Rien ne se perd, tout se transforme - Rattrapage

24/02/2007

HRP - Rattrapage ?:

Les rattrapes du mercredi après-midi n’étaient pas une activité particulièrement prisée par les élèves. Clemens ne pouvait leur en vouloir ; durant sa scolarité, il n’aurait jamais renoncé à une pause ensoleillée, parfaite pour le Quidditch. Même si c’était pour s’entraîner encore et encore à la métamorphose. Cette rigueur lui était inconnue, peut-être même incompréhensible, alors même qu’il se trouvait chargé d’animer et d’encadrer ces sessions volontaires. Assis sur le bureau de Minerva McGonagall, comme à son habitude, il triturait son chapeau à la couleur délavée. Haveirson avait marqué le couvre-chef plus que de raison ; entre la boue d’un cimetière, les sortilèges d’une attaque de mangemorts, diverses virées dans l’Allée des Embrumes et la reprise du Quidditch…

Son regard coula de l’objet à ses mains, qu’il trouvait elles aussi étrangement plus matures que quelques mois auparavant, avant d’abandonner le chapeau sur la table. Clemens avait toujours été plutôt négligeant avec ses affaires, n’accordant qu’une importance toute relative à son apparence, mais même cela avait fini par changer. Était-ce la nécessité de paraître, intrinséquement liée à son rôle d’assistant, ou la fréquentation plus assidue de Rowan, et surtout de Quinlan ? Il n’aurait su le dire lui-même. Pourtant cet après-midi là, il portait une élégante cape de sorcier bleu nuit, qui jurait diablement avec son couvre-chef défraichi. Un soupir lui échappa. Sa personnalité semblait se déliter entre ses mains, incapables de retenir quoi que ce soit de son passé, si ce n’était sa maîtrise de la métamorphose.

À la fois épuisé, agacé et enthousiaste, l’Allemand se tourna vers le tableau, en direction duquel il agita sa baguette d’un geste nerveux. Les mots “Métamorphose : Rattrapage, Questions et Réponses” s’y inscrirent en lettres brillantes, sur une ligne légèrement diagonale. Depuis la fin des vacances, la fréquentation de ces séances n’avaient fait qu’augmenter, probablement en raison de la pression apportée par l’approche des BUSEs et des ASPICs. En un sens, il aurait du s’en réjouir ; pour ces élèves qui préparaient d’importants examens, il avait un véritable rôle à jouer. Pourtant, la plupart d’entre eux ne l’approchaient qu’avec des questions stupides, auxquelles ils auraient aisément pu répondre s’ils avaient une seule fois ouvert leur manuel.

— Serait-ce trop demander, une seule question vraiment intéressante ? Un vrai cas de réflexion ?

Sa pensée s’était spontanément exprimée à voix haute, le faisant sursauter et revenir à la réalité. Pendant quelques secondes, il s’était perdu dans la réflexion et le souvenir des rattrapages précédents, conscient que son enseignement pouvait être trop brouillon pour certains, sans parvenir néanmoins à se passionner pour les cas les plus basiques. Clemens se passa les mains sur le visage et dans les cheveux, alors que la porte s’ouvrait, annonçant l’arrivée de son premier élève. Le temps d’un battement de cœur, il se rafistola une contenance ; un sourire avenant sur le visage, il sauta sur ses pieds.

— Bonjour !

Peut-être quelqu’un voudrait-il travailler un cas particulier de sortilèges de Transfert. Un accident arrivait alors si vite. Un élève avec des poils de blaireau plein le visage, des pantoufles en forme de lapin qui courraient partout. Un élève qui se faisait disparaître un bras ? L’assistant étouffa un rire. Les questions ennuyantes et banales avaient peut-être du bon, elles aussi.

16/03/2016

Je n'avais jamais eu de problèmes en métamorphose, décrochant ma BUSE haut la main mais quand j'avais entendu parler du rattrapage ouvert à tous, je m'étais dit que ce ne serait pas une mauvaise idée - même s'il était organisé par Neubach - avec les ASPICs qui approchaient. Ce n'était pas comme si j'avais envie de passer mon temps dehors et si je n'avais pas décidé de travailler ce sujet, on m'aurait sûrement retrouvée à la bibliothèque en train de réviser autre chose. Le choix avait donc dû se faire entre théorie et pratique - j'avais opté pour la seconde.

