La méthode expérimentale est toujours la meilleure !

Emily avait continué de survoler Les Potions de Grand Pouvoir à la recherche de quelque chose qui falsifierait sa belle théorie. Elle trouva une recette qui disait de toucher la potion avec 'du bronze forgé', c'est à dire de saisir une Noise entre des pinces afin d'effleurer la surface de la potion, et le livre mettait en garde : si l'on faisait tomber tout la Noise dans la potion, celle-ci surchaufferait instantanément et déborderait du chaudron.

Emily avait regardé les recettes et leurs mises en gardes fixement et avait alors formulé une seconde hypothèse, plus étrange. Bien sûr que ce n'était pas aussi simple que de préparer des potions en utilisant le potentiel magique imprégné dans chaque ingrédient comme une voiture moldue était propulsée par le potentiel de combustion de l'essence. Jamais la magie ne serait aussi sensée...

Non, ce n'était pas l'objet en lui-même qui pouvait relâcher une énergie propre à lui-même. L'objet n'était pas magique pour rien, et ses effets n'avaient rien à voir avec la potion. Comment pouvait-on rallier l'hypothèse selon laquelle une Noise devait effleurer la potion et non pas entrer dedans sous peine de rater la potion ?

Il aurait fallu le voir comme un catalyseur qui libérerait de l'énergie, donc en soit comme un catalyseur qui se décharge. Quelle énergie pour provenir d'une Noise ?

La chaleur.

Emily se leva d'un bond et sortit une Noise de sa poche, la regardant fixement pendant quelques secondes, comme si elle venait de trouver une nouvelle loi qui venait de supprimer purement et simplement la mécanique galiléenne des sciences à apprendre.

La chaleur, se répéta-t-elle dans sa tête pendant de longues minutes, avec un sourire large. On aurait pu la prendre pour une folle si on voyait sa tête.

La chaleur était l'ingrédient principale pour faire fondre les Noises dans les forges gobelines qui frappaient l'or. La chaleur de cette pièce qui a été créée à partir de métal fondu peut être réutilisée à souhait.

En soit, c'était un peu comme une sorte de thermodynamique malade, parce qu'un moldu aurait considéré que la chaleur s'était évaporée sous forme d'énergie dès l'instant où la pièce avait commencé à s'adapter à la température ambiante, mais ce nouveau monde qu'était le monde magique impliquait de nouvelles lois à découvrir.

Et Emily venait d'en découvrir une seconde dans sa première année.

La chaleur d'une Noise, comme le feu produit par une salamandre à sa naissance, toutes ces énergies pouvaient donc être rappelées à souhait quand on utilisait un chaudron et quelques ingrédients... C'était insensé au niveau de toutes les lois moldues et Emily violait sa propre conception du monde, mais elle était contente, contente d'avoir pu démontrer quelque chose d'utile, enfin.

Sur la table où elle s'était rassise, il y avait des tonnes de livres d'années supérieures, et des schémas dans tout les sens impliquant des quantités de matière et des longueurs d'onde.

L'un des défauts de Poudlard, surtout à cette période de l'année, était cette maudite robe de sorcier. On était forcé à la mettre pour aller en cours, c'était l'horreur absolue ! J'en pouvais plus, je ne la supportais plus ! Je mourrais littéralement de chaud dessous. C'était horrible, insupportable, j'avais l'impression de me transformer petit à petit en une éponge. Je ne cessais de tirer dessus, à tirer plusieurs fois la langue d’un air désespérer. J’avais quand même eut la bonne idée de prendre ma petite bouteille d’eau avec moi, histoire de ne pas finir déshydratée. En sommes, j’étais dans un état déplorable, je suais de partout. Le revers de ma manche faisait office d’un torchon, d’une serviette, je n’arrêtais guère de m’essuyer le front avec. Je longeais ainsi les longs couloirs du château, me demanda au passage dans quel état était mes cheveux. Je passa mes doigts dedans, tira une grimace en sentant leur humidité et cette odeur. A la fin de la journée, tout de suite après mes cours, j’irais directement à la douche. J’en aurais grand besoin. Livres sous le coude, une sacoche multi couleur sur mon épaule droit, je filais en direction de la grande bibliothèque. Je devrais continuer mes recherches pour mon exposé de malheur.

Je pesta, injuria contre ce maudit Serpentard, qui venait de me bousculer sans même un pardon. Certes, il semblait pressé, sans doute en retard pour son prochain cours mais quand même ! Il aurait pu faire attention, m’aider à ramasser mes livres qui étaient tombés par terre. Je bougonna dans ma barbe en les reprenant dans mes mains, je me redressa avec une mauvaise moue et reprit ma route. Ce jour la, la bibliothèque était assez calme, je n’y vis peu de gens installés au table ou se balader dans les grands rayons. Je m’immobilisai un instant, leva les yeux au ciel d’un air pensif. J’étais entrain de me demander si je n’avais rien oublié dans le dernier cours. Je vérifia en vitesse dans mon sac, en posant mes bouquins sur le coté, je leva la tête d’un air victorieux. Plus de doute, j’avais tout sur moi, je pouvais aller me poser à une table.
« Salut, dis qu est ce que tu es entrain d’étudier ? »

J’avais repéré cette jeune fille avec une tonne de livres sur le coté, d’étranges termes qui avaient attiré mon attention et ma curiosité. Je n’avais pu m’empêcher de me rapprocher d’elle, de m’installer à sa table.

« Je m’appelle alizée, enchantée de faire ta connaissance ! »

Fis je avec un grand sourire tout en retirant ma maudite robe de sorcier pour la poser contre le dos de la chaise. Ca allait nettement mieux, je respirais enfin.

Emily releva la tête vers une fille beaucoup plus âgée qu'elle, avec des cheveux arc-en-ciel, semblant être d'humeur à parler de tout et de rien. Elle se présentait, était fort aimable en plus d'avoir l'air de s'intéresser aux calculs qu'effectuaient Emily quelques secondes plus tôt. « Une poufsouffle », devina Emily, sans même regarder l'insigne sur la robe de sorcier de la jeune fille devant elle. « Si je me trompe, qu'on renvoie ce chapeau inutile, incapable de différentier à travers une introspection dans le corps et l'esprit de la personne quelqu'un qui correspondrait à Poufsouffle ou à Gryffondor alors qu'une petite Serdaigle de première année pouvait y arriver. » Se dit-elle ensuite. Ses yeux arrivèrent au niveau du blason qui indiquait bien l'insigne de la maison Poufsouffle. C'était un nouveau test réussi pour sa capacité de déduction. La part Serpentard d'Emily lui disait de ne pas écouter la personne devant elle et de continuer à chercher d'autrs formules, et sa partie Serdaigle l'y encourageait vivement.

Elle finit par écouter la voix de sa partie Poufsouffle qui demandait d'être au moins poli si elle ne voulait pas que l'école devienne son ennemie dans quelques années.

-Je suis... Emily, Emily Evan-Verres, enchanté. J'étudie quelques lois des potions, rien de bien intéressant. Que fais-tu ici ?

Elle se pinça la lèvre à cette dernière phrase, les parties Gryffondor et Poufsouffle menaient un combat terrible contre les parties Serdaigle et Serpentard qui ne faisaient qu'argumenter en la faveur d'un plantage de stylo dans l'oeil de la personne en face d'elle pour avoir la paix.

Le bon sens intervint, lui disant de poser ce stylo qu'elle avait pris en main et de stocker ses idées dans un coin de sa tête pour plus tard, l'heure était à la sociabilisation.

Libérée, délivrée, la chaleur me quittait petit à petit. Des courants d'air frais pouvaient enfin effleurer ma peau, même avec mon t-shirt à manches longues. Néanmoins, je regrettais de n'avoir mis mon débardeur, ça aurait été milles fois plus confortable, moins encombrant. J'aurais du penser à regarder le temps, réfléchir à deux fois pour choisir mes vêtements. Je m'en voulais, je me jurais intérieurement de me lever plus tôt. J’étais partie dans une profonde réflexion, une résolution dont je savais le peu de réussite-j’étais une grande dormeuse- , j’en sortis d’un seul coup, à l’entente de ma maison. Je ne voyais guère le rapport entre notre sujet de conversation de base et mes pensées-si elle aurait pu les lire à cet instant-. J’en étais abasourdie, il m’avait fallu un petit temps pour revenir à la réalité. Je cligna plusieurs fois les yeux, je pencha la tête sur le coté avec un petit son de stupeur sortant de ma bouche. Mes cheveux multi couleur me revenaient devant les yeux, je secouais la tête, la remit droite en même temps que mes mèches. Elles étaient à présent derrière mes oreilles, là où elles ne me gêneraient pas pendant un long moment.

« Pourquoi tu me dis ca ? Ah c est à cause de ma robe de sorcier ! On s’en fiche, c’qu’une maison.. Moi je me considère pas comme tel.. Enfin je suis pour tout le monde du moment ou tout le monde est gentil avec moi.. »

La rivalité entre les maisons et moi faisaient deux, la preuve je ne lui avais même pas demandé la sienne. Je m’en fichais comme de ma première chaussette, c’était pour dire. En revanche, j’étais curieuse d’en savoir d’avantage sur ses travaux du moment, autrement dit ces étranges ouvrages qui me faisaient de l’œil.

« Loi des potions ? c est à dire ? »

Je lui fis des gros yeux de merlan, mon corps se pencha sur la table. Parler c’était sympas or j’avais moi-même quelques recherches à accomplir. C’était le but de ma visite, merci ma bonne conscience de me l’avoir rappeler. Du coup, je devais m’y mettre or ni l’envie ni la motivation ne se faisaient ressentir. J’avais plutôt envie de parler, de faire connaissance avec mon interlocutrice même si je sentais une petite rétisence vis-à-vis de moi.

« Oh bah écoutes, je dois faire un exposé sur les astres pour la divination mais c est pas vraiment mon fort .. le cours m’ennuie et j’ai jamais rien compris à ces histoires.. »

A la fin de mes propos, je fis une mauvaise grimace, je haussa les sourcils et pris un cahier.

-Les astres...?

Bien évidemment, Emily considérait que toute science se basant sur des événements hasardeux comme la position des étoiles dans le ciel ou autre du genre n'était pas digne d'avoir son nom placé à côté de "science". Quand c'était du hasard, il valait mieux se taire et laisser faire ceux qui savaient argumenter de façon logique, précise et concise à travers différentes preuves qui sont - elles, au moins - consistantes. Elle secoua un moment la tête, regardant ses croquis avec une grimace. Elle était aussi en train de remodeler une loi de la thermodynamique à sa manière pour qu'elle convienne à la magie, cela lui arracha un haut-le-cœur lorsqu'elle s'en rendit compte.

La magie était complexe, et savoir qu'elle agissait sur le monde sans aucune considération pour les lois physiques instaurées par les plus brillants physiciens et mathématiciens de toutes les ères de ce monde lui donnait envie de rendre. C'était une énergie complètement imprévisible qui n'entrait dans aucune formule connue, et elle ne pouvait pas en créer d'autres sans violer à nouveau son subconscient et sa capacité à réfléchir posément.

-La magie est une chose insensée.

Finit-elle par lâcher au bout de quelques secondes, le visage renfrogné et fixant toujours les gribouillages sur ses carnets de notes. Elle ne pouvait décemment pas appeler la magie une "science".

-Elle ne prend pas en compte la conservation de l'énergie, les opérateurs quantiques, les lois de la gravitation, les... Tout ce qui existe chez les moldus. Nada. Niet. Rien. Et les potions sont pareilles, mais au moins elles essaient de se soumettre à certaines règles que j'essaie de découvrir...

Un cahier de brouillon se tenait dans ma main, se vit posé sur la table en dessous de mon coude. Je devais l'ouvrir, prendre l'un des livres sur ma pile et commencer à prendre des notes. Ca saurait le plus sage, je le savais parfaitement or ma concentration était ailleurs. J'étais troublée, interloquée par le comportement de mon interlocutrice. Au début, je n'y avais prêté attention, néanmoins je ne pu m'empêcher de me demander d'où pouvait provenir cette réticence à mon égard. Mon coté extravertie ? Il pouvait déranger, je vous l'accordais or quelque chose m'échappait.. Cette interpellation, ce Poufssouffle me mit en doute. D'ailleurs, c'était son premier mot à mon égard. Une serpentarde ou une serdaigle ? A se questionner. Dans ce doute, je n’avais guère remarqué ma nouvelle position. J’avais ouvert mon cahier, le premier livre à ma droite, une main posé dessus et l’autre tenant un crayon qui était à ma bouche. C’était ma posture de rêvasserie, ça m’arrivait souvent, en particulier en divination.
« Euh.. Hein .. Ah, bawh, je sais pas trop, on doit chercher d’où viennent les astres et si elles auraient une signification particulière.. bref quelque chose de chiants.. de… »
Je reposa mon crayon sur le papier blanc de mon carnet, je poussa un profond soupire. Une mauvaise moue sur mon visage, ma tête se baissa vers la table. Mon allure accentua mes mots, mon manque de motivation. Je me gratouilla le ventre, la tête et je me redressais avec un élan d’enthousiasme à l’instant ou elle parla de son thème. Il était mille fois plus intéressant, il fallait l’avouer. Je l’enviais, je voulais presque le faire à sa place. Hélas je ne le pouvais pour deux bonnes raisons. On était sans doute pas dans la même année et ça saurait de me rajouter des devoirs en plus.

« Ah mais la magie c est une force qui nous dépasse ,vouloir la comprendre, c est pas donné ! d’ailleurs mes parents me disaient tout le temps que la magie était ce que les moldu ne pouvaient expliquer »

Sans savoir le pourquoi du comment, je faisais de grands gestes des bras, des mains. Je semblais avoir repris toute mon énergie, j’en étais contente. J’aimais pas être malheureuse ou avoir le moral dans les talons, je trouvais que ca ne me ressemblait pas du tout.

« dis moi.. pourquoi tu m’as parlé des maisons tout a l’heure ? »

Un bien pour un mal, ce doute me pesait trop sur la conscience, autant que je mettais les choses à plat avec elle.

-Pourquoi j'ai parlé des maisons ?

Bon, il fallait se placer dans la tête d'une Poufsouffle assez âgée. En fait, ce système n'était pas TOTALEMENT idiot, il fallait dire... Il servait à améliorer les déductions de certaines personnes quant à ce qui pouvait se rapprocher le plus du réel. Un Serpentard et un Poufsouffle n'agiraient pas à l'unisson et de manière similaire sur un même problème posé. Il fallait donc se servir de cela lorsque l'on réfléchissant. En quoi cette information serait utile pour la personne en face ?

Emily sembla perdue un instant, ses neurones accélérant les choc électriques de plus en plus vite pour lui permettre de réfléchir.

(Pensée) Je suis une Poufsouffle de quelques années de plus, une Serdaigle commence à me parler des maisons, à quoi je pense ? Peut-être que l'on me catégoriserait assez facilement comme... Non, je pense comme mon moi Serdaigle, là. Je veux juste savoir pourquoi la maison est la première chose qui vient à l'esprit de la personne en face ? Ça pourrait être ne bonne option, sauf que j'aurai pu simplement lire à autre voix le blason. Dans ce cas, je demanderai quand même en face pour avoir une réponse convaincante... On va dire ça.

Emily prit alors une grande inspiration, se disant qu'elle allait maintenant ruiner toutes ses chances d'avoir une once de sociabilisation avec la personne en face d'elle.

-Tu te demandes pourquoi j'ai employé ta maison en premier parce que ça te trouble que je commence par ça et non pas par ton nom ou autre ? C'était un simple jeu de déduction de ma part pour savoir si je n'avais pas complètement sombré dans la folie. Et pour les maisons... Je trouve ce système antiscolaire, car il empêche une personne de progresser.

Elle leva un doigt en l'air, comme si une brillante idée venait de surgir de sa tête alors qu'elle cogitait depuis quelques jours déjà sur ce problème.

-Tu es Serpentard. Imagine-toi en Serpentard. On te dit que tu es dans la classe de ceux qui sont malin et souvent de haut-rang. Tu vas donc te complaire dans ce rôle et ne pas être "toi-même". C'est une sorte de cadenas qui te forme à être ce que l'on pense que tu es au lieu d'être toi-même.

Je m’en saurais douté, je l’aurais parié, mis ma main dans le feu, la jeune fille devant moi restait sur le même sujet. Il n’y avait plus aucun doute la dessus, elle l’alimenta au possible. J’en étais la cause, je l’avais remis sur le tapis or je ne m’attendais guère à un tel engouement de sa part. J’en fus surprise, mes sourcils se plissèrent, je me demandais pourquoi une telle importance pour ces maisons ? Sans doute l’éducation pensais je à voix basse, en toute discrétion. En ce qui me concernait, c’était de loin mon thème préféré. Les maisons et moi faisaient deux, j’avouais même ne pas connaître l’histoire de Poufsouffle sur le bout des doigts. La honte sur moi, je me souvenais à peine de quelques brides, sans plus. En sommes, j’étais mal placée pour faire l’éloge de ma maison. Néanmoins, je m’étais prêtée au jeu, au point d’en oublier les deux derniers thèmes de notre conversation autrement dit nos sujets de cours. Ni l’une ni l’autre n’en parlions une nouvelle fois, étions focalisées sur les maisons.

« Ah donc si j’ai bien compris tu apportes une grande importance pour les maisons mais pourquoi ? On est avant tout des élèves, je comprendrais jamais »

Hormis les points, la coupe en fin d’année, je ne voyais guère les tentions entre elles et encore moins un serpentard se refuser de parler à un griffondor juste pour ça. C’était idiot à mes yeux, je les comprendrais jamais pensais je avec un petit haussement des épaules. Mon nez commença à me piquer , à me gratter sérieux, je leva ma main droite nerveusement afin de me soulager. Je frottais, je frottais, je reniflais. C’était loin d’être élégant de ma part, je le concevais, je m’en excusais ouvertement.

« Désolée.. Ou.. euh Mais c’est contradictoire ce que tu viens de dire.. »

Le choc, le trouble complet au sein de mon esprit, elle venait de me perdre. Ma bouche forma un petit O, je me gratta le haut de la tête, essaya en vain de chercher la logique de mon interlocutrice. Je finis par poser ma main sur la table d’un air perplexe, je remua le nez.

« Bref, est ce qu’on pourrait revenir sur cette histoire de magie ? c’est plus intéressant non ? »

C’était pénible, ennuyant à la longue, je voulais en finir au plus vite ! Sans compter que ma curiosité restait sur sa faim, j’aimerais vraiment savoir sur ce qu’elle était entrain de faire à la base.