi que trouver refuge dans ma chambre. Et puis, je tomberais peut-être sur un élève perdu que je pourrais orienter.

Plutôt qu'un inconnu, c'est Novenka qui croise ma route. Woups. Bon, pour la bonne impression du premier cours, on repassera. Nos regards se croisent, et je lui adresse un sourire chaleureux. Foutu pour foutu, autant y mettre de la bonne volonté.
Bonjour, miss Cieslak ! Comment allez-vous ?

J'avise ensuite le jeune homme qui se tient à ses côtés. Je ne l'ai jamais vu, et je suppose qu'il s'agit d'un septième année de Poudlard. Sans me départir de mon sourire, je lui tends la main, pour serrer la sienne avec fermeté.
Bonjour, je suis Neal Fitzsimmons, professeur de botanique à l'université. Novenka vous fait visiter ?

© Yvianna

21/02/2016

Je pris la main généreusement tendue devant moi et répondit au sourire qui l’accompagnait. Novenka avait beau s’être présentée de façon maladroite, sa spontanéité et sa détermination à aider me firent oublier tous mes problèmes d’adolescent jaloux et me firent rebondir sur une humeur bien plus joyeuse – et prompte à la découverte de mon futur établissement.

« Enchanté de faire ta connaissance, je m’appelle Orion. Je n’attends personne ; enfin, disons que je t’attendais, toi. » Je me joins avec plaisir à son rire si communicatif. « Si tu veux bien, » ajoutai-je, non sans gêne de lui faire passer un moment à m’expliquer les principes bêtes et basiques que j’aurais probablement découverts – avec une grande difficulté, certes – seul à ma rentrée de septembre. Néanmoins, une voix au fond de moi me rappela que Novenka était venue de son plein gré rencontrer un élève de Poudlard et qu’elle avait probablement envie de faire partager son aisance en ces lieux à quelqu’un qui n’y était pas habitué. L’altruisme se caractérisait aussi par sa tendance à accorder son temps aux autres et, bien qu’il soit une qualité devenue trop rare, certaines personnes ne pouvaient pas laisser quelqu’un dans le désespoir, aussi futile soit-il que le mien.

Je répondis à son clin d’œil par un sourire chaleureux : j’avais eu énormément de chance d’avoir croisé son chemin. Je ne m’en rendis que pleinement compte lorsqu’elle comprit que rester seul en un tel jour était signe d’isolement, quelque chose à en avoir honte. Les vautours en quête de ragots vendeurs s’en allèrent avec une moue indéchiffrable ; si je n’étais pas aussi entouré, je crois que j’aurais pu en pleurer de joie. Sauvé. Je fus saisi d’une once de fierté – non seulement les bavards n’auraient pas leur lot de médisance, mais en plus, Novenka était une jolie femme qui, pour mon plus grand plaisir, ne manquerait pas d’attirer leurs foudres : certes solitaire, mais également chanceux.

Je lui lâchai un « Merci… » plein d’émotions et lui emboîtai légèrement le pas, prêt à aller découvrir les couloirs d’Haveirson. Quelques mètres après le premier palier, quelqu’un arrêta Novenka – Cieslak, donc – obligeamment, d’une façon qui laissait entendre qu’il se désintéressait complètement de la réponse qu’elle lui donnerait, mais qu’il ne souhaitait pas être impoli en allant droit au but… ou en continuant son chemin.

Lorsqu’il s’intéressa à moi, je m’aperçus que je me tenais devant un professeur d’Haveirson. J’avais imaginé découvrir les locaux, mais certainement pas leur corps enseignant ! Gonflé d’honneur, je répondis à son sourire et à sa poignée de main avec grand plaisir et le saluai en retour avec enthousiasme.

« Bonjour professeur, je suis enchanté de vous rencontrer. Je m’appelle Orion Rosier, et oui, Novenka me fait très aimablement visiter les locaux. »

Je fus déçu qu’il s’agisse d’un professeur de botanique – j’avais toujours détesté cette matière, trop précieux pour me salir les mains et toucher le terreau noircissant –, car à première vue, il avait l’air d’être un enseignant passionné et enthousiasmant. J’espérai, gêné, qu’il ne soit pas déçu lorsqu’il demandera – parce qu’il allait demander, c’était sûr – vers quel cursus je m’orienterai et que l’un des seuls futurs élèves avec qui il allait discuter lui répondrait que la botanique n’était pas du tout dans ses plans.

Je me tournai en souriant vers Novenka, restée dans un silence poli le temps des présentations entre le professeur Fitzsimmons et moi.

19/12/2015

Un sourire sur le visage quand le timide remerciement sorti d'entre ces lèvres.
Cela suffit amplement à sa journée, Novenka était déjà ravie. Elle leva les bras en montrant l'architecture du hall. La grandeur des lieux et leur prospérité. La couleur, les dalles ... en fait Novenka n'y connaissait rien, elle se contentait de dire que c'était joli, bien pensé et travaillé.
« En fait, c'est Le Comte qui a tout fait. Enfin il parait... mais je suppose que tu n'es pas là pour que l'on parle de l'architecture de l'Académie. »
Elle se mit à rire et commença la visite par le cloître avant d'être brusquement interrompue. Manquant de peu de rentrer dans son professeur, Novenka sursauta en entendant son nom. Le héro de tous les professeurs : Neal Fitzsimmons. Elle lui sourit, radieuse.
« Professeur ! » Un rapide coup d’œil sur la tenue du professeur et un nouveau sourire sur les lèvres. « Vous rentrez d'un jogging ? » La question était sincère, loin d'être moqueuse. Novenka ne jugeait personne, et encore moins son professeur favori.
« Je vais bien merci, professeur. Orion, rappelle-toi que ce professeur est un héro. »
Elle se mit à rire. Cela était sincèrement pensé. Neal Fitzsimmons était connu pour sa gentillesse légendaire et son ouverture d'esprit. En plus d'être un professeur classe, c'était un professeur humain et altruiste. Le genre d'homme qui fait chavirer les cœurs, et Novenka n'est pas insensible à tant de qualités en un seul homme.

« Je fais visiter l'école à Orion, voudriez-vous vous joindre à nous ? »

Maladroite où non, la jeune femme attrapa doucement le bras de l'un et de l'autre pour les entraîner dans le cloître.
Perdue dans ses pensées, Novenka ne manquerait pas d'être plus à l'aise avec un professeur capable de la rattraper si elle venait à dire une bêtise sur l'école qui les reçoit.
Elle n'était pas au château depuis très longtemps, depuis février seulement en réalité. Son retour de République Tchèque ayant tarder, son inscription avait mis tout autant de temps. Encore perdue dans un avenir incertain.
Devant la petite cours, Novenka lâcha les deux hommes et dans un silence respectueux pénétrèrent l'enceinte du lieu de culte et de recueillement.
Alors elle se pencha vers Orion, et chuchuta : « Ici se retrouvent ceux qui souhaitent se recueillir, à l'autre bout de la cours, tu as l'infirmerie. Avant d'être cela, c'était une chapelle. »

Elle laissa le jeune homme découvrir la cours intérieure, légèrement mal à l'aise dans les endroits de culte. Sa maladresse légendaire et l'ignorance des coutumes catholiques lui échappaient. N'étant nullement croyante malgré une famille orthodoxe, Novenka n'y connait pas grande chose. Et bizarrement, alors qu'elle était très curieuse, ce n'était pas un sujet qui l'attirait. Pas encore, malgré les douces révélations de Rowan sur son appartenance religieuse.
Elle finit par ouvre l'infirmerie pour montrer où l'on soignait les petits et les gros bobos.
« Le professeur de médicomagie est le frère du professeur Fitzsimmons, c'est aussi un bon ami à moi. La nuit, s'il t'arrive quelque chose ou même la journée d'ailleurs, il est toujours là. Si la médicomagie t'intéresse, tu seras encore plus amoureux en suivant les cours de Quinlan. »
Elle sourit en regardant Neal puis Orion avant de ressortir dans la cour. L'architecture était toujours soigneusement choisie, impeccable, sans défaut... les arches et la brise rendait le tout mélancolique, et prompt à la méditation.

« As-tu des questions particulières ? Un endroit que tu souhaiterait voir en particulier et dont on t'aurait parlé ? »

Elle le laissa réfléchir avant d'enchaîner sur une question intéressant :
« Qu'est-ce que tu sais d'Haveirson ? »
Un rapide coup d'oeil à Neal avant de sourire comme si cette question aurait du être posé bien avant de commencer la visite. Novenka n'était pas très conforme, et marchait parfois un peu à l'envers, c'est ce qui faisait son charme. L'important, après tout, était d'arriver au résultat.

Haveirson en pas-si-solo

Ft.
Nom des participants au RP
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résumé des épisodes précédents

And...
Le 28 avril 1997, matin

Novenka touche exactement là où ça fait mal ; je baisse un regard piteux sur ma tenue, un vague sourire d’excuse aux lèvres. Ce n’est certes pas glorieux mais bon, après tout, maintenant qu’elle me connaît un peu mieux sous ma casquette professorale, j’ai bon espoir qu’elle ne s’en formalise pas. Quitte à passer pour un idiot devant un potentiel futur étudiant, je préfère le prendre avec le sourire.
Eh bien… Précisément ! Courir est une excellente façon de se maintenir en forme, après tout !

Sa remarque suivante me prend au dépourvu. Je reconnais qu’elle ne me surprend pas non plus outre mesure, puisque c’est déjà ce qu’elle m’avait écrit, mais je pensais ces mots dus à l’euphorie du moment plus qu’à son opinion sur moi. Je tente de rassembler mes esprits plutôt que de rester planté là à sourire béatement. Je me raccroche à la présence de l’élève –Orion, donc- pour faire bonne mesure.
Voilà qui ne me surprend guère de notre nouvelle présidente d’Abraxan ! On peut dire que vous savez vous entourer, Mr Rosier. Je me joindrai à vous avec plaisir !

Je lui adresse un sourire complice avant que Novenka ne nous entraîne avec poigne vers le cloître et l’infirmerie. Je me laisse faire avec un amusement non feint, et sa façon de présenter la cour intérieure me rappelle –bien qu’avec une pointe de honte, pour le coup- la dernière fois que j’y ai mis les pieds… Avec Lana. Mes pensées s’égarent l’espace d’un instant. Mes neurones ne font le choix de se reconnecter que lorsque Quinlan est évoqué, et je me redresse comme si je venais de m’éveiller après un rêve –ce qui au demeurant, n’est pas loin d’être le cas.

Je respecte néanmoins les dires de Novenka en restant coi tant que nous nous trouvons près de la chapelle. Je n’avais jamais vraiment pris le temps d’y penser avant, mais il y avait quelque chose d’assez ironique au fait d’installer une infirmerie là où avaient été prononcés un certain nombre de derniers sacrements.

Une fois éloignés de la cour intérieure, je commence à réfléchir à ce que je pourrais apporter à cette joyeuse bande. Après tout, si je dois représenter le corps professoral, autant bien faire les choses –enfin, aussi bien que ma tenue contestable me le permet. Je commence par compléter les assertions de Novenka.
D’ailleurs, il faut savoir que comme à Poudlard –et peut-être même plus encore-, les professeurs restent disponibles pour leurs élèves. Mon bureau est dans l’aile ouest, et en cas d’urgence, mes appartements sont au deuxième étage de la Tour Céleste. Si jamais vous rencontrez un problème ou des difficultés quelconques l’an prochain, n’hésitez surtout pas à venir me voir.

Je ne peux qu’espérer que ma formulation n’est pas trop étrange, et que le cas échéant, la sincérité de mes mots lui permettra de passer outre. Ma porte est bien toujours ouverte à ceux qui me sollicitent, botanistes ou non. D’ailleurs…
J’ai bien une question ! Vers quel cursus souhaitez-vous vous orienter, Mr Rosier ?

C’est probablement la demande la plus bateau que je pouvais faire, mais pour savoir quelles parties de l’école pourraient intéresser le jeune homme, autant savoir à quelles matières va son intérêt. Haveirson reste un immense domaine, entre le château, le parc et ses environs, et je doute que quiconque aurait envie d’absolument tout voir en une seule matinée.

Enfin, je préfère ne pas non plus assommer Orion de questions, et entre celles de Novenka et les miennes, nous devrions déjà avoir quelques pistes pour la suite de notre exploration.

© Yvianna

21/02/2016

« Un héros ? » répétai-je, incrédule. S’était-il illustré d’une façon particulière lors d’une situation malheureuse en sauvant une vie ? Avait-il brillé lors d’un événement organisé ? Etait-il simplement de la trempe d’un héros ? Mon intérêt pour le professeur Fitzsimmons fut piqué de telle sorte que je voulais absolument en savoir le plus possible sur lui et ce qui avait fait de lui un héros aux yeux de Novenka. J’écoutai avec attention leur conversation d’usage, puis la jeune Abraxane nous attrapa tous deux par le bras pour nous emmener visiter ce qui se trouvait un peu plus loin. Nous formions un trio parfaitement dérangé, asymétrique ; néanmoins, je m’y sentais bien, comme si j’étais à ma place, un engrenage cranté qui viendrait s’insérer à l’endroit exact où il ferait tourner tous les autres. Vivement septembre !

Nous arrivâmes dans le cloître, puis dans une petite cour qui abritait la chapelle. Je n’avais pas trop compris pourquoi Novenka nous avait amenés ici, mais je respectais son choix – peut-être ce lieu représentait-il un souvenir important pour elle. Athée, je n’avais jamais fréquenté ces lieux de culte, bien que j’aie pu en visiter certains que l’on qualifierait d’historiques, comme la chapelle de Sixte au Vatican. Je gardai néanmoins un silence respectueux alors que j’observais l’édifice, puis Novenka attira mon attention sur l’ancienne chapelle, transformée en infirmerie. J’eus un petit sourire ironique en me rappelant ce que l’Eglise avait fait de la médecine, et écoutai les explications de la jeune femme. Le cloître et la cour me soufflaient quiétude et paix intérieure ; j’étais certain qu’on pourrait m’y retrouver souvent, l’année prochaine.

« Je… Je ne connais rien d’Haveirson, en fait, répondis-je à l’étudiante, un peu gêné. Je repensai à Gabrielle. Euh… Si c’est possible, j’aimerais plutôt me concentrer sur le bâtiment en lui-même, comme nous le faisons maintenant, et éviter les… les jardins. »

Je faillis mentir, prétextant vouloir les découvrir par moi-même au cours de longues balades à venir ; je faillis aussi dire la vérité, que je souhaitais éviter quelqu’un qui, a priori, s’y trouvait. Je n’ajoutai finalement rien ; je leur dirai s’ils me posaient la question, trouvant inutile de vouloir trop en dire sur ce qui pourrait faire changer leur opinion tout juste forgée de moi, comme une girouette dans des vents tournants.

Le professeur Fitzsimmons prit alors la parole, complétant les explications de Novenka. Je m’autorisai un trait d’humour léger.

« Professeur, je crois que la première difficulté sera de trouver votre bureau, lui lançai-je avec un sourire entendu. Merci, je n’y manquerai pas », ajoutai-je d’une voix solennelle, touché par sa générosité.

« Je souhaiterais intégrer le cursus de droit afin de devenir magistrat. C’est un rêve que je caresse depuis plusieurs années, et j’attends avec impatience la rentrée pour en esquisser le premier pas », répondis-je au professeur de botanique. Pris d’un élan de sincérité et d’affection pour cet homme que je venais de rencontrer, je ne pus m’empêcher de rajouter :

« Je regrette maintenant n’avoir jamais été doué pour la botanique ; Novenka vous a parfaitement vendu comme un professeur exceptionnel et je suis déçu de ne pas pouvoir suivre vos cours. Soyez sûr que je me tournerai vers vous dès que j’en aurai le besoin. »

19/12/2015

Novenka écouta poliment l'échange entre le professeur et Orion, souriant quand ce dernier répondit à ses questions. Alors qu'ils étaient lancé dans une discussion autour du cursus que souhaitait suivre Orion, Novenka se tapota la lèvre inférieure en réfléchissant au prochain endroit où les emmener.
Une légère odeur de sueur lui arriva au nez et elle se tourna doucement vers Neal, un sourire aux lèvres. Non pas que cela sentait mauvais, mais la transition entre le professeur propre sur lui, sentant la fleur et celui de son héro en jogging sentant l'effort... ne collait plus. Et pourtant le même regard, le même sourire. La même bienveillance.
Elle finit par abandonner ses pensées autour de l'odeur de son professeur, étrange d'ailleurs d'y penser. Elle fronça légèrement les sourcils se demandant bien pourquoi, elle s'était mise à avoir ce genre de pensées à propos de son professeurs. Si bien une odeur lui plaisait, c'était celle de son amant. Un sourire niais remplaçait celui de la future présidente des Abraxans.
Puis elle claqua dans ses mains en sautant sur place. « Un cursus très intéressant, mon petit... euh... Un ami aussi est dans un cursus politique. Diplomate. » Le sourire trop grand, trop heureux. Novenka se mit à rougir et profita des compliments d'Orion pour détourner le sujet : « Oh tu pourras participer aux cours libres. Tu verras, c'est merveilleux. Dernièrement nous avons parlé des bois et leur façon d'être taillés pour les baguettes magiques, c'était fantastique ! »

Elle attrapa l'un et l'autre sous les bras et les entraîna vers le hall pour continuer la visite. Bifurquant pour entrer dans la salle de réception et cafétéria. « Nous voici dans le réfectoire. Vois comme c'est gigantesque, très différent de ce que l'on connait de Poudlard. »
Elle attrapa un gâteau et le fourra dans sa bouche sans plus de cérémonie avant de se retourner et de s'arrêter net en les regardant, la joue pleine. Elle se mit à pouffer et finit sa bouche tant bien que mal : « Poufsouffle oblige, je suis une incorrigible gourmande. Sers-toi. » Alors qu'elle le regarde comme une mère protectrice, Novenka poursuivit ses explications : « Tu as trois confréries ici, comme à Poudlard, tu y es réparti selon ta personnalité et tes ambitions, de ce que l'on sait. Tu as donc Sinistros, Phénix et le meilleur pour la fin... Les Abraxans ! Toutes ces confréries cachent des secrets que je ne peux malheureusement pas te révéler, mais si tu finis dans ma confrérie, je me ferai un plaisir de t'y guider. Je me présente comme présidente, j'espère être élue, ce serait merveilleux. » conclut-elle par la prise d'un nouveau biscuit. « Fuyons vite d'ici, avant que je ne mange tout. »
Elle se mit à rire et les emmena vers le salon commun, un peu plus loin.
« Ici, tu as le salon commun, toutes les confréries ont leurs salles communes, comme à Poudlard mais nous avons aussi un salon pour tous nous retrouver. Les confréries sont plus ... en osmose qu'à Poudlard. Pour le moment. » Elle laissa Orion profiter du salon où nombre de jeux comme le billard ou babyfoot trônaient mêles aux échecs version sorcier et bien d'autres activités...
Elle s'adressa alors à son professeur sans quitter des yeux Orion : « Il ne semblait pas très à l'aise en arrivant, et vouloir éviter les jardins... Je ressens le besoin de le protéger, professeur. » Elle regardait le doux garçon qui semblait perdu et parfois son regard révélait un léger espoir de sortir du lot.
Tu seras unique, Orion.