Le problème avec les cours de rattrapage, c'est que la plupart des élèves venaient avec une question bien particulière en tête - je n'en avais pas. Il va me falloir trouver quelque chose, histoire de ne pas perdre mon temps et celui de l'assistant. Je réfléchissais donc tandis que je montais les escalier jusqu'à la salle de métamorphose. Avifor ? Non, trop simple, je le maîtrisais déjà depuis ma cinquième année. Orchideus alors ? Non plus. Et pourquoi pas plutôt... Gemino ? Oui, bonne idée. Je ne le maîtrisais pas assez à mon goût et cela me ferait un bon sujet d'étude pour l'après-midi.

Quand j'arrivai à la salle, la porte était fermée mais je ne pris pas la peine de frapper, sachant que j'étais à l'heure et un tant soit peu attendue par le professeur du jour. Du coin de l’œil je l'aperçus sauter du bureau d'où il était assis tandis qu'il me saluait et je ne pus m'empêcher de relever très légèrement un sourcil. Je ne pouvais pas faire autrement, avec lui, il avait un don certain pour m'exaspérer. « Bonjour, monsieur. » J'avais vraiment du mal à m'habituer au fait qu'il n'était plus un simple élève plus vieux que moi et particulièrement insupportable mais je faisais bonne figure, puisque je n'avais pas le choix. Et puis, je ne pouvais pas décemment nier le fait qu'il était intelligent, malgré tout. Je lus rapidement ce qui était noté au tableau tandis que je m'installais à une table - questions et réponses, hm ? En espérant qu'il puisse répondre aux miennes.

Devais-je lui annoncer ce que je voulais travailler ? Ou devais-je attendre que d'autres élèves fassent leur entrée ? Il y avait aussi le risque que je sois la seule à venir - un cours particulier, génial. Je décidai d'attendre encore un peu, histoire de voir s'il me demanderait de lui-même pourquoi j'étais venue ou si quelqu'un d'autre arriverait.

21/11/2015

Je ne suis pas particulièrement friande des cours de rattrapages. Après tout, je suis McWood, j'excelle dans tout, mais j'avoue que les récents évènement ont entrainé une baisse de mes révisions. Cela ne me fera pas trop de mal que d'étudier la métamorphose un peu plus longtemps vu qu'un étudiant et assistant de la directrice de la maison des lions a décidé de faire des cours de rattrapages. Je me sens un peu honteuse d'y entrer mais je n'ai pas vraiment le choix.
Gabrielle et Hope m'avait certifié qu'elles viendraient également malgré leurs années différentes. Au moins, une chose était sûre, je ne suis pas toute seule. Plus depuis que Hope m'avait trouvé dans le stade de Quidditch et que Gabrielle avait fait joué un rôle post baguette volée.

J'entre doucement dans la pièce voyant déjà Gabrielle installée, je pose mon regard sur le professeur de rattrapage et ne sourit pas. J'espère qu'il est à la hauteur de ses exigences et qu'il est compétent dans son domaine. Reconnaissons au moins cela à McGonagall, elle était douée et ne s'enticherait pas d'un marmot incapable. « Bonjour, Mr Neubach. » Et oui, je retiens bien les noms, surtout quand ce même nom était écrit sur un carton lors du Bal de la St Valentin, pour qui j'avais fait un poème fort intéressant, tandis qu'une douce chanson m'avait été destinée.
Je m'installe juste à côté de Gabrielle et sortit mes affaires.
Parchemin, encrier, plume... et le silence. Je me tourne doucement vers Gabrielle et lui offre un maigre sourire.
La fatigue et le manque de nourriture étaient flagrants, j'ai des cernes sous les yeux que le fond de teint ne masque que trop mal. Malgré tout, je suis motivée et déterminée.
Je pose ma baguette sur le bureau. Patientant un instant. Hope ne devrait plus tarder à arriver.
Autant faire la conversation, ça peut être intéressant.
« Qu'avez-vous prévu pour ce cours de rattrapage ? »

Innocemment posé, j'espère seulement que ce ne serait pas des sortilèges ou des transformations bateaux comme la vieille chouette de Gryffondor avait pour habitude de leur enseigner.
Je me remets une mèche de cheveux derrière l'oreille et continue : « En cinquième année, on nous apprend à faire disparaître des objets. Promettez-moi que nous verrons quelque chose de plus excitant. »
Presque suppliante, j'ai besoin que mon esprit se concentre sur autre chose. Une nouvelle évasion.
La journée n'avait pas mal commencée, mais elle n'était pas la meilleure que j'ai eu passé. Le matin on m'ignorait, me riait au nez, me méprisait... Attendez seulement que je me relève et vous ne rirez plus.
Un sourire presque malsain se dessine sur mes lèvres sans vouloir, cependant, effrayer l'assemblée.
« En attendant les autres, peut-être pouvez-vous nous parler de votre cursus, de vos ambitions pour l'avenir ? Enseigner, je ne vous le souhaite pas. »

Pathétique. Je suis pathétique. Je suis tellement malmenée que je fais la conversation à un stagiaire de professeur d'une matière où je n'ai aucune difficulté. Je suis lasse de tout ça.

Ratrapage de Métamorphoses

Les Métamorphoses étaient de toute évidence la matière préférée de Hope, à Poudlard, et la jeune fille ne ratait jamais une occasion d'en apprendre plus à ce sujet. Là où bien d'autres élèves se seraient tout juste contentés de travailler ce cours afin de seulement obtenir des notes convenables, Hope, quant à elle, mettait un point d'honneur à toujours être la meilleure dans cette discipline, cherchant souvent en parallèle des articles en rapport avec les chapitres qu'elle étudiait en classe avec le Professeur McGonagall. Ainsi, le Mensuel de Métamorphoses auquel elle était abonnée et qu'elle recevait chaque mois par hibou lui permettait de toujours se tenir informée des dernières nouveautés. Pourtant, elle ne parvenait pas à se souvenir de l'élément déclencheur qui avait motivé un si grand intérêt pour cette matière. Hope se souvenait avoir toujours été fascinée à propos des Métamorphoses, lorsque Rowan lui en parlait tout d'abord, puis par la suite lorsqu'elle était entrée à Poudlard, en première année. Elle avait d'ailleurs pu voir Minerva McGonagall effectuer une époustouflante transformation sous ses yeux - et ceux de la classe entière - alors qu'elle n'avait que onze ans. Depuis, elle avait toujours voulu en savoir plus à ce propos et elle se donnait à fond pour être excellente.

Et peut-être que, dans le fond, cela était également un peu motivé par l'un de ses proches, Clemens Neubach, qui avait choisi de faire des Métamorphoses son métier. Hope le connaissait depuis des années, il était l'un des meilleurs amis de Rowan et... eh bien... elle l'appréciait peut-être un petit peu trop ; et surtout un peu plus qu'elle ne voulait bien le dire. Disons surtout que, pour une raison qu'elle ne parvenait pas vraiment à s'expliquer, il l'impressionnait. Peut-être était-ce dû à la carrière de Quidditch qu'il avait débutée, ou bien encore à sa si grande maîtrise des Métamorphoses ; ou encore, peut-être au fait qu'il parvenait toujours à la conseiller et à l'aiguiller lorsqu'elle avait besoin d'aide ou d'un conseil. Ou c'était peut-être tout simplement par rapport à ce qu'il dégageait. Quoi qu'il en soit, Hope ne parvenait pas à le définir - et elle ne le voulait pas vraiment - alors, elle gardait tout cela pour elle. Garder quoi, d'ailleurs ? Le fait qu'elle souriait parfois un peu niaisement en parlant de Clemens ? Oui, il valait mieux que personne ne s'en aperçoive, sinon, cela risquait de jaser un peu. Pourvu que personne ne s'en rende jamais compte !

Marchant à toute vitesse dans les couloirs de Poudlard, Hope était en retard ! Enervée contre elle-même d'avoir mis autant de temps à se préparer - quelle idée, aussi, de réquisitionner la salle de bain de Serpentard pendant une heure pour se montrer à son avantage à un simple cours de Métamorphoses ? -, elle essayait de rattraper un peu son retard en courant presque pour arriver jusqu'à la salle de Métamorphoses. Bien évidemment, les escaliers n'en firent qu'à leur tête, et elle mit encore plus de temps que prévu pour arriver au cinquième étage. Quelle idée de faire cours aussi haut dans le château ! Enfin, elle vit la porte de la salle de classe. Son coeur battait un peu plus vite qu'il ne l'aurait dû, et elle comprit qu'il était grand temps pour elle de se calmer. Ca n'allait plus du tout, là ! « Inspire.... expire ! », se répétait-elle alors qu'elle était adossée au mur, près de l'entrée de la salle de classe. Et enfin, lorsqu'elle récupéra un semblant de calme, elle vérifia que ses cheveux n'avaient pas été trop décoiffés, et que son uniforme n'était pas trop froissé par la course qu'elle venait de faire dans les couloirs. Enfin, lorsqu'elle fut certaine d'être présentable, elle inspira une nouvelle fois, pour calmer son stress, et elle entra dans la salle de classe, alors que ses joues étaient encore un peu roses. « Bonjour... », commença-t-elle, et elle failli prononcer le prénom de Clemens, utilisant alors une formule bien peu conventionnelle. Légèrement rougissante, d'une part à cause de la voix légèrement trop aiguë avec laquelle elle parlait, et d'autre part parce qu'elle s'apprêtait à lui parler avec trop de familiarité, elle décida de se reprendre. « ... professeur », conclu-t-elle rapidement, d'une voix monocorde. Ce n'était pas parce qu'elle le connaissait qu'elle avait à être aussi ouverte avec lui, alors que le cadre dans lequel ils se trouvaient était des plus sérieux.

Gabrielle et Alycia étaient déjà là, assises côté à côté, et Hope leur fit un sourire, avant de s'assoir à la table qui se trouvait juste à côté de celle de ses amies. « Tout comme Alycia, je souhaiterais grandement que nous abordions des thèmes plus palpitants que ce que nous étudions à Poudlard... de façon moins conventionnelle, je dirais. Non pas que le programme scolaire ne soit pas intéressant, bien au contraire ! », dit-elle pour se rattraper. « Mais je pense que cela serait très enrichissant pour nous de profiter de vos connaissances ! » Et Hope estimait que, qu'il soit question de Gabrielle, d'Alycia ou d'elle-même, elles étaient toutes les trois bien assez intelligentes pour suivre à un niveau plus élevé. Et si quelqu'un arrivait par la suite et ne savait pas se débrouiller, eh bien... tant pis pour lui ! « Les Métamorphoses sont si interessantes ! », conclut-elle avec un sourire peut-être un peu trop grand. Et, suite à cela, Alycia questionna Clemens sur ses ambitions futurs et ses projets pour l'avenir, et Hope était bien curieuse d'en savoir plus également. Par contre, quand Alycia précisa qu'elle lui déconseillait l'enseignement, Hope blêmit un peu - tout en tentant de se recomposer un visage serein au plus vite ! - surtout lorsqu'elle réalisa que cela pourrait vouloir dire qu'il pourrait quitter Poudlard. Non, non, non ! Hors de question ! Il devait rester à Poudlard ! Du moins... jusqu'à ce que Hope termine sa septième année. Mais elle ne dit rien, et plongea la tête dans son livre de Métamorphoses, qu'elle ouvrit d'un seul coup - faisant alors mine de se désintéresser totalement du sujet - et auquel elle trouva soudainement un très grand intérêt.

24/02/2007

La première élève à se présenter était une septième année de Serpentard. Rosier. Une élève exigeante et plutôt talentueuse en matière de métamorphose. Derrière son attitude avenante, Clemens ne manquait pas de déjà se poser des questions sur sa présence. Ses notes ne justifiaient en rien sa présence à un cours de rattrapage, à moins que, pour une raison quelconque, elle ne se sente le besoin de travailler avec acharnement à l’obtention d’un ASPIC. Or, même cela n’était qu’une justification boiteuse, pendant toute son stage, elle ne lui avait pas donné l’impression d’être une demoiselle qui demandait de l’aide.

Il détourna ses yeux bleus, brillants d’une lueur intense et vaguement indécise, de sa première élève pour saluer la seconde arrivée. Les foules ne se bousculaient décidément pas pour se repaître de son enseignement. Clemens n’en était pas surpris, car il avait pu constater du temps de sa scolarité qu’on abordait plus souvent la métamorphose par obligation que par réel désir ; rares étaient ceux qui se passionnaient pour cette matière pour ce qu’elle avait intrinsèquement à offrir. Elle n’était d’ordinaire qu’une passerelle pour la médicomagie ou la formation d’auror, un simple passe droit. “Regardez, je suis un sorcier assez compétent pour même faire de la métamorphose, bien que je sois convaincu que cet art difficile et délicat ne me serve à rien.”

Un sourire vaguement amer vint flotter sur son visage à cette idée, complété par un relens d’agacement quand la voix de McWood brisa une nouvelle fois le silence. Celle-là aussi était perspicace. Son esprit était vif et imaginatif, elle l’avait prouvé lors du bal de la Saint-Valentin, et sa question sonna immédiatement comme une mise à l’épreuve. Clemens ne serait guère étonné qu’elle ne soit là que pour analyser ses compétences en matière d’enseignement. La maison Serpentard était connue pour être suffisamment retorse pour en arriver à une telle idée.

— Excellente question, mademoiselle McWood, bien que j’aurais préféré que vous y répondiez vous-même. Ni vous, ni mademoiselle Rosier ne m’avez donné l’impression d’avoir quoi que ce soit à rattraper pour vos examens, si ce ne sont quelques détails de finesse qui ne se régleront que par un entraînement rigoureux et acharné, de toute façon.

Les quelques exercices qu’il avait préparé en vue de cette séance serait d’un niveau trop bas pour elles, et il ne comptait par leur faire l’affront de revoir les basiques de leurs années respectives. Il joua avec sa baguette une seconde, le temps de laisser une nouvelle inspiration se dévoiler.

— La disparition est un travail très complexe, et très utile, lorsque ppliqué aux bonnes situations. Malheureusement, comme dans beaucoup de cas, il faut commencer par ses applications triviales pour s’attaquer aux applications qui lui donnent son intérêt. Mais si vous voulez de l’excitation, alors… Nous reviendrons à la disparition quand vous serez un peu… fatiguées.

L’étudiant adressa un regard interrogateur à Gabrielle Rosier, étonné par son silence. Elle était au moins aussi ambitieux que McWood pouvait l’être, et il se serait attendu à ce qu’elle embraie sur le risque d’ennui profond représenté par sa matière sans même lui laisser le temps de se défendre. Heureusement pour lui, une troisième invitée se joignit à leur petite réunion, et cette fois, ses traits rosis par l’effort et sa masse de cheveux chocolats lui attirèrent un sourire sincère. Depuis que Rowan les avaient présentés, Clemens ressentait une affection véritablement sincère et empreinte d’un instinct de protection pour sa protégée. Elle était peut-être encore plus passionnée que lui au même âge, plus investie encore. L’impressionner elle serait un challenge au moins aussi ardu qu’entrer dans les grâces de ses deux camarades.

— Bonjour mademoiselle Westminbrook. Bien, si vous voulez tant voir au delà des murs de Poudlard, voyons ce que la métamorphose a à nous offrir de palpable dans le monde magique.

Il se détourna des trois jeunes femmes et pointa sa baguette vers le tableau, où il dessina trois arcs de cercles qui se chevauchaient.

— Contrairement à ce que beaucoup voudraient croire, la métamorphose, tout comme la magie, est omniprésente dans notre monde. De très nombreuses manipulations quotidiennes, même si banales qu’elles sont utilisées par les moldues, peuvent se relier à l’une des propriétés de la magie métamorphique. De mon côté, je travaille essentiellement sur une recherche liée à la question des essences, et qui fait de nous ce que nous sommes. Il est courant de considérer que les loups-garous ou les animagus sont des cas extrêmes de métamorphoses, mais comment les différencier des vampires, des vélanes ou même de simples métamorphoses entre l’humain et l’animal ?

Au fur et à mesure qu’il parlait, il agrémentait ses cercles des indications “humaine”, “animale”, “magique”. Là où les cercles s’entrecroisaient, il ajoutait différents exemples de créatures et de transformations, qu’il considérait comme un mélange de l’une et de l’autre, certaines annotations suivies d’un point d’interrogation, là où ses recherches n’avaient pas encore abouti.

— Si nous prenons le cas très sensible du loup-garou, ou même du vampire, pouvoir déterminer la nature essentielle de l’être pourrait profondément changer leurs places dans nos sociétés. Comprendre le processus exact qui mène à leur métamorphose pourrait mener à une meilleur encadrement. Saviez-vous que la célèbre potion Tue-Loup, qu’on croit rédemptrice, finit en fait par tuer l’homme qui la consomme ? Et ne vous êtes-vous jamais demandé ce qui rend la vélane plus ou moins humaine que le géant ? Pourquoi on considère les gobelins comme des créatures magiques, alors que les vélanes ont le statut d’être humain à part entière ?

Sa voix s’était envolée avec passion dans son discours, mais il s’interrompit brutalement sur ses dernières questions. Ses débats avec Neal ou Quinlan nourrissait son désir de comprendre, et l’intérêt illimité qu’il portait à sa métamorphose. Pourtant, toutes aussi excitantes qu’il trouvait ces considérations, elles n’avaient décidément rien de très… pratiques.

— Donc non, mademoiselle McWood, je ne me destine pas primaire à l’enseignement, bien que j’y trouve une certaine satisfaction. À vous de me dire, à présent, - il engloba du regard ses trois élèves, leur adressant à toutes l’interrogation - si de telles réflexions vous semblent plus excitantes que vos cours, ou si vous préférez revenir à des exercices pratiques sur la métamorphose du quotidien.

Le dessin